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Elaboré Par : Sallemi Abdessalem
Radhweni Nazih
Khadhraoui Bilel
Promotion Spéciale du Ministère des Finances
Actualités
Economiques et
Financières
Sujet : La micro-finance : Le
financement de petits projets
par le biais de micro-crédits :
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 2
Table des matières
Introduction.........................................................................................................................................................................................................3
Section 1 : Présentation du concept de la micro-finance :......................................................................................................4
I. Définition :..............................................................................................................................................................................................4
II. Historique :............................................................................................................................................................................................5
III. Intervenants dans la Micro-finance :................................................................................................................................6
1. Les micro-entrepreneurs :..................................................................................................................................................6
2. Les institutions de micro-finance (IMF) :..................................................................................................................6
3. Les autres acteurs :.................................................................................................................................................................7
IV. Produits offerts par les institutions de micro-finance (IMF) :..........................................................................8
1. Micro-crédit :..............................................................................................................................................................................8
2. La micro-épargne :..................................................................................................................................................................9
3. Les autres produits financiers :.......................................................................................................................................9
4. Les taux d’intérêt du microcrédit :.............................................................................................................................10
Section 2 : La micro-finance en Tunisie : Etat de lieu :...........................................................................................................10
Liste des Tableaux :
Tableau 1 : Filiales de la banque STUSID :..................................................................Error! Bookmark not defined.
Tableau 2 : Ressources financières de la STUSID Bank : ..................................Error! Bookmark not defined.
Tableau 3 : Structure des dépôts de la STUSID Bank :.........................................Error! Bookmark not defined.
Tableau 4 : Evolution Des Résultats De STUSID Bank :......................................Error! Bookmark not defined.
Tableau 5 : Ratios règlementaires :.................................................................................Error! Bookmark not defined.
Tableau 6 : Crédits aux Particuliers :..............................................................................Error! Bookmark not defined.
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 3
Introduction
Dans une économie libérale, le système bancaire est basé sur la minimisation des risques et la maximisation
des profits tout en négligeant l'aspect social. En effet, les banques en particulier et les institutions financières
en général servent surtout les investissements dans le secteur commercial et celui industriel où les risques
sont facilement mesurés, les financements sont plus rentables et le remboursement est plus garanti.
Toutefois, ce système financier a privé certains segments de la population de la possibilité d'accéder au
service financier, c'est le cas des pauvres, des personnes marginalisées et des plus démunis de la population.
En effet, plusieurs institutions non-gouvernementales (ONG) ont mené des études aboutissant à la détection
de plusieurs entraves qui empêchent l'accès de la population pauvre aux services financiers et bancaires du
système financière traditionnel. C’est notamment à cause du coût élevé de financement, du coût élevé du
traitement des dossiers et du système des collatéraux d'un côté, et la concentration des banques dans les
zones urbaines de l'autre.
Dès le début des années 70, cette partie de la population commence à être intégrée dans le système financier
avec l'instauration des institutions de la micro-finance qui sont installées dans les milieux ruraux, et qui ont
permis à cette population pauvre de bénéficier de certains services financiers avec des faibles ou même sans
coût de traitement. La micro-finance se définit comme étant une politique menée par des institutions
financières et sert à offrir aux pauvres la possibilité de profiter de quelques produits financiers visant à
réaliser des objectifs socioéconomiques. Il s’agit surtout de la réduction de la pauvreté, de l'augmentation du
revenu de la population, et d'assurer l'autonomie financière des femmes et des plus démunis.
À l'échelle nationale, et dans un pays comme la Tunisie où le taux de pauvreté a atteint 15,5% à la fin de
l'année 2015 selon les chiffres du ministère de l'agriculture et un taux de chômage de 15,4% au cours du
dernier trimestre de l'année 2015 dont 22,6% pour les femmes selon les chiffres de l'INS, la micro-finance
semble une solution adéquate pour faire baisser ces taux et améliorer les indicateurs économiques du pays.
Cependant et selon une étude de la banque mondiale, malgré le taux de bancarisation élevé en Tunisie,
l'efficacité des services de la micro-finance fournis par un système financier conventionnel (BTS,...) reste
très limitée.
La question principale qui se pose est la suivante ;
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 4
Section 1 : Présentation du concept de la micro-
finance :
La mise en place des mesures qui encouragent l’instauration des institutions de micro-finance constitue l'une
des mesures appropriés pour faire face à des problèmes sociaux majeurs tel que la pauvreté, le chômage,
…etc. Il s’agit des mesures au niveau règlementaire, financier, de l’infrastructure,…etc. En effet, ce système
de micro-finance offre aux populations pauvres exclues du système financier classique la possibilité
d’accéder à des services financiers leur permettant de créer leurs propres projets et de réaliser leurs
autonomies financières. Ce qui fait que ces institutions de micro-finance jouent un rôle social important dans
les pays en développement, toutefois ces dernières cherchent souvent à être performantes sur le plan
financier pour assurer la continuité de l’offre de ces services aux pauvres.
