Nos vies modernes offrent peu d’occasions d’évacuer stress, frustrations et angoisses. On peut vraisemblablement penser que dans le passé, les vies actives de nos ancêtres leur fournissaient sufTisamment d’opportunités d’évacuer physiquement frustrations et angoisses. Ce besoin de bouger semble tellement important et inscrit dans la nature de l’homme que, comme le suggèrent certaines études sur le sujet, le manque de dépense physique peut être source de maladies (ex: maladies cardio-vasculaires, dépression) et un terrain propice au développement du stress. Le but de ce mémoire est d’explorer la relation entre l’activité physique et le stress. Mon étude a recueilli sufTisamment d’évidences pour dire que l’activité physique est perçue comme un moyen de combattre le stress. Comme dans les études de Hobfoll & Lily (1993) et W. Ensel & N. Lin (2004), j’ai pu constater que la vigueur, la santé et l’estime de soi sont des ressources pour s’adapter et faire face au stress. La petite corrélation trouvée entre la fréquence d’activité physique, la vigueur et les symptômes de santé, indique que l’activité physique est un moyen d’adaptation au stress professionnel car elle permet de développer les ressources de santé et de vigueur. Il conviendrait pour de futures recherches sur le sujet de mettre sur pieds un protocole d’étude longitudinale et de proposer des outils d’évaluation du stress plus exhaustifs.
L"influence du Stress sur la Santé - Fondation April
ACTIVITE PHYSIQUE & STRESS PROFESSIONNEL
1. 1
ACTIVITE PHYSIQUE & STRESS
PROFESSIONNEL
Mémoire dirigé par RICHEBE Nathalie, PhD
Intitulé de la formation :
Programme Grande Ecole en Formation Continue
Année 2013
Nb de pages : 54 p.
HALLIFAX Daniel
« J’atteste que ce travail est personnel et cite
systématiquement toute source utilisée entre guillemets et
ne comporte pas de plagiat »
signature de(s) auteur(s)
2. 2
REMERCIEMENTS
RICHEBE
Nathalie,
Directrice
de
Thèse
et
Tutrice.
L’Equipe
XTRAINING
DURAND
Stéphanie,
Directrice
Adjointe
des
Ressources
Humaines
Hôpital
Sainte
Marie,
Nice
DELOIRE
Thierry,
Directeur
Financier
Entreprise
GRIESSER,
Carros.
EL
AKREMI
Assâad
Maître
de
Conférences
à
l’Université
de
Toulouse
1
Aux
participants
de
l’étude:
Adhérents
XTRAINING,
Employés
Hôpital
Sainte
Marie
Employés
de
l’Entreprise
GRIESSER.
3. 3
RESUME.
Nos
vies
modernes
offrent
peu
d’occasions
d’évacuer
stress,
frustrations
et
angoisses.
On
peut
vraisemblablement
penser
que
dans
le
passé,
les
vies
actives
de
nos
ancêtres
leur
fournissaient
sufTisamment
d’opportunités
d’évacuer
physiquement
frustrations
et
angoisses.
Ce
besoin
de
bouger
semble
tellement
important
et
inscrit
dans
la
nature
de
l’homme
que,
comme
le
suggèrent
certaines
études
sur
le
sujet,
le
manque
de
dépense
physique
peut
être
source
de
maladies
(ex:
maladies
cardio-‐vasculaires,
dépression)
et
un
terrain
propice
au
développement
du
stress.
Le
but
de
ce
mémoire
est
d’explorer
la
relation
entre
l’activité
physique
et
le
stress.
Mon
étude
a
recueilli
sufTisamment
d’évidences
pour
dire
que
l’activité
physique
est
perçue
comme
un
moyen
de
combattre
le
stress.
Comme
dans
les
études
de
Hobfoll
&
Lily
(1993)
et
W.
Ensel
&
N.
Lin
(2004),
j’ai
pu
constater
que
la
vigueur,
la
santé
et
l’estime
de
soi
sont
des
ressources
pour
s’adapter
et
faire
face
au
stress.
La
petite
corrélation
trouvée
entre
la
fréquence
d’activité
physique,
la
vigueur
et
les
symptômes
de
santé,
indique
que
l’activité
physique
est
un
moyen
d’adaptation
au
stress
professionnel
car
elle
permet
de
développer
les
ressources
de
santé
et
de
vigueur.
Il
conviendrait
pour
de
futures
recherches
sur
le
sujet
de
mettre
sur
pieds
un
protocole
d’étude
longitudinale
et
de
proposer
des
outils
d’évaluation
du
stress
plus
exhaustifs.
Mots
Clés
:
stress
-‐
activité
physique
-‐
vigueur
-‐
santé
-‐
estime
de
soi
-‐
ressources
-‐
adaptation
-‐
faire
face.
4. 4
SOMMAIRE.
INTRODUCTION p.
5
1.
LE
STRESS. p.
9
1.1
Origine:
Les
«
stresseurs
». p.
9
1.2
Evaluation
cognitive
-‐
Intégration
émotionnelle. p.
11
1.3
Déclenchement
neurologique
–
Réponse
stress
–
Organe
cible. p.
13
1.4
Adaptation
:
Une
question
de
ressources. p.
17
2. SUJET
DE
RECHERCHE
:
ACTIVITE
PHYSIQUE
ET
STRESS. p.
25
2.1
Hypothèses
et
méthodes
de
recherche. p.
25
2.2
Construction
de
l’outil
de
recherche. p.
28
2.3
Résultats. p.
34
2.3.1
Statistiques
descriptives. p.
34
2.3.2
Hypothèses
et
Corrélations. p.
36
2.4
Discussion. p.
39
1. CONCLUSION. p.
45
BIBLIOGRAPHIE p.47
ANNEXES p.
51
5. 5
INTRODUCTION.
La
notion
de
«
stress
»
existe
depuis
longtemps
dans
le
milieu
scientiTique
de
la
physique,
mais
ce
n’est
qu’en
1926
que
le
mot
est
apparu
dans
le
monde
médical
et
44
ans
plus
tard
dans
le
monde
du
travail
en
France.
Le
stress
en
terme
de
pathologie
a
eu
beaucoup
de
mal
à
être
reconnu
par
les
médecins
car
l’héritage
de
Louis
Pasteur
:
un
virus,
une
maladie,
un
remède,
avait
conditionné
le
raisonnement
du
corps
médical
et
celui-‐ci
n’arrivait
pas
à
identiTier
le
problème.
C’est
un
étudiant
de
l’Université
de
Médecine
de
Prague,
Hans
Sleye,
qui
a
observé
pour
la
première
fois
que
des
individus
souffrant
de
diverses
affections
physiques
développaient
des
symptômes
communs
comme
la
perte
d’appétit,
perte
de
force
musculaire,
augmentation
de
la
tension
artérielle
et
perte
d’ambition.
Au
départ
il
qualiTia
cet
état
comme
le
syndrome
«
d’être
tout
simplement
malade
»
puis
il
emprunta
aux
sciences
physiques
le
terme
anglais
«
stress
»,
ce
qui
eu
pour
effet
de
créer
beaucoup
de
confusion
au
départ,
notamment
pour
la
traduction
de
ses
recherches,
car,
comme
nous
le
verrons
par
la
suite,
le
concept
de
«
stress
»
de
Sleye
est
dissocié
de
celui
de
la
physique.
Encore
à
ce
jour
le
terme
de
stress
est
loin
d’être
clair
pour
tout
le
monde,
tel
que
le
soulignait
Paul
Rosch1
(1986),
«
…
le
problème
c’est
que
certains
utilisent
le
mot
stress
pour
décrire
des
facteurs
de
perturbations
physiques
et
émotionnelles,
d’autres
pour
décrire
les
réponses
physiologiques
et
biochimiques
du
corps
et
d’autres
encore
pour
décrire
les
pathologies
qui
en
découlent
».
En
résumé
et
avec
ironie,
on
pourrait
dire
que
le
stress
en
plus
d’être
ce
qu’il
est,
est
la
cause
de
ce
qu’il
est
et
le
résultat
de
ce
qu’il
est
…
Le
stress
est
un
sujet
auquel
on
ne
peut
plus
échapper,
il
est
devenu
un
enjeu
majeur
de
la
vie
professionnelle.
D’après
l’INRS2,
plus
d’un
salarié
européen
sur
cinq
déclarent
souffrir
de
troubles
de
santé
liés
au
stress.
Le
coût
du
stress
au
travail
serait
de
l’ordre
de
deux
à
trois
milliards
d’euros
par
an
en
France
(coût
des
soins,
arrêt
de
travail,
perte
1 George
S.
Everly,
Jr.
&
Jeffrey
M.
Lating.
A
Clinical
Guide
to
the
Treatment
of
the
Human
Stress
Response,
New
York,
Springer,
2013
page
27.
2 http://www.inrs.fr/accueil/risques/psychosociaux/stress.html
6. 6
de
productivité
…
).
Le
Bureau
International
du
Travail
identiTie
le
stress
au
travail
comme
un
des
enjeux
majeurs
pour
les
Gouvernements
et
les
Entreprises
des
pays
industrialisés
pour
les
années
à
venir
et
estime
son
coût
autour
de
3%
à
4%
du
PIB
de
ces
pays.
Dans
le
cadre
de
la
loi
sur
les
risques
psychosociaux
qui
oblige
tout
employeur
en
France
à
mettre
en
oeuvre
une
politique
de
prévention
des
risques
et
de
protéger
la
santé
physique
et
mentale
de
ses
employés,
l’accord
interprofessionnel
sur
la
prévention
du
stress
signé
le
2
juillet
2008
pose
les
obligations
de
l’employeur
en
matière
d'identiTication
et
de
prévention
du
stress
professionnel.
