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1
Comment développer le bien être au travail /
Fostering wellbeing in the workplace
DOSSIER MANAGEMENT D'ÉQUIPE
Comment développer un Bien-être au travail ?
D'après « Collaborative Overload », de Rob CROSS, Reb REBELE et Adam GRANT (Harvard Business
Review, janvier-février 2016) ; « The cult of overwork » de James SUROWIECKI, (The Financial Page,
The New Yorkerjanvier 2014) ; « Good Bosses Create More Wellness than Wellness Plans Do » d'Emma
SEPPALA (Harvard Business Review, avril 2016).
Des programmes de bien-être sophistiqués se sont multipliés
ces dernières années dans les entreprises, en réponse à une pression de plus en plus forte
sur les équipes - bouleversement des métiers, charge de travail pesante, sur-sollicitation
permanente, appropriation du digital etc.- Mais apportent-ils de réels bénéfices ? Rien n'est
moins sûr. Pourtant, des solutions simples et peu coûteuses s'avèreraient souvent les plus
efficaces…                   
86 % des salariés américains se disent heureux au travail, mais 53 % se sentent en situation de burn-out,
selon une étude réalisée par Staples Advantage
1
en 2015. Comment expliquer ce résultat paradoxal ? De trop
grosses journées de travail, une hyper connexion, des réorganisations et des injonctions au renouvellement
permanents. Résultat : les collaborateurs sont de plus en plus sous pression, même s'ils aiment la mission
qui leur est confiée. Lucides, les dirigeants réagissent en multipliant les programmes de bien-être. Le poste
de « chief happiness officer » est même en pleine explosion. Est-ce vraiment efficace ? Pas forcément. Les
politiques de bien-être restent bien souvent inopérantes tant qu'elles ne s'attaquent pas à un problème de
fond : les conditions même d'exercice du travail.
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
2
LES SOURCES DU MAL-ÊTRE COLLECTIF
En contexte de transformation permanente, le manque de cohérence et les injonctions paradoxales sont l'une
des pires nuisances à supporter.
Les incohérences dans l'expérience employé
« Il y a dans la fatigue contemporaine une angoisse de ne pas pouvoir répondre à des injonctions
contradictoires. Par exemple, on nous demande de nous dépêcher, et en même temps d'avoir le plus grand
niveau de qualité ; d'être créatif, sans trop bousculer les règles ; autonomes, mais disciplinés. Les critères
objectifs de ce que serait un "bon" travail ne sont pas clairement énoncés, d'où le sentiment de ne jamais
être à la hauteur, de toujours devoir faire plus, ce qui accentue encore le perfectionnisme. C'est un cercle
vicieux », explique Marc Loriol, chercheur au CNRS
2
. Ainsi, paradoxalement, par souci d'agilité les dirigeants
fixent des objectifs en laissant de la liberté pour les atteindre mais comptent les heures de présence et
multiplient les moyens de contrôle. Ils autorisent le télétravail mais ne donnent pas les outils adéquats. «
Le management a tendance à donner d'une main des responsabilités qu'il retire de l'autre. On donne des
titres et des missions ambitieuses sans fournir les moyens de réussir - une équipe digne de ce nom ou un
aménagement des horaires », explique ainsi Cassandre, DG de 37 ans dans l'univers des cosmétiques au
bord du burn-out
3
.
La pression des nouveaux modes de travail
Réunions, flot ininterrompu d'emails, de messages sur LinkedIn, Twitter, Skype, sur les réseaux
sociaux d'entreprises… En moyenne, chacun passe plus de 80 % de son temps en réunions
ou à répondre aux sollicitations, au détriment d'une réflexion de fond. Même le travail en
équipe serait source de fatigue et saperait la productivité, selon les derniers travaux d'Adam
Grant
4
. Et c'est une course sans fin : les salariés occidentaux travaillent aujourd'hui bien
plus que leurs homologues il y a 30 ans
5
. Pourtant, les heures de travail accumulées font
baisser la productivité et mettent en péril la santé physique et mentale
6
. Des risques qui
ont conduit certaines entreprises à réagir en posant… de nouvelles contraintes. En 2012
en Allemagne, le groupe Volkswagen a ainsi décidé, sous la pression des syndicats, de
couper l'accès Internet des Smartphones professionnels des collaborateurs de 18h15 à 7
heures du matin. Un impératif de déconnexion efficace ? Il crée au contraire de nouvelles
frustrations.                                                                     
Le manque de flexibilité des programmes censés améliorer le
bien-être
Les programmes bien-être développés par les entreprises apporteraient rarement des bénéfices tangibles
7
,
mais de surcroît, ils seraient une incitation supplémentaire au perfectionnisme, dénonce Emma Seppala
8
,
auteur de The Happiness Track (HarperOne, 2016). En effet, pour s'y conformer, chacun doit ajouter une tâche
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
3
à sa to-do-list déjà saturée. Ceux qui n'ont déjà pas le temps de déjeuner correctement, zappent le cours de
yoga et éprouvent un sentiment de culpabilité (voire subissent parfois le jugement de leurs pairs !). Certes, les
salles de sport et séances de méditation peuvent constituer un bon moyen de recharger ses batteries pour
mieux gérer son énergie mentale et émotionnelle ; mais en toute logique, ces mesures ne sont efficaces que
si les besoins fondamentaux de chacun (pouvoir réaliser son travail dans de bonnes conditions matérielles et
psychologiques) sont déjà satisfaits.
LES ENJEUX CLÉS DU BIEN-
ÊTRE
« Le bien-être au travail tient à trois impératifs : un environnement culturel, social et matériel adapté. Tant que
ces besoins primordiaux ne sont pas remplis, toute autre mesure s'avère inefficace.
Une culture qui facilite l'exécution des tâches
Puisque le sous-effectif chronique et la surcharge de travail sont les principales causes de mal-être
9
, une
solution simple consiste à fixer des objectifs réalistes, limiter les réunions et faire cesser les sollicitations
permanentes pour laisser à chacun le temps de se concentrer sur ses tâches. Ainsi, pour redonner du temps
de travail effectif aux équipes, chez Philippe Stark, les journées sont coupées en deux : les échanges entre
collaborateurs ou avec les clients ont lieu le matin ; l'après-midi est réservé à la pure « création », chacun
acceptant alors de ne plus être joint directement après 14h. Cette déconnexion oblige avant toute chose
d'accepter de ne plus être joint en permanence, et de rompre avec le sentiment grisant - mais toxique - que
tout repose sur ses épaules.
La qualité des interactions humaines
Autre facteur clé du bien-être au travail : « une culture organisationnelle qui respecte, fait confi ance, inspire,
accepte l'erreur et fait preuve d'humanité », résume Emma Seppala. Une telle culture, dite « positive », facilite
la fidélité, l'engagement, la performance, et la créativité des équipes. À contrario, un management tyranique,
irrespectueux ou même juste dénué de toute confiance génère des soucis de santé à court et à long termes
10
.
