Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon
1. 18
19 & 20
RÉTROSPECTIVE CHRISTOPHE HONORÉ
Pour sa cinquième édition, le Festival international du
courts-métrages abordent le thème de la musique : OCUS RÉTROSPECTIVE/FOCUS RÉTROSPECTIVE/FOCUS RÉTROSPECTIVE
ÅTUXZWXW[M]VMZuZW[XMKQ^MLMTIÅTUWOZIXPQMLM
son invité d'honneur, Christophe Honoré.
Les Chansons d’amour, Dans Paris, Les Bien-aimés, La belle per-sonne
I^MK ZMQbM ÅTU[ o [WV IKQN TM ZuITQ[IM]Z NZIVtIQ[
construit depuis les années 2000 un cinéma sensuel et
ancré dans l’univers contemporain. « C’est un réalisateur
L]MUX[XZu[MV1TM[I[[MbZu^uTIM]ZL]KQVuUINZIVtIQ[
actuel et de ses aspirations », précise Nicolas Thévenin, de
la revue Répliques basée à Nantes, curateur avec Morgan
Pokée de cette rétrospective Honoré. Tous deux sont d’ac-cord
: il s’agit d’un réalisateur « à mi-chemin », créateur
d’une oeuvre « d’auteur, accessible pour un large public ».
Le travail de Christophe Honoré est, selon eux, « un renou-
^MTTMUMV KWVQV] LM [M[ XZuKuLMV[ ÅTU[ 8W]Z KPIK]V
d'entre eux, ce n'est pas tant le résultat qui importe que le
chemin parcouru pour l’atteindre ». Talentueux, Honoré
VM KZIQV XI[ LM ZMUMZM MV Y]M[QWV [M[ ÅTU[ 4M[ LM]`
rédacteurs de Répliques savent de quoi ils parlent puisqu’ils
ont publié un très long entretien avec lui dans leur numéro
®1TM[Zv[ZuX]uXW]Z[IXIZWTM[]Z[M[ÅTU[M[]ZTM
cinéma en général. Il est intéressé par toutes les sphères de
la création : la réalisation mais aussi le cheminement de la
production à la projection », développe Nicolas Thévenin.
FOCUS AUGUSTE ORTS
Auguste Orts est un collectif d’artistes fondé en 2006
par Herman Asselberghs, Sven Augustijnen, Manon
Boer et Anouk De Clercq, plus tard rejoints par Dora
Garcia.
Cette plate-forme de production et de distribution de films,
basée à Bruxelles, avait pour but initial d’échanger sur les
questionnements cinématographiques actuels. Par la suite,
ses membres ont commencé à partager leurs expériences,
intuitions et idées, pour finalement se lancer dans des ini-tiatives
favorisant la création.
Les membres d’Auguste Orts travaillent individuellement
et mettent ensuite leurs travaux en commun. Leurs produc-tions
sont à la croisée du cinéma, de la vidéo, des arts audio-visuels,
des documentaires et des films expérimentaux.
Parmi leurs créations projetées à La Roche-sur-Yon, plu-sieurs
dimanche Manège 16 h 30
Morgan Pokée insiste : « Il est plus critique sur son propre
travail que nous ne pouvons l'être. Il y a une phrase de lui
qu'on aime bien reprendre : « Je me suis rendu compte très
vite que je n'allais pas être mon cinéaste préféré ». Autre-ment
dit, il a déjà une sorte de recul sur son propre tra-vail
». Avec la projection de son dernier long- métrage en
date, Métamorphoses, et la première de son court-métrage
Nous deux, Christophe Honoré s'inscrit dans la volonté du
festival de privilégier les nouveautés O
Maryne Bouchand, Eva Tedesco
dans Dissonant, une femme danse en silence en se remé-morant
des sonates pour violon ; Attica et Sequenza jouent
tous deux l'interprétation d'un extrait de musique. Les films
d’Auguste Orts questionnent également le rapport à la
mémoire et aux souvenirs : avec Sylvia Kristel – Paris, l'ac-trice
rendue célèbre par son rôle d’Emmanuelle nous livre
un récit autobiographique, alors que Spectres, lui, aborde la
décolonisation du Congo.
Le focus proposé par le festival est également l’occasion
d’écouter le discours éloquent d'un professeur à propos
des rapports de force au cinéma dans Speech Act où les dis-cussions
d’un cercle de lecture analysant inlassablement
le roman Finnegans Wake de James Joyce dans The Joycean
Society. Quant à Dear Steve, il détaille minutieusement le
démontage d'un MacBook Pro O
Louise-Marie Heuzé, Jasmine Hiltscher
DR
octobre
# 3
Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve dans Les Bien-aimés
RENCONTRE
PUBLIQUE
2. COMPÉTITION INTERNATIONALE COMPÉTITION INTERNATIONALE COMPÉTITION INTERNATIONALE Dsamedi Manège 20 h 30 95 min
THE LOOK OF SILENCE
Joshua Oppenheimer
es centaines de milliers d’Indonésiens ont été mas-sacrés
suite à la tentative de coup d’État du 30 sep-tembre
1965.
