Le magazine Keo des idées neuves sur la mobilité fait par le Groupe Keolis. Actualités, dossiers, forums, zoom et analyses vous attendent au fil de ses 24 pages.
Au sommaire de ce numéro : le transport public au cœur du Grand Paris, zoom sur Amétis,le réseau d'Amiens, la question des transport dans la réforme territoriale, les projets de Keolis Angers...
2. 2
ÉDITO
Keolis
Présent dans 15 pays à travers
le monde, Keolis est un opérateur
majeur du transport de voyageurs.
Le Groupe propose une palette
de solutions de transport adaptées
aux besoins des territoires
et des clients voyageurs.
Keolis – 20 rue Le Peletier
75320 Paris Cedex 9
Tél. : 01 71 32 90 00
Keo’ LE MAGAZINE
Keo’, le magazine corporate
du Groupe Keolis, se propose
d’explorer le thème de la mobilité
durable. Actualité, succès, métiers,
innovations, débats, opinions…
Keo’ fait circuler des idées neuves
sur la mobilité !
RÉDACTION
de rédaction : Catherine Miret.
Quentin Vijoux,
Antoine Levesque, Gez/Kot Illustration.
Getty, Fotolia,
Andia, Corbis, AFP, Urba Images,
Raphaël Dautigny
(réf. : KEOL026)
En novembre 2014, cinq communes d’Île-de-France ont fait le choix
d’intégrer le Grand Paris, redéfinissant ainsi les frontières de la future
métropole. Un mois plus tard, c’est le contour des régions françaises
dans leur ensemble qui s’est trouvé modifié, sous l’effet du projet de
loi sur la réforme territoriale. Partout, les frontières bougent, et votre
magazine Keo’ suit le mouvement !
Le dossier de ce numéro fait ainsi le point sur les projets de transport
qui vont structurer le Grand Paris, tandis que la rubrique Keo’Forum
invite trois spécialistes à partager leurs points de vue sur la nouvelle
carte des régions. Le monde bouge aussi dans Keo’Idées, où notre
invité nous dit tout sur les objets connectés, une petite révolution
qui repousse les limites du réel et de la technologie. Une nouvelle
ère qui s’ouvre donc… et une nouvelle année ! L’occasion de faire
le bilan en page 6, avec Jean-Pierre Farandou, pour un point d’étape
sur le projet KeoLife et ses perspectives pour 2015.
BONNE ANNÉE À TOUS !
REPOUSSER
3. Keolis Janvier 2015 3
SOMMAIRE
22
18
10
14Keo’FOCUS
LES TRANSPORTS
PUBLICS AU CŒUR
DU GRAND PARIS
4Keo’ACTU
Route intelligente, prix des
carburants, insécurité dans
les transports : toute l’actu
de la mobilité
8Keo’PRATIK
On vous dit tout
sur le délit de fraude
d’habitude et
le dépôt vert idéal
10Keo’TEAM
KeoLife : un projet
de terrain à Angers
12Keo’POLIS
Les Amiénois
réconciliés avec le bus
18Keo’VISA
Voyager autrement
20Keo’FORUM
Réforme territoriale :
quid des transports ?
22Keo’IDÉES
Rafi Haladjian :
« Demain, nos objets
capteront tous types
de données »
4. MOSCOU OPTE POUR LE TOUT-CONNECTÉ
RUSSIE
4
Keo’ACTU
CÔTÉMObilite
La Chine
investit dans
le ferroviaire
indien
L’Inde a demandé à la Chine
de l’aider à construire le
deuxième plus long chemin
de fer à grande vitesse du
monde. D’une longueur de
plus de 1 700 km, cette ligne
représente un coût d’environ
26,6 milliards d’euros et
permettra de relier les villes
de Delhi et de Chennai, dans
le sud-est du pays. Selon le
ministère indien des Chemins
de fer, l’étude de faisabilité de
cet ambitieux projet devrait
commencer début 2015.
INTERNATIONAL
Un sentiment
d’insécurité
TRANSPORT PUBLIC
elon un
sondage
OpinionWay
publié en
novembre 2014, près
de la moitié des Français
qui utilisent les transports
en commun éprouvent
un sentiment d’insécurité
lors de leurs déplacements
(49 % des femmes et 44 %
des hommes). Interrogés
sur les facteurs qui
pourraient les tranquilliser,
89 % des voyageurs
se disent plutôt rassurés
par la présence de policiers
ou de vigiles, ainsi que
de contrôleurs et d’agents
d’accueil (81 %). L’éclairage
contribue aussi largement
à améliorer le sentiment
de sécurité (87 %), de
même que la vidéosur-
veillance (81 %), la propreté
et l’entretien (77 %).
Enfin, l’étude précise que
« les Français se montrent
favorables à la croissance
du nombre de caméras de
vidéosurveillance, particu-
lièrement dans les trans-
ports en commun (90 %) ».
Néanmoins, seulement un
tiers d’entre eux se disent
prêts à payer plus cher
leur titre de transport pour
financer ces installations.
* Étude réalisée sur un échantillon
représentatif de 1 026 personnes.
S
Sept millions
de voyageurs quotidiens
connectés : c’est ce
qu’affiche le métro
de Moscou (le deuxième
métro le plus fréquenté
au monde), avec comme
nouveauté l’installation
d’un réseau wi-fi haut
débit sur ses lignes.
Une première mondiale,
assure la municipalité
russe, puisque le wi-fi,
jusqu’alors disponible
seulement dans les
stations, l’est désormais
sous les tunnels et dans
les rames en mouvement.
Les voyageurs peuvent
accéder à un ensemble
de chaînes de télévision,
de stations radio,
de films, de livres ou
de magazines en ligne,
disponibles gratuitement
ou sur abonnement.
Les travaux, estimés
à environ 17 millions
d’euros, ont été
entièrement pris en
charge par l’opérateur
Maxima Telecom.
5. Keolis Janvier 2015 5
Un premier
projetentest
LE PRIX DES CARBURANTS
AU PLUS BAS
Le prix des carburants
a atteint son niveau
le plus bas depuis
quatre ans. La raison ?
Une chute du cours
du pétrole d’environ
30 % enregistrée au
second semestre 2014.
Fin novembre, un litre
de gazole coûtait en
effet aux automobilistes
1,22 euro en moyenne.
Selon le ministère
de l’Écologie et de
l’Énergie, c’est le chiffre
le plus bas enregistré
depuis décembre 2010.
Cette tendance, qui
concerne également
le prix de l’essence
sans plomb, s’explique
par une production
mondiale abondante
et une demande moins
vigoureuse que prévu,
notamment en Europe
et en Chine.
FRANCE
Unbusentoute
transparence
Il a l’air de venir du futur mais il
est bien réel : Willie, un autobus
urbain recouvert d’écrans plats
transparents, a été conçu par
le designer Tad Orlowski. À la
façon d’un panneau d’affichage
mobile, ce premier prototype
peut projeter des publicités
ou des extraits de films, ou bien
fournir des informations en temps
réel aux voyageurs, comme
des plans du réseau, des bulletins
météo, des news TV et des
renseignements touristiques.