Pour
organiser
la
prévention
du
stress
professionnel,
l’employeur
doit
s’appuyer
sur
les
principes
généraux
de
prévention
donnés
par
la
loi
comme
l’adaptation
du
travail
à
l’homme
et
planiTier
la
prévention.
On
comprend
bien
la
démarche
d’adaptation
du
travail
à
l’homme
dans
les
travaux
manuels
ou
de
manutention
où
la
charge
de
contraintes
musculaires
et
physiques
est
de
nature
à
blesser
ou
provoquer
des
pathologies
chroniques
pouvant
mener
à
des
incapacités
de
travail
temporaires
ou
déTinitives.
Etudier
en
amont
l’environnement
de
travail
et
établir
un
plan
de
prévention
des
risques
semble
logique
et
pertinent
pour
ces
mêmes
métiers.
Mais
au
niveau
des
risques
psychosociaux
n’est-‐on
pas
allé
trop
loin,
ou
tout
simplement
dans
la
mauvaise
direction,
notamment
quand
il
s’agit
du
stress
?
Dans
une
économie
de
marché
et
dans
le
contexte
de
globalisation
actuel
peut-‐on
encore
penser
que
les
Etats,
les
entreprises
ou
tout
simplement
l’homme
dirigent
l’économie
?
N’a-‐t-‐on
pas
justement
créé
un
système
économique
dont
le
contrôle
nous
a
échappé
et
où
il
est
dorénavant
nécessaire
pour
nous
de
nous
adapter
car
l’inverse
n’est
plus
possible
?
Est-‐ce
que
la
prévention
du
stress
ne
passe
pas
par,
justement
adapter
l’homme
au
stress
et
donc
en
amont
aux
risques
psychosociaux
?
Je
pense
qu’un
des
principaux
freins
de
la
population
actuelle
est
son
niveau
de
santé,
de
condition
physique
et
par
prolongement,
son
manque
d’activité
physique
qui
le
rend
vulnérable
au
stress.
Comme
le
constatent
G.S.
Everly
et
J.M.
Lating
dans
leur
ouvrage
«
A
Clinical
Guide
to
the
Treatment
of
the
Human
Stress
Response»
dans
le
chapitre
sur
l’exercice
physique
et
la
réponse
stress
(2013,
p.293)
et
en
reprenant
les
études
de
Chavat,
Dell
&
Folkow
(1964)
ou
encore
ceux
de
Kraus
&
Rabb
(1961),
l’homme
dans
son
développement
est
passé
d’un
«être
physique
à
un
être
pensant».
Nos
vies
modernes
offrent
peu
d’occasions
d’évacuer
stress,
frustrations
et
angoisses.
On
peut
vraisemblablement
penser
que
dans
le
passé
les
vies
actives
de
nos
ancêtres
leurs
fournissaient
sufTisamment
d’opportunités
d’évacuer
physiquement
frustrations
et
7. 7
angoisses.
Or
ce
besoin
semble
tellement
important
et
inscrit
dans
la
nature
de
l’homme
que
comme
le
suggèrent
Greenberg,
Dintiman
&
Myers-‐Oakes
(1998)
ou
encore
Smith
(
2002),
le
manque
de
dépense
physique
peut
être
source
de
maladies
(ex:
maladies
cardio-‐vasculaires,
dépression)
et
de
pathologies
(ex:
hypertension,
migraines,
lumbago),
que
Kraus
et
Rabb
(1961)
avaient
nommées
à
l’époque
«maladies
hypokinétiques».
Les
estimations
de
l’Organisation
Mondiale
de
la
Santé
en
2009
sont
que
30%
des
maladies
cardio-‐vasculaires
sont
liées
au
manque
d’activité
physique,
ce
qui
correspond
à
moins
de
2,5
heures
d’exercices
modérés
par
semaine
ou
1
heure
d’efforts
vigoureux.
En
France,
32,6%
des
médicaments
vendus
sont
des
médicaments
psychotropes,
c’est
à
dire
pour
le
système
nerveux
(rapport
de
l’Agence
Nationale
de
la
Sécurité
du
Médicament
2012)
et
les
médicaments
pour
le
système
cardiovasculaire
représentent
la
plus
grande
part
du
CA
de
la
vente
de
médicaments
(17,3%).
Je
pense
qu’il
est
aujourd’hui
nécessaire
de
prendre
la
réTlexion
sur
le
stress
professionnel
dans
l’autre
sens,
repartir
de
l’individu
et
mesurer
sa
capacité
à
s’adapter
et
à
faire
face
à
la
situation.
Le
monde
du
travail
étant
de
plus
en
plus
instable
et
de
fait
de
plus
en
plus
compétitif,
la
capacité
d’adaptation
est
une
qualité
professionnelle
clé
aujourd’hui.
Le
but
de
ce
mémoire
est
d’explorer
la
relation
entre
l’activité
physique
et
le
stress.
Le
Professeur
en
neurosciences
D.
Wolpert3
dans
une
conférence
TED
en
juillet
2001,
indiquait
que
la
fonction
essentielle
et
principale
du
cerveau
est
de
créer
du
mouvement,
or
dans
une
société
et
un
monde
professionnel
de
plus
en
plus
confortables,
qui
incitent
à
de
plus
en
plus
de
sédentarité,
on
peut
se
demander
si
nous
ne
sommes
pas
en
train
de
cultiver
un
terrain
idéal
pour
le
développement
du
stress.
Je
pense
que
nous
avons
effectivement
un
travail
de
prévention
des
risques
psychosociaux,
notamment
au
niveau
du
stress,
à
mettre
en
place,
mais
je
pense
également
que
cette
prévention
passe
en
premier
par
un
travail
de
fond
qui
consiste
à
remettre
la
population
active
en
mouvement
grâce
à
une
activité
physique
régulière
de
manière
à
développer
le
niveau
de
condition
physique
de
la
population
et
par
extension,
leur
santé,
leur
vigueur
et
leur
estime
de
soi,
qui
sont
d’importantes
ressources
pour
faire
face
au
stress.
Pour
éviter
toute
confusion
dans
la
lecture
de
ce
mémoire
et
pour
poser
des
bases
solides
pour
ma
recherche,
je
vais
dans
un
premier
temps
déTinir
et
expliquer
le
fonctionnement
du
stress.
Nous
verrons
ensemble
les
différentes
étapes
du
processus
et
3 www.ted.com - Daniel Wolpert, juillet 2011, Edinbourgh - Ecosse.
8. 8
je
terminerai
avec
la
partie
«
adaptation
au
stress
»
qui
me
permettra
d’exposer
les
deux
grandes
théories
d’étude
du
stress.
Dans
un
deuxième
temps,
j’exposerai
mes
deux
hypothèses
de
recherches
ainsi
que
la
méthode
et
les
outils
de
recherches
utilisés.
Je
présenterai
également
une
analyse
des
données
et
les
résultats
obtenus.
Pour
terminer,
je
conclurai
avec
ce
que
mon
étude
a
pu
apporter
et
je
ferai
une
transcription
pour
le
monde
professionnel,
notamment
au
niveau
des
politiques
de
développement
des
ressources
humaines
en
rapport
avec
le
stress
dans
les
entreprises.
9. 9
1.
LE
STRESS.
1.1
Origine:
Les
stresseurs.
J’ai
repris
ci-‐dessous
le
schéma
du
processus
du
stress
humain
(Fig.1.1)
du
livre
de
G.S.
Everly
et
J.M.
Lating4
pour
donner
une
vue
d’ensemble
du
phénomène
et
ainsi
expliquer
plus
facilement
son
fonctionnement.
En
partant
de
ce
schéma
nous
allons
voir
la
chronologie
des
différents
phénomènes
et
les
expliquer.
Le
point
de
départ
dans
la
déTinition
du
stress
est
de
comprendre
que
le
stress
est
une
réponse
ou
une
réaction
à
un
ou
des
stimuli,
c’est
la
raison
pour
laquelle
vous
trouverez
parfois
dans
le
texte
l’expression
«
réponse
stress
»
quand
nous
aurons
le
besoin
d’être
précis.
Le
stimulus
qui
initie
une
réponse
stress
chez
une
personne
s’appelle
le
«
stresseur
».
Celui-‐ci
est
indépendant
de
la
personne
et
n’est
identiTié
comme
stresseur
que
s’il
provoque
une
réponse
stress.
Il
existe
deux
familles
de
stresseurs
4 A
Clinical
Guide
to
the
Treatment
of
the
Human
Stress
Response,
New
York,
Springer,
2013
page
46
10. 10
(Girdano,
Dusek
&
Everly,
2009)
:
les
stresseurs
psychosociaux
et
les
stresseurs
biogéniques.
Les
stresseurs
psychosociaux
sont
des
évènements
environnementaux
réels
ou
imaginaires
qui
déclenchent
une
réponse
stress.
Ce
n’est
pas
l’événement
qui
déclenche
le
stress
mais
le
processus
d’évaluation
cognitive
et
d’intégration
émotionnelle
de
l’individu
(Fig.1.1),
c’est
à
dire
l’interprétation
et
le
sens
donnés
à
l’événement
par
la
personne
concernée
(Elis,
1973
;
Lazarus,
1966,
1991,
1999
;
Lazarus
&
Folkman,
1984).
Selye
en
1947
avait
déjà
remarqué,
lors
de
ses
recherches,
que
ce
n’était
pas
la
situation
qui
comptait
mais
comment
l’individu
la
percevait
et
le
sens
qu’il
lui
donnait.