Les interactions sociales sont l'un des besoins primordiaux des êtres humains. Des actes quotidiens très
simples (ne serait-ce que dire bonjour avec un minimum d'empathie) sont bien plus efficaces sur le bien-être
que des sessions de mindfulness, affirme Emma Seppala. Dans le fond, les terrains de jeux et les technologies
évoluent, estime Zachary First, Directeur exécutif du Drucker Institute
11
, mais les enjeux de management
humains, eux, ne changent pas.
Être heureux au travail, tu dois !
Pas certain que tout le monde ait envie de jouer au babyfoot ou de faire des abdominaux avec ses collègues
à l'heure du déjeuner. Mettre l'accent sur le bien-être au travail pourrait même conduire les collaborateurs à se
sentir malheureux, selon certaines recherches récentes
15
. « Chacun est libre de considérer le travail comme
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
4
une possibilité de s'y réaliser ou comme une contrainte qu'il assume pleinement tout en estimant que son
épanouissement, son bonheur sont ailleurs. Chacun est même en droit de ne pas être en quête du bonheur »
affirme le consultant Daniel Cossard
16
.
L'environnement matériel de
travail
70 % des employés estiment que l'aménagement de leur lieu de travail impacte leur performance. L'idéal :
l'aménagement des espaces selon les activités (ou « activity based workplace »), qui permet de proposer des
espaces de travail variés, adaptés aux différents besoins d'une journée, avec un open space et des espaces
de retrait pour se concentrer, des espaces conviviaux pour encourager les conversations informelles entre
personnes dispersées et des salles de réunion pour travailler en équipe. À l'image de la « Green Station », le
nouveau siège social d'Unilever France, inauguré en mars 2015. La priorité est bien de répondre d'abord, aux
besoins en termes de confort physique. Les besoins de flexibilité horaire, de liberté et d'accomplissement ne
viennent qu'après. Pourtant, les entreprises font plutôt l'inverse : 78 % des collaborateurs interrogés estiment
être libres dans la gestion de leur temps de travail, mais ils ne sont que 38 % à se sentir libres de choisir
l'endroit où ils veulent travailler.
AGIR SUR LA PERFORMANCE ET LE BIEN
ETRE
Le bonheur au travail est-il le nouvel eldorado de l'entreprise en quête de productivité ? À condition de bien
comprendre le lien entre épanouissement individuel et performance.
Quel lien entre bien-être et
performance ?
Si les émotions positives semblent être corrélées avec un niveau de performance élevé
12
, le sens de la relation
de causalité n'est pas clairement défini. Et si c'était la performance qui était source de bien-être ? Voilà qui
pourrait expliquer, en partie, l'engouement suscité par les start-up de la Silicon Valley (au-delà des cantines
bio ou des salons de massage) par rapport aux institutions financières de la côte Ouest qui ont longtemps
attiré tous les jeunes diplômés. Quand le marché est florissant, les objectifs atteints, et les projets à la une
des médias, la performance économique fait naître un sentiment de réussite qui accroît le bien-être. Un
sentiment qui s'observe au niveau individuel : les collaborateurs les plus performants sont également les
plus épanouis au travail. Ainsi, à défaut d'avoir une emprise sur la bonne santé de leur marché, il reste bien
un levier d'action aux managers, y compris dans des entreprises en mal de croissance : l'évaluation de la
performance.
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
5
La question de la rémunération
Si de nombreuses études attestent que les collaborateurs sont très sensibles à l'environnement de travail, le
type de management ou la culture de l'entreprise, l'opinion qu'ils ont de leur réussite de vie dépend aussi de
leur rémunération. Ceux qui gagnent plus de 75 000 dollars par an se déclarent ainsi nettement plus satisfaits
de leur vie que la moyenne, montre une étude réalisée aux États-Unis en 2010 par Angus Deaton et le Prix
Nobel d'économie Daniel Kahneman à l'université de Princeton
17
. Un sentiment de satisfaction qui augmente
encore quand le salaire progresse, quel que soit son montant en valeur absolue.
Mieux évaluer la performance
individuelle
« Intéressons-nous enfin aux résultats obtenus, pas aux procédures appliquées et aux jeux politiques. Ceux
qui surveillent le temps passé au bureau par leurs collaborateurs n'obtiennent rien d'autre que plus de temps
passé au bureau. S'ils mesuraient vraiment les résultats obtenus, ils obtiendraient une performance bien
meilleure », affirme Scott Behson, professeur de Management à la Fairleigh Dickinson University
13
, qui
propose de revenir aux fondamentaux du management : donner des objectifs réalistes assortis de moyens
de les atteindre, puis mesurer les résultats obtenus en laissant chacun décider des actions à entreprendre.
Donner de l'autonomie, responsabiliser et faire confi ance permet de rendre les collaborateurs comptables
de leur performance. À la clé : un sentiment de bien-être accru pour ceux dont le travail est reconnu et
valorisé.
Au travail comme dans la vie, le bien-être ne se joue pas tant sur des moments exceptionnels et quelques
séances de méditation que sur une expérience du quotidien satisfaisante. Le bonheur au travail c'est avant
tout avoir la possibilité (matérielle, intellectuelle et sociale) d'atteindre ses objectifs professionnels. Et inutile de
voir dans le bien-être le saint graal de la performance. Des entreprises comme Amazon restent extrêmement
performantes, alors que les conditions de travail et la culture organisationnelles y sont peu favorables à
l'épanouissement
14
.
Déconnecter le bien-être de la performance
Agir sur le bien-être n'améliore pas forcément la performance. Mais est-ce vraiment ce qu'il
faut en attendre ? Si la journée de six heures se répand en Suède, par exemple, c'est parce
qu'elle permet aux collaborateurs de mieux concilier vie privée et vie professionnelle… pas parce
qu'elle permet à l'entreprise de gagner en performance. « Les employés sont plus concentrés,
les réunions moins nombreuses, ils sont contents de quitter l'entreprise plus tôt et contents
de revenir le lendemain », explique Linus Feldt, CEO de Filimundus, développeur suédois
d'applications mobiles
18
.                                  
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
6
À RETENIR
• Attention aux sur-sollicitations et au management incohérent qui sont les principales sources
de mal-être au travail. Et ne croyez pas qu'un programme bien-être suffit, il s'agit seulement d'un
moyen parmi d'autres.
• Le bien-être au travail réside avant tout dans la culture d'entreprise. Environnement adapté,
relations saines et bonne organisation du travail en sont les clés.
• Bien être et performance sont réciproquement liés, c'est pourquoi certaines entreprises en font
un véritable enjeu, sous la houlette du « chief happiness officer ».