Le réalisateur Joshua Oppenheimer donne la parole aux
survivants jusque-là silencieux. Il se concentre pour cela
sur une famille rescapée et surtout sur un optométriste de
44 ans, Adi, né deux ans après l’assassinat de son frère,
massacré par des escadrons de la mort. Adi enquête
sur les tueurs de son frère aîné. Ses entrevues avec les
anciens tortionnaires sont dangereuses et douloureuses
parce qu’il doit le plus souvent faire face à leur colère et
à leur résistance, plutôt qu’à leurs remords. The Look of
Silence témoigne de manière poignante et révoltante de la
cohabitation entre survivants et assassins, dans un pays
où la vérité peine à être rétablie. Sur un sujet semblable,
Joshua Oppenheimer a déjà fait sensation en 2013 avec
The Act of Killing, centré sur l'histoire des bourreaux. The
Look of Silence suit d’ores et déjà le même chemin, depuis
son Grand prix du jury gagné à la dernière Mostra de
Venise O
Ophélie Boureau
FIDELIO,
L'ODYSSÉE D'ALICE
Lucie Borleteau
C’est l'histoire d'une jeune femme qui s'engage dans
la marine marchande. Ni plus ni moins. Pourtant,
KMKW]Z[aVWX[Q[W]^ZM[]Z]VÅTUZQKPMMVIKQWV[M
en rebondissements, parfaitement digne de l’odyssée
promise par le titre.
Le personnage d'Alice s’inspire directement d'une amie
proche de la réalisatrice Lucie Borleteau. « Les aventures
maritimes sont rarement rapportées d'un point de vue
féminin », analyse-t-elle. « Cela fait à peu près quinze ou
vingt ans que la marine marchande a ouvert ses portes
aux femmes. Avant, il n'y en avait pas une seule. » Et
une femme qui entre dans ce milieu exclusivement mas-
K]TQVtIKWVQV]MLM[W]TM^MZLM[Y]M[QWV[®+MY]QM[
important, c'est justement de montrer qu'Alice évolue
dans un univers très viril sans problème particulier, sans
LQNÅK]Tu1T[IOQLMNIQZMKWUXZMVLZMY]MKM[I[[MbVWZ-
mal et ordinaire aujourd'hui », explique Lucie Borleteau.
« Certains spectateurs sont un peu déroutés par ce point
LM ^]M 1T[ [IMVLMV o ^WQZ ]VM ÅTTM Zv[ UI[K]TQVM M
grande gueule, mais ce n'est pas le cas du tout. On peut
EL ESCARABAJO DE ORO
Alejo Moguillansky
PREMIÈRE FRANÇAISE
dimanche Théâtre 18 h 30 112 min
LM[KIZIJuML¼WZK¼M[TMQZMMVNZIVtIQ[LMKMÅTU
argentin et il ne serait pas étonnant que cela vous
rappelle quelque chose.
C’est également le titre d’une nouvelle policière d’Edgar
)TTIV8WMX]JTQuMMV T¼PQ[WQZML¼]VÅT[LMJWVVM
famille déchu qui découvre un insecte en or massif sur une
île de la Caroline du sud). Le réalisateur Alejo Moguil-lansky,
également professeur en cinéma à l’université de
Buenos Aires, s’est inspiré de l’écrivain américain, mais
nous ramène également vers L’île au trésor de Stevenson.
+M[LM]`QVÆ]MVKM[UIRM]ZM[NWVLMEl Escarabajo de Oro
un mélange de chasse au trésor, de comique et de petits
complots entre des personnages en course pour devenir
les premiers à dénicher un fameux butin. Au-delà de l’hu-mour
omniprésent, Moguillansky tisse également en toile
de fond la quête d’une féministe, ou plutôt de plusieurs,
impliquées elles-mêmes dans la fameuse chasse au trésor.
Finalement, les deux thèmes se retrouvent étroitement
liés, si bien que l’on ne sait plus lequel des deux prime
sur l’autre O
Gwendoline Cantin
samedi Manège 17 h 99 min
PREMIÈRE FRANÇAISE
PREMIÈRE FRANÇAISE
aussi exercer un métier d'homme en restant un tant soit
peu féminine. » La réalisatrice souhaite d’ailleurs rap-peler
qu'Alice reste bel et bien une femme, en teintant le
scénario d'un brin de romantisme, sauf que les histoires
d'amour marines, c'est toujours un peu compliqué : « le
UIZQVM[]VMÅO]ZMLPWUUMQVÅLvTMWVLQLMT]QY]QT
a une femme dans chaque port... Avec Alice comme per-
[WVVIOMXZQVKQXITtIXMZUMIQXW]Z]VMNWQ[LQV^MZ[MZ
les rôles ».
4MÅTUIJIQOVuLIV[T]VQ^MZ[UIZQQUMLMTIXZMUQvZMo
la dernière étape de sa création. Passionnée, Lucie Borle-teau
a commencé à écrire le scénario lors d'une traversée
de l'Atlantique : « J'avais très envie de partager l'expé-rience
sensorielle d'être sur un bateau et de descendre
aux machines, ce qui est encore plus spécial ». Tourné
sur un vrai navire, Fidelio est imprégné des couleurs, des
mélodies et des odeurs de l'océan. Un voyage dépaysant
Y]QNIQKPI^QZMZTMMUX[L]VÅTUO
Clémence Renaud, Charlotte Sinaud
dimanche Concorde 2 20 h 95 min
dimanche Théâtre 16 h 99 min
samedi Manège 14 h 112 min
DR
3. TRIPTYQUE
Robert Lepage, Pedro Pires
Pour ces inconditionnels, Robert Lepage n’est rien
moins qu’une sorte de Steven Spielberg du théâtre :
la garantie d’un spectacle unique, de trouvailles tech-niques
et de pics d’émotion sans pareil.
