2. Première partie
1. Présentation
2. Introduction
3. La réforme à grands traits
4. Les membres de la commission de réforme
5. L’Académie française
3. Deuxième partie
6. Un peu d’histoire…
7. Le constat
8. La réforme point par point
9. Les contre-réformistes
10. Les réformistes
4. Troisième partie
11. Les préconisations pour une vraie réforme
12. Conclusion
13. Adresses internet
5. Des faits
• Réforme adoptée en 1990
• Réforme appliquée en cette rentrée 2016 au
sein de l’Éducation nationale et par les
éditeurs de manuels scolaires
• Réforme déjà enregistrée, en partie ou en
totalité, par les dictionnaires
6. Lexical, du grec lexikon, « mot »
• Lexique
• Lexicographe
• Lexical
• Lexicométrie
7. Étymologie
• Orthographe : du grec ortho, « droit », et
de graphein, « écrire ». Manière correcte
d’écrire.
10. Un peu de cohérence, fichtre !
• Chariot mais charrue
• Chatte mais rate
• Théâtre mais psychiatre (theatrum/en grec
psukhê et iatros [âme et médecin])
• Pôle mais zone (polus/zona)
• Fou, folle, affolé(e) mais mou, molle, amollie
• Confidence mais confidentiel
11. 3. La réforme à grands traits
4. Les membres de la commission de
réforme
12. 4. Les membres de la commission…
5. L’Académie française (1635)
Son rôle : unifier l’orthographe
13. Graphie modernisée, ou au diable le
latin !
Dictionnaire Richelet (1680) :
• avocat et non plus advocat
• trésor et non plus thrésor
• dificile et non plus difficile
15. oignon ou ognon
• Un « i » euphonique au XVIIe siècle : pour
comprendre que gn doit se prononcer nyeu et
non g n comme dans ag-nostique
• Au XVIIe siècle les 2 graphies coexistent :
oignon/ognon ; poignée/pognée ;
montagne/montaigne ; gagner/gaigner
• Dans toutes ces occurrences, le « i » ne se
prononce pas
17. Une graphie simplifiée
1709-1797
• L’ortografe française sans équivoques (1716)
• La biblioteque des enfans ou les premiers
elemens des lettres, contenant le sistème du
bureau tipografique (1732)
18. Louis Meigret, 1550
• Il est l’auteur de la toute première grammaire
française (non scolaire)
• Objectif : simplifier l’orthographe en la
phonétisant : j’écris ce que j’entends
20. Le mal orthographique
• Complexité et incohérence
• Perte généralisée du savoir orthographique
• Déclin d’un savoir de base
21. Amusons-nous ! Exercice (1)
Gens : un genre à perdre la tête
« Les vieilles gens sont soupçonneux. »
• Dans cette phrase, y a-t-il, une, deux ou trois
fautes ?
• Autre réponse ?
22. Encore, encore ! Exercice (2)
En (accord du participe passé avec)
A. « Des fruits, j’en ai (manger). »
B. « Des fruits, combien j’en ai (manger). »
C. « J’ai donné plus de coups que je n’en ai
(recevoir). »
24. Trait d’union et soudure
• Contrappel, entretemps sur le modèle de
contrepoint, entrevue
• Extrafort sur le modèle de extraordinaire, mais
extra-utérin, pour éviter extrautérin.
