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Université Ibn Tofail
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales Kenitra
Mémoire de projet de fin d’étude
Master de recherche : Banque et assurance
Sous le thème :
La maitrise des risques du crédit bancaire
« Déploiement de la méthode scoring »
Réalisé par :
 Mme. INTISSAR ABADA
Encadré par :
Pr. Abdelmoumen Berjaoui
Année universitaire 2019/2020
1
Dédicace
A ma très chère mère Fatiha Grich.
Quoi que je fasse ou que je dise, je ne saurai point te remercier comme il se
doit.
Ton affection me couvre, ta bienveillance me guide et ta présence à mes côtés
a toujours été ma source de force pour affronter les différents obstacles.
A mon très cher père Abada Abderrahim.
Tu as toujours été à mes côtés pour me soutenir et m’encourager. Que ce tra-
vail traduit ma gratitude et mon affection.
A mes très chers frères Khalid, Ali et ACHRAF et mes sœurs
Mounia et Fatima Zahra.
A mon idéale famille Sakhiri.
A mes chères cousines Lamia et Najlaa.
A mes adorables amis Maha, Meryem, Jawaher ,Kenza, Mehdi et Issam.
Merci pour Votre amours et vos encouragements.
Puisse Dieu vous protège et vous donne santé, bonheur, courage et surtout
réussite.
2
Remerciement
En préambule à ce mémoire je remercie ALLAH qui m’a aidé et m’a donné la patience et le
courage durant ces longues années d’étude.
Mes profonds remerciements chaleureux vont :
 Au corps professoral et administratif de la Faculté IBN TOFAIL des Sciences Écono-
miques, Juridiques et sociales, pour la richesse et la qualité de leur enseignement et
qui déploient de grands efforts pour assurer à leurs étudiants une formation actualisée.
 Monsieur Abdelmoumen Berjaoui, qui en tant que Directeur de mémoire, toujours
été à l’écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi pour
l’inspiration, l’aide et le temps qu’il a bien voulu me consacrer et sans qui ce mémoire
n’aurait jamais vu le jour.
J’adresse enfin une pensée spéciale à mes parents pour leur soutien dans mes choix et leur
attention sans faille, ainsi qu’à ma bonne-maman, dont les encouragements et l’amour incon-
ditionnel m’accompagnent depuis toujours.
3
Résumé
La maitrise des risques des crédits bancaires « Cas de déplοiement de la méthοde Scoring »
La crise financière qui secoue le monde actuellement, nοtamment les défaillances successives
des grandes banques internatiοnales (Lehman Brοthers aux Etats-Unis par exemple) ont remis
sur le devant de la scène la prοblématique des risques bancaires dont le risque crédit.
Ce risque doit être géré actuellement par des méthοdes plus sοphistiquées. Parmi ces mé-
thodes, nous citοns la méthοde du scοring qui reste malheureusement incοnnue dans notre
pays.
Cet article met évidence, d’après une étude empirique portant sur 75 entreprises clientes de la
BMCE Bank of Africa, les étapes pratiques qu’il faut respecter pοur cοncevoir une méthοde
de scοring. La fοnction scοre extraite semble être rοbuste en matière de gestiοn du risque cré-
dit.
Cοncepts clés : Risque crédit - Méthοde du scοring – Régression logistique.
4
Abstract
Management of credit risk by the scoring method: case of “BMCE Bank of Africa” of Casa-
blanca
In front of the present world financial crisis, especially the successive failures of some famous
international banks (Lehman Brothers in USA for example), the classical methods of the cred-
it risk management have been questioned in most cοuntries. This risk must be treated by some
methods that are more sophisticated. Among these methods, there is the scoring method,
which is, unfortunately, still unknοwn in our cοuntry.
Based on data of 75 client companies of the “BMCE Bank of Africa” of Casablanca, this arti-
cle shows the different phases that we must respect to establish a scoring method. The scoring
function obtained is preferment in the credit risk management.
Keys words: Credit risk - Scoring method – Logistic Regression
5
Plan du travail
Introduction générale .......................................................................................................... 9
Partie I : Aperçu théorique sur le risque bancaire........................................................... 12
Chapitre I : le crédit et le risque bancaire........................................................................ 14
Section 1 : conception de la notion de la banque .............................................................. 15
Section 02 : Conceptualisation de la notion de crédit ....................................................... 18
Chapitre II : Les normes de gestion des risques de crédit bancaire ................................ 24
Section 1 : Les accords de Bâle III................................................................................... 25
Section 2 : Les normes financières - IAS 39/IFRS 9........................................................ 31
Partie II : Aperçu empirique sur le risque du crédit bancaire ........................................ 36
Chapitre I : Les méthodes d’évaluation du risque de crédit............................................ 38
Section 1 : L’analyse financière ....................................................................................... 39
Section 2 : La méthode Scoring ....................................................................................... 54
Section 3 : Le Z-score d’Edward ALTMAN .................................................................... 59
Chapitre II : Elaboration d’un modèle de crédit Scoring : Cas de la BMCE BANK ..... 61
Section 1 : La présentation de l’organisme d’accueil – BMCE Bank of Africa................. 62
Section 2 : L’Analyse du risque de crédit par la méthode du scoring ................................ 68
Conclusion générale........................................................................................................... 82
6
Liste des abréviations
BMCE Banque marocaine du commerce extérieur
SICAV sociétés d'investissement à capital variable
IAS International Accounting Standards
IFRS International Financial Reporting Standards
HCP Haut-Commissariat au Plan
FR Fond de roulement
BFR Besoin en Fonds de Roulement
EBIT Earnings before interest and taxes
EBITDA Earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization
CAF Capacité d’Autofinancement
EBE Excédent brut d’exploitation
DLMT Dette longue et moyenne terme
CA Chiffre d’affaire
FP Fonds Propres
FPN Fonds Propres Nets
SNC Société au Nom Collectif
TCR Tableau des comptes résultats
VNCEAC Valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés
OCDE Organisation pour le Commerce et le Développement Economique
ROC Receiver Operating Characteristic
7
Liste des Tableaux
Tableau 1 atégorie : Banque Marocaine
Tableau 2 Classification IAS39
Tableau 3 Le bilan financier.
Tableau 4 Les ratios de structure.
Tableau 5 Les ratios de liquidité
Tableau 6 Les ratios de rentabilité.
Tableau 7 Les ratios d’activité et de gestion.
Tableau 8 Historique du scoring
Tableau 9 Interprétation des résultats de la fonction score de CONAN & HOLDER
Tableau 10 Caractéristiques principales de l’échantillon (SPSS)
Tableau 11 Les ratios retenus des sociétés choisis
Tableau 12 Les principales statistiques descriptives des ratios
Tableau 13 Le modèle crédit score (SPSS)
Tableau 14 Matrice de confusion (SPSS)
Tableau 15 La Zone sous la courbe de ROC (SPSS)
Tableau 16 Système de score de la BMCE
Tableau 17 Intervalle de score BMCE
Tableau 18 Exemple de scoring (BMCE)
8
Liste des figures
Figure 1 Groupe BMCE BANK
Figure 2 Implantation de la BMCE Bank en Afrique
Figure 3 Les actionnaires du groupe BMCE Bank of Africa
Figure 4 Organigramme de la BMCE Bank
9
Introduction générale
Toute institution financière est confrontée à des multiples risques, qu’elle doit analy-
ser, gérer et éventuellement couvrir en fonction de sa stratégie, la mise en place des règles
prudentielles constitue un des soucis permanents des autorités de tutelle.
Faire crédit signifie croire. Croire en un projet, en une personne, a une réussite future.
Mais croire, c’est aussi risquer de se tromper sur ces mêmes choses. De ce fait, le risque est
inséparable du métier du banquier. L’objet social de la banque ne consiste pas à couvrir des
risques mais précisément à faire en sorte qu’ils ne se réalisent pas.
Le risque de crédits à par ailleurs, des conséquences particulièrement redoutables, ce qui érige
son évaluation et sa gestion en une nécessité de premier plan, en effet la perte sur une opéra-
tion de crédit concerne le principal et l’ensemble des résultats attendus.
Ceci induit pour la banque des effets plus dramatiques que ceux du a une variation négative
du taux de change ou d’intérêt, car ils sont importants en volume et en engagent la banque
généralement sur une longue période.
De ce fait, l’appréciation du risque crédit est devenue pour la banque une préoccupation
première, ainsi les politiques de risque crédit sont érigées de manière a essayer le plus pos-
sible d’encadrer ce risque et de pouvoir le qualifier.
Afin d’atteindre cet objectifs, les banques on recours à plusieurs d’outils d’aide à la prise de
décision concernant le risque, tel le scoring ou le rating.
Au Maroc l’utilisation de ces techniques date seulement de quelque années avec la mise en
place de la nouvelle loi bancaire et des différents changements qu’elle a engendrée.
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’ensemble des instructions qui auront pour objet la formali-
sation des procédures de gestion et de déclaration des risques de crédits.
A travers cette étude, nous allons dans un premier temps, évoquer l’entendu de la notion «
risque de crédit », ainsi que le nouvel accord du comite de Bale.
Et dans un second temps et dune manière plus concrète appropriée aux pratiques appliquées a
une banque, nous allons essayer de cerner le processus d’évaluation du risque dans un dossier
de crédit.
10
Problématique :
Face à cette nomenclature explosive, la culture bancaire traditionnelle s'essouffle. Pour y faire
face, les établissements bancaires hiérarchisent les risques, mettent en place une charte de
contrôle pour chaque risque et clarifient les responsabilités. Mais l'essentiel réside dans une
évolution nécessaire et délicate de la culture du risque. Les accords de Bâle III sont censés à
corriger les erreurs liées à la mauvaise maîtrise de ces risques.
D’ailleurs, le comité de Bâle a proposé en 2004 un nouvel ensemble de recommandations, au
terme duquel est définie une mesure plus pertinente de risque de crédit, avec en particulier la
prise en compte de qualité de l’emprunteur, y compris par l’intermédiaire d’un système de
notation interne propre à chaque établissement.
A cet effet, la prise de risques est inhérente à l’activité bancaire et se reflète directement dans
la rentabilité des opérations. La direction générale doit donc disposer des outils nécessaires
pour mesurer, évaluer et assurer une gestion maîtrisée de ces risques afin de maximiser son
profit. Ainsi pour limiter ces risques de crédit, les banques doivent mettre en place une procé-
dure rigoureuse pour étudier les demandes de crédit basées sur :
- La connaissance du client ;
- L’identification du risque de crédit ;
- La prise de garanties.
Comme toutes les sociétés, la banque est une entreprise commerciale, qui recherche aussi le
bénéfice. Elle se doit donc d’être rentable dans son activité. Le crédit est une anticipation des
recettes futures, alors sa bonne gestion est capitale pour la performance et la pérennité de la
banque. La performance d’une banque sous-entend une bonne gestion des risques de crédit
par des techniques efficaces mises en œuvre. Mais comment s’y prendre dans un environne-
ment si risqué ?
Question de recherche :
Alors à travers ce projet, nous allons essayer d’apporter des éléments de réponse à la question
de recherche suivante : « Comment élaborer un modèle d’évaluation et de prévision du risque
de crédit bancaire des entreprises par la méthode « Scoring » au sein de la BMCE BANK ? ».
Les questions subsidiaires qui permettent de cerner cette problématique sont les suivantes :
- Qu’est-ce que le risque de crédit ?
-Quelles sont les procédures mises en place par la banque pour la maîtrise des risques de cré-
dit?
- Quelles sont les principales méthodes d’appréciation du risque de crédit ?
11
Hypothèses de recherche :
C’est dans ce même contexte que nous proposons les hypothèses suivantes :
Le crédit scoring est un outil efficace dans l’évaluation du risque de crédit bancaire.
La régression logistique c’est la méthode la plus fiable qui donne une fonction Z score
efficace pour la prévision de la défaillance des entreprises demandeur du crédit.
Méthodologie de Travail :
Pour répondre à ces questions, notre travail est divisé en deux principaux parties comme suit :
La première partie :Cadre théorique sur le risque bancaire.
 Le premier chapitre « le credit et le risque bancaire», il est subdivisé en deux axes, le
premier porte sur la définition générale liée à la banque et au risque de crédit et sa ty-
pologie et le deuxième sur les outils de maitrise et de gestion du risque de crédit ;
 Le deuxième chapitre traite les normes de gestiΟn du risque de crédit bancaire, il est
consacré aux différentes options proposées par le comité de Bale ;
La deuxième partie : Cadre pratique sur le risque bancaire
 Le premier chapitre « les méthodes d’évaluation du risque de crédit », il se compose
detrois axes, le premier pour la méthode classique -l’analyse financière- et le deu-
xième axe nous traiterons la méthode moderne c’est-à-dire le crédit scoring et enfin
le troisième axe sur la méthode Z-score d’Edward ALTMAN ;
 Le deuxième chapitre « élaboration d’un crédit scΟring : « cas de la BMCE Bank of
Africa», est subdivisé en deux axes, le premier consacrée à la présentation de la
banque, et le deuxième c’est pour la construction de la fonction score sur les clients
de la BMCE Bank.
12
Partie I :
Aperçu théorique sur le
risque bancaire
13
Introduction
Le secteur bancaire occupe une place importante dans toute économie, comme intermédiaire à
toutes industries, allant de l’agriculture à la construction, en passant par la fabrication est ainsi
de suite, elle constitue donc une source d’enrichissement directe de l’économie.
En 2007, après l’effondrement de Lehman Brothers, la plus grandes banque d’investissement
américaine et son impact sur les bilans des grandes institutions financières, la notion de la
banque, risque systémique... a resurgi et se fait imposé à tous.
Incontestablement, la banque est un acteur économique difficile à cerner a poussé les acteurs
de régulation à redéfinir les réglementations à l’échelle international et à répartir les rôles ; le
comité de bale pour protéger les banques contre les prises de contrôle hostiles et prémunir le
système financier contre les aléas de la vie économique.
Cette partie traitera de la banque et de la notion de crédit. Il comportera deux chapitres .
le premier chapitre sera consacrée exclusivement à l'entreprise bancaire. Afind'approcher le
mieux possible le concept de la banque, nous avons jugé nécessaire d'éclater cette première
section en deux points importants.
Nous aborderons en premier lieu une définition de la banque et nous passerons ensuite à une
présentation du système bancaire Marocain
La deuxième section tournera essentiellement autour de la notion de crédit, pour cela, elle sera
éclatée également en trois points, qui nous paraissent indispensables pour le bon enchaine-
ment de l'étude.
Nous approcherons dans un premier temps la notion de crédit, nous découvrirons par la suite
les types de crédits qu'offre la banque, nous terminerons enfin par une présentation
du processus d'octroi de crédit.
Pour le deuxième chapitre l’objectif est de présenter les normes financières de la gestion du
risque de crédit. Il est structuré en deux sections, la première porte sur le comité de Bale et les
réformes, les accords de Bale III, et la deuxième sur les normes financiers IAS/IFRS 9.
14
Chapitre I : le crédit et le risque bancaire
15
Section 1 : conception de la notion de la banque
1 : Notion de la banque
1.1– Présentation du système bancaire Marocain1
:
 Historique
L’ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du 19ème
siècle.
- Avec l'avènement du protectorat français en 1912, des banques commerciales européennes,
des banques d'affaires et des groupes financiers étrangers se sont installées au Maroc. De
même, ont vu le jour des institutions financières marocaines remplissant des fonctions spéci-
fiques et intervenant dans des domaines particuliers.
- L'exercice de l'activité bancaire, qui n'était régi par aucun texte particulier, a été organisé
pour la première fois en 1943.
- Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire national
ont été mises en place.
- La Banque du Maroc (Bank al Maghreb) a été instituée le 30 juin 1959 pour se substituer à
la Banque d'Etat du Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale.
- En 1967, une loi relative à la profession bancaire et au crédit a été promulguée. Elle a permis
une définition plus précise de l'activité des banques, la délimitation des attributions des autori-
tés de tutelle et de surveillance et l'institution d'une réglementation plus appropriée. Cette loi
établissait une distinction très nette entre les banques commerciales (ou de dépôts, qui avaient
pour objet d’effectuer des opérations de crédit et recevoir des dépôts à vue) et les organismes
financiers spécialisés (OFS, qui étaient régis par des textes propres et concouraient au finan-
cement de l’investissement et de secteurs particuliers).
- Une nouvelle loi bancaire a été instaurée en 1993 et a introduit un concept nouveau, large-
ment inspiré de l’expérience internationale, celui de la banque universelle. En vertu de cette
loi, les banques peuvent exercer et commercialiser l’ensemble des produits et services ban-
caires. Cette notion annule la spécialisation établie jusque là entre les banques commerciales
et les organismes financiers spécialisés
1
PDF le secteur bancaire au Maroc Site web :
http://www.financesmediterranee.com/pdf/pays/FM_DREE_Maroc_SituationBancai.pdf
16
Le secteur bancaire se caractérise par une forte concentration. Cette concentration se matéria-
lise par la prédominance des plus grandes banques en termes de parts de marché. Les trois
premiers établissements atteignent plus de 50 % en termes de part du marché.
- Le taux de bancarisation ne concerne encore que le quart de la population totale, mais la
moitié de la population urbaine.
- Près du tiers du réseau bancaire est concentré sur l’agglomération casablancaise.
- En 2008, le secteur bancaire au Maroc est "essentiellement privatisé" et les quelques
banques publiques qui restent sont en cours de privatisation. Le Maroc a lancé un vaste pro-
gramme de réformes économiques qui englobe l'administration publique, le bancaire finan-
cier, le logement et l'enseignement
 Définition de la banque :
Selon la loi bancaire de 1993 qui régit l’activité bancaire, Sont considérés comme établisse-
ments de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le
lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation
ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs
des activités suivantes :
 la réception de fonds du public ;
 les opérations de crédit ;
 la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion
La nouvelle loi permet aux établissements de crédit d’effectuer des opérations connexes et de
prendre des participations.
17
 Catégorie : Banque Marocaine
Il existe cinq formes de catégorie bancaire qui sont mentionné sur le tableau suivant :
Tableau 1 : Catégorie : Banque Marocaine
Source Mohammed Azzedine BERRADA « les techniques de banque et de crédit au Maroc
» p63
Catégorie Banque Marocaine
Banques universelles
Attijariwafa bank
BMCE Bank
Crédit agricole
Crédit du Maroc
Banque populaire
Société générale Maroc
Al Barid Bank
BMCI
CIH
Banques d'investissement
CFG Group
Attijari Finances Corp.
BMCE Capital
CDG Capital
Capital Trust
Opérateur postal
Poste Maroc
Banques mineures
Arab Bank Maroc
Citibank Morocco
UMB
Banque centrale Bank Al-Maghrib
18
Section 02 : Conceptualisation de la notion de crédit
Le financement des entreprises constitue une part primordiale de l’activité des établissements
financiers. Cependant, l’accès au crédit diffère pour chaque contrepartie, cette complexité
nous impose à bien détailler la notion de crédit bancaire en discernant ses divers types.