I. Définition:
La micro-finance est définie comme étant l'offre à titre habituel de services financiers de proximité à des
personnes physiques ou morales n'ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel. Ce sont
des services d'épargne et de crédit qui sont nécessaires pour promouvoir ou soutenir des activités
génératrices de revenus permettant à cette catégorie de population d'améliorer son niveau de vie, d'atteindre
une meilleure intégration sociale et d'accéder à un développement humain durable.»1
Suivant Lelart 2(2006), le microcrédit a été définit comme étant :
"...un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage
peut solliciter d'une banque. Ce crédit est demandé par des personnes qui disposent d'un revenu relativement
bas. Il est souvent demandé pour développer une activité génératrice de revenus, qu'il s'agisse d'une ancienne
activité que l'on voudrait étendre ou d'une nouvelle que l'on voudrait créer."
1 Micro Crédit et Micro Finance, www.diego-developpement.org
2 Michel Lelart : De la finance informelle à la microfinance. AUF et Editions des Archives Contemporaines, 2006.
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 5
II. Historique :
La micro-finance est un phénomène assez ancien, cependant, il est difficile de présenter son historique de
façon précise.
C'est l'irlandais Jonathan Swift qui a été le premier à commencer à fournir des prêts sans collatéral aux
personnes pauvres ou modestes à Dublin. Et depuis, le secteur de la micro-finance s'est propagé dans le reste
du monde. En Asie, la première banque spécialisée dans la micro-finance est la Banque Priyayi au
Purwokerto à Java, en Indonésie, crée en 1895, et nommée actuellement banque Rakyat.
Au cours des années 70, des programmes expérimentaux au Bangladesh, au Brésil et aussi dans quelques
autres pays commencent à accorder de petites sommes comme prêts à des groupes de femmes sans
ressources économiques pour créer leurs propres micro-entreprises : notamment, c'est le cas du :
• ACCION International : le pionnier dans les villes d'Amérique latine, ACCION est l'une des premières
institutions de micro-finance dans le monde ;
• Banque Grameen : c'est au cours des années 1970 que la première expérience de création d'une véritable
institution de micro-finance est née au Bengladesh avec la fondation de la Grameen Bank par le professeur
Muhammad Yunuss, prix Nobel de la Paix en 2006 qui popularise au niveau international le micro-crédit
puis la micro-finance.
Toutefois, il existait auparavant d'autres formes de « micro-finance » mais qui n'en portait pas le nom : c'est
par exemple le cas des « tontines », société coopérative d'épargne et de crédit qui fournit des crédits aux
populations des pauvres ouvriers,... etc.
Dès le début des années 80, les programmes de microcrédit se sont propagés à travers le monde entier du fait
des méthodes utilisées dans le financement de gens sans ressources économiques pour devenir un véritable
enjeu.
Dans les années 90, ces deux atouts ; un taux de remboursement élevé et le paiement de taux d'intérêt
permettent à quelques institutions de micro-finance d'être viables à long terme et leur activité devient
rentable et leur nombre de clients devient très élevé.
Ce n'est qu’à la moitié des années 90 que le concept de microcrédit est remplacé par le nouveau terme la
"Micro-finance" qui inclut en plus du crédit, l'épargne et d'autres services financiers.
Malgré le succès de ces services de micro-finance qui transforment des vies, la Banque Mondiale déclare
qu'actuellement ce secteur est loin de satisfaire toute les demandes et ses services restent insuffisants pour
lutter contre la pauvreté. En effet, 500 millions de gens vivent dans la pauvreté et pourraient bénéficier d'un
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
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petit prêt pour créer un petit projet et seulement un tiers de la population peuvent accéder à un compte
bancaire.
Sous cette impulsion, de nombreuses institutions de micro-finance (IMF) commencent à s'installer dans les
pays en voie de développement. Aujourd'hui, on estime à 10 000 le nombre d'IMF dans le monde.3
III. Intervenants dans laMicro-finance :
1. Les micro-entrepreneurs :
Le micro-entrepreneur est un individu qui possède ou travaille dans l'un de ces petits commerces ou activité
qui appartiennent au secteur informel de l'économie. Ces commerces concernent tous les secteurs tels que
l'élevage ou la pêche, l'artisanat, la production d'aliments, l'agriculture, le transport, ... etc.
ces micro-entrepreneurs sont privés d'accès à des services financiers basiques tel que d’avoir un compte
bancaire, des crédits ou des assurances auprès du système bancaire classique, puisqu'ils ne sont pas éligibles
aux critères requis par ces banques tels que les dépôts minimums, les garanties en cas de demande de crédits,
un revenu stable et garanti, ou un historique de crédit officiel, ... etc.
Dans les zones rurales, les micro-entrepreneurs sont souvent de petits paysans et agriculteurs ou des
personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce. Alors que, dans
les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de petits services,
artisans, vendeurs de rue, etc.