Ce
constat
est
mis
en
lumière
par
une
citation
du
philosophe
Grec
Epictète
:
«
Ce
qui
trouble
les
hommes,
ce
ne
sont
pas
les
choses,
ce
sont
les
jugements
qu’ils
portent
sur
les
choses
».
Ainsi,
d’une
personne
à
une
autre,
une
même
situation
sera
perçue
comme
un
stresseur
ou
non.
L’expérience,
la
compétence,
l’environnement,
mais
aussi
la
personnalité
(
Cohen
&
Willis,
1985),
l’âge
ou
le
sexe
sont
autant
de
facteurs
qui
participeront
à
l’interprétation
cognitive
d’une
situation
et
donc
dans
l’identiTication
du
stresseur
et
du
degré
de
stress
provoqué.
Selon
la
théorie
de
l’interprétation
individuelle
de
Lazarus
et
Folkman
(1984),
les
stresseurs
vont
de
situations
irritantes
jusqu’à
des
évènements
catastrophiques,
toutefois
elles
ne
déclenchent
du
stress
qu’à
partir
du
moment
où
l’individu
les
analyse
comme
dépassant
ses
ressources
et
ses
capacités
d’adaptation.
Les
stresseurs
psychosociaux
peuvent
être
divisés
en
deux
catégories.
La
première
catégorie
regroupe
les
petits
événements
de
la
vie
qui
ont
un
effet
cumulatif
comme
être
en
retard,
casser
ses
lunettes
ou
tomber
en
panne
de
voiture.
Ils
sont
appelés
«
micro-‐
évènements
»
(Coddington,
1972
;
Holmes
&
Rahe,
1967).
La
seconde
catégorie
de
stresseurs,
appelée
«
macro-‐évènements
»,
regroupe
tous
les
évènements
majeurs
de
la
vie
qui
génèrent
du
stress
comme
les
accidents,
les
problèmes
de
santé
et
dans
certaines
mesures,
les
tracas
de
la
vie
professionnelle
(
Derogatis,
1987
;
Dohrenwend,
Krasnoff,
Ashkenasy,
1978).
Il
est
à
noter
que
la
plupart
des
stresseurs
sont
d’origine
psychosociale.
Les
stresseurs
biogéniques,
provoquent
de
part
leur
nature
ou
leur
composition
chimique,
des
réponses
physiologiques
directes.
On
déTinit
généralement
ces
effets
de
sympathomimétiques
car
ils
produisent
des
réactions
similaires
à
celles
provoquées
par
le
système
nerveux
sympathique,
à
savoir
généralement
une
excitation
due
à
la
11. 11
libération
de
noradrénaline.
Dans
le
processus
du
stress,
les
stresseurs
biogéniques
agissent
directement
sur
les
mécanismes
de
déclenchement
neurologiques
(Fig.1.1),
les
étapes
d’évaluation
cognitive
et
d’intégration
émotionnelle
ne
jouent
aucun
rôle
ici.
On
retrouve
dans
cette
famille
de
stresseurs
des
produits
comme
la
caféine,
les
amphétamines,
le
ginseng,
la
nicotine,
etc.
Les
températures
extrêmes
ou
l’activité
physique
provoquent
également
des
effets
sympathomimétiques
et
peuvent
de
ce
fait
Tigurer
dans
les
deux
familles
de
stresseurs.
Par
exemple,
lire
sur
le
thermomètre
qu’il
fait
-‐10°C
dehors
avant
de
sortir
se
promener
va
déclencher
une
réaction
stress
chez
certaines
personnes
avant
même
qu’elles
ne
soient
confrontées
à
cette
température.
L’information
donnée
par
le
thermomètre,
sera
ou
non,
un
stresseur
psychosocial
suivant
l’expérience
de
la
personne,
c’est
à
dire
si
elle
est
habituée
à
ce
genre
de
température
ou
si
elle
a
des
souvenirs
positifs,
négatifs
ou
sans
conséquence
du
froid.
En
revanche
une
fois
exposé
à
la
température
de
-‐10°C,
tout
le
monde
déclenche
une
réaction
stress
qui
va
permettre
à
l’organisme
de
s’adapter
et
se
protéger
du
froid.
1.2
Evaluation
cognitive
-
Intégration
émotionnelle.
Comme
nous
l’avons
dit
précédemment,
la
plupart
des
stresseurs
sont
d’origine
psychosociale
d’où
le
rôle
prépondérant
de
l’évaluation
cognitive
et
l’intégration
émotionnelle,
les
étapes
2
et
3
dans
le
processus
du
stress
humain
(Tig.1.1).
L’évaluation
cognitive
renvoie
au
processus
d’interprétation
cognitif
qui
est
tout
simplement
la
manière
dont
on
perçoit
le
monde
au
fur
et
à
mesure
que
nous
le
découvrons.
Cette
étape
renvoie
à
l’expérience,
aux
connaissances
et
aux
savoir-‐faire
de
l’individu.
L’intégration
émotionnelle
est
la
mise
en
relief
et
en
couleur
de
l’analyse
grâce
aux
émotions
provoquées
pendant
l’interprétation
cognitive.
C’est
la
combinaison
cognitive
-‐
affective
qui
détermine
comment
le
stresseur
sera
perçu
et
de
fait,
si
le
stimulus
psychosocial
est
ou
non
un
stresseur.
Le
résultat
de
ce
processus
perceptif
est
personnel
et
affecté
par
les
prédispositions
biologiques,
les
caractéristiques
de
personnalité,
l’expérience
et
les
ressources
d’adaptation
disponibles
d’un
individu.
Plus
l’évaluation
conTirmera
que
le
stimulus
environnemental
est
dans
la
zone
de
confort
ou
de
maîtrise
12. 12
de
la
personne
moins
elle
aura
de
chances
de
déclencher
des
émotions
de
type
peur
ou
angoisse
et
moins
nous
aurons
de
chances
de
voir
apparaître
du
stress.
La
Tigure
1.1
montre
une
réciprocité
entre
l’évaluation
cognitive
et
l’intégration
émotionnelle
car
chacune
de
ces
étapes
inTlue
sur
l’autre.
De
nombreuses
études
conTirment
que
l’évaluation
cognitive
est
le
pilote
du
duo
et
que
c’est
la
cognition
qui
détermine
l’affect
(Gelhorn
&
LooTbourrow,
1963
;
Arnold,
1970,
1984
;
Lazarus,
1982,
1991
;
Meichenbaum,
1985).
Comme
indiqué
dans
la
Tigure
1.1
c’est
donc
l’évaluation
cognitive
qui
entrera
en
jeu
en
premier
dans
l’analyse
du
stimulus
environnemental,
un
élément
qui
apporte
un
argument
de
choix
aux
projets
de
management
du
stress
et
surtout
de
formation
au
stress,
car
on
perçoit
instantanément
l’importance
de
l’expérience
et
des
compétences
de
l’individu
pour
modérer
sa
vulnérabilité
face
aux
diverses
sollicitations
de
l’environnement.
On
peut
facilement
imaginer
l’avantage
cognitif
que
possède
l’adulte,
qui
durant
son
enfance
a
connu
le
sport
en
compétition
ou
les
représentations
de
musique
par
exemple.
Soumis
très
tôt
aux
exigences
de
travail,
de
performance,
de
compétition
et
de
dépassement
de
soi,
l’enfant
va
développer
son
bagage
cognitif
et
affectif.
Le
principe
de
réciprocité
entre
l’évaluation
cognitive
et
l’intégration
émotionnelle
est
important
à
comprendre
car
les
variations
émotionnelles
induites
par
le
processus
cognitif
vont
avoir
un
impact
déterminant
sur
ce
dernier.
En
effet,
tant
que
le
stimulus
mobilise
peu
le
processus
cognitif,
l’affect
ne
sera
pas
déterminant
et
l’individu
n’en
distinguera
qu’une
impression
de
confort
ou
de
routine,
voire
d’ennui.
Dès
que
le
stimulus
sera
en
mesure
de
devenir
un
stresseur,
en
faisant
abstraction
à
ce
stade
de
la
qualité
du
stress
(bon
ou
mauvais),
l’intégration
émotionnelle
aura
une
incidence
directe
sur
l’évaluation
cognitive,
qui,
selon
les
émotions
intégrées
pourra
renforcer,
perturber
et
même
paralyser
le
processus
cognitif.
L’exemple
le
plus
fréquent
est
celui
du
sentiment
de
peur
qui
a
tendance
à
bloquer
le
processus
cognitif,
mais
il
existe
son
opposé,
le
sentiment
de
déTi
qui
aura
tendance
à
augmenter
l’intensité
du
processus.
Ce
qui
est
important
de
retenir,
c’est
qu’il
s’agit
d’une
boucle
sans
Tin
qui
s’auto-alimente.
Si
le
processus
cognitif
bloque
:
on
observera
une
intégration
d’émotions
de
type
angoisse
qui
viendront
renforcer
le
blocage
cognitif
qui
viendra
à
son
tour
renforcer
l’angoisse
et
ainsi
de
suite.
Il
en
va
de
même
dans
le
sens
positif.
L’étape
cognitive
-‐
affective
du
processus
de
stress
est
la
phase
causale
critique
dans
la
plupart
des
situations
de
stress.
13. 13
1.3
Déclenchement
neurologique
–
Réponse
stress
–
Organe
cible.
