Em swedenborg-exposition-sommaire-de-la-doctrine-de-la-nouvelle-jerusalem-le boysdesguays-1904
1. EXPOSITION SOMMAIRE
DE LA DOCTRINE
DE LA
NOUVELLE ÉGLISE
QUI EST ENTENDUE DANS L'APOCALYPSE
par
LA NOUVELLE JÉRUSALEM
PAR
• • • ABVB. BWBD • • • OB.
TRADUITE DU LATIN
PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS,
SUR· L)j:J;lIJ,ION .fEB,!NCJU>S (~M.S'I:JHIP~M, 1,769)
ET PUBLIÉE
,Par une SOl:lit',derllaçiplea dùet!e)D!PlTQ'~E
(~ROISIÈME ~DITION
PA RI S
A la Librairie de la SOCIÉTÉ SWÉDENBORGIENIŒ
12, RUE THOUlN, V' ARR' (PA~THÉON)
LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY
BLOOMSBURY STREET, 36.
- f904
4. EXPOSITION SOMMAIRB
DE LA DOCTRINE
DE LA
NOD_VELLE ÉGLISE
QUI EST ENTENDUE DANS L'APOCALYPSE
par
LA NOUVELLE JÉRUSALEM
PAR
• • • &.V.. S • • • 1I.8 • • •
TRADUITE DU LATIN
PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS,
SUR L~ÉDI'tION ~R.INClU'S (~ltIS'l:~~M, 1,769)
ET PUBLIÉE
, ,
, Par uni ,Soclité deAnlcipl~1 dUIUI )D~T~"E
~ROfSIÈME ~OITION
PARI S
A la Librairie de la SOCIÉTÉ SWÉDENBORGIE:-INE
12, RUE TaOUIN, V' ARR' (P.NTHk:ON)
LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY
BLOOMSBURY STREET, 36.
-f904
5. APOCALYPSE, XXI. 2,5.
1 Moi, Jean, je vis la Ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendant de
Dieu, du Clêl, parée comme une Fiancée ornée par son mari. Et Celui
qUI était assis SUI" le Trône dit : Voici, nouvelles toutes choses je fais;
et Il me dit; Écris, car ces paroles sont'véritables et certaines .•
6. 1
EXPOSITION SOMMAIRE
nE LA
DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE
QUI EST ENTENDUE DANS L'APOCALYPSE
PAR
LA NOUVELLE JÉRUSALEM
t .Après avoir publié dans l'espace de peu d'années quelques
Ouvrages et quelques Opuscules sur la NOUVELLE JÉRUSA-
l-KM, par laquelle est entendue la Nouvelle Église qui doit
être instaurée par le Seigneur, et après que l'Apocalypse
eut été révélé d, je formai Ip dessein de mettre au jour la
Doctrine de cette Église dans l'a plénitude, ainl'i la doc-
trine entière; mais, comme c'est un travail qui exigera
quelques années, j'ai pris la résolution d'en présenter
une sorte d'Esquisse (Sciagraphie), afin qu'on ait d'abord
une idée générale de cette Église et de sa Doctrine, puis,
que, quand les notions communes précèdent toutes les
choses, en général et en particulier, qui sont comprises
dans leur étendue, apparaissent ensuite dans la lumière,
car elleS' entrent dans les nolions communes comme des
homogènes dans leurs réceptacles Toutefois, ce t Abrégé '
n'est pas soumis aux jugements pour la discm1sion, mais·
il est seulement communiqué pour la connaissance du
sujet, attendu que tout le contenu en sera pleinement
démontré dans l'Ouvrage même (1). Mais comme il sera,
(1) Swedenborg, né en 1686, était dans sa quatre-vingt-deuxieme année
1769) quand il publia cet Abrégé. L'Ouvrage dont il est ici pal'Ié, à savoir
(LA VRAIE ltELIGION CKKtTI""NK,contenant la ThéokJgie Universelle de la
Nouvelle É{Jlise. a été mis sous la presse environ deux ans après;
Swedenborg était alol'S dans sa quatre-vingt-quatrième année. et il
quitta notre monde au commencement de 1772. peu de temps après la
publication de cet important Traité,
1.
7. EXPOSITION SOM&UIRE 1'' L
.ans la suite, traité des Discordances entre les dogmes de
l'Égli~e d'aujourd'hui et ceux de la Nouvelle Eglise je vais
d'abord présenter les Doctrinaux d'aujourd'hui sur la
Justification.
DOCTRINAUX DES CATHOLIQUES-RoMAINS SUR LA JUSTIFICA~
D'APRÈS LE CONCILE DE TRENTE. _~
~------
2. Dans la Bulle donnée par PIE IV, PO:<TIFE ROMAIN, l'an
i56~, aux Ides de Novembre, on lit ces paroles: « J'em
brasse et reçois tout ce qui,en général ct en particulier, a
été arrêté et déclaré, touchant le PÉOHÉ ORIGINEL ct la Jus
TIFICATION, dans le S. CONCILE DE TRENTE.I)
3. DÉCISIONS DU CONCILE DE TRENTE SUR LE PÉCHÉ ORIGI
NEL. - (a) Adam par l'olf~nse de prévarication a été en
tièrement détérioré quant au corps et à l'âme; la préva
rication d'Adam 1> nui, non-seul~ment à Adam, mais
encore à. sa postérité; et cette prévarication a transmis
dans tout le genre humain, n'on seulement'Ia mort et les
peines du corps, mais aussi le péché, qui est la mort de
l'âme, Sess. V. 1, 2. - (b) Ce péché d'Adam, qui est
un par origine, et qui est transmis par propagation et
non par imitation, est dans chaque homme le sien propre,
et ne peut être enlevé par aucun autre moyen que par le
Mérite du seul Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ, qui
nous a réconciliés à Dieu da.ns son sang, étant devenu
pour nous la Justice, la Sanctification et la Rédemption,
Ses•. V. 3. - (c) Tous les hommes, dans la prévarication
d'Adam, ont perdu l'innocence, et ils sont deveDus impurs,
et par nature enfants de colère, Sess. VI. Ch. i.
4. SUR LA JUSTIFICATION. - (a) Le Père Céleste, le Père
des miséricordes, a envoyé aux hommes le Christ Jésus,
son Fils, quand l'heureuse plénitude du temp'l fut arrivée,
non-seulement aux Juifs qui étaient sous la loi, mais
aUlisi aux Gentils qui ne suivaient pas la justice,. afin
qu'ils se missent en possession de la.:JustÎce, et que tous
reçussent l'adoption de fils. Dieu a~~proposé.ce Propitia
teur par la foi en son sang pour les péchés, non seule,..
8. fi" 4. DE LA DOCTRI!E DK L.~ ."OUVELLE IiGLISE. 3
ment pour les notres, mais encore pour ceux du Monde
entier, Sess. VI. Ch, 2. - (b) Cependan~ tous ne reçoi
vent pas le bénéfice de Sa mort, mais seulement ceux à
qui le Mérite de Sa passion est communiqué; ainsi, à.
moins qu'on ne 'renaisse en Christ on ne peut nullemtnt
,être justifié, Sess. VI. Ch. 3. - Cc) Le principe de la Jus
.tification doit l'ltre tiré de la grâce de Dieu venant en
outre par Jésus-Christ, c'est-à-dirl', de sa vocation,' Sess.
VI. Ch. 5. - (c) Les hommes sont disposés à. la jus1ice,
lorsque, excités par la grâce Divine, recevant la foi par
l'ouïe, ils sont librement mUil en Dieu, croyant vrai tout
ce qui a été Divinement révélé et promis, et principale
ment ce point, que Dieu justifie l'impie par Sa grâce, par
la Rédemption qui est en Jésus-Christ, et lorsque se
comprenant pécheurs d'après la crainte de la justice Di
vine, crainte dont ils sont utilement frappés, ils sont
élevés à l'espérance, se confiant sur ce que ilieuleur sera
propice à cause du Christ, Sess. VI. Ch. 6. :..- (d) Cette dis
position et cette préparation sont suivies de la Justifica
bon elle·m6me, qui est, non pas la seule rémis:.ion des
péchés, mais aussi la sanctification et la rénovation de
l'homme intérieur par la réception de la grâce et Qes
dons, par suite desquels l'homme d'injuste devient juste,
et d'ennemi ami, pour être selon son espérance héritier
de la vie éternelle, Sess. VI. Ch. 7. - (e) La Cause finale de
la Justification est la gloire de Dieu et du Christ, et la vie
éternelle. La Cause efficiente est Dieu qui purifie et sanc
tifie gratuitement. La Cause méritoire est le Bien-Aimé
Fils Unique de Dieu, notre Seigneur Jésus·Christ, qui.
lorsque nous étions ennemis, dans l'excessive Cllarité
dont il nous a .aimés, no.us a mérité la justification par
sa très-sainte passion sur le bois de la croix, et a satis
fait Dieu le Père poU/' nous. La. Cause 'instrumentale est le
Sacrement du baptême, qui est le sacrement de la foi,
sans laquelle personne ne peut obtenir la justification.
La Cause formelle unique est la justice de Dieu, non cella
pal' laquelle il est juste lui-même, mais celle par laquelle
9. EXPOSITI02'; SOMMAIRE
il nous fait justes, c'est-à-dire, celle dont il nous gratifie
et par laquelle nous sommes renouvelés par l'esprit de
notre mental; et non seulement nous sommes réputés
justes, mais nous en avons vraiment le nom et nous le
sommes réellement, chacun selon sa mesure que l'Esprit
Saint lui répartit comme il veut, Sess. VI. Ch. 7, § 2.
- (f) La Justification est la translation de cet état, dans
lequel l'hOmme nait enfant du premier Adam, dan~ l'é
tat de grâce et dans l'adoption 4es enfants de Dieu par le
Second Adam notre Sauveur Jésus Christ, Sess. VI.
Ch. 4.
5. SUR LA FOI, LA CIIAR1TÉ, LES BONNES ŒUVRES ET LES
MÉRITES. - (a) Quand l'Apôtre dit que l'homme est jus
tifié par la foi et gratuitement, ces paroles doivent être
entendues dans ce sens que le consentement perpétuel de
l'Eglise Catholique a maintenu et exprimé, à savoir, que
nous sommes dits être justifiés par la foi, parce que la
. foi est le commencement du salut. humain, le fonde
ment et la racine de tou te j ustifi ~ation, sans laquelle il
est impossible de plaire à Dieu, et de parvenir à la socié
té de ses enfants: nous sommes dits êlre justifiés gratui
tement, parce que rien de ce qui précède la justification,
soit la foi,soit les œuvres,ne mérite pas la grâce même de
la justification ; pn effet, si c'est une grâce, elle rie pro
vient pas des œuvres, autrement ce ne serait pas une
irâce, Sess. VI. Ch. 8. - (b) Quoique personne ne puis
se être juste, sinon celui à qui les Mérites de la passion de
notre Seigneur Jésus-Christ sont communiqués, cela ce
pendant se fait dans la Justification, lorsque par le Mérite
de cette très-sainte passion la charité de Dieu est répan
{lue par l'Esprit Saint dans les cœurs de ceux qui sont
justifiés, et qu'elle y est inhérente: de là dans la Justifi
cation même l'homme reçoit avec la rémission des pé
~hés toutes les choses en même temps infuses par Jésus
Christ, auquel il est uni par la foi, l'espérance et la cha
rité ; car la foi, si la charité ne s'en approche pas, n'unit
10. DE 1•..1. DOCTRINE DE LA NOV'VELLE ÉGLISE 5
point parfaitement avec le Christ, et ne fait point l'hom
me membre vivant de son corps, Sess. VI. Ch. 7, § 3.
(C) Le Christ est non -seulement le Rédempteur auquel on
doit se confier, mais aussi le Législateur auquel on doit
obéir, Sess. VI. Ch. '16. Cano 21. - (d) La Foi sans les
œuvres est morte et oisive, parce que dans ,Jésus-Christ
ce n'est ni la circoncision ni le prépuce qui ont de la va
leur, mais c'est h foi qui opèl'e par la charité ; car la'
foi; sans l'espérance et sans la charité, ne peut point
donner la vie étel'llel1e ; de là et aus~itôt on entend cet
te Parole du Christ: " Si tu veux entrer dans la vie, gar
de les commandements.» C'est pourquoi il est ordonné
. à ceux qui reçoi vent la juslice véritable et Chrétienne,
dès qu'ils sont renés, de la conserver blanche et sans t;
che, comme une première robe qui leur a été donnée par
Jésus-Christ, à la place de celle qu'Adam par sa désobéis
sance a perdue pour lui et pour nous, afin qu'ils la repré
sentent devant le tribunal de notre Seigneur Jésus-Christ,
et qu'ils aient la vie éternelle, Sess. VI, Ch. 7, § ~. - (e)
Jésus-Christ Lui-Même, comme la Tête dans les memb~es,
et comme le Cep dans les sarments, influe' continuelle
ment par une vertu dans ceux qui ont été justifiés; cette
vertu précède toujours leurs bonnes œuvres,les accompa.
gne et les suit ; et, sans elle, elles ne poul'raien L être,
en aucune manière, ni agréables à. Dieu ni méritoires;
c'est pourquoi on doit croire qu'il ne manque plus rien li.
ceux qui ont été justifiés d'3utant moins que parees même
.:euvres, qui ont été faites en Dieu, ils sont censés avoir
mérité la vie étcrnelle,qu'i1s doivent aussi obtenir en son
temps, Sess. VI. Ch. 16. - (f) Notre propre justice n'est
pas établie comme étant propre d'après nous ; car celle
qui est dile notre justice est de Dieu, parce que Dieu
l'infuse en nous par le mérite du Christ: que l'homme
Chrétien s'abstienne donc ou de se contier ou de se glo
rifier en lui-même, et non dans le Seigneur, dont la boni,.
té envers nous, hommes, est SI grande qu'il veut que les
choses qui sont des dons de lui soient des mérites pour
r.