2. Les institutions de micro-finance (IMF) :
Les institutions de micro-finance (IMF) sont des organisations qui offrent les services financiers aux
individus exclus du système bancaire classique. Elles peuvent prendre différentes formes qui sont citées ci -
dessous :
a. Banque :
En plus des services bancaires de bases classiques, les banques peuvent offrir également des services de
micro-finance.
b. Institution financière spécialisée (IFS) :
Il s'agit essentiellement des établissements de crédit dotés d'une mission d'intérêt général ou de « service
public », tel que le financement du développement économique. Les autorités peuvent attribuer aux IFS des
activités adaptés aux personnes à faibles revenus capables de faire face à ce problème.
3 CGAP; 2010.
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c. Intermédiaire en opérations de banque (IOB) :
Le secteur bancaire, structurellement est très peu adapté à la micro-finance en raison de contraintes
d'organisation interne, peut recourir à l'externalisation de certaines fonctions commerciales afin de gagner la
souplesse nécessaire pour servir les personnes cibles de la micro-finance. Cette externalisation se fait en
faisant appel à des « sociétés de services », non soumises aux règles administratives bancaires, et dont les
méthodes appliquées lors de l'octroi des crédits sont différentes. Ces sociétés sont utilisées surtout par les
banques en Amérique latine pour élargir leur clientèle vers la micro-finance.
d. Institution financière mutualiste (IFM) :
Les IFM incluent les coopératives ( ils ont un agrément dans le cadre de la loi bancaire en tant que banques
coopératives régionales ou nationales) et les associations mutualistes d'épargne et de crédit . ils sont souvent
installés dans les pays en dévéloppement.
e. Micro-IMF :
Cette catégorie inclut plusieurs ONG réalisant des opérations de microcrédit. Ce sont souvent des
associations qui sont interdites de collecter d'épargne du public, et ne peuvent accorder des crédits qu'à
certaines catégories socioprofessionnelles restrictivement définies. Donc ce ne sont pas des « généralistes »
de la micro-finance mais des structures de financement réservés à un certain type d'activité.
3. Les autres acteurs :
a. Les bailleurs de fonds :
Les bailleurs de fonds jouent le rôle de catalyseur, en aidant les nouvelles institutions de micro-finance à
démarrer et accroître leur activité, via des subventions ou des investissements directs. Ces bailleurs de fonds
sont en général, soit des institutions internationales comme la Banque Mondiale ou encore la Commission
européenne, soit des fondations ou investisseurs privés, tels que CitiGroup, Blue Orchad ou Oikocredit,
…etc.
b. Sites de prêt en ligne :
Parmi les dernières innovations dans le domaine de la micro-finance est l'introduction du grand public
comme investisseur potentiel, à travers le micro-prêt en ligne. En effet, beaucoup des sites Internet ont été
créés ces dernières années, qui fournissent plusieurs modes pour financer sur la base de prêts, des projets de
micro-entrepreneurs ou projets à plus large échelle.
c. Les États :
Les États jouent un rôle essentiel dans le développement de la micro-finance dans leur pays à travers les
réglementations qu'ils mettent en place. Les règles appliquées pour la finance classique ne sont souvent pas
appropriées à la micro-finance et peuvent être trop restrictives (tel que : les IMF ne pouvant s'appuyer sur les
garanties de leurs clients).
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 8
d. Les agences de notation :
Les agences de notation spécialistes dans la micro-finance telles que PlaNet Rating ou MicroRate analysent
la viabilité et les performances financières, opérationnelles et sociales des IMF. Elles contribuent activement
à l'amélioration de la transparence du secteur, et permettent aux investisseurs potentiels d'évaluer les risques
ou encore l'impact social d'une IMF en particulier.
IV. Produits offerts par les institutions de micro-finance(IMF) :
Il est important d'avoir la capacité d’identifier les besoins des pauvres en matière de services financiers. Les
experts soulignent généralement que ces besoins sont liés à trois catégories d'événements : cycle de vie
(naissance, mariage,...) les besoins d'urgence (maladie, accident,...etc.), et les possibilités d'investissement.
1. Micro-crédit :
C'est le produit financier le plus important offert par les IMF classiques et peut prendre deux formes :
- Le micro-crédit solidaire :
Est accordé à un groupe d'individus composé généralement de 5 personnes. Ce mécanisme vise à compenser
l'absence de garantie matérielle. Chaque emprunteur se porte caution solidaire pour les autres, c'est-à-dire si
l'un des membres ne rembourse pas son prêt les autres doivent le faire pour lui.
Ce mécanisme de responsabilité collective du groupe et la sélection des membres par le groupe permet la
résolution du problème d'asymétrie d'information de l'IMF. Ainsi elle a pour effet de rendre le taux de
remboursement des prêts très élevée (proche de 100%) et de baisser le coût de transaction (coût de recherche
et d'analyse d'information sur l'emprunteur).