Suite
aux
processus
d’évaluation
cognitive
et
d’intégration
émotionnelle
survient
toute
une
série
de
mécanismes
physiologiques
sur
lesquels
l’individu
n’aura
plus
d’emprise.
A
ce
stade
le
stimulus
est
identiTié
comme
stresseur,
le
fait
qu’il
soit
psychosocial
ou
biogénique
n’a
plus
d’importance,
le
corps
est
en
train
de
réagir.
Le
stress
est
une
réaction
physiologique
qui
sert
de
médiateur
entre
le
stresseur
(source
externe)
et
l’organe
cible
(interne).
Par
exemple,
pour
une
personne
allergique
aux
piqûres
de
guêpe,
le
stresseur
sera
une
guêpe,
un
des
organes
cible
est
le
cœur
et
l’effet
sera
l’accélération
du
rythme
cardiaque.
La
réponse
stress
est
l’ensemble
des
mécanismes
physiologiques
qui
vont
provoquer
l’accélération
du
cœur
à
la
vue
de
l’insecte.
La
réaction
physiologique
permet
d’observer
le
lien
entre
le
stresseur
et
l’organe
cible,
il
va
s’exprimer
par
une
multitude
de
mécanismes
physiologiques
(Cannon,
1914
;
Gobout,
2006
;
Guenewald
&
Kemeney,
2007)
qu’on
répartit
en
3
catégories
:
neurologique,
neuroendocrinien
et
endocrinien.
Ces
mécanismes
aboutissent
à
l’excitation
des
organes
cibles.
Pour
comprendre
cette
partie
du
processus
du
stress
humain,
il
faut
savoir
que
le
corps
est
soumis
à
deux
systèmes
de
contrôle
:
le
système
nerveux
(neurologique)
et
le
système
hormonal
(endocrinien).
Le
système
nerveux
est
le
point
central
de
la
réponse
stress.
Composé
de
nerfs
(neurones
et
synapses),
de
récepteurs
et
d’unités
motrices,
la
communication
se
fait
par
impulsions
électriques
(dans
les
nerfs)
et
diffusion
chimique
(acétylcholine
au
niveau
des
plaques
motrices),
ce
qui
le
rend
extrêmement
sensible
et
réactif
en
situation
de
stress.
Le
système
nerveux
se
divise
en
deux
systèmes
principaux
:
le
système
nerveux
central
(SNC)
et
le
système
nerveux
périphérique
(SNP).
La
Tigure
1.25
nous
donne
un
aperçu
de
cette
organisation.
Le
SNC
est
composé
du
cerveau
et
de
la
moelle
épinière,
la
fonction
du
cerveau
est
généralement
connue,
par
contre
celle
de
la
moelle
épinière
reste
en
général
vague.
On
retiendra
simplement
que
le
cerveau
est
constitué
de
cinq
lobes,
qu’il
est
le
siège
de
5 Physiologie
du
sport
et
de
l’exercice,
3ème
édition,
De
Boeck
University,
Bruxelles,
2006
-‐
page
51.
14. 14
l’intellect,
des
fonctions
cognitives,
des
émotions,
des
cinq
sens
et
qu’il
gère
le
système
nerveux
périphérique,
les
mécanismes
neuro
endocriniens
et
endocriniens.
La
moelle
épinière
contient
plusieurs
millions
de
Tibres
nerveuses
et
se
trouve
être
le
principal
conducteur
de
l’inTlux
nerveux.
Outre
la
conduction
des
inTlux
nerveux
afférents
(en
direction
du
cerveau)
ou
efférents
(en
direction
des
récepteurs
nerveux),
ses
tâches
principales
consistent
à
exécuter
des
modèles
simples
de
posture
et
de
motricité
qui
ne
seront
pas
transmis
au
cerveau
:
les
réTlexes.
Le
SNP
est
composé
d’une
partie
appelée
«
voies
sensitives
»
qui
a
pour
fonction
de
véhiculer
l’information
vers
le
cerveau
et
une
partie
«
voies
motrices
»
qui
distribue
les
informations
en
provenance
du
cerveau
aux
différentes
parties
du
corps.
Les
neurones
sensitifs
innervent
les
vaisseaux
sanguins
et
lymphatiques,
les
organes
internes,
les
organes
des
cinq
sens,
la
peau,
les
muscles
et
les
tendons,
et
diffusent
en
permanence
les
informations
sur
les
modiTications
que
subit
constamment
le
corps
vers
le
SNC.
Les
voies
motrices,
elles,
distribuent
dans
tout
le
corps
les
informations
envoyées
par
le
SNC
après
l’analyse
des
informations
parvenues
par
les
voies
sensitives.
Au
sein
des
voies
motrices
15. 15
on
trouve
un
autre
système
nerveux
très
particulier
qu’on
appelle
le
système
nerveux
autonome
ou
végétatif.
Celui-‐ci
contrôle
tout
le
fonctionnement
interne
et
inconscient
de
notre
corps
et
n’est
pas
soumis
au
contrôle
de
notre
volonté.
Ce
système
nerveux
autonome
est
composé
de
deux
parties
antagonistes
qui
fonctionnent
toujours
ensemble
:
le
système
nerveux
sympathique
et
le
système
nerveux
parasympathique.
Le
tableau
16
ci-‐dessous
résume
les
actions
des
deux
systèmes
nerveux.
Le
système
nerveux
sympathique
est
prédominant
lorsque
notre
organisme
est
en
situation
d’alerte
(ex
:
stress,
exercice
physique),
il
produit
une
massive
décharge
à
travers
tout
le
corps
et
le
prépare
à
l’action.
C’est
notre
système
d’action
et
de
lutte.
Le
système
nerveux
parasympathique
est
exactement
l’inverse,
c’est
notre
système
de
défense
qui
est
surtout
actif
lorsque
nous
sommes
au
calme
ou
au
repos.
Il
joue
un
rôle
majeur
dans
le
maintien
des
conditions
d’homéostasie
du
corps.
Les
deux
systèmes
peuvent
être
vus
comme
l’accélérateur
(sympathique)
et
le
frein
(parasympathique)
sur
une
voiture
avec
le
conducteur
(SNC)
qui
actionne
l’un
ou
l’autre
en
fonction
des
besoins.
Il
est
important
de
retenir
que
le
système
nerveux
autonome
est
particulièrement
sollicité
et
efTicace
dans
le
cadre
des
réponses
stress
aiguës.
L’organisme
subit
en
permanence
des
perturbations
et
des
modiTications
physiologiques
:
température
interne,
débit
d’énergie,
acidité,
déchets
métaboliques
et
bien
d’autres.
Il
est
essentiel
pour
sa
survie
que
le
corps
assure
en
permanence
un
équilibre
interne
sans
quoi
certains
organes
cesseraient
de
fonctionner.
Cet
équilibre
s’appelle
l’homéostasie.
Comme
nous
venons
de
le
voir
le
système
nerveux
joue
un
rôle
essentiel
dans
la
communication
interne
du
corps
mais
il
appartient
à
un
autre
système
d’assurer
le
maintien
de
l’homéostasie
:
le
système
endocrinien.
Chaque
cellule
est
en
relation
avec
le
système
endocrinien
qui
enregistre
l’état
et
les
variations
internes
de
l’organisme.
Il
sécrète
des
hormones
qu’il
libère
dans
le
sang
pour
utiliser
le
réseau
sanguin
comme
moyen
de
communication.
Les
hormones
agissent
comme
des
signaux
chimiques
qui
exercent
un
contrôle
sur
l’activité
des
cellules,
organes
et
tissus
cibles.
Une
particularité
du
système
endocrinien
est
que
la
plupart
des
sécrétions
hormonales
fonctionnent
par
feed-‐back
négatif.
La
sécrétion
d’une
hormone
entraine
des
modiTications
au
sein
des
cellules,
lesquelles
en
retour
inhibent
la
sécrétion
6 Physiologie
du
sport
et
de
l’exercice,
3ème
édition,
De
Boeck
University,
Bruxelles,
2006
-‐
page
142.
16. 16
de
l’hormone.
Dans
le
cadre
de
notre
recherche
il
n’est
pas
utile
d’approfondir
davantage
notre
exposé
du
système
endocrinien,
qui
reviendrait
à
exposer
l’anatomie
du
système
endocrinien
et
passer
en
revue
les
différentes
hormones,
leur
rôle
et
leur
organe
cible.
Ce
domaine
relève
de
la
médecine
ou
de
la
pharmacie
qui
ne
sont
pas
notre
sujet.
Les
systèmes
nerveux
et
endocriniens
travaillent
en
synergie
pour
préserver
l’homéostasie,
les
fonctions
nerveuses
interviennent
immédiatement
avec
des
réponses
brèves
et
localisées
tandis
que
les
actions
du
système
endocrinien
sont
plus
lentes
avec
des
effets
plus
longs
et
généralisés.
Cannon
(1953),
Levi
(1972)
et
Mason
(1968,
1972)
parlent
d’un
mécanisme
neuroendocrinien
de
stress
en
réaction
à
divers
stimuli
psychosociaux
qu’ils
appellent
«
Tight
or
Tly
»
(combattre
ou
fuir).
La
théorie
qu’ils
avancent
est
que
face
à
une
menace
extérieure
l’homme
possède
un
réTlexe
archaïque
de
mise
en
tension
qui
prépare
à
l’action,
d’où
l’expression
«
Tight
or
Tly
».
Il
s’agit
d’un
mécanisme
neuro
endocrinien
qui
excite
les
organes
cibles
en
vuE
d’une
activation
physique
de
défense
ou
d’attaque.