Selon son créateur, ces écrans
pourraient même prochainement
intégrer des fonctions tactiles
interactives.
INNOVATIONROUTE INTELLIGENTE
CHIFFRES
17 % des Français
ont eu recours
à l’autopartage
au cours des douze
derniers mois (36 %
chez les 18-24 ans).
Source : sondage CSA pour Uber.
3,3 milliards
C’est le nombre
de passagers annuels
du métro de Tokyo,
le plus fréquenté
au monde.
AGENDA
ENTRETIENSDUCEREMA
“TERRITOIRESETVILLES
DURABLES”
Colloque réunissant plus de
800 professionnels, décideurs
et acteurs de terrain, sur les
politiques locales pour des
territoires et villes durables.
3et4février2015
auPalaisdescongrès–Lyon
BIMWORLD2015
Salon du numérique dans la
construction et l’aménagement
des milieux urbains.
25et26 mars2015
auCNITLaDéfense–Paris
CONGRÈSCAPURBA
Salon Smart Cities : des projets
innovants pour une ville facile,
intelligente et attractive.
2 au 4 juin 2015
à Eurexpo – Lyon
FUTURENSEINE2015
26e
festival de rencontres,
d’ateliers et d’expositions
pour amateurs d’innovations et
de transformations numériques.
11et12 juin2015
auxArts&Métiers–Paris
70 euros
C’est le montant du
tarif uniqueduPass
Navigo qui sera mis en
place en Île-de-France
à la rentrée 2015.
La D199, en Seine-et-Marne, a été choisie
pour tester un projet de route à énergie
positive. Le principe : un revêtement
semi-transparent sous lequel se trouvent
des cellules photovoltaïques qui produisent
de la lumière. L’énergie produite permettra
d’alimenter l’éclairage public et d’assurer
une autosuffisance énergétique. Par ailleurs,
la route fonctionnera comme une pompe
à chaleur, capable de stocker l’énergie
et de la restituer par temps froid ou bien
de rafraîchir l’atmosphère par temps chaud.
Petit plus : cette route nouvelle génération
saura dialoguer avec nos voitures et réguler
le trafic en envoyant aux conducteurs des
informationssurlacirculation en temps réel,
afin d’éviter les embouteillages ! Patience
car les travaux ne devraient pas débuter
avant le printemps 2017…
6. 6
Keo’ACTU
CÔTÉ eO
KeoLife
Keolis a acquis
en décembre dernier
l’entreprise familiale
Autocars Striebig,
implantée en Alsace
depuis 1927 et leader
de l’interurbain dans
le Bas-Rhin (67).
L’entreprise emploie
300 collaborateurs
et compte six
agences, dont
deux en Allemagne.
La direction
opérationnelle sera
assurée par Laurent
Tonon, jusqu’ici
directeur de secteur
Keolis Trois-Frontières
(Moselle et Alsace)
et spécialiste reconnu
du marché inter-
urbain. Par ailleurs,
le Groupe exploite
déjà le réseau urbain
d’Obernai et assure
l’assistance technique
des transports
urbains de Colmar
et de Strasbourg.
Ce rachat confirme
ainsi la volonté de
Keolis de développer
ses activités dans
la région, particulière-
ment dynamique en
termes de transport
public.
Premier bilan positif
KeolissedéveloppeenAlsace
INTERURBAIN
En 2013, Keolis lançait KeoLife,
un vaste projet d’entreprise au
service de la performance. Un an
après, où en est-il, et comment
va-t-il se poursuivre en 2015 ?
Les explications de Jean-Pierre
Farandou, Président du Groupe.
EnquoiconsisteKeoLifeetquels
sontsesenjeux ?
KeoLifeestunprogrammed’amélioration
continuequidoitpermettreàKeolis
d’atteindresesambitions :êtreunleader
incontestédelamobilitéetdevenird’ici
à2017unvraigroupeinternationalintégré.
L’ensembledescollaborateursest
concernéparladémarche,quiconsiste
àtravaillerauquotidiensurtouslesmaillons
denosmétierspourproposerlemeilleur
rapportqualité/prix.Leprojetsedécline
ensixaxes(satisfactionclient,relation
partenarialeaveclesautorités
organisatrices,engagementdessalariés,
responsabilitésociétale,excellence
opérationnelleetperformance
économique)et26projetstrèsconcretsqui
poursuiventunmêmebut :nouspermettre
d’améliorernosoffresaubénéficedenos
deuxclients,lesautoritésorganisatrices
etlespassagers.Chaquefilialedoitmettre
enplaceetsuivresespropresplans
d’action,enfonctiondesescontraintes,de
sesenjeux,desasituationetdesamaturité.
Depuisplusieurssemaines,vousallez
danslesfilialespourdes« visites
KeoLife » :quelsprogrèsavez-vouspu
observer ?
Les différentes visites que j’ai déjà
effectuées montrent une très bonne
intégration de KeoLife sur le terrain,
ce qui est remarquable si peu de temps
après son lancement. Toutes les filiales
se sont approprié le projet et le déclinent
à leur manière. Certaines initiatives sont
exemplaires quant à la qualité du projet
déployé, aux méthodes utilisées, à
l’implication du management et des
collaborateurs… L’impulsion est donnée
et c’est enthousiasmant : je peux constater
la mise en mouvement de l’entreprise, en
France comme à l’international. De plus,
KeoLife apparaît partout comme un cadre
fédérateur qui renforce le sentiment
d’appartenance au Groupe.
Quellessontlesprochainesétapes ?
Leprojetestlancé,ilfautmaintenantnourrir
ladynamiquepourpoursuivreetamplifier
nosprogrès.Plusieursélémentsvontnous
aideràentretenirlaflammeen2015.
L’animationparaxesvaêtrerenforcéeetles
directionsmétiersvontcontinueràsoutenir
l’actiondesfiliales.Lescollaborateursvont
aussipouvoirs’appuyersurunnouveloutil :
KeoShare,laplateformecollaborative
ouvertedébutdécembre.Etpourfavoriser
l’échanged’expériencesetlepartagede
bonnespratiques,nousallonscommuniquer
surlesexemplesréussisetrécompenser
lesmeilleuresinitiativeslocaleslorsdela
cérémoniedesKeo’Awards.
7. 7Keolis Janvier 2015
GROUPE KEOLIS
De nouvelles valeurs pour refléter l’engagement de tous
Partout dans le monde, Keolis promeut l’innovation, la solidarité
et l’excellence opérationnelle. Afin de faire de ces engagements un socle
commun pour ses collaborateurs, le Groupe a redéfini ses valeurs
à échelle mondiale. « We Imagine – We Care – We Commit » : une
promesse en trois temps qui reflète une histoire et un positionnement
uniques. Avec ces nouvelles valeurs, établies à la suite d’une consultation
interne, Keolis entend donner des repères forts à ses collaborateurs
et renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe intégré.
UN RÉSEAU SOLIDAIRE
Dans quelques mois,
deux nouvelles lignes
de tramway seront
inaugurées à Nottingham,
en Angleterre. Pour
accompagner ce projet
d’extension, à l’étude
depuis 2013, le réseau
Nottingham Trams
a conclu un partenariat
innovant avec les agences
locales pour l’emploi.