- Le microcrédit individuel :
Consiste à octroyer un prêt à une seule personne sur la base des garanties de remboursement qu'il présente à
l'IMF. Ce crédit est destiné à financer un projet particulier et non à usage libre. Dans ce cas, l'IMF se charge
de la sélection des emprunteurs sur la base d'une analyse bien approfondie de leurs dossiers. Donc l'octroi de
ce prêt dépend de la capacité de remboursement de l'emprunteur et de ses garanties.
En ce qui concerne les garanties, ils peuvent être :
* Des garanties physiques : acceptation des titres de propriété informelle ou également des biens standards
(meubles, véhicules), il y a aussi l'épargne obligatoire qui consiste à bloquer le montant déposé jusqu'au
remboursement du crédit.
* Des garanties morales : l'agent de crédit lance une investigation pour connaître la réputation et la moralité
de l'emprunteur ou bien un garant se présente à l'IMF et s'engage à rembourser le prêt en cas où l'emprunteur
n'est pas capable de le faire.
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* Les incitations au remboursement qui peuvent prendre deux formes. L'une est positive qui consiste aux
possibilités de renouvellement de crédit avec un montant plus important si le client honore ses engagements
envers l'IMF. L'autre est négatif qui consiste en une menace juridique.
2. La micro-épargne :
Les personnes pauvres veulent constituer une épargne de précaution, les IMF ont développé 3 formes
d'épargne pour attirer le plus de clients possibles :
- L'épargne obligatoire : L'IMF impose sur les emprunteurs qui désirent l'obtention d'un crédit solidaire de
déposer une certaine somme d'argent qui dépend du montant du prêt avant ou au même temps de l'obtention
du crédit. Ce montant sera récupéré par le client après le remboursement du crédit, mais comme la plupart
des emprunteurs renouvellent leurs crédits, la restitution de ce montant sera retardée.
- L'épargne volontaire bloquée : Le client verse une somme d'argent de façon régulière sur un compte
bloqué pendant une durée bien déterminée pouvant aller de quelques semaines à plusieurs années. Ce
compte est rémunéré régulièrement. Les IMF apprécient ce type de comptes puisqu'ils leur permettent de
faire leurs provisions et de pouvoir planifier la gestion de liquidité des dépôts. Ces montants peuvent être
utilisés par les IMF pour prêter à des personnes désirant un crédit.
- Les dépôts à vue et le compte semi-liquide : Ce sont des comptes où les clients déposent et retirent de
l'argent à tout moment. Toutefois, les IMF ont instauré certaines limites sur le nombre et le montant de
retrait. En effet, des mouvements de retraits massifs pour des petites sommes impliquent des coûts de gestion
élevés. En plus, ces dépôts à vue ne peuvent pas être recyclés en crédits en raison de leurs durées
indéterminées.
3. Les autres produits financiers :
a. Micro-actions :
Un investissement de micro-entrepreneur dans une micro-entreprise peut s'acquitter de son besoin de
financement par emprunt ou par actions. Les Micro-actions sont fournis à la première génération des micro-
entrepreneurs est appelé micro capital-risque (VC).
b. Micro-transferts :
Les transferts de fonds peuvent être domestiques ou internationaux. L’IMF assure le service de transfert des
fonds à ses clients ayant besoin d'envoi et de réception de l'argent.
c. Micro-assurance :
La micro-assurance est la protection des personnes à faible revenu contre les périls spécifiques tels que la
mort ou la maladie d’un membre de la famille, ou des pertes de récoltes. Comme avec toutes les assurances,
la mise en commun des risques permet à de nombreux individus ou groupes pour partager les coûts d'un
événement risqué.
RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK
INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 10
4. Les taux d’intérêt du microcrédit :
Les taux d'intérêt appliqués aux crédits sont nécessaires pour couvrir les frais engendrés par le mécanisme
d'octroi de ces prêts. Cependant les taux d'intérêt sur ces prêts sont très élevés en le comparant par rapport à
ceux des crédits distribués par le système bancaire classique, puisque le coût relatif de distribution des
crédits à faible montant dans les zones rurales est beaucoup plus important que celui de l'administration des
crédits par les banques classiques dans les zones urbaines.
Les taux d’intérêt sur les microcrédits couvrent :
- Le coût de financement de l'IMF qui est souvent beaucoup plus important dans les pays en voie de
développement (plus risqués).
- Le risque de défaut de paiement de la part de l'emprunteur qui contrairement à la finance classique,
ne peut être couvert par les garanties.
- Les coûts administratifs. En effet le fait de collecter des petites sommes dans des villages reculés est
beaucoup plus couteux en le comparant aux opérations de transfert compte à compte via internet dans
le système bancaire traditionnel.
- La marge bénéficiaire des IMF doit être aussi raisonnable pour garantir la continuité de leur
fonctionnement. De même pour une population pauvre dont le risque de non remboursement est
élevé le taux d'intérêt doit être élevé.
