pour ceux qui ont des a priori sur les écrans pour les enfants

1. Les vertus des tablettes pour les enfants (enfin)
reconnues par les experts
BY EUR O PA A PPS ON 2 2 JA NV I E R 2 0 1 3
Aujourd’hui 22 janvier, l’Académie des Sciences tient une conférence-débatpubliqueautour du thème « L’enfant
et les écrans, » nous apprenaient les Echos hier. Au préalable, le quai de Conti avait remis un rapport sur la
question à six Ministères (dont celui de la Santé et celui de l’Education Nationale). Ce dernier, élaboré par des
psychiatres, des pédo-psychologues et autres neuroscientifiques, et rédigé en partenariat avec la fondation « La
Main à la Pâte » oeuvrant pour favoriser l’enseignementdes sciences au primaire,porte enfin un nouveau regard
sur les tablettes tactiles et leur usage par les plus jeunes.
En effet, si les écrans non interactifs comme la télévision et les DVD/blu-rays nuisent de manière certaine au
développement psychomoteur des enfants de moins de deux ans, provoquant retard de langage, manque de
concentration etpassivité généralevis à vis de leur environnement, la sentence n’estpas lamêmepour les tablettes
tactiles etles smartphones.Les chercheurs ontainsi démontré que ces nouveauxécrans permettaientau contraire
aux bébés de développer leurs capacités cognitives et motrices.
« Les tablettes favorisent le développement d’une intelligence intuitive ; les enfants tentent des actions, et
reproduisent celles qui fonctionnent. D’autre part, résoudre de petits problèmes encourage l’intelligence
hypothético-déductive. »
Serge Tisseron,psychanalyste etpsychologue
Cette étude valide scientifiquement des observations empiriques déjà existantes ; par exemple, un blogueur
américain témoignait récemment de sa surprise face à la dextérité de son neveu de quatre ans jouant à Angry
Birds. Certes, les best-sellers de Rovio (voir notre article sur leur success-story) ne sont pas des jeux à portée
officiellement éducative ; pourtant il s’agit bien de physique sans la nommer, de trajectoire, d’énergie potentielle,
de gravité, autant de notions paradoxalement profondément « réelles, » que l’enfant peut appréhender grâce au
jeu mobile et virtuel.
Voilà aussi pourquoi les mérites de l’iPad et autres sont tant vantés pour les enfants autistes.
Une autre illustration de ces bienfaits est donnée par l’éditeur Toca Boca, le leader mondial du jouet numérique.
Ses 17 applications ontété téléchargées plus de 27 millions de fois en seulement21 mois.La semaine dernière,
Toca Boca s’est vu remettre le prestigieux prix Kids at Play Interactive (KAPi) 2013, en qualité d’équipe la plus
pionnière dans les technologies pour enfants.

2. Ce qui estremarquable,c’estla réticence tenace qu’onteue les experts de l’enfance etde l’apprentissage vis à vis
des tablettes jusqu’à présent. Même Pierre Léna, co-auteur de l’avis rendu par l’Académie des Sciences et co-
fondateur de « La Main à la pâte, » confie :
« Nous avons nous-mêmes parcouru un chemin toutau long de l’élaboration de ce rapport. Nous étions au départ
plutôt sur le mode de la mise en garde. Mais nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup d’aspects
positifs dans cette culture numérique, des effets bénéfiques garantis par des études scientifiques. »
Concomitammentau rapport, les éditions Le Pommier publientun manuel de la fondation de Pierre Léna visant à
sensibiliser les enseignants au fonctionnement du cerveau de leurs élèves afin d’avoir un recours plus judicieux
aux écrans dans leur méthode éducative.
Attention toutefois à ne pas se contenter des supports numériques pour assurer l’apprentissage des moins de 3
ans, un âge où il est par-dessus tout essentiel de mettre en place ses repères spatiaux et temporels.