En effet, les 22 rames
supplémentaires qui
seront mises en service
nécessitent la création
d’environ 150 nouveaux
postes. Une campagne
de recrutement solidaire,
qui a rencontré un grand
succès auprès de la
communauté locale,
a donc été lancée pour
offrir des opportunités
de développement
professionnel à des
personnes en recherche
d’emploi. D’autre part,
la mise à disposition de
bornes d’achat de tickets
à l’extérieur des tramways
a nécessité de mettre en
place des formations
pour les conducteurs.
En effet, jusqu’à mainte-
nant chargés de vendre
les titres à bord des
rames, ils doivent
désormais être en
mesure de les contrôler.
NOTTINGHAMKeolis renforce
sa présence
en Chine
D’ici à 2019, le Groupe Keolis
pourrait se voir confier, avec
son partenaire Shanghai
Shentong Metro Group,
l’exploitation de plusieurs
lignes de métro automatique
à Shanghai. Implanté sur
le marché chinois depuis 2010,
Keolis avait obtenu en 2013
la gestion du futur hub
intermodal du terminal
de l’aéroport de Wuhan.
Le Groupe confirme ainsi
son expertise en matière
d’exploitation de réseaux
multimodaux à l’international
et sa volonté de s’implanter
sur le marché asiatique.
ASIE
a communauté urbaine
de Bordeaux (CUB)
a renouvelé sa confiance
au Groupe Keolis pour
l’exploitationdesonréseaudetransport,
qui dessert chaque jour 28 communes
et 720 000 habitants. Opérateur du
réseau depuis 2009, Keolis a élaboré
pour ce nouveau contrat de délégation
de service public une offre sur mesure
répondant aux exigences de la CUB
en termes de mobilité globale.
Une augmentation de 7 % de l’offre
kilométrique et une hausse de 34 %
de la fréquentation sont notamment
prévues pour les prochaines années.
Un projet ambitieux qui fera du réseau
bordelais le plus grand réseau de tram
français et qui permettra à Keolis de
conforter sa position de leader
mondial de ce mode de transport.
« Je me réjouis que la CUB nous
renouvelle sa confiance, reconnaissant
ainsi notre expertise en matière
d’exploitation de transport public et
la qualité de nos relations partenariales
avec les autorités organisatrices »,
a déclaré Jean-Pierre Farandou,
Président du Groupe Keolis. Un chiffre
d’affaires cumulé de 1,7 milliard d’euros
est prévu pour ce nouveau contrat
d’une durée de huit ans.
Une confiance renouvelée
BORDEAUX
L
8. ONVOUSDITTOUTSUR…
8
Keo’PRATIK
UTP : DES
RECOMMANDATIONS
CONTRE LES
FRAUDEURS
RÉCIDIVISTES
Tout d’abord, il faut inciter les voyageurs
à circuler avec un titre de transport
valide. Ainsi, afin d’encourager les
fraudeurs à se mettre en règle, un certain
nombre de paramètres ont été listés.
Tout d’abord, un matériel de contrôle
de qualité et des valideurs en bon état.
Avoir également des propositions
commerciales adaptées comme
l’échange du procès-verbal contre deux
mois d’abonnement (selon certaines
conditions et valable une seule fois).
Il est aussi important d’avoir de
nouvelles techniques de contrôle :
contrôles en civil, avis préalables
au contrôle, etc. Par ailleurs, en plus de
durcir la procédure du délit de fraude
d’habitude, l’UTP a proposé de relever
le montant de l’indemnité afin
d’augmenter l’effet dissuasif. Quant
à la réponse pénale, l’UTP la souhaite
ferme et systématique, toujours dans
l’idée de l’exemplarité de la peine.
LES SANCTIONS
ENCOURUES
LORSQU’UN DÉLIT DE FRAUDE
D’HABITUDE EST CONSTATÉ,
la procédure dépend du tribunal
correctionnel et le fraudeur est
passible d’une peine de prison de
six mois et d’une amende qui peut
aller jusqu’à 7 500 €. Par ailleurs,
en octobre dernier, pour améliorer
la lutte contre la fraude, l’UTP a
proposé au ministère des Transports
et au ministère de l’Intérieur que la
procédure de délit de fraude
d’habitude soit déclenchée à partir
de 5 contraventions et non plus 10.
LE DÉLIT DE FRAUDE D’HABITUDE
Instauré par la loi de 2001 relative à la sécurité quotidienne*, le délit
de fraude d’habitude est un enjeu majeur pour les opérateurs de
transport. Le durcissement de la loi en la matière, prôné par l’UTP**,
permettrait de diminuer le nombre de fraudeurs récidivistes.
LE CADRE JURIDIQUE
LA LOI DE 1845 EST LA
PREMIÈRE LOI SUR LA POLICE
des chemins de fer. Elle a
été partiellement abrogée
et transférée dans le Code
des transports de 2011,
qui établit le cadre juridique
et énonce la liste des
infractions concernant
les délits et contraventions
cités également dans
le Code pénal.
La loi du 15 novembre 2001 sur
la sécurité intérieure instaure
le délit de fraude d’habitude
et le Code de procédure pénale
détermine les conditions de
transaction entre le fraudeur
et la société gestionnaire du
réseau. En effet, la loi donne
deux mois à l’usager fraudeur
pour s’acquitter de l’indemnité
forfaitaire, ce qui lui évitera
une contravention.
LE DÉLIT DE FRAUDE
D’HABITUDE
SONT CONSIDÉRÉS COMME
DES CAS DE FRAUDE deux
types d’infraction : le défaut
de titre de transport et le titre
non conforme ou non validé.
Il faut bien distinguer la fraude
générale (qui peut toucher tous
les utilisateurs à un moment
ou à un autre et qui résulte de
multiples facteurs) de la fraude
d’habitude, qui est le fait
spécifique de personnes
récidivistes. En effet, au bout
de dix contraventions toutes
impayées au cours des douze
derniers mois, la onzième
déclenche la procédure de
fraude d’habitude, qui devient
un délit.
* La loi sur la sécurité quotidienne regroupe des textes portant sur divers
moyens de lutte contre le terrorisme, les trafics (notamment d’armes),
les nuisances sociales et les incivilités.
** Union des Transports Publics et ferroviaires.
9. ONVOUSDITTOUTSUR…
9Keolis Janvier 2015
1
6
4
2
3
5
’activité de transport public participe naturellement à la
préservation de l’environnement. Il était donc important
pourKeolisd’inscriredanssadémarcheKeoLifeunefeuille
de route en matière de projets environnementaux. En partenariat
aveclesautoritésorganisatrices,leGroupeinvestitnotammentdans
laconstructiondedépôtsetdecentresdemaintenanceestampillés
« verts ». Autrement dit, des structures préservant l’environnement
qui réduisent de 30 % les consommations d’énergie. C’est le cas
danscertainesfilialesKeolis :dépôtsdebusetdetramwayséquipés
de parois brise-soleil, de zones de tri des déchets, etc. La révolution
écologique est en marche dans les réseaux Keolis !
