2. 2
L'ASSURANCE
Il existe deux branches majeures dans l'assurance: l'assurance
financière qui correspond à la notion de couverture du risque des
instruments financiers qu'offre le marché financier; et l'assurance
classique. C'est cette dernière que nous allons développer.
Les conditions permettant l'assurabilité d'une chose est l'aléa, c'est-à-dire
l'imprévisibilité d'un événement dommageable en tant que tel ou d'une
de ses caractéristiques (ex : date du décès), l'indépendance de la volonté de
l'assuré (ex : divorce), le caractère licite de l'évènement (ex : impossibilité
d'assurer les conséquences d'une condamnation pénale ou d'amendes. En
conséquence, sur le principe, il est possible de souscrire une assurance pour
tout événement relatif à la propriété d'un bien, à la vie, à la santé, etc.
On attribue aux habitants de Rhodes l'invention de la mutualisation.
Les marchands dont les biens arrivaient à destination remboursaient ceux
dont les biens avaient été détruits lors d'une tempête. Les Grecs et les
Romains ont introduit l'assurance santé et l'assurance vie. Les guildes du
Moyen Âge ont rempli un rôle similaire, en participant aux frais d'obsèques
de leurs membres décédés.
Les types de contrats d'assurances les plus communs sont les contrats
d'assurance vie et les contrats d'assurance dommage ou IARD (incendie
accident et risques divers). On distingue les contrats d'assurance de
personnes et ceux d'assurance de biens et responsabilités.
L'assuré cède un risque, par définition aléatoire, à la compagnie
d'assurance. La compagnie d'assurances accepte le risque en échange d'une
prime. Le mécanisme de l'assurance ne modifie pas la probabilité de
survenance du risque, ni ses conséquences. Il se contente de transférer le
risque d'un agent économique, l'assuré, à un ou plusieurs autres. L'assuré
est alors protégé contre des évènements qu'il ne peut pas supporter seul. Il
peut alors réaliser des activités risquées. L'assurance aide indirectement
à la création de richesses.
3. La compagnie d'assurances effectue, grâce à la souscription de nombreux
risques similaires, une mutualisation des risques entre les assurés.
Cette maîtrise statistique du risque permet à l'assureur de diminuer la
volatilité totale de ses risques.
Imaginons 100 personnes non assurées, ayant statistiquement une chance sur
100 de subir un dommage : une de ces personnes connaîtra
vraisemblablement des déboires financiers difficiles à supporter. Par contre si
ces 100 personnes se mutualisent et qu'elles apportent chacune une petite
cotisation constituant une caisse commune, celles-ci seront nettement mieux
protégées en cas de sinistre...
Pour vivre, une compagnie d'assurances doit pouvoir payer l'ensemble des
sinistres que ses assurés subiront, ainsi que ses propres frais de
fonctionnement. C'est cet équilibre "recettes/sinistres" qui est vital. La
loi des grands nombres (qui indique que lorsque l'on fait un tirage aléatoire
dans une série de grande taille, plus on augmente la taille de l'échantillon,
plus les caractéristiques statistiques du tirage se rapprochent des
caractéristiques statistiques de la population) permet à l'assureur de
connaître approximativement le montant des sinistres futurs. Les mutuelles
d'assurance, limitant leurs "bénéfices" à leurs seuls frais de fonctionnement,
font ainsi varier leurs tarifs au bénéfice de leurs cotisants. L'argent récolté
grâce aux primes n'étant pas reversé immédiatement à l'assuré, il
peut être placé, ce qui apporte une source de revenus
supplémentaires, proportionnellement à la rentabilité de ces placements.
L'assureur est dès lors capable d'affronter une situation de sinistralité
habituelle. Toutefois, on comprend aisément que si un risque se réalise
simultanément pour un grand nombre d'assurés (intempéries,
catastrophe naturelle, etc.), l'argent que doit verser l'assureur peut venir
réduire fortement ses perspectives de gains, voire excéder ses capacités
financières. La technique générale de l'assurance consiste justement à éviter
que l'assureur se trouve dans ce cas. L'assureur pourra augmenter le
montant des primes à venir afin de reconstituer le capital consacré aux
indemnisations.