11. 6 EXPOSlTlON SOMMAIRE
nOI1~, Sess. VI. Ch. 16. - (Ij) Parce que par nous-mêmes
nous ne pouvons rien comme venant de nous-même, :,uî
qui nous fortifie coopérant, nous pouvons tout : ainsi
l'homme n'a rien dont il puisse se glorifier, mais toute
notre gloire est dans le Christ, dans lequel nous 'vivons,
dans lequel nou~ mériton~, dans lequel nous sati~faisons,
faisant deg fruits dignes d/ pénitenr.e qui p'l.r Lui ont de
la force, par Lui sont offerts au Père, et à cause de Lui
sont acceptés par le Père, Sess. XIV.Ch. 8. - (h) Si
quelqu'un dit que l'homme peut être justifié devant Dieu
par ses œuvres, qui sont faites, ou parles forces de la na
ture humaine, ou par la doctrine de la loi, sans la grâce
Divine par Jésus-Christ, qu'il soit anathème, Sess. VI. Can
1. - (i) Si quelqu'un dit que, sans qu'il y ait auparavant
une inspiration et uJ1e aide de l'Esprit Saint, l'homme
peut croire, espérer et aimer (c'est· à-dire, dvoir la foi,
l'espérance et la ch<lri'!é) commA il le faut, pour que la
grâce de la justification' lui soit conférée, qu'il SOit ana
thème, Sess, VI. Cano 2. -(k) Si quelqu'un dit que l'hom
me peut être justifié sans la justice du Christ, 'par laquel
le il a mérité pour nous, qu'il soit anathème, Sess. VI.
Cano 10 ; et en outre plusieurs autres articles, principa-·
lement ~ur la conjonction de la foi et de la ,:harité ou des
bonnes œuvres, et. SUl' ln condamnation de lenr sépa
ration.
6. SUR LE LIBRE ARBITRE. - (a) Le Libre Arbitre n'a
été nullement détruit par le péché d'Adam, quoiqu'il ait
été atténué et diminué en forces, Sess. VI-. Ch. 1. ,-- (b)
Si quelqu'un dit que le Libre arbitre de l'homme. mu et
excité par Dieu, ne coopère en l'ien en donnant son
assentiment à Dieu qui l'excite et l'appelle, pour qu'il se
dispose et prépare à obtenir la grâce de la justification, et
qu'il ne pent refuser son assentiment, s'il le veut, mais
que semblable à quelque chose d'inanimé, il ne fait abso
J.ument rie'n et est purement passif, qu'il s'Oit anathème,
Sess, VI. Cano 4.
7 • .LES DOCTRINA.UX DES CATHOLIQUES-RoMAINS SUR LA.
12. 1'°7 DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE 7
JUSTIFICATION, TIRÉ;; DES DÉCRETS DU CONCILE DE TRENTE,
'SONT EN SOMME ET EN SÉRIE TEl.S QU'IL SUIT. Le péché
d'Adam a élé transmis à toulle Genre humain; de là son
-:état, et par suite celui de tous les Il mmes, a été perverti
et éloigné de Dieu, et ainsi ils sont devenus ennemis et
enfants"de colère; c'est pour-:;,uoi Dieu le Père par sa
grâce a envoyé son Fils, afin qu'il réconciliât, qu'il expiât
qu'il fit propitiation, qu'il satisfit, et par conséquent ra
.chetât, et que par là il fût fait Justice. Le Christ a-achevé
et accompli tout cela, en s'offrant à Dieu le Père en sa
crifice sur le bois de la croix, ainsi par sa passion et par
-son sang. Le Chril"t Seul a mérité, et son mérite est im
puté d'après la grâce par Dieu le Père au moyen de l'Es
prit Saint, à l'homme qui le reçoit, il lui est attribué,
appliqué, et il est transféré en lui; et le péché d'Adam
est ainsi éloigné de l'homme; toutefois il reste en lui une
concupiscence qui l'excite à pécher. La Justification est
la rémission des péchés, et pal' suite il se fait une inno
vation de l'homme intérieur, d'où l'homme d'ennemi de
vient ami, et d'enfant de colère devient enfant de grâce;
-et ainsi il se fait une union avec le Christ, et le rené de
-vient membre vivant dans le corps du Christ.
S. La foi vient par l'ouïe, lorsque l'homme tient pour
vrai ce qui a été divinement révélé, et qu'il croit aux
promesses de Dieu. La foi est le commencement du salut
humain, le fondement et la racine de toute justification,
sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, et de ve
nir dans la société de ses enfants: la Justification se fait
par la foi, l'espérance et la charité, et la foi à moins
que l'espérance et la charité ne s'en approchent,
n'est point une foi vive, mais c'est une foi morte qui
n'unit p int avec Christ. L'homme doit coopérer; il peut
~'approcher et s'é[oi~ner, autrement rien ne pourrait lui
être donné, parce qu'il serait comme un corps inanimé.
Puisque la réception de la justification renouvelle
l'homme, et que cela se fait par l'application du mérite du
Christ en lui, l'homme coopérant, il s'ensuit que les œu
13. EXPOSITION SOMMAIRE
vres sont méritoires; mais parce qu'elles se font
d'après la grAce et par l'Esprit Saint, et que le Christ Seul
a mél'ité, Dieu fait que ses dons sont des mériles chez
l'homme; de là il résulte que personne ne peut s'attri
buer quelque chose du mérite,
DOCTRINAUX DES PROTESTANTS SUR LA JUSTIFICATION,
D'APRÈS LA FORMULE DE CONCORDE.
9. Ce livre, d'où les passages. suivan ts on télé extraits.
~t appelé FORMULE DE CONCORDE, et a été écrit par des
Hommes attachés il. la Confession d'Augsbourg; et
comme je citerai les pages de ce livre, où se trouvent les
~assages qui vont être donnés, j'avertis que je me suis
servi de l'Edition de Leipsik, de l'Année i756.
10. D'APRÈS LA FORMULB DE CONCORDE, SUR LE PÉCHÉ
ORIGINEL. - (a) Après la chute d'Adam, tous les hommes
propagés selon la nature naissent de lui avec le péché qui
damne et apporte la mort éternelle à ceux qui ne renais
sent point, et le Ménte du Christ est l'unique moyen par
lequel on l'enait, ainsi l'unique remède par lequel on est
guéri, pag, 9, iO, 52, 33, 55, 317, 641, 644" et A.ppendice,
pag i38, 139. - (b) Le péché d'origine est une corrup
tion d'une nature si profonde, que rien n'est spirituelle
ment sain dans le corps et dans l'àme de l'homme, ni
dans ses forces, pag. 574. - (cl Il est la sonree de tous
les péchés actuels pag. 317, 577,639, MO, 642, Append.
pag. :t39. - (d) Il est un manque total ou unç privation
totale de l'image de Dieu, pag. 640. - (e) On doit faire
une distinction entre notre nature telle qu'elle a été créée
par Dieu, et le péché d'origine qui habite dans notre
nature, pag. 645. - (n En ottlre, le Péché d'origine y est
appelé ouvrage du diable, venin spirituel, racine de tous
les maux, accident et qualité; et la Nature y es appelée
ouvrage et créature de Dieu, personne, substance et
essence de l'homme, et il y est fait une distinction
comme entre l'homme infecté de maladie el la maladie
même.
14. DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLIllE _ 9
1i. SUR LA JUSTIFICATION PAR LA Foi. LES DOCTRINAUX
Co~nIUNS sont ceux-ci: - (a) Par la Parole et les Sacre-
ments ceux qui écoutent l'Évangile sont gl'atifiés de l'Es-
prit Saint qui produit la foi où et quand il convient.-
(b) La contrition, la Justification par la foi l'Jnnovalion, et
les bonnesœuvressesuiventen ordre; il faut bien distinguer
ces choses; la contrition et les bonnes œuvres ne font rien
pour le salut, la foi seule fait tout. - (c) La Justification
par la foi, seule est la rémission des péchés, l'absolu-
tion de la damnation, la réconciliation du Père, l'adop-
tion comme·fils, et cela se fait par l'imputation du mérite
ou de la justice du Christ. - (d) De Hl, la foi est e1le-
même cette justice par laquelle nous sommes réplttés
justes devant Dieu, et elle est une assurance en la grâce
et une confiance. - (e) La Rénovation qui suit est la vi-
'vification, la régénération et la sanctification. - CD Après
cette rénovation "iennent les bonnes œuvres, qui sont
les fruits de la foi, étant en elles-mêmes des œuvres de
l'Esprit. - Cg) Cette foi est perdue par des maux graves.
- L(;;s DOCTRINAUX COMllUNS SUR U: LOI ET SUR L'ÉVAN-
GlU: sont les suivants: - (11,) Il faut bien distinguer en·
tre la Loi et l'Evangile, et entre les œuvres de la Loi ct
les œuvres de l'Esprit qui sont les Fruits de la foi. -
(i) La loi est la doctrine qui montre que l'homme est
. dans les péchés, et ainsi dans la damnation, et dans la
colère de Dieu, doctrine qui par suite effraie; et l'Evan-
gile est la doctrine sur l'Expiation, par le Christ, des pé-
chés, et de la damnation, et ainsi une doctrine de conso-
lation. - (k) Il Y a trois usages de la Loi: Réprimer
les impies; amener les hommes à la reconnaissance des
péchés, et enseigner les règles de la vie à ceux qui'sont
renés. - (l) Les Renés sont dans la lo.i, et non sous la.
loi, mais SOus la grâce. - (m) Les Renés doivent s'exer-
cer dans la Loi, parce que, tant qu'ils vivent dans le
Monde, ils sont par la chair excités à pécher, mais après la
mort ils deviennent purs et parfaits. - (n) Les Renés sont
allssi réprimandés par l'Esprit Saint,et sont exercés de di-
15. 10 EXPOSITIO:'<" SOMMAIRE
verses manières àlntter,mais cependant ils suivent la Loi
volontairement, et ainsi ils vivent enfants de Dieu dans
la Loi. - (0) Chez ceux qui ne sont pas renés le voile
de Moïse reste encore devant les yeux, et le vieil Adam
domine, mais chez ceux qui sont Renés le voile de Moïse
a été ôté, et le vieil Adam a été mortifié.
12. SUR LA JUSTIFICATION P.A.R LA FOI SA1'iS LES .oEUVRES
'DE LA LOI, DOCTRI:;'AUX PAR11CULIERS D'APRÈS LA FORMULE
DE CONCORDE. - (a) La foi est imputée à justice sans les
œuvres, à canse du Mérite du Christ, dont la fùi s'empare,
pag. 78, 79, 80, 584.689. _. (b) La Charité suit la Foi qui
justifie, mais la foi ne justifie pas, en tant qu'elle a été
formée par la charité, comme s'expriment les Catholi-
ques-Romains, pag. 81,89, 94, Hi, 688, 691, App. pag.
169. - (c) Ni la contrition qui précède, ni la rénova-
tion et la sanctification qUi suivent, ni les bonnes œuvres
alors, ne concernent l'affaire de la ju!'tice de la foi, pag.
688, 689. - (d) C'est une folie de s'imaginer que les œu-
vres de la Seconde Table du Décalogue justifient devant
Dieu, car par cette seconde Table nous agissons avec les
hommes, et non proprement avec Dieu, et dans la justi-
fication on doit agir avec Dieu et apaiser sa colère, pag.
102. - (e) Si donc quelqu'un croit obtenir la rémission
des péchés, parce qu'il a la charité, il fait injure au
Christ, parce que c'est une confiance impie et vaine de la
propre justice. pag. 87,89. - (f) Les bonnes œuvres doi-
vent êt.re entiè,'ement exclues, quand il s'agit de la justi.
fi cati on et de la vie éternelle, pag. 589. - (g) Les bonnes
œuvres ne sont point nécessaires comme cause mél'ltoire
du salut, et n'entrent point dans l'acte de la justificali'On,
pag. 589, 590, 702,704, App. pag. 173. - (h) On doit re-
jeter la proposition que les bonnes œuvres sont nécessai-
res au salut, parce que cela ôte la consolation de l'Évan-
gile, fournit une occasion de douter de la grâce de Dieu,
donne une opinion de la propre justice, et parce que les
œuvres sont acceptées par les Papistes pour soutenir UIiê
m~l1vaise cause, pag. 704. - (i) Cette phrase, que les bon.
16. N' 12 DE LA DOCTRL'(E DE LA NOUYELLE ÉGLISE 11
nes œmres sont nécessaires an salut, est rejetée et con
damnée, pag. 591. - (k) Les phrases concernant les bon
nes œuvres nécessaires au salut doivent, non pas être'en
seignées ni soutenues, mais plutôt être condamnées et re
jetées comme fausses par les Églises, pag. 705. - (l) Lès
œuvres qui ne partent point de la vraie foi sont en réali
té des péchés devant Dieu, c'est-à.-dire, ont été souillées
de péchés, puisqu'un mauvais arbre ne peut porter de
'bons fruits, pag. 700. - (m) La foi et le salut ne sont ni
conservés ni relenus pal' les. bonnes œuvres, parce
qu'elles sont seulement des témoignages que l'Esprit
Saint est présent et habite en nous, pag, 590, 705, App.
pag. 04. - (n) On doit avec raison rejeter le décret du
Concile de Trente, que les bonnes œuvres conservent le
salut, ou que la justice de la foi qu'on a saillie, ou la foi
elle-même, est retenue et conservée par nos œU'res ou
en totalité ou du moins en partie, pag. 707.