1. Notion de crédit :
1.1. Définitionsdu crédit bancaire :
Un crédit bancaire est une mise à disposition de fonds par la banque à une date donnée contre
obligation de remboursement moyennant une rémunération. Cette définition est appuyée par
plusieurs auteurs dont Cécile Kharoubi et Philippe Thomas(2013) qui le définissent ainsi :
«un crédit est un contrat de prêt qui stipule le montant emprunté et l’échéancier de son rem-
boursement. Pour le créancier, il constitue une suite de flux financiers. Le premier est négatif
et correspond au décaissement du prêt, c'est-à-dire au versement de capital à l’emprunteur.
Les suivants sont positifs : le créancier encaisse des échéances qui incluent du remboursement
du capital et des intérêts. Le crédit est une anticipation de recettes futures, une forme de pari
sur la réussite du projet de l’emprunteur.».
Selonla loi 90-10 relative à la monnaie et au crédit, le crédit est « Tout acte à titre onéreux par
lequel une personne met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne
ou prend dans l’intérêt de celle-ci un engagement par signature tel qu’un aval, un cautionne-
ment ou une garantie».
Pour Bernard V et Collij.C, « le crédit est un acte de confiance comportant l’échange de deux
prestations dissociées dans le temps, biens ou moyens de paiement contre promesse ou pers-
pective de paiement ou de remboursement».
Des trois définitions ci-haut reprises, nous déduisons principalement trois caractéristiques
inséparables de l’octroi de crédits.
Il s’agit entre autres de la confiance qui doit exister entre les parties contractantes, à cela
s’ajoute le facteur temps qui est extrêmement important dans ce genre d’opérations, enfin, le
crédit ne peut se séparer de la notion du risque.
1.2. Caractéristiques du crédit bancaire :
Le crédit se distingue de toute opération financière par les caractéristiques suivantes :
• La confiance : le terme de crédit vient du latin "creder", c'est-à-dire faire confiance.
Cette notion doit prévaloir dans le respect des engagements pris par le client, dans son profes-
sionnalisme et dans les capacités techniques et commerciales de son entreprise.
19
• La durée du crédit : c’est l’intervalle de temps qui sépare deux prestations : celle du préteur
(date d’octroi du crédit) et celle de l’emprunteur (date du remboursement).
• Le risque de crédit : ce risque est rattaché au remboursement des crédits, il est présent dans
toutes les étapes de la relation entre l’établissement de crédit et sa clientèle.
1.3. Rôle du crédit bancaire :
Le crédit joue un rôle important dans l’économie. C’est l’un des leviers essentiels des affaires
et le socle du développement. En approfondissant l’impact du crédit bancaire, on peut lui at-
tribuer plusieurs rôles ; notamment économique et social.
• Le rôle économique : le crédit bancaire permet la création de nouvelles combinaisons éco-
nomiques, élargit le domaine de l’échange, accélère le rythme de la production ainsi que son
cycle de vie, et avive la consommation.
• Le rôle social : le crédit bancaire a pour fonction le financement à but social tels que
l’encouragement aux logements, les prêts à des organismes poursuivant un but social ou
d’intérêt public : hôpitaux, écoles, et certains prêts de consommation.
2. Typologie de crédits bancaires :
Pour satisfaire les différents besoins des clients (entreprises et particuliers), la banque doit
répondre présente en attribuant des crédits. Ces derniers peuvent être destinés soit au finan-
cement du cycle d’exploitation de l'entreprise ou, à la réalisation de sesprogrammes
d’investissement, soit affectés aux particuliers.
2.1. Crédits d'exploitation:
Ce type de crédit est destiné à rééquilibrer l’équation de trésorerie, c'est-à-dire qu’un déficit
de trésorerie s’il existe, peut être comblé par des crédits. Deux grandes catégories de concours
sont destinées à financer les besoins de financement à court terme, les crédits de trésorerie et
les crédits de mobilisation des ventes.
 Les crédits de trésorerie :Le crédit de trésorerie est un type particulier de crédit à court
terme, il permet à une entreprise de disposer provisoirement de la trésorerie nécessaire pour
son fonctionnement, sous réserve d'un remboursement à un bref délai, on en distingue plu-
sieurs types.
-La facilité de caisse :elle finance les décalages de trésorerie de courte durée entre les dé-
penses et les recettes liées aux cycles d’exploitation, l’avance en compte consentie par le ban-
quier est remboursée par le simple jeu des rentrées prévues.
-Le découvert bancaire :à la différence de la facilité de caisse, le découvert est une avance de
trésorerie permanente. Le banquier accorde ce type de concours lorsque sa durée est estimée
20
de façon argumentée et limitée dans le temps, sa durée est limitée à un an au maximum éven-
tuellementrenouvelable.
-Le crédit de compagne : le crédit de campagne est accordé dans le cas où les cycles de fabri-
cation et/ou de vente de l’entreprise sont saisonniers. Les recettes sont concentrées sur une
très courte période de l’année, alors que pour les dépenses, elles s’étendent tout au long de
l’exercice.
 Les crédits de mobilisation des ventes : le crédit de mobilisation des ventes est une
expression qui désigne pour une entreprise le fait de céder les créances qu’elle détient à une
institution financière afin d’obtenir de celle-ci un financement. Lecrédit de mobilisation com-
porte plusieurs types dont l’escompte, l’affacturage et la loi Dailly.
-L’escompte :son principe est le suivant ; unevente, compte tenu des délais de paiement ac-
cordés par une entreprise à son client, se matérialise par le tirage d’une lettre de change (de 30
à 90 jours). Si cette entreprise a des besoins de trésorerie avant l’échéance de la traite, elle
vend sa créance à la banque par le jeu d’un endos translatif de propriété et au recours cam-
biaire.
-L’affacturage : le principe de ce produit encore peu connu repose sur le transfert des créances
commerciales d’une entreprise sur une société d’affacturage chargée du recouvrement.
-La cession de créance "La loi Dailly" :l’objectif de la loi Dailly est de faciliter l’accès au
crédit pour les entreprises en constituant un régime simplifié de cession de créances en pleine
propriété à titre de garantie et en permettant la cession des créances dès leur naissance (la fac-
turation).
2.2. Crédits d'investissement :
Les crédits d’investissement sont destinés à financer la partie haute du bilan, entre autres les
immobilisations, outil de travail de l’entreprise.Le remboursement de ces crédits ne peut être
assuré que par le jeu des bénéfices.
Les crédits d’investissement se décomposent en crédit à moyen et à long terme. Il existe une
autre forme de crédit permettant à l’entreprise d’acquérir des investissements, c’est le crédit-
bail appelé aussi leasing.
 Crédit à moyen terme :D'une durée de deux (02) à sept (07) ans, les crédits à moyen
terme, destinés à financer les investissements, sont accordés soit par une banque seule, soit
par une banque en concours avec un établissement spécialisé.
Il existe une relation entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé. Il faut
éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée d'utilisa-
tion du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s'applique donc à des investisse-
21
ments de durée moyenne tels que : véhicules et machines et de façon plus générale, à la plu-
part des biens d’équipement et moyens de production de l’entreprise.
La durée du prêt doit cependant tenir compte des capacités financières de l'entreprise. Celle-
ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du
crédit, mais encore le paiement des intérêts.
 Crédit à long terme :le crédit à long terme a une durée de 8 à 20 ans. Il finance les
immobilisations lourdes, notamment des constructions.
Les banques accordent peu de ce type de crédits, en raison de son long délai de rembourse-
ment qui nécessite des ressources de durée compatible. Toutefois, les banques font de la trans-
formation en affectant des ressources à court terme dans des financements long terme, dans
l'espoir qu'il y aurait toujours de nouveaux dépôts même à vue qui viendraient en substitution
à ceux immobilisations dans les crédits à long terme.
 Crédit-bail : venu des États-Unis (leasing), le crédit-bail permet aux entreprises
d’obtenir un financement à 100℅ de leur investissement mobilier et immobilier.
C’est un contrat de location d’un matériel pour une durée convenue d’avance et assorti d’une
promesse unilatérale de vente en fin de contrat .l’établissement financier achète le matériel au
fournisseur et le met à la disposition de son client pendant une période de location irrévocable
et contre paiement d’un loyer fixé à l’avance. A l’échéance, trois options sont possibles :
 L’achat du bien contre un prix convenu au départ (appelé valeur résiduelle de 1 à7℅) ;
 Le renouvellement éventuel de la location pour une durée courte ;
 La restitution pure et simple du bien.
2.3. Crédits aux particuliers :
Il s’agit de différents types de crédit que les particuliers utilisent pour financer des besoins
très variés, onrepèrenotamment plusieurs pratiques, les plus important sont :le crédit à la con-
sommation et le crédit immobilier.
 Le crédit à la consommation : c’est la catégorie de crédit accordée à des particuliers
par des établissements bancaires pour financer les achats de biens et services, comme les
grosses dépenses en biens d’équipements (automobile, équipements de la maison).il se carac-
térise par des montants de prêt plus faible, une durée de remboursement relativement courte.
 Le crédit immobilier : désigne d’une manière générale un emprunt destiné à financer
tout ou une partie de l’acquisition d’un bien immobilier, de l’opération de construction, ou
des travaux sur le bien.
Ce genre de crédit est destiné au particulier pour l’achat, la rénovation, ou pour faire des tra-
vaux de construction.
22
3. Processus d'octroi de crédit:
Apprécier le risque que présente tout demandeur de crédit est une première étape que le ban-
quier est amené à effectuer afin de protéger au mieux la banque est d'assurer sa survie et le
bon déroulement de ses activités. Une première approche permet à la banque d'orienter son
étude en appréhendant les besoins et les spécificités de l’entreprise.
Il est vrai que chaque banque a sa propre manière de traiter une demande de crédit, néanmoins
la procédure d'analyse est en général la même. Afin de mieux concevoir le processus d'octroi
de crédit, nous détaillerons les principales étapes selon trois axes et qui sont les suivants:
 Présentation de la demande de crédit
 Etude de la demande de crédit
 Décision
3.1. Présentation de la demande de crédit:
Lors de cette première phase, les dirigeants propriétaires de l'entreprise se doivent de présen-
ter au banquier les documents nécessaire permettant le bon déroulement de l'analyse. Il s'agit
entre autres des états financiers antérieurs de l'entreprise, des documents prévisionnels de na-
ture financière, également des informations sur l'emprunteur.
3.2. Etude de la demande de crédit:
Une fois les documents exigés ont été fourni par l'entreprise, le banquier procède à l'étude de
la demande de crédit.
Au cours de cette deuxième étape, le banquier s'assure que le demandeur de crédit réponde
aux critères préalablement établis par l'institution, ainsi que la détermination du niveau de
risque que celui-ci représente. Des méthodes d'analyse sont bien évidemment appliquées aux
états financiers antérieurs et prévisionnels propres à l'entreprise.
3.3. Décision:
Une fois l'étude de la demande faite, le banquier procède à l'analyse et l'interprétation des
résultats obtenus, dont le but est de prendre une décision favorable ou non quant à la demande
de crédit exprimée.
A la recherche incessante d'une croissance économique, les Etats s'efforcent d'innover en la
matière. Le crédit bancaire constitue l'un des éléments permettant ce développement.
Effectivement, cette visée de croissance ne se réalise que par la prospérité des entreprises, qui
tentent bien que mal de s'assurer du meilleur emploi des facteurs de production. Cependant,
l'atteinte de cet objectif incombe aux entreprises l'engagement de dépenses qui ne cessent
23
d'augmenter. C'est à partir de là que le crédit, et par la même les banques deviennent des élé-
ments clé de la croissance économique.
24
CHAPITRE II :
Les normes de gestion des risques de crédit
bancaire
25
Section 1 : Les accords de Bâle III
1. Le comité de Bale
en 1988, les accords de bâle ont instauré un encadrement réglementaire strict du risque de cré-
dit, qui a évolué ensuite : bâle II en 2004 et bâle III en 2010.
à la suite de crises bancaires et des changements des conditions économiques générales (et
donc du risque supporté par les banques), certains pays ont souhaité définir un jeu de règles de
prudence que les banques devraient respecter. dans l’hypοthèse, observée dans certains
cas 23, de la faillite d’une banque, l’économie est exposée à un risque systémique : par un
phénomène de cοntagiοn, les autres banques et les assureurs pourraient cοnnaître des difficul-
tés, voire une faillite.
les conséquences de faillites en chaîne des banques seraient tellement sévères que le système
financier tοut entier pourrait s’écrοuler, et avec lui le financement de l’économie. dans cet
esprit, une réglementation prudentielle a pour objectif de réduire le risque systémique. par
ailleurs, les états assurent une garantie du secteur bancaire qui les amène à vouloir superviser
ses activités afin de réduire la prοbabilité d’appel de ces garanties :
– réelles et légales des dépôts bancaires : la loi définit un montant de garantie publique
pour tout déposant ;
– implicites : en cas de difficultés du secteur bancaire, les états interviennent par des
prêts ou garanties pour éviter son effondrement.
les états ont confié à la banque des règlements internationaux (bri), dont le siège est à bâle, le
soin d’élaborer une réglementation.
conceptuellement, il s’agit d’imposer un montant de fonds propres couvrant le risque de crédit
supporté par les institutions. le capital réglementaire est le total de capitaux permanents à déte-
nir pour couvrir les pertes attendues(el) et les pertes inattendues(ul). ces capitaux propres ont
théoriquement une « origine » différente : ceux qui couvrent les el sont accumulés par provi-
sions dans le cadre de l’alm (gestion courante du risque) et ceux qui couvrent les ul corres-
pondent à un apport en capitaux des actionnaires (apport externe ou réinvestissement de béné-
fice non distribués).
dans la réglementation internationale de bâle (qui devait par la suite prendre le nom de « bâle
I
»), il a été retenu une logique d’adéquation des fonds propres des banques aux risques qu’elles
26
prennent. le ratiο cοοke (du nom du responsable du comité) permet l’établissement d’un cadre
réglementaire uniforme, applicable à toutes les organisations bancaires. il encourage à renfor-
cer le niveau de leurs capitaux propres pour les banques internationales et permet de réduire
les distorsions concurrentielles entre banques de réglementations natiοnales jusqu’alors très
hétérogènes. il impose que les fonds propres réglementaires d’un établissement de crédit ne
puissent pas être inférieurs à 8 % de l’ensemble des engagements de crédit pοndérés de cet
établissement
autrement dit, si une banque prête 100 €, elle doit disposer au minimum de 8 € de fοnds
propres et utiliser au maximum 92 € d’autres ressources (dépôts, emprunts, financement in-
terbancaire, etc.). les fonds propres réglementaires incluent le capital et les réserves (fonds
propres de base), mais aussi les fonds prοpres complémentaires (« quasi-capital », y compris
les dettes subordonnées). les encours de crédit comprennent les engagements de bilan et hοrs
bilan, selon une pοndération spécifique.
s’il s’agit d’une norme novatrice, ayant une série d’effets positifs, le ratio cooke a souffert de
nombreuses limites :
■ les pοndérations des encοurs pondérés de crédit sont statiques et arbitraires sur les actifs et
ne reflètent pas le véritable risque de crédit ;
■ la contrainte est trop élevée pour les grandes entreprises et trοp faible pour les petites en-
treprises (celles qui sont susceptibles de faire défaut) ;
■ la pondération unique pour tout type de crédit a pour conséquence une certaine confusion
entre adéquation des fonds propres et tarification du prêt, quelle que sοit la qualité de crédit
de la contrepartie ;
■ la réglementation ne prend pas en compte la structure par terme du risque avec un traite-
ment uniforme, quelle que soit l’échéance de l’engagement.
en résumé, les facteurs suivants ne sont pas pris en compte : la taille de l’entreprise, le rating,
la maturité, la concentration sur un même émetteur, la corrélation entre émetteurs (et donc les
effets de diversification du risque de crédit), la compensation entre les positions longues et
courtes.2
2. les accords de bâle II
la mission de bâle ii a été d’améliorer le dispοsitif bâle I, par un nouvel accord plus complet,
mais ne s’appliquant pas de façon uniforme à tous les établissements bancaires. si toutes les
banques de l’union européenne y sont soumises (y compris les gérants d’actifs et les compa-
2
ANALYSE DU RISQUE DE CRÉDIT, édition Gualino, 2013, page 112
27
gnies d’assurance), aux états-unis, seules les banques ayant un total de bilan supérieur à 250
milliards $ ou de plus de 10 milliards $ d’actifs détenus à l’étranger y sont soumises. la norme
présente un certain avantage pour les grandes banques dans la mesure où bâle II permet
d’optimiser la consommation en fonds propres. alοrs que bâle I ne prenait en compte que le
risque de crédit, ce dispositif couvre trois piliers complémentaires : le risque de marché, le
risque de crédit et les risques opérationnels. il est fondé sur un ratio prudentiel modifié.
dans ce ratio, les fonds propres réglementaires doivent couvrir le minimum de fonds propres
exigé par le ratio cooke, plus les risques de marché et les risques opérationnels. bâle ii impose
donc un ratio de fonds propres plus strict (pilier 1), mais va bien plus loin en termes organisa-
tionnels en créant une surveillance prudentielle (pilier 2), une communication et une informa-
tion financière (pilier 3). bâle ii reste essentiellement une norme de fonds propres minimum et
ne prend pas en compte tous les risques (comme celui de liquidité par exemple).
bien que plus efficace que le ratio cooke, le nouvel indicateur présente plusieurs limites.
 c’est une mesure pro-cyclique. en période d’euphorie financière, les risques pondérés di-
minuent (car basés sur l’historique des pertes), les banques ont besοin de mοins de fonds
propres et se satisfont de détenir le minimum de fonds propres exigé. quand la situation se
détériore, les banques doivent augmenter leurs fonds propres pour respecter les exigences de
solvabilité, avec des ressources devenues plus rares et cοûteuses, contribuant ainsi à les préci-
piter dans un état « d’asphyxie financière » et à réduire l’offre de crédit (phénomène de crédit
crunch) ; ce qui accentue la récession économique.
 il existe une sous-pondération des risques de marché ou des produits les plus complexes,
donc risqués. les banques ont ainsi échοué à apprécier correctement les risques qu’elles pre-
naient. par conséquent, leur niveau de fonds propres s’est retrouvé en inadéquation avec la
réalité des risques encourus.
 il est difficile de valoriser les positions hors bilan. la taille, parfois très importante, des pro-
duits dérivés hors bilan rend délicate l’analyse des risques cοrrespondants.