Donc il est difficile de faire baisser significativement les taux d'intérêt pour le prêteur final tant qu'on ne peut
pas agir sur le coût du financement.
Section 2 : La micro-finance en Tunisie : Etat de lieu :

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Micro finance en Tunisie

  • 1. Elaboré Par : Sallemi Abdessalem Radhweni Nazih Khadhraoui Bilel Promotion Spéciale du Ministère des Finances Actualités Economiques et Financières Sujet : La micro-finance : Le financement de petits projets par le biais de micro-crédits :
  • 2. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 2 Table des matières Introduction.........................................................................................................................................................................................................3 Section 1 : Présentation du concept de la micro-finance :......................................................................................................4 I. Définition :..............................................................................................................................................................................................4 II. Historique :............................................................................................................................................................................................5 III. Intervenants dans la Micro-finance :................................................................................................................................6 1. Les micro-entrepreneurs :..................................................................................................................................................6 2. Les institutions de micro-finance (IMF) :..................................................................................................................6 3. Les autres acteurs :.................................................................................................................................................................7 IV. Produits offerts par les institutions de micro-finance (IMF) :..........................................................................8 1. Micro-crédit :..............................................................................................................................................................................8 2. La micro-épargne :..................................................................................................................................................................9 3. Les autres produits financiers :.......................................................................................................................................9 4. Les taux d’intérêt du microcrédit :.............................................................................................................................10 Section 2 : La micro-finance en Tunisie : Etat de lieu :...........................................................................................................10 Liste des Tableaux : Tableau 1 : Filiales de la banque STUSID :..................................................................Error! Bookmark not defined. Tableau 2 : Ressources financières de la STUSID Bank : ..................................Error! Bookmark not defined. Tableau 3 : Structure des dépôts de la STUSID Bank :.........................................Error! Bookmark not defined. Tableau 4 : Evolution Des Résultats De STUSID Bank :......................................Error! Bookmark not defined. Tableau 5 : Ratios règlementaires :.................................................................................Error! Bookmark not defined. Tableau 6 : Crédits aux Particuliers :..............................................................................Error! Bookmark not defined.
  • 3. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 3 Introduction Dans une économie libérale, le système bancaire est basé sur la minimisation des risques et la maximisation des profits tout en négligeant l'aspect social. En effet, les banques en particulier et les institutions financières en général servent surtout les investissements dans le secteur commercial et celui industriel où les risques sont facilement mesurés, les financements sont plus rentables et le remboursement est plus garanti. Toutefois, ce système financier a privé certains segments de la population de la possibilité d'accéder au service financier, c'est le cas des pauvres, des personnes marginalisées et des plus démunis de la population. En effet, plusieurs institutions non-gouvernementales (ONG) ont mené des études aboutissant à la détection de plusieurs entraves qui empêchent l'accès de la population pauvre aux services financiers et bancaires du système financière traditionnel. C’est notamment à cause du coût élevé de financement, du coût élevé du traitement des dossiers et du système des collatéraux d'un côté, et la concentration des banques dans les zones urbaines de l'autre. Dès le début des années 70, cette partie de la population commence à être intégrée dans le système financier avec l'instauration des institutions de la micro-finance qui sont installées dans les milieux ruraux, et qui ont permis à cette population pauvre de bénéficier de certains services financiers avec des faibles ou même sans coût de traitement. La micro-finance se définit comme étant une politique menée par des institutions financières et sert à offrir aux pauvres la possibilité de profiter de quelques produits financiers visant à réaliser des objectifs socioéconomiques. Il s’agit surtout de la réduction de la pauvreté, de l'augmentation du revenu de la population, et d'assurer l'autonomie financière des femmes et des plus démunis. À l'échelle nationale, et dans un pays comme la Tunisie où le taux de pauvreté a atteint 15,5% à la fin de l'année 2015 selon les chiffres du ministère de l'agriculture et un taux de chômage de 15,4% au cours du dernier trimestre de l'année 2015 dont 22,6% pour les femmes selon les chiffres de l'INS, la micro-finance semble une solution adéquate pour faire baisser ces taux et améliorer les indicateurs économiques du pays. Cependant et selon une étude de la banque mondiale, malgré le taux de bancarisation élevé en Tunisie, l'efficacité des services de la micro-finance fournis par un système financier conventionnel (BTS,...) reste très limitée. La question principale qui se pose est la suivante ;
  • 4. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 4 Section 1 : Présentation du concept de la micro- finance : La mise en place des mesures qui encouragent l’instauration des institutions de micro-finance constitue l'une des mesures appropriés pour faire face à des problèmes sociaux majeurs tel que la pauvreté, le chômage, …etc. Il s’agit des mesures au niveau règlementaire, financier, de l’infrastructure,…etc. En effet, ce système de micro-finance offre aux populations pauvres exclues du système financier classique la possibilité d’accéder à des services financiers leur permettant de créer leurs propres projets et de réaliser leurs autonomies financières. Ce qui fait que ces institutions de micro-finance jouent un rôle social important dans les pays en développement, toutefois ces dernières cherchent souvent à être performantes sur le plan financier pour assurer la continuité de l’offre de ces services aux pauvres. I. Définition: La micro-finance est définie comme étant l'offre à titre habituel de services financiers de proximité à des personnes physiques ou morales n'ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel. Ce sont des services d'épargne et de crédit qui sont nécessaires pour promouvoir ou soutenir des activités génératrices de revenus permettant à cette catégorie de population d'améliorer son niveau de vie, d'atteindre une meilleure intégration sociale et d'accéder à un développement humain durable.»1 Suivant Lelart 2(2006), le microcrédit a été définit comme étant : "...un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. Ce crédit est demandé par des personnes qui disposent d'un revenu relativement bas. Il est souvent demandé pour développer une activité génératrice de revenus, qu'il s'agisse d'une ancienne activité que l'on voudrait étendre ou d'une nouvelle que l'on voudrait créer." 1 Micro Crédit et Micro Finance, www.diego-developpement.org 2 Michel Lelart : De la finance informelle à la microfinance. AUF et Editions des Archives Contemporaines, 2006.