13. SUR LRS FRUITS DE LA FOI, DOCTRINAUX PARTICULIERS
D'APRÈS LA FORMULE DE CONCORD~. - (a) On doit obser
ver llne différence entre les OEuvres de la Loi et
les OEuvres de l'Esprit ; et les OEuvres lque le
René fait par- l'Esprit librement et premptement
sont, non pas des œuvres de la Loi, mais ;'dcs œuvres
de l'Esprit; ce sont <;les fruÏls de la foi, parce que
les Renés sont,· ·non pas sous la' loi, mais sous
la grâce, pag. 589, 590, 721, 722. - (b) Les bonnes
œuvres sont les fruits de la pénitence, pag. :1:2. - (c) Les
Renés par la foi reçoivent une vie nouvelle, de nouvelles
affections, et de nouvelles œuvres, et ces choses scnt d'a
près la foi dans la pénitence, pag, 134. - (d) L'homme
après sa conversion et sa justification commence à être
renouvelé par le mental, et enfin par l'entendement, et
alors sa volonté dans les exercices journaliers de la péni
tence n'est point oisive, pag. 582, 673, 700. - (e) On doi t
faire pénitence tant pour le péché originel que pour
les péchés actuels, pag. 321, App. pag. 159.
(f) La pénitence dans les Chrétiens dure' jusqu'à la mort,
17. i2 EXPOSITION SOmlAIRE i013
parce qu'ils luttent avec le péché qui reste dans la chair
pendant taule la vie, pag. 327. - (g) Il faut que la Loi du
Décalogue soit commencée en nous et qu'elle soil faite de
plus en plus, pag. 85,86. - (h) Quoique les Renés aient
été délivrés de la malédicliqn de la loi, cependant ils doi
vent toujours s'exercer dans ln Loi divine, pag. 718.
(i) Les Renés ne sont poinl sans la loi, et cependant ils ne
sont point sous la loi, car ils vivent selon la loi du Sei
gneur, pag. 722.- ,k} La Loi pour les renés doit être la
règle de la religion, pag. 596, 717, App. pag. 156. - Cl)
Les Renés font les bounes œuvres, non par contrainte,
mais volontairement et librement, comme s'ils n'avaient
reçu aucun précepte, entendu aucune menace, et attendu
aucune récompense, pag. 596, 701. - (m) La foi chez
ceux-ci qlland ils agissent est toujours occupée, et celui
qui ne fait pas ainsi les bonnes œuvres, manque de vraie
foi, car où est la foi, là sont les bonnes œuvres, pag. 70-.
- (n) La charité el les bons fruits suivent la foi el la ré
génération, pag. 121,122, 171,188, 692. - (0) La foi et
les œuvres s'accordent bien et sont inséparablement liées.
mais la foi seule saisit la bénédiction sans les œuvres, et
cependant elle n'est pas seule; de là vient que la foi sans
les œuvre~ est morte, pag. 692, 693. - (p) Après ql1e
l'homme est justifié par la foi, cette foi vraie et vive est
efficace par la charité, car les bonnes œuvres suivent tou
jours la foi justifiante, et sont saisies très-certainement
avec elle; en effet, la foi n'est jamais seule, sans avoir
avec elle la charité et l'espérance, pag. 586. - (q) Nous
avouons que là où les bonnes œuvres ne suivent point,
la foi est fausse et non véritable, pag. 336. - (r) Il est
aussi impossible de séparE'r les bonnes œuvres d'avec la
foi, que de séparer la chaleur et la lumière' d'avec le feu
pag. 701. - (s) Comme le vieil Adam est toujours attaché
dans la nature elle-même, les Renés ont besoin d'un
continuel avertissement de la loi, de doctrine, de mena
ces. et aussi de corrections; car ils sont réprimandés et
corrigés par l'Esprit Saint au moyen de la loi, pag. 71g,
18. N° 13 DE LA. DOCTRI:'iE DE LA NOUVELLE ÉGLISE 13
720, 721. - (t) Les Renés doivent lutter avec le vieil
Adam, et la partie de la chail' doit être réprimée par les
exhortations, les menaces et les punitions, puisque la ré
novation de la vie par la foi est seulement commencée
dans cette vie, pag. 595, 596, 724, - (u) Il reste une lutte
perpétuelle entre la chair et l'esprit dans les élus et les
vrais Renés, pag. 675, 679. - (x) Si le Christ.annonce la
rémission des péchés aux bonnes œuvres, c'est paI'ce
qu'elles suivent la réconciliation, et allssi parce que les
bons fruits doivent nécessairement suivre, et parce qu'ils
s'Ont les signees de la pro'messe, pag. li6, 117. - (y) La
foi qui sauve n'est pas en ceux dans lesquels il n'y
a pas la charité, car la charité est le fruit qui
suit très-certainement et nécessairement la vraie foi,
pag. 688. - (z) Les bonnes œuvres ·sont nécessaires en
beaucoup de manières, mais non comme cause méritoire
pag. 11, n, 64,95, 133, 589,590,702, App. pag. 172
(aa) Le René doit COopéI'cr avec l'Esprit Saint, d'après les
nouvelles forces et les nou vea nx dons qu'il a reçus, mais
d'une certaine manière, pag. 582, 583, 674, 675, App. pag.
14<1-. - (bb) Dans la CONFESSION DES ÉGLISES BELGES, qui a
été J'eçue dans le SYNODE DE DORDRECHT, on lit ce qui
suit : « La foi sainte ne peut être oisive dans l'homm"e,
car la foi est efficace par la charité; et les œuvres qui
partent de la bonne racine de la foi sont bonnes devarü
Dieu et sont acceptées, comme les fruits d'un bon arbre;
car par les bonnes œm'res nous sommes attachés à Dieu,
mais non Dieu à nous, puisque Dieu les fait chez nous.
14. SUR LES MÉRITES, D'APRcÈS LA FORMULE DE CON
CORDE. - (a) Il est faux que nos œuvres méritent la ré
mission des péchés j il est faux que les hommes soient
réputés justes par la justice de la raison j et il est faux
que la raison par ses propres forces puisse aimer Dieu
par-dessus toutes choses, et faire la ioi de Dieu, page 6i.
- (b) La foi ne justifie pas par cela qu'elle estelle-mèm",
une bonne œuvre et une vertu excellente, mais parce
qu'elle saisit le Mérite du Christ dans la promesse M
19. 14 EXPOSiTiOX S01n1AlRg
l'Evangile, pag. 76; 684.. - (c) La promesse de la ré
mission des péchés et de la justification à cause du Christ
ne renferme point la condition des mérites, puisqu'elle
est offerte gratuitement, pag. 67. - (d) L'homme pécheur
devant Dieu est justifié ou absous de ses péchés, et du
jugement d'une très juste damnation. et il est adopté
an nombre des enfants de Dieu, sans aucun mérite de sa
part, et sans aucune de ses œuvres passées, présentes ou
futures, d'après une pure grâce, seulement à cause du
mérite unique du Christ, qui nous est imputé i!. justice,
pag. 684. - (e) Les bonnes œuvres suivent la fOi, la rémis
sion des péchés et la régénération, et ce qu'il y a en
elles d'impm et d'imparfait n'est réputé ni péché, ni dé
faut, et cela à cause du Christ; et ainsi l'homme tout en·
tier, tant quant à 11l. personne que quant aux œuvres, est
juste et saint et nommé tel, d'après la pure grâce et la pure
miséricorde répandues, étendues et agrandies sur nous
da!ls le Christ i c'est pourquoi nous ne pouvons nous glp
rifier pour des mérites, pag. 74, 92, 93, 336. - (f) Celui
qui se confie dans le mérite. de ses œuvres, méprise le
mérite et la grâce du Christ, et cherche le chemin du
ciel par ses propres forces sans le Christ, pag. 16, :1.7,
18, :1.9. - (g) Si quelqu'un veut mêler les bonnes œuvres •
à l'Article de la justification, et mériter par elles la grâce
de Dieu, les œuvres d'un tel homme sont pour lui, non
seulement inutiles, mais encore pernicieuses, pag. 708..
- (h) Sont énumérées les œuvres du Décalogue et plu
sieurs autrcs qui doivent être faites, et que Dieu embellit
par des récompenses, pag. 1,6, :1.98. - (i) Nous ensei
gnons que les bonnes œuvres sont méritoires, non pas de
la rémission des péchés, ni de la grâce, ni de la justifi
cation, mais des autres récompenses corporelles, comme
aussi des récompenses spirituelles dans cette vie et après
cette vie, parce que Paul dit: « Chacun recevra une ré
compense selon son travail, et le Chl'ist !Jera votre grande
récompense dans les Cieux; Il et il est dit très souvent
qu'il sera rendu à. chacun selon ses œuvres ic'est pourquoi
20. Dg LA DOCTRlIŒ DE LA NOUVELLE KGUSE
nous avouons que la vie éternelle est une réco œpense,
parce que c'est une chose due à cause de la promesse, et
parce que Dieu couronne ses dons, mais non à cause de
nos mérites, pag. 96, 133, 134, 135, 136, 137, 138. - (k)
Lorsque les bonnes œuvres, dans ceux: qui croient, sont
faites pour les v ~ritables causes et se réfèrent aux véri-
tables fins, corn 'Ue Dieu le:. exige des Renés, elles son t
les indices du salut éternel; et Dieu le Père les accepte
et les a pour agréables à ClUse du ChrIst; et il promet
à ceux-là les brillantes récompenses de cette vie et de la
vie futme, pag. 708. - (l) Quoique les 'bonnes œuvres
méritent des récompenses, cependant elles ne méritent
la rëmission des péchés ou la gloire de la vie éternelle..
ni parce qu'dIes en sont dignes, ni parce qu'elles sont
. convenables, pag. 96, 135, 139, et suiv., App. pag. 174..
_. (m) Le Christ, au jugement dernier, doit porter une
sentence sur les bonnes et sur les mauvai.ses œuvres,
comme étant des effets propres et servant de témoignage
à la foi des hommes, pag. i 34, App. pag. 187. - (n).
Dieu récompense les bonnes œuv/'es, mais c'est par grâce
qu'il couronne ses dons, DANS LA CONFESSION DES EGLISES.
BELGES.
15. Du LIBRE ARBITRE, D'APRÈS LA FORMULE DE CON-
CORDE . ......, (a) L'homme est dans une impuissance com-
plète dans les choses spirituellEls, pag, 15, 18, 219, 318.
579, 656 et suiv., App pag. 141. - (b) L'homme par la
chute de nos premiers parents a été entièrement cor-
rompu, au point que dans les choses spirituelles, qui
concernent la conversion et le salut, il est aveugle par
nature, et 'regarde la Parole de Dieu comme une chose
extravagante, et qu'il est et demeure ennemi de Dieu.
jusqu'à ce que par la vertu de l'Esprit Saint, au moyen
de la Parole prêchée et entendue, il soit converti, gratifié
de la foi, régénéré et renouvelé, par pure grâce, sans
aucune coopération de sa part, pag. 656, 657. - (c)
L'homme est entièrement corrompu et mort pour le
bien, au point que dans la nature de l'homme après la.
21. t6 EXPOSITION SOMMAIRE
chute, avant la régénération, il n'est demeuré ou il ne
reste pas même une étincelle' de forces spirituelles, par
lesquelles il puisse par lui-m6me être préparé à la grace
de Dieu, ou saisir une grâce offerte, ou être de lui-même
et par lui-même capable de recevoir cette grâce; ou,
dans les choses spirituelles, capable de comprendre, de
Croire, de s'attacher, de penller, de vouloir, de commen
cer, de perfectionner, d'agir, d'opérer, de coopérer, ou
de s'appliquer à la grâce ou de s'y rendre propre, ou de
faire quelque chose pour sa conversion, soit en tout, soit
par moitié, soit en la plus petite pal"tie, pag. 656, 658.
(d) L'homme dans les choses spirituelles et Divines, qui
regardent le salut de l'âme, est comme la statue de sel
de la femme de Loth, et semblable à un tronc d'arbre et
à une pierre privés de vie, lesquels n'ont pas l'usage des
yeux, de la bouche ou d'aucun autre sens, pag. 661, 662.
- (e) L'homme néanmoins a la puissance de se mouvoir,
ou de diriger ses membres externes, d'assister aux assem
blées publiques, et il peut entendre la Parole et l'Évan
gile ; cependant dans ses pensées secrètes il ll's méprise
('omme choses extravllgantes ; ct en cela il est pire qu'un
tronc d'arbre, à moins que l'Esprit Saint ne soit efficace
en lui, pag. 662, .671, 672, 6ï3. - (f) Toutefois, il n'en
est pas de l'homme dans la conversion comme lorsqu'une
statue ~st formée avec ,une pierre, ou ltlrsqu'un sceau est
imprimé dans de la cire, lesquels n'ont ni connaissance,
ni sens, ni volonté, pag. 662, 681. - (g) L'nomme dans la
conversion est un sujet purement passif et non actif, pag.
662,681. - (h) L'homme dans la conversion ne coopère
en aucune manière avec l'Esprit Saint, pag. 21.9,579,583,
672, 676, App. pag. 143, 144. - (h) L'homme après la
chute a retenu et possède les forces de connaître les
choses naturelles, comme aussi le libre arbitre de choisir
en quelque manière le bien naturel et civil, pag. 14, 218,
641., 664. App. pag. H2. - (i) Les assertions de quelques
Pères et de quelques Docteurs Modernes, que Dieu attire
l'homme, mais volontairement de la part de celui-ci, ne
22. DE A DOCTRI:'<E DE LA NOUVELLE ReLISE t7
sont point conformes aux paroles sacrées, pag. 582, 583.