LE DÉPÔT
VERT IDÉAL
ISO 14001
Keolisapourambition
d’obtenircettecertification
environnementale
pourl’ensembleduGroupe.
1 Les bureaux
administratifs
sont équipés d’une
toiture végétalisée.
2 Eau, énergie,
papier : dans les
bureaux, les collabora-
teurs s’impliquent pour
une gestion durable
des ressources.
3 Zone permettant le
tri sélectif des déchets.
4 Le système
de récupération
de la chaleur permet
de capter des calories
dans le sol et l’eau,
produisant ainsi de
l’énergie de façon
autonome.
5 Recyclage des
eaux de lavage.
Grâce à un système
fermé, les eaux de
lavage sont récupérées
et filtrées, puis utilisées,
et de nouveaux filtrées,
etc.
6 Parois brise-soleil :
des ailettes sont posées
au-dessus des vitrages,
inclinées pour protéger
des rayons du soleil
en été et pour les laisser
passer en hiver.
L
100 %
desfilialessontengagées
dansladémarche
environnementduGroupe.
10. 10
Keo’TEAM
3
KEOLIFE :
UN PROJET
DE TERRAIN
A ANGERS
À Angers, KeoLife, le projet d’entreprise
du Groupe Keolis, se déploie avec efficacité
depuis plus d’un an déjà. Les premiers
résultats sont très positifs, en interne
comme en termes de satisfaction client.
Reportage.
2 Au CTT (centre technique
des transports), une équipe
de régulateurs assure
la fiabilité et la ponctualité
des bus et des tramways,
dans le cadre de l’application
des process KeoLife.
3 4 Passage à la station
de lavage et vérification du
bon fonctionnement du
véhicule, deux étapes
indispensables qui ont été
intégrées dans le projet
d’entreprise.
5 La montée par la porte
avant fait partie des règles
que doit faire appliquer
le conducteur.
6 Pour la bonne lisibilité
de l’info voyageurs, les
panneaux d’affichage sont
régulièrement entretenus.
1 Afin de
faire le point
sur l’avancée
des projets,
des réunions
KeoLife sont
régulièrement
organisées
avec les
collaborateurs.
2
4
5
6
11. 11Keolis Janvier 2015
e déploiement de KeoLife
à Angers a débuté en
juillet 2013, au moment
où démarrait le nouveau
contrat d’exploitation du réseau. Nous
avons donc voulu réunir dans un même
grand projet cette démarche d’amélio-
ration de la qualité de service ainsi que
les exigences d’Angers Loire Métropole »,
explique Christophe Reineri, directeur
opérationnel de Keolis Angers. Pour
plus d’efficacité, les six axes de KeoLife
(satisfaction client, relation partenariale
avec les autorités organisatrices, engage-
ment des salariés, excellence opération-
nelle, responsabilité sociétale et perfor-
mance économique) ont été pris en
compte en même temps dans une
démarche globale. « Nous souhaitions
avancer sur l’ensemble des thèmes
simultanément pour plus de cohérence.
C’est pourquoi nous avons créé un poste
de directeur du projet d’entreprise car
il était fondamental pour nous d’établir
un management transversal en lien avec
toutes les directions. »
Organiser les process
« Nous avons commencé par croiser
les processus qualité de la filiale
et le référentiel KeoLife afin d’établir
une description claire de chaque
activité », souligne Christophe Reineri.
Cela a permis d’identifier les axes
d’amélioration et d’en assurer le suivi.
L’ensemble du personnel a été associé
à cette démarche, via des groupes
de travail interservices. « KeoLife est un
outil de cohérence globale ; en mettant
le personnel au cœur de cette démarche
d’amélioration, les collaborateurs ont pu
mieux se l’approprier, ce qui me paraît
indispensable car ce sont eux les vrais
porteurs du projet. » Les managers
ont également eu une place essentielle.
Conscients de leur rôle pilote, ils ont
pu expliquer les objectifs attendus et
être de véritables relais d’information.
Côté clients, les résultats ne se sont
pas fait attendre. Une enquête réalisée
sur 1 000 voyageurs, début 2014, a révélé
une hausse de la satisfaction de 15 points
par rapport à 2012. Dynamique favorable
validée par 31 % des clients, qui
considèrent que la qualité de service
du réseau Irigo s’est améliorée au cours
des douze derniers mois. La sécurité
sur le réseau a également progressé
de manière notable : le taux d’accidents
en 2014 devrait être inférieur
de 26 % à celui de 2012.
Désormais, à Angers,
KeoLife fait partie
intégrante de la culture
d’entreprise !
NATACHA
ASSISTANTE QUALITÉ
L
Mesurer la qualité des prestations”
NatachaChauvel,assistantequalité
ÉTABLIR
DES PLANS
D’ACTION
Ronan Nicot,
directeur du projet
d’entreprise KeoLife
à Angers
Mon rôle est de décliner
le référentiel KeoLife
dans l’ensemble de la filiale.
En croisant ses objectifs
avec les demandes
stipulées dans le contrat de
délégation et les exigences
budgétaires et sociales
de notre filiale, nous avons
établi un plan d’action
global, que nous avons
organisé selon les six axes
de KeoLife. L’ensemble
de ces actions a été ensuite
intégré au système qualité
afin de garantir sur le long
terme la valeur ajoutée
du projet KeoLife.
De cette façon, nous avons
créé un outil personnalisé,
adapté aux problématiques
du réseau et prenant
en compte les bonnes
pratiques déjà existantes.
Pour chaque action, nous
avons désigné un pilote
(cadre ou agent de maîtrise)
qui connaît parfaitement
les enjeux du métier
et qui est responsable
de son avancement.
En comité de direction, nous
effectuons régulièrement
le suivi des objectifs du plan
d’action KeoLife Angers.
CHRISTOPHE
DIRECTEUR
OPÉRATIONNEL DE
KEOLIS ANGERS
DIRECTEUR
DUPROJET
D’ENTREPRISE
RONAN
«
Je suis chargée
d’intégrer KeoLife
aux procédures et
aux modes opératoires
de l’entreprise,
et je m’assure que
les nouvelles versions
sont diffusées à toutes
les personnes qui doivent
les appliquer. J’ai participé
à la mise en place des
démarches liées à la qualité
de service : pour cela, j’ai
créé un référentiel ainsi
que des grilles de notation
utilisées lors des contrôles.
Par ailleurs, je participe
avec Angers Loire Métro-
pole aux audits qualité
trimestriels prenant en
compte ces nouveaux
critères, et j’analyse les
résultats puis propose des
actions correctives. En
interne, je communique
autour de ces résultats via
des réunions de service, en
organisant des forums ou
encore par voie d’affichage.
12. 12
Keo’POLIS
En 2012, Keolis a remporté le contrat de délégation
de service public pour l’exploitation du réseau de
l’agglomération d’Amiens. Deux ans plus tard, le bilan
est plus que positif : le réseau est réorganisé, la sécurité
renforcée et la fréquentation constamment en hausse.
