1. La voix du nord Lomme-Loos
Trois collégiennes de Debeyre se hissent en
finale du concours national Science Factor
À la différence des émissions de téléréalité, pour arriver en finale de Science Factor, il faut
avoir de réelles compétences. Loane Waeytens, Romane Geldof, Margaux Detre et leur
professeur, David Raviart, ont impressionné les internautes puis le jury avec leur projet de
ferme aquaponique autonome.
Franck Bazin | 16/02/2018
Margaux Detre, David Raviart, Romane Geldof et Loane Waeytens iront défendre leurs
chances le 15 mars au ministère de l’Enseignement supérieur.
En entrant dans la salle de classe de David Raviart, professeur de technologie au collège
Debeyre (voir ci-dessous), on sent que l’endroit a quelque chose de différent. Surtout si nos
souvenirs de collègues remontent à quelques décennies, quand un poussiéreux enseignement
académique régnait sans partage. Ici, dans tous les coins de la pièce, sur les murs, des
preuves du caractère concret des sciences. Concret et ludique !
Il y a le circuit électrique alimenté par une pile à hydrogène et, mieux encore, par une pile à
boue ! Il y a aussi les plans et les maquettes des bolides conçus pour l’opération Course en
cours.
Et il y a le projet de ferme aquaponique autonome. Il a été conçu par trois élèves de la sixième
A, Loane Waeytens, Romane Geldof, Margaux Detre, pour le concours Science Factor (voir
ci-dessous). Sans hésitation, elles décrivent le fonctionnement du dispositif : des sources
2. d’énergie renouvelable alimentent pompes et filtres d’un aquarium. Les déjections des
poissons servent de fertilisant pour une production maraîchère.
Dans la réalité, un tel système peut être installé dans des espaces contraints comme le toit
d’un immeuble. La production se fait sans utilisation de produits chimiques et légumes et
poissons peuvent être consommés.
Un solide dossier
Après un travail de documentation, les trois collégiennes ont dû constituer un solide dossier et
une maquette fonctionnelle de leur projet. Tout existe dans le document, y compris le
chiffrage pour la réalisation d’une petite ferme.
Leur envie de s’impliquer dans ce concours a mûri lors d’un atelier sciences de 20 heures mis
en place au premier trimestre grâce au soutien du rectorat de l’académie de Lille. Science
Factor vise à encourager les filles à prendre la voie des carrières scientifiques et
techniques. C’est peut-être bien parti : Margaux veut devenir informaticienne et Romane est
attirée par l’astronomie. Loane veut devenir sapeur-pompier, ce qui demande aussi un solide
bagage.
Leur projet a été sélectionné entre 63 dossiers et figure parmi les trois finalistes dans deux
catégories : Collège et Énergie. Le prix Collège est doté d’un chèque cadeau d’une valeur de
250 € pour chaque membre de l’équipe gagnante. Les lauréats seront ensuite accompagnés
par Orange Fab Lab. Le prix énergie consiste en une invitation pour le tournoi de tennis de
Roland-Garros par gagnante. Et en un accompagnement pour la concrétisation du projet.
Mais, avant cela, l’équipe loosoise se rendra à Paris le 15 mars pour défendre son projet,
dans les locaux du ministère de l’Enseignement supérieur. Déplacement en bus de ligne : le
projet est ambitieux mais les moyens sont limités.
Qu’est-ce que Science Factor?
Global Contact est le cabinet d’études et de conseil qui est à l’origine de Science Factor en
2011. Le projet a été développé avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, et le ministère de l’Éducation nationale. Le but est de « valoriser et
accompagner les projets d’innovation citoyenne des collégiens et des lycéens ».
Depuis 2009, Global Contact publie chaque année une étude sur l’emploi des femmes dans les
métiers liés à l’innovation, aux sciences et aux technologies. Le cabinet veut « identifier les
leviers permettant de favoriser une implication égale des femmes et des hommes dans ces
métiers d’avenir ».
Le concours Science Factor vise à faire émerger des idées et projets d’innovation citoyens,
avec une participation égale de filles et de garçons, en prenant appui sur les réseaux
sociaux. Ce concours propose aux élèves, de la sixième à la terminale, de construire en équipe
(de 2 à 4 participants, pilotés par une fille), un projet scientifique ou technique innovant, une
invention ayant une conséquence positive et démontrée pour la société, l’économie ou
l’environnement.
3. Pour cette 6e édition du concours, les équipes ont déposé leur projet entre septembre et fin
décembre 2017. Du 8 décembre 2017 au 8 janvier 2018, le public était invité à voter pour
les projets sur Internet et Facebook. 5 projets ont été retenus dans chacune des quatre
catégories : collégiens, lycéens, prix de la solution la plus économe en énergie ou la plus
optimisée en production d’énergie, et prix de la solution numérique dont l’utilité à la société
civile sera la plus significative et la mieux démontrée.
En janvier, un jury a réduit les listes à trois projets par catégorie. En février, les finalistes,
dont les Loosoises, bénéficient d’une formation pour les oraux du concours, lesquels auront
lieu le 15 mars au ministère de l’Enseignement supérieur. La remise des prix aura lieu le 15
mai.
Un professeur un peu hors normes
Le corps enseignant est composé d’individualités très diverses. Le professeur de technologie
du collège Debeyre, celui qui pilote la participation à Science Factor (voir ci-dessus), est un
personnage peu ordinaire. David Raviart a d’abord enseigné dans l’enseignement supérieur
puis en lycée avec de devenir professeur de collège. Ce qui ne l’empêche pas de s’amuser
dans son métier, au moins autant que les élèves.
David Raviart est référent Technologie de l’information et de la communication pour
l’enseignement (TICE) au collège Albert-Debeyre, en plus de ses missions d’enseignement. Il
ne manque pas de diplômes : agrégé de science industrielle de l’ingénieur, option mécanique ;
docteur ingénieur en automatique, traitement du signal, info industrielle ; ingénieur de l’École
nationale supérieure d’ingénieurs en informatique, automatique, mécanique, énergétique et
électronique (ENSIAME Valenciennes).
Il est également membre de l’Association pour le développement d’épreuves éducatives sur
l’écomobilité de l’École normale supérieure de Cachan (AD3E- ENS Cachan).