D’abord connu pour sa Trilogie des dragons[XMKIKTMÆM]^M
de neuf heures, il est désormais l’un des metteurs en
scène du Metropolitan Opera de New York et du Cirque
du Soleil. Sa marque de fabrique : réemployer les tech-niques
ancestrales du théâtre et les mêler aux trouvailles
de la vidéo pour mieux réenchanter l’espace dramatur-
OQY]M;KvVM[oLM]`uIOM[W]KQZK]TIQZM[KpJTM[ZMÆM[
trappes : au sein de tels dispositifs, on a vu des acteurs
partir en apesanteur grâce à des miroirs, ou des tor-nades
apparaître grâce à des ventilateurs et de la fumée.
L’idée consiste à transcender les contraintes de la salle
de théâtre pour mieux les dissoudre et se rapprocher du
cinéma : au jeu ultra-naturaliste des acteurs et aux brui-tages
s’ajoutent des changements de décors effectués à
ANOTHER YEAR
Oxana Bychkova
En plein coeur de Moscou, Yegor, 25 ans, est au chô-mage
et travaille illégalement comme chauffeur de
taxi, la nuit, pour les étrangers.
Zhenya a obtenu son premier emploi en tant que graphiste.
Another Year raconte l'histoire de cet homme et de cette
femme qui s'aiment mais qui n'ont pas les mêmes objectifs
LIV[TI^QMBPMVaIXZWÅMLMTI^QMMTIQ[[M[IKZuIQ^Qu
se développer, alors que Yegor ne va pas de l'avant et s’en-ferme
dans une morosité constante. Pendant une année,
les différences se creusent entre les deux amants jusqu'à
s'apercevoir qu'ils s'étaient engagés trop vite… Avec Ano-ther
Year, la réalisatrice russe, Oxana Bychkova, met en
scène l’amour passionné mais fragile d’un couple rongé
par l’amertume et une routine qui lui déplaît.
4M ÅTU I uu ZuKWUXMV[u I] LMZVQMZ NM[Q^IT LM :W-
terdam O
Maryne Bouchand, Eva Tedesco
` Adapté de Lipsynch, pièce de théâtre de Robert
Lepage, Triptyque suit trois des neuf personnages de
l’oeuvre d’origine : une libraire schizophrène, sa soeur
chanteuse de jazz et un neurologue allemand.
Tous trois sont touchés par des incapacités physiques
ou morales. Réalisé par Robert Lepage lui-même et
Pedro Pires, le film, comme son titre l'indique, se com-pose
de trois parties, une pour chaque personnage. À
travers leurs portraits mélancoliques sont abordés des
thèmes comme la vie en société, l'équilibre mental, la
mémoire et la solitude. Les moments charnières de leur
vie sont montrés, alors que leurs histoires se mêlent les
unes aux autres, toujours avec poésie, aussi bien dans
les dialogues que dans la mise en scène
lundi Concorde 2 20 h 107 min
dimanche Manège 14 h 94 min PREMIÈRE FRANÇAISE
la vitesse d’un raccord, à l’occasion d’un noir ou d’un
KPIVOMUMV L¼uKTIQZIOM 4MXIOM Y]Q ZuITQ[I KQVY ÅTU[
entre 1995 et 2003, admet ainsi avec humour que si ses
XQvKM[LMPupZMZM[[MUJTMVoL]KQVuUI[M[ÅTU[ZM[-
semblent peut-être un peu trop à du théâtre… Ce qui
explique en partie la présence de Pedro Pires, réalisateur
NZIVtIQ[ LM KW]Z[UuZIOM[ IaIV KWTTIJWZu o KMZIQV[
opéras, à la co- réalisation de Triptyque ÅTU QV[XQZu LM
trois des neuf histoires contenues dans l’autre grandiose
[XMKIKTMÆM]^MLM4MXIOMLipsynch. Fondé sur le rapport
à la mémoire et à la voix – thématiques éminemment
théâtrales, – Triptyque atténue la dimension technique des
pièces pour mettre l’accent sur leur charge émotionnelle
et leurs personnages – toujours composés par l’auteur et
parfois interprétés par lui. À l’opéra, le metteur en scène
n’est jamais seul et travaille avec le chef d’orchestre. C’est
donc en tandem aussi que Lepage aura tourné Triptyque,
KM PaJZQLM MVÅV KIXIJTM LM TIQ[[MZ LQITWO]MZ TM OZIVL
écran et les feux de la rampe O
Camille Brunel
lundi Concorde 1 18 h 30 94 min
dimanche Concorde 1 18 h 30 107 min
a
Louise-Marie Heuzé
PREMIÈRE FRANÇAISE
DR
DR
4. SÉANCES SPÉCIALES SÉANCES SPÉCIALES SÉANCES SPÉCIALES SÉANCES SPÉCIALES SÉANCES SPÉCI
Relevant des incohérences entre le texte original et son
uY]Q^ITMVNZIVtIQ[QTILuKQLuLM[[IaMZo[WVW]ZLMZI-
duire une petite partie de l’oeuvre de Borges par le cinéma.