1.« Americans Are Overworked and Burnt Out, But Surprisingly Happy at Work » (Staples Advantage, 2015).
2.« Trentenaires au bord du burn out » de Morgane Miel (Le Figaro Magazine, janvier 2016) 3.Ibid. 4.«
Collaborative Overload », par Rob Cross, Reb Rebele et Adam Grant, (Harvard Business Review, janvier-
février 2016) 5.« The cult of overwork » de James Surowiecki (The New Yorker janvier 2014) 6.Voir les travaux
de Marianna Virtanen, chercheuse au Finnish Institute of Occupational Health 7.« Program Measurement and
Evaluation Guide » (Hero and Population Health Alliance, 2015) 8.« Good Bosses Create More Wellness than
Wellness Plans Do » d'Emma Seppala (Harvard Business Review, avril 2016). 9.« Just because you're happy
doesn't mean you're not burned out » de Scott Behson (Harvard Business Review, Juillet 2015) 10.« Poor
leadership poses a health risk at work » d'Anna Nyberg (Karolinka Institute, mars 2014). 11.« Techonology
changes, good management doesn't », Zachary First (Harvard Business Review, avril 2016) 12. « Comment
construire un bonheur durable » de Sonja Lyubomirsky (Cerveau & Psycho, janvier 2010). 13. « Work-Life
Balance Is Easier When Your Manager Knows How to Assess Performance » de Scott Behson (Harvard
Business Review, avril 2016). 14."Inside Amazon : wrestling big ideas in a bruising workplace" de Jodi Kantor
et David Streitfeld (The New York Times, août 2015). 15.« Le bonheur, un idéal qui rend malheureux ? » (Le
Figaro, juin 2014). 16.« Le bonheur au travail en passe de devenir un nouveau graal » (Relais Managers, 16
octobre 2015). 17."Do We Need $75,000 a Year to Be Happy?" (Time Magazine septembre 2010). 18."Why
Sweden is shifting to a 6-hour workday", (Science Alert, septembre 2015)
Fostering wellbeing
in the workplace
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
7
Based on "Collaborative Overload", by Rob CROSS, Reb REBELE and Adam GRANT (Harvard Business
Review, January-February 2016) ; "The Cult of Overwork" by James SUROWIECKI, (The Financial Page,
The New YorkerJanuary, 2014) ; "Good Bosses Create More Wellness than Wellness Plans Do" by Emma
SEPPALA (Harvard Business Review, April 2016).
Sophisticated corporate wellness programs have proliferated in recent
years in response to ever-increasing pressures in the workplace, such as constant interruptions and demands,
cumbersome workloads, digital transformation, and so on. While the benefits of wellness programs remain
uncertain, simple and inexpensive solutions often prove to be the most effective -- as long as they address the
real sources of unhappiness.
86% of employed Americans report that they are happy at work, but of those 53% also say that they are
experiencing burn-out, according to a study conducted by Staples Advantage
1
in 2015. What is the explanation
for this paradoxical result? Lengthy work days, hyper-connectivity, constant restructuring, and ongoing
pressure to innovate are resulting in employees who are increasingly under pressure, even if they like the
work entrusted to them. Aware of the situation, leaders are responding by bolstering wellness programs.
The position of "Chief Happiness Officer" is exploding in popularity, but is it really effective? Not necessarily.
Wellness policies tend to be ineffective so long as they do not address one fundamental problem: the actual
conditions under which work is performed.
SOURCES OF COLLECTIVE UNHAPPINESS
In the context of a constantly changing business environment, lack of consistency and conflicting demands are
the most troublesome burdens.
Contradictions in the employee experience
"At the center of modern work burnout is the anguish of being unable to meet conflicting demands. We are
asked to hurry up and at the same time to maintain the highest level of performance quality; to be creative
without bending the rules too much; to be autonomous but disciplined. The objective criteria of what constitutes
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
8
'good' work are not clearly spelled out, hence the feeling of never reaching one's full potential, of always
having to do more, which breeds perfectionism. It's a vicious circle," says Marc Loriol, researcher at CNRS
2
.
Paradoxically, for the sake of efficiency, leaders set objectives that grant staff members considerable freedom
to strive for greater productivity, while also continuing to track employees' office hours, expanding their own
means of control. They allow telecommuting but do not provide the appropriate tools. "Management tends to
give with one hand the responsibilities it takes away with the other. We give titles and ambitious assignments
without providing employees with the means to succeed - such as a team worthy of the name or a planning
timetable," explains Cassandra, a GM of 37 years in the cosmetics industry, who feels on the verge of burn-
out
3
.
The pressures of new methods of working
Endless meetings, constant streams of emails, messages on LinkedIn, Twitter, Skype, WhatsApp, and
corporate intranets... On average, employees spend more than 80% of their time in meetings or responding
to requests, to the detriment of in-depth, focused work. Even teamwork can cause fatigue and undermine
productivity, according to the latest work of Adam Grant
4
. It is an endless race: Western employees work
more today than their counterparts 30 years ago did
5
, and these increased working hours are lowering overall
productivity while also endangering physical and mental health
6
. These risks have led some companies to
respond by demanding new guidelines. In 2012 in Germany, the Volkswagen Group decided, under pressure
from unions, to restrict internet access to professional Smartphones used by team members between the hours
of 6:15 PM. and 7 AM. The disconnection ultimately proved unhelpful, however, as it simply created a new set
of frustrations.
Lack of flexibility in programs intended to improve well-being
Wellness programs developed by companies rarely result in tangible benefi ts
7
.; what's worse, they can also
further incentivize perfectionism, warns Emma Seppala8, author of The Happiness Track(HarperCollins, 2016).
In effect, to comply with these programs, employees must add them to their to-do lists, which are already
bursting. Those who already don't have enough time in the day for a proper lunch skip yoga class and then feel
a sense of guilt (and sometimes suffer the judgment of their peers!). Workouts and meditation sessions can
certainly be a good way to recharge one's batteries and better manage one's mental and emotional energy, but
these measures are only effective if basic needs (to carry out one's work in good physical and psychological
conditions) are already satisfied.
THE KEY ISSUES OF WELL-
BEING
Well-being at work is based on three necessities: work culture, social environment, and tools that are adaptive.
Until these fundamental needs are met, other measures will be ineffective.
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
9
A culture that facilitates the execution of tasks
Since chronic understaffing and overwork are primary causes of unwellness
9
, a simple solution is to set
realistic goals, limit meetings and put a stop to constant demands, allowing everyone the time to focus on
tasks. At Philippe Starck, in order to restore effective working time for teams, days are divided into halves:
interactions between employees or with customers take place in the morning, and the afternoon is reserved for
pure 'creation', with individuals then agreeing to not be reached directly after 2:00 PM. The ability to disconnect
in this way above all requires acceptance of no longer being permanently connected, breaking with the heady -
but toxic - feeling that everything rests on one's own shoulders.