En tant que président
de la métropole, ma
préoccupation était surtout
de répondre aux attentes
des habitants : avoir un
réseau de transports en
commun fiable, sécurisé et
attractif. Le partenariat avec
Keolis a abouti, depuis le
mois d’avril, à ce que
l’ensemble du réseau soit
harmonisé : certains sites,
comme la zone industrielle,
ont été mieux desservis,
et la fréquence des bus
a augmenté. Les horaires
ont également été ajustés
au rythme de vie des
Amiénois. Par exemple,
les bus desservant les
collèges ont vu leurs
horaires adaptés à ceux des
écoliers afin de faciliter les
trajets des enfants. D’autres
projets sont en cours,
orsque Keolis a pris les
rênes du réseau Ametis, en
juin 2012, pour une durée
de six ans, la situation de la
métropole d’Amiens était difficile. Les
tensions sociales étaient importantes
dans certains quartiers et les outils
d’aide à l’exploitation (radio, géolocali-
sation des véhicules) souvent défi-
cients. Le sentiment d’insécurité à bord
des bus entraînait de nombreuses
grèves des conducteurs. Les transports
subissaient une baisse de fréquenta-
tion depuis dix ans et jouissaient d’une
image peu flatteuse pour cette métro-
pole de 180 000 habitants.
Pour Keolis, le défi à relever était de
taille, mais le pari a été tenu : le réseau a
étérestructurédemanièreefficaceavec
une fréquentation qui a décollé (+ 10 %
de recettes entre septembre 2013 et
septembre 2014) et un taux d’absen-
téisme des conducteurs qui a baissé de
6 % en deux ans. Les Amiénois sont
désormais réconciliés avec le bus !
L
GrâceàKeolis,l’ensemble
duréseaudetransport
aétéharmonisé.”
Les transports sont
une vitrine pour la ville
comme la création de bus
à haut niveau de service.
Collaborer avec Keolis
a été très fructueux : les
transports en commun, plus
attractifs, deviennent une
belle vitrine pour notre ville.
Alain Gest,
président d’Amiens
Métropole
1
LESAMIÉNOIS
RÉCONCILIÉSAVECLEBUS
13. 13Keolis Janvier 2015
Jean-Marc Sauvestre,
directeur opérationnel
de Keolis Amiens
côté
Lorsque nous avons
remporté l’appel d’offres
en 2012, notre premier
chantier a porté
sur le renforcement
et l’amélioration du
management au sein
de toutes les directions.
Six mois plus tard,
nous avons totalement
réorganisé le réseau en
le hiérarchisant autour
de quatre Lianes (lignes
à haut niveau de service
assurant des dessertes
cadencées sur une large
amplitude horaire) qui
desservent les principaux
pôles générateurs de trafic
et 80 % de la population
de l’agglomération. Nous
avons également créé
des lignes express, vers
l’hôpital Sud et le campus,
et mis en place une navette
de centre-ville. Tout cela
en privilégiant la régularité
des horaires, la réduction
des temps de parcours et la
simplificationdesitinéraires.
Après une période
d’adaptation de six mois,
la fréquentation est repartie
à la hausse : + 4 % en 2013
et + 10 % en 2014 ! Nous
tenions également à mettre
l’accent sur la sécurité de
nos clients. Nous avons revu
notre dispositif de lutte
contre la fraude et avons
équipé l’ensemble de notre
parc de bus avec Konfort,
un outil d’assistance
à la conduite qui permet
d’améliorer le confort des
voyageurs tout en réduisant
les risques d’accident et les
consommations d’énergie.
Sécuriser et hiérarchiser le réseau
2. La navette Citéis
relie les différents
quartiers d’Amiens
au cœur de ville.
Elle passe toutes
les vingt minutes
en semaine.
3.Les Lianes (lignes de bus
à haut niveau de service)
structurent le réseau de bus
de la ville. Elles circulent de
4 heures à 23 heures ou minuit
du lundi au dimanche.
1.Le réseau Ametis dessert
33 communes, soit près de
180 000 habitants, et totalise
12 millions de voyageurs par an
en moyenne.
2 3
14. Le Grand Paris passe à la
vitesse supérieure ! Alors
que les premières réalisa-
tions sont annoncées pour
2019, zoom sur un projet
qui illustre comment, pour
inventer la métropole de
demain, il faut repenser le
réseau de transport public.
14
aire de l’Île-de-France une
métropole du XXIe
siècle,
attractive, durable, inventive
et solidaire, offrant à ses habi-
tants une vraie qualité de vie
tout en continuant à jouer son
rôle de locomotive économique du pays : telle
est l’ambition du Grand Paris. Comme le rappelle
l’économiste et géographe Frédéric Gilli : « Ce
projet est la concrétisation d’un mouvement
engagé au début des années 2000, après une prise
de conscience progressive des retards pris par
Paris et sa région en matière de transport, de
logement et de développement économique. »
Le rôle clé des transports
Le transport est l’un des quatre volets prioritaires
du Grand Paris. Les réseaux urbains jouent en effet
un rôle majeur dans l’aménagement des grandes
métropoles. Ils connectent les bassins d’emploi aux
zones d’habitat et de loisirs, aux gares et aux aéro-
ports. Ils contribuent à faire émerger de nouveaux
pôles dédiés au logement, aux activités écono-
miques, à l’enseignement, à la culture… Ils favorisent
aussi un meilleur équilibre entre les territoires et
augmententleurattractivité.« C’estparticulièrement
F
LES TRANSPORTS
PUBLICS AU CŒUR
DU GRAND PARIS
Keo’FOCUSKeo’FOCUS
15. 15Keolis Janvier 2015
21 %
C’est le taux
d’augmentation
du trafic sur les
infrastructures
ferroviaires
d’Île-de-France
depuis dix ans.
lecasàParis,dontlesystèmedetransportasouvent
été loué pour sa qualité et son maillage, souligne
Aurélien Delpirou, chercheur au Lab’Urba. Mais ce
système a été pensé et développé à partir de Paris
intra-muros,commelemontrelechoix,en1900,d’un
métro axé sur le centre-ville. Par la suite, la plupart
desprojetsetdesinvestissementsontconcernédes
liaisons “radiales” entre Paris et sa banlieue. » Avec
le fort développement de l’urbanisation et du trafic,
ce modèle a fini par montrer ses limites. Aujourd’hui
vieillissant et saturé, le réseau de transport public
ne répond plus aux pratiques de déplacement des
Franciliens, qui voyagent à l’échelle du bassin de vie
en privilégiant de plus en plus l’intermodalité.
Un projet en deux axes
Présenté par le gouvernement le 6 mars 2013, le
NouveauGrandParisdestransportss’articuleautour
de deux axes. D’une part, le réseau existant va être
modernisé et étendu, selon un plan de mobilisation
convenu entre l’État, la Région Île-de-France, les
départements franciliens et le STIF. Ce plan prévoit
notamment le prolongement de certaines lignes de
métro et du RER E, la création de tramways et des
bus à haut niveau de service ainsi que l’améliora-
tion des lignes de Transilien et du RER. D’autre part,
205 km de nouvelles lignes de métro automatique
et 72 gares vont voir le jour pour relier les territoires,
les trois aéroports et les gares TGV : c’est le Grand
Paris Express. L’ensemble vise à améliorer l’offre de
transport entre la capitale et les villes périphériques
et à connecter entre elles les communes de petite,
moyenne et grande couronnes. « Le nombre consé-
quent de gares le prouve : derrière ce projet, il y a
l’idéequelapuissancedelarégionparisienneestliée
à la masse de sa population, à l’extrême diversité de
ses activités et à la qualité de ses territoires, irrigués
parleréseaudetransport »,commenteFrédéricGilli.