3
4. En amont de l'assurance, les agents généraux d'assurances analysent
les risques de leurs clients, puis conseillent ces derniers sur les
opportunités d'assurance, placent les risques auprès de leurs compagnies
d'assurances, suivent la gestion des contrats au jour le jour, et assistent
leurs clients en cas de sinistre.
Le courtier en assurances possède le statut de commerçant et
représente le client vis à vis des compagnies avec lesquelles il travaille. Il
est chargé par des assurés de leur trouver les contrats les mieux adaptés
et/ou au meilleur coût auprès des compagnies d'assurances. Cependant les
produits d'un même assureur proposés par les courtiers et les agents ne
sont pas exactement les mêmes. Contrairement aux agents généraux
d'assurance, les courtiers sont indépendants des compagnies d'assurance.
L'employé d'assurance assure le contact de la clientèle et les
opérations commerciales. Il occupe alors le poste de conseiller clientèle.
L'employé d'assurance est souvent polyvalent et réalise ces différents types
d'opération. Certains sont spécialisés en rédacteurs de contrats, d'autres
sont des rédacteurs sinistres chargés uniquement du règlement des
sinistres.
Des ingénieurs préventionnistes spécialisés ayant pour rôle de
mesurer certains risques, et de proposer des améliorations au cas par cas
de certains contrats.
L'actuaire étudie les risques statistiques pour établir les
tarifications générales pour la finance (gestion actifs-passifs,
opérateurs de marché, trésorier, contrôleur de gestion) ou l'assurance
classique.
4
5. I. Généralité sur l’actuariat
5
a. Présentation
Historiquement, les études actuarielles sont apparues dès que s'est posé le
problème d'organisation et de financement d'un système d'assurance sur la
vie. L'activité de l'actuaire s'est étendue à l'ensemble des systèmes
d'assurance (organisation des régimes de retraite et de prévoyance,
assurances incendie, accidents, risques divers). Amené à s'intéresser à la
gestion de fonds considérables recueillis par les entreprises d'assurance,
l'actuaire est également devenu un spécialiste de la finance quantitative.
Spécialiste de la gestion des risques auxquels sont soumis la plupart des
agents économiques, l'actuaire est chargé de proposer des modèles
mathématiques permettant de gérer au mieux l'évolution incertaine de
l'environnement (élaboration et tarification de contrats d'assurance,
évaluation de produits financiers, choix d'investissements, gestion des
risques financiers).
L'actuaire est en général présent dans les grandes compagnies
d’assurances telles que Groupama, les banques, les firmes d’experts conseils
ou les ministères gouvernementaux. Mais pas seulement, un certains
nombres d’entre eux forment des entreprises qui en conseillent d’autres ou
encore qui forment d’autres actuaires.
Il existe de nombreuses définitions pour l'actuaire, mais plus
généralement on le définit comme un professionnel qui analyse l’impact
financier du risque (théorie du risque), en estimant les données futures
associés, c'est-à-dire en modélisant certains évènements à l’aide de
techniques en mathématiques, probabilités, économie et en statistiques.
Par exemple, il est amené à rendre des études sur la durée de la vie
humaine ou encore l’impact d’un incendie sur une propriété.
La plupart de ses activités impliquent l’utilisation d’outils informatiques. De
plus, il possède un bon sens des affaires, la créativité requise pour mettre
leur formation et leur expérience au profit de solutions novatrices aux
nouveaux problèmes, ainsi que les compétences nécessaires en
communication, leur permettant de persuader leurs collègues et leurs
clients. En effet, l'actuaire est amené à présenter ses études à sa
6. hiérarchie et à d'autres services, afin d'exposer les résultats de façon
claire, précise, et simple.
Il doit lire de nombreux tableaux de données, d'informations chiffrées sur
les clients, qui constituent les paramètres de ses travaux. Ces données sont
insérées dans un modèle (programme) approprié, qui lui renvoi différents
éléments à la base du prix des produits proposés.
Une spécialisation lui permet d'orienter son travail vers la finance de
marché, ou d'autres aspects de l'assurance. Par ailleurs, un actuaire peut
évoluer dans l’entreprise : transversalement c'est-à-dire passer de
l’actuariat à la gestion d’actif-passif à la relation commerciale. Ou
verticalement ; ainsi il encadrera une équipe puis les formera et pourra
même atteindre le poste de directeur général.