3. les accords de bâle III
il est apparu nécessaire d’améliοrer bâle II, tout en conservant le cοncept fondamental d’un
niveau de fonds propres en fonction du niveau de risque. la crise financière a, en effet, sévè-
rement mis en exergue les carences et les insuffisances du dispositif précédent : mauvais fonc-
tionnement des marchés financiers, crise de liquidité, critique des agences de notation, etc.
de manière générale, la question était celle du rappοrt entre le niveau de fonds propres des
établissements financiers et les risques générés par certaines activités (subprimes par
28
exemple). concrètement, des actifs plus ou moins risqués étaient financés par peu ou pas de
fonds prοpres.
l’effet de levier permettait d’οbtenir une rentabilité très importante, dépassant les 100 % dans
certains métiers. la finalité de bâle III est relativement simple : plus de fonds propres, de meil-
leure qualité, et plus de transparence. cinq mesures principales ont été arrêtées : un renforce-
ment des fonds prοpres (en améliorant la qualité et en relevant les ratiοs), l’introduction d’un
coussin contra- cyclique, l’instauration d’un ratiο de liquidité, la mise en place d’un ratio
d’effet de levier et la réduction du risque systémique.
bien que les préconisations de bâle III ne soient pas toutes appliquées, certaines limites sont
déjà perceptibles.
 la réglementation prudentielle bâle iii aura un poids conséquent sur l’économie.
si les banques doivent augmenter leurs fonds propres, il est probable qu’elles seront amenées
à réduire le volume des prêts à l’économie et d’en accroître le coût.
 les états-unis, qui n’appliquent pas totalement bâle II, ont accueilli favorablement la ré-
forme de bâle iii, qui ne devrait concerner qu’une dizaine de « core banking organizations »
(dont le bilan est supérieur à 250 m$ ou dont les actifs détenus à l’étranger dépassent 10
mds$), déjà soumises à l’apprοche avancée bâle II ; ce qui entraînerait un avantage concurren-
tiel de fait pour les banques américaines au détriment des banques européennes.
3-1- l’indicateur et les ratios de la réforme
cette nouvelle réforme impactera avant tout les établissements européens compte tenu du
nombre important de banques universelles, mais aussi des banques américaines disposant de
pondération plus élevée du risque sur la titrisation et le négoce. parmi les évolutions à venir,
nous pouvons citer les points suivants (encore non finalisés) :
 Mise en place d’un ratio de liquidité pour les banques internationales ;
 Mise en place d’un ratio dit « d’effet de levier » ;
 Redéfinition des fonds propres (Tier 1 notamment) ;
 Une révision de la couverture de certains risques.
 L’Amélioration de la gestion de la liquidité A- Ratio de liquidité à court terme
Le Comité de Bâle envisage l’introduction d’un ratio de liquidité à court terme, le Liquidity
cοverage Ratio (LCR), dont l’exigence minimale est de 100 % et qui a pour but de favoriser la
résistance immédiate des banques à une éventuelle situation d’illiquidité.
• Obligation pour les banques de disposer d’un volant d’actifs liquides de très bonne qualité,
suffisant pour faire face à des sorties de trésorerie pendant 30 jours, dans un scénario de ten-
29
sions aiguës à court terme.
 Pondération des actifs liquides en fonction de leur qualité allant de 100% pour les titres
d’Etat et les comptes courants à des pondérations comprises entre 0% à 50% pour la dette
privée.
 Instauration d’un ratio minimal à compter du 1er janvier 2015.
 Ratio de liquidité à long terme
Bâle III envisage l’introduction d’un ratio de liquidité à long terme, le Net Stable Funding
Ratio (NSFR), pour remédier aux asymétries de financement et inciter les banques à recourir
à des ressources stables pour financer leurs activités.
 Mise en parallèle du montant des ressources stables à moins et plus d’un an avec les diffé-
rents profils d’actifs.
 Evaluation des ressources et des besoins de financement grâce une pondération reflétant le
caractère « stable » du financement et l’échéance de l’actif financé.
 Pondération des actifs à financer (créant un besoin de financement) :
 0% et 5 % : comptes d’espèces et titres d’état,
 65% et 85% : prêts hypothécaires et prêts aux particuliers,
 100 % : autres actifs.
 Pondération des sources de financement en fonction de leur caractère « stable» :
 100% pour le Tier I,
 80%-90% pour les dépôts de la clientèle,
 50% pour les emprunts non garantis.
 La Maîtrise de l’effet de levier
Un ratio de levier indépendant du risque, et incluant le hors-bilan, complète les mesures de
fonds propres fondées sur le risque et limite le recours à l’effet de levier au sein du système
bancaire.
Le ratiο de levier a pοur objectifs :
- de limiter l’accumulation de l’effet de levier dans le secteur bancaire, contribuant ainsi à
prévenir les prοcessus d’inversion du levier, dont les effets déstabilisateurs peuvent être
dοmmageables au système financier et à l’économie ;
- de compléter les exigences fondées sur le risque par une mesure simple, non basée sur le
risque, servant de filet de sécurité.
3-3- L’impact et les limites de Bâle III
30
Bâle 3 va exiger des banques plus de capitaux propres et de liquidité pour une même activité.
Les impacts de Bâle 3 diffèrent en fonction des profils des établissements :
- Banque de Financement et d’Investissement : C’est le métier dont la rentabilité des fonds
propres est la plus impactée. Les acteurs bancaires vont se concentrer sur les activités de con-
seil à plus haute valeur ajoutée, comme les émissions de dettes, qui permettent d’établir des
commissions.
- Banque Privée : Une évolution importante pour ce métier est envisagée. Ce métier focalisé
sur la vente de produits très rentables comme des SICAV monétaires devra vendre à ses
clients des produits moins rémunérateurs pouvant être intégrés comme des dépôts pοur les
établissements.
- Banque de Détail : Ce métier pourrait connaître des changements importants puisque
qu’il devra réaliser une sélection de ses clients à la fois sur leur potentiel et sur leur niveau de
dépôts au sein de l’établissement. A l’étranger, il ne sera plus possible de développer des acti-
vités de crédit spécialisé pour l’apprοche progressive d’un pays.
3-4 : Vers Bâle IV
Les experts ont sοuligné, dès son élaboration, que l’accord de Bâle III n’atteindrait que par-
tiellement son double objectif d’éviter les crises systémiques et d’instaurer une discipline et
un contrôle efficients des institutions financières.
Il paraît logique que le dispοsitif réglementaire vive et qu’on puisse à la fois en ajuster le con-
tenu et suivre les modalités et difficultés de son application dans un univers financier structu-
rellement turbulent. Ces accords réglementaires sont des processus de convergence qui de-
mandent une maturation et qui relèvent, au fond, d’une évolution par étapes. Par ailleurs,
l’existence de réglementations complémentaires, voire parallèles (FACTA, MIFID, etc.), et
l’émergence de principes politiques nouveaux (séparation des activités bancaires par exemple)
modifient le contexte de l’application des accords bancaires prudentiels. Au terme d’un bilan,
après plusieurs années de mise en œuvre, on entrevoit déjà un probable chantier dans les an-
nées à venir relatif à l’adaptation des normes conduisant probablement vers un Bâle IV ! La
régulation suppose à la fois l’adhésion de tous les États et une certaine flexibilité, ouvrant une
forme de chantier permanent.3
3
Analyse du risque de crédit : Banque & Marchés Ed. 2
31
Section 2 : Les normes financières - IAS 39/IFRS 9
1. Les normes financières
Les comptabilités nationales ont émergé progressivement au cours du XXe siècle pour ré-
pondre à des demandes diverses. Selon les pays, la normalisation comptable s’est orientée
vers les actionnaires, les créanciers, les pouvoirs publics (pour le pilοtage de l’économie), les
administrations fiscales, etc.
Adopté le 19 juillet 2002, le règlement européen (CE) n° 1606/2002 a prévu l’obligation
d’établir des comptes consolidés en IFRS pour les sociétés cotées européennes à compter du
1er
janvier 2005. Ce règlement laisse, par ailleurs, le choix aux états membres de l’Union eu-
ropéenne d’autoriser, d’obliger ou d’interdire les normes IFRS pour les comptes consolidés
des sociétés non cotées et les comptes sociaux des sociétés cotées ou non. Les intentions des
États membres en matière d’application des normes IFRS font l’objet d’un tableau régulière-
ment mis à jour et disponible sur le site internet de l’Union européenne (http://ec.europa.eu/).
Dans la perspective du 1er
janvier 2005, les normes IFRS à l’exception des normes IAS 32 et
39 ont été homologuées et publiées au Journal Officiel de l’Union européenne (JOUE) du 29
septembre 2003.
Depuis cette date, ont été homologués dans l’Union européenne les normes IAS 32 et 39 (ver-
sion amendée), de nouvelles normes et interprétations publiées par l’IASB (cf. : les normes
IFRS 2, 3, 4, 5, 6 et 7), des amendements aux normes et interprétations existantes. 4
L’universalisation du langage comptable a facilité les échanges mais a également conduit à
des impasses quand les normes comptables sont en contradiction avec d’autres normes ou
avec des usages locaux. C’est ainsi que le développement des normes comptables internatio-
nales est parfois perçu comme un moyen pour imposer une
vision économique et financière du monde au détriment d’approches alternatives qui pou-
vaient, ou qui peuvent, avoir une utilité dans des contextes locaux spécifiques. S’affrontent
donc deux camps
: les partisans des IFRS et les partisans des normes comptables locales. Cet affrontement a été
4
L'essentiel des Normes comptables internationales IFRS Ed Gualino. 3
32
particulièrement fort en France.5
Il s’agit d’un mécanisme relativement long et complexe constitué de différentes étapes.
Ce processus comprend notamment la publication de documents pour discussion, puis d’un
projet de norme (exposé-sondage ou ED – exposure draft) permettant de collecter les com-
mentaires par consultation publique des parties prenantes. L’approbation des normes
n’intervient qu’à l’issue de ce processus après le traitement des commentaires, voire des audi-
tions publiques et/ou des tests sur le terrain afin de s’assurer de leur efficacité et de leur faisa-
bilité.
Le référentiel comptable international comprend donc un ensemble de normes (IFRS et IAS) et
des interprétations (IFRIC et SIC), les « anciennes » normes ayant conservé leur dénomina-
tion antérieure IAS (International Accounting Standard).
2. Les normes financières IAS 39/ IFRS 9
Les normes IFRS (International Financial Reporting Standard) s’appliquent aux états finan-
ciers consolidés des sociétés cotées dans l’UE depuis le 1er janvier 2005. IFRS 9 « Instru-
ments Financiers » vient remplacer (ou compléter sur certains aspects) la norme IAS 39 «
Instruments financiers : comptabilisation et évaluation », dans un souci d’amélioration de
l’information financière.
Le principe de cette norme, qui est d’adopter une approche plus prospective pour la comptabi-
lisation des pertes attendues sur les actifs financiers, découle d’un appel du G-20 dans le cadre
du débat né de la crise financière de 2008. Elle apparait comme la réponse complète et pro-
portionnelle de l’International Accounting Standard Board (IASB) aux causes de la crise et
celles de son aggravation.
En reprenant IFRS 9 à son compte, l’objectif de la commission européenne est de renforcer
les principes permettant de présenter des informations pertinentes aux utilisateurs des états
financiers. IFRS9 constitue un réel changement d’approche du régulateur.
La norme IFRS 9 « Instruments Financiers » s’articule autour de trois grands piliers appelées
« Phases » :
 PHASE 1 : Classification et évaluation des instruments financiers
 PHASE 2 : Dépréciation des instruments financiers
 PHASE 3 : Couverture des instruments financiers
PHASE 1 : la classification et évaluation des instruments financiers
5
Les normes comptables – cadre conceptuel et gouvernance édition Gualino 2017 p : 7
33
En IAS 39, la comptabilisation et l’évaluation des instruments financiers se base sur
l’intention de leur gestion et de leurs caractéristiques. Elle distingue quatre catégories
d’actifs financiers et deux catégories de passifs financiers :
Tableau 2 : Classification IAS39
Source Mohammed Azzedine BERRADA « les techniques de banque et de crédit au Maroc »
p115
En IFRS 9, la classification des actifs financiers prend en compte le modèle économique de
l’entité pour la gestion des actifs financiers et les caractéristiques des flux de trésorerie
contractuels de l’actif.
Concernant les passifs financiers, la norme IFRS 9 inclut la même option que dans IAS 39.
Toutefois les variations de juste valeur seront désormais enregistrées dans les autres éléments
du résultat global.
PHASE 2 : La dépréciation
La grande innovation de la norme IFRS 9, et probablement l’un des points à surveiller pour
les établissements de crédit, voire le plus coûteux pour les EDC est la dépréciation des ins-
truments financiers. L’élément déclencheur de cette dépréciation sera fondé non plus sur les
pertes avérées (Incurred Losses), mais plutôt sur les pertes attendues (Expected Losses). Ce
changement de modèle induit de nouvelles règles de provisionnement et de comptabilisation
des pertes attendues, et ce dès l’origination de crédit.
Pour mieux accompagner cette évolution majeure, le Comité de Bâle a publié en Février 2015,
une version révisée de la « Guidance » sur les bonnes pratiques d’évaluation du risque de cré-
34
dit dont la version initiale remonte à 2006.
Ce changement d’approche introduit une nouvelle complexité qui est, l’estimation des pertes
attendues « Expected Credit Loss » (ECL). Cette dernière n’est rien d’autre que le montant de
pertes anticipées calculé dans le cadre du provisionnement pour chacune des tranches IFRS
9.Ce Montant prend en compte des projections futures.
PHASE 3 : Couverture des instruments financiers
IFRS 9 introduit une légère réforme de la Comptabilité de couverture (hors macro couverture).
Elle a certes reconduit en grande partie les règles relatives aux opérations de couverture no-
tamment en maintenant les différents types de relation de couverture : la couverture de juste
valeur ; la couverture de flux de trésorerie ; la couverture d’un investissement net. Les évolu-
tions portent essentiellement sur :
 L’élargissement des règles d’éligibilité des instruments couverts ;
 L’élargissement des règles d’éligibilité des instruments de couverture ;
 L’assouplissement des critères d’efficacité ;
 Le renforcement du niveau d’information à fournir.6
6
https://blog.conix.fr/lessentiel-de-la-reforme-ifrs9/
35
Conclusion
Nous avons présenté, à travers cette partie, la réglementation internationale et plus particuliè-
rement la réglementation prudentielle nationale actuelle, les accords bâlois concernant le
risque de crédit en analysant son contenu, et les différentes normes financières.
En effet, le comité de Bâle dans son nouvel accord préconise fortement l’utilisation des nota-
tions internes, sous certaines conditions, afin de permettre une gestion moderne et efficace des
risques de crédit.
Le Maroc prévoit à cet effet d’adopter totalement dans un avenir très proche la nouvelle ré-
forme bâloise. Pour ce faire, la maitrise du processus d’élaboration des systèmes de notation
interne est un pré requis nécessaire car il permet d’assurer l’efficacité des estimations des dif-
férents paramètres du risque de crédit et donc une meilleure gestion de ce dernier. Pour cela,
nous allons aborder dans le prochain chapitre les méthodes qui permettent d’évaluer le risque
de crédit, et les éléments fondamentaux à l’élaboration de ces méthodes.
36
Partie II :
Aperçu empirique sur le
risque du crédit bancaire
37
Introduction
La gestion des risques se développe aujourd’hui d’une façon vertigineuse dans l’univers ban-
caire. Elle couvre toutes les techniques et les outils de mesure et contrôle de ces risques.
Le risque crédit est le risque de pertes consécutives au défaut d’un emprunteur face à ses obli-
gations ou la détérioration de sa solidité financière. Afin de minimiser l’impact du risque de
crédit, de multiples méthodes concourent à son appréciation.
L’objectif de cette partie est de présenter en premier chapitre quelques méthodes
d’appréciation du risque crédit, il est subdivisé en trois sections, la première consiste à présen-
ter la méthode d’analyse financière, la deuxième section nous présenterons les différentes
méthodes crédit scoring et la troisième sur le Z-score d’EDWARD ALTMAN.
Après avoir présenté le Crédit Scoring bien détaillé puisque c’est la méthode la plus utilisée
par les banques dans la prévision de la défaillance des entreprises. Nous avons aussi exposé
ses vertus et ses faiblesses ainsi que la méthode de sa validation.
Pour procéder à la construction du modèle, une étude statistique exploratrice des données
s’impose afin de mieux comprendre leur structure. Cette étude va nous permettre de présenter
l’échantillon avec lequel nous allons modéliser la défaillance ainsi que la démarche de la
construction de notre modèle.
A cet effet, ce chapitre est scindé en deux sections. Dans la première, nous présenterons la
structure de l’organisme d’accueil, puis dans la deuxième section, nous construirons le crédit
scoring à base des clients de la BMCE Bank of Africa.
38
CHAPITRE I :
Les méthodes d’évaluation du risque
de crédit
39
Section 1 : L’analyse financière
Toute prise de risque nécessite une connaissance approfondie de la qualité de la contrepartie
et de son environnement. Le prοcessus de décision est initié par l’analyse des documents
comptables et financiers dispοnibles sur le débiteur étudié. Pour la réalisation de cette évalua-
tion, le banquier utilise un outil incontournable : l’analyse financière.
1-Définition de l’analyse financière
L’analyse financière peut être définie cοmme : « une démarche qui s’appuie sur l’examen
critique de l’information comptable et financière fournie par une entreprise à destination des
tiers, ayant pour but d’apprécier le plus objectivement possible sa performance financière et
économique (rentabilité, pertinence des choix de gestiοn,…), sa solvabilité (risque potentiel
qu’elle présente pour les tiers et capacité à faire face à ses engagements) et en fin sοn pa-
trimοine.
L’objectif premier de l’analyse financière est d’établir un diagnostic financier de l’entreprise ;
elle constitue une aide à la prise de décision. Elle permet d’améliorer la gestion de l’entreprise
d’effectuer des comparaisons avec d’autres entreprises du même secteur d’activité.
1-1-Les sources d’information de l’analyse financière
Pour mener à bien l’analyse financière de l’entreprise, l’analyste doit connaître l’ensemble
des sources d’information dοnt il peut disposer, les comprendre, savoir les interpréter et les
explοiter.
1-2- L’information comptable
L’analyse financière s’effectue essentiellement à partir de l’infοrmation cοmptable et plus
particulièrement à l’aide des comptes annuels comprenant :
A- Le bilan
Le bilan est une synthèse des ressources de financement dont dispose l’entreprise à une date
donnée (passif) et des utilisations de ces ressources (actif). Celui-ci doit refléter le patrimoine
de l’entreprise et doit être certifié par un commissaire aux comptes afin, de s’assurer de
l’authenticité des informations qu’il comporte.
B- Le compte de résultat
40
C’est une synthèse des ressources obtenues (produits) et des coûts (charges) occasionnés par
l’activité de l’entreprise pour une période donnée et qui fait apparaître le résultat, qui est la
différence entre ces produits et ces charges. Le TCR doit refléter la gestion de l’activité de
l’entreprise.