• Autoécole sur le modèle de radioactif
Attention : avec des noms propres et termes
géographiques où 2 termes sont coordonnés :
gréco-romain
25. Trait d’union… (suite)
Verbe + nom ou verbe + tout- :
• Croquemonsieur ; mangetout ; millepatte ;
portemonnaie ; rondpoint ; hautparleur sur le
modèle de passeport, faitout, portefeuille,
hautbois
Mots simples, ils suivent la règle du pluriel :
• Un millepatte, des millepattes
26. Trait d’union… (suite)
Mots de formation onomatopéique ou d’origine
étrangère
• Un bouiboui ; un weekend ; un apriori, sur le
modèle de coucou
27. Les numéraux
Unification du trait d’union :
• vingt-et-un-mille-six-cent-deux
• quatre-centième
• un-million-cent
• Ainsi distingue-t-on : quarante-et-un tiers
(41/3) de quarante et un tiers (40 + 1/3)
28. Pluriel des noms composés
• Un essuie-main ; des essuie-mains
• Un chasse-neige ; des chasse-neiges
• Un après-midi ; des après-midis
• Un cure-ongle ; des cure-ongles
• Un compte-goutte ; des compte-gouttes
En présence d’un article au second élément,
invariabilité :
• Des trompe-l’œil
29. Pluriel des mots empruntés
à d’autres langues
• Les boss ; les gentlemans ; les matchs ; les
minimas ; les minimums ; les sandwichs
30. L’accent grave sur le « e »
• Devant une syllabe graphique contenant un « e »
muet : évènement, sur le modèle d’avènement
• Exceptions, en raison de leur prononciation
« normée » :
Avec les préfixes dé- et pré- : dégeler
Avec les « é » initiaux : échelon
Ainsi que médecin, médecine
• Dans les formes conjuguées de verbes du type
céder : il cèderait sur le modèle de il lèverait
31. L’accent circonflexe ou le
« grand foutoir »
• Jeûner/déjeuner
• Côte/coteau
• Mêler/mélanger
• Grâce/gracieux
• Trêve/grève
• Prêt/secret
• Château/bateau
• Abîme/cime
32. L’accent circonflexe (suite)
• Il disparait sur les lettres « i » et « u » : diner,
aout, entrainer, il parait, flute, traitre
• Il est maintenu dans les terminaisons verbales du
passé simple et du subjonctif : nous vîmes, qu’il
partît
• Et pour distinguer des homonymes : jeûne /jeune
et les masculins singuliers de dû, mûr et sûr
• Ainsi que dans les formes de croître, pour
épargner toute confusion avec croire : je croîs/je
crois
33. Le tréma
• Il est déplacé sur la lettre « u » qui correspond
à un son dans les suites güe- et güi- :
ambigüité (au lieu de ambiguïté), donc
ambigüe, aigüe (au lieu de ambiguë et aiguë)
34. Simplification des consonnes doubles
• Forme des verbes conjugués en -eler et -eter :
L’eau ruissèle (au lieu de ruisselle) sur le
modèle de l’eau gèle
Il étiquètera (au lieu de étiquettera) sur le
modèle de il achètera
Interpeler ; j’interpèle ; nous interpelons
• Exceptions : appeler et jeter, bien implantés
dans l’usage
35. Simplification des consonnes doubles
(suite)
• dentelle/dentelière
• prunelle/prunelier
sur le modèle de noisette/noisetier
• cisèlement, nivèlement, renouvèlement
36. Simplification… (suite)
• Les mots anciennement en -olle et les verbes
anciennement en -otter :
girole, corole, fumerole sur le modèle
de camisole, bestiole
Greloter car grelot ; garoter car garot, mais botter
car botte
Exceptions : les monosyllabes colle, folle, molle,
bien implantés dans l’usage
Attention : les mots de la même famille qu’un nom en
-otte ne changent pas : botte/botter ; flotte/flotter/flottement
37. P. P. de laisser + infinitif
• Avant la réforme :
Elle s’est laissée mourir
Elle s’est laissé piéger
• Ce participe passé est désormais invariable :
Elle s’est laissé mourir
À l’image du « pépé » de faire + infinitif :
Ils se sont fait entendre
38. De l’incohérence à la cohérence, ou
des anomalies corrigées
• Des familles de mots sont réaccordées :
bonhommie/bonhomme ; charriot/charrue ;
chaussetrappe/trappe ; combattivité/battre ;
déciller[dessiller]/cil ; imbécilité/imbécile ;