La mobilité est forte dans le marché de l’emploi pour un actuaire, il est très
convoité car encore rare, ils sont donc très recherchés, il leur est par
conséquent facile de trouver du travail. Malgré tout, la mobilité est faible
entre le domaine de la banque et de l’assurance. En effet, l’approche du
risque y est différente : le risque « mortalité » ne concerne que l’assurance
et pas la banque. Une expérience trop encré dans l’assurance vie est un
obstacle au changement d'aspect de l'actuariat: celui qui accède au poste
dans la finance au bout de 6 ans dans l'assurance vie, coute plus cher pour
un travail peu, ou pas plus, performant qu'un junior. D'autre part, ce métier
est devenu de plus en plus répandu dans le monde, il est donc facile d'être
recruté à l'étrange. A Groupama, par exemple, il est possible d’aller
travailler 6 mois dans un autre pays.
6
b. Institut des Actuaires
L'institut des Actuaires est une association regroupant et représentant
les actuaires. Elle est l'intermédiaire entre ses membres et les acteurs du
monde de l'assurance, de la prévoyance, de la retraite, de la réassurance, de
la banque (la gestion d'actifs), l'industrie, le conseil et l'enseignement.
L’institut des Actuaires regroupe l'ensemble des professionnels diplômés
qui exercent la profession d'Actuaire. Pour cela il existe 10 formations
possibles.
Les 10 filières de formation d'Actuaires reconnues par l'Institut des
Actuaires sont :
- l'Institut de Science Financière et d'Assurances de l'Université de
Lyon (ISFA)
- l'Institut de Statistiques de l'Université de Paris (ISUP)
7. - l'Université Louis Pasteur de Strasbourg
- l'Euro-Institut d'Actuariat de l'Université de Brest (EURIA)
- l'Université Paris Dauphine
- l'École Nationale de la Statistique et de l'Administration Économique
(ENSAE)
- l'École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales
(ESSEC)
- le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
- le Centre d'Études Actuarielles (CEA)
- le Collège des Ingénieurs
Le mouvement actuariel en France est riche, en 2007, de 1 700
actuaires qualifiés ou agrégés. On compte environ 150 nouveaux actuaires
formés chaque année.
En plus de devoir valider un mémoire, un actuaire de formation doit en plus
payer une cotisation pour faire partie de l’Institut des Actuaires. Ainsi il a le
droit à certains privilèges : il figure dans l'annuaire des actuaires ce qui est
un grand avantage lors de l'embauche. De plus, une étude réalisée par
l'institut sur la rémunération des actuaires montre qu'un actuaire ainsi
reconnu aura une meilleure rémunération qu'un actuaire non référencé par
l'institut.
L'institut contrôle la qualité des formations d'actuaires et de leur
conformité aux standards internationaux.
7
c. Rémunération
Comme vu précédemment, il existe a une différence entre le salaire
des actuaires qui détiennent le titre et ceux qui ne l’ont pas. En revanche
leur rémunération est de moins en moins liée au diplôme mais plus à la
performance individuelle. Il n'y a pas de réelles différences de salaire entre
des actuaires issus d'écoles différentes. La différence salariale s'effectue au
niveau de la compétence, de l'expérience ou du secteur d'activité.
Selon une étude de l'Institut des Actuaires, le salaire médian pour des
débutants est de 40 000€/an et jusqu’à 100 000€ après une dizaine
d'année d'expérience.