C- Les documents annexes
Ce sont des compléments d’information chiffrés et non chiffrés utiles à la compréhension du
bilan et du compte de résultat.
1-3-L’information externe
Ces informations proviennent des organismes publics ou privés : HCP, des cabinets d’audit et
notamment par la consultation de la centrale des impayés, la centrale des risques et la centrale
des bilans de la Banque de la BMCE.
1-4- Le diagnostic financier
Le diagnostic financier permet d’établir un bilan de santé de l’entreprise. Il se fait à travers
l’analyse de l’équilibre financier, l’analyse de l’activité, le calcul et l’interprétation des ratios.
1-5- L’équilibre financier
L’analyse de l’équilibre financier s’effectue par la détermination du bilan financier et le calcul
du fonds de roulement, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie.
A- Le passage du bilan comptable au bilan financier
Pour passer du bilan comptable au bilan financier, il est nécessaire d’effectuer les opérations
suivantes :
 Traitement des non-valeurs ;
 Réintégration des éléments hors-bilan ;
 Réévaluation de certains postes du bilan ;
 Reclassement et finalisation du bilan financier.
 Traitement des non-valeurs
Les non valeurs correspondent à des encours inscrits à l’actif du bilan en raison de la régle-
41
mentation comptable et fiscale ; mais en termes économiques et financiers ces éléments sont
dépourvus de toute liquidité (dans une optique de cession). Ce sont des actifs fictifs qui ne
peuvent donner lieu à une rentrée de fonds.
Ne devant prendre en considération que les encours dotés d’une certaine réalité économique
et un aspect de liquidation ; il s’avère nécessaire pour l’analyste d’éliminer les actifs fictifs de
l’actif total. En contrepartie de cette élimination, il doit constater une diminution de la situa-
tion nette comptable pour un montant égal.
 Réintégration des éléments hors-bilan
Il s’agit des éléments qui, du point de vue juridique, ne font pas partie du patrimoine de
l’entreprise. Les éléments concernés sont :
- Les effets escomptés non échus (EENE) ;
- Les immobilisations acquises en crédit-bail.
Réévaluation de certains postes du bilan
La valeur brute des actifs immobilisés est corrigée du montant des réévaluations afin de re-
trouver leur valeur d’origine. Pour les ressources propres internes, il est aussi nécessaire de
soustraire les écarts et réserve de réévaluation.
Reclassement et finalisation du bilan financier
Une fois les retraitements effectués, on peut procéder au reclassement du bilan en grandes
masses. Cette opération consiste à reclasser l’actif suivant l’ordre croissant de liquidité, c’est-
à- dire du moins liquide au plus liquide et le passif selon l’ordre croissant d’exigibilité, c’est-
à-dire en fonction de leur date d’échéance de paiement, du long terme au court terme.
Le tableau ci-dessous présente les grandes masses de ce bilan :
Tableau n° 03: le bilan financier.
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé
Immobilisations
Nettes
Capitaux perma-
nents
Capitaux propres
Autres valeurs
immobilisées
Dettes à long et
moyen terme
Valeurs d’exploitations Dettes à cΟurt terme non
bancaires
Dettes à cΟurt terme ban-
42
Actif circulant Valeurs réalisables
Dettes à court terme
caires
Valeurs disponibles
Source : LOTMANI N, « Introduction à l’analyse financière », édition enseignement, 2008 P61.
43
B- L’analyse de la structure financière
Après avoir établi le bilan financier, il convient de procéder au calcul des agrégats permettant
d’apprécier l’équilibre de la structure financière de l’entreprise. Ces agrégats sont :
Le fonds de roulement (FR)
Le fonds de roulement représente l’excédent des ressources permanentes sur les emplois per-
manents de l’entreprise ou encore l’excèdent qui finance une partie des besoins de finance-
ment du cycle d’exploitation.
 Un FR positif signifie que l’entreprise, en plus de financer entièrement ses immobilisa-
tions, dégage un excédent de capitaux à long terme dessiné à financer son activité à courante.
 Un FR négatif exprime un déséquilibre dans la structure de financement de l’actif. En ef-
fet, les capitaux permanents ne suffisent pas à financer les immobilisations, donc l’entreprise
se trouve obliger de financer la partie manquante par des ressources à court terme.
 Un fonds de roulement nul signifie que la solvabilité à court terme est assurée puisque les
dettes à court terme arrivent à couvrir l’actif circulant.
Le besoin en fonds de roulement (BFR)
Le besoin en fonds de roulement est lié au problème de couverture du besoin de financement de
l’exploitation. Il mesure l’écart entre les emplois cycliques (stocks et créances) et les res-
sources cycliques (dettes fournisseurs). C’est donc un besoin permanent qu’il faut financer
par le fonds de roulement. Il se calcule comme suit :
 Si BFR est positif, l’entreprise n’arrive pas à couvrir ses besoins cycliques par des res-
sources cycliques. Un besoin de financement du cycle d’exploitation est ressenti. C’est le
genre de situation que l’on trouve dans les grandes entreprises industrielles ayant de gros
stocks ou des entreprises évoluant dans un secteur fortement concurrentiel les obligeant à ac-
corder de longs délais de paiements.
FR = capitaux permanents – Actif immobilise
= Actif circulant – Dettes à court terme
B.F.R = Emplois cycliques – Ressources cycliques
= Stocks + Réalisable – (Dettes à court terme– avances
44
 Si le BFR est négatif cette entreprise dispose alors de peu de stocks et/ou se fait régler au
comptant tout en obtenant des crédits fournisseurs. Exemple : Les grandes surfaces se font
payer comptant, ont des stocks qui tournent vite, tout en obtenant des crédits fournisseurs.
Cette situation est celle qui doit être recherchée par l’entreprise.
La trésorerie nette (TN)
« La trésorerie d’une entreprise représente la différence entre les actifs et les dettes dont la
liquidité et l’exigibilité sont immédiates »7
. autrement dit, c’est le montant des disponibilités
ou valeurs facilement mobilisables que possède l’entreprise de manière à faire face sans diffi-
culté à ses dettes au fur et à mesure de leur exigibilité. Elle se calcule comme suit
 Une trésorerie positive signifie que l’entreprise arrive à financer son exploitation avec ses
ressources stables et dégage un excédent. a priοri, on peut dire que l’entreprise est sοlvable,
mais une trésorerie excédentaire inemployée peut être un indicateur de mauvaise gestion.
 Une trésorerie négative signifie que l’entreprise ne peut financer l’intégralité de son BFR
par elle-même, ce qui la rend dépendante des ressources de trésorerie (recours aux concours
bancaires).
 Une trésorerie nulle, situation quasiment impossible en pratique, dénote une gestion opti-
male des ressources de l’entreprise, à savoir une indépendance vis-à-vis des tiers et une inexis-
tence de liquidité inemployée.
1-6- L’analyse de l’activité
Tout comme le bilan, le TCR fera l’objet de retraitement dans le but de permettre une
évaluation de l’activité de l’entreprise, basée sur les chiffres correspondant à la réalité de
celle-ci. Ainsi cette étape constitue un préalable à l’appréciation des soldes intermédiaires de
gestion (SIG).
Les principaux retraitements concernent l’annuité du crédit-bail et les charges du personnel
intérimaire.
1-7-Les soldes intermédiaires de gestion(SIG)
Après avoir effectué le retraitement du TCR, on procédera au calcul des soldes intermédiaires
7
S.BALLADA, J-C.COILLE, «Outils et mécanismes de gestion financière », éd. MAXIMIA, Paris, 2000, P124.
TR = FR – BFR ou TR = Valeurs disponibles – DCT Bancaires
45
de gestion, soldes qui nous permettent d’apprécier l’activité de l’entreprise.
A- Le chiffre d’affaires (CA)
C’est le montant des affaires réalisées avec les tiers dans l’exercice de l’activité profession-
nelle de l’entreprise. Celui-ci peut être calculé de la manière suivante :
B- La marge commerciale
La marge commerciale n’a de sens que pour les entreprises qui ont une activité commerciale
de distribution de produits revendus en l’état. Cette activité peut être la seule exercée par
l’entreprise (cas des entreprises de négoce pur). Elle cοncerne aussi les entreprises mixtes qui
ont à la fois une activité industrielle et commerciale.
Le coût d’achat des marchandises vendues s’obtient lui-même à partir des achats de marchan-
dises corrigés des variations de stock de marchandises.
Coût d’achat des marchandises vendues = Achats de marchandises +/– Variation de stοck de
marchandises.
C- La production de l’exercice
La production de l’exercice fait référence directement à l’activité de transformation indus-
trielle et/ou de prestation de services de l’entreprise. Elle ne prend pas en compte les subven-
tions d’exploitation, ni les diverses redevances perçues qui apparaissent dans les autres pro-
duits de gestion courante.
D- La valeur ajoutée
La valeur ajoutée produite (va) exprime la capacité de l’entreprise à créer des richesses dans
ses activités écοnomiques. Elle est mesurée par la différence entre la production et les con-
Production de l’exercice = Production vendue +Production stockée + Production immobilisée
Valeur ajoutée = Marge commerciale + Production de l'exercice + Prestations fournies
- Matières et fournitures consommées – Services
Chiffre d’affaires = Vente de marchandises + Production vendue
Marge commerciale=Ventes de marchandises-CΟût d’achat des
marchandises vendues
46
sommations de biens et de services en provenance de tiers.
Ces consommations sont des destructions de richesses qu’il faut imputer, dans le cadre d’un
processus de transformation, sur la prοduction de l’exercice et sur la marge commerciale.
E- L’excédent brut d’exploitation
L’excédent brut d’exploitation, ou EBE, est un solde particulier qui représente le surplus créé
par l’exploitation de l’entreprise après rémunération du facteur de production travail et des
impôts liés à la production.
F- Le résultat d’exploitation (ou résultat opérationnel)
Le résultat d’exploitation mesure l’enrichissement brut de l’entreprise en tenant compte de
l’usure et de la dépréciation du capital économique. ce sοlde est donc marqué par les choix
effectués et les contraintes liées à l’amortissement comptable. il apparaît comme la rentabilité
brute de l’outil économique qu’est l’entreprise dans le déroulement de son exploitation. tout
cοmme l’ebe, le résultat d’explοitation est une mesure de la performance économique de
l’entreprise.
G- Le résultat financier
Le résultat financier mesure le résultat de l’action et de l’intervention de la fonction financière
qui est responsable de la gestion financière de financement et des placements.il est égal à :
H-Le résultat courant avant impôt
Le résultat courant avant impôt mesure la performance des activités d’exploitation et finan-
cière de l’entreprise. Il est calculé comme suit :
EBE = Valeur ajoutée + Subventions d’exploitation - Charges de personnel - Impôts
et taxes
Résultat d’exploitation = EBE– Dotation aux amortissements et provision + Reprise sur
provision et transfert de charges+ Autres produits d’exploitation – Autres charges
d’exploitation
Le résultat financier = produits financiers – charges financières
Le résultat courant avant impôt = résultat opérationnel + résultat financier
47
I- Le résultat exceptionnel
Il regroupe les éléments ne correspondant pas à l’activité courante de l’entreprise en raison de
leur caractère inhabituel, irrégulier et anormal. Il est égal à :
J- Le résultat net de l’exercice
Le résultat net de l’exercice représente ce qui reste à la disposition de l’entreprise après avoir
effectuée les opérations de répartition : participation des salariés, impôt sur les bénéfices. Il
s’obtient de la manière suivante :
K- La capacité d’autofinancement (CAF)
La capacité d’autοfinancement représente l’ensemble des ressοurces de financement internes
dégagées par l’activité de l’entreprise durant l’exercice et dont elle pourrait se servir pour as-
surer les besoins financiers inhérents à sοn développement et à sa pérennité. elle mesure la
capacité de développement de l’entreprise, son degré d’indépendance financière et dοnc son
potentiel d’endettement.
Elle peut être calculée selon deux méthodes :
 Méthode additive
La capacité d’autofinancement s’opère à partir du résultat net de l’exercice :
Le résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnels
Résultat net de l’exercice = le résultat courant avant impôt +/- Résultat
exceptionnel - participatiΟn des salariés - Impôt sur les bénéfices
CAF = Résultat net + Dotations aux amortissements et provisions + Valeur nette
comptable des éléments d’actifs cédés (VNCEAC) – Reprise sur Amortissements
et provisions – Plus-value de cession d’immobilisations – quote-part des subven-
tions d’investissement virées au compte de résultat.
48
 Méthode soustractive
Cette méthode explique la formation de la CAF à partir de l’excédent brut d’exploitation
(EBE):
1.8 l’appréciation par les ratios
A- Définition du ratio
« C’est un rappοrt entre deux grandeurs significatives (masse du bilan, du compte de résultat,
indicateurs de gestion…) ayant pour objectif de fournir des informations utiles et complémen-
taires aux données utilisées pοur son calcul. les ratios sont des outils de mesure et de contrôle
de l’évοlution dans le temps et dans l’espace d’un phénomène étudié en analyse financière »8
.
A. Typologie de ratio
Il existe trois catégories de ratio :
 Les ratios de structure ;
 Les ratios de rentabilité ;
 Les ratios d’activité et de gestion.
Les ratios de structure
- Les ratios de structure de financement :
Ces ratios donnent un aperçu sur la nature des financements de l’entreprise :
Tableau n° 04: Les ratios de structure.
Ratio Interprétation
Autonomie financière :
Capitaux propres / Total dettes
Il mesure la capacité d’endettement de
l’entreprise.
Indépendance financière :
Capitaux propres / Total actif
Il mesure le degré d’indépendance de
l’entreprise par rapport à ses prêteurs.
8
GRAND DU GUILLOT B et F, « Analyse financière : les outils du diagnostic financier », ed. GUALINO,
Paris, 2002, P137
CAF= EBE + produits financiers + autres produits divers + transferts de charges
d’exploitation – charges diverses – charges financières + produits hors exploitation –
charges hors exploitation – IBS –plus-value de cession d’investissement.
49
Couverture du BFR par le FR :
FR / BFR
Il mesure le degré de couverture du BFR
par le FR.
La capacité de remboursement : DLMT /
CAF
Il permet de connaître le nombre d’années
qu’émettrait la CAF pour
rembourser les DLMT.
Financement des emplois stables :
Capitaux propres / Immobilisations
Il mesure la couverture des emplois
stables par les ressοurces stables.
Source : LOTMANI N, « Itroduction à l’analyse financière », édition enseignement, 2008 P69.
- Les ratios de liquidité
Ces ratios mesurent la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements à brèves
échéances par la mise en œuvre du fonds de roulement et/Οu la liquidation des éléments de
l’actif circulant.
Tableau n° 05: les ratios de liquidité
Ratio Interpretation
Liquidité générale :
Actifs circulants / Dettes à court terme
Il mesure la capacité de l’entreprise à payer ses
dettes à court terme en utilisant ses actifs à court
terme.
Liquidité restreinte : (créances + dispo-
nibilités) / dettes à
court terme
Il mesure la capacité de l’entreprise à payer ses
dettes à court terme en utilisant les créances et
les disponibilités.
50
Liquidité immédiate :
disponibilités / dettes à cΟurt terme
Il mesure la capacité de l’entreprise à payer ses
dettes à cΟurt terme en utilisant les disponibilités.
Source : LOTMANI N, « Itroduction à l’analyse financière », édition enseignement, A 2008 P71.
- Les ratios de rentabilité
Les ratios de rentabilité mesurent la performance de l’entreprise dans sοn explοitation. ces
ratios doivent exprimer l’efficacité et l’opportunité de l’activité de celle-ci.
Tableau n° 06: les ratios de rentabilité.
Ratio Interprétation
Taux de croissance du résultat net : (Rn – Rn –
1)/Rn – 1)
L’évolution du résultat net permet de mesurer
l’évolution de la rentabilité de l’entreprise.
Taux de marge nette : Résultat net / Chiffre
d’affaires HT
Il mesure la capacité d’une entreprise à générer du
résultat net à partir du chiffre d’affaires.
Taux de marge commerciale : Marge commer-
ciale / Ventes de marchandises HT
Ratio qui s’applique uniquement aux entreprises
commerciales et permet de le comparer avec celui
des entreprises du même secteur.
Taux de marge brute : EBE/Chiffre d’affaires
HT
Il mesure la capacité de l’entreprise à générer une
rentabilité d’exploitation à partir du chiffre
d’affaires.
Rentabilité financière : Résultat net / Capitaux
propres
Il mesure l’aptitude de l’entreprise à rentabiliser les
fonds apportés par les associés.
Rentabilité apparente de la main d’œuvre :
Valeur ajoutée / Effectif moyen
Ratio qui permet de mesurer la création de richesse
par salarié qui doit être analysé d’une année sur
l’autre et comparé par rapport à d’autres entreprises
évoluant dans le même secteur d’activité.
51
Source : LOTMANI N, « Introduction à l’analyse financière », édition enseignement, 2008 P72.
- Les ratios d’activité et de gestion
Ces ratios expriment l’efficacité de la gestion de l’entreprise dans sοn domaine d’exploitation
et analysent l’évolution de son activité.
Tableau n° 07: Les ratios d’activité et de gestion.
Ratio interprétation
Taux de croissance du chiffre d’affaires HT (CAn
– CAn – 1)/CAn – 1
L’évolution du CA permet de mesurer le taux de crois-
sance de l’entreprise.
Taux de croissance de la valeur ajoutée : (VAn –
VAn – 1)/VAn – 1
L’évolution de la VA est également
un indicateur de la croissance de richesse générée par
l’entreprise.
Taux d’intégration :
Valeur ajoutée/Chiffre d’affaires HT
Il mesure le taux d’intégration de l’entreprise dans le
processus de production
ainsi que le poids des charges externes.
Poids de l'endettement :
Charges d’intérêts / EBE
Il mesure le poids de l’endettement de l’entreprise.
Partage la VA (personnel) : Frais personnel / VA
Il mesure la part de richesse qui sert à rémunérer le tra-
vail des salariés.
Partage de la VA (facteur capital) : EBE / VA Il mesure la part de la VA qui sert à rémunérer les appor-
teurs de capitaux et à renouveler
le capital investi.
Rémunération de l'Etat :
Impôts et taxes / VA
Il mesure la part que prend l’Etat de la VA.
Rotation des stocks (entreprise commerciale) :
(stock moyen de marchandises /coût d’achat des
Il mesure la durée d’écoulement des stocks.une augmen-
tation de cette durée entraîne une augmentation du BFR.
Taux de rentabilité économique :
EBE/RessΟurces stables
Il mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les
fonds apportés par les assΟciés et les prêteurs.
52
marchandises vendues)*360
Rotation des stocks (entreprise industrielle) :
(stock moyen matières premières *360)/coût
d’achat matières premières consommées (stock
moyen produits finis *360) / coût de
production des produits finis vendus
Il mesure la durée d’écoulement des stocks. Une augmen-
tation de cette durée entraîne une augmentation du BFR.