  • 5. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 5 II. Historique : La micro-finance est un phénomène assez ancien, cependant, il est difficile de présenter son historique de façon précise. C'est l'irlandais Jonathan Swift qui a été le premier à commencer à fournir des prêts sans collatéral aux personnes pauvres ou modestes à Dublin. Et depuis, le secteur de la micro-finance s'est propagé dans le reste du monde. En Asie, la première banque spécialisée dans la micro-finance est la Banque Priyayi au Purwokerto à Java, en Indonésie, crée en 1895, et nommée actuellement banque Rakyat. Au cours des années 70, des programmes expérimentaux au Bangladesh, au Brésil et aussi dans quelques autres pays commencent à accorder de petites sommes comme prêts à des groupes de femmes sans ressources économiques pour créer leurs propres micro-entreprises : notamment, c'est le cas du : • ACCION International : le pionnier dans les villes d'Amérique latine, ACCION est l'une des premières institutions de micro-finance dans le monde ; • Banque Grameen : c'est au cours des années 1970 que la première expérience de création d'une véritable institution de micro-finance est née au Bengladesh avec la fondation de la Grameen Bank par le professeur Muhammad Yunuss, prix Nobel de la Paix en 2006 qui popularise au niveau international le micro-crédit puis la micro-finance. Toutefois, il existait auparavant d'autres formes de « micro-finance » mais qui n'en portait pas le nom : c'est par exemple le cas des « tontines », société coopérative d'épargne et de crédit qui fournit des crédits aux populations des pauvres ouvriers,... etc. Dès le début des années 80, les programmes de microcrédit se sont propagés à travers le monde entier du fait des méthodes utilisées dans le financement de gens sans ressources économiques pour devenir un véritable enjeu. Dans les années 90, ces deux atouts ; un taux de remboursement élevé et le paiement de taux d'intérêt permettent à quelques institutions de micro-finance d'être viables à long terme et leur activité devient rentable et leur nombre de clients devient très élevé. Ce n'est qu’à la moitié des années 90 que le concept de microcrédit est remplacé par le nouveau terme la "Micro-finance" qui inclut en plus du crédit, l'épargne et d'autres services financiers. Malgré le succès de ces services de micro-finance qui transforment des vies, la Banque Mondiale déclare qu'actuellement ce secteur est loin de satisfaire toute les demandes et ses services restent insuffisants pour lutter contre la pauvreté. En effet, 500 millions de gens vivent dans la pauvreté et pourraient bénéficier d'un
  • 6. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 6 petit prêt pour créer un petit projet et seulement un tiers de la population peuvent accéder à un compte bancaire. Sous cette impulsion, de nombreuses institutions de micro-finance (IMF) commencent à s'installer dans les pays en voie de développement. Aujourd'hui, on estime à 10 000 le nombre d'IMF dans le monde.3 III. Intervenants dans laMicro-finance : 1. Les micro-entrepreneurs : Le micro-entrepreneur est un individu qui possède ou travaille dans l'un de ces petits commerces ou activité qui appartiennent au secteur informel de l'économie. Ces commerces concernent tous les secteurs tels que l'élevage ou la pêche, l'artisanat, la production d'aliments, l'agriculture, le transport, ... etc. ces micro-entrepreneurs sont privés d'accès à des services financiers basiques tel que d’avoir un compte bancaire, des crédits ou des assurances auprès du système bancaire classique, puisqu'ils ne sont pas éligibles aux critères requis par ces banques tels que les dépôts minimums, les garanties en cas de demande de crédits, un revenu stable et garanti, ou un historique de crédit officiel, ... etc. Dans les zones rurales, les micro-entrepreneurs sont souvent de petits paysans et agriculteurs ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce. Alors que, dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de petits services, artisans, vendeurs de rue, etc. 2. Les institutions de micro-finance (IMF) : Les institutions de micro-finance (IMF) sont des organisations qui offrent les services financiers aux individus exclus du système bancaire classique. Elles peuvent prendre différentes formes qui sont citées ci - dessous : a. Banque : En plus des services bancaires de bases classiques, les banques peuvent offrir également des services de micro-finance. b. Institution financière spécialisée (IFS) : Il s'agit essentiellement des établissements de crédit dotés d'une mission d'intérêt général ou de « service public », tel que le financement du développement économique. Les autorités peuvent attribuer aux IFS des activités adaptés aux personnes à faibles revenus capables de faire face à ce problème. 3 CGAP; 2010.