Leurs
recherches
ont
montré
que
cette
réponse
neuro
endocrinienne
pouvait
être
déclenchée
par
diverses
sollicitations
psychologiques
dont
les
stimuli
psychosociaux.
On
observe
les
effets
suivants
sur
une
personne
en
situation
de
«
Tight
or
Tly
»
:
-‐ Augmentation
de
la
pression
artérielle
-‐ Augmentation
du
débit
cardiaque
-‐ Augmentation
du
tonus
musculaire,
notamment
des
muscles
de
posture
-‐ Augmentation
de
la
concentration
d’acides
gras,
triglycérides,
cholestérol
au
niveau
plasmatique
-‐ Réduction
du
Tlux
de
sang
vers
les
reins
et
le
système
gastro-‐intestinal
-‐ Réduction
du
Tlux
de
sang
vers
la
peau
La
réponse
stress
va
déclencher
des
réactions
brusques
au
niveau
des
organes
cibles
et
le
caractère
bénéTique
ou
pathologique
de
la
réponses
stress
sur
ces
organes
va
dépendre
des
ressources
et
des
capacités
d’adaptation
de
la
personne.
17. 17
1.4
Adaptation
:
Une
question
de
ressources.
Nous
avons
identiTié
jusqu’à
présent
trois
étapes
dans
le
processus
du
stress
humain
:
l’évaluation
cognitive,
l’intégration
affective
et
la
réaction
physiologique.
Il
s’agit
maintenant
de
savoir
ce
que
l’individu
va
ou
peut
faire
de
tout
cela,
nous
arrivons
dans
la
troisième
étape
du
processus
qu’on
appelle
en
anglais
«
Coping
».
Everly
et
Lating
(2012)7
déTinissent
le
«
coping
»
comme
étant
«
…
les
actions
et
les
efforts
psychiques
pour
gérer,
maîtriser,
supporter,
réduire
et
tolérer
les
sollicitations
environnementales
et
internes,
ainsi
que
les
conTlits
entre
eux,
qui
épuisent
ou
dépassent
les
ressources
d’un
individu
».
Il
n’existe
pas
de
mot
équivalent
dans
la
langue
française,
la
meilleure
traduction
de
«
coping
»
est
d’associer
le
terme
«
adaptation
»
et
l’expression
«
faire
face
».
A
ce
stade
du
processus
du
stress,
l’individu
va
évaluer
les
ressources
dont
il
dispose
pour
faire
face
au(x)
stresseur(s)
et
à
la
réponse
stress
pour
éviter
une
issue
pathologique.
7 A
Clinical
Guide
to
the
Treatment
of
the
Human
Stress
Response,
New
York,
Springer,
2013 p.489.
18. 18
La
logique
derrière
les
différentes
théories
sur
le
«
coping
»
est
que
les
personnes
avec
les
plus
grandes
ressources
sont
les
plus
aptes
à
les
mobiliser
et
résister
aux
évènements
stressants.
Le
modèle
transactionnel
très
répandu
de
Lazarus
et
Folkman
(1984)
montre
que
lorsqu’un
individu
est
face
à
un
événement
stressant,
celui-‐ci
évalue
la
situation
(première
évaluation)
puis
ses
ressources
pour
y
faire
face
(seconde
évaluation).
Si
l’individu
considère
la
situation
comme
stressante
et
ses
ressources
pour
y
faire
face
insufTisantes,
la
spirale
du
stress
s’enclenche.
Cette
approche
met
en
évidence
l’aspect
individuel
et
personnel
du
stress
et
place
l’individu
et
ses
ressources
physiques
et
cognitives
au
centre
du
problème.
Ainsi,
en
suivant
la
chronologie
de
la
Tigure
1.1
on
peut
constater
que
l’individu
va
mobiliser
deux
types
de
ressources
:
physiologiques
et
psychologiques.
Physiologiques
car
la
réponse
stress
a
activé
le
ou
les
organes
cibles
et
l’organisme
fonctionne
à
haut
régime.
On
observe
une
accélération
de
la
ventilation,
un
accroissement
de
la
tension
musculaire
(notamment
au
niveau
des
muscles
de
la
posture),
sueur,
augmentation
du
rythme
cardiaque,
dilatation
des
vaisseaux
sanguins
et
des
coronaires
cardiaques
et
diffusion
du
glucose
hépatique.
Le
problème
qui
se
pose
est
:
jusqu'à
quelle
intensité
et
pendant
combien
de
temps
l’individu
pourra-‐t-‐il
faire
face
à
la
réponse
stress
sans
que
cela
ne
devienne
pathologique
?
La
ressource
en
question
est
la
capacité
physiologique
de
l’individu
à
faire
face
à
la
demande
déclenchée
par
la
réponse
stress,
ressource
que
l’on
pourrait
simplement
déTinir
comme
étant
son
niveau
de
condition
physique
ou
plus
simplement
encore,
l’état
de
santé
physique
de
l’individu.
Plusieurs
études
dont
celle
de
Cooper,
Gallman
et
Mc
Donald
(1986)
ont
mis
en
avant
qu’une
bonne
condition
physique
était
une
ressource
pour
faire
face
au
stress
et
que
celle-‐ci
avait
un
effet
tampon
sur
la
réaction
stress.
Une
étude
menée
par
Gil
Luria
et
Amram
Torjman
(2008),
sur
386
nouvelles
recrues
de
l’armée
Israélienne,
participant
à
un
test
de
sélection
pour
intégrer
une
unité
spéciale,
a
permis
de
mettre
en
évidence
que
l’accroissement
des
niveaux
de
stress
durant
les
épreuves
de
sélection
(simulation
de
situations
de
défense
militaire),
était
plus
bas
chez
les
recrues
avec
une
meilleure
condition
physique.
Une
personne
avec
une
bonne
condition
physique
verra
ses
variables
physiologiques
évoluer
plus
faiblement
en
situation
de
stress,
son
organisme
sera
plus
apte
à
accepter
les
perturbations
de
l’homéostasie
(équilibre
interne
du
corps)
et
à
rétablir
les
valeurs
d’équilibre.
19. 19
L’étude
menée
par
G.
Luria
et
A.
Torjman
a
également
permis
de
trouver
une
corrélation
entre
les
ressources
psychologiques
des
recrues,
comme
la
personnalité
et
les
habiletés
cognitives,
et
leur
niveau
de
stress.
Dans
leur
étude,
la
ressource
«
personnalité
»
regroupait
les
éléments
d’estime
de
soi,
de
conTiance
en
soi,
de
contrôle
de
l’environnement
et
de
stabilité
émotionnelle.
Les
habiletés
cognitives
sont
des
ressources
qui
regroupent
les
compétences
mentales
qu’on
acquiert
et
qui
facilitent
les
processus
d’évaluation
cognitive
et
d’interprétation
affective.
Elles
permettent
d’optimiser
l’emploi
de
l’énergie
mentale.
La
gestion
du
temps,
la
représentation
mentale
ou
les
techniques
de
résolution
de
problèmes
sont
des
exemples
d’habiletés
cognitives.
Durant
leur
étude,
Luria
et
Torjman
ont
observé
que
les
recrues
avec
un
score
plus
élevé
au
test
de
personnalité
et
au
test
d’habiletés
cognitives,
témoignaient
d’un
niveau
de
stress
moins
élevé
au
début
de
l’étude,
avant
d’être
confrontées
aux
stresseurs
(les
épreuves
de
sélections).
Les
ressources
psychologiques
agissent
au
niveau
cognitif
et
affectif
avec
un
effet
modérateur
sur
le
déclenchement
de
la
réponse
stress
et
par
conséquent
temporisent
l’activation
des
organes
cibles.
Ainsi,
l’impact
physique
du
stress
sera
moins
important.
Il
faut
bien
comprendre
que
l’un
ne
va
pas
sans
l’autre.
Plus
l’organisme
se
fatiguera
physiologiquement,
plus
l’évaluation
cognitive
et
l’intégration
affective
seront
en
alerte.
Plus
l’analyse
de
l’environnement
sera
considérée
comme
stressante
et
plus
l’organisme
sera
activé
et
conduit
vers
la
fatigue
ou
la
rupture.
La
limite
de
la
théorie
de
Lazarus
et
Folkman
est
qu’elle
ramène
le
problème
du
stress
à
l’échelle
de
l’individu
et
à
son
jugement
de
l’environnement,
laissant
peu
de
place
à
une
vision
globale
du
phénomène
de
stress
grandissant
dans
les
pays
industrialisés.
Dans
l’approche
de
Lazarus
et
Folkman
la
notion
de
ressources
est
réduite
aux
aspects
cognitifs,
affectifs
et
physiques
de
l’individu.
C’est
en
se
développant
soi
qu’on
développe
sa
résistance
au
stress.
Une
autre
approche
du
stress,
appelée
en
anglais
COR
(Conservation
Of
Resources)
Theory,
est
devenue
au
cours
des
vingt
dernières
années
l’une
des
deux
principales
théories,
avec
celle
de
Lazarus
et
Folkman,
en
matière
de
stress
et
de
traumatismes
psychologiques.
Cette
théorie
plus
récente
et
plus
globale
de
conservation
des
ressources
(CDR,
traduction
française
de
COR),
développée
par
Hobfoll
&
Freedy
(1984),
reconnait
que
l’identiTication
du
stresseur
repose
sur
l’évaluation
et
l’interprétation
cognitive
de
l’individu,
comme
l’indiquent
Lazarus
et
Folkman.
Toutefois
la
théorie
de
20. 20
CDR
se
démarque
en
identiTiant
objectivement
des
ressources
qu’ont
en
commun
des
personnes
qui
partagent
un
même
environnement
ou
une
même
culture.