boursouffler/souffler; ventail/vent
39. Anomalies corrigées (suite)
• P. p. : dissout au lieu de dissous, car dissoute
au féminin ; idem pour absoudre
• Autres : eczéma devient exéma, comme
examen ; ognon comme pognon ; relai comme
balai
• Autres simplifications : saccarine (et non plus
saccharine) ; levreau (jeune lièvre) [et non
plus levraut], comme agneau
40. Anomalies (suite)
• La finale -illier est remplacée par -iller : le « i »
qui suit les deux « l » ne s’entend pas :
• Quincaillier devient quincailler
• Serpillière, serpillère
• Joaillier, joailler
• Ce « i » est toutefois conservé pour tous les
noms d’arbres et de végétaux : groseillier
41. Recommandations générales aux
auteurs de dictionnaires
• Privilégier la graphie la plus simple :
allo plutôt que allô
assoir plutôt que asseoir
piquenique plutôt que pique-nique
cahutte plutôt que cahute
42. Recommandations (suite)
• Privilégier, dans les mots composés, un singulier
et un pluriel réguliers :
un ramasse-miette, des ramasse-miettes : au
singulier il désigne un objet unique, tout comme
un parachute, qui ne sert pourtant pas qu’à un
seul saut ; il faut entendre le mot comme la
résultante d’un tout et non dans l’analyse de ses
parties
• Autre exemple : un chasse-neige, des chasse-
neiges
43. Recommandation (suite)
• Franciser la graphie des mots empruntés, au
singulier comme au pluriel :
– taliatelle et non tagliatelle
– paélia et non paella
– des lieds et non des lieder (lieder = chants,
mot allemand) ; des jazzmans et non des
jazzmen, à l’image de : un scénario, des
scénarios (et non plus des scenarii)
44. Réforme : un résumé en deux mots
• Simplification
• Cohérence
Mais il faut aller beaucoup plus loin encore…
45. 7. La réforme point par point
8. Les contre-réformistes
46. Un « trésor graphique » ?
• honneur mais honorabilité
• coureur mais courrier
• nommer mais nomination
• tonnerre mais détoner
• sonnerie mais sonore
47. Ou un casse-tête orthographique !
• Simplifions, tout… simplement :
honeur
courier
nomer
tonerre
sonerie
• La consonne double vaut par son signalement
d’une différence de sens avec un homonyme :
détoner (exploser) ; détonner (contraster)
48. Germaine !
• Imparfait du subjonctif : les contre-réformistes
ne s’offusquent pas du mépris que l’on porte à
la concordance des temps :
– Germaine, je voulais que nous nous
comprissions et que vous m’aimassiez
– Germaine, je voulais que nous nous
comprenions et que vous m’aimiez
49. Accent circonflexe : un accent parasite
• Fonction phonologique : une différence de
prononciation produit une différence de sens :
prés/près ; deux sons = deux sens
• Dans cette fonction, il n’est utile [à distinguer
le sens] que pour la lettre « o » et dans… neuf
cas : ôte, hôte, cône, côte, côté, khôl, môle,
pôle, rôder[errer], en raison de : hotte, conne,
cote, coté, colle, molle, Paul, roder
50. L’accent « înûtîle » (suite)
• La présence ou l’absence du circonflexe
n’entraîne aucun changement de
prononciation pour les sons-voyelles : i, u, oi,
ou, in
• Pour les â indispensables, le à se propose :
acre/àcre ; Anne/àne ; bat/bàt ; pale/pàle
• Pour le eu, la distinction jeune/jeûne est
rarissime. (Et on graphie déjeuner…)
51. L’accent… (suite)
• L’accent grave, beaucoup plus fréquent, est donc
un substitut parfait, qui se mériterait ainsi
pleinement son appellation :
pécher/pècher ; pré/prèt ; bailler/bàiller ;
chasse/chàsse ; hale, halle/hàle (couleur brune
de la peau) ; mal, malle/màle ; mater/màter ;
tache/tàche
• Relayé par l’accent grave, hormis les neuf cas
cités, le circonflexe est, phonologiquement,
inutile !
52. L’… (suite)
• Et ces syllabes à chapeau, comment les
prononcez-vous ?
âge, câblage, châtelaine, côlon, dégât, flâneur,
hôpital, pâtisserie, rôti, rôtisserie
Est-ce que la rose porte un chapeau pour se
fermer au soleil ? !