8. II. L’actuaire dans l’assurance vie.
8
a. Leur mission
La tarification est la mission principale de l'actuaire. En se reportant
a des études statistiques de la vie des personnes faites par des organismes
comme l'ISNEE (estimation du nombre d'accidents, de licenciements, de
maladies graves, ou de mort), l'actuaire établit des probabilités pour chacun
de ces évènements. Il calcule ensuite le montant à faire payer à un client qui
souscrit à un de ces produits d'assurance de sorte que l'assurance soit
bénéficiaire. En effet, une personne ayant cotisé toute sa vie pour sa
retraite, mais meurt avant de recevoir la moindre rentes, rapporte
beaucoup à la compagnie. Inversement, une personne peut cotiser pour une
retraite pleine, or l'actuaire a calculé en fonction de la durée de vie un
certains montant versé à l'assuré. Si celui-ci vit plus que la moyenne, il
coute plus à la compagnie. Il existe donc une mutualisation de l'assurance
et du risque.
b. Techniques utilisées
i) Mathématiques
Un actuaire doit être capable d’analyser différentes situations, telles que
des évènements ou incidents pouvant représenter un risque dans le
domaine de l'assurance ou finance par exemple, en utilisant des
connaissances spécialisées en mathématiques et statistiques.
Le risque est inhérent à toute activité humaine notamment dans les
domaines de l'économie, de la santé et de la vie quotidienne. Pour réduire
les risques pris par un agent économique, la meilleure solution reste la
mutualisation de ces risques. Le système de fonctionnement des assurances
et complémentaires soins utilisent ce principe de la répartition de la charge
de risques entre les différents adhérents ou souscripteurs. Dès qu’un risque
survient à l’un des adhérents du système mutualisé, le fonds mutualistes
l’indemnise selon un calcul actuariel spécifique.
9. En effet, les coûts engendrés par les accidents de certains assurés sont
compensés par les primes que versent les autres assurés qui eux n'ont pas
eu d'accident
Le calcul actuariel évoqué ci-dessus peut être illustré par un calcul de rente
viagère. Une rente viagère est l'abandon d'un capital au profit de l'assureur
en échange d'un versement à vie d'une somme qui sera revalorisée au fil des
années. L'usage veut que la conversion du capital en rente annuelle soit
exprimée sous forme de taux qui varient en fonction de l'âge du bénéficiaire
et de son année de naissance (quelqu'un né en 1920 n'a pas la même
espérance de vie qu'un nouveau-né aujourd'hui!). Pour calculer ces taux
l'actuaire utilise des tables de mortalités.
Le coefficient de conversion noté aX représente le capital nécessaire pour
avoir une rente viagère de 1€ que l'on obtient via la formule suivante:
Avec :
x : l'âge de l'assuré
lx : nombre de survivant à l'âge x dans la table de mortalité
i : taux d'intérêt technique (soit le taux de rémunération du capital)
La formule de rente viagère est une somme infinie du fait de la variable
« vie » de l'assuré (il mourra, mais quand?). C'est là qu'interviennent les
tables de mortalités pour définir à quel âge la personne en question est
susceptible de mourir; la somme devient alors finie.
Le taux d'intérêt technique de la rente permet d'intégrer, dès le départ, une
rémunération du capital dans le calcul de la rente viagère (divers
phénomènes comme l'inflation font que la somme d'argent versée à la date t
n'aura plus la même valeur à la date t+1).
Enfin, Le rapport lx+k / lx correspond à la probabilité de survivre k années
sachant qu'on a x ans.
Chaque terme prend donc en compte la nouvelle valeur du capital et
probabilité de survie de l'assuré.
9
10. 10
On pose ensuite :
• lx+k / lx = kPx la probabilité de survie. Par exemple d'après la table de
mortalité TPRV-93 (voir page suivante), basée sur la mortalité des femmes
pour la génération née en 1950 , on a l30=94.491 et l50=92.183 ainsi la
probabilité de vivre encore 20 ans sachant qu'on a 30 ans est de 0,97557.
• vk = 1 / (1+i)k le taux d'actualisation du capital
La formule devient:
En divisant le capital apporté tout au long des années de cotisation par le
coefficient de conversion, on obtient la rente annuelle. Le taux de
conversion est donc l'inverse du coefficient de conversion.