Des enjeux majeurs
Le Nouveau Grand Paris des transports répond
à plusieurs enjeux. Le premier est d’améliorer les
conditions de transport des Franciliens. À moyen
terme, par exemple, leur temps de trajet quotidien,
qui n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies
(passant de dix minutes il y a soixante ans à une
heure vingt actuellement), devrait redevenir raison-
nable, notamment pour les trajets de périphérie
à périphérie. Le deuxième enjeu est d’accroître la
solidarité régionale en désenclavant les territoires
les plus défavorisés. Le troisième, de renforcer
côté
« Keolis, déjà présent à Paris
et dans une grande partie
de l’Île-de-France, veut se
positionner comme un acteur
incontournable du Grand Paris.
À ce stade du projet, nous
participons au débat public
avec la volonté de faciliter
la vie des voyageurs.
Nous préconisons notamment
la mise en place d’un plan Bus,
c’est-à-dire le développement
de nouvelles lignes connectées
aux modes lourds, pour mieux
mailler le territoire régional.
Nous insistons aussi sur
l’intermodalité, indispensable
pour adapter le système de
transport public aux nouvelles
habitudes de déplacement.
À plus longue échéance,
nous souhaitons participer
aux appels d’offres lancés
par le STIF pour l’exploitation
des nouvelles lignes de
métro automatique. En effet,
au-delà de son implantation
locale, notre Groupe est un
opérateur légitime car il est
le leader mondial du métro
automatique. Nous sommes
prêts à mobiliser toutes
nos expertises pour assurer
un service plus ajusté, moins
coûteux pour la collectivité
et qui réponde aux attentes
des Franciliens. »
“KEOLIS, UN ACTEUR
INCONTOURNABLE DU GRAND PARIS”
Jean-Pierre Farandou,
Président du Groupe Keolis
16. l’attractivité de l’Île-de-France, dont le développe-
ment est un sujet d’intérêt national puisque Paris et
sa banlieue pèsent 30 % du PIB français pour 20 %
de la population. Au-delà, le projet vise à renforcer
la compétitivité de la France en facilitant l’accès à
ses principaux pôles économiques, notamment
depuis l’international. Le projet devrait en outre
entraîner la création de 15 000 à 20 000 emplois
directs et, surtout, bénéficier à l’ensemble des
entreprises d’Île-de-France. À cela s’ajoute un enjeu
de développement durable et de santé publique,
puisque le renforcement de l’offre de transport en
commun contribue au report modal et donc à la
réduction des nuisances liées au transport routier
(dégradation de la qualité de l’air, bruit, accidents…).
Une co-construction locale
Les gares joueront un rôle stratégique dans la
future métropole. « Ce sont des lieux où l’on sou-
haiteconcentrerlesdynamiquesurbainesdestrente
prochaines années. En attirant logements, bureaux
etprojets,ellesserontaucœurdespolitiquesd’amé-
nagement visant au développement des territoires
desservisparleréseaudetransportpublic »,résume
Aurélien Delpirou. La mise en œuvre de ces poli-
tiques se fera à travers les contrats de développe-
mentterritorialpassésentrel’Étatetlescollectivités,
dont 22 ont déjà été signés (c’est le cas par exemple
aux Grandes Ardoines, dans le Val-de-Marne).
En amont, les acteurs locaux sont également
associés à la réalisation du Nouveau Grand Paris
des transports. La Société du Grand Paris, maître
d’ouvrage du Grand Paris Express, a mis en place
> Dans le contexte
économique actuel,
où l’heure est
aux restrictions
budgétaires,
le gouvernement
s’emploie à sécuriser
le financement
du Nouveau Grand
Paris des transports.
En mars 2013,
Jean-Marc Ayrault,
Premier ministre
à l’époque, avait
réaffirmé la réalisa-
tion intégrale
du projet, mais
réévalué son coût
à la hausse avec
31,5 milliards d’euros,
dont 24,5 milliards
pour le Grand Paris
Express (au lieu
de 22,6 milliards
prévus à l’origine)
et 7 milliards d’euros
pour le plan de
mobilisation, financés
à la fois par l’État,
les entreprises et
les collectivités
locales. En octobre
2014, le Premier
Ministre Manuel Valls
a annoncé la mobili-
sation de ressources
supplémentaires
pour conforter la
mise en œuvre du
plan de mobilisation.
La Région Île-de-
France va disposer
d’une recette
complémentaire
de 140 millions
d’euros par an
et l’État versera
1,4 milliard d’euros
de plus d’ici à 2020.
Quelbudget
pourlestransports ?
DÉCRYPTAGEcôté
“NOTRE
DÉVELOPPEMENT
EN ÎLE-DE-FRANCE
PASSE PAR LES
MODES LOURDS”
André Magnon-Pujo,
directeur général adjoint Keolis,
branche Ile-de-France
« Notre objectif est d’être retenus
pour exploiter au moins l’une
des quatre nouvelles lignes de
métro automatique créées dans
le cadre du Grand Paris. En tant
que premier opérateur mondial
de métro automatique, Keolis est
plus que crédible et répondra aux
appels d’offres, en espérant que
la concurrence sera juste et
équitable. Par ailleurs, pour nous,
le Grand Paris ne se limite pas au
métro. Nous travaillons avec SNCF
Transilien pour exploiter ensemble
les trois lignes de tram-train qui
seront mises en service en 2017 et
2018, dans le cadre du projet du
Nouveau Grand Paris intégrant
tous les modes de transport
collectif. Notre objectif commun
sera d’apporter à la fois le meilleur
du tramway et le meilleur du train.
Enfin, nous soutenons le
développement de l’offre bus,
particulièrement nécessaire en
grande couronne. Le STIF a voté
une enveloppe de 160 millions
d’euros sur quatre ans afin de
renforcer cette offre. Dans ce
cadre, nos filiales franciliennes ont
mis en place 100 véhicules et
250 conducteurs supplémentaires
en Île-de-France l’an dernier.
Cet effort important devra être
poursuivi pour répondre aux
besoins de déplacements
croissants de la grande couronne. »
16
Les transports publics au cœur du Grand Paris
Keo’FOCUS
2millions de
voyageurs
devraient
emprunter
chaque jour le
réseau Grand
Paris Express.
17. 8,5millions de
voyageurs
empruntent
quotidiennement
les transports
en commun
en Île-de-France.
90 %
de Franciliens,
grâce au Nouveau
Grand Paris
des transports,
habiteront
à moins de 2 km
d’une gare.