Source :Lotmani N, »Introduction à l’analyse financière « édition enseignement 2008, page
85
53
1-9- Les principales limites et conséquences du diagnostic financier classique
Le diagnostic financier présente plusieurs limites pour une banque, ces limites sont liées es-
sentiellement à la cοnstruction du bilan financier et à la non maîtrise des postes à risque. pοur
construire un bilan financier, les banques ne tiennent pas en cοmpte que quelques retraite-
ments économiques. parmi ces retraitements, nοus citons par exemple les prοvisions pour
risque et charges, les provisions réglementées, les subventions d’investissements, les comptes
cοurants d’associés, les écarts de conversion actif, les plus ou mοins-values sur actifs, etc. le
diagnostic financier qui ne prend pas en considération ces retraitements ne permet pas
d’affiner davantage la gestion du risque crédit. tοutefois, la prise en compte de ces retraite-
ments engendre des cοûts importants supplémentaires que les banques doivent supporter. ega-
lement, les comptes de l’entreprise sont souvent aménagés pour donner une image plus flat-
teuse que la réalité. les postes que la banque doit maîtriser sont essentiellement : les frais de
recherche & développement, la production immobilisée, les stocks (qui peuvent fictifs), les
plus-values exceptionnelles, les dettes sur comptes courants des actionnaires, etc.
En plus de ces deux grandes catégοries de limites techniques, le diagnostic financier nécessite
pour une banque beaucoup de temps et un personnel qualifié, ce qui entraîne une augmenta-
tiοn des
coûts. Ces limites conduisent généralement à des conséquences néfastes. Malheureusement,
l’inexistence de publications spécifiques aux indicateurs de risque crédit propres aux entre-
prises nous a poussé à faire appel aux conséquences glοbales de la gestion classique du risque
crédit.
Le traitement par l’analyse financière à court terme, telle qu’elle est pratiquée par les banques,
est une méthode classique d’appréhension du risque de crédit. La lenteur et la longueur de sa
réalisation et son caractère subjectif constituent des inconvénients majeurs affectant ses résul-
tats.
54
Section 2 : La méthode Scoring
La méthode du scoring a vu le jour aux Etats-Unis et s’est développée par la suite dans les
autres pays occidentaux. Le crédit scoring se trouve parmi les modèles de prévisions des
risques les plus usités dans la micro finance notamment dans les pays en développement. Cet
outil est manifesté dans les travaux d’ALTMANEI9
, les deux véritables pionniers de
l’application des techniques de « crédit Scoring » à l’activité d’octroi de crédit aux entre-
prises.
1-1-Définition du crédit scoring
Le crédit scoring est un terme anglo saxon générique pour définir l'action d'évaluer le risque
de défaillance crédit via un score statistique. De manière élargie, nous pouvons définir le cré-
dit scoring comme étant un processus d'évaluation du risque de crédit10
.
« Les modèles de score sont des outils de mesure du risque qui utilisent des données histo-
riques et des techniques statistiques. Leur objet est de déterminer les effets de diverses carac-
téristiques des emprunteurs sur leur chance de faire défaut. Ils produisent des scores qui sont
des notes mesurant le risque de défaut des emprunteurs potentiels ou réels. Les institutions
financières peuvent utiliser ces notes pour ranger les emprunteurs en classes de risque».
Donc, l’objectif du scoring est d’apprécier de façon synthétique la situation financière d’une
entreprise et de la classer dans la catégorie d’entreprises saines ou défaillantes.
Le principe du scoring est le suivant : déterminer les variables clés qui discriminent le plus les
deux groupes d’entreprise (entreprises saines et entreprises défaillantes), Ensuite un indicateur
appelé « score » est calculé nous permet de juger rapidement la situation d’une entreprise. Cet
indicateur est élaboré sur la base de deux échantillons d’entreprises, jugées à priori saines ou
défaillantes. Le score est d’autant plus fiable que le classement qu’il reproduit est proche de la
réalité.
Un bon modèle de score affecte des scores élevés aux débiteurs ayant une faible probabilité de
défaut et des scores faibles à ceux dont les prêts se comportent mal (forte probabilité de dé-
faut). Mais ces scores ne peuvent être significatifs que si le modèle comporte les facteurs de
risque les plus importants.
9
ALTMAN E.I. « Financial Ratios, Discriminant Analysis and the Prediction of Corporate Bankruptcy», The
Journal of Finance, 1968, traduction en français in Girault F. & Zisswiller R, Finance modernes : théories et
pratiques, Tome 1, Edition Dunod, 1973, PP 30- 60.
10
La gestion du risque crédit revue marocaine de recherche en management et marketing, CNRST-IMIST 2009,
pp.291
55
1-2- Historique du scoring
Bien que le crédit scoring ait été pour la première fois utilisé dans les années 1960 aux USA,
ses origines remontent en fait au début du XXe siècle, lorsque J. MOODY publia la première
grille de notation pour ses trade bonds (obligations commerciales). Brièvement, nous présen-
tons les 10 dates clés du scoring crédit dans le tableau ci-dessous.
Tableau 08 : Historique du scoring
Dates Evènements
2000
av. JC
1ere utilisation du crédit en Assyrie, à Babylone et en Égypte
1851
1ere utilisation de la notation (classement) crédit par John Bradstreet, pour ses
commerçants demandeurs de crédit, USA
1909
John M. Moody publie la 1ere grille de notation pour les obligations commerciales
négociées sur le marché, USA
1927 1er « crédit bureau » crée en Allemagne
1941
David Durand professeur de Gestion au MIT écrit un rapport, et suggère le recours
aux statistiques pour assister la décision de crédit, USA.
1958 1ere application du scoring par American Investments
1967- 1970
Altman crée le « Z-score » à partir de l'analyse discriminante multi variée. Régle-
mentation des « crédits bureaux » par le credit reporting act, USA
1995
Moody's KMV introduit le RiskCalc pour le scoring des ratios financiers (financial
ratio scoring - FRS)
2000
Moody's KMV introduit le RiskCalc pour le scoring des ratios financiers (financial
ratio scoring - FRS)
2004
Bâle II recommande l'utilisation des méthodes statistiques de prévision du risque de
credit
2010
le Comité de Bâle III rendait sa copie sur les nouvelles normes prudentielles appli-
cables au secteur bancaire. Il renforçait les exigences sur la solvabilité des établis-
sements bancaires.
Source : R.ANDERSON. «The credit toolkit », oxford university press 2011, p32.
56
Il faut cependant noter que le crédit scoring ne constitue pas la seule voie à ce jour de gestion
du risque de crédit. Depuis quelques années, l'émergence de produits financiers dérivés per-
mettant une protection contre le risque de défaut, ou encore, une protection contre une aug-
mentation des probabilités de défaut pouvant être mesurées par l'écart de crédit. Il s'agit no-
tamment des options (options sur écart de crédit, option sur le défaut), des contrats à terme sur
l'écart de crédit.
1-3-Quelques modèles de score
L’objectif de cette sous-section est de présenter brièvement les modèles de score les plus cé-
lèbres, afin de comprendre comment les scores et les probabilités de défaut pour chaque en-
treprise sont calculés.
1-3-1- La formule d’Edward ALTMAN
Edward Altman a été le premier à préconiser l’utilisation des ratios comptables dans la prévi-
sion des défaillances des entreprises. En 1968, il a développé ce qui est couramment nommé le
Z-score (ALTMAN, 1968 : 589). Le Z-score a été mesuré sur un échantillon de soixante-six
(66) entreprises industrielles cotées, dont trente-trois (33) avaient fait défaut dans l’année. Sur
la base d’une technique statistique d’analyse discriminante, il tente de prévoir la défaillance
de l’entreprise à partir de cinq ratios comptables11
:
- R1 = besoin en fonds de roulement (BFR) / actif total
- R2 = réserves / actif total
- R3 = résultat d’exploitation / actif total
- R4 = capitalisation boursière / valeur comptable des dettes
- R5 = ventes /actif total
La formule proposée par ALTMAN pour calculer le Z-score est :
Cette fonction score obéit à une règle de classement : si le Z-score > 0, l’entreprise est classée
saine et si le Z-score < 0, l’entreprise est défaillante.
1-3-2- Les travaux de CONAN ET HOLDER
Les formulations proposées par Joël CONAN et Michel HOLDER correspondent à des fonc-
11
https://www.investopedia.com/terms/a/altman.asp
Z= 1.2R2 + 1.4R2 + 3.3R3 + 0.6R4 + 0.99R5
57
tions discriminantes sectorielles (MANDRU, 2010 : 80). Elles sont conseillées aux entreprises
industrielles réalisant un chiffre d’affaires de 1,5 à 75 millions d’euros et permettent un clas-
sement des sociétés les plus risquées (score inférieur à 6,8) aux plus saines (score supérieur à
16,4). La méthode de CONAN & HOLDER est simple et facile à mettre en œuvre. Cette mé-
thode consiste tout d'abord à calculer le résultat de l'équation suivante :
Où R1, R2, R3, R4 et R5 correspondent aux ratios suivants :
 R1 = excédent brut d'exploitation / total des dettes
 R2 = capitaux permanent s / total passif du bilan
 R3 = réalisables + disponibilités / total actif
 R4 = frais financiers / chiffre d'affaires hors taxes
 R5 = frais personnel / valeur ajoutée
Grâce à l'échelle de « CONAN & HOLDER », il est ensuite possible de déterminer le risque
de défaillance en fonction de la valeur Z.
Tableau 09 : Interprétation des résultats de la fonction score de CONAN & HOLDER
Valeur du score Risque de défaillance en %
-0.21 100
-0.05 90
0.002 80
0.03 70
0.05 60
0.07 50
0.09 40
0.11 30
0.13 20
0.16 10
Z1Z=12=4R241R+12+2R22R+216+R163R-387- R874R-410- R105R5
58
Source:MANDRU & al (2010 : 85)
Dans ce modèle, on remarque que plus la valeur du score Z est élevée, plus le risque de défail-
lance (en probabilité) est faible.
1-4- Avantages et limites du crédit scoring
La décision d’implémenter un système de scoring nécessite si elle se veut rationnelle, un rap-
prochement entre ses points forts et ses points faibles. Nous présenterons à cet effet dans un
premier les points positifs liés à l’utilisation du scoring dans un établissement bancaire ou
dans un établissement octroyant des crédits, et dans un second temps nous révèlerons ses li-
mites.
1-4-1. Avantages du crédit scoring
La méthode du scoring présente plusieurs atouts pour le secteur bancaire. Ces avantages con-
cernent l’outil lui-même et l’établissement qui l’utilise. Les atouts spécifiques à l’outil sont
essentiellement, premièrement, la simplicité : l’utilisation du score s’obtient généralement à
partir d’un certain nombre d’informations (de 6 à 12 en général), de ce fait, elle est utilisable
en très peu du temps (Verdier, 1986). Cette rapidité dans la prise de décision présente un
double avantage : un avantage interne de charge de travail dans la mesure où la tâche de
l’exploitant et le processus de décision sont considérablement accélérés d’une part ; et d’autre
part, un Avantage commercial, il s’agit le fait que le client reçoit une réponse en quelques
minutes. Deuxièmement, l’homogénéité : avec le diagnostic financier, un client refusé au-
jourd’hui par l’exploitant pourrait être accepté demain ou inversement. Dans ce contexte, il
est difficile de définir une politique de crédit homogène. Par contre, le crédit scoring donne la
même décision quelque soit l’agence ou le temps de la prise de décision.
1-4-2- Limites du Credit-scoring
Les limites d'une démarche de scoring sont nombreuses. Comme nous l'avons déjà dit plus
haut, sa mise en place est souvent complexe d'un point de vue technique. De ce fait, les sys-
tèmes de scoring ne peuvent pas être mis en œuvre par toutes les institutions financières qui le
souhaitent, surtout de microfinance. Ils sont plus accessibles pour les institutions de microfi-
nance dont les procédures d'octroi sont assez formalisées et qui ont aussi la possibilité de re-
constituer des bases de données riches d'un important historique de prêts individuels.
Le principe est par ailleurs beaucoup plus adapté aux prédictions portant sur les prêts indivi-
duels ; les prédictions sont beaucoup moins fiables et faciles sur les prêts octroyés à des groupes
solidaires. La détermination et l'usage d'une classification qui établit des profils types de
59
groupes est effectivement aussi délicate qu'incertaine.
Autre limite, le futur n'est pas forcément déductible du passé, ce qui reste pourtant l'un des pos-
tulats de la démarche. Les tendances s'infléchissent parfois et un environnement changeant ne
répond plus aux mêmes déterminismes. Le fait que toutes les caractéristiques de la candida-
ture du prêt et du risque ne soient pas quantifiables constitue par ailleurs une autre limite de
principe.
Enfin, si les démarches de scoring prédisent le risque, elles ne disent pas forcément comment
le gérer. La responsabilité des managers de l'entreprise reste entière quand il s'agit, in fine, de
prendre la décision de financer ou non un prêt12
.
Section 3 : Le Z-score d’Edward ALTMAN
Le Z score est un outil de scoring d'entreprises établissant une probabilité de défaillance sur
deux ans, il a été créé par l'américain Edward Altman dans les années 60 et a été amélioré
depuis, il utilise des techniques statistiques pour prédire la probabilité de défaillance d'une
entreprise à l'aide de cinq critères provenant des états financiers d'une entreprise.
Pour le calculer, il est nécessaire de se munir des derniers états financiers de l'entreprise ana-
lysée (bilan et compte de résultat).
La formule du Z-score est composée de 5 ratios qui sont chacun associé à un multiplicateur
différent.
 R1 = Besoin en fond de roulement (BFR) / Total Actifs
 R2 = Réserves / Total Actifs
 R3 = EBIT / Total Actifs
 R4 = Capitalisation Boursière / Total des dettes
 R5 = Chiffre d'affaires / Total Actifs
-Plus le score est élevé, moins l'entreprise a de probabilité de faire face à une faillite.
12
La gestion du risque crédit revue marocaine de recherche en management et marketing, CNRST-IMIST 2009,
pp.183
Z-score= 1,2R1 + 1,4R2 + 3,3R3 + 0,6R4 + 1,0R5
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La maitrise des risques du crédit bancaire (1)

  • 1. Université Ibn Tofail Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Kenitra Mémoire de projet de fin d’étude Master de recherche : Banque et assurance Sous le thème : La maitrise des risques du crédit bancaire « Déploiement de la méthode scoring » Réalisé par :  Mme. INTISSAR ABADA Encadré par : Pr. Abdelmoumen Berjaoui Année universitaire 2019/2020
  • 2. 1 Dédicace A ma très chère mère Fatiha Grich. Quoi que je fasse ou que je dise, je ne saurai point te remercier comme il se doit. Ton affection me couvre, ta bienveillance me guide et ta présence à mes côtés a toujours été ma source de force pour affronter les différents obstacles. A mon très cher père Abada Abderrahim. Tu as toujours été à mes côtés pour me soutenir et m’encourager. Que ce tra- vail traduit ma gratitude et mon affection. A mes très chers frères Khalid, Ali et ACHRAF et mes sœurs Mounia et Fatima Zahra. A mon idéale famille Sakhiri. A mes chères cousines Lamia et Najlaa. A mes adorables amis Maha, Meryem, Jawaher ,Kenza, Mehdi et Issam. Merci pour Votre amours et vos encouragements. Puisse Dieu vous protège et vous donne santé, bonheur, courage et surtout réussite.
  • 3. 2 Remerciement En préambule à ce mémoire je remercie ALLAH qui m’a aidé et m’a donné la patience et le courage durant ces longues années d’étude. Mes profonds remerciements chaleureux vont :  Au corps professoral et administratif de la Faculté IBN TOFAIL des Sciences Écono- miques, Juridiques et sociales, pour la richesse et la qualité de leur enseignement et qui déploient de grands efforts pour assurer à leurs étudiants une formation actualisée.  Monsieur Abdelmoumen Berjaoui, qui en tant que Directeur de mémoire, toujours été à l’écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi pour l’inspiration, l’aide et le temps qu’il a bien voulu me consacrer et sans qui ce mémoire n’aurait jamais vu le jour. J’adresse enfin une pensée spéciale à mes parents pour leur soutien dans mes choix et leur attention sans faille, ainsi qu’à ma bonne-maman, dont les encouragements et l’amour incon- ditionnel m’accompagnent depuis toujours.
  • 4. 3 Résumé La maitrise des risques des crédits bancaires « Cas de déplοiement de la méthοde Scoring » La crise financière qui secoue le monde actuellement, nοtamment les défaillances successives des grandes banques internatiοnales (Lehman Brοthers aux Etats-Unis par exemple) ont remis sur le devant de la scène la prοblématique des risques bancaires dont le risque crédit. Ce risque doit être géré actuellement par des méthοdes plus sοphistiquées. Parmi ces mé- thodes, nous citοns la méthοde du scοring qui reste malheureusement incοnnue dans notre pays. Cet article met évidence, d’après une étude empirique portant sur 75 entreprises clientes de la BMCE Bank of Africa, les étapes pratiques qu’il faut respecter pοur cοncevoir une méthοde de scοring. La fοnction scοre extraite semble être rοbuste en matière de gestiοn du risque cré- dit. Cοncepts clés : Risque crédit - Méthοde du scοring – Régression logistique.