- (k) L'homme rImé par la vpr(u de l'E prit Saint coopère,
quoiqu'avec beaucoup de faiblesse, d'après les nouvelles
forces et les nouveaux dons que l'ESP1'il Saint a ébauchés
dans la conversion, et c'est non par contrainte, mais vo
10ntiiiremFnt, pag. 582 et suiv., 673,674,675, App, pag.
144. - (l) Non srulement les dons de Dieu, mais aussi
le Christ, habitent par la foi, comme dans leurs Tem
ples, dans ceux qui sont renés, pag. 695, 697, 698, App.
pag. t30. - (m) Il y a une grande Jifférence. entre les
hommes baptisés et ceux qui ne le sont pas; car il est
conforme a la doctrine de Paul, que tous ceux qui ont
été bap1isés ont revêtu le Christ et sont véritablement
renés; ceux-ci ont déjà l'arbitre rendu libre, c'est-a·dire
qu'ils ont été de nouveau délivrés, comme le Christ l'af
fiJ'me ; de la, non seulement ils écoulent la Parole de
Dieu, mais enr,ore ils peuvent, quoique non sans boau
eoup de faiblesse, y donner leur assentimen-t, et s'y atta
cher par la foi, pag. 675.
Il faut bien observer que les Propositions précédentes
ont été tirées du Livre appelé FORMULE DE CONCORDE,
écrit par des Hommes attachés à la confession d'Augs
bourg; mais que néanmoins des Propositions semblables
sur la JUSTIFICATION PAR LA FOI SEULE sont publiées et
enseignées par les Réformés en Angleterre et en Hollande;
c'e::.t poul'quoi ce qui suit les concerne tous j "oir aussi
.ci-après les nOS n,t8
_.
i",
23. -18 EXi'O~YflO:' SOM)lAIRE
~ ESQ..UISSE '
~RINAUXDE~A NOUVELLE ÉGLlV
16. Voici maintenant une Exposition sommaire de la
Doctrine ~e la Nouvelle Église, qui est entendue par
la Nouvelle Jérusalem dans l'Apocalypse, Chap. XXI et
XXII: cette Doctrine, qui est non seulement doctrine de
foi, mais aussi doctrine de vie, sera divisée dans l'Ou
vrage même E'n Trois Parties.
LA PREMIF.R& PARTIE traitera:
1. Du Seig~ur Die;: Sauveur et de la Divine Trinité en
Lui.
II. De l'ECl'it1lre Sainte, de ses deux Sens, le Naturel et le
Spirituel, et de la Sainteté qui en procède.
HI. Ve l'amow' elwers Dieu et de l'AmoUl' à régard du
p,'ochain, et de la Concordance de ces-deux amours.
IV. De la Foi, et de sa Conjonction m)ec ces deux amours.
V. Doctrine de vie d'ap,'ès les préceptes du Décalogue.
VI. De la Réfôrmation et de la Régénération .
. VII. Du Libre Al'bitre, et de la Coopé1yttion de l'homme
avec le Seigneur par le libre al'bitre.
VIII. Du Baptême.
IX. De la Sainte Cène.
X. Du ciel et de l'Enfer.
XI. De la Conjonction des hommes avec le Ciel et l'Enfer,.
et de leur état de vie aprës la mm't selon la conjonGtion.
XII. De la Vie Éte1'1lelle.
LA SECONnE PARTIE traitera:
1. De la Consom17wtion du Siècle, ou fin de l'Égl~e d'au
jourd'hui.
II. De l'Avènement du Seigneur.
24. N° 16. DE LA DOCTRI.'lE Dg r.~ .'OUVELLE (:GLI';E. t9
III. Du Jugement Dernier.
IV. De la Now.:elle Église, qui est la Nouvelle Jérus(ûem.
LA TROISlhfE PARTIK montrera les DISCORDANCES qui
ex.istent entre les dogmes de l'Église d'aujourd'hui et
ceux de la Nouvelle Église (l). Mais ici nous nous arl'ête
rous un :peu sur ces discordances; et cela, parce que le
Prêtre et le Laïque croient que l'Église d'aujourd'hui est
dans la lumière même de l'Évangile, et dans ses vél:ités
qJli ne petlVent être infirmées, ébranlées, ni attaquées,
même 'par un Ange,s'il en descendait un du Ciel: l'Église
aujourd'hui ne voit pas non plus autre chose, parce que
de la foi eHe a soustrait l'entendement, et que néanmoins
elle a contil'mé les dogmes par une sorte de vue an-des
sous de l'entendement, et parce qn'e les faussetés y peu
vent ètI'e confirmées au point de paraître comme des
vérités, et les faussetés qui y ont été confirmées emprun
tent une lumière trompeuse, devant laquelle la lumière
des vérités semble être des ténèbres. C'est pour cette
raison que nous nous auêterons ici quelque peu, en pro
duisant les Discordances,et en les illustrant par de courtes
no.1Jes, afin que devant un Entendement, qni n'a pas été
b,6llché par Ulac foi avellgle, elles soient vues comme
dans la lumière du crépuscole, et ensuite comme dans
celle du mfitin, et enfin dans l'Ouvrage même comme
dans la clu'rtéftu jonr. Les Discordances sont en général
celles-ci:
17. Les Églises separees de l'Église Catholique-Romaine
par la Réforme sont en d'issidence sur (l~tferents points, mais
toutes sont d'accord sur ces A1'ticles : la Tr'inité de Personnes
dans la Divinite; l'Ol'igine du peché par Adam; l'Imputa
tion du merite du Christ; et la Justification par la foi
seule.
(t) L'auteul' n'a point suivi cette Division en trois ParUes; l'Ouvrage,
publié par!ui it Amsterdam, en t77i, est divisé en quatorze Chapitres.'
25. 20 EXPOSlTlO. SO~lM.IRE KO 18
COURTE ANALYSE.
18. Les Églises séparées de l'Égli~e Ca.thùliquc-Romaine
par Ja Réforme sc composent de ceux qui se nomment
Évangéliques et Réformés, cn même temps Protestants,
ou, du nom dcs Chefs, Luthériens el Calvinistes; p3rmi
ellrs )"j~glise Anglicane tient le milieu: qu~t à~l'Église
Grecquc, qni depuis un temp~ ancien a été séparée de
l'Églisë Catholique-Romaine.il n'en est point question icI.
QÎîe les Églises des Protestants soient en dissidence sur
divers points, pl'incipalement sur la Sainte Cène, Je Bap
tême, l'Élection et la Personne du Christ, c'est ce qui est
connu de plusieurs; mais qu'elles soient toutes d'accord
sur les Al,ticles qui concernent la Trinité de personnes
dans la Divinité, le Péché Originel, l'Imputation du mé
rite du Christ, et la Justification par la foi seule, c'est
ce qui n'est pas généralement connn; cela vient de ce
qu'il y a peu cie personnes qui s'appliquent à rechèrchù
quels sonlles dogmes qui diffèrent parmi les Églises, et
par suite quels sont ceux qui s'accordent: les Ecclésias
tiques puisent seulement les choses dogmatiques de leur
Église, et les Laïques les examinent rarement quant aux
intéricurs, et par conséquent ne cherchent pas non plus
cn quoi ils diffèrent. Que cependant ils soient d'accord
sur ces quatre Articles, dans les communs et dans la
plupart des particuliers, c'est ce qu'on peut voir par leurs
Livres si on les examine, et par leurs Sermons si on les
écoute attentivement. Mais ceci est d'avance ûlis en con
naissance il cause de ce qui va suivre;
19. Les Catholiques-Romains, a'Dant la Réforme, ont e~
seigné sur les quatl'e Articles ci-dessus nommés des choses .
absolument semblables à celles que les &fol'mès ont ensei
gnées après cette Réforme, à savoir, semblables sur la Tl'i
26. N° 19 DE LA DOCTRIXE DE L. NOUVELLE r.:GLlSE 2i
nité de personnes dans la Divinite, semblables SUl' le Peché
originel, semblables SUI' L'Imput<ttion du merite du Chl'ist, et
semblables sur la Justification pal' let foi en cette imputation,
avec la seule différence qu'ils ont conjoint la même foi avec
la charité ou les bonnes Œllt'l'es.
COURn; A:-lALYSE
20. Qu'il y ait entre les Catholiques-Romains et les
Protestants sur ces quatre Al'tide.s une telle Conformité,
qu'à peine existe-I.-i1 une diff'érence de qup!ql.lC impor
tance, .excepté que les p,'emiers ont conjoint la foi et la
charité ct que les seconds lcs ont s<lparées, c'est ce q'ui a
été à peine connu de qnelqu'un, et même tellement
ignoré, que les Doctes vont être eux-mêmes surpris de
l'énonciation de ce fait: la raison de celle ignorance,
c'est que les Catholiques-Romains s'adressent il Dieu
notre Sauveur, rarement, mai., il sa place au Papc comme
vicair'e, et aussi aux Saints; de là ils ont tenu profondé
ment assoupis Ir urs dogmes sur l'Imputation du Mérite
du Christ et sur la Justification par la foi; 4ue cette im
putation ct cette justification soient cependant au nom
b.'e des dogmes reçus et reCOllnllS pal' eux, c'est ce qu'on
voit clait'ement par les Décrets du Concile de Trente,
rapportés ci-dessus, no' 3, ~, 5. 6, '7, 8, et con fi rmés par
le Pape Pie IV, N° 2; et, si on les compare avec les
dogmes tirés de la Con fession d'Augsbourg, et rapportés
d'après la Formule de Concorde, nOS 9,10, H, 12, on
peut "oi,' que les diftér~nccs qui existent sont plutôt ver
bales que réelles. Les Docteurs de l'Église, en les lisant
et en les conférant, peuvent voir, il est vrai, qu'ils sont
conformes, mais non toutefois avec une pleine évidence;
or, atin que ceux-ci, et ceux qui sont moins Doctes, et
aussi les Laïques, voient cette conformité, quelques
éclaircissements seront ajoutés dans ce qui suit :
@
21. Les Chefs de la Réforme, Luther, Mélanchton et
27. 22 EXPOSITION SOMMAIRE N' 21.
Calvin, 011t retenu tous les Dogmes .Ur la T)'inité de Per
sonnes dans la Divinité, sur le Péché Ol'iuincl, SU" 1'1:n.
pula/ion du Mhite du Christ, tt SU)' la .Justification par
la foi, tels qu'ils étaient alors et a'lJQient été r,hl-z les Ca
thoiiques-&mains ; mais ils ont sépO)'é la Chm'ité ou le,ç
Bonnes ŒUl1'es d'avec (ette foi, et déclaré qu.'elles n'étaient
71Q5 en.çemùle s'Ilvi{iqufs, afin de rompre avec les Catl101i
ques-Romllms quant a1JX e,~sentùls 'liernes de l'Église; qui
sont la Foi et la Charité.
COURTE ANALYSE
22. Que les qualre Articles ci-dessus nommés, tels qu'ils
sont aujourd'hui enseignés dans les Eglises Réformées,
n'aient été ni nouveaux, ni forgés d'abord par ces Trois
Chefs, mais qu'ils daten t de l'époque du Concile de Nicée,
et aient, après ce concile, été transmis par les Écrivains,
et par suite été conservés dans l'Église Catholique-Ro:
maioe, 00 le voit clairement d'après les Livres de l'His
toÎl'e Ecclésiastique. Que les Catholiqnes-Romains et les
Réformés s'accordent sur l'Article de la Trinité de Per
'sonnes dans la Divinité, c'est parce que les lins et les
autres reconnaissent les Trois Symboles dans lesquels la
Trinité est enseignée, il ~avoir, le Symbole Apostolique,
celui de Nic('e et celui d'Athana~e. Qu'ils s'accordent sur
l'~rticle de J'fmputation'du mérite du Christ, on le voit
clairement par les passages extraits du Concile dl) Trente,
N' 3 il 8, conféré::- avec ceux qui ont été tirés de la For
mule de Concorùe, N°' 10 il t5, Qu'ils s'accordent aussi
sur l'Article de la Justification, c'est ce qui va être main
tenant soumis à l'examen.