Prenons par exemple une personne de 60 ans née en 1950 et un taux
d'intérêt technique égal à 2%. A partir de la table de mortalité TPRV-93 ci-dessous:
x Lx x Lx x Lx x Lx x Lx x Lx
0 100.000 20 95.056 40 93.670 60 89.523 80 74.030 100 9.014
1 97.047 21 95.008 41 93.560 61 89.191 81 72.016 101 6.843
2 95.995 22 94.957 42 93.442 62 88.849 82 69.780 102 5.023
3 95.793 23 94.904 43 93.318 63 88.498 83 67.306 103 3.547
4 95.653 24 94.850 44 93.185 64 88.126 84 64.621 104 2.395
5 95.556 25 94.794 45 93.043 65 87.733 85 61.719 105 1.535
6 95.515 26 94.736 46 92.892 66 87.319 86 58.596 106 .926
7 95.477 27 94.677 47 92.732 67 86.882 87 55.255 107 .519
8 95.442 28 94.617 48 92.560 68 86.422 88 51.700 108 .267
9 95.410 29 94.555 49 92.378 69 85.911 89 47.999 109 .123
10 95.379 30 94.491 50 92.183 70 85.343 90 44.172 110 .050
11 95.359 31 94.424 51 91.976 71 84.711 91 40.248 111 .017
12 95.336 32 94.356 52 91.756 72 84.007 92 36.261 112 .005
13 95.311 33 94.285 53 91.520 73 83.224 93 32.253 113 .001
14 95.284 34 94.211 54 91.273 74 82.337 94 28.330 114 0
15 95.254 35 94.133 55 91.013 75 81.333 95 24.535
16 95.221 36 94.050 56 90.741 76 80.198 96 20.914
17 95.185 37 93.963 57 90.455 77 78.913 97 17.513
18 95.144 38 93.871 58 90.155 78 77.462 98 14.373
19 95.101 39 93.774 59 89.844 79 75.840 99 11.530
11. 11
On obtient a60 = 20.7469%
En supposant que la personne ait versée la somme totale de K=170.000
euros, elle touchera une rente viagère de (1/a60) . K = (1/20.7469).170000 =
8194 euros.
Pour que l'assurance soit bénéficiaire vis à vis de cette personne, il faut que
la somme des rentes versées soit inférieure aux primes versées par la
personne à l'assurance:
170000/8194 = 20.7
On en conclu que si la personne meurt avant d'atteindre ses 81 ans (60+21),
l'assurance n'aura pas perdu d'argent.
Les mathématiques actuarielles sont inconnues de la plupart des
mathématiciens. En effet, elles utilisent des notations bien spécifiques du
fait de la concrétude de l'application de ces mathématiques.
Voici une autre application de mathématiques actuarielles: il faut trouver la
valeur de 3|43q22 qui représente la probabilité de mourir entre 25 ans (22+3)
et 68 ans (43+25) à partir de données que l'on détient:
3P22 = 0,97 la probabilité de vivre jusqu'à 25 ans quand on en a 22.
25P25 = 0,86 la probabilité de vivre jusqu'à 50 ans quand on en a 25.
8d50 = 13356 le nombre de décès entre l'âge de 50 et 58ans.
10d58 = 14657 le nombre de décès entre l'âge de 58 et 68.
l49 = 934567 le nombre de survivants à l'âge de 49 ans.
d49 = 5670 le nombre de décès entre l'âge de 49 et 50 ans.
On a une personne Y vivante de 22 ans. Pour connaître la probabilité de
mourir entre 25 et 68 ans d'une personne Y, on peut calculer dans un
premier temps la probabilité de vivre plus de 25 ans à laquelle on soustraira
ensuite la probabilité de vivre plus de 68 ans:
La probabilité pour qu'une personne Y vive jusqu'à 50 ans est de 3P22*25P25
= 0,97*0,86 = 0,83
On sait que dans l'échantillon donné, 934567 personnes atteindront l'âge de
49 ans, que 5670 n'atteindront pas 50 ans. On en déduit que 928879
personnes atteindront l'âge de 50 ans.
Parmi ces gens, 13356 mourront avant d'avoir 58 ans et parmi ceux qui
attendront cet âge, 14657 mourront avant leurs 68 ans.
On a donc l68 = l50 – (8d50 + 10d58) = 900884
La probabilité qu'une personne Y de 50 ans atteigne 68 ans est alors
900884/928897 = 0,97
12. On peut calculer 22P43 = 3P22*25P25*18P50 = 0,97*0.86*0,97 = 0,81 la
probabilité qu'une personne de 22 ans atteigne l'âge de 68 ans.