17
des comités de pilotage à l’échelle de chaque
tronçon de ligne. Ils rassemblent les maires, les
présidents de communautés d’agglomération, les
présidents de conseils généraux et leurs parte-
naires : services de l’État, STIF, RFF, SNCF, RATP,
Aéroports de Paris. Chaque tronçon fait également
l’objet de réunions d’information et d’échange avec
les citoyens avant d’être soumis à une enquête
publique. La logique qui prévaut est donc bien celle
d’une co-construction, indispensable à la prise en
compte de tous les besoins.
Un calendrier accéléré
Où en est aujourd’hui le Nouveau Grand Paris des
transports ? Les premiers travaux pour prolonger
la ligne 14 du métro parisien vers la mairie de Saint-
Ouen sont en cours et le gouvernement a annoncé
mi-octobreuneaccélérationducalendrier.L’objectif
est de desservir plus rapidement des bassins d’em-
ploi majeurs. Le plateau de Saclay sera ainsi relié à
l’aéroport d’Orly dès 2024, au lieu de 2027 comme
initialement prévu. Les premières inaugurations
sontprévuesen2019,lesdernièresàl’horizon2030.
« L’essentiel du projet doit voir le jour vers 2024
ou 2025, dans la perspective d’éventuels événe-
ments tels que les Jeux olympiques ou l’Exposition
universelle », précise Frédéric Gilli.
Keolis Janvier 2015
« Historiquement, le réseau
de transports collectifs
s’est développé depuis Paris :
le métro au cœur de la ville,
les trains de banlieue en étoile.
L’urbanisation s’est faite le long
de ces lignes jusqu’à l’essor
de la voiture, qui a conduit à une
évolution urbaine importante
en banlieue. La création du RER
et les prolongements de métro
ont alors soutenu l’émergence
de polarités urbaines fortes.
Depuis la fin des années 1990,
plusieurs lignes de tramway
et de bus en site propre sont
venues amorcer un maillage
en banlieue. Les projets en cours
et à venir (métro Grand Paris
Express, nouvelles lignes
de tramway et de T Zen)
poursuivent ce même objectif
d’une desserte hors Paris
maillée avec le réseau existant. »
“UN MAILLAGE
DU CENTRE
VERS LA BANLIEUE”
Sophie Mougard,
présidente du Syndicat
des transports d’Île-de-France
LE NOUVEAU GRAND PARIS DES TRANSPORTS
18. 2
3
3. Le jeepney
est le moyen de
transport le plus
économique et
le plus convivial
des Philippines.
Sa décoration
bariolée est même
un symbole de
la culture artistique
locale.
1. Le water taxi
de New York permet
aux habitants et
aux touristes de se
déplacer en admirant
les monuments
et la fameuse Skyline
de la ville.
2. Le Schwebe-
bahn de Wuppertal,
en Allemagne, a été
rendu célèbre par
l’éléphanteau Tuffi,
qui, pour la publicité
d’un cirque, avait
emprunté ce train
suspendu et
s’en était échappé
en plongeant
dans la Wupper.
1
18
Keo’VISA
Du« jeepney »philippinau« water
taxi »américain,Keovousemmène
pouruntourdumondedesmoyens
detransportinsolites.Certainssont
connus,d’autresplusétranges…
Attachezvotreceinture,c’estparti !
VOYAGER
AUTREMENT
20. 20
Keo’FORUM
E
ntamée avec la publica-
tion en janvier 2014 de la
loi de modernisation de
l’action publique territo-
riale et d’affirmation des métropoles, la
réforme territoriale se poursuit. Après des
discussions passionnées, son deuxième
volet – le projet de loi relatif à la délimita-
tion des régions, aux élections régionales
et départementales, et modifiant le calen-
drier électoral – a été adopté fin 2014.
Cette loi fait passer le nombre de régions
en métropole de 22 à 13. Sept fusions
sont prévues : entre l’Alsace, la
Champagne-Ardenne et la Lorraine ;
l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-
Charentes ; l’Auvergne et Rhône-Alpes ;
la Bourgogne et la Franche-Comté ; le
Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ;
le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie ; la
Basse-NormandieetlaHaute-Normandie.
Le nouveau découpage entrera en
vigueur le 1er janvier 2016. Avant cette
date, hormis pour Strasbourg, le texte
En 2016, la France sera découpée en
13 grandes régions, au lieu de 22 actuellement.
Quel sera l’impact du deuxième volet de la réforme
territoriale sur le transport de voyageurs ?
Les avis sont partagés.
prévoit que le chef-lieu et le nom de la
région seront pris par décret en Conseil
d’État après avis du conseil régional de la
nouvelle région. Entre-temps, la réforme
territoriale aura été complétée d’un
dernier volet : le projet de loi de déve-
loppement des solidarités territoriales
et de la démocratie locale, qui arrive en
discussion à l’Assemblée début 2015.
NOUVELLECARTE
DESRÉGIONS :
QUIDDES
TRANSPORTS ?
21. 21Keolis Janvier 2015
CARLOS DA SILVA,
député et vice-président du
Conseil général de l’Essonne,
rapporteur du projet de loi
Une organisation
qui allie efficacité
et proximité
« Ces dix dernières années, plusieurs
rapports parlementaires ont mis
en lumière la nécessité de revoir
le nombre de régions en métropole.
Nous y sommes ! La réforme
va réunir certaines régions pour
en créer de plus importantes.
L’objectif est de leur donner
davantage de poids pour qu’elles
gagnent en force et en cohérence,
de créer un meilleur équilibre
avec la région capitale, mais aussi
de développer les services publics
via des économies d’échelle.
Grâce à cette réforme, les régions
françaises auront une taille
semblable aux autres régions
européennes et seront capables
de bâtir des stratégies territoriales.
Cela signifie que les opérateurs
de transport auront en face d’eux
des collectivités plus puissantes
qu’aujourd’hui, avec des capacités
d’investissement accrues pour
mener à bien de grands projets
d’aménagement du territoire.
Et ce, sans perdre pour autant
leurs interlocuteurs de proximité,
car les mécanismes de délégation
continuent d’exister. La réforme ne
touche pas au couple communes-
intercommunalités, d’ailleurs
renforcé par le développement
des métropoles. »
JEAN-LÉONCE DUPONT,
questeur du Sénat, sénateur du
Calvados et président du Conseil
général du Calvados
Pourquoi changer
ce qui fonctionne ?
« De nombreuses incertitudes
demeurent quant aux effets
de cette loi. Je veux bien entendre
que les affaires locales puissent
être mieux gérées au niveau
territorial supérieur, à condition
qu’on me prouve l’utilité d’un
tel transfert de compétence.
Or, au cours de la discussion
sur la réforme territoriale,
beaucoup d’objectifs ont été
affichés, notamment en termes
d’économies budgétaires et
de simplification, mais rien
n’a été démontré. Les études
d’impacts – aussi bien positifs
que négatifs – manquent, et
les rares chiffres communiqués
ont varié. Cela peut faire douter
de la pertinence de la réforme.
C’est vrai notamment pour les
transports. Dans ce domaine,
si j’en crois ce qui se passe dans
le Calvados, la gestion des
départements est satisfaisante.