Et dans fêlure, n’entend-on pas sonner fèlure ?
53. (suite 1)
• Graphologiquement (un son = deux sens :
près/prêt = l’apport de sens produit par une
simple différence graphique). Donc ici l’apport
de notre accent circonflexe vaut pour combien
de quasi-homographes dans TOUTE la langue
française ?
55. et fin
• Sauf à distinguer 18 paires de mots dans toute
la langue française, cet accent ne sert à…
RIEN !
Comme disait R. Queneau de l’orthographe : …
Dans les années 1990, 46 % des fautes d’orthographe au bac
sont dues à l’accent circonflexe… (Nina Catach, Les Délires de
l’orthographe)
56. nénufar/nénuphar
• Un « ph » totalement fantaisiste qui n’a rien à
voir avec son étymologie
• Vient originellement d’un mot sanscrit et nous
est transmis par l’arabo-persan ninufar,
translittéré en nenufar, puis nénufar, graphie
qu’il conserve jusqu’en 1935…
57. L’argument étymologique
• XVIIe-début XVIIIe s., on apprend à écrire le
français à partir du latin. Et l’écrit est gouverné
par un principe : l’orthographe française n’a
pas à être différente de celle du latin. Puisque
le latin dit : digitus, corpus ou pax pour le
doigt, le corps ou la paix, il est normal que l’on
charge ces mots de toutes les consonnes des
mots latins que l’on a appris
58. Étymologie (suite)
• L’étymologie est d’ordre didactique : un
enseignement ponctuellement plus aisé ; elle
est aussi d’ordre idéologique : l’idée
dominante est que le latin doit rester le
modèle absolu
• L’argument étymologique des contre-
réformistes : « la simplification de
l’orthographe constitue une perte de savoir »,
nous ramène 300 ans en arrière !
59. Étymologie (fin)
• Cette orthographe « pour l’esprit », par
allusions étymologiques, est souvent fautive :
poma a donné pomme
oleum a donné huile
(Rappelez-vous de pôle, zone et théâtre)
62. Troisième partie
10. Pour une vraie réforme : préconisations
• Suppression de l’accent circonflexe, remplacé
par l’accent grave, exception faite de 18 paires
de mots (déjà vus)
• Généralisation de la marque du pluriel en
« s », exception faite des mots se terminant en
« s, x et z »
63. Avoir : le désaccord du « pépé » !
(préconisations, suite)
• Invariabilité du participe passé avec « avoir »
(mesure préconisée dès 1900…). Remarque : à
l’oral, l’accord n’est fait que dans… 10 % des
cas !
– La maison qu’il a construit est superbe
– La montre qu’elle m’a offert est de marque…
• Que penser à l’œil de ce double accord : Nous
voilà riches de ce qui nous a formés et donné
d’être ce que nous sommes
64. Préconisations (suite)
• Suppression des doubles consonnes entre
deux voyelles qui ne servent pas à la
représentation phonique, donc exception faite
de mots tels passer, terre, accepter…
• Même règle entre une voyelle et un « l » ou
un « r » (groupes -ccl- [acclamer devient
aclamer] ; -ccr- ; -ppl- ; -ppr- ; -ttr- [attraper
devient atraper])
66. Pour ce rapprochement…
• Phonétisation de l’ortografe française, à
l’instar des langues latines, dont l’italien et
l’espagnol
• Un Italien maitrise son ortografe à 7 ans
• Un Français la maîtrise à… 22 ans !!!
67. Les rectifications et l’usage, en 2016
• 25 % des rectifications sont passées dans
l’usage
• 35 % des graphies anciennes et rectifiées
coexistent
• 40 % ne sont pas acceptées par les dicos et les
éditeurs (sauf scolaires) ; mais elles peuvent
l’être déjà par les « usagers »
69. Adresses internet
Pour tout savoir sur la réforme :
• www.renouvo.org
• www.orthonet.sdv.fr
• www.orthographe-recommandee.info
• http://www.academie-
francaise.fr/sites/academie-
francaise.fr/files/rectifications_1990.pdf