  • 7. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 7 c. Intermédiaire en opérations de banque (IOB) : Le secteur bancaire, structurellement est très peu adapté à la micro-finance en raison de contraintes d'organisation interne, peut recourir à l'externalisation de certaines fonctions commerciales afin de gagner la souplesse nécessaire pour servir les personnes cibles de la micro-finance. Cette externalisation se fait en faisant appel à des « sociétés de services », non soumises aux règles administratives bancaires, et dont les méthodes appliquées lors de l'octroi des crédits sont différentes. Ces sociétés sont utilisées surtout par les banques en Amérique latine pour élargir leur clientèle vers la micro-finance. d. Institution financière mutualiste (IFM) : Les IFM incluent les coopératives ( ils ont un agrément dans le cadre de la loi bancaire en tant que banques coopératives régionales ou nationales) et les associations mutualistes d'épargne et de crédit . ils sont souvent installés dans les pays en dévéloppement. e. Micro-IMF : Cette catégorie inclut plusieurs ONG réalisant des opérations de microcrédit. Ce sont souvent des associations qui sont interdites de collecter d'épargne du public, et ne peuvent accorder des crédits qu'à certaines catégories socioprofessionnelles restrictivement définies. Donc ce ne sont pas des « généralistes » de la micro-finance mais des structures de financement réservés à un certain type d'activité. 3. Les autres acteurs : a. Les bailleurs de fonds : Les bailleurs de fonds jouent le rôle de catalyseur, en aidant les nouvelles institutions de micro-finance à démarrer et accroître leur activité, via des subventions ou des investissements directs. Ces bailleurs de fonds sont en général, soit des institutions internationales comme la Banque Mondiale ou encore la Commission européenne, soit des fondations ou investisseurs privés, tels que CitiGroup, Blue Orchad ou Oikocredit, …etc. b. Sites de prêt en ligne : Parmi les dernières innovations dans le domaine de la micro-finance est l'introduction du grand public comme investisseur potentiel, à travers le micro-prêt en ligne. En effet, beaucoup des sites Internet ont été créés ces dernières années, qui fournissent plusieurs modes pour financer sur la base de prêts, des projets de micro-entrepreneurs ou projets à plus large échelle. c. Les États : Les États jouent un rôle essentiel dans le développement de la micro-finance dans leur pays à travers les réglementations qu'ils mettent en place. Les règles appliquées pour la finance classique ne sont souvent pas appropriées à la micro-finance et peuvent être trop restrictives (tel que : les IMF ne pouvant s'appuyer sur les garanties de leurs clients).
  • 8. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 8 d. Les agences de notation : Les agences de notation spécialistes dans la micro-finance telles que PlaNet Rating ou MicroRate analysent la viabilité et les performances financières, opérationnelles et sociales des IMF. Elles contribuent activement à l'amélioration de la transparence du secteur, et permettent aux investisseurs potentiels d'évaluer les risques ou encore l'impact social d'une IMF en particulier. IV. Produits offerts par les institutions de micro-finance(IMF) : Il est important d'avoir la capacité d’identifier les besoins des pauvres en matière de services financiers. Les experts soulignent généralement que ces besoins sont liés à trois catégories d'événements : cycle de vie (naissance, mariage,...) les besoins d'urgence (maladie, accident,...etc.), et les possibilités d'investissement. 1. Micro-crédit : C'est le produit financier le plus important offert par les IMF classiques et peut prendre deux formes : - Le micro-crédit solidaire : Est accordé à un groupe d'individus composé généralement de 5 personnes. Ce mécanisme vise à compenser l'absence de garantie matérielle. Chaque emprunteur se porte caution solidaire pour les autres, c'est-à-dire si l'un des membres ne rembourse pas son prêt les autres doivent le faire pour lui. Ce mécanisme de responsabilité collective du groupe et la sélection des membres par le groupe permet la résolution du problème d'asymétrie d'information de l'IMF. Ainsi elle a pour effet de rendre le taux de remboursement des prêts très élevée (proche de 100%) et de baisser le coût de transaction (coût de recherche et d'analyse d'information sur l'emprunteur). - Le microcrédit individuel : Consiste à octroyer un prêt à une seule personne sur la base des garanties de remboursement qu'il présente à l'IMF. Ce crédit est destiné à financer un projet particulier et non à usage libre. Dans ce cas, l'IMF se charge de la sélection des emprunteurs sur la base d'une analyse bien approfondie de leurs dossiers. Donc l'octroi de ce prêt dépend de la capacité de remboursement de l'emprunteur et de ses garanties. En ce qui concerne les garanties, ils peuvent être : * Des garanties physiques : acceptation des titres de propriété informelle ou également des biens standards (meubles, véhicules), il y a aussi l'épargne obligatoire qui consiste à bloquer le montant déposé jusqu'au remboursement du crédit. * Des garanties morales : l'agent de crédit lance une investigation pour connaître la réputation et la moralité de l'emprunteur ou bien un garant se présente à l'IMF et s'engage à rembourser le prêt en cas où l'emprunteur n'est pas capable de le faire.