Pour lui, en proposant « un texte dans une langue étrangère
et en même temps avec les sous-titres dans la langue du
spectateur, il peut y avoir quelque chose de plus que ce que
l’on a l’habitude de voir au cinéma, dans les adaptations
littéraires ». Trois Contes de Borges illustre donc le fait qu’en
« essayant de traduire le texte de manière plus littérale, le
cinéma permet cette simultanéité riche et complice entre
T¼¶QTMT¼WZMQTTM¯Y]QMVMLMZM[Q]MZTMXT][ÅLvTMUMV
possible l’oeuvre originale d’un auteur, dans toute sa com-plexité,
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Les films des deux compétitions
ainsi que tous les films Séances spéciales
et Variété sont éligibles à ce prix.
TROIS CONTES DE BORGES
Maxime Martinot
AVANT-PREMIÈRE samedi Concorde 2 14 h 15 77 min
À travers une suite de trois segments en espagnol tirés
de trois nouvelles du recueil de Jorge Luis Borges, Le
Livre de sable, Maxime Martinot nous fait voyager dans le
monde poétique de l’écrivain argentin.
Si tous trois mettent en scène Borges lui-même, c’est parce
qu’il était important pour le réalisateur de respecter le
fait que l’écrivain « s’imaginait lui-même en tant que per-
[WVVIOM LM [M[ XZWXZM[ ÅKQWV[ ¯ ZWQ[ uTuUMV[ KTu[ LM
la vie artistique de Borges sont ainsi mis en avant : l'éter-nité,
l’altérité et le langage. L’éternité, car « il a écrit plein
de poèmes qui sont directement liés au temps, en tant
que concept et aussi en tant qu’idée poétique ». Le lan-gage,
parce que plusieurs des auteurs et philosophes que
*WZOM[IXXZuKQIQ[WVVWUUu[LIV[TMÅTUMT[Y]M2WaKM
et Michaux. Mais Maxime Martinot a également décidé
d’apporter « une approche plus personnelle » en insérant
d’autres références. On voit ainsi apparaître l’écrivain por-tugais
Fernando Pessoa, dont l’oeuvre aux multiples facettes
rappelle celle de Borges.
4QLuML]ÅTUM[^MV]Mo5I`QUM5IZQVWMVTQ[IVT¼uLQ-
tion bilingue d’un recueil de Borges, El Hacedor (L’Auteur).
HARD TO BE A GOD
Aleksei German
La planète Arkanar est un monde lointain, sous le joug
d'un régime tyrannique, coincé à une époque sem-blable
à notre Moyen Âge.
=VOZW]XMLM[KQMVQÅY]M[P]UIQV[MVUQ[[QWVM[I]WZQ[u
à étudier le mode de vie des habitants à condition de ne pas
QVÆ]MZ[]ZTMKW]Z[PQ[WZQY]MMXWTQQY]MLM[u^uVMUMV[
Considéré comme un dieu, le mystérieux Don Rumata
décide d’épargner à certains de ses sujets le sort qui leur est
réservé, quitte à déclencher une terrible guerre… Hard to Be
a God est adapté d’un roman publié en 1964, écrit par Boris
et Arkady Strugatsky et réalisé par Aleksei German, décédé
l'année dernière. Il aura fallu au cinéaste russe plus d'une
décennie pour tourner et monter son chef-d’oeuvre de
[KQMVKMÅKQWVMVVWQZMJTIVK,QNN][uMVI^IVXZMUQvZMo
La Roche-sur-Yon pour rendre hommage à son réalisateur,
Hard to Be a God est décrit comme un « merveilleux message
venu d'une autre époque » O
Tout le programme du festival sur www.fif-85.com
et sur
http://blogs.iutlaroche.univ-nantes.fr/
festival-film-2014
Facebook : Festival International
du Film de La Roche-sur-Yon
@Festival_Film85
et #FestFilmLRSY
Coralie Mercier
PASOLINI Abel Ferrara
AVANT-PREMIÈRE samedi Concorde 1 10 h 170 min
AVANT-PREMIÈRE dimanche Manège 18 h 30 81 min
En compétition à la Mostra de Venise, le nouveau
long- métrage d'Abel Ferrara retrace les dernières
heures de Pier Paolo Pasolini, réalisateur, penseur et
poète engagé.
+M ÅTU X]Q[[IV M uUW]^IV NIQ TM ZuKQ LM [WV LMZVQMZ
jour passé auprès de sa mère et de ses amis proches, avant
de partir au volant de son Alfa Roméo, en quête d'une
aventure homosexuelle, et d’être sauvagement assassiné sur
une plage d'Ostie, près de Rome, le 2 novembre 1975. Le
cinéaste marxiste, aux idées radicales et scandaleuses pour
la société de l’époque (il terminait alors le montage de Salo
ou les 120 journées de Sodome), est incarné par Willem Dafoe,
l'acteur de prédilection de Ferrara. Sa performance per-
UMLMLuXMQVLZMÅLvTMUMV8I[WTQVQMTY]QTuIQIOQI-
teur politique et artiste qui ne laissait personne indifférent.