The quality of human
interactions
Another key factor for well-being in the workplace is «an organizational culture of respect, trust, inspiration,
accepting mistakes and showing humanity,» says Emma Seppala. This type of «positive» culture fosters
loyalty, commitment, performance, and team creativity. In contrast, tyrannical management, disrespect or
even just lack of trust generates health problems in both the short and long term
10
. Social interactions are a
basic need of human beings. Very simple daily actions (even saying hello with a modicum of empathy) more
effectively build well-being than mindfulness sessions, says Emma Seppala. Basically, the playing fi eld and
technologies evolve, but human management issues do not change says Zachary First, Executive Director of
Drucker Institute
11
.
Be happy at work! That's an order!
It is not a given that everyone wants to play football or do yoga with colleagues at lunchtime. Focusing on well-
being at work could potentially even lead employees to feel unhappy, according to some recent research15.
«Everyone is free to see work as an opportunity to achieve happiness, or as a duty, fully assuming that while
one is working toward its fulfi llment, happiness is elsewhere. Everyone has the right not to be in pursuit of
happiness,» agrees consultant Daniel Cossard
16
.
The physical work
environment
70% of employees feel that the layout of their workplace impacts their performance. The ideal: arrangement of
the space based on activities (an "activity-based workplace"), which provides various workspaces tailored to
the differing needs of a day, including open areas, retreat spots for focused work, friendly social spaces that
encourage informal conversations between people, and meeting rooms for teamwork. The "Green Station", the
new headquarters of Unilever France, opened in March 2015, with a priority to respond first to staff needs in
terms of physical comfort, with needs around schedule flexibility, freedom and accomplishment coming second.
Meanwhile, many companies have yet to embrace the principle of flexible work spaces: 78% of respondents
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
10
believe employees are free to manage their working time, but only 38% feel free to choose where they want to
work.
INFLUENCING PERFORMANCE AND
WELLBEING
Is happiness at work the new Eldorado of the company in search of productivity? It's essential to understand
the link between individual development and performance.
What is the link between well-being and performance?
While positive emotions appear to be correlated with a high level of performance
12
, the direction of the
causal relationship is not clear. Is performance a source of well-being? It could explain, in part, the greater
excitement generated by start-ups in Silicon Valley (beyond their organic canteens or massage therapy
spas), as compared to the West Coast financial institutions that formerly attracted all the young graduates.
When the market is flourishing, goals are being achieved, and projects are making headlines, strong
economic performance creates a sense of achievement that enhances well-being. This can be observed at
the individual level: top performers are more fulfilled at work. So, while managers may not have control over
market conditions, performance assessment is still a good leverage tool, including in companies in need of
growth.
The issue of compensation
While many studies indicate that employees are very sensitive to the work environment, management style,
or the culture of the company, their opinion of their success in life also depends on their remuneration. Those
earning more than $75,000 per year thus declare themselves signifi cantly more satisfied with their lives
than the average, shows a study conducted in the US in 2010 by Angus Deaton and the Nobel Prize-winning
economist Daniel Kahneman at the University of Princeton
17
. This sense of satisfaction further increases as
wages rise, whatever their absolute amount.
Better assessing individual
performance
«Let's look at outcomes, not at procedures and political games. Those who monitor the time spent in the office
by their employees get nothing other than more time spent in the office. If they instead actually measured the
results, they would fi nd that they get much better performance, said Scott Behson, Professor of Management
at Fairleigh Dickinson University
13
, who suggests a return to the fundamentals of management: providing
realistic goals and means of achieving them, then measuring outcomes and letting everyone decide on what
action to undertake. Giving autonomy, responsibility and trust helps make the staff accountable for their
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
11
performance. The core insight to keep in mind: demonstrating that work is recognized and valued fosters a
sense of well-being at work.
At work as in life, wellness does not play out in some exceptional moments and a few sessions
of meditating on a satisfying day-today work experience. Happiness at work is above all having
the ability (physical, intellectual, and social) to achieve one's business goals. It is not helpful
to view wellness as the holy grail of performance. Companies like Amazon rely on extreme
productivity, while providing working conditions and organizational culture that are not conducive to
wellness
14
.
Valuing well-being apart from performance
Working toward well-being does not necessarily improve performance, but should that really be the primary
goal? The six-hour day is gaining popularity in Sweden, for example, because it allows employees to better
reconcile personal and professional life -- not because it allows the company to improve performance.
"Employees are more focused with far fewer meetings, they are happy to leave the offi ce early and
happy to return the next day", says Linus Feldt, CEO of Filimundus, a Swedish developer of mobile
applications.
18
MEMO
• Beware of overly demanding and inconsistent management, which are the primary sources
of burnout in the workplace.And don't think that wellbeing programs are enough to combat the
problem: they are only one part of the solution.
• Wellbeing at work is primarily a question of corporate culture; more specifically, the keys to a
culture of wellbeing include a supportive environment, healthy relationships, and well-organized work.
• Wellbeing and performance are closely linked, which is why some companies make wellbeing a
strategic challenge, under the umbrella of « chief happiness officer. »
1. "Americans Are Overworked and Burnt Out, But Surprisingly Happy at Work" (Staples Advantage, 2015).
2. "Trentenaires au bord du burn out" de Morgane Miel (Le Figaro Magazine, January 2016) 3.Ibid. 4.