La
notion
de
ressources
dans
la
théorie
de
CDR
s’étend
aux
aspects
sociaux,
culturels,
Tinanciers,
professionnels
et
personnels
d’un
individu.
Hobfoll
&
Freedy
ont
adopté
une
approche
du
stress
qui
consiste
à
observer
davantage
l’environnement
de
l’individu
que
l’individu
lui-‐même.
Ils
expliquent
que
le
stress
apparaît
dans
trois
situations
:
lorsque
l’individu
est
menacé
par
une
perte
de
ressources,
face
à
une
perte
de
ressources
et
devant
son
incapacité
à
regagner
ses
ressources
suite
à
leur
utilisation.
La
théorie
de
conservation
des
ressources
repose
sur
les
principes
que
l’homme
est
intrinsèquement
motivé
à
gagner
et
maintenir
les
ressources
auxquelles
il
attribue
de
la
valeur
et
que,
face
à
l’adversité,
il
va
mobiliser
toutes
les
ressources
qu’il
lui
reste
pour
faire
face
aux
déTis
qu’il
rencontre.
La
théorie
CDR
propose
un
schéma
global
des
mécanismes
psychosociaux
du
stress
qui
permet
d’entrevoir
comment
anticiper,
traiter
ou
renforcer
les
phénomènes
de
stress.
Pour
Hobfoll
(2010),
les
situations
de
stress
sont
des
éléments
centraux
de
la
vie
d’une
personne.
Pour
lui,
même
en-‐dehors
des
situations
de
stress,
l’individu
a
conscience
que
de
futurs
déTis
et
situations
de
stress
sont
à
venir,
ce
qui
fait
que
l’homme
est
instinctivement
préparé
physiologiquement,
socialement,
mentalement
et
culturellement
à
affronter
ses
déTis
passés,
présents
et
à
venir.
Contrairement
à
d’autres
théories,
celle
sur
la
CDR
s’intéresse
aux
cycles
de
perte
et
de
gain
de
ressources
et
insiste
sur
le
fait
que
c’est
l’étude
des
deux
qui
permet
de
comprendre
comment
l’individu
réagit
au
stress
et
d’évaluer
sa
capacité
de
résistance.
La
théorie
de
CDR
part
du
principe
initial
que
l’homme
lutte
pour
gagner,
retenir,
favoriser
et
protéger
ce
à
quoi
il
attribue
fondamentalement
de
la
valeur.
Ce
principe
met
en
avant
le
fait
que
l’homme
emploiera
des
ressources
clé
pour
se
réguler,
s’organiser
socialement,
s’intégrer
dans
les
contextes
organisationnels
et
culturels.
L’emploi
du
terme
«lutte»,
suggère
que
lutter
est
non
seulement
la
réponse
naturelle
de
l’homme,
mais
également
la
source
de
la
plupart
de
ses
comportements.
Hobfoll8
précise
que
ce
à
quoi
les
individus
attribuent
fondamentalement
de
la
valeur
est
universel
et
regroupe
les
éléments
comme
la
santé,
le
bien-‐être,
la
paix,
la
famille,
la
préservation
de
soi
et
l’image
de
soi,
même
si
cette
dernière
est
fortement
culturelle.
En
résumé,
même
si
la
psychologie
met
l’accent
sur
les
différences
entre
chaque
individu,
dans
l’ensemble,
les
8 Conservation
of
Resources
Theory:
Its
Implication
for
Stress,
Health,
and
Resilience,
The
Oxford
Handbook
of
Stress,
Health,
and
Coping,
Oxford
University
Press,
USA,
30
Novembre
2010,
Chapitre
7,
p128.
21. 21
comportements
sont
prévisibles
selon
la
biologie
de
l’individu,
le
contexte
dans
lequel
il
se
trouve
et
les
rôles
qui
existent
dans
son
contexte
culturel.
La
théorie
de
CDR
propose
plusieurs
principes
clé
soutenus
par
de
nombreuses
études
au
cours
des
25
dernières
années
(Hobfoll,
1988,
1989,
1998,
2001;
Hobfoll
&
Lily,
1993).
Le
premier
principe
clé
est
que
la
perte
de
ressources
est
plus
saillante
que
le
gain
de
ressources.
On
entend
par
ressource
ce
qui
est
d’ordre
matériel
(voiture,
maison...),
social
(emploi,
situation
de
famille...)
et
personnel
(revenus,
connaissances,
compétences...).
Par
exemple
la
peur
de
perdre
son
travail
sera
davantage
génératrice
de
stress
que
le
déTi
ou
l’adversité
rencontrés
pour
accéder
à
un
poste
supérieur.
La
perte
de
ressources
sera
visible,
mesurable
et
affectera
directement
et
instantanément
la
vie
de
la
personne.
A
contrario,
le
poste
supérieur
synonyme
d’un
gain
de
ressources
sera
source
de
nouvelles
perspectives
ou
d’une
plus
grande
sécurité
mais
sera
de
fait
plus
progressif
et
moins
direct.
Ce
principe
de
la
théorie
de
CDR
met
en
évidence
que
la
résistance
au
stress
d’un
individu
s’appuie
sur
ses
ressources
objectives
déterminées
par
la
nature
de
la
perte.
Dans
notre
exemple
de
perte
d’emploi,
un
individu
témoignera
d’une
résistance
au
stress
à
la
hauteur
des
ressources
dont
il
dispose
pour
retrouver
un
poste
(réseau
professionnel,
compétences...)
et
de
ses
économies
pour
faire
face
à
la
période
potentielle
de
perte
de
revenus.
En
résumé,
d’après
la
théorie
de
CDR
les
situations
de
perte
de
ressources
étant
davantage
vecteurs
de
stress,
la
résistance
au
stress
d’un
individu
se
mesure
aux
ressources
dont
il
dispose
pour
faire
directement
face
à
la
perte.
Hobfoll
met
en
avant
le
fait
que
les
solutions
de
résistance
au
stress
doivent
avant
tout
être
des
solutions
qui
permettent
de
compenser
la
perte
de
ressources.
Les
techniques
de
lâcher
prise,
de
psychologie
positive
ou
de
gestion
du
stress
ont
très
peu
de
portée
dans
la
vie
réelle
tant
que
la
perte
de
ressources
en
elle
même
n’a
pas
été
régulée.
Le
second
principe
clé
de
la
théorie
de
CDR
est
que
l’homme
doit
investir
des
ressources
pour
se
prémunir
contre
la
perte
de
ressources,
pour
récupérer
de
ses
pertes
et
pour
gagner
des
ressources.
Ce
principe
met
en
avant
le
côté
pro-‐actif
que
l’individu
doit
adopter
face
à
la
vie,
le
stress
et
ses
ressources.
En
clair,
«on
a
rien
sans
rien»,
c’est
en
s’impliquant
et
en
mettant
de
l’énergie
que
l’on
développe
et
capitalise
ses
ressources.
Ce
n’est
pas
simplement
la
famille
qui
élève
ses
enfants
mais
tout
le
tissu
social
autour
:
école,
associations
sportives
ou
culturelles,
amis,
etc.
Les
efforts
et
le
temps
investi
à
22. 22
tisser
son
réseau
social,
choisir
son
lieu
de
vie,
entretenir
sa
santé
ou
encore
développer
ses
connaissances
sont
des
moyens
d’augmenter
ses
ressources
et
donc
de
renforcer
sa
résistance
au
stress.
Cependant
ce
principe
d’investissement
des
ressources
met
en
lumière
l’inégalité
et
le
déterminisme
social
qui
existent
entre
les
personnes
face
à
la
perte
et
au
gain
de
ressources.
L’idée
de
fond
de
ce
principe
est
que
plus
on
dispose
de
ressources,
moins
on
est
vulnérable
face
à
la
perte
de
ressources
et
plus
on
est
capable
d’en
gagner.
Aux
Etats
Unis
par
exemple,
plus
de
80%
des
richesses
se
transmettent
par
héritage
si
on
prend
en
compte
les
transferts
de
son
vivant,
et
une
grande
partie
du
restant
est
lié
au
capital
culturel
(Kalmijn
&
Kraaykamp,
1996).
Gallo
et
Mathew
(2003)
mettent
en
évidence
une
corrélation
entre
le
niveau
de
ressources
d’une
personne
et
sa
classe
sociale.
Les
classes
sociales
plus
défavorisées
bénéTiciant
de
moins
de
ressources
pour
lutter
contre
le
stress,
rencontrent
plus
de
situations
de
stress
et
seront
moins
enclines
à
gagner
des
ressources.
Ainsi,
selon
son
capital
de
ressources
initiales,
l’investissement
et
l’énergie
consacrés
à
développer
ses
ressources
ne
seront
pas
les
mêmes.
On
voit
bien
dans
ce
principe
que
la
résistance
au
stress
d’un
individu
dépendra
de
sa
capacité
à
s’engager
dans
le
gain
de
ressources
en
fonction
de
ses
ressources
de
départ.
Le
troisième
principe
clé
de
la
théorie
de
CDR
peut
paraître
paradoxal
car
il
explique
que
,
bien
que
la
perte
de
ressources
soit
plus
saillante
que
le
gain,
l’effet
de
gain
est
plus
visible
et
effectif
dans
des
circonstances
de
pertes
de
ressources.
Dit
autrement,
c’est
sous
stress
que
l’on
construit
sa
résistance
au
stress,
que
l’on
identiTie
et
évalue
le
mieux
ses
ressources
et
ses
gains
en
ressources.