Moins un biopic qu’une manière de donner vie aux ultimes
projets jamais terminés du cinéaste, Pasolini ressuscite la
plus décriée des grandes personnalités italiennes du XXe
siècle et lui rend un hommage vibrant O
Charlotte Sinaud
son langage et sa poésie O
Ophélie Boureau, Gwendoline Cantin
DR
5. RENCONTRE AVEC Paulo Branco, PRODUCTEUR RENCONTRE AVEC Rebecca Zlotowski,
Ma mère, Dans Paris et Les chansons d'amour de
Christophe Honoré font partie du palmarès de
ce ténor : Paulo Branco, le producteur aux trois cents
ÅTU[ IKKWUXIOVM Casanova Variations, présenté en
avant-première à La Roche-sur-Yon, avant sa sortie
prévue en novembre.
Faire aboutir ce projet n'était pourtant pas gagné
d'avance. « Mon école, c'est la production à l'ancienne.
C'est-à-dire ne pas avoir d'école », explique Paulo
Branco. C'est pour cette raison qu’il a choisi de suivre
son intuition et de continuer la production de Casanova
Variations contre vents et marées, même si « moi-même,
j'avais quelques doutes », reconnaît-il.
Paulo Branco et son équipe sont partis de rien, et c'est
justement ce qui les a motivés. Le projet était risqué sur
W][TM[XTIV[IVÅVIVKQMZY]MMKPVQY]M;MTIVKMZ
LIV[TIKZuIQWVL]ÅTU[IV[]VM]ZWW]ZVMZMVZWQ[
semaines montre en main, réunir des chanteurs avec
LM[WJTQOIQWV[M`uZQM]ZM[I]ÅTUW]KMTINIQ[IQXIZ-
tie du pari fou dans lequel se sont lancés Michael Stur-minger,
Paulo Branco et John Malkovich. « Où est-ce
qu'on va ? Où est-ce que cette folie va ? » Cette interro-gation
résume parfaitement l'état d'esprit qui régnait au
début du tournage. Selon Paulo Branco, tout le monde
a pris d'énormes risques, y compris les chanteurs : Jonas
Kaufmann, par exemple, a chanté dans une tessiture
qui n'était pas du tout la sienne. La bande son a été
enregistrée en direct, rien n'a été fait en studio, et c'est
une réussite : « le rapport à la musique fonctionne de
NItWV UIOVQÅY]M ¯ ® =V XZWL]KM]Z KM[ Y]MTY]]V
Y]QM[ToXW]ZY]MTMÅTUM`Q[M¯QV[Q[M*ZIVKWW]M
l'équipe de Casanova Variations s'est largement investie,
dont John Malkovich. « C'est sans doute le rôle de sa
^QM¯INÅZUMTMXZWL]KM]ZO
Gwendoline Cantin, Élodie Girardin, Clémence Renaud
MEMBRE DU JURY
Rebecca Zlotowski fait partie du jury de la compéti-
QWVQVMZVIQWVITM)XZv[I^WQZZMt]MVTM8ZQ`
4W]Q[,MTT]K L] UMQTTM]Z XZMUQMZ ÅTU XW]Z Belle Épine,
c'est à son tour de récompenser un réalisateur.
« Je n'envisage pas le rôle de juré comme celui de quelqu'un
qui juge le travail des autres », souligne la cinéaste. « J'es-
XvZM[QUXTMUMVY]MKM[ÅTU[^WVUMVW]ZZQZ¯:MJMKKI
Zlotowski fréquente beaucoup d'autres festivals, mais une
chose en particulier a joué en faveur du Festival interna-
QWVITL]ÅTULM4I:WKPM[]ZAWV®RM[I^IQ[Y]¼QKQR¼IT-
TIQ[ ^WQZ LM[ ÅTU[ Y]M RM V¼I]ZIQ[ TWKKI[QWV LM ^WQZ V]TTM
part ». Par rapport à Cannes par exemple, c'est pour elle
« une sélection qui va chercher un peu ailleurs. J’aime aller
chercher des mondes que je ne connais pas, des univers qui
me sont étrangers », raconte-t-elle. « J'ai beaucoup d'admi-ration
pour le regard de cinéphile de Paolo Moretti. » La
programmation 2014 est donc une aubaine pour cette pas-sionnée
de cinéma.
Dans son univers, le cinéma est « un outil qui attire les
rencontres amoureuses, sexuelles. Le cinéma permet d'en-trer
dans des communautés d'hommes desquelles (elle est)
exclue. Ça (lui) permet de (s')érotiser. » C’est ce qui l'a
séduite chez Léa Seydoux, son actrice fétiche qu'elle a fait
RW]MZLIV[[M[LM]`ÅTU[Belle Épine et Grand Central) : « une
certaine proposition de féminité dont je me sentais proche.
Léa est ultra séduisante et en même temps très guerrière ».