"Collaborative Overload", by Rob Cross, Reb Rebele and Adam Grant, (Harvard Business Review, January-
February 2016) 5. "The cult of overwork" by James Surowiecki (The New Yorker, January 2014) 6.Works
of Marianna Virtanen, researcher at Finnish Institute of Occupational Health 7. "Program Measurement and
Evaluation Guide" (Hero and Population Health Alliance, 2015) 8. "Good Bosses Create More Wellness
than Wellness Plans Do" by Emma Seppala (Harvard Business Review, April 2016). 9. "Just because you're
happy doesn't mean you're not burned out" by Scott Behson (Harvard Business Review, July 2015) 10. "Poor
leadership poses a health risk at work" by Anna Nyberg (Karolinka Institutet, March 2014). 11. "Techonology
changes, good management doesn't", Zachary First (Harvard Business Review, April 2016) 12. "Comment
construire un bonheur durable" by Sonja Lyubomirsky (Cerveau & Psycho, January 2010). 13. "Work-Life
Balance Is Easier When Your Manager Knows How to Assess Performance" by Scott Behson (Harvard
Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace
12
Business Review, avril 2016). 14."Inside Amazon : wrestling big ideas in a bruising workplace" de Jodi Kantor
et David Streitfeld (The New York Times, August 2015). 15. "Le bonheur, un idéal qui rend malheureux ?" (Le
Figaro, June 2014). 16. "Le bonheur au travail en passe de devenir un nouveau graal" (Relais Managers,
October 2015). 17."Do We Need $75,000 a Year to Be Happy?" (Time Magazine, September 2010). 18."Why
Sweden is shifting to a 6-hour workday", (Science Alert, September 2015)

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Bien être au travail

  • 1. 1 Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace DOSSIER MANAGEMENT D'ÉQUIPE Comment développer un Bien-être au travail ? D'après « Collaborative Overload », de Rob CROSS, Reb REBELE et Adam GRANT (Harvard Business Review, janvier-février 2016) ; « The cult of overwork » de James SUROWIECKI, (The Financial Page, The New Yorkerjanvier 2014) ; « Good Bosses Create More Wellness than Wellness Plans Do » d'Emma SEPPALA (Harvard Business Review, avril 2016). Des programmes de bien-être sophistiqués se sont multipliés ces dernières années dans les entreprises, en réponse à une pression de plus en plus forte sur les équipes - bouleversement des métiers, charge de travail pesante, sur-sollicitation permanente, appropriation du digital etc.- Mais apportent-ils de réels bénéfices ? Rien n'est moins sûr. Pourtant, des solutions simples et peu coûteuses s'avèreraient souvent les plus efficaces…                    86 % des salariés américains se disent heureux au travail, mais 53 % se sentent en situation de burn-out, selon une étude réalisée par Staples Advantage 1 en 2015. Comment expliquer ce résultat paradoxal ? De trop grosses journées de travail, une hyper connexion, des réorganisations et des injonctions au renouvellement permanents. Résultat : les collaborateurs sont de plus en plus sous pression, même s'ils aiment la mission qui leur est confiée. Lucides, les dirigeants réagissent en multipliant les programmes de bien-être. Le poste de « chief happiness officer » est même en pleine explosion. Est-ce vraiment efficace ? Pas forcément. Les politiques de bien-être restent bien souvent inopérantes tant qu'elles ne s'attaquent pas à un problème de fond : les conditions même d'exercice du travail.
  • 2. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 2 LES SOURCES DU MAL-ÊTRE COLLECTIF En contexte de transformation permanente, le manque de cohérence et les injonctions paradoxales sont l'une des pires nuisances à supporter. Les incohérences dans l'expérience employé « Il y a dans la fatigue contemporaine une angoisse de ne pas pouvoir répondre à des injonctions contradictoires. Par exemple, on nous demande de nous dépêcher, et en même temps d'avoir le plus grand niveau de qualité ; d'être créatif, sans trop bousculer les règles ; autonomes, mais disciplinés. Les critères objectifs de ce que serait un "bon" travail ne sont pas clairement énoncés, d'où le sentiment de ne jamais être à la hauteur, de toujours devoir faire plus, ce qui accentue encore le perfectionnisme. C'est un cercle vicieux », explique Marc Loriol, chercheur au CNRS 2 . Ainsi, paradoxalement, par souci d'agilité les dirigeants fixent des objectifs en laissant de la liberté pour les atteindre mais comptent les heures de présence et multiplient les moyens de contrôle. Ils autorisent le télétravail mais ne donnent pas les outils adéquats. « Le management a tendance à donner d'une main des responsabilités qu'il retire de l'autre. On donne des titres et des missions ambitieuses sans fournir les moyens de réussir - une équipe digne de ce nom ou un aménagement des horaires », explique ainsi Cassandre, DG de 37 ans dans l'univers des cosmétiques au bord du burn-out 3 . La pression des nouveaux modes de travail Réunions, flot ininterrompu d'emails, de messages sur LinkedIn, Twitter, Skype, sur les réseaux sociaux d'entreprises… En moyenne, chacun passe plus de 80 % de son temps en réunions ou à répondre aux sollicitations, au détriment d'une réflexion de fond. Même le travail en équipe serait source de fatigue et saperait la productivité, selon les derniers travaux d'Adam Grant 4 . Et c'est une course sans fin : les salariés occidentaux travaillent aujourd'hui bien plus que leurs homologues il y a 30 ans 5 . Pourtant, les heures de travail accumulées font baisser la productivité et mettent en péril la santé physique et mentale 6 . Des risques qui ont conduit certaines entreprises à réagir en posant… de nouvelles contraintes. En 2012 en Allemagne, le groupe Volkswagen a ainsi décidé, sous la pression des syndicats, de couper l'accès Internet des Smartphones professionnels des collaborateurs de 18h15 à 7 heures du matin. Un impératif de déconnexion efficace ? Il crée au contraire de nouvelles frustrations.                                                                      Le manque de flexibilité des programmes censés améliorer le bien-être Les programmes bien-être développés par les entreprises apporteraient rarement des bénéfices tangibles 7 , mais de surcroît, ils seraient une incitation supplémentaire au perfectionnisme, dénonce Emma Seppala 8 , auteur de The Happiness Track (HarperOne, 2016). En effet, pour s'y conformer, chacun doit ajouter une tâche