Ce
principe
met
en
lumière
une
des
qualités
fondamentales
nécessaires
à
la
survie
des
espèces
:
l’adaptation.
Or
les
phénomènes
d'adaptation
ne
se
produisent
que
face
à
des
difTicultés.
L’entraînement
sportif
consiste
à
stratégiquement
faire
perdre
certaines
ressources
aux
athlètes
pour
qu’ils
réagissent
et
se
reconstruisent
plus
forts,
l’enseignement
scolaire
consiste
à
pédagogiquement
tester
les
ressources
intellectuelles
des
élèves
par
des
situations
à
résolution
de
problèmes
pour
leur
permettre
de
gagner
en
connaissances
et
en
compétences.
L’autre
explication
apportée
par
Hobfoll
sur
ce
principe,
est
liée
au
principe
d’engagement.
En
situation
de
perte
de
ressources,
l’individu
va
devoir
mobiliser
son
attention
et
ses
ressources
restantes
pour
renverser
la
tendance.
Ainsi,
la
moindre
situation
ou
élément
de
gain
sera
perceptible,
et,
ce
qui
en
temps
normal
serait
passé
inaperçu
ou
considéré
comme
normal
peut
rapidement
devenir
une
ligne
de
vie.
23. 23
Ce
qui
nous
intéresse
dans
la
théorie
de
CDR
est
qu’elle
évalue
le
niveau
de
gain
et
de
perte
de
ressources
pour
estimer
le
niveau
de
détresse
psychologique
et
de
pathologie
liées
au
stress.
L’évaluation
se
fait
à
partir
d’une
liste
de
74
éléments
qui
constituent
des
ressources
considérées
comme
importantes
et
partagées
par
tous.
Lors
de
la
lecture
de
cette
liste
les
personnes
doivent
évaluer
la
perte,
la
menace
de
perte
ou
le
gain
pour
chacun
de
ces
éléments
au
cours
des
six
derniers
mois.
Cette
liste
a
été
établie
à
partir
d’une
étude
sur
différents
groupes
témoins
(Hobfoll
&
Lily,
1993).
On
retrouve
dans
cette
liste
les
ressources9
concernées
par
mon
étude
:
endurance,
vigueur,
santé,
sommeil
et
surtout
treize
éléments
faisant
référence
à
l’estime
de
soi.
L’estime
de
soi
semble
être
un
élément
important
dans
la
gestion
du
stress,
W.M.
Ensel
et
Nan
Lin
(2004)
dans
leur
étude
sur
la
condition
physique
et
le
fonctionnement
du
stress,
trouvent
une
corrélation
importante
(0,724)
entre
l’estime
de
soi
et
la
dépression.
Ce
qui
me
semble
important
dans
l’estime
de
soi,
au-‐delà
d’être
une
ressource
pour
faire
face
au
stress,
ce
sont
les
éléments
qui
permettent
de
construire
l’estime
de
soi
pour
en
faire
une
ressource
face
au
stress.
Dans
mon
étude
je
m’attacherai
à
regarder
les
relations
qui
existent
entre
la
santé,
la
vigueur,
l’activité
physique
et
l’estime
de
soi.
W.M.
Ensel
et
Nan
Lin
(2004)
indiquaient
dans
leur
conclusion
que
l’exercice
physique,
en
plus
d’être
à
la
source
du
développement
de
la
condition
physique,
contribuait
à
la
construction
de
la
valeur
personnelle
et
de
l’estime
de
soi.
Ils
avaient
trouvé
dans
leur
étude
que
l’activité
physique
contribuait
à
la
santé
et
au
bien-‐être
physique
des
personnes
mais
en
même
temps
semblait
avoir
un
potentiel
à
aider
indirectement
les
personnes
à
faire
face
au
stress
grâce
à
un
gain
de
ressources
psychologiques,
notamment
l’estime
de
soi.
Quand
on
étudie
les
ressources
et
les
moyens
de
faire
face
au
stress
on
trouve
quelques
études
portant
sur
la
relation
entre
l’activité
physique
et
la
résistance
au
stress.
Tout
d’abord
on
observe
que
l’activité
physique
aurait
un
effet
tampon
sur
la
réponse
stress,
c’est
à
dire
sur
les
réactions
physiologiques
provoquées
par
le
stresseur.
Une
étude
menée
sur
des
policiers
Suisses
et
le
personnel
des
urgences
(M.
Gerber,
M.
Kellmann,
T.
Hartmann,
U.
Pûhse,
2010)
a
permis
de
mettre
en
évidence
que
l’activité
physique
régulière
et
d’intensité
moyenne
avait
un
effet
tampon
sur
la
réponse
stress.
Les
sujets
qui
pratiquaient
une
activité
physique
et
de
moyenne
intensité
reportaient
moins
de
9 Conservation
of
Resources
Theory:
Its
Implication
for
Stress,
Health,
and
Resilience,
The
Oxford
Handbook
of
Stress,
Health,
and
Coping,
Oxford
University
Press,
USA,
30
Novembre
2010,
Chapitre
7, p.145 - 147.
24. 24
symptômes
physiques
et
psychologiques
liés
au
stress.
Ce
qui
était
d’autant
plus
intéressant
dans
cette
étude,
c’était
l’importance
de
l’activité
physique
au-‐delà
de
la
condition
physique.
Leur
étude
démontrait
que
l’activité
physique
avait
un
effet
tampon
sur
le
stress
plus
important
que
celui
d’être
en
bonne
condition
physique.
Ce
qui
nous
ramène
à
notre
chapitre
sur
la
réponse
stress
et
le
réTlexe
de
«Tight
or
Tly».
L’effet
tampon
de
l’activité
physique
se
justiTie
par
trois
arguments.
Tout
d’abord
les
efforts
de
longue
durée
de
type
aérobie
ont
pour
effet
de
réduire
l’amplitude
de
l’excitation
physiologique
(fréquence
cardiaque,
tension
musculaire,
transpiration...)
induite
par
la
réponse
stress.
L’entraînement
en
endurance
renforce
le
pouvoir
du
système
nerveux
parasympathique
qui
a
un
effet
modérateur
sur
l’organisme.
Ensuite
l’activité
physique
va
permettre
de
décharger
l'énergie
et
les
tensions
provoquées
par
la
réponse
stress.
L’activité
musculaire
va
permettre
au
corps
d’aller
au
bout
de
sa
mise
en
éveil
et
par
exemple
consommer
les
acides
gras
libérés
au
niveau
sanguin
et
éviter
à
long
terme
des
problèmes
coronariens.
Pour
terminer,
que
ce
soit
pendant
ou
après
une
situation
de
stress,
l’activité
physique
permet
d’aboutir
à
un
état
de
relaxation
lié
à
la
fatigue
induite
par
cette
dernière.
C’est
par
cet
état
de
relaxation
que
le
corps
va
récupérer.
Une
étude
menée
par
de
Vries
et
Adam
(1972)
montre
qu’une
activité
physique
de
quinze
minutes
à
une
intensité
de
cent
battements
cardiaques
par
minute
permettait
un
relâchement
musculaire
plus
important
qu’avec
des
médicaments
tranquillisants.
K.J.
Lovelace
et
al
(2007)
ont
publié
dans
la
Human
Resource
Management
Review
un
article
sur
le
stress
professionnel
et
le
développement
du
leadership.
Un
des
arguments
développé
dans
leur
article
était
la
nécessité
de
développer
et
entretenir
une
bonne
condition
physique
car
c’est
une
clé
essentielle
du
leadership
dans
les
métiers
à
fortes
sollicitations.
Les
leaders
et
managers
sont
soumis
à
de
fortes
contraintes
et
rythmes
professionnels,
avoir
une
bonne
condition
physique
est
très
important
pour
pouvoir
récupérer
et
se
régénérer
physiquement
et
psychologiquement.
Ils
ont
pu
observer
que
des
leaders
physiquement
en
forme
et
vigoureux
étaient
plus
endurants,
résistants
et
concentrés
dans
leurs
projets.
25. 25
1. SUJET
DE
RECHERCHE
:
ACTIVITE
PHYSIQUE
ET
STRESS.
2.1
Hypothèses
et
méthodes
de
recherche
Au
regard
des
différentes
recherches
effectuées
sur
le
stress,
la
condition
physique
et
l’activité
physique
et
devant
la
faible
documentation
en
français,
j’ai
voulu
étudier
les
effets
de
l’activité
physique
en
tant
que
ressource
face
au
stress
dans
le
cadre
culturel
français.
Comme
le
suggère
Hobfoll
dans
sa
théorie
de
CDR,
il
est
important
d’étudier
l’individu
dans
son
environnement
pour
identiTier
les
situations
de
pertes,
de
menaces
de
pertes
ou
de
gains
de
ressources.
La
majorité
des
recherches
sur
le
stress
ayant
été
effectuées
aux
U.S.
on
peut
s’attendre
à
des
différences
dans
un
autre
contexte
culturel.
Ayant
accès
à
plus
de
4000
personnes
grâce
aux
clubs
de
Titness
que
je
possède
et
disposant
de
personnel
qualiTié
pour
mettre
sur
pied
des
tests
de
condition
physique,
j’ai
décidé
de
conduire
une
étude
quantitative
sur
l’activité
physique
et
l’adaptation
au
stress.
La
Tigure
ci-‐dessous
donne
un
aperçu
de
mon
raisonnement
et
du
chemin
d’étude
de
mon
enquête.
26. 26
Hypothèse
1:
L’activité
physique
est
un
moyen
de
faire
face
au
stress
(Coping).