En plus de Belle Épine, on retrouve l’actrice dans un autre
ÅTU L] NM[Q^IT La Belle Personne, réalisé par Christophe
Honoré, l'invité d'honneur de cette cinquième édition O
Gwendoline Cantin et Clémence Renaud
MERCURIALES
Virgil Vernier samedi Théâtre 21 h 108 min
Récemment récompensé par une mention spéciale au
.M[Q^IT L] ÅTU QVLuXMVLIV LM *WZLMI]` Mercu-riales
est le premier long-métrage d’un des jeunes cinéastes
NZIVtIQ[TM[XT][XZWUMM]Z[QZOQTMZVQMZ
L’auteur a puisé son inspiration dans les tours Mercuriales
de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, des buildings qui le fas-cinaient
quand il était enfant. Des bâtiments prétextes à
une forme d’autoportrait, oui, mais pas seulement : « Les
tours Mercuriales sont comme une sorte de totem de notre
UWVLM¯IVVWVKMMZVQMZITTQIVLIV[KMÅTULM[[KvVM[
qui semblent improvisées à des passages documentaires,
créant ainsi un effet de pure poésie autour des deux soeurs
que nous suivons (Ana Neborac et Philippine Stindel, qui
font ici leurs débuts). Cette atmosphère onirique ne serait
pas la même sans la musique signée James Ferraro, d'ail-leurs
en concert après la projection de Mercuriales O
Élodie Girardin, Laura Hélaine
samedi
à partir de 22 h 45
JAMES FERRARO
compositeur de la musique de Mercuriales
FILMS DU JURY FILMS DU JURY FILMS DU JURY FILMS DU JURY FILMS DU JURY FILMS DU JURY FILMS
CASANOVA VARIATIONS
Michael Sturminger
AVANT-PREMIÈRE samedi Manège 10 h 30 118 min
DR
6. VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ VARIÉTÉ
RENCONTRE AVEC Sven Hansen-L0/ve,
DJ ET SCÉNARISTE
DR
f Sven, pourquoi avez-vous décidé d’écrire
avec votre soeur, Mia, un film inspiré
de vos débuts de DJ au coeur
de ce qui est devenu la French Touch ?
Il y a à peu près trois ans, ma soeur arrivait
I]JW]L]VKaKTM-TTMI^IQNIQZWQ[ÅTU[
qui se répondaient et elle cherchait une nou-velle
direction. Elle a donc eu l'idée de faire
]VÅTU[]ZTIU][QY]M[]ZVWZMOuVuZIQWV
sur l'atmosphère d'une époque. Elle m'a pré-senté
le projet à un moment où moi-même
j'arrivais aussi au bout d'un cycle. J'ai donc
été immédiatement séduit.
f Jeudi soir, lors de votre présentation
du film au Grand R, vous avez parlé
de difficultés financières.
8W]Z ]V ÅTU LM KMM KIuOWZQM QT I KW…u
ZMTIQ^MUMVKPMZ1TIuuLQNÅKQTMoUWVMZ
parce que nous n'arrivions pas à trouver les
ÅVIVKMUMV[1TINITT]JMI]KW]XLMMUX[
Deux producteurs différents ont aban-donné
le projet, avant qu'un troisième ne
le reprenne et le sauve. Mais jusqu'au bout,
il nous a manqué de l'argent. Le tournage
KWUUMVtIQ M VW][ IMVLQWV[ MVKWZM LM[
réponses.
f Avez-vous ressenti une différence
dans la réception de votre musique
garage en fonction des années ?
Il y a dix ans, les gens étaient beaucoup plus
fermés. Chacun écoutait sa propre musique
avec peu d'ouverture sur les autres styles.
Chacun avait sa petite chapelle et défendait
sa propre écurie. J'ai l'impression qu'au-jourd'hui,
les gens sont plus réceptifs et plus
ouverts qu'avant parce qu’ils ont accès à
toute la musique du monde et découvrent
les choses beaucoup plus vite.
Propos recueillis par Eva Tedesco
LOVE ISLAND
Jasmila Žbanić
PREMIÈRE FRANÇAISE lundi Concorde 2 16 h 30 90 min
Liliane et son mari Grebo vont bientôt connaître la joie d'être
parents, mais à l’occasion de vacances passées dans une
station balnéaire croate, la future maman retrouve son premier
amour : Flora, une animatrice du centre.
Liliane ranime alors sa romance avec la jeune femme pendant que,
LIV[[WVLW[TMN]]ZXvZMÆQZMI][[QI^MK.TWZI°
Avec cette comédie autour d’un triangle amoureux, la réalisatrice
2IUQTI îJIVQć s’intéresse aux tiraillements au sein d’un couple,
entre désirs et priorité accordée à l’enfant sur le point de naître. Ici,
les rôles féminins sont mis à l'honneur et la vitalité se traduit par une
sexualité totalement libérée. « Nous voulions parler de l'essence de
la famille et remettre en question le système traditionnel », déclare
la cinéaste bosniaque, marquée dans sa jeunesse par la guerre en
ex-Yougoslavie. « En venant d'un pays dans lequel trois peuples
n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour cohabiter, il était impor-tant
pour nous de dire que nous ne voulions pas que notre monde
soit limité. » Ce passé douloureux était également au coeur d’un
XZuKuLMV TWVOUuZIOM LM 2IUQTI îJIVQć, sorti en 2006, Sarajevo,
mon amour, Ours d’or à Berlin O
Jasmine Hiltscher
MESSI
Álex de la Iglesia
PREMIÈRE FRANÇAISE lundi Manège 16 h 30 93 min
Toi, tu seras le meilleur joueur du monde. » En toute logique,
ces quelques mots chuchotés à de nombreux jeunes footbal-leurs
ne pouvaient s'appliquer qu'à un seul d'entre eux.