  • 3. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 3 à sa to-do-list déjà saturée. Ceux qui n'ont déjà pas le temps de déjeuner correctement, zappent le cours de yoga et éprouvent un sentiment de culpabilité (voire subissent parfois le jugement de leurs pairs !). Certes, les salles de sport et séances de méditation peuvent constituer un bon moyen de recharger ses batteries pour mieux gérer son énergie mentale et émotionnelle ; mais en toute logique, ces mesures ne sont efficaces que si les besoins fondamentaux de chacun (pouvoir réaliser son travail dans de bonnes conditions matérielles et psychologiques) sont déjà satisfaits. LES ENJEUX CLÉS DU BIEN- ÊTRE « Le bien-être au travail tient à trois impératifs : un environnement culturel, social et matériel adapté. Tant que ces besoins primordiaux ne sont pas remplis, toute autre mesure s'avère inefficace. Une culture qui facilite l'exécution des tâches Puisque le sous-effectif chronique et la surcharge de travail sont les principales causes de mal-être 9 , une solution simple consiste à fixer des objectifs réalistes, limiter les réunions et faire cesser les sollicitations permanentes pour laisser à chacun le temps de se concentrer sur ses tâches. Ainsi, pour redonner du temps de travail effectif aux équipes, chez Philippe Stark, les journées sont coupées en deux : les échanges entre collaborateurs ou avec les clients ont lieu le matin ; l'après-midi est réservé à la pure « création », chacun acceptant alors de ne plus être joint directement après 14h. Cette déconnexion oblige avant toute chose d'accepter de ne plus être joint en permanence, et de rompre avec le sentiment grisant - mais toxique - que tout repose sur ses épaules. La qualité des interactions humaines Autre facteur clé du bien-être au travail : « une culture organisationnelle qui respecte, fait confi ance, inspire, accepte l'erreur et fait preuve d'humanité », résume Emma Seppala. Une telle culture, dite « positive », facilite la fidélité, l'engagement, la performance, et la créativité des équipes. À contrario, un management tyranique, irrespectueux ou même juste dénué de toute confiance génère des soucis de santé à court et à long termes 10 . Les interactions sociales sont l'un des besoins primordiaux des êtres humains. Des actes quotidiens très simples (ne serait-ce que dire bonjour avec un minimum d'empathie) sont bien plus efficaces sur le bien-être que des sessions de mindfulness, affirme Emma Seppala. Dans le fond, les terrains de jeux et les technologies évoluent, estime Zachary First, Directeur exécutif du Drucker Institute 11 , mais les enjeux de management humains, eux, ne changent pas. Être heureux au travail, tu dois ! Pas certain que tout le monde ait envie de jouer au babyfoot ou de faire des abdominaux avec ses collègues à l'heure du déjeuner. Mettre l'accent sur le bien-être au travail pourrait même conduire les collaborateurs à se sentir malheureux, selon certaines recherches récentes 15 . « Chacun est libre de considérer le travail comme
  • 4. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 4 une possibilité de s'y réaliser ou comme une contrainte qu'il assume pleinement tout en estimant que son épanouissement, son bonheur sont ailleurs. Chacun est même en droit de ne pas être en quête du bonheur » affirme le consultant Daniel Cossard 16 . L'environnement matériel de travail 70 % des employés estiment que l'aménagement de leur lieu de travail impacte leur performance. L'idéal : l'aménagement des espaces selon les activités (ou « activity based workplace »), qui permet de proposer des espaces de travail variés, adaptés aux différents besoins d'une journée, avec un open space et des espaces de retrait pour se concentrer, des espaces conviviaux pour encourager les conversations informelles entre personnes dispersées et des salles de réunion pour travailler en équipe. À l'image de la « Green Station », le nouveau siège social d'Unilever France, inauguré en mars 2015. La priorité est bien de répondre d'abord, aux besoins en termes de confort physique. Les besoins de flexibilité horaire, de liberté et d'accomplissement ne viennent qu'après. Pourtant, les entreprises font plutôt l'inverse : 78 % des collaborateurs interrogés estiment être libres dans la gestion de leur temps de travail, mais ils ne sont que 38 % à se sentir libres de choisir l'endroit où ils veulent travailler. AGIR SUR LA PERFORMANCE ET LE BIEN ETRE Le bonheur au travail est-il le nouvel eldorado de l'entreprise en quête de productivité ? À condition de bien comprendre le lien entre épanouissement individuel et performance. Quel lien entre bien-être et performance ? Si les émotions positives semblent être corrélées avec un niveau de performance élevé 12 , le sens de la relation de causalité n'est pas clairement défini. Et si c'était la performance qui était source de bien-être ? Voilà qui pourrait expliquer, en partie, l'engouement suscité par les start-up de la Silicon Valley (au-delà des cantines bio ou des salons de massage) par rapport aux institutions financières de la côte Ouest qui ont longtemps attiré tous les jeunes diplômés. Quand le marché est florissant, les objectifs atteints, et les projets à la une des médias, la performance économique fait naître un sentiment de réussite qui accroît le bien-être. Un sentiment qui s'observe au niveau individuel : les collaborateurs les plus performants sont également les plus épanouis au travail. Ainsi, à défaut d'avoir une emprise sur la bonne santé de leur marché, il reste bien un levier d'action aux managers, y compris dans des entreprises en mal de croissance : l'évaluation de la performance.
  • 5. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 5 La question de la rémunération Si de nombreuses études attestent que les collaborateurs sont très sensibles à l'environnement de travail, le type de management ou la culture de l'entreprise, l'opinion qu'ils ont de leur réussite de vie dépend aussi de leur rémunération. Ceux qui gagnent plus de 75 000 dollars par an se déclarent ainsi nettement plus satisfaits de leur vie que la moyenne, montre une étude réalisée aux États-Unis en 2010 par Angus Deaton et le Prix Nobel d'économie Daniel Kahneman à l'université de Princeton 17 . Un sentiment de satisfaction qui augmente encore quand le salaire progresse, quel que soit son montant en valeur absolue. Mieux évaluer la performance individuelle « Intéressons-nous enfin aux résultats obtenus, pas aux procédures appliquées et aux jeux politiques. Ceux qui surveillent le temps passé au bureau par leurs collaborateurs n'obtiennent rien d'autre que plus de temps passé au bureau. S'ils mesuraient vraiment les résultats obtenus, ils obtiendraient une performance bien meilleure », affirme Scott Behson, professeur de Management à la Fairleigh Dickinson University 13 , qui propose de revenir aux fondamentaux du management : donner des objectifs réalistes assortis de moyens de les atteindre, puis mesurer les résultats obtenus en laissant chacun décider des actions à entreprendre. Donner de l'autonomie, responsabiliser et faire confi ance permet de rendre les collaborateurs comptables de leur performance. À la clé : un sentiment de bien-être accru pour ceux dont le travail est reconnu et valorisé. Au travail comme dans la vie, le bien-être ne se joue pas tant sur des moments exceptionnels et quelques séances de méditation que sur une expérience du quotidien satisfaisante. Le bonheur au travail c'est avant tout avoir la possibilité (matérielle, intellectuelle et sociale) d'atteindre ses objectifs professionnels. Et inutile de voir dans le bien-être le saint graal de la performance. Des entreprises comme Amazon restent extrêmement performantes, alors que les conditions de travail et la culture organisationnelles y sont peu favorables à l'épanouissement 14 . Déconnecter le bien-être de la performance Agir sur le bien-être n'améliore pas forcément la performance. Mais est-ce vraiment ce qu'il faut en attendre ? Si la journée de six heures se répand en Suède, par exemple, c'est parce qu'elle permet aux collaborateurs de mieux concilier vie privée et vie professionnelle… pas parce qu'elle permet à l'entreprise de gagner en performance. « Les employés sont plus concentrés, les réunions moins nombreuses, ils sont contents de quitter l'entreprise plus tôt et contents de revenir le lendemain », explique Linus Feldt, CEO de Filimundus, développeur suédois d'applications mobiles 18 .                                  