Pour
répondre
à
cette
hypothèse
j’ai
abordé
la
question
de
deux
manières.
Tout
d’abord
j’ai
voulu
savoir
dans
quelle
mesure
les
participants
à
l’enquête
trouvaient
le
sport
utile
quand
il
leur
arrivait
d’être
frustrés,
tendus
ou
stressés
au
travail.
J’ai
intégré
des
questions
sur
l’inTluence
de
la
pratique
du
sport
par
rapport
à
des
situations
de
ressenti
de
stress
au
travail.
Les
participants
à
l’enquête
devaient
répondre
selon
une
échelle
de
perception
allant
de
«Fortement
en
désaccord»
à
«tout
à
fait
d’accord».
Cette
première
série
de
questions
me
permettait
de
savoir
si
les
personnes
considéraient
l’activité
physique
comme
un
moyen
de
faire
face
au
stress
(Coping).
Ensuite
pour
établir
l'existence
d’un
lien
direct
entre
l’activité
physique
et
l’adaptation
au
stress,
j’ai
cherché
à
comparer
la
fréquence
d’activité
physique
des
participants
et
leur
niveau
de
stress
perçu
au
travail.
J’ai
demandé
aux
participants
d’indiquer
avec
quelle
fréquence
ils
faisaient
du
sport
par
semaine
ou
par
mois
et
j’ai
intégré
le
questionnaire
de
l'échelle
de
stress
perçu
de
Sheldon
Cohen.
J’ai
choisi
d’utiliser
l'échelle
de
perception
du
stress
(EPS)
de
Sheldon
Cohen
(1983)
car
c’est
l’outil
psychologique
d’évaluation
du
stress
perçu
le
plus
répandu.
Ce
questionnaire
permet
d’évaluer
dans
quelle
mesure
les
situations
de
la
vie
d’une
personne
lui
apparaissent
comme
stressantes.
Les
questions
sont
étudiées
pour
mettre
en
évidence
à
quel
point
les
sujets
trouvent
leur
vie
imprévisible,
incontrôlable
et
surchargée.
L’EPS
a
été
étudiée
pour
être
utilisée
à
grande
échelle
et
par
un
public
avec
un
niveau
d’étude
secondaire.
Les
questions
sont
simples
à
comprendre
et
font
référence
à
des
pensées,
des
sentiments
et
des
sensations
que
les
personnes
ont
pu
avoir
au
cours
du
dernier
mois.
Chaque
personne
répond
en
indiquant
la
fréquence
avec
laquelle
elle
a
ressenti
telle
ou
telle
sensation.
En
croisant
le
score
EPS
des
participants
avec
leur
fréquence
d’activité
physique
je
pourrai
déterminer
s’il
existe
une
corrélation
entre
la
pratique
sportive
et
le
niveau
de
stress
des
pratiquants.
Hypothèse
2
:
L’activité
physique
est
un
moyen
d’adaptation
au
stress
professionnel
car
elle
permet
de
développer
les
ressources
de
condition
physique,
de
santé,
de
vigueur
et
d’estime
de
soi.
27. 27
Cette
deuxième
hypothèse
avance
l’idée
que
l’activité
physique
joue
un
rôle
dans
le
gain
de
ressources
pour
s’adapter
et
faire
face
au
stress.
J’ai
choisi
d’étudier
les
ressources
comme
la
condition
physique,
la
santé,
la
vigueur
et
l’estime
de
soi
en
rapport
avec
le
niveau
de
stress
perçu
des
personnes
(évalué
pour
l’hypothèse
1)
et
leur
fréquence
d’activité
physique.
Le
choix
de
ces
ressources
est
lié
au
fait
qu’elles
interagissent
entre-‐
elles.
La
première
(condition
physique)
est
objectivement
mesurable
et
les
trois
autres
sont
évaluables
à
la
perception
des
individus.
Au
regard
de
la
théorie
de
CDR
et
de
la
théorie
transactionnelle
sur
le
stress
de
Lazarus
et
Folkman,
mon
intuition
me
fait
penser
que
les
ressources
subjectives
et
identiTiées
dans
la
liste
des
74
ressources
comme
la
santé,
la
vigueur
et
l’estime
de
soi
risquent
d’être
plus
parlantes
en
terme
de
ressources
pour
les
participants
à
l’enquête
et
risquent
d’être
en
plus
étroite
corrélation
avec
leur
niveau
de
stress
perçu.
Cependant
je
pense
qu’il
est
essentiel
d’avoir
une
mesure
objective
de
la
condition
physique
pour
tenter
de
distinguer
une
ressource
tangible
liée
à
l’activité
physique
pour
avoir
un
élément
de
contrôle
sur
la
perception
subjective
des
participants
à
l’étude.
Il
semble
logique
qu’une
personne
en
bonne
condition
physique
ait
des
ressources
physiologiques
plus
importantes
pour
faire
face
à
la
réponse
stress
et
par
conséquent
soit
plus
résistante
au
stress
qu’une
personne
avec
une
mauvaise
condition
physique.
Mes
recherches
ne
m’ont
pas
permis
de
trouver
une
étude
faite
sur
la
population
active
avec
au
préalable
une
évaluation
de
terrain
de
leur
condition
physique.
On
trouve
plusieurs
études
conduites
sur
des
militaires
avec
des
tests
physiques
réels
ou
des
études
sur
des
populations
actives
avec
une
auto-‐évaluation
subjective
de
leur
condition
physique.
Or
le
cadre
militaire
est
un
cadre
exceptionnel
très
éloigné
de
la
vie
courante,
il
existe
dans
la
plupart
des
cas
une
sélection
par
des
tests
physiques
à
l’entrée
et
le
milieu
lui-‐même
est
très
orienté
au
niveau
psychosocial.
Ensuite
on
peut
se
poser
la
question
de
la
Tiabilité
des
questionnaires
d’auto-‐évaluation
de
la
condition
physique
qu’on
retrouve
dans
les
études
de
stress
sur
la
population
active.
Une
étude
récente
de
l’INSEP
(1993)
révèle
qu’il
existe
très
peu
de
corrélation
entre
la
perception
d’un
individu
de
sa
condition
physique
et
les
valeurs
mesurées
sur
le
terrain.
Pour
toutes
ces
raisons
j’ai
choisi
de
travailler
sur
une
population
active
dont
je
mesurerai
la
condition
physique
au
préalable
sur
le
terrain
pour
m’assurer
de
l’objectivité
et
la
Tiabilité
des
niveaux
de
condition
physique
des
participants.
28. 28
2.2
Construction
de
l’outil
de
recherche.
Pour
construire
l’évaluation
de
terrain
nous
avons
pris
en
compte
plusieurs
paramètres.
Tout
d’abord
la
pertinence
des
qualités
physiques
à
évaluer.
Mes
études
universitaires
en
STAPS
(Sciences
et
Techniques
des
Activités
Physiques
et
Sportives)
m’ont
appris
que
l’endurance
était
la
qualité
physique
essentielle
et
prioritaire
pour
être
en
bonne
santé
et
pour
développer
une
condition
physique
générale
solide.
Loren
E.
Falkenberg
de
l’Université
de
Calgary
a
publié
dans
«
Academy
of
Management
Review
»
(1987)
un
article
dans
lequel
elle
évoque
le
fait
que
l’exercice
physique
aérobie
(entrainement
en
endurance)
permet
de
réduire
sur
le
long
terme
la
réponse
stress
au
niveau
physiologique10.
Une
étude
de
Brown
(1996)
révèle
qu’une
évaluation
objective
et
Tiable
d’une
bonne
condition
physique
aérobie
(endurance)
a
un
effet
déterminant
sur
la
relation
stress/maladie.
La
Tilière
aérobie
est
la
principale
source
d’énergie
du
corps,
son
bon
fonctionnement
repose
sur
l’efTicacité
des
systèmes
cardio-‐vasculaire,
circulatoire,
ventilatoire,
endocrinien
et
neuro
endocrinien,
ce
qui
en
fait
un
élément
central
à
évaluer
pour
notre
étude
sur
le
stress.
La
souplesse,
notamment
en
fermeture
(capacité
à
rapprocher
le
buste
des
jambes),
est
une
autre
qualité
physique
qu’il
semblait
essentiel
d’évaluer.
Comme
l’indique
Loren
E.
Falkenberg
(1987)
dans
son
article,
la
réponse
stress
provoque
des
tensions
musculaires,
ceux-‐ci
ont
pour
effet
de
provoquer
à
terme
une
raideur
musculaire
qui
conduit
sur
le
long
terme
à
des
dysfonctionnements
musculaires
et
articulaires
pathologiques.
La
position
assise
prolongée
provoque
à
terme
un
raccourcissement
des
ischios
jambiers
si
celle-‐ci
n’est
pas
compensée,
ce
qui
conduit
à
des
pathologies
au
niveau
du
rachis.
Ainsi
une
évaluation
de
la
souplesse
nous
indiquera
la
tension
musculaire
existante
chez
un
individu
et
sa
capacité
à
s’adapter
aux
contraintes
de
l’environnement.
Une
chaise
de
bureau
trop
haute
ou
un
bureau
trop
bas
ne
seront
pas
des
sources
de
stress
chez
un
individu
souple,
de
même
que
de
longs
déplacements
en
voiture
par
exemple.
Ce
qui
est
d’autant
plus
intéressant,
c’est
que
la
souplesse
10 Employee
Fitness
Programs:
Their
Impact
on
the
Employee
and
the
Organization,
The
Academy
of
Management
Review,
Vol.
12,
No.
3
(Jul.,
1987)
p.512.