23. Le Concile de Trente s'exprime ainsi sur 1_ Foi ju~
tifiante : c( Le consentement perpétuel de l'Église Catho
lique a été, que la Foi est le commencement du salut
humain, le fondement et la racine de toute justification,
sans laquelle il est impossihle de plaire à Dieu et de par
venil' à la société de ses enfants;.' t'oi?' ci-dessus, N' a
28. N° 23 DE LA DOGTRI:-Œ DE L.- NOUVELLE ÉGLISE 2~
(a). Il dit aussi que la Foi vient par l'ouïe lorsqu'on écou-
te la Parole de Dieu, N° 4 (c). Que ce Concile Catholique
Romain ait conjoint la foi et la charité, ou la foi et les
bonnes œuvres, c'est ce que prouvent pleinement les pas-
sages rapportés ci-dessus, N°s ~. 5. ï, 8. Mais que les Égli-
ses Réformées, à partir de leurs Cbefs, les aient séparées,
en décrarant que le salvifique e!.'t dans la foi, et non en
même temps dans la charité ou les œUHcs, afin de rom-
pre avec les Catholiques-Romains quant aux' essentiels
mêmes de l'Église, qui sont la Foi et la Cbarité, c'e~t ce
que j'ai quelquefois entendu dire par ces Chefs mêmes,
ci-dessus nommés; comme aussi, quïls avaient affermi
eeHe séparation par ces princi'pes : Cl Que· personne par
soi-même ne peut faire le bien qui contribue au sa.lut ;
ni ne peut remplir la 10i; puis, de peur que par là le
mérite de l'homme n'entre daus la foi. » Que ce soit d'a-
près ces principes, et pour cette fiu·, qu'ils aient séparé
les biens de la cbarité d'avec la foi, et aussi pal' consé-
quent d'avec le salut, on le voit par les extraits de la For-
mule de concorde, cités ci-dessus, 1'0 12, parmi lesquels
sont ceux-ci: « Que la foi ne justifie pas, en tant qu'elle
a été formée par la charité, comme s'expriment les Ca-
tholiques-Romains,l) N° 12 (b). « Qu'on doit rejeter la
proposition que les bonnes œuvres sont nécessait'es au
salut, pour plusieurs motifs, et aussi parce qu'elles sont
acceptées par les Papistes pour soutenir une mauvaise
cause, » N° 12 (h). « Qu'on doit avec raison rajetel' le dé-
cret du Concile de Trente, que les bonnes œuvres·con-
servent et retiennent le salul et la foi, » N° 12 (n) ; et en
outre plusieurs autl'es. Que les Réformés cependant con-
joignent la foi et la charité ensemble en un seul salviti~
que, avec la seule différence de la qualité des œuvres,
en va le voir dans le Lemme suivant:
'.
0)
24. àpendant le.~ Chefs de la Re{o1'1ne oot adJoint à leur
foi les bonnes œUI:1'es,et les ont aussi conjDintes" mais dans
•
29. 24 EXPOSITIO:-i SOMMAIRE
l'homme comme da'fl.~ un .'ujet ptl-s&:f, tandis que les Catho
liqu,s- Romains le.~ conjoignent dans l'h.omme cort,me
dans un sujet aClif: " erwndant entr, les U'f/S et les c.fttres
il y a, en actul11ité. con(O?'mité, ~uant à. la foi, aux œu
"Tes et aux mérites.
COURTE ANALYSE.
25. Que les Chefs de la Réforme, bien qu'ils aient sépa
ré la foi et la charité, les aient cependant adjointes, et
enfin conjointes. mai" ne 'veuillent pas qu'elles soient un
ou forment un !;alvifique simultané, c'est ce qu'on voit
par leurs Livres, par IeUJ s Sermons et par lcursDiscours ;
car apl'ès qu'ils les ont séparées. ils I(>s conjoignent, et
même ils expriment la conjonction par dl'S paroles expres.
ses etnon susceptibles d'nn double sens,à savoir, par celles
ci: Que la Foi après la jnstification n'est jamais seule, sans
a"oil' ave" elle la charité ou les bonnes œuvres, et gue,
s'il enestautrement,la foi est non vivante,maismorle;voir
ci-dessus, N° 13 (0) (p) (q) (1') (y) (bb). Et même qne les
bonnes œuvres suivent ntcessail'cment la foi, N° t3 (x)
(y) (z). Et enfin, que le René par lcs nouvelles forces et
les nouveaux dons coopè re avec l'Esprit Saint. N° 13 (aa).
Que des choses abSl'lument semblables soient enseignées
par les Catholiques-Romains, c'est ce qu'on voit claire
ment par les pas!'oages extraits du Concile de Trente.
No, 4, 5,6,7,8.
26. Que sur les mérites des œuvres les Réformateurs
enseignent à peu près les mêmes choses que les Catho
liques-Romains, on le voit par ces passages tirés de la
Formule de Concorde : Que les bonnes œuvres sont 'ré
tribuées d'après la force de la promesse' et d'après la
grâce, el que par là elles méritent les récompenses c 1'
porelles, ct aussi les récompenses spirituelles, • t4 (t)
(k) (l) (n). Et que Dieu courônne d'une récompense ses
dons, N° 14 (h) (n). Des chosfs parfai1ement semblables
sont dites dans le Concile de Trenle, à savoir: Que Dieu
30. ,
N° 26 DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ~;GLIS E 25
d'après la grâce fait que ses dons sont des mérites pour
nous, N° 5 (f). Et, en outre, que le Salut vient, nOT) pas
des œuvres,mais de la promesse et de la grâce, parce que
Dieu ]rs opère pal' l'Espl'it Saint, N' 5 (e) (f) (9) (h) (il (k).
27 D,<,p"ès les uns et les autres, il semble, au premier
aspect, qu'il~' a une entière conformité, mais afin qu'elle
n'ex.iste pas, le.; Réformateurs ont dislingué entre les
œuvres de la loi prol'enant de l'intention et de la volonté,
et les œuvres de l'esprit provenant de la foi comme
d'une source libre et spontauée, et ces œuvres-ci ils les
ont appelées fl"uits de la foi; VOÙ' ci-dessus, N° il (h) (l),
et N° 13 (a) (i) (l), et N° 1;S (k). Ces choses bien examinées
et conférées, on y voit, non la différence des œuvres
mêmes, mais seulement la différence de la qua-,
lité des œuvres, à ~avoir, en ce que les unes partent de
, l'homme comme d'un sujet passif, et lés autres comme
d'un sujet actif; ,'n conséquence celles-là, spontanément
comme d'après l'entendementdel'homme,et non en même
temps d'apl'ès sa volonté: cela l'st dit,parce qu'il 03' im
possible que l'homme n'ait pas conscience de ses œuvfes
quand elles se font, puisqu'il les fait,et que c'est par l'en- .
telldrment qu'il en a conscience. Cependant comme les
Réfo"més prêchent aussi les exercices de la pénitence et
les lutles avec la chair, N' 13 (d) (e) (fl (g) (h) (k), et que
ces choses ne peuvent être faites par l'homme, si ce n'est
d'après son intentiQn et sa volonté,et ainsi par lui comrne
de lui-même, il s'ensuit que néanmoins en actualité il y
a conformité.
28. Quant à ce qui concel'Oe le Libre arbitre dans la
conversion ou dans l'acte de la justification, il semble
qu'il y ait opposition complète entre eux, mais néan
moins on peut voir qu'ils s'accordent, si l'on examine
avec attention et si l'on compare ce qui a été extrait du
Concile de Trente, N" 6 (a) (b), avec ce qui a été tiré de
la Formule de Concorde, No 15 (m) : en effet, dans le
Christianisme tous ont été baptisés, et sont par là dans
l'arbilre rendu libre (in libcrato arbttl'io), de sorte qu'ils
31. 26 RXPO~ITJON SOMY.UR E
peuvent non seulement entendre la Parole de Dieu, mais
encore y donner leur assentiment, et l'embrasser par la
foi; par conséquent nnl n'y est comme un tronc d·'ar
bre. 1
29. D'après cela, on voit maintenant avec clarlé les
vérit.és avancées, N'S i 9 et 21, que les Réformateul'S ont
reçu des Catholiques-Romains leurs dogmes sur la Tri
nité de personnes 'dans la Divinité,sur le Péché Originel,
snI' l'Imputation du mérite du Christ, et sur la Justifica..
tion par la foi. Ces choses ont été rapportées, pour mon
trer l'origine de leurs dogme!', principalement l'QI'igine
de la séparation de la fOl d'avec les bonnes œuvres,.ou
de la doctrine sur la foi seule et faire voir qu'ils n'Qnt aii
ainsi que pour rompre entièrement avec les Catholiques
Romains,et,que cependant le dissentiment est verbal plu
t6t que réel. D'après ce qui vient d'être dit, on vojt
clairement sur quel fondement a été construite la Foi
dans les Églises réformét'!', et à quelle inspiration eHe
doit son origine. .
Ci)
,.
30. Toute la Theologie aujow,t}.'hui. dan~ le Monde Ch)"é
tien, a ete fondee SUl" l'idée de Trois Dieux, laquP.lle tire son
origine de la Trinite de }'er.~onnes.
C0URTE ANALYSE.
31. Il sera d'abord dit quelque chose sur l'orig.ine, ou
l;ur la son l'ce d'ail a découlé l'idée de la Trinité de Per
sonnes dans la Divinité, et par suite l'idée de trois Dieux.
Il y a trois Symb'oles, qui sont appelés Symbole' Apost9
lique, Symbole de Nicée. et Symbole d'Athanase, lesquels
enseignent spécialement la TrinIté; les deux premiers la
Trinité elle-même, ct celui d'Athanase la· Trinité de per
sonnes. Ces trois Symboles se trouvent dans plusieurs
Livres de Psaumes, le Symbole Apostolique dans le Psau
me qui est chanté, celui de Nicée après le Décalogue, et
celui d'Athanase à part, là. Le Symbole Apostolique a été
32. N° 31 DK LA DOCTRli'Œ DE LA NOU"KLLE 11GLISF. 27
écrit après le temps des Apôtres; le Symbole de Nicée,dans
le Concile tenu à Nicée, ville de Bithynie, auquel furent
convoqué:> par l'Empereur Constantin tous les Évêques de
l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, l'An 325. Mais le Sym
bole d'Athanase a été composé, aprè3 ce Concile, par une
personne ou par plusieurs personnes, pOUl' renverser
entièrement les Ariens, ct ensuite i a aussi ét~ accepté
par les Eglises comme OEcuménique. Par les deux pre
miers SymlJOlcs a brillé la confession de la Trinité, mais'
par le tl'oisième ou par celui d'Athanase s'est répan
due la profession de la Tt"inilé de personnes; que de là
~oit pro l'enlie l'idée de trois Dieux, on le verra dans ce
qui va suivre.
32.: Qu'il y ait une Divine Trinité, cela est bil4D évident
d'après les Paroles du Seigneur, dans Matthieu : (1 Jésus
dit: Allez, faites disc'iples toutes les nation.s,les baptisant au
Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. ) - XXVIII. 19;
- et d'après ces paroles dans le Même: « Jésus ayant eté
baptisé, voici, les Cieux Lui furent ouvel'ts, et ii vit l'Esprit
de Dieu descendant comme une colombe, el venant sur Lui.
Et voici, une voix du Cie:: Celui·ci est mon Füs bien-aimé
en qui je M'c suis complu.» - III. 16, ï';.- Si le S<>iglleur
a envoyé les Disciples baptisel' an Nom du Père, du Fils
et dn Saint Esprit, c'était parce qu'en Lui alors I.(loritié,
il y avait la Divine Trinitr ; cal' dans ce Chap. XX vru, il
dit àu Vers. f8, qui précède: « li lii'a clé donné tout pou-'
t'air dans le Ciel et sw' TelTe; » et au Vers. 20, qui suit:
« Voici, MOI, avec vous je suis tous les jours jusqu' à la Con
sommatio1/. du siècle; )l ainsi, il parle dr. Lui Seul, et non
de Trois: et dans Jean: « Il. n'y avait pas encore Esprit
Saint, p'lrce que Jésus n'avait pas encore ctc glorifié. » - _
VH. 39 ; - et ces paroles, il les a dites aprè" la Glorifica
tion, et la Glorification a été l'union plénière avec son
Père, Qui était le Divin Même en Lui pal' la conception j
et l'Esprit Saint était le Divin pl'océdant de Lui glorifié,
- Jean, XX. 22.
33. Si l'idée de Trois Dieux a principalement découlé du
33. 28 EXPOSITlO;, SOMMAIRE l'o 33.
symbole d'Athanase, où la Trinité de personnes cst ensei
gnée, c'est pal'ce que le nom de Personne enfante celte
~d~, et aussi parce qlie les paroles suivantes'dc ;;eSY,11
bole l'implantent: Ct Autre est la Per,wnne du Pére, attil'e
celle du Fils, aUl~e celle de l'E.,pritSaint; » et ensuile':
V, PèTe e,~t O'ieu et Sf;igneur, le Fûs e~t Diet< ct Seig'leur,
et l' Esprit Saint est DIeu et :Seignpui ; mais principale
ment celles-ci: « Comme nous sO/n'lnn forcés d'après I_a
Vérité C41'ét-ienne dp conreRs'~" que chaque /Jerson,.e sepa
l'émellt Ist iJieu et Sei,qneul', de 11.ême il no-u' est défenlu,
d'uprè-~'lâ llel-igion CnUwlique de dire trois Dw-ux IJU trois
Se-igneurs; ) de ces paroles il résulte que, d'après la Vé
rité Chrétienne, il faut con fesser et reconnaitre trois
Dicux et trois Seigneurs, mais que d'après la Religion
Catholiquc il n'est pas permis de c!il'c on de nommer trois
Dieux ni trois Seigneurs; qu'ainsi il faut avoi., l'idée de
trois DICUX et de tl'ois Seigneurs, mais qu'il est défrn!ÎlI
de l'a vouer de bouche, Que cependan t la Doct/we de-la
Trinité dll.llS le symbole d'Athanase concordc toujours
avec la vérité, pourvu qu'à la Trinité de personncs on y
substitue la Tl'inité de la Personne, Trinité qui est dans
I.e Dieu Sauvei;.r Jésus-Chl'ist, on le voit dans la Doc
TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR, pu
bliée en 1763 à Amstel'dam, N' 55 à 61.
34:, Il faut retcnir qu'il est dit dans le Symbole Aposto
lique: Je crois en D-ieu le Pe1'e, M Jtlsus-r.hrfst et en l'Es
prit Saint, dans le Symbole de Nicée: « Je crois en un
Seul DIPU, le f'èl'e; en un Seul Sei{jl.pur J,lsvs·Christ, et
en l'Esprit Saint, ainsi seulement en nn seul Dieu; mais
dans le Symbole d'A,thanase: Je croi' en Dieu le Père, en
Dieu le Ft'ls, et en bieu l'Espr'Lt Saint, ainsi en tI'ois Dieux.