  • 6. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 6 À RETENIR • Attention aux sur-sollicitations et au management incohérent qui sont les principales sources de mal-être au travail. Et ne croyez pas qu'un programme bien-être suffit, il s'agit seulement d'un moyen parmi d'autres. • Le bien-être au travail réside avant tout dans la culture d'entreprise. Environnement adapté, relations saines et bonne organisation du travail en sont les clés. • Bien être et performance sont réciproquement liés, c'est pourquoi certaines entreprises en font un véritable enjeu, sous la houlette du « chief happiness officer ». 1.« Americans Are Overworked and Burnt Out, But Surprisingly Happy at Work » (Staples Advantage, 2015). 2.« Trentenaires au bord du burn out » de Morgane Miel (Le Figaro Magazine, janvier 2016) 3.Ibid. 4.« Collaborative Overload », par Rob Cross, Reb Rebele et Adam Grant, (Harvard Business Review, janvier- février 2016) 5.« The cult of overwork » de James Surowiecki (The New Yorker janvier 2014) 6.Voir les travaux de Marianna Virtanen, chercheuse au Finnish Institute of Occupational Health 7.« Program Measurement and Evaluation Guide » (Hero and Population Health Alliance, 2015) 8.« Good Bosses Create More Wellness than Wellness Plans Do » d'Emma Seppala (Harvard Business Review, avril 2016). 9.« Just because you're happy doesn't mean you're not burned out » de Scott Behson (Harvard Business Review, Juillet 2015) 10.« Poor leadership poses a health risk at work » d'Anna Nyberg (Karolinka Institute, mars 2014). 11.« Techonology changes, good management doesn't », Zachary First (Harvard Business Review, avril 2016) 12. « Comment construire un bonheur durable » de Sonja Lyubomirsky (Cerveau & Psycho, janvier 2010). 13. « Work-Life Balance Is Easier When Your Manager Knows How to Assess Performance » de Scott Behson (Harvard Business Review, avril 2016). 14."Inside Amazon : wrestling big ideas in a bruising workplace" de Jodi Kantor et David Streitfeld (The New York Times, août 2015). 15.« Le bonheur, un idéal qui rend malheureux ? » (Le Figaro, juin 2014). 16.« Le bonheur au travail en passe de devenir un nouveau graal » (Relais Managers, 16 octobre 2015). 17."Do We Need $75,000 a Year to Be Happy?" (Time Magazine septembre 2010). 18."Why Sweden is shifting to a 6-hour workday", (Science Alert, septembre 2015) Fostering wellbeing in the workplace
  • 7. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 7 Based on "Collaborative Overload", by Rob CROSS, Reb REBELE and Adam GRANT (Harvard Business Review, January-February 2016) ; "The Cult of Overwork" by James SUROWIECKI, (The Financial Page, The New YorkerJanuary, 2014) ; "Good Bosses Create More Wellness than Wellness Plans Do" by Emma SEPPALA (Harvard Business Review, April 2016). Sophisticated corporate wellness programs have proliferated in recent years in response to ever-increasing pressures in the workplace, such as constant interruptions and demands, cumbersome workloads, digital transformation, and so on. While the benefits of wellness programs remain uncertain, simple and inexpensive solutions often prove to be the most effective -- as long as they address the real sources of unhappiness. 86% of employed Americans report that they are happy at work, but of those 53% also say that they are experiencing burn-out, according to a study conducted by Staples Advantage 1 in 2015. What is the explanation for this paradoxical result? Lengthy work days, hyper-connectivity, constant restructuring, and ongoing pressure to innovate are resulting in employees who are increasingly under pressure, even if they like the work entrusted to them. Aware of the situation, leaders are responding by bolstering wellness programs. The position of "Chief Happiness Officer" is exploding in popularity, but is it really effective? Not necessarily. Wellness policies tend to be ineffective so long as they do not address one fundamental problem: the actual conditions under which work is performed. SOURCES OF COLLECTIVE UNHAPPINESS In the context of a constantly changing business environment, lack of consistency and conflicting demands are the most troublesome burdens. Contradictions in the employee experience "At the center of modern work burnout is the anguish of being unable to meet conflicting demands. We are asked to hurry up and at the same time to maintain the highest level of performance quality; to be creative without bending the rules too much; to be autonomous but disciplined. The objective criteria of what constitutes
  • 8. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 8 'good' work are not clearly spelled out, hence the feeling of never reaching one's full potential, of always having to do more, which breeds perfectionism. It's a vicious circle," says Marc Loriol, researcher at CNRS 2 . Paradoxically, for the sake of efficiency, leaders set objectives that grant staff members considerable freedom to strive for greater productivity, while also continuing to track employees' office hours, expanding their own means of control. They allow telecommuting but do not provide the appropriate tools. "Management tends to give with one hand the responsibilities it takes away with the other. We give titles and ambitious assignments without providing employees with the means to succeed - such as a team worthy of the name or a planning timetable," explains Cassandra, a GM of 37 years in the cosmetics industry, who feels on the verge of burn- out 3 . The pressures of new methods of working Endless meetings, constant streams of emails, messages on LinkedIn, Twitter, Skype, WhatsApp, and corporate intranets... On average, employees spend more than 80% of their time in meetings or responding to requests, to the detriment of in-depth, focused work. Even teamwork can cause fatigue and undermine productivity, according to the latest work of Adam Grant 4 . It is an endless race: Western employees work more today than their counterparts 30 years ago did 5 , and these increased working hours are lowering overall productivity while also endangering physical and mental health 6 . These risks have led some companies to respond by demanding new guidelines. In 2012 in Germany, the Volkswagen Group decided, under pressure from unions, to restrict internet access to professional Smartphones used by team members between the hours of 6:15 PM. and 7 AM. The disconnection ultimately proved unhelpful, however, as it simply created a new set of frustrations. Lack of flexibility in programs intended to improve well-being Wellness programs developed by companies rarely result in tangible benefi ts 7 .; what's worse, they can also further incentivize perfectionism, warns Emma Seppala8, author of The Happiness Track(HarperCollins, 2016). In effect, to comply with these programs, employees must add them to their to-do lists, which are already bursting. Those who already don't have enough time in the day for a proper lunch skip yoga class and then feel a sense of guilt (and sometimes suffer the judgment of their peers!). Workouts and meditation sessions can certainly be a good way to recharge one's batteries and better manage one's mental and emotional energy, but these measures are only effective if basic needs (to carry out one's work in good physical and psychological conditions) are already satisfied. THE KEY ISSUES OF WELL- BEING Well-being at work is based on three necessities: work culture, social environment, and tools that are adaptive. Until these fundamental needs are met, other measures will be ineffective.