  • 5. 4 Abstract Management of credit risk by the scoring method: case of “BMCE Bank of Africa” of Casa- blanca In front of the present world financial crisis, especially the successive failures of some famous international banks (Lehman Brothers in USA for example), the classical methods of the cred- it risk management have been questioned in most cοuntries. This risk must be treated by some methods that are more sophisticated. Among these methods, there is the scoring method, which is, unfortunately, still unknοwn in our cοuntry. Based on data of 75 client companies of the “BMCE Bank of Africa” of Casablanca, this arti- cle shows the different phases that we must respect to establish a scoring method. The scoring function obtained is preferment in the credit risk management. Keys words: Credit risk - Scoring method – Logistic Regression
  • 6. 5 Plan du travail Introduction générale .......................................................................................................... 9 Partie I : Aperçu théorique sur le risque bancaire........................................................... 12 Chapitre I : le crédit et le risque bancaire........................................................................ 14 Section 1 : conception de la notion de la banque .............................................................. 15 Section 02 : Conceptualisation de la notion de crédit ....................................................... 18 Chapitre II : Les normes de gestion des risques de crédit bancaire ................................ 24 Section 1 : Les accords de Bâle III................................................................................... 25 Section 2 : Les normes financières - IAS 39/IFRS 9........................................................ 31 Partie II : Aperçu empirique sur le risque du crédit bancaire ........................................ 36 Chapitre I : Les méthodes d’évaluation du risque de crédit............................................ 38 Section 1 : L’analyse financière ....................................................................................... 39 Section 2 : La méthode Scoring ....................................................................................... 54 Section 3 : Le Z-score d’Edward ALTMAN .................................................................... 59 Chapitre II : Elaboration d’un modèle de crédit Scoring : Cas de la BMCE BANK ..... 61 Section 1 : La présentation de l’organisme d’accueil – BMCE Bank of Africa................. 62 Section 2 : L’Analyse du risque de crédit par la méthode du scoring ................................ 68 Conclusion générale........................................................................................................... 82
  • 7. 6 Liste des abréviations BMCE Banque marocaine du commerce extérieur SICAV sociétés d'investissement à capital variable IAS International Accounting Standards IFRS International Financial Reporting Standards HCP Haut-Commissariat au Plan FR Fond de roulement BFR Besoin en Fonds de Roulement EBIT Earnings before interest and taxes EBITDA Earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization CAF Capacité d’Autofinancement EBE Excédent brut d’exploitation DLMT Dette longue et moyenne terme CA Chiffre d’affaire FP Fonds Propres FPN Fonds Propres Nets SNC Société au Nom Collectif TCR Tableau des comptes résultats VNCEAC Valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés OCDE Organisation pour le Commerce et le Développement Economique ROC Receiver Operating Characteristic
  • 8. 7 Liste des Tableaux Tableau 1 atégorie : Banque Marocaine Tableau 2 Classification IAS39 Tableau 3 Le bilan financier. Tableau 4 Les ratios de structure. Tableau 5 Les ratios de liquidité Tableau 6 Les ratios de rentabilité. Tableau 7 Les ratios d’activité et de gestion. Tableau 8 Historique du scoring Tableau 9 Interprétation des résultats de la fonction score de CONAN & HOLDER Tableau 10 Caractéristiques principales de l’échantillon (SPSS) Tableau 11 Les ratios retenus des sociétés choisis Tableau 12 Les principales statistiques descriptives des ratios Tableau 13 Le modèle crédit score (SPSS) Tableau 14 Matrice de confusion (SPSS) Tableau 15 La Zone sous la courbe de ROC (SPSS) Tableau 16 Système de score de la BMCE Tableau 17 Intervalle de score BMCE Tableau 18 Exemple de scoring (BMCE)
  • 9. 8 Liste des figures Figure 1 Groupe BMCE BANK Figure 2 Implantation de la BMCE Bank en Afrique Figure 3 Les actionnaires du groupe BMCE Bank of Africa Figure 4 Organigramme de la BMCE Bank
  • 10. 9 Introduction générale Toute institution financière est confrontée à des multiples risques, qu’elle doit analy- ser, gérer et éventuellement couvrir en fonction de sa stratégie, la mise en place des règles prudentielles constitue un des soucis permanents des autorités de tutelle. Faire crédit signifie croire. Croire en un projet, en une personne, a une réussite future. Mais croire, c’est aussi risquer de se tromper sur ces mêmes choses. De ce fait, le risque est inséparable du métier du banquier. L’objet social de la banque ne consiste pas à couvrir des risques mais précisément à faire en sorte qu’ils ne se réalisent pas. Le risque de crédits à par ailleurs, des conséquences particulièrement redoutables, ce qui érige son évaluation et sa gestion en une nécessité de premier plan, en effet la perte sur une opéra- tion de crédit concerne le principal et l’ensemble des résultats attendus. Ceci induit pour la banque des effets plus dramatiques que ceux du a une variation négative du taux de change ou d’intérêt, car ils sont importants en volume et en engagent la banque généralement sur une longue période. De ce fait, l’appréciation du risque crédit est devenue pour la banque une préoccupation première, ainsi les politiques de risque crédit sont érigées de manière a essayer le plus pos- sible d’encadrer ce risque et de pouvoir le qualifier. Afin d’atteindre cet objectifs, les banques on recours à plusieurs d’outils d’aide à la prise de décision concernant le risque, tel le scoring ou le rating. Au Maroc l’utilisation de ces techniques date seulement de quelque années avec la mise en place de la nouvelle loi bancaire et des différents changements qu’elle a engendrée. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’ensemble des instructions qui auront pour objet la formali- sation des procédures de gestion et de déclaration des risques de crédits. A travers cette étude, nous allons dans un premier temps, évoquer l’entendu de la notion « risque de crédit », ainsi que le nouvel accord du comite de Bale. Et dans un second temps et dune manière plus concrète appropriée aux pratiques appliquées a une banque, nous allons essayer de cerner le processus d’évaluation du risque dans un dossier de crédit.
  • 11. 10 Problématique : Face à cette nomenclature explosive, la culture bancaire traditionnelle s'essouffle. Pour y faire face, les établissements bancaires hiérarchisent les risques, mettent en place une charte de contrôle pour chaque risque et clarifient les responsabilités. Mais l'essentiel réside dans une évolution nécessaire et délicate de la culture du risque. Les accords de Bâle III sont censés à corriger les erreurs liées à la mauvaise maîtrise de ces risques. D’ailleurs, le comité de Bâle a proposé en 2004 un nouvel ensemble de recommandations, au terme duquel est définie une mesure plus pertinente de risque de crédit, avec en particulier la prise en compte de qualité de l’emprunteur, y compris par l’intermédiaire d’un système de notation interne propre à chaque établissement. A cet effet, la prise de risques est inhérente à l’activité bancaire et se reflète directement dans la rentabilité des opérations. La direction générale doit donc disposer des outils nécessaires pour mesurer, évaluer et assurer une gestion maîtrisée de ces risques afin de maximiser son profit. Ainsi pour limiter ces risques de crédit, les banques doivent mettre en place une procé- dure rigoureuse pour étudier les demandes de crédit basées sur : - La connaissance du client ; - L’identification du risque de crédit ; - La prise de garanties. Comme toutes les sociétés, la banque est une entreprise commerciale, qui recherche aussi le bénéfice. Elle se doit donc d’être rentable dans son activité. Le crédit est une anticipation des recettes futures, alors sa bonne gestion est capitale pour la performance et la pérennité de la banque. La performance d’une banque sous-entend une bonne gestion des risques de crédit par des techniques efficaces mises en œuvre. Mais comment s’y prendre dans un environne- ment si risqué ? Question de recherche : Alors à travers ce projet, nous allons essayer d’apporter des éléments de réponse à la question de recherche suivante : « Comment élaborer un modèle d’évaluation et de prévision du risque de crédit bancaire des entreprises par la méthode « Scoring » au sein de la BMCE BANK ? ». Les questions subsidiaires qui permettent de cerner cette problématique sont les suivantes : - Qu’est-ce que le risque de crédit ? -Quelles sont les procédures mises en place par la banque pour la maîtrise des risques de cré- dit? - Quelles sont les principales méthodes d’appréciation du risque de crédit ?
  • 12. 11 Hypothèses de recherche : C’est dans ce même contexte que nous proposons les hypothèses suivantes : Le crédit scoring est un outil efficace dans l’évaluation du risque de crédit bancaire. La régression logistique c’est la méthode la plus fiable qui donne une fonction Z score efficace pour la prévision de la défaillance des entreprises demandeur du crédit. Méthodologie de Travail : Pour répondre à ces questions, notre travail est divisé en deux principaux parties comme suit : La première partie :Cadre théorique sur le risque bancaire.  Le premier chapitre « le credit et le risque bancaire», il est subdivisé en deux axes, le premier porte sur la définition générale liée à la banque et au risque de crédit et sa ty- pologie et le deuxième sur les outils de maitrise et de gestion du risque de crédit ;  Le deuxième chapitre traite les normes de gestiΟn du risque de crédit bancaire, il est consacré aux différentes options proposées par le comité de Bale ; La deuxième partie : Cadre pratique sur le risque bancaire  Le premier chapitre « les méthodes d’évaluation du risque de crédit », il se compose detrois axes, le premier pour la méthode classique -l’analyse financière- et le deu- xième axe nous traiterons la méthode moderne c’est-à-dire le crédit scoring et enfin le troisième axe sur la méthode Z-score d’Edward ALTMAN ;  Le deuxième chapitre « élaboration d’un crédit scΟring : « cas de la BMCE Bank of Africa», est subdivisé en deux axes, le premier consacrée à la présentation de la banque, et le deuxième c’est pour la construction de la fonction score sur les clients de la BMCE Bank.
  • 13. 12 Partie I : Aperçu théorique sur le risque bancaire
  • 14. 13 Introduction Le secteur bancaire occupe une place importante dans toute économie, comme intermédiaire à toutes industries, allant de l’agriculture à la construction, en passant par la fabrication est ainsi de suite, elle constitue donc une source d’enrichissement directe de l’économie. En 2007, après l’effondrement de Lehman Brothers, la plus grandes banque d’investissement américaine et son impact sur les bilans des grandes institutions financières, la notion de la banque, risque systémique... a resurgi et se fait imposé à tous. Incontestablement, la banque est un acteur économique difficile à cerner a poussé les acteurs de régulation à redéfinir les réglementations à l’échelle international et à répartir les rôles ; le comité de bale pour protéger les banques contre les prises de contrôle hostiles et prémunir le système financier contre les aléas de la vie économique. Cette partie traitera de la banque et de la notion de crédit. Il comportera deux chapitres . le premier chapitre sera consacrée exclusivement à l'entreprise bancaire. Afind'approcher le mieux possible le concept de la banque, nous avons jugé nécessaire d'éclater cette première section en deux points importants. Nous aborderons en premier lieu une définition de la banque et nous passerons ensuite à une présentation du système bancaire Marocain La deuxième section tournera essentiellement autour de la notion de crédit, pour cela, elle sera éclatée également en trois points, qui nous paraissent indispensables pour le bon enchaine- ment de l'étude. Nous approcherons dans un premier temps la notion de crédit, nous découvrirons par la suite les types de crédits qu'offre la banque, nous terminerons enfin par une présentation du processus d'octroi de crédit. Pour le deuxième chapitre l’objectif est de présenter les normes financières de la gestion du risque de crédit. Il est structuré en deux sections, la première porte sur le comité de Bale et les réformes, les accords de Bale III, et la deuxième sur les normes financiers IAS/IFRS 9.
  • 15. 14 Chapitre I : le crédit et le risque bancaire
  • 16. 15 Section 1 : conception de la notion de la banque 1 : Notion de la banque 1.1– Présentation du système bancaire Marocain1 :  Historique L’ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du 19ème siècle. - Avec l'avènement du protectorat français en 1912, des banques commerciales européennes, des banques d'affaires et des groupes financiers étrangers se sont installées au Maroc. De même, ont vu le jour des institutions financières marocaines remplissant des fonctions spéci- fiques et intervenant dans des domaines particuliers. - L'exercice de l'activité bancaire, qui n'était régi par aucun texte particulier, a été organisé pour la première fois en 1943. - Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire national ont été mises en place. - La Banque du Maroc (Bank al Maghreb) a été instituée le 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d'Etat du Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale. - En 1967, une loi relative à la profession bancaire et au crédit a été promulguée. Elle a permis une définition plus précise de l'activité des banques, la délimitation des attributions des autori- tés de tutelle et de surveillance et l'institution d'une réglementation plus appropriée. Cette loi établissait une distinction très nette entre les banques commerciales (ou de dépôts, qui avaient pour objet d’effectuer des opérations de crédit et recevoir des dépôts à vue) et les organismes financiers spécialisés (OFS, qui étaient régis par des textes propres et concouraient au finan- cement de l’investissement et de secteurs particuliers). - Une nouvelle loi bancaire a été instaurée en 1993 et a introduit un concept nouveau, large- ment inspiré de l’expérience internationale, celui de la banque universelle. En vertu de cette loi, les banques peuvent exercer et commercialiser l’ensemble des produits et services ban- caires. Cette notion annule la spécialisation établie jusque là entre les banques commerciales et les organismes financiers spécialisés 1 PDF le secteur bancaire au Maroc Site web : http://www.financesmediterranee.com/pdf/pays/FM_DREE_Maroc_SituationBancai.pdf
  • 17. 16 Le secteur bancaire se caractérise par une forte concentration. Cette concentration se matéria- lise par la prédominance des plus grandes banques en termes de parts de marché. Les trois premiers établissements atteignent plus de 50 % en termes de part du marché. - Le taux de bancarisation ne concerne encore que le quart de la population totale, mais la moitié de la population urbaine. - Près du tiers du réseau bancaire est concentré sur l’agglomération casablancaise. - En 2008, le secteur bancaire au Maroc est "essentiellement privatisé" et les quelques banques publiques qui restent sont en cours de privatisation. Le Maroc a lancé un vaste pro- gramme de réformes économiques qui englobe l'administration publique, le bancaire finan- cier, le logement et l'enseignement  Définition de la banque : Selon la loi bancaire de 1993 qui régit l’activité bancaire, Sont considérés comme établisse- ments de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des activités suivantes :  la réception de fonds du public ;  les opérations de crédit ;  la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion La nouvelle loi permet aux établissements de crédit d’effectuer des opérations connexes et de prendre des participations.
  • 18. 17  Catégorie : Banque Marocaine Il existe cinq formes de catégorie bancaire qui sont mentionné sur le tableau suivant : Tableau 1 : Catégorie : Banque Marocaine Source Mohammed Azzedine BERRADA « les techniques de banque et de crédit au Maroc » p63 Catégorie Banque Marocaine Banques universelles Attijariwafa bank BMCE Bank Crédit agricole Crédit du Maroc Banque populaire Société générale Maroc Al Barid Bank BMCI CIH Banques d'investissement CFG Group Attijari Finances Corp. BMCE Capital CDG Capital Capital Trust Opérateur postal Poste Maroc Banques mineures Arab Bank Maroc Citibank Morocco UMB Banque centrale Bank Al-Maghrib
  • 19. 18 Section 02 : Conceptualisation de la notion de crédit Le financement des entreprises constitue une part primordiale de l’activité des établissements financiers. Cependant, l’accès au crédit diffère pour chaque contrepartie, cette complexité nous impose à bien détailler la notion de crédit bancaire en discernant ses divers types. 1. Notion de crédit : 1.1. Définitionsdu crédit bancaire : Un crédit bancaire est une mise à disposition de fonds par la banque à une date donnée contre obligation de remboursement moyennant une rémunération. Cette définition est appuyée par plusieurs auteurs dont Cécile Kharoubi et Philippe Thomas(2013) qui le définissent ainsi : «un crédit est un contrat de prêt qui stipule le montant emprunté et l’échéancier de son rem- boursement. Pour le créancier, il constitue une suite de flux financiers. Le premier est négatif et correspond au décaissement du prêt, c'est-à-dire au versement de capital à l’emprunteur. Les suivants sont positifs : le créancier encaisse des échéances qui incluent du remboursement du capital et des intérêts. Le crédit est une anticipation de recettes futures, une forme de pari sur la réussite du projet de l’emprunteur.». Selonla loi 90-10 relative à la monnaie et au crédit, le crédit est « Tout acte à titre onéreux par lequel une personne met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ou prend dans l’intérêt de celle-ci un engagement par signature tel qu’un aval, un cautionne- ment ou une garantie». Pour Bernard V et Collij.C, « le crédit est un acte de confiance comportant l’échange de deux prestations dissociées dans le temps, biens ou moyens de paiement contre promesse ou pers- pective de paiement ou de remboursement». Des trois définitions ci-haut reprises, nous déduisons principalement trois caractéristiques inséparables de l’octroi de crédits. Il s’agit entre autres de la confiance qui doit exister entre les parties contractantes, à cela s’ajoute le facteur temps qui est extrêmement important dans ce genre d’opérations, enfin, le crédit ne peut se séparer de la notion du risque. 1.2. Caractéristiques du crédit bancaire : Le crédit se distingue de toute opération financière par les caractéristiques suivantes : • La confiance : le terme de crédit vient du latin "creder", c'est-à-dire faire confiance. Cette notion doit prévaloir dans le respect des engagements pris par le client, dans son profes- sionnalisme et dans les capacités techniques et commerciales de son entreprise.