Et le football s'est choisi son prince : Lionel Messi. Ses quatre Ballons
d'Or n'ont jamais réussi à rendre ce dernier très loquace. Naturel-lement
discret, voire effacé, quand il n'est pas sur un terrain, « Léo »
en dévoile plus sur lui-même en une heure et trente-trois minutes
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VIVÅKQWV^QLuW[XMZ[WVVMTTM[MuUWQOVIOM[LMOZIVLM[[IZ[L]
ballon rond, Álex de la Iglesia revient sur l'enfance du joueur, son
retard de croissance et son entrée soudaine sous les projecteurs des
plus prestigieux stades du monde. Au-delà des frontières du football,
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croire en ses rêves O
Clémence Renaud
ÉDEN
Mia Hansen-L0/ve
AVANT-PREMIÈRE lundi Manège 14 h 137 min
DR
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7. A GIRL WALKS HOME
ALONE AT NIGHT
Ana Lily Amirpour
AVANT-PREMIÈRE samedi Concorde 2 9 h 99 min
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skateboard et effraie les habitants de Bad City. La
ville fantôme abrite des prostituées, des drogués et des
proxénètes.
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PIJQIV[TM[XT][LuXZI^u[;IZMVKWVZMI^MK]VOIZtWV^I
donner naissance à une impensable histoire d’amour, tein-tée
de rouge sang… A Girl Walks Home Alone at NightÅTU
rendu sombre et inquiétant par son usage du noir et blanc,
joue beaucoup sur l’aspect fantomatique de la ville qui lui
sert de décor et la menace constante que représente cette
mort qui rôde. C’est ce qui le rend aussi étrange que fasci-nant.
Pour son premier long-métrage, Ana Lily Amirpour
adapte une bande-dessinée qu’elle a elle-même créée et
n'hésite pas à prendre des risques en jouant avec plusieurs
genres (thriller, romance, fantastique, western), tout en
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NE ME QUITTE PAS
Sabine Lubbe Bakker,
Niels van Koevorden
Mélange de comédie dramatique et de documen-taire,
Ne me quitte pas doit évidemment son titre à la
célèbre chanson de Jacques Brel.
Nous y suivons deux amis, Bob, un aventurier à la retraite à
l'esprit libre, et Marcel qui essaie de ne pas perdre sa famille.
Au sein d’un petit village belge, ils trompent ensemble leur
solitude, partagent le même sens de l'humour mais aussi le
même penchant pour l’alcool. Ensemble, les deux amis sont
forts, jusqu'à ce que Marcel décide d'arrêter de boire et que
Bob refuse de le suivre sur cette voie… Ne me quitte pas est un
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LE DERNIER
COUP DE MARTEAU
Alix Delaporte
AVANT-PREMIÈRE
Ce deuxième long-métrage d'Alix Delaporte (César du
UMQTTM]Z XZMUQMZ ÅTU XW]Z Angèle et Tony en 2010),
nous immerge dans la vie du jeune Victor, découvrant
la beauté de la musique classique auprès de son père,
Samuel Rovinsky, chef d'orchestre qui dirige la 6e sym-phonie
de Mahler.
Ce père, qu'il vient de rencontrer et qui niait jusque-là son
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différent de lui. Le milieu social de Victor ne le prédestine
pas à franchir les portes de l'opéra. Il va pourtant se trouver
saisi par une émotion naissante, enivrante et inattendue.
Cette révélation, au moment où il doit prendre sa vie en
main et s'occuper de sa mère malade, va bouleverser son
destin. Va-t-il abandonner son rêve de devenir footballeur
pour la musique classique ? Le Dernier Coup de marteau s’im-pose
comme une chronique sociale, poignante de natura-lisme,
collant au plus près de ses personnages, servie par
des acteurs remarquables, dont Romain Paul, récompensé
cette année à Venise pour son interprétation de Victor O
Jasmine Hiltscher
dimanche Concorde 1 16 h 15 107 min
lundi Manège 19 h 30 82 min
AVANT-PREMIÈRE
Ophélie Boureau
mais toujours tendre. La caméra de Sabine Lubbe Bakker
et Niels van Koevorden reste dans l’ombre des personnages
et porte sur eux un regard le plus neutre possible. Nous
entrons dans leur intimité, nous partageons leur solitude,
leur amitié, leurs joies et leurs peines O
Louise-Marie Heuzé
DR DR
DR
8. FORT BUCHANAN Benjamin Crotty
Réalisé par Benjamin Crotty, Fort Buchanan doit son
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lais que l'esprit des personnages change avec les saisons, que
dans la partie du printemps, par exemple, ils soient très moti-vés
par les pulsions sexuelles », explique Benjamin Crotty.