On a alors: 3|22q43 = 3P22 – 22P43 = 0,97 – 0,81 = 0,16
12
ii) Informatique
Dans son métier de tous les jours, l'actuaire doit, à partir de nombreuses
données qui lui sont fournies, réussir à « sortir » des chiffres qui par leur
interprétation orienteront les décisions des différentes directions. Pour
l'aider dans ses calculs, qui seraient longs et fastidieux, l'actuaire utilise
alors des logiciels déjà codés tels que Pretium ou IBNRS. Il utilise en plus de
ces logiciels spécifiques, d'autres plus communs comme Excel
Pretium est un logiciel de tarification qui offre de nombreuses
fonctionnalités: il permet par exemple d’analyser les caractéristiques
essentielles d'un portefeuille (composition de la fortune d'un fonds
d'investissement) telles que l'effet des facteurs de risque sur la sinistralité,
l’étude de l'influence de l'état du marché et des caractéristiques des assurés
sur les résiliations et les affaires nouvelles, jusqu’à l’optimisation de primes
et les effets du «Pay as you drive» (système d'assurance prenant en compte
le nombre de kilomètres parcourus en voiture).
IBNRS est un logiciel de calcul et de suivi des provisions d'assurance
non-vie pouvant traiter des milliers de calculs à la seconde. Il inclut
plusieurs fonctionnalités dont une méthode déterministe et stochastique
(aléatoire) utilisée pour estimer les montants des provisions, le calcul de
VaR (Value at Risk) qui mesure les risques de marché d'un portefeuille
donné, ainsi qu'un moyen d'afficher et mettre en évidence les impacts d'une
quelconque
donnée sur le résultat global.
14. III. Rencontre avec deux actuaires
Dans le cadre de ce projet, nous avons réussis à prendre contact avec deux personnes
travaillant chez Groupama. Après avoir pris rendez-vous, nous sommes allé, dans le
courant du mois de mars, au 8 rue d'Astorg, siège de Groupama à Paris, où Hélène
Veeravalli (Chargée de Mission Assurance de Personnes au sein de la Direction
Internationale et actuaire de formation) et Rémi Chaperon (actuaire) nous ont accordé
près de 2h pour répondre à nos questions et nous présenter le métier d'actuaire.
Nous avons abordé avec eux divers sujets tels que les évolutions possibles dans le métier, les
relations inter-direction au sein de l'entreprise, les techniques mathématiques utilisées, les
fondements de leurs calculs, … Pour finir, nous les avons questionnés sur leur parcours
scolaire et professionnel:
Hélène Veeravalli a passé son Bac Scientifique puis est allée en classe
préparatoire Maths-sup à Montpellier au lycée Joffre. C'est là-bas qu'elle
entendu parler de l'ISFA, l'Institut de Science Financière et d'Assurances,
le plus ancien organisme universitaire français habilité à délivrer un
diplôme d'actuaire. C'est donc le premier centre de formation d'actuaires
français.
Hélène Veeravalli préférait les mathématiques à la physique, c'est pourquoi
elle a décidé de rejoindre l'ISFA pour avoir une formation essentiellement
tournée vers les mathématiques. Là-bas, elle suivit une formation d'actuaire
de 3ans pour obtenir le diplôme SAF (Science Actuarielles et Financières).
L'intégration en 1ère année s'effectue principalement sur un concours
national après les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles Scientifiques.
Une procédure d'administration sur titres est également possible.
Une fois le diplôme SAF obtenu, Les titulaires du diplôme SAF d'Actuaire de
l'Université de Lyon délivré par l'ISFA sont inscrits de droit comme actuaire
associé sur le tableau unique des actuaires français. Ce tableau recense
l'ensemble des actuaires français reconnus par L'institut des Actuaires,
l'organisme français représentant la profession dont nous avons parlé
précédemment.
A la fin de sa formation, elle est embauchée a CNP assurance (Le premier
assureur de personnes en France) et commence en tant que salariée où elle
s'occupait de l'actuariat d'inventaire. Par la suite, elle intégra la direction
internationale où elle pilotait certaines filiales d'Amérique du Sud.
En 2007, Hélène Veeravalli a rejoint Groupama où elle est Chargée de
Mission Assurances de Personnes au sein de la Direction Internationale.