Mais comme les Auteurs et les Partisans de ce dernier
Symbole ont vu clairement que l'idée de t1'ois Dienx ré
sulterait inévitablement de ces expressions, en consé
quence pour y remédier, ils ont dit que les Trois ont une
seule Substance ou une Seule Essence; mais il n'est point
provenu de là line idée autrc que celle de Trois Dieux
34. N' 34 DE LA DOCTRINE DE LA NOUYELLE ÉGLISE 29
unanimes et accol'd; car lorsqu'une substance ou une
essence seule et indivisible se dit de TI'ois, elle n'enlève
pas l'idée de Tl'ùis, mais elle la met dans la confusion,
parce que c'est nne expression métaphysiquc, et qne cette
science avec tout son art ne pent, de Trois Personnes
dont chacune est Dieu, faire un; elle peut faire un dans la
bouche, mais nullement dans l'idée.
35. - QUI:' toute la Théologie Chrétienne aujourd'hui
soit fondée sur l'idée de Trois Diel1x, on le voit claire
ment par la Doctl'ine de la Justification, qui est la Tête
des Doctrines de l'Eglise chez les Chrétiens, tant Catholi·
ques-Homains que Protestants: cette DoctrIne enseigne
que Dieu le Pèr'e a envoyé Je Fils pour racheter et. sauver
les hommes, ct qu'il donne l'E~prit Saint qui opr.re .ces
choses: quiconque entend, lit ou dit cela, ne peut dans
sa pensée, c'est-tl-(hre, dans son idée, faire autrement
que de partager Dieu en Trois, et de percevoir qu'un
Dieu en a envoyé un Autre, ct que l'opération est faite
pal' un T,'oisième. Que la même Pensée sur la Trinité Di
vine disti nguée en POI'sonnes, dont chacune est Dieu,
passe dans tOU.5 les autres doctrinaux de l'Eglise d'aujour
-d'hui, comme de la Tète dans le Corps, c'est ce qui sera
démontré en son lieu. En attendant, ..consulte ce qui pré
eède sur la Justification, consulte en général et en parti
culier les traités de Théologie, ct en même temps con
sulte-toi toi-même, et vois, quand dans les Temples tu
écoutes les pl'édications, ou que chez toi tu pries, si tu
perçois et si par suite tu penses autre chose que trois
Dieux, et surtout quand dans tes prières ou dans tes
chants tu t'adresses séparément à l'un et séparément aux
deux autres, comme il arrive très-souvent. D'après ces
choses se trouve confirmée la Vérité de la ProposiLion,
que toute la Théologie aujourd'hui, dans le Mond e Chré
tien, a été fondée sur l'idée de Trois Dieux.
36. Qu'une Trinité de Dieux soit contraire à l'Écriture
Sainte, cela est notoire, car on y lit : « Ne suis-je pal,
Moi, Jehovah ? et point d'autre Dieu que Moi, de Dieu
35. 30 EXPOSITION SOmlAIRE N° 36
Jus/e et Sa.uuur point, exœpté AIoi. ~ - Esaïe, XLV, 2i,
22. - « Moi.. Jéhovf1,h, ton Dieu, (je suis). et de 'Die·u,
e:x;cepté Moi. tu ne reconn!lîtras point, et de Sauveur
point,excepté Moi. ,) - Ros. XIII. 4. - Il Ainsi a dit
JéhO'Oah le Roi d'Israël et .çon Rédempteur, Jehovah -Sé
lIaoth : Moi, Premier, et Moi, Dernier (je suis), pt excepte
Moi, point de Dieu. 1) - Esaïe. XUV; 6. - « JéhO'rJah Sé.
baoth (est) son Nom; et Con Rédempteur, le Saint d'Is
rael, Dieu de toute la terre sera appe/li. Il - Esaïc, UV.
!L - « En ce jour-là sera Jéhovah Roi sur taute la terre;
en ce jour-là sera Jéhovah un, et son Nom un. » - Zach.
XIV. 9. -'- Outl'c plusieurs autres passages aiilenrs.
37. Qu'une Trinité de Dieux: soit contraire à la raison
illustrée, c'est ce qu'on peut voir de bien des manièrcs;
quel homme, doué d'une saine raison, peut entflndre dire
que Tr'ois Dieux ont créé le monde; ou entendre dire
que la Création et la Conservation, la Rédemption et la
Salvation, la Réformation et la Régénération sont l'œuvre
d'e trois Dieux et non d'un seul Dieu? Et, vice versâ, quel
est l'homme, doué d'une saine raison, qui ne veuiJie pas
entendre dire que Dieu, qui nous a créés,n<ros a rachetés,
et qu'il nous régénère et nous sauve? Comme celte der
nière Proposition entJ:e dans la -raison et non l'autre,c'est
puur cela qne dans tout l'univers il n'y a pas une Nation
qui, ayant une religion et une raison saine, ne recon
naisse un seul Dieu. On sait que les Mœhométans et quel
ques Nations de l'Asie et de l'Afrique abhorrent le Cp.ris
tianil'mc. parce qu'ils croient qu'il y a en lui le culte
de trois Djeux ; ct l'on sait qu'à ce reproche les Chré
tiens répondent s~ulement que les Trois ont une sellie
. Essence, et qu'ainsi ils sont un seul Dieu. Je puis affir
mer que, d'après la Raison qui m'a été donnée, jë peux'
voir quêni le Monde, ni le Ciel Angélique, ni l'Eglise, ni
rien de ce qu'ils renferment, n'a pu exister et ne peut
subsister que par un seul Dieu. '
38. A eela j'ajouterai ce passag~ de la CONFESSION I)ES
EGL~SItS BELGES r()çue dans le SYNODE DE DORDRECHT: "Je
36. N° 38 DR LA DOCTRINE DR LA NOUVELLR ÉGLISI'l 31
or.ois en un seul Dieu, qui .est nne unique Essence, dans
laqnelle sont troisPersônues dans des propriétés com
municables, de toute éternité réeliement et effectivement
distinctes, à savoir, le Pèl'e, le Fils: et -l'Esprit Salut; le
Père est la Ca use, l'Origine elle Principe de toutes choses
tant visiblps qu'invisibles; le Fils estle Verbe, la Sagesse
et l'Image du Père; l'Esprit S~.int est la Vertu ct la Puis
sance éternelle procédant du Père et du Fils. Toute
fOis on doit avouer que celte doctrine excède de beaucoup
la conception de l'esprit humain, mais nous en attendons
la connaissance parfaite dans les Cieux».
39. Les Dogmes de cette Théologie pa,raissent el'ronés,apl'ès
qu'on a 1'ejeté l'idée de la Trillité de Pe1'sonnes et par suite
l'idée de Trois Dieux et qu'on ya substitué l'idée d'un settl
Dieu; en qui est la Div'ine Trinité.
COURTE ANALYSE,
40. Si les Dogmes de l'Eglise .d'anjoul'd'hui, qui 'sont
fondés sur l'idée de trois Dieux, tirée de .la doctrine de
la Trinité de ,Personnes entendue selon le sens qu'eHe
présente, paraissent erronés, après qu'o;o a remplacé
cette idée pir celle d'lill seul Dieu en Qui est la Div,ine
Trinité, c'e"t parce que ce qui est erroné ne peut pas être
vu auparavant; en effet, il en est de cela comme d'un
homme qui pendant la nuit à la lumière de quelques
étoiles voit diverses choses, surtout des simulacres, et
les prend pOUl' des hommes vivants, ou qui dans son lit
au crépuscule avant le lever du soleil volt dans l'air des
espèces de fantômes et les prend pour des Anges, ou qui
dans une foIle lumièl'e de fa.ntaisie voit plusieurs choses
et les prend pour des êtres réel~; on sait que de tels
objets ne sc,montrent pas et ne sont pasver.çus tels qu'Hs
sont en eux-mêmes,avanl qoe l'homme ne parv.ienne dans
la lomière du jour, c'est-à.-dire,dans la lumière de l'en
37. 32 EXPOSITION SO)DVIRE N° 4,0
tendement bien éveillé. Il en e~t de même des_ cho~es spiri
ueHes- de l'Église,qui ont été perçues et aussi confirmées
d'une tnrlDière crronée et fausse; elles sont mises en évi-e:
dence, qU<jnd l,'s vrais mêmes sont dans leur lumière,qui
est la lumière du Cip,!. Quel cst l'homme qui ne puisse com
prendre que tous dogmes fondés SlIr l'idée de troi~ Dieux
sontpar l'intériPUl'crronés et faux? Il est dit par l'intérieur
parf~e que lïdép de Dieu entre dans tout cc qui concerne
l'EgÜse, la Religion et le CuIte; or, les choses TMologi
que.. résident dans les mentaIs hnmains au-dessus de
toutes les autres, et là dans les snprêmes est l'idée de
Dieu ; ~i donc cetle idée est faussf, tout"s celles qui sni
vent tircnt du principe d'où elles découlent qu'ellps sont
fausses ou falsifiées: en fflet, le suprên1c. qui est aus~i
l'intlme, constitue l'Esse-nce ml>me des choses qui suivent
et l'Essence, de même que l'âme, les forme en un corps
à son image, et quand dans sa descente elle tombe sur
des vrais, elles les infecte de sa tache' et de son eneu.r.
L'idée de Trois Dieux dans les choses Théologiques peut
être comparée à une maladie inhérente au cœur et au
poumon, dans Iltqnelle le malade croit être sain, parce
que le Médecin qui ne la connait pas le lui pel'suade;
mais quand le médecin la connaît et que néanmoins il
lui persuade qu'il est sain, il doit avec raison être taxé
d'une malignité outre mesure.
4,:1. Alors la Foi vraiment salvifique, qui est en un seul
Dieu, unie aux bonnes œuvres. est reconnue et reçue.
COURTE ANALYSE.
42. Si cette foi, qui est en un seul Dieu, est reconnue
et reçue comme vraiment saI vifique, quand la foi précé
dente, qui est en trois Dieux, est mise de côté, c'est parce
que la foi en un seul Dieu ne peut pas aupar.avant être
vue dans sa face; en effet, la Foi d'aujourd'hui est con
38. N' 42 DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE 33
sidérée comme étant la seule qui sauve, parce qu'elle est
en un seul Dieu, et parce qu'eUe est dans le Sauveur;
mais toujours .est-il què cette foi a deux Faces, l'une In
terne, et l'autre Externe; l'Interne a été formée d'aprèl:1
la perception de trois Dieux; qui est-ce qui perçoit ou
pense autrement? Que chacun se consulte. Ces deux
Faces sont absolument discordantes entre elles, au point
-que l'Externe n'est pas reconnue par l'Interne, et que
l'Interne n'est pas connue de l'Externe. De cette discor
dance, et de la séparation de l'une de la présence de l'au
tre, a été conçl1e et est née une idée confuse sur les cho
ses qui pl'oeurent le salut dans l'Eglise. Il en est autre
ment quand les Faces Interne et Externe concordent, se
voient mutuellement corn ne un tout unanime et se con
naissent; 1 est bien évident que cela arrive quand non
seulement on perçoit par le mental, mais qu'on recon
naît aussi de bouche q-q'i! y a un seul Dieu en Qui est
la Divine Trinilé. Qu'alors soit détruit le Dogme de l'irri
tatlon du Père contre le Genre humain; et de sa Récon
.ciliation aVèC lui, et qu'il s()rte de là une Doctrine abso
lument ditfél'ente sur !'Imputation, la Rémis:>ion des pé
chés, la Régénération et la Salvation, c'est ce que, dans
l'Ouvrage annoncé, l'on verra distinctement dans la lu
mière de la raison illustrée par les Divins vrais d'après
l'Ecriture Sainte. Il est dit la Foi unie aux bonnes œu
vres, parce que la Foi en un seul Dieu n'eit }Jas donnée
sans l'union avec elles.
43. Et cette Foi est en Dieu Sauveur Jésu.-Chrùt, et
dans sa forme simple elle est telle: 1. Il Y a un seul Dieu,
en Qui est la Di'1)ine Trintté, et ce Dieu est le Seigneur
Jéaus-Ch{tSl. II. La Foi Salf>ifique est de croire en Lui.
III. Il faut {uir les maua:, parce qu'ils sont du diable et
viennent du diable. IV. Il taut {aire les biens, parce qu'ill
.çont dt Dieu et f>iennent de Dieu. V. Et lu biens doivent
1
39. 34 EXPO~ITION SOmlAIRE
être laits par l'homme comme par Itl'Ï·mémp, maü il d9it
croire que c'est par III Sdgfleur' qu'ils wr.t chez lut et
faits pal' lui.
COURTE ANALYSE
44. Telle est la Foi de la Nouvelle Eglise dans la for "0
simple; on la verra dans une forme plus étendue dans
l'Appendice, et dans une forme large dans la Pre.mièro
Partie de l'Ouvrage même, où il sera traité du Seignenr
Dieu Sanveur et de la Trinilé en Lui; de l'Amour envers
Dieu et dé l'Amour à J'ég !rd du prochain; puis, de la Foi
et de la conjon.clion de la foi avec ~e!' deu1 Amour;; et
aussi dans les autres Articles qui, là, se suivent en ordrr.