  • 9. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 9 A culture that facilitates the execution of tasks Since chronic understaffing and overwork are primary causes of unwellness 9 , a simple solution is to set realistic goals, limit meetings and put a stop to constant demands, allowing everyone the time to focus on tasks. At Philippe Starck, in order to restore effective working time for teams, days are divided into halves: interactions between employees or with customers take place in the morning, and the afternoon is reserved for pure 'creation', with individuals then agreeing to not be reached directly after 2:00 PM. The ability to disconnect in this way above all requires acceptance of no longer being permanently connected, breaking with the heady - but toxic - feeling that everything rests on one's own shoulders. The quality of human interactions Another key factor for well-being in the workplace is «an organizational culture of respect, trust, inspiration, accepting mistakes and showing humanity,» says Emma Seppala. This type of «positive» culture fosters loyalty, commitment, performance, and team creativity. In contrast, tyrannical management, disrespect or even just lack of trust generates health problems in both the short and long term 10 . Social interactions are a basic need of human beings. Very simple daily actions (even saying hello with a modicum of empathy) more effectively build well-being than mindfulness sessions, says Emma Seppala. Basically, the playing fi eld and technologies evolve, but human management issues do not change says Zachary First, Executive Director of Drucker Institute 11 . Be happy at work! That's an order! It is not a given that everyone wants to play football or do yoga with colleagues at lunchtime. Focusing on well- being at work could potentially even lead employees to feel unhappy, according to some recent research15. «Everyone is free to see work as an opportunity to achieve happiness, or as a duty, fully assuming that while one is working toward its fulfi llment, happiness is elsewhere. Everyone has the right not to be in pursuit of happiness,» agrees consultant Daniel Cossard 16 . The physical work environment 70% of employees feel that the layout of their workplace impacts their performance. The ideal: arrangement of the space based on activities (an "activity-based workplace"), which provides various workspaces tailored to the differing needs of a day, including open areas, retreat spots for focused work, friendly social spaces that encourage informal conversations between people, and meeting rooms for teamwork. The "Green Station", the new headquarters of Unilever France, opened in March 2015, with a priority to respond first to staff needs in terms of physical comfort, with needs around schedule flexibility, freedom and accomplishment coming second. Meanwhile, many companies have yet to embrace the principle of flexible work spaces: 78% of respondents
  • 10. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 10 believe employees are free to manage their working time, but only 38% feel free to choose where they want to work. INFLUENCING PERFORMANCE AND WELLBEING Is happiness at work the new Eldorado of the company in search of productivity? It's essential to understand the link between individual development and performance. What is the link between well-being and performance? While positive emotions appear to be correlated with a high level of performance 12 , the direction of the causal relationship is not clear. Is performance a source of well-being? It could explain, in part, the greater excitement generated by start-ups in Silicon Valley (beyond their organic canteens or massage therapy spas), as compared to the West Coast financial institutions that formerly attracted all the young graduates. When the market is flourishing, goals are being achieved, and projects are making headlines, strong economic performance creates a sense of achievement that enhances well-being. This can be observed at the individual level: top performers are more fulfilled at work. So, while managers may not have control over market conditions, performance assessment is still a good leverage tool, including in companies in need of growth. The issue of compensation While many studies indicate that employees are very sensitive to the work environment, management style, or the culture of the company, their opinion of their success in life also depends on their remuneration. Those earning more than $75,000 per year thus declare themselves signifi cantly more satisfied with their lives than the average, shows a study conducted in the US in 2010 by Angus Deaton and the Nobel Prize-winning economist Daniel Kahneman at the University of Princeton 17 . This sense of satisfaction further increases as wages rise, whatever their absolute amount. Better assessing individual performance «Let's look at outcomes, not at procedures and political games. Those who monitor the time spent in the office by their employees get nothing other than more time spent in the office. If they instead actually measured the results, they would fi nd that they get much better performance, said Scott Behson, Professor of Management at Fairleigh Dickinson University 13 , who suggests a return to the fundamentals of management: providing realistic goals and means of achieving them, then measuring outcomes and letting everyone decide on what action to undertake. Giving autonomy, responsibility and trust helps make the staff accountable for their
  • 11. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 11 performance. The core insight to keep in mind: demonstrating that work is recognized and valued fosters a sense of well-being at work. At work as in life, wellness does not play out in some exceptional moments and a few sessions of meditating on a satisfying day-today work experience. Happiness at work is above all having the ability (physical, intellectual, and social) to achieve one's business goals. It is not helpful to view wellness as the holy grail of performance. Companies like Amazon rely on extreme productivity, while providing working conditions and organizational culture that are not conducive to wellness 14 . Valuing well-being apart from performance Working toward well-being does not necessarily improve performance, but should that really be the primary goal? The six-hour day is gaining popularity in Sweden, for example, because it allows employees to better reconcile personal and professional life -- not because it allows the company to improve performance. "Employees are more focused with far fewer meetings, they are happy to leave the offi ce early and happy to return the next day", says Linus Feldt, CEO of Filimundus, a Swedish developer of mobile applications. 18 MEMO • Beware of overly demanding and inconsistent management, which are the primary sources of burnout in the workplace.And don't think that wellbeing programs are enough to combat the problem: they are only one part of the solution. • Wellbeing at work is primarily a question of corporate culture; more specifically, the keys to a culture of wellbeing include a supportive environment, healthy relationships, and well-organized work. • Wellbeing and performance are closely linked, which is why some companies make wellbeing a strategic challenge, under the umbrella of « chief happiness officer. » 1. "Americans Are Overworked and Burnt Out, But Surprisingly Happy at Work" (Staples Advantage, 2015). 2. "Trentenaires au bord du burn out" de Morgane Miel (Le Figaro Magazine, January 2016) 3.Ibid. 4. "Collaborative Overload", by Rob Cross, Reb Rebele and Adam Grant, (Harvard Business Review, January- February 2016) 5. "The cult of overwork" by James Surowiecki (The New Yorker, January 2014) 6.Works of Marianna Virtanen, researcher at Finnish Institute of Occupational Health 7. "Program Measurement and Evaluation Guide" (Hero and Population Health Alliance, 2015) 8. "Good Bosses Create More Wellness than Wellness Plans Do" by Emma Seppala (Harvard Business Review, April 2016). 9. "Just because you're happy doesn't mean you're not burned out" by Scott Behson (Harvard Business Review, July 2015) 10. "Poor leadership poses a health risk at work" by Anna Nyberg (Karolinka Institutet, March 2014). 11. "Techonology changes, good management doesn't", Zachary First (Harvard Business Review, April 2016) 12. "Comment construire un bonheur durable" by Sonja Lyubomirsky (Cerveau & Psycho, January 2010). 13. "Work-Life Balance Is Easier When Your Manager Knows How to Assess Performance" by Scott Behson (Harvard
  • 12. Comment développer le bien être au travail / Fostering wellbeing in the workplace 12 Business Review, avril 2016). 14."Inside Amazon : wrestling big ideas in a bruising workplace" de Jodi Kantor et David Streitfeld (The New York Times, August 2015). 15. "Le bonheur, un idéal qui rend malheureux ?" (Le Figaro, June 2014). 16. "Le bonheur au travail en passe de devenir un nouveau graal" (Relais Managers, October 2015). 17."Do We Need $75,000 a Year to Be Happy?" (Time Magazine, September 2010). 18."Why Sweden is shifting to a 6-hour workday", (Science Alert, September 2015)