Concrètement, elle vérifie la coordination des filiales internationales, leurs
contrats, ainsi que leurs stratégies.
14
15. Tout comme Hélène Veeravalli, Rémi Chaperon a passé son bac S puis est
allé en classe préparatoire Maths-Sup mais cette fois-ci à Lyon au lycée Jean
Perrin. Il a entendu parler de l'ISFA l'année de son concours et il décida de
l'intégrée car tout comme Hélène Veeravalli, il était plutôt orienté
mathématiques que physique. Lors de sa dernière année à l'ISFA il décida de
couplé son cursus à un DEA et sciences financières et assurances.
Il a ensuite participé à un VIE (Volontariat International en Entreprise)
dans une filiale portugaise de GROUPAMA.
Depuis 2003, il travaille à la direction actuariat de Groupama où son rôle est
d'estimer la valeur des contrats vendus dans le passé et évaluer celle des
contrats à des dates ultérieures. Il doit établir des normes, des tarifications
et étudier la rentabilité des contrats (c'est à dire l'estimation de la valeur
rapportée des contrats avant leur mise en vente). En actuariat, on appelle
ça l'MCEV pour Market Consistent Embedded Value.
Pour nous, élèves de MASS, il est possible d'intégrer une des dix écoles
d'actuaire reconnues (comme l'ISFA par exemple) par l'institut après notre
licence. Cependant, certaines écoles seront plus « strictes » et préférerons
des élèves ayant fait une classe préparatoire plutôt qu'une licence.
Néanmoins une bonne licence accompagnée d'un bon dossier permet
d'intégrer la plupart des écoles et de devenir actuaire si on le souhaite. La
formation dure 3 ans.
15
1ère année :
Les élèves inscrits suivent les cours pendant 2 semestres partagées en 3
pôles d'études qui sont :
- Mathématiques, probabilités et informatique (l'acquisition de bases
théoriques indispensables à la formation des actuaires).
- Acquisition de connaissances fondamentales de nature juridique,
économique et comptable.
-Acquisition des premières bases en techniques actuarielle et
financière et du cadre juridique et économique des activités en assurance et
en finance.
2ème année :
Cette année vise à l'acquisition :
- Des concepts mathématiques, probabilistes, statistiques et
informatiques nécessaires en science actuarielle et financière.
- Des fondements méthodologiques des opérations d'assurances
(mathématiques actuarielles pour l'assurance vie, bases techniques pour
16. 16
l'assurance non vie).
- Des principes de la théorie financière.
- Des connaissances approfondies en matière d'environnement
juridique, économique et comptable des activités d'assurance et bancaires.
3ème année :
Les cours sont le prolongement et l'approfondissement de deux anné&es
précédentes.
Cette dernière année met surtout l'accent sur les applications
professionnelles des concepts et connaissances déjà acquis. De nombreux
actuaires interviennent dans la formation lors des cours et conférences.
Depuis 2000, cette dernière année de la formation d'actuaire peut être
effectuée en apprentissage (44 contrats en 2010-2011) confortant le lien
entre l'ISFA et les entreprises.
De plus il est bien sur possible d'effectuer un semestre à l'étranger dans les
écoles partenaires de l'ISFA parmi lesquelles : entre autres, l'Univercity
LAVAL (Québec), l'Université de Montréal et Concodia Univercity
(Montréal), Univercity of Toronto (Toronto), SFU Vancouver, HEC Lausanne
(Suisse), La Sapienza (Rome, Italie).
D'ailleurs, l'ISFA attache une grande importance à l'Anglais puisque pour
validé le diplôme d'actuaire il faut passé le TOEIC qui est un concours
d'anglais de niveau B2.
Conclusion:
Avis personnel de Thomas:
A vrai dire, avant d'avoir entendu parler de ce métier en PP2, je ne le
connaissais pas. Je trouve ce métier plutôt intéressant mais cependant il a
l'air d'être assez contraignant. Les actuaires sont soumis à un rythme de
travail très soutenu, ainsi qu'a une forte pression puisque leurs estimations
servent à influencer sur les choix de l'entreprise. De plus le métier semble
assez monotone puisqu'il se base sur des calculs de probabilités dont les
règles ont déjà été établies et où il ne reste plus qu'à entrer et vérifier des
valeurs sur un ordinateur. Malgré tout le taux d'embauche est élevé et la
situation est plutôt bonne pour un actuaire aussi bien en terme de stabilité
que financièrement.