Mais il est important que ce préliminaire sur cette foi
soit illuslré ici l'n peu de mots; el. son PRE,IIER POI~T :
« Il y a un seul Dieu, en Qui est la Di'ine Trinité, et ce
Dieu est le Seigneur Jésus-Christ, » est sommairement
illustré par ce qui suit: Une vér'ité certaine et constante,
c'est que Dieu est un, que son Essence est i-ndi visibie, et
qu'il y a une Trinité; puis clonc que Dieu est uu, et que
ion Essence est indivi!'ible, il s'ensuit que Dieu est une
. seule Personne, et que, puisqu'il est une seubPersonne, la
Tripité est dans cette Personne: que celle Personne soit
, le Seigneur Jésus-Christ, c'est ce qui estévident en ce qu'il
a été conçu de Dieu le Pèl'e, - Luc, 1. 34, 35 ; - l't qu'ainsi
il est Dieu quant à l'Ame et à la vie même; et que par
suite, comme il l'a dit Lui-Même, le Père pt Lui sont un,
-' Jean, X. 30; - que Lui-Même est dans 'le Père et le
Père en Lui, -- Jean, XIV. 10, if; _. que celui qui Le
voit et Le connaît, voit et connaît le Père, - Jean, XIV·
7, 9 ; - que personne ne voit et ne canDaUle Père, que Lui
qui est dans le sein du Père, - Jean, 1. 18; - 'ql}e tout
ce qui appartIent au Père est 11. Lui, - Jean, III, 35, XIV.
i5; - qu'il est Je Chemin, la Vérité et la 'Vie, et que
personne ne vient au Père que par Lili, - Jean, XVI. 6,
- par conséquent de Lui (ob Ipso) parce qu'il est en Lui
~t ainsi Lui; el selon Paul, qne toute la. plénitude de la
40. DE LA DOCTRINE DE LA NOUmE ÉGLISE 35
Divinité habite corporellement en Lui, - Coloss. II. 9 j
- et selon Ésaïe: Il Un enfant nous est né, un fils nous
a été donné, dont le nom est Dieu, PÈRE D'ÉTERNITÉ. »
IX. 5. - Et qu'en outre il a pouvoir sur toute chair,
Jean, XVII. 2; - et qu'il Lui a été donné tout pouvoir
dans le Ciel et sur Terre, - Matthieu, XXVIII. 18;
d'où il suit qu'il est le Dieu du Ciel 'et de la Terre. - Le
SECOND POINT: '« La Foi Salvifiqùe est de croire en Lui, »
est illustré par ces passages: « Jésus dit: Celui qui croit
en Moi ne mourra point, à éternité, mais il vivra. »
Jean, XI. 25, 26'. - « C'est la volonté du Père, que qui
conque croit au Fils ait la vie éternelle. )) - Jean, VI.
40. - « Dieu a tellement aimé le Monde, que son Fils
Unique-Engendré il a donné, afin que quiconque croit en
Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » - .
Jean, III. 15, 16. - « Qui croit au Fils a la vie éternelle,
mais qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la
colère de Dieu demeure sur lui. » - Jean, III. 36. - Les
TROIS AUTRES POINTS: « Il faut fuir les maux, parce qu'ils
sont du diable et viennent. du diable; il faut faire leli
biens, parce qu'ils sont de Dieu et viennent de Dieu;
mais l'homme doit croire que c'est par le Seigneur que
les biens sont chez lui et faits par lui, » n'ont pas besoin
d'être illustrés ni démont.rés j car toute l'Ecriture Sainte
depuis le commencement jusqu'à la fin les' confirme; il
n'y est en somme enseigné autre chose que de fuir Îes
maux, de faire les biens, et de croire en un seul Seigneur
Dieu. Et de plus, sans ces trois points, il n'y a aucune
religion, car la Religion appartient à la vie, et la vie est
de fuir les maux et de faire les biens, et l'homme ne
peut faire ceux-ci ni fuir ceux-là, si ce n'est cumme Jl~r
lui-même; si donc tu repousses de l'Eglise ces trois points,
tu en repousses l'Ecriture Sainte, et tu en· repousses
aussi la Religion, lesquelles étant repoussées, l'Eglise n'est
point Eglise. En {)utre, pour ce qui concerne la Foi de la
Nouvelle Eglise dans la forme universelle et dans la forme
41. 36 EXPOSITION SOMMAIRE
particulière, 'Voir ci-après les Nos H6 et 117; tout ce qu'ils
contiennent sera démontré dans l'Ouvrage Même.
@
45. La Foi d'aujourd'hlti a séparé de l'Eglise la Religion,
qui consiste dans la reconnaissance d'un seul Dieu, et dans
le culte de ce Dieu d'après la foi de la charité.
COURTE ANALYSE .
46. Quelle' est, sur tout le Globe, la Nation qui, ayant
une religion et une raison saine, ne sache et ne croie
qu'il y a un Dieu, que faire les maux c'est être contre..Lui
et faire les biens être avec Lui; que l'homme doit fuir les
uns et faire les autres de toute son âme, de tout _son
cœur, et de toutes ses forces, bien que ce soit par un
influx de Dieu, et que ce sont là les choses qui consti
tuent la Religion? Qui donc ne voit pas, que confesser
trois Personnes dans la Divinité, et déclarer que dans les
bonnes œuvres il n'y a rien qui appartienne au ·sa-lut,
c'est séparer la Religion d'avec l'Église? En effet, il est
déclaré que les bonnes œuvres ne font rien pour le salut,
par ces paroles: La foi justifie sans les bonnes œuvres,
N° 12 (a) (b); les Œuvres ne sont nécessaires ni au salut
ni à la foi, parce que le salut et la foi ne sont ni conser
vés ni retenus par les bonnes œuvres, N° 12 (g) (h) (m)
(n) ; il n'y a donc point de lien de conjonction de la foi
avec les bonnes œuvres. Si par un retour il est dit' que
les bonnes œuvres suivent t.oujours d'elles-mêmes la foi,
comme les fruits procèdent de l'arbre, N' f3 (l) (n), alors
qui les fait, et même qui pense il elles, et qui est porté
de plein gré vers elles, quand on sait et que l'on croit
qu'elles ne font rien pour le salut, et encore, que per
sonne ne peut de soi-même faire aucun bien pour
le salut, etc? Si l'on dit que néanmoins ils ont con
joint la foi avec les bonnes œuvres, je répondrai que
cette conjonction examinée à fond est, non pas une
42. N° 46 DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE 37
conjonction, mai~ une adjonction, et une sorte d'acces
soire, qui ne cohère et n'arlhère autrement que comme
une ombre qu'on ajoute à nn tableau pOUl' nndre ce ta
bleau plus vivant; et, puisque la Beligion appartient à la
"ie, et que la vie consiste dans les bonnes œuvrps faitM
selon les vrais de la foi, il tlst bien évident que la Reli
gion elle-mArne est celte' vic,et non pas un tel accessOIre;
bien pins, il est évident que chez plusieurs cet accessoire
est comme une Queue de cheval qne l'on coupe à son gré
parce qu'elle ne sert à ri"n. Qnel est celui qui conclut
autrement d'après la raison, quand il perçoit, dans le
sens qu'elles présentent,des Propositions comme celle-ci:
« C'est une folie de s'imaginer que les œu l'l'es de la se
conde taLle du Décalogue justifient devant Dieu, ~ N° i2
(d) ; puis, celle-ci: « Si donc quelqu'un croit obtenil' le
salut pal'ce qu'il a la charité, il fait injure au Christ, 1)
N° i2 (e); comme encoi'e celle· ci : « Les bODnes œuvres
doivent être entièrement exclues, quand il s'agit de la
Justification et de la Vie éternelle, Il N° i2 (f); ct plu
sieurs autres? Quel est dO,nc celui qui, lorsqu'il lit en
suite, « que les bonnes OEuvres suivent nécessaÏI'ement
la foi, et que 3i elles ne la. sui ven t point, la foi est fausse
et non véritable, Il N° 13 (p) (g) (y), etc., fasse attention
à cela? et, 's'il y fait attention, sera-ce avec perception?
or, le bien .qui émane de l'homme sans la perception est
inanimé comme s'il venait d'une statue. Mait; si l'on pé
nètre plus profondément dans la cause ~e cette Doctrine,
il.devient évident que les Chefs de la Réforme ont d'a
bord pris pour règle la Foi seule, afin de rompre avec
les Catholiques-Romains, comme il a été dit ci·dessus,
N" 2i, 22, 23, et qu'ensuite ils ont. adjoint les œuvres de
la charité, afin qlle leur doctrine ne soit pas contraire à
l'ÉcritUl'e Sainte, et afin qu'elle paraisse 'comme une re
ligion, et qu'en conséquence elle soit rendue saine.
@
~7. La foi de l'Église d'aujouI'd'hui ne peut être con
43. 38 EXPOSITIOS ~ml~A:RE
jointe li la chm'ité, ni produire r.ucun des fluits qui sont
les bonnes ŒUV1'es. •
COURTE ANAI.YSE
48. Avant que ce point soit démontré, il faut d'abord
dévoiler devant l'entendement d'où vient la charité ct ce
que c'est que la charité, d'où vient la foi et ce que (;'est
que la foi, et ainsi d'où viennent les Lonnes œUHes qui
sont appelées fruils, et ce que c'est que ces œuvres: La
Foi e"t la YéJ'ité ; la doctl ine de la foi est donc la doc
trine de la vérité; 01', la doctrine de la vérité appartient
à l'entendement, ct pal' suiLo il la pensée, cl d'après la
pensée au langag'e; cette doctrine enseigne donc cc qil'on
doit vouloir el cc qu'on dOll faire, elle enseigne par con
séquent qu'on doit fuir les maux el quels maux on doit
fuir, et qu'on doit fuire les biens et quels biens on doit
faire; quanil pal' suite l'homme fait les billns, les biens
se conjoililJent aux Ta;g, parce que la volonté se con
joint il l'entendement, car 1" bien üppal'ticnt à la volonté
et le vrai appartient il l'entendement; d'après cette con
jonction ex.istent l'affection du bien, laquelle da!lS son
essence est la charité,et l'aa'ecLion du vl'ai, laquelle dans
son essence est la foi, et ces deux unies ensemble font
un mariage; cie ce mariage naissent Irs bonn,es œUVJ'e~
comme d'~ l'arbre nai~;,ei,t les fl'llils; el CCl sont pal' suite
es fruits ùt: biun p,t Ips fruits du l' ,ai; dans la paro},.J [es
fruits du "r"i sont signilié~ par les misins, et ks
fruit" du bieu par le~ ülin's,
49. D'après cPlt~ lIénér'aliun des bonnes œnvres, il est
évident qli( la ;'oi l'cule Ile peut en aucune manière pro
duire ou enfanté!' quelques '~lvres qui soient nommées
des fruits, de même absoll1nlent qne la f,~mme s~111e ne
peut engendl'el' sap" l'hotrlwr, c'est puurqnoi l'expl'esslOll
(1 les fruits de la hi " est une loculion aine ct un sim
ple mol. Ontre cela., dans le ?ionde entivi';Jamais aucane
chose n'a été produite, ni n'e;;t p,'oduile qUè par 1:In 1Tl3
riag(?, ent)'!:: dl'nx, dunt l'un se réfère au Lien et l'autl'e
44. 35
au vrai; ou, dans l'opposé, dont l'un se réfère au bien
et l'autre au fallx; par conséquent aucuoe œuvre ne
peut être conçue, ni à plus forte raison ne peut naître
que de leul' mariage, les bonnes œuvres, du mariage du
bien et du vrai, et les Mauvaises œuvres, dll mariage du
-mal et du raux.
50. Si la charité ne pe.ut être c--,njointe avec la foi de
l'Église d'aujoUl'd'hui, et s'iln'en P:"lt naitled'après quel
({ue mariage une bonne œune, c',;st parce que l'Imputa
tion lempliL tout; elle remflles délits, elle justifie, régé
nère, sanctifie, donne la vie du Gifl, et ain~.i le saL1t, et
cela gratuitement sans aucune œllTe de l'homme; que
seraiL alors la charité, dont Je mariage doit avoir lieu
avec la foi, sinon une chose superflue et vaine, et sinon
un ;.ccesscire et uo gage de l'impu!ation et de la justifi
cation accessoire qui cepcndant n'a de rorce pour ~ucune
chose? De olus, la roi rundée su-r l'idée de trois Dieux eilt
erronée, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, Nos 39, 40; et
la charité, qui en soi est chal'Hé, ne peut pa'> être unie à.
Ine foi (,l'ronée, 00 croit qu'il n'existe pas de lien eotre
-cctte foi et la charité, pour drux raisons : La Première,
,)arCIl qu'ils Cont leur roi spidtuel1e, tandi3 qu'iLs regar
{1tmt la charilé comme natul'clle-m,oraLe, pensant qu'il
Il'exis~e <t(lCUVe conjonction du spirituel a-ec le nalurel.
La Seconde mison, c'est. qu'ils craignent que dans 1~lr
Foi. uniquement salvifique, iL n'influe quelque choso de
l'homme, et par suite quelque chose du mélite, D'ail
leurs, il o'existe pas de lieu de la charité avec ceUe Foi,
mais i"en existe un avec la Foi nou,'elle, qui sera expo
; ée ci-d.e~sous, N" 116, 117.
5f. De la. Foi de l'Église d'auiourd'hui "ejaillit un Culte
de bouche et non un culte de vie, tandis que cependant le
,c'ûte de bouche est àccepté du Seigneur selon le culte de
1iie.