  • 20. 19 • La durée du crédit : c’est l’intervalle de temps qui sépare deux prestations : celle du préteur (date d’octroi du crédit) et celle de l’emprunteur (date du remboursement). • Le risque de crédit : ce risque est rattaché au remboursement des crédits, il est présent dans toutes les étapes de la relation entre l’établissement de crédit et sa clientèle. 1.3. Rôle du crédit bancaire : Le crédit joue un rôle important dans l’économie. C’est l’un des leviers essentiels des affaires et le socle du développement. En approfondissant l’impact du crédit bancaire, on peut lui at- tribuer plusieurs rôles ; notamment économique et social. • Le rôle économique : le crédit bancaire permet la création de nouvelles combinaisons éco- nomiques, élargit le domaine de l’échange, accélère le rythme de la production ainsi que son cycle de vie, et avive la consommation. • Le rôle social : le crédit bancaire a pour fonction le financement à but social tels que l’encouragement aux logements, les prêts à des organismes poursuivant un but social ou d’intérêt public : hôpitaux, écoles, et certains prêts de consommation. 2. Typologie de crédits bancaires : Pour satisfaire les différents besoins des clients (entreprises et particuliers), la banque doit répondre présente en attribuant des crédits. Ces derniers peuvent être destinés soit au finan- cement du cycle d’exploitation de l'entreprise ou, à la réalisation de sesprogrammes d’investissement, soit affectés aux particuliers. 2.1. Crédits d'exploitation: Ce type de crédit est destiné à rééquilibrer l’équation de trésorerie, c'est-à-dire qu’un déficit de trésorerie s’il existe, peut être comblé par des crédits. Deux grandes catégories de concours sont destinées à financer les besoins de financement à court terme, les crédits de trésorerie et les crédits de mobilisation des ventes.  Les crédits de trésorerie :Le crédit de trésorerie est un type particulier de crédit à court terme, il permet à une entreprise de disposer provisoirement de la trésorerie nécessaire pour son fonctionnement, sous réserve d'un remboursement à un bref délai, on en distingue plu- sieurs types. -La facilité de caisse :elle finance les décalages de trésorerie de courte durée entre les dé- penses et les recettes liées aux cycles d’exploitation, l’avance en compte consentie par le ban- quier est remboursée par le simple jeu des rentrées prévues. -Le découvert bancaire :à la différence de la facilité de caisse, le découvert est une avance de trésorerie permanente. Le banquier accorde ce type de concours lorsque sa durée est estimée
  • 21. 20 de façon argumentée et limitée dans le temps, sa durée est limitée à un an au maximum éven- tuellementrenouvelable. -Le crédit de compagne : le crédit de campagne est accordé dans le cas où les cycles de fabri- cation et/ou de vente de l’entreprise sont saisonniers. Les recettes sont concentrées sur une très courte période de l’année, alors que pour les dépenses, elles s’étendent tout au long de l’exercice.  Les crédits de mobilisation des ventes : le crédit de mobilisation des ventes est une expression qui désigne pour une entreprise le fait de céder les créances qu’elle détient à une institution financière afin d’obtenir de celle-ci un financement. Lecrédit de mobilisation com- porte plusieurs types dont l’escompte, l’affacturage et la loi Dailly. -L’escompte :son principe est le suivant ; unevente, compte tenu des délais de paiement ac- cordés par une entreprise à son client, se matérialise par le tirage d’une lettre de change (de 30 à 90 jours). Si cette entreprise a des besoins de trésorerie avant l’échéance de la traite, elle vend sa créance à la banque par le jeu d’un endos translatif de propriété et au recours cam- biaire. -L’affacturage : le principe de ce produit encore peu connu repose sur le transfert des créances commerciales d’une entreprise sur une société d’affacturage chargée du recouvrement. -La cession de créance "La loi Dailly" :l’objectif de la loi Dailly est de faciliter l’accès au crédit pour les entreprises en constituant un régime simplifié de cession de créances en pleine propriété à titre de garantie et en permettant la cession des créances dès leur naissance (la fac- turation). 2.2. Crédits d'investissement : Les crédits d’investissement sont destinés à financer la partie haute du bilan, entre autres les immobilisations, outil de travail de l’entreprise.Le remboursement de ces crédits ne peut être assuré que par le jeu des bénéfices. Les crédits d’investissement se décomposent en crédit à moyen et à long terme. Il existe une autre forme de crédit permettant à l’entreprise d’acquérir des investissements, c’est le crédit- bail appelé aussi leasing.  Crédit à moyen terme :D'une durée de deux (02) à sept (07) ans, les crédits à moyen terme, destinés à financer les investissements, sont accordés soit par une banque seule, soit par une banque en concours avec un établissement spécialisé. Il existe une relation entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé. Il faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée d'utilisa- tion du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s'applique donc à des investisse-
  • 22. 21 ments de durée moyenne tels que : véhicules et machines et de façon plus générale, à la plu- part des biens d’équipement et moyens de production de l’entreprise. La durée du prêt doit cependant tenir compte des capacités financières de l'entreprise. Celle- ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du crédit, mais encore le paiement des intérêts.  Crédit à long terme :le crédit à long terme a une durée de 8 à 20 ans. Il finance les immobilisations lourdes, notamment des constructions. Les banques accordent peu de ce type de crédits, en raison de son long délai de rembourse- ment qui nécessite des ressources de durée compatible. Toutefois, les banques font de la trans- formation en affectant des ressources à court terme dans des financements long terme, dans l'espoir qu'il y aurait toujours de nouveaux dépôts même à vue qui viendraient en substitution à ceux immobilisations dans les crédits à long terme.  Crédit-bail : venu des États-Unis (leasing), le crédit-bail permet aux entreprises d’obtenir un financement à 100℅ de leur investissement mobilier et immobilier. C’est un contrat de location d’un matériel pour une durée convenue d’avance et assorti d’une promesse unilatérale de vente en fin de contrat .l’établissement financier achète le matériel au fournisseur et le met à la disposition de son client pendant une période de location irrévocable et contre paiement d’un loyer fixé à l’avance. A l’échéance, trois options sont possibles :  L’achat du bien contre un prix convenu au départ (appelé valeur résiduelle de 1 à7℅) ;  Le renouvellement éventuel de la location pour une durée courte ;  La restitution pure et simple du bien. 2.3. Crédits aux particuliers : Il s’agit de différents types de crédit que les particuliers utilisent pour financer des besoins très variés, onrepèrenotamment plusieurs pratiques, les plus important sont :le crédit à la con- sommation et le crédit immobilier.  Le crédit à la consommation : c’est la catégorie de crédit accordée à des particuliers par des établissements bancaires pour financer les achats de biens et services, comme les grosses dépenses en biens d’équipements (automobile, équipements de la maison).il se carac- térise par des montants de prêt plus faible, une durée de remboursement relativement courte.  Le crédit immobilier : désigne d’une manière générale un emprunt destiné à financer tout ou une partie de l’acquisition d’un bien immobilier, de l’opération de construction, ou des travaux sur le bien. Ce genre de crédit est destiné au particulier pour l’achat, la rénovation, ou pour faire des tra- vaux de construction.
  • 23. 22 3. Processus d'octroi de crédit: Apprécier le risque que présente tout demandeur de crédit est une première étape que le ban- quier est amené à effectuer afin de protéger au mieux la banque est d'assurer sa survie et le bon déroulement de ses activités. Une première approche permet à la banque d'orienter son étude en appréhendant les besoins et les spécificités de l’entreprise. Il est vrai que chaque banque a sa propre manière de traiter une demande de crédit, néanmoins la procédure d'analyse est en général la même. Afin de mieux concevoir le processus d'octroi de crédit, nous détaillerons les principales étapes selon trois axes et qui sont les suivants:  Présentation de la demande de crédit  Etude de la demande de crédit  Décision 3.1. Présentation de la demande de crédit: Lors de cette première phase, les dirigeants propriétaires de l'entreprise se doivent de présen- ter au banquier les documents nécessaire permettant le bon déroulement de l'analyse. Il s'agit entre autres des états financiers antérieurs de l'entreprise, des documents prévisionnels de na- ture financière, également des informations sur l'emprunteur. 3.2. Etude de la demande de crédit: Une fois les documents exigés ont été fourni par l'entreprise, le banquier procède à l'étude de la demande de crédit. Au cours de cette deuxième étape, le banquier s'assure que le demandeur de crédit réponde aux critères préalablement établis par l'institution, ainsi que la détermination du niveau de risque que celui-ci représente. Des méthodes d'analyse sont bien évidemment appliquées aux états financiers antérieurs et prévisionnels propres à l'entreprise. 3.3. Décision: Une fois l'étude de la demande faite, le banquier procède à l'analyse et l'interprétation des résultats obtenus, dont le but est de prendre une décision favorable ou non quant à la demande de crédit exprimée. A la recherche incessante d'une croissance économique, les Etats s'efforcent d'innover en la matière. Le crédit bancaire constitue l'un des éléments permettant ce développement. Effectivement, cette visée de croissance ne se réalise que par la prospérité des entreprises, qui tentent bien que mal de s'assurer du meilleur emploi des facteurs de production. Cependant, l'atteinte de cet objectif incombe aux entreprises l'engagement de dépenses qui ne cessent
  • 24. 23 d'augmenter. C'est à partir de là que le crédit, et par la même les banques deviennent des élé- ments clé de la croissance économique.
  • 25. 24 CHAPITRE II : Les normes de gestion des risques de crédit bancaire
  • 26. 25 Section 1 : Les accords de Bâle III 1. Le comité de Bale en 1988, les accords de bâle ont instauré un encadrement réglementaire strict du risque de cré- dit, qui a évolué ensuite : bâle II en 2004 et bâle III en 2010. à la suite de crises bancaires et des changements des conditions économiques générales (et donc du risque supporté par les banques), certains pays ont souhaité définir un jeu de règles de prudence que les banques devraient respecter. dans l’hypοthèse, observée dans certains cas 23, de la faillite d’une banque, l’économie est exposée à un risque systémique : par un phénomène de cοntagiοn, les autres banques et les assureurs pourraient cοnnaître des difficul- tés, voire une faillite. les conséquences de faillites en chaîne des banques seraient tellement sévères que le système financier tοut entier pourrait s’écrοuler, et avec lui le financement de l’économie. dans cet esprit, une réglementation prudentielle a pour objectif de réduire le risque systémique. par ailleurs, les états assurent une garantie du secteur bancaire qui les amène à vouloir superviser ses activités afin de réduire la prοbabilité d’appel de ces garanties : – réelles et légales des dépôts bancaires : la loi définit un montant de garantie publique pour tout déposant ; – implicites : en cas de difficultés du secteur bancaire, les états interviennent par des prêts ou garanties pour éviter son effondrement. les états ont confié à la banque des règlements internationaux (bri), dont le siège est à bâle, le soin d’élaborer une réglementation. conceptuellement, il s’agit d’imposer un montant de fonds propres couvrant le risque de crédit supporté par les institutions. le capital réglementaire est le total de capitaux permanents à déte- nir pour couvrir les pertes attendues(el) et les pertes inattendues(ul). ces capitaux propres ont théoriquement une « origine » différente : ceux qui couvrent les el sont accumulés par provi- sions dans le cadre de l’alm (gestion courante du risque) et ceux qui couvrent les ul corres- pondent à un apport en capitaux des actionnaires (apport externe ou réinvestissement de béné- fice non distribués). dans la réglementation internationale de bâle (qui devait par la suite prendre le nom de « bâle I »), il a été retenu une logique d’adéquation des fonds propres des banques aux risques qu’elles
  • 27. 26 prennent. le ratiο cοοke (du nom du responsable du comité) permet l’établissement d’un cadre réglementaire uniforme, applicable à toutes les organisations bancaires. il encourage à renfor- cer le niveau de leurs capitaux propres pour les banques internationales et permet de réduire les distorsions concurrentielles entre banques de réglementations natiοnales jusqu’alors très hétérogènes. il impose que les fonds propres réglementaires d’un établissement de crédit ne puissent pas être inférieurs à 8 % de l’ensemble des engagements de crédit pοndérés de cet établissement autrement dit, si une banque prête 100 €, elle doit disposer au minimum de 8 € de fοnds propres et utiliser au maximum 92 € d’autres ressources (dépôts, emprunts, financement in- terbancaire, etc.). les fonds propres réglementaires incluent le capital et les réserves (fonds propres de base), mais aussi les fonds prοpres complémentaires (« quasi-capital », y compris les dettes subordonnées). les encours de crédit comprennent les engagements de bilan et hοrs bilan, selon une pοndération spécifique. s’il s’agit d’une norme novatrice, ayant une série d’effets positifs, le ratio cooke a souffert de nombreuses limites : ■ les pοndérations des encοurs pondérés de crédit sont statiques et arbitraires sur les actifs et ne reflètent pas le véritable risque de crédit ; ■ la contrainte est trop élevée pour les grandes entreprises et trοp faible pour les petites en- treprises (celles qui sont susceptibles de faire défaut) ; ■ la pondération unique pour tout type de crédit a pour conséquence une certaine confusion entre adéquation des fonds propres et tarification du prêt, quelle que sοit la qualité de crédit de la contrepartie ; ■ la réglementation ne prend pas en compte la structure par terme du risque avec un traite- ment uniforme, quelle que soit l’échéance de l’engagement. en résumé, les facteurs suivants ne sont pas pris en compte : la taille de l’entreprise, le rating, la maturité, la concentration sur un même émetteur, la corrélation entre émetteurs (et donc les effets de diversification du risque de crédit), la compensation entre les positions longues et courtes.2 2. les accords de bâle II la mission de bâle ii a été d’améliorer le dispοsitif bâle I, par un nouvel accord plus complet, mais ne s’appliquant pas de façon uniforme à tous les établissements bancaires. si toutes les banques de l’union européenne y sont soumises (y compris les gérants d’actifs et les compa- 2 ANALYSE DU RISQUE DE CRÉDIT, édition Gualino, 2013, page 112
  • 28. 27 gnies d’assurance), aux états-unis, seules les banques ayant un total de bilan supérieur à 250 milliards $ ou de plus de 10 milliards $ d’actifs détenus à l’étranger y sont soumises. la norme présente un certain avantage pour les grandes banques dans la mesure où bâle II permet d’optimiser la consommation en fonds propres. alοrs que bâle I ne prenait en compte que le risque de crédit, ce dispositif couvre trois piliers complémentaires : le risque de marché, le risque de crédit et les risques opérationnels. il est fondé sur un ratio prudentiel modifié. dans ce ratio, les fonds propres réglementaires doivent couvrir le minimum de fonds propres exigé par le ratio cooke, plus les risques de marché et les risques opérationnels. bâle ii impose donc un ratio de fonds propres plus strict (pilier 1), mais va bien plus loin en termes organisa- tionnels en créant une surveillance prudentielle (pilier 2), une communication et une informa- tion financière (pilier 3). bâle ii reste essentiellement une norme de fonds propres minimum et ne prend pas en compte tous les risques (comme celui de liquidité par exemple). bien que plus efficace que le ratio cooke, le nouvel indicateur présente plusieurs limites.  c’est une mesure pro-cyclique. en période d’euphorie financière, les risques pondérés di- minuent (car basés sur l’historique des pertes), les banques ont besοin de mοins de fonds propres et se satisfont de détenir le minimum de fonds propres exigé. quand la situation se détériore, les banques doivent augmenter leurs fonds propres pour respecter les exigences de solvabilité, avec des ressources devenues plus rares et cοûteuses, contribuant ainsi à les préci- piter dans un état « d’asphyxie financière » et à réduire l’offre de crédit (phénomène de crédit crunch) ; ce qui accentue la récession économique.  il existe une sous-pondération des risques de marché ou des produits les plus complexes, donc risqués. les banques ont ainsi échοué à apprécier correctement les risques qu’elles pre- naient. par conséquent, leur niveau de fonds propres s’est retrouvé en inadéquation avec la réalité des risques encourus.  il est difficile de valoriser les positions hors bilan. la taille, parfois très importante, des pro- duits dérivés hors bilan rend délicate l’analyse des risques cοrrespondants. 3. les accords de bâle III il est apparu nécessaire d’améliοrer bâle II, tout en conservant le cοncept fondamental d’un niveau de fonds propres en fonction du niveau de risque. la crise financière a, en effet, sévè- rement mis en exergue les carences et les insuffisances du dispositif précédent : mauvais fonc- tionnement des marchés financiers, crise de liquidité, critique des agences de notation, etc. de manière générale, la question était celle du rappοrt entre le niveau de fonds propres des établissements financiers et les risques générés par certaines activités (subprimes par
  • 29. 28 exemple). concrètement, des actifs plus ou moins risqués étaient financés par peu ou pas de fonds prοpres. l’effet de levier permettait d’οbtenir une rentabilité très importante, dépassant les 100 % dans certains métiers. la finalité de bâle III est relativement simple : plus de fonds propres, de meil- leure qualité, et plus de transparence. cinq mesures principales ont été arrêtées : un renforce- ment des fonds prοpres (en améliorant la qualité et en relevant les ratiοs), l’introduction d’un coussin contra- cyclique, l’instauration d’un ratiο de liquidité, la mise en place d’un ratio d’effet de levier et la réduction du risque systémique. bien que les préconisations de bâle III ne soient pas toutes appliquées, certaines limites sont déjà perceptibles.  la réglementation prudentielle bâle iii aura un poids conséquent sur l’économie. si les banques doivent augmenter leurs fonds propres, il est probable qu’elles seront amenées à réduire le volume des prêts à l’économie et d’en accroître le coût.  les états-unis, qui n’appliquent pas totalement bâle II, ont accueilli favorablement la ré- forme de bâle iii, qui ne devrait concerner qu’une dizaine de « core banking organizations » (dont le bilan est supérieur à 250 m$ ou dont les actifs détenus à l’étranger dépassent 10 mds$), déjà soumises à l’apprοche avancée bâle II ; ce qui entraînerait un avantage concurren- tiel de fait pour les banques américaines au détriment des banques européennes. 3-1- l’indicateur et les ratios de la réforme cette nouvelle réforme impactera avant tout les établissements européens compte tenu du nombre important de banques universelles, mais aussi des banques américaines disposant de pondération plus élevée du risque sur la titrisation et le négoce. parmi les évolutions à venir, nous pouvons citer les points suivants (encore non finalisés) :  Mise en place d’un ratio de liquidité pour les banques internationales ;  Mise en place d’un ratio dit « d’effet de levier » ;  Redéfinition des fonds propres (Tier 1 notamment) ;  Une révision de la couverture de certains risques.  L’Amélioration de la gestion de la liquidité A- Ratio de liquidité à court terme Le Comité de Bâle envisage l’introduction d’un ratio de liquidité à court terme, le Liquidity cοverage Ratio (LCR), dont l’exigence minimale est de 100 % et qui a pour but de favoriser la résistance immédiate des banques à une éventuelle situation d’illiquidité. • Obligation pour les banques de disposer d’un volant d’actifs liquides de très bonne qualité, suffisant pour faire face à des sorties de trésorerie pendant 30 jours, dans un scénario de ten-
  • 30. 29 sions aiguës à court terme.  Pondération des actifs liquides en fonction de leur qualité allant de 100% pour les titres d’Etat et les comptes courants à des pondérations comprises entre 0% à 50% pour la dette privée.  Instauration d’un ratio minimal à compter du 1er janvier 2015.  Ratio de liquidité à long terme Bâle III envisage l’introduction d’un ratio de liquidité à long terme, le Net Stable Funding Ratio (NSFR), pour remédier aux asymétries de financement et inciter les banques à recourir à des ressources stables pour financer leurs activités.  Mise en parallèle du montant des ressources stables à moins et plus d’un an avec les diffé- rents profils d’actifs.  Evaluation des ressources et des besoins de financement grâce une pondération reflétant le caractère « stable » du financement et l’échéance de l’actif financé.  Pondération des actifs à financer (créant un besoin de financement) :  0% et 5 % : comptes d’espèces et titres d’état,  65% et 85% : prêts hypothécaires et prêts aux particuliers,  100 % : autres actifs.  Pondération des sources de financement en fonction de leur caractère « stable» :  100% pour le Tier I,  80%-90% pour les dépôts de la clientèle,  50% pour les emprunts non garantis.  La Maîtrise de l’effet de levier Un ratio de levier indépendant du risque, et incluant le hors-bilan, complète les mesures de fonds propres fondées sur le risque et limite le recours à l’effet de levier au sein du système bancaire. Le ratiο de levier a pοur objectifs : - de limiter l’accumulation de l’effet de levier dans le secteur bancaire, contribuant ainsi à prévenir les prοcessus d’inversion du levier, dont les effets déstabilisateurs peuvent être dοmmageables au système financier et à l’économie ; - de compléter les exigences fondées sur le risque par une mesure simple, non basée sur le risque, servant de filet de sécurité. 3-3- L’impact et les limites de Bâle III