Alors, pourquoi changer ce qui
fonctionne, au risque d’entraîner
une dégradation du service
actuel ? Les transports scolaires,
par exemple, sont une somme
de cas particuliers qu’il faut gérer
de manière assez fine. La région
est-elle le bon échelon pour
le faire ? Ce n’est pas évident. »
LOUIS NÈGRE,
président du Groupement des autorités
responsables de transport (GART)
Nous approuvons
l’objectif, mais sera-t-il
atteint ?
« Au GART, nous avons un avis
réservé sur cette réforme, dont
la préparation et la méthode ont
prêté à discussion, compte tenu
de l’impact que cette loi aura sur
le quotidien de nos concitoyens
et des collectivités territoriales.
La montée en puissance des
régions va évidemment dans
le sens de l’histoire, surtout si
l’objectif est de les hisser au rang
des Länder allemands en matière
de taille et de prérogatives.
Mais le futur découpage est
vraiment loin de faire l’unanimité
parmi les élus locaux. La nouvelle
loi entraîne un changement de
compétence pour le transport
de voyageurs. L’objectif est de
fluidifier l’usage des transports
publics et d’en faciliter l’utilisation
en évitant les doublons.
Si cet objectif est atteint, nous
ne pourrons qu’applaudir, car c’est
une vieille revendication du GART.
Mais, là encore, les doutes ne
manquent pas quant à l’efficacité
globale du dispositif. C’est le cas
notamment s’agissant de l’offre
de transport interurbain, maillon
crucial de la chaîne de mobilité
et dont on sait qu’il ne peut bien
fonctionner qu’en étant administré
au plus près du terrain. »
L’ÉLU « POUR »
L’ÉLU « CONTRE »
L’AVIS D’EXPERT
22. Comment expliquez-vous l’engouement actuel
pour les objets connectés ?
Plusieurs phénomènes expliquent ce boom des objets
communicants. En premier lieu, le fait que l’on a la
possibilité technique de développer cette technologie
à moindre coût. D’autre part, les infrastructures existantes
des réseaux 3G, 4G et wi-fi ainsi que la généralisation de
l’usage du smartphone forment un écosystème favorable
à l’émergence de ces objets connectés. C’est dans ce
contexte que les industriels vont de plus en plus utiliser
ce levier de développement majeur et lancer la génération
connectée de leur produit. Enfin, il y a une exigence
du public de pouvoir quantifier et anticiper. Par exemple,
on ne pourrait plus admettre aujourd’hui de ne pouvoir
suivre son colis postal à distance ou de se déplacer sans
l’aide d’un GPS.
Vous venez de lancer Mother, un concept qui
enregistre des données sur la vie quotidienne de ses
utilisateurs. À quels besoins répond cette innovation ?
Selon moi, dans un avenir proche, plutôt que d’avoir à gérer
et à recharger de multiples objets connectés, l’utilisateur
n’aura même plus besoin d’interagir avec les machines.
Les objets s’adapteront à sa vie, et non l’inverse. En effet,
avec ses capteurs intelligents posés sur soi ou dans
la maison, Mother permet de mesurer la température
d’une pièce, le sommeil ou l’activité physique, de surveiller
la prise de médicaments, l’ouverture de la porte d’entrée,
ou même de vérifier que l’on arrose bien ses plantes…
Les données sont agrégées dans un journal en ligne,
hiérarchisées selon leur importance, et l’utilisateur peut
les consulter à tout moment pour se faciliter le quotidien.
Quelles sont les limites de ces objets, notamment
en termes de sécurité ?
Pour moi, l’inquiétude qu’ils suscitent est très franco-
française ! Les Anglo-Saxons sont plus pragmatiques
face à ces objets facilitateurs de la vie quotidienne.
22
Keo’IDÉES
Rafi Haladjian,
fondateur de la société Sen.se,
pionnier des objets connectés,
créateur du Nabaztag
INTERVIEW
“DEMAIN,
NOS OBJETS
CAPTERONT
TOUS TYPES
DE DONNEES”
23. 23
Mais il est vrai qu’il n’y a pas de risque zéro. L’enjeu
de sécurité repose sur la protection des données
personnelles et sensibles. Nous sommes entrés dans
une ère de l’ultratransparence, du Big Data. Aujourd’hui,
capter de l’information est devenu banal et à la portée
de tous et n’importe qui peut produire des données.
Avec Mother, nous avons fait le choix d’assurer la pleine
propriété des données à l’utilisateur en supprimant
notamment toute fonction de partage sur les réseaux
sociaux. Ainsi, l’information est rendue au consommateur,
qui a l’opportunité de maîtriser ses propres données.
Dans le domaine des transports publics, l’Internet
embarqué est largement répandu. Y a-t-il déjà des
applications pour les objets connectés dans ce secteur ?
Quelles applications seront possibles demain ?
Le transport public, c’est l’univers privilégié de la
prédictibilité. On le voit, l’information voyageurs en temps
réel est partout. Plus un trajet ne se fait sans que l’on soit
informé du retard du bus ou de l’heure d’arrivée du prochain
métro. Selon moi, l’évolution naturelle serait un échange
gagnant-gagnant de la production et de la maîtrise des
données. Par exemple, les données de mon Pass Navigo
ne me sont pas accessibles, contrairement à celles
de la carte Oyster d’un Londonien. Or, ces datas sont
une mine d’informations pouvant nourrir une multiplicité
d’applications, comme la programmation d’une musique
selon son itinéraire ou le calcul de l’économie carbone
réalisée par trajet, par exemple.
Keolis Janvier 2015
Rafi Haladjian est le
fondateur de Sen.se,
société qui fabrique
Mother et les Motion
Cookies, une famille
de capteurs intelligents
permettant au grand
public de s’immerger
dès aujourd’hui dans
la vie connectée.
1986 : Rafi Haladjian,
diplômé de sémiologie
et proche du monde
littéraire et artistique,
est recruté par la
société Publications
Nouvelles pour
s’occuper des activités
Minitel. Il rachète
l’entreprise en 1992
avant de la revendre
quelques années plus
tard pour se lancer à la
conquête d’Internet.
1994 : Création de
FranceNet, l’un des
premiers opérateurs
Internet français,
revendu en 2001.
2003 : Création
d’Ozone, fournisseur
d’accès wi-fi
communautaire,
et de Violet, société
spécialisée dans les
objets connectés,
qui lance en 2005
Nabaztag, le lapin
connecté.
2010 : Fondation de
Sen.se, plateforme de
conception d’objets
communicants de
deuxième génération.
2014 : Sen.se lance
Mother, le premier objet
communicant universel.
>BIO EXPRESS
NOSDÉPLACEMENTS
PRODUISENTUNEMINE
DEDONNÉESPOUVANT
DONNERLIEUÀDE
NOUVELLESAPPLICATIONS.”
24. 24
Keo’CLAP
PHOTOS DE LA SÉRIE
« GONE UNDERGROUND »,
FRANÇOIS SOLA, 2014.
LE MÉTRO
LYONNAIS
AU PIED DE
LA LETTRE
Après Janol Apin avec sa série « Métropolisson » dans le métro
parisien, le photographe François Sola reprend le même concept et
met en scène avec humour le nom des stations du métro de Lyon.
Retrouvez des stations telles que Gratte Ciel, Cusset et Bellecour
représentées au pied de la lettre !