45. 40 EXPOSITIO:'i SOMM . I.JRE
COURTE ANALYSE
52. C'est ce que prouve l'expérience; combien y en
a-t-il aujourd'hui qui vivent par religion suivant les pré
ceptes du Décalogue et les autr~s' commandements du
Seigneur? et combien y en a-t-il aujourd'hui qui veulent
voir en face leurs maux, faire une pénitence actuelle, et
entrer ainsi dans le culte de vie? et quel est l'homme
qui, se livrant à la piété, fasse d'autre pénitence qu'une·
pénitence de bouche et d'oraisons, en s'avouant pécheur,
et en priant, d'après la doctrine de l'Église, que Dieu le
Père, - par miséricorde à cause de son Fils qui a souf
fert la croix.pour les péchés des hommes, enlevé leur
damnation et fait expiation par son sang, - lui remettre
ses délits, afin quïl paraisse sans tache devant le trône
de son jugement? QIti ne voit pas que ce Culte appartient
au poumon seul, et non au c.:eur, qu'ainsi il est ex.terne
et non interne? car cet homme prie pOUl' la rémission
des péchés, et c·ependant il ne conn ait aucun péché chez.
ui; et, s'il en connaissait, il les voilerait par la Iaveur.
et l'indulgence, ou par la foi qui purifie et qui absout
sans les œuvres. Mais il en est de cela comme d'un ser
viteur qui, s'avançant le visage et le vêtement couverts
de suie et d'ordure, s'approcherait de son maitre, et lui
dirait: Maître, nettoie-moi; le maître ne lui dirait-il pas:
Serviteur insensé, que dis-tu? Voici là de l'eau,· du
savon ~t du linge, n'as-tu ·pas des mains, et ne peux-tu
t'en servir? lave·toi toi-même. Ainsi le Seigneur Dieu
dira: Les moyens de purification viennent de Moi, et
aussi ton vouloir et ton pouvoir viennent de Moi, use
donc de mes présents et de mes dons comme s'ils t'ap
partenaient, et tu seras purifié. Soit enc<1re un exemple
pour illustration: Qu,and mille fois tu prierais dans ta
maison et dans les temples, que Dien le. Père en faveur
de son Fils te 'préserve du diable, si toi-même, d'après
le libre dans lequel tu es continuellement tenu par le
Seigneur, tu ne te préservais pas du mal, par conséquent
46. N· 52 DE L. DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE 4-1
du diable, tll ne pourrais pas en être préservé par des
légions d'Anges envoyées par le Seigneur; car le Seigneur
ne peut pas agir contre son ordre Divin, et son ordre est
que l'homme s'examine, voie ses maux, y résiste, et cela
comme par lui-même, quoique ce soit par le Seigneur.
Cela, il est vrai, ne paraît pas aujourd'hui comme Évan
gile, mais cela l'est néanmoins; car l'Évangile, c'est d'ê
tre sauvé par le Seigneur. Que le Culte de bouche soi t
accepté du Seigneur selon le culte de vie, c'est parce que
devant Dieu et devant les Anges le langage de l'homme
résonne d'après l'affection de.son :monr et de sa foi, et
que l'amour et la foi sont dans l'homme selon la vie; !'i
donc l'amour et la foi de Dieu sont dans ta vie, le son de
ton langage est comme celui de la colombe: mais si dans
ta vie il ya l'amour de toi-même et la confiance en toi
même, le son de ton langage est comme celui du hibou,
de quelque manière que tu adoucisses ta voix pour imi
LeI' celle de la tourterelle; le Spirituel, qui est intérieu
rement dans le son, est ce qui produit cela.
53. La Doctrine de l'Église d'aujourd'hui a été liée en un
faisceau pa?' plusieurs Paradoxes, qui doivent être embras
sés par la foi; et c'est pour cela que les dogmes de cette doc
trine entrent seulement dans la memoire, et non dans quel
qu'entende1nent au-dessus de la mémoire, mais seule1nent
dans des confirmations au-dessous de la mémoire•.
COl'RTE ANALYSE
54., Les Chefs de l'Église insistent fOI'tement pour que
l'Entendement soit soumis à l"obéissance de la foi; bien
plus, ils disent que la Foi de l'inconnu; qui est une foi
aveugle ou nocturne, est proprement la foi; c'est là un
pl'emier Paradoxe, car la foi appartient au vrai, et le
V1'ai appartient à la foi; et le vrai, pour qu'il devienne de
47. 42
la foi, doit étl'e dans sa lumière ct ètl'e vu, autrement on
peut cl'oire le faux, Les Paradoxes qui découlent d'une
telle foi sont en grand nombre; par ûxemple, que Dieu le
Père a engendré un Fils de toute éternité; que l'Esprit
Saint procède de l'un et de l'autre, et que ch~cun est par
soi-même une Personne, et est Dieu; que le Seigneur,
tant quant il l'âme que quant au corps, est issu d'une
mère; que ces trois Personnes, ain'li ces trois Dieux, ont
créé l'uni vers, et que l'un d'eux Post descendu et a pris
l'Humain, pour réconcilier les homme.; al'ec le Père. et
ainsi pOUl' les sauver; qU'li Y a ~alut par l'imputation,
l'application et III tJ'anslation de la jllsjce du Fil~ en ceux
qui par la grâce acquièrent la foi et croient ces para
doxes ; que l'hommt' il la première réception de cutte foi
Dst comme une statue, un tl'onc d'ilrbre on une jpierre, et
que l.t foi influe par la .seule audition de la Parole; que
la foi donne seule le saint, sans les œuvl'es de la toi, et
sans avoir été rormée d'après la. charité; qu·elle opère la
rémission des péchés, sans avoir été pl'éc~dée de la péni
tence ; que d'après cette seule rémission des péchés, l'im
pénit~nt est justifié, régénéré ct sanctifié, et qu'cnsuite la .
charité, les bonnes œUlTes ct la résipiscence wivent
<l'elle!i-mêQHl,s; outre plusieurs paradoxes semblables,
qui tous dècoulent de la doctrine fondée SUI' l'idée de
l:'ois Dieux, comme une liguée d'enfanls issus d'une cou
(;~e illégitime.
55. Quel est le Sage qui ne voie p:lS que ces dogmes
<'!ltrent seulement d'ans la mémoire, et non dans l'enlen
(kment au-dessus de la mémoire, quoiqu'ils puissent
être confirmés par des raisonnements til'és des apparen
ces et de~ illusions au-dessous de cette mémoire? en
effet, il y a pour l'Entendement humain deux fumières,
l'une venant du Ciel, et l'autre venant du Monde; la Lu
mière du Ciel, qui est spirituelle, influa dans les menlals
.hamains au-desslls·de la mémoire, mais la Ltllllière du
Monde, qui est naturelle, in fltue au-dessous de la mé
48. ".... "
..
.n .;).)
moire: que l'homme d'apl'ès cette Lumière naturelle
puisse coafirmer tout ce qui lui plait, les faux. aussi bien
que les vrais, et qu'après la confirmation il voie les faux.
absolument comme vrai.;, c'est ce qui a été montré dans
un MÉMoR ....BLE,inséré Jans le Traité dernièrement publié
sur' l'AMOUR CONJUGAL. N' 233.
56. A ce qui [il'écè:ie sera ajouté cet Arcane du Ciel.
Tous ces Paradox.es 5.. 100 leurs coo!il'lnations s'attachent
aux. Menta'l;; 11lln~ajn;;, étant liés comme en un ~ctll fais ..
ceau, ou roulé;; com:llC Cil un seul peloton, et ils entrent
ensemble dans chaque chose particulière qu'on énonce
sur la doctrine de l'Église; par exemple, lorsqu'on parle
de la foi, ou de la d~a:'ilé, ou de la pénitence, et plus
encore, si c'est de l'imputation ou de la justification;
l'homme ne V,)jt pas !lli-Ill~rne' cette ma!;se confuse 01
l'amas de ces paradoxes, mais les Anges qui sOÇlt chez
l'bornml'. la "oient, el ils i'appelleut MALUA, c'est"-Ïl-dire,
Confusion el obscurité.
tii. Je prév,)is qu'aujourd'hui b('<)ucoup d'hommes,
imprégnés ùes p:tradox% ~e cette foi, diront: « Com-
ment lES Ch~S3S TlIé')L1~(q'!13S p(uvent-elle~ être pel'çues
pal' ['enlenJeml)ut, ne sont-ce pas des.Spirituels qui sont.
au-des .;us de ta con,:eption '? Ouvre donc, si tn pel~){, le
mystère de lu. Réd,lflptio:J et de la Ju::;l.ification, afin que
la raison le voie et y u<:quiesce")) Gela donc s,~:'a ou-
vert ainsi: Qui ne sait que Dieu est un et qu'il n'yen a
point d'autre que Lui Seul; que Iiiell est l'AmOlli" Même
el la Sagesse Même, ou qll'il est le Bien Même et le Vrai
M~me ; et qlle ce Diel1 quant au Divin Vrai, qui est hL
Parole, est descendu et a pris l'Humain pour éloign~I' de
l'homme les Enf"J's, et ainsi la damnation; et qu'il a fait
cela par des combats et par des victoires remportées sur
le diable, c'E'~t-à-dire, sur tous les enfera, qui alors iDfes'
taient el lnaient Spil'ituellemcnl tout homme venant dans
le Monde; et qu't'nsaïtc il a glorifié son' Humain, en c}
quïl a UnI ~'n Lui le Dil'in Vrai a::t'I~jriiJ Dion, et est ainsi
49. 44 EXPOSITlO:,/ SOMMAIRE 7 0 5ï
retourné au Père de Qui il était issu; ces choses étant
perçues, on comprend ce passage dans Jean: « fa Parole
iJt'lit chez Dieu, et Dieu el le était, la Parole! tt la Parole
Chai?' a été (aite. " - I. f, j 1. - Et aussi ce passage
. dans le Même: « Je suis issu du Père, et Je suis venu dans
le Monde, et (te nouveau je quitte le Monde, et je 'm.'en vaù
au Pêrp-. Il - XVI. 28. - Par là il est encore évident
que sans l'Avènement du Seigneur dans le Monde nul
mortel n'aurait pu être sauvé, et que ceux qui croient en
Lui et vivent bien sont sauvés. Cette face de la foi se
montre au jonr devant la vue illustrée par la Parole, et
c'est la face de la foi de la Nouvelle Eglise. VOIr LA FOI
. DU NOUVEAU CIEL ET· DE LA NOUVELLE EGLISE, DANS LA
FORME UNIVERSELLE, ET DANS LA FORME PARTICULIÈRE, ci
dessous, Nos 116, ~ 17 .
58. Lu Dogmes de l'Eglise d'aujourd'hui ne peuvent Ure
apl'l'is qu'avec beaucoup de difficulté, ni être ,'etenus sans
qu'il,~ s'échappent, et ils ne peuvent être prêchés et ensei
gnés qu'avec beaucoup de ménagement et de précaution, tie
peur que leur nudité ne paraisse, et cela, parce que la
vraie Raison ne les plJrçoit pas et ne les reço'tt pas ..
COURTE ANAI.YSE
59, La Proposition que l'Enlendement doit êtI'e soumis
à l'obéissance de la foi, est comme une affiche placée de·
vant les Dogmes de l'Eglise d'aujourd'hui, pour indiquer
que les intérieurs sont des choses mystiques ou des ar
canes, qui, en raison de leur transcendance, ne peuvent
ni influer dans la région supérieure de l'entendement, ni
être pe)'çus ; voir N° 54. Ceux des Minislres de l'Eglise,
qui ambitionnent de s'élever par une réputation de Sa
gesse et de passer pour des Oracles dans les choses Spiri
tuelles, s'imprègnent et se pénètrent, dam; les Universi
tés, principalemen de ces choses qui sont au-dessus de
50. N° 59. DE LA DOCTnl.~E Dg L.' NOUVELLE ÉGLISE
la conception des autres, et cela avec avidité ct néan
moins dif[jcilcrnent; et comme par celte étude ils sont
réputés Sages, et que ceux qui sont devenus illustres et
opulents par ces précieuses obsCllrités, sont décorés du
bonnet doctoral ou du manteau épiscopal, ils n'agitent
dans les idées de leur penséc, et n'enseignent dans leur
chaire, que des choses mystiques sur la Justification par
la foi seule, et sur les' bonnes œuvrcs comme suivan
tes de la foi; et, d'après lCUl'érudition surccs deux points
c'est avec une adl'esse merveilleuse que tantôt ils les sé
parent, tantôt ils les conjoignent; c'est, pal' comparaison,
comme s'ils tenaient dans une main la foi nue, et dans
l'autre les œuvres de la chal-ité, et que tantôt étendant
les bras, ils les séparassent, et, tantôt appliquant l'une
des mains sur l'autre, ils les conjoignissent. Mais dl's
exemples vont illustt-er cela: Ils enseignent que les bon
nes œuvrcs ne sont pas nécessaires au salut, parce que si
ellès sont faites pa.r l'homme elles sont méritoires; et, en
même temps aussi, qu'elles.suivent nécessairement la foi
qui ponr eux est un avec le salut. Ils enseignent que la foi
sans les bonnes œuvres, comme vivante, justifie; et, en
même temps aussi, que la foi sans les bonnes œuvres,
comme morte, ne justifie point. Ils enseignent que la foi
n'est ni conservée ni retenue par les bonnes œu vres; et,
en même temps, que ces œuvres procèdent de la foi,
comme le9 fl'uits procèdent de l'arbre, comme la lumière
procède du soleil, comme la chaléur procède du feu. Ils
enseignent que les bonnes œuvres adjointes complètent
la foi; et, en même temps, que ces œuvres conjointes
comme par un mariage ou en une seule forme priven
entièrement la foi de son essence qui porte le salut. Ils
enseignent que le Chrétien n'e.st point sous la loi; et, en
même te nps, qu'il est da,ns les exerCices quotidiens de. la
loi. lis enseignent que si les bonnes œuvres sont mêléès
.à la rémission des péchés, à la Justificaiion, à la régéné·
ration, à la vivification, à la salv'ation, elles lont domma