« Mais j’ai tenu à ce que la manière dont chacun réagit reste
très concrète. » Fort Buchanan fait suite à un court-métrage du
même nom, réalisé par Crotty en 2012 et sélectionné au fes-tival
de Locarno, avec le même casting atypique : l’actrice et
réalisatrice Mati Diop (qui avait présenté Mille soleils au fes-tival
l’année dernière) et David Baiot (Djawad dans la série
Plus belle la vie=VÅTUW„[MUwTMVILZWQMUMV[MV[]ITQu
amours défendues et humour burlesque O
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l’étude sociologique et du drame social.
Dans The Reunion, l’artiste conceptuelle suédoise Anna
Odell joue son propre rôle, celui d’une femme qui revient
sur les douleurs de son enfance et les humiliations qu'elle
a vécues. C'est lors d'un repas d'anciens élèves qu'elle
décide de révéler sa souffrance à tous ceux qui lui ont fait
subir cela. Si le réalisme des situations frappe, c’est parce
qu’Anna Odell s'est inspirée de sa propre expérience. Elle a
L¼IQTTM]Z[M]T¼QLuML]ÅTUTWZ[Y]MTTMIZMt]]VMQV^QIQWV
pour une réunion d'anciens camarades… Plein de rage,
The Reunion dénonce les principes hiérarchiques, l'oppres-sion
et l'agression que sa réalisatrice a endurés pendant ses
jeunes années et qu’elle a exprimé lors d’une performance
artistique en 2009, en simulant une tentative de suicide
depuis un pont. Au vu des nombreuses récompenses déjà
glanées par ce premier long-métrage dans le monde entier,
dont un prix de la critique l’année dernière à la Mostra de
Venise, Anna Odell n’en est qu’au début d’une prometteuse
carrière cinématographique O
Jasmine Hiltscher
nom à l’endroit où vivent des hommes et des femmes
qui attendent le retour de leur conjoint militaire parti en
mission.
Un univers qui n'est pas inconnu de ce jeune cinéaste : c’est
dans ce milieu rude et clos qu’il a grandi. Inspirée en partie
par les séries américaines et notamment Army Wives (American
Wives en France), avec en plus un petit quelque chose de Sex
and the City, l'intrigue se concentre sur la solitude sentimen-tale
à laquelle les amants délaissés doivent faire face, tous
ensemble. Parmi ces couples séparés, Roger et Frank. Leur
homosexualité ne fait pas événement. Leur histoire est celle
de n’importe quel couple, évoluant au rythme des saisons
fHPG, pourquoi vous êtes-vous tourné vers le cinéma ?
C'est l'art qui m'a le plus ému le plus rapidement quand
j'étais jeune. J'en suis venu à faire du cinéma naturel-lement.
Je pensais que c'était impossible sans avoir fait
plein d'études mais maintenant, je sais qu'on peut faire
LM[ ÅTU[ JWV[ W] UI]^IQ[ [IV[ I^WQZ NIQ LM TWVO]M[
études. Le cinéma est un art simple. Ce qu’il faut, c’est
savoir s’entourer.
fGwen, qu'est-ce qui vous a décidé à tourner
avec votre mari ?
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RM[WQ[LMLIV[tIKW]TIQLM[W]ZKMiII]ZIQuuLZ€TM
même dérangeant, que quelqu'un joue mon propre rôle.
fComment paraître naturelle quand on joue
` son propre rôle et qu'on tourne en famille ?
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scène, une trame narrative à suivre et une direction d'ac-
M]Z[8W]Z0MZ^u08/KWUUMKM[[WVXZWXZMÅTU
c'était lui le chef d'orchestre. Il savait très bien où il vou-
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histoire.
fHPG, quels sont vos projets pour l'avenir ?
Produire des films X ou des films traditionnels ?
Ce qui nourrit ma petite famille, c'est le X, donc je
continue et je ne vois pas pourquoi j'arrêterais. J'aime ce
métier. Je fréquente plein de gens plus ou moins timbrés
qui me nourrissent. Cet univers me plaît bien. Donc je
continue, et oui, je suis déjà sur un autre long-métrage.
Tous les mythos disent qu'ils sont toujours en train de
faire des longs-métrages : moi, je suis en train d'en faire
un. Si on me proposait de consacrer une année à faire un
long-métrage traditionnel, j'arrêterais le porno. Mais là,
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Laura Hélaine, Audrey Gris
THE REUNION
Anna Odell
dimanche Concorde 2 22 h 70 min
VOUVELLES VAGUES VOUVELLES VAGUES VOUVELLES VAGUES VOUVELLES VAGUES VOUVELLES VAGUES
PREMIÈRE FRANÇAISE
PREMIÈRE FRANÇAISE
Élodie Girardin, Audrey Gris
FILS DE
HPG
AVANT-PREMIÈRE
samedi Concorde 1 19 h 65 min dimanche Concorde 2 16 h 45 65 min
samedi C1 21 h 15 85 min dimanche C1 14 h 15 85 min
DR
Encadrement éditorial : Christophe Beney / Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et communication
Impression : Belz, La Roche-sur-Yon