  • 9. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 9 * Les incitations au remboursement qui peuvent prendre deux formes. L'une est positive qui consiste aux possibilités de renouvellement de crédit avec un montant plus important si le client honore ses engagements envers l'IMF. L'autre est négatif qui consiste en une menace juridique. 2. La micro-épargne : Les personnes pauvres veulent constituer une épargne de précaution, les IMF ont développé 3 formes d'épargne pour attirer le plus de clients possibles : - L'épargne obligatoire : L'IMF impose sur les emprunteurs qui désirent l'obtention d'un crédit solidaire de déposer une certaine somme d'argent qui dépend du montant du prêt avant ou au même temps de l'obtention du crédit. Ce montant sera récupéré par le client après le remboursement du crédit, mais comme la plupart des emprunteurs renouvellent leurs crédits, la restitution de ce montant sera retardée. - L'épargne volontaire bloquée : Le client verse une somme d'argent de façon régulière sur un compte bloqué pendant une durée bien déterminée pouvant aller de quelques semaines à plusieurs années. Ce compte est rémunéré régulièrement. Les IMF apprécient ce type de comptes puisqu'ils leur permettent de faire leurs provisions et de pouvoir planifier la gestion de liquidité des dépôts. Ces montants peuvent être utilisés par les IMF pour prêter à des personnes désirant un crédit. - Les dépôts à vue et le compte semi-liquide : Ce sont des comptes où les clients déposent et retirent de l'argent à tout moment. Toutefois, les IMF ont instauré certaines limites sur le nombre et le montant de retrait. En effet, des mouvements de retraits massifs pour des petites sommes impliquent des coûts de gestion élevés. En plus, ces dépôts à vue ne peuvent pas être recyclés en crédits en raison de leurs durées indéterminées. 3. Les autres produits financiers : a. Micro-actions : Un investissement de micro-entrepreneur dans une micro-entreprise peut s'acquitter de son besoin de financement par emprunt ou par actions. Les Micro-actions sont fournis à la première génération des micro- entrepreneurs est appelé micro capital-risque (VC). b. Micro-transferts : Les transferts de fonds peuvent être domestiques ou internationaux. L’IMF assure le service de transfert des fonds à ses clients ayant besoin d'envoi et de réception de l'argent. c. Micro-assurance : La micro-assurance est la protection des personnes à faible revenu contre les périls spécifiques tels que la mort ou la maladie d’un membre de la famille, ou des pertes de récoltes. Comme avec toutes les assurances, la mise en commun des risques permet à de nombreux individus ou groupes pour partager les coûts d'un événement risqué.
  • 10. RAPPORT DE STAGE : STUSID BANK INSTITUT DE FINACEMENTDU DEVELOPPEMENTDU MAGHREB ARABE 10 4. Les taux d’intérêt du microcrédit : Les taux d'intérêt appliqués aux crédits sont nécessaires pour couvrir les frais engendrés par le mécanisme d'octroi de ces prêts. Cependant les taux d'intérêt sur ces prêts sont très élevés en le comparant par rapport à ceux des crédits distribués par le système bancaire classique, puisque le coût relatif de distribution des crédits à faible montant dans les zones rurales est beaucoup plus important que celui de l'administration des crédits par les banques classiques dans les zones urbaines. Les taux d’intérêt sur les microcrédits couvrent : - Le coût de financement de l'IMF qui est souvent beaucoup plus important dans les pays en voie de développement (plus risqués). - Le risque de défaut de paiement de la part de l'emprunteur qui contrairement à la finance classique, ne peut être couvert par les garanties. - Les coûts administratifs. En effet le fait de collecter des petites sommes dans des villages reculés est beaucoup plus couteux en le comparant aux opérations de transfert compte à compte via internet dans le système bancaire traditionnel. - La marge bénéficiaire des IMF doit être aussi raisonnable pour garantir la continuité de leur fonctionnement. De même pour une population pauvre dont le risque de non remboursement est élevé le taux d'intérêt doit être élevé. Donc il est difficile de faire baisser significativement les taux d'intérêt pour le prêteur final tant qu'on ne peut pas agir sur le coût du financement. Section 2 : La micro-finance en Tunisie : Etat de lieu :