Ce projet m'a donc permis de me faire une meilleur idée du métier
d'actuaire que je ne connaissais alors pas. Cependant il est peu probable
que le métier m’intéresse. Mon avis est assez mitigé concernant ce métier.
17. 17
Avis personnel de Pierre:
La réalisation de ce projet m'a permis de mieux connaitre un métier dont
j'avais entendu parler dans de nombreux salons étudiants. On le présentait
comme un métier d'avenir, intéressant et rémunérateur. La rencontre avec
les actuaires m'a donné la possibilité de comprendre de quoi est fait le
travail de tous les jours, et d'avoir une impression directe de ces
professionnels. Dans l'ensemble, le métier d'actuaire me semble intéressant
dans ses interactions avec les différents pôles de la compagnie, mais son
application courante à l'assurance m'intéresse peu.
Nous n'avons étudié ce métier que dans la branche assurance. Or, je suis
très intéressé par la finance, et je suis persuadé que l'application de ce
métier au plus près de la banque, des marchés et de la gestion du risque de
différents actifs et produits financiers, pourrait me passionné.
Il est clair que la stabilité financière et professionnelle qu'apporte l'exercice
de cette fonction est très avantageuse. L'actuaire reste toujours très
demandé et semble supporter les périodes de crise, et le salaire de base
élevé en fait un métier attirant.
Mais, en finance, il existe de nombreux métiers qui apportent cette stabilité,
c'est pourquoi j'ai hâte de mieux connaitre ce domaine pour choisir ma
voie. Mon objectif est de décrocher la Licence en MASS, dès lors je pourrais
choisir entre différentes orientations: Ecoles de Commerce (ESSEC), de
Statistiques (ENSAE), ou des Masters en finance ou en Maths Appliquées
(Dauphine, Paris6, Paris7). Et je pense que des métiers comme gestionnaire
de portefeuille ou patrimoine, analyste financier ou audit peuvent m'attirer.
Avis personnel de Clément:
Pour faire simple, les gens définissent un actuaire comme celui qui évalue
les risques. L'image qu'on se donne du métier comporte alors une forte
teneur en maths axée sur les probabilités et statistiques.
Les probabilités et statistiques telles qu'on peut les lire dans les journaux
ou magazines m'ont toujours beaucoup passionnées. Le fait de manipuler
les probabilités pour définir les risques de divers sinistres m'a, comme vous
devez l'imaginez, beaucoup plu. J'ai donc envisagé pendant un moment la
possibilité de me lancer plus tard dans des études d'actuariat.
Mon opinion vis à vis de ce métier à changé du tout au tout après notre
entretient chez Groupama avec Hélève Veeravalli et Remi Chaperon. Bien
que les études d'actuariat soient essentiellement constituées de
mathématiques, l'actuaire ne manipule plus les formules probabilistes,
comme je me l'imaginais, dans son métier de tous les jours mais analyse des
18. centaines de documents afin d'obtenir des informations qu'il intègrera au
modèle déjà conçu.
J'aimerais plus tard avoir un métier qui allie les mathématiques et
l'économie et c'est pourquoi, le métier de trader m'a toujours fasciné.
Anticiper les cours, acheter et revendre à partir de calculs rationnel,
spéculer...Accéder à ce métier n'est pas chose aisée et je ne pense pas
pouvoir y accéder un jour; néanmoins, mon projet reste le même et je pense
sérieusement me lancer dans des études de mathématiques financières.
Il y a de ça quelques semaines, Gilles Pagès (Professeur à l'UPMC ) est venu
faire une conférence, intitulée « Les jeux de la finance et du hasard », sur les
mathématiques financières où il a expliqué comment définir le moment
optimal pour, par exemple, acheter une option américaine. En l'écoutant je
me suis rendu compte que c'était exactement ce genre d'applications
économico-mathématiques que je me voyais faire un jour et cela m'a
conforté dans l'idée de poursuivre mes études dans ce domaine-là.
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