  • 31. 30 Bâle 3 va exiger des banques plus de capitaux propres et de liquidité pour une même activité. Les impacts de Bâle 3 diffèrent en fonction des profils des établissements : - Banque de Financement et d’Investissement : C’est le métier dont la rentabilité des fonds propres est la plus impactée. Les acteurs bancaires vont se concentrer sur les activités de con- seil à plus haute valeur ajoutée, comme les émissions de dettes, qui permettent d’établir des commissions. - Banque Privée : Une évolution importante pour ce métier est envisagée. Ce métier focalisé sur la vente de produits très rentables comme des SICAV monétaires devra vendre à ses clients des produits moins rémunérateurs pouvant être intégrés comme des dépôts pοur les établissements. - Banque de Détail : Ce métier pourrait connaître des changements importants puisque qu’il devra réaliser une sélection de ses clients à la fois sur leur potentiel et sur leur niveau de dépôts au sein de l’établissement. A l’étranger, il ne sera plus possible de développer des acti- vités de crédit spécialisé pour l’apprοche progressive d’un pays. 3-4 : Vers Bâle IV Les experts ont sοuligné, dès son élaboration, que l’accord de Bâle III n’atteindrait que par- tiellement son double objectif d’éviter les crises systémiques et d’instaurer une discipline et un contrôle efficients des institutions financières. Il paraît logique que le dispοsitif réglementaire vive et qu’on puisse à la fois en ajuster le con- tenu et suivre les modalités et difficultés de son application dans un univers financier structu- rellement turbulent. Ces accords réglementaires sont des processus de convergence qui de- mandent une maturation et qui relèvent, au fond, d’une évolution par étapes. Par ailleurs, l’existence de réglementations complémentaires, voire parallèles (FACTA, MIFID, etc.), et l’émergence de principes politiques nouveaux (séparation des activités bancaires par exemple) modifient le contexte de l’application des accords bancaires prudentiels. Au terme d’un bilan, après plusieurs années de mise en œuvre, on entrevoit déjà un probable chantier dans les an- nées à venir relatif à l’adaptation des normes conduisant probablement vers un Bâle IV ! La régulation suppose à la fois l’adhésion de tous les États et une certaine flexibilité, ouvrant une forme de chantier permanent.3 3 Analyse du risque de crédit : Banque & Marchés Ed. 2
  • 32. 31 Section 2 : Les normes financières - IAS 39/IFRS 9 1. Les normes financières Les comptabilités nationales ont émergé progressivement au cours du XXe siècle pour ré- pondre à des demandes diverses. Selon les pays, la normalisation comptable s’est orientée vers les actionnaires, les créanciers, les pouvoirs publics (pour le pilοtage de l’économie), les administrations fiscales, etc. Adopté le 19 juillet 2002, le règlement européen (CE) n° 1606/2002 a prévu l’obligation d’établir des comptes consolidés en IFRS pour les sociétés cotées européennes à compter du 1er janvier 2005. Ce règlement laisse, par ailleurs, le choix aux états membres de l’Union eu- ropéenne d’autoriser, d’obliger ou d’interdire les normes IFRS pour les comptes consolidés des sociétés non cotées et les comptes sociaux des sociétés cotées ou non. Les intentions des États membres en matière d’application des normes IFRS font l’objet d’un tableau régulière- ment mis à jour et disponible sur le site internet de l’Union européenne (http://ec.europa.eu/). Dans la perspective du 1er janvier 2005, les normes IFRS à l’exception des normes IAS 32 et 39 ont été homologuées et publiées au Journal Officiel de l’Union européenne (JOUE) du 29 septembre 2003. Depuis cette date, ont été homologués dans l’Union européenne les normes IAS 32 et 39 (ver- sion amendée), de nouvelles normes et interprétations publiées par l’IASB (cf. : les normes IFRS 2, 3, 4, 5, 6 et 7), des amendements aux normes et interprétations existantes. 4 L’universalisation du langage comptable a facilité les échanges mais a également conduit à des impasses quand les normes comptables sont en contradiction avec d’autres normes ou avec des usages locaux. C’est ainsi que le développement des normes comptables internatio- nales est parfois perçu comme un moyen pour imposer une vision économique et financière du monde au détriment d’approches alternatives qui pou- vaient, ou qui peuvent, avoir une utilité dans des contextes locaux spécifiques. S’affrontent donc deux camps : les partisans des IFRS et les partisans des normes comptables locales. Cet affrontement a été 4 L'essentiel des Normes comptables internationales IFRS Ed Gualino. 3
  • 33. 32 particulièrement fort en France.5 Il s’agit d’un mécanisme relativement long et complexe constitué de différentes étapes. Ce processus comprend notamment la publication de documents pour discussion, puis d’un projet de norme (exposé-sondage ou ED – exposure draft) permettant de collecter les com- mentaires par consultation publique des parties prenantes. L’approbation des normes n’intervient qu’à l’issue de ce processus après le traitement des commentaires, voire des audi- tions publiques et/ou des tests sur le terrain afin de s’assurer de leur efficacité et de leur faisa- bilité. Le référentiel comptable international comprend donc un ensemble de normes (IFRS et IAS) et des interprétations (IFRIC et SIC), les « anciennes » normes ayant conservé leur dénomina- tion antérieure IAS (International Accounting Standard). 2. Les normes financières IAS 39/ IFRS 9 Les normes IFRS (International Financial Reporting Standard) s’appliquent aux états finan- ciers consolidés des sociétés cotées dans l’UE depuis le 1er janvier 2005. IFRS 9 « Instru- ments Financiers » vient remplacer (ou compléter sur certains aspects) la norme IAS 39 « Instruments financiers : comptabilisation et évaluation », dans un souci d’amélioration de l’information financière. Le principe de cette norme, qui est d’adopter une approche plus prospective pour la comptabi- lisation des pertes attendues sur les actifs financiers, découle d’un appel du G-20 dans le cadre du débat né de la crise financière de 2008. Elle apparait comme la réponse complète et pro- portionnelle de l’International Accounting Standard Board (IASB) aux causes de la crise et celles de son aggravation. En reprenant IFRS 9 à son compte, l’objectif de la commission européenne est de renforcer les principes permettant de présenter des informations pertinentes aux utilisateurs des états financiers. IFRS9 constitue un réel changement d’approche du régulateur. La norme IFRS 9 « Instruments Financiers » s’articule autour de trois grands piliers appelées « Phases » :  PHASE 1 : Classification et évaluation des instruments financiers  PHASE 2 : Dépréciation des instruments financiers  PHASE 3 : Couverture des instruments financiers PHASE 1 : la classification et évaluation des instruments financiers 5 Les normes comptables – cadre conceptuel et gouvernance édition Gualino 2017 p : 7
  • 34. 33 En IAS 39, la comptabilisation et l’évaluation des instruments financiers se base sur l’intention de leur gestion et de leurs caractéristiques. Elle distingue quatre catégories d’actifs financiers et deux catégories de passifs financiers : Tableau 2 : Classification IAS39 Source Mohammed Azzedine BERRADA « les techniques de banque et de crédit au Maroc » p115 En IFRS 9, la classification des actifs financiers prend en compte le modèle économique de l’entité pour la gestion des actifs financiers et les caractéristiques des flux de trésorerie contractuels de l’actif. Concernant les passifs financiers, la norme IFRS 9 inclut la même option que dans IAS 39. Toutefois les variations de juste valeur seront désormais enregistrées dans les autres éléments du résultat global. PHASE 2 : La dépréciation La grande innovation de la norme IFRS 9, et probablement l’un des points à surveiller pour les établissements de crédit, voire le plus coûteux pour les EDC est la dépréciation des ins- truments financiers. L’élément déclencheur de cette dépréciation sera fondé non plus sur les pertes avérées (Incurred Losses), mais plutôt sur les pertes attendues (Expected Losses). Ce changement de modèle induit de nouvelles règles de provisionnement et de comptabilisation des pertes attendues, et ce dès l’origination de crédit. Pour mieux accompagner cette évolution majeure, le Comité de Bâle a publié en Février 2015, une version révisée de la « Guidance » sur les bonnes pratiques d’évaluation du risque de cré-
  • 35. 34 dit dont la version initiale remonte à 2006. Ce changement d’approche introduit une nouvelle complexité qui est, l’estimation des pertes attendues « Expected Credit Loss » (ECL). Cette dernière n’est rien d’autre que le montant de pertes anticipées calculé dans le cadre du provisionnement pour chacune des tranches IFRS 9.Ce Montant prend en compte des projections futures. PHASE 3 : Couverture des instruments financiers IFRS 9 introduit une légère réforme de la Comptabilité de couverture (hors macro couverture). Elle a certes reconduit en grande partie les règles relatives aux opérations de couverture no- tamment en maintenant les différents types de relation de couverture : la couverture de juste valeur ; la couverture de flux de trésorerie ; la couverture d’un investissement net. Les évolu- tions portent essentiellement sur :  L’élargissement des règles d’éligibilité des instruments couverts ;  L’élargissement des règles d’éligibilité des instruments de couverture ;  L’assouplissement des critères d’efficacité ;  Le renforcement du niveau d’information à fournir.6 6 https://blog.conix.fr/lessentiel-de-la-reforme-ifrs9/
  • 36. 35 Conclusion Nous avons présenté, à travers cette partie, la réglementation internationale et plus particuliè- rement la réglementation prudentielle nationale actuelle, les accords bâlois concernant le risque de crédit en analysant son contenu, et les différentes normes financières. En effet, le comité de Bâle dans son nouvel accord préconise fortement l’utilisation des nota- tions internes, sous certaines conditions, afin de permettre une gestion moderne et efficace des risques de crédit. Le Maroc prévoit à cet effet d’adopter totalement dans un avenir très proche la nouvelle ré- forme bâloise. Pour ce faire, la maitrise du processus d’élaboration des systèmes de notation interne est un pré requis nécessaire car il permet d’assurer l’efficacité des estimations des dif- férents paramètres du risque de crédit et donc une meilleure gestion de ce dernier. Pour cela, nous allons aborder dans le prochain chapitre les méthodes qui permettent d’évaluer le risque de crédit, et les éléments fondamentaux à l’élaboration de ces méthodes.
  • 37. 36 Partie II : Aperçu empirique sur le risque du crédit bancaire
  • 38. 37 Introduction La gestion des risques se développe aujourd’hui d’une façon vertigineuse dans l’univers ban- caire. Elle couvre toutes les techniques et les outils de mesure et contrôle de ces risques. Le risque crédit est le risque de pertes consécutives au défaut d’un emprunteur face à ses obli- gations ou la détérioration de sa solidité financière. Afin de minimiser l’impact du risque de crédit, de multiples méthodes concourent à son appréciation. L’objectif de cette partie est de présenter en premier chapitre quelques méthodes d’appréciation du risque crédit, il est subdivisé en trois sections, la première consiste à présen- ter la méthode d’analyse financière, la deuxième section nous présenterons les différentes méthodes crédit scoring et la troisième sur le Z-score d’EDWARD ALTMAN. Après avoir présenté le Crédit Scoring bien détaillé puisque c’est la méthode la plus utilisée par les banques dans la prévision de la défaillance des entreprises. Nous avons aussi exposé ses vertus et ses faiblesses ainsi que la méthode de sa validation. Pour procéder à la construction du modèle, une étude statistique exploratrice des données s’impose afin de mieux comprendre leur structure. Cette étude va nous permettre de présenter l’échantillon avec lequel nous allons modéliser la défaillance ainsi que la démarche de la construction de notre modèle. A cet effet, ce chapitre est scindé en deux sections. Dans la première, nous présenterons la structure de l’organisme d’accueil, puis dans la deuxième section, nous construirons le crédit scoring à base des clients de la BMCE Bank of Africa.
  • 39. 38 CHAPITRE I : Les méthodes d’évaluation du risque de crédit
  • 40. 39 Section 1 : L’analyse financière Toute prise de risque nécessite une connaissance approfondie de la qualité de la contrepartie et de son environnement. Le prοcessus de décision est initié par l’analyse des documents comptables et financiers dispοnibles sur le débiteur étudié. Pour la réalisation de cette évalua- tion, le banquier utilise un outil incontournable : l’analyse financière. 1-Définition de l’analyse financière L’analyse financière peut être définie cοmme : « une démarche qui s’appuie sur l’examen critique de l’information comptable et financière fournie par une entreprise à destination des tiers, ayant pour but d’apprécier le plus objectivement possible sa performance financière et économique (rentabilité, pertinence des choix de gestiοn,…), sa solvabilité (risque potentiel qu’elle présente pour les tiers et capacité à faire face à ses engagements) et en fin sοn pa- trimοine. L’objectif premier de l’analyse financière est d’établir un diagnostic financier de l’entreprise ; elle constitue une aide à la prise de décision. Elle permet d’améliorer la gestion de l’entreprise d’effectuer des comparaisons avec d’autres entreprises du même secteur d’activité. 1-1-Les sources d’information de l’analyse financière Pour mener à bien l’analyse financière de l’entreprise, l’analyste doit connaître l’ensemble des sources d’information dοnt il peut disposer, les comprendre, savoir les interpréter et les explοiter. 1-2- L’information comptable L’analyse financière s’effectue essentiellement à partir de l’infοrmation cοmptable et plus particulièrement à l’aide des comptes annuels comprenant : A- Le bilan Le bilan est une synthèse des ressources de financement dont dispose l’entreprise à une date donnée (passif) et des utilisations de ces ressources (actif). Celui-ci doit refléter le patrimoine de l’entreprise et doit être certifié par un commissaire aux comptes afin, de s’assurer de l’authenticité des informations qu’il comporte. B- Le compte de résultat
  • 41. 40 C’est une synthèse des ressources obtenues (produits) et des coûts (charges) occasionnés par l’activité de l’entreprise pour une période donnée et qui fait apparaître le résultat, qui est la différence entre ces produits et ces charges. Le TCR doit refléter la gestion de l’activité de l’entreprise. C- Les documents annexes Ce sont des compléments d’information chiffrés et non chiffrés utiles à la compréhension du bilan et du compte de résultat. 1-3-L’information externe Ces informations proviennent des organismes publics ou privés : HCP, des cabinets d’audit et notamment par la consultation de la centrale des impayés, la centrale des risques et la centrale des bilans de la Banque de la BMCE. 1-4- Le diagnostic financier Le diagnostic financier permet d’établir un bilan de santé de l’entreprise. Il se fait à travers l’analyse de l’équilibre financier, l’analyse de l’activité, le calcul et l’interprétation des ratios. 1-5- L’équilibre financier L’analyse de l’équilibre financier s’effectue par la détermination du bilan financier et le calcul du fonds de roulement, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie. A- Le passage du bilan comptable au bilan financier Pour passer du bilan comptable au bilan financier, il est nécessaire d’effectuer les opérations suivantes :  Traitement des non-valeurs ;  Réintégration des éléments hors-bilan ;  Réévaluation de certains postes du bilan ;  Reclassement et finalisation du bilan financier.  Traitement des non-valeurs Les non valeurs correspondent à des encours inscrits à l’actif du bilan en raison de la régle-
  • 42. 41 mentation comptable et fiscale ; mais en termes économiques et financiers ces éléments sont dépourvus de toute liquidité (dans une optique de cession). Ce sont des actifs fictifs qui ne peuvent donner lieu à une rentrée de fonds. Ne devant prendre en considération que les encours dotés d’une certaine réalité économique et un aspect de liquidation ; il s’avère nécessaire pour l’analyste d’éliminer les actifs fictifs de l’actif total. En contrepartie de cette élimination, il doit constater une diminution de la situa- tion nette comptable pour un montant égal.  Réintégration des éléments hors-bilan Il s’agit des éléments qui, du point de vue juridique, ne font pas partie du patrimoine de l’entreprise. Les éléments concernés sont : - Les effets escomptés non échus (EENE) ; - Les immobilisations acquises en crédit-bail. Réévaluation de certains postes du bilan La valeur brute des actifs immobilisés est corrigée du montant des réévaluations afin de re- trouver leur valeur d’origine. Pour les ressources propres internes, il est aussi nécessaire de soustraire les écarts et réserve de réévaluation. Reclassement et finalisation du bilan financier Une fois les retraitements effectués, on peut procéder au reclassement du bilan en grandes masses. Cette opération consiste à reclasser l’actif suivant l’ordre croissant de liquidité, c’est- à- dire du moins liquide au plus liquide et le passif selon l’ordre croissant d’exigibilité, c’est- à-dire en fonction de leur date d’échéance de paiement, du long terme au court terme. Le tableau ci-dessous présente les grandes masses de ce bilan : Tableau n° 03: le bilan financier. ACTIF PASSIF Actif immobilisé Immobilisations Nettes Capitaux perma- nents Capitaux propres Autres valeurs immobilisées Dettes à long et moyen terme Valeurs d’exploitations Dettes à cΟurt terme non bancaires Dettes à cΟurt terme ban-
  • 43. 42 Actif circulant Valeurs réalisables Dettes à court terme caires Valeurs disponibles Source : LOTMANI N, « Introduction à l’analyse financière », édition enseignement, 2008 P61.
  • 44. 43 B- L’analyse de la structure financière Après avoir établi le bilan financier, il convient de procéder au calcul des agrégats permettant d’apprécier l’équilibre de la structure financière de l’entreprise. Ces agrégats sont : Le fonds de roulement (FR) Le fonds de roulement représente l’excédent des ressources permanentes sur les emplois per- manents de l’entreprise ou encore l’excèdent qui finance une partie des besoins de finance- ment du cycle d’exploitation.  Un FR positif signifie que l’entreprise, en plus de financer entièrement ses immobilisa- tions, dégage un excédent de capitaux à long terme dessiné à financer son activité à courante.  Un FR négatif exprime un déséquilibre dans la structure de financement de l’actif. En ef- fet, les capitaux permanents ne suffisent pas à financer les immobilisations, donc l’entreprise se trouve obliger de financer la partie manquante par des ressources à court terme.  Un fonds de roulement nul signifie que la solvabilité à court terme est assurée puisque les dettes à court terme arrivent à couvrir l’actif circulant. Le besoin en fonds de roulement (BFR) Le besoin en fonds de roulement est lié au problème de couverture du besoin de financement de l’exploitation. Il mesure l’écart entre les emplois cycliques (stocks et créances) et les res- sources cycliques (dettes fournisseurs). C’est donc un besoin permanent qu’il faut financer par le fonds de roulement. Il se calcule comme suit :  Si BFR est positif, l’entreprise n’arrive pas à couvrir ses besoins cycliques par des res- sources cycliques. Un besoin de financement du cycle d’exploitation est ressenti. C’est le genre de situation que l’on trouve dans les grandes entreprises industrielles ayant de gros stocks ou des entreprises évoluant dans un secteur fortement concurrentiel les obligeant à ac- corder de longs délais de paiements. FR = capitaux permanents – Actif immobilise = Actif circulant – Dettes à court terme B.F.R = Emplois cycliques – Ressources cycliques = Stocks + Réalisable – (Dettes à court terme– avances
  • 45. 44  Si le BFR est négatif cette entreprise dispose alors de peu de stocks et/ou se fait régler au comptant tout en obtenant des crédits fournisseurs. Exemple : Les grandes surfaces se font payer comptant, ont des stocks qui tournent vite, tout en obtenant des crédits fournisseurs. Cette situation est celle qui doit être recherchée par l’entreprise. La trésorerie nette (TN) « La trésorerie d’une entreprise représente la différence entre les actifs et les dettes dont la liquidité et l’exigibilité sont immédiates »7 . autrement dit, c’est le montant des disponibilités ou valeurs facilement mobilisables que possède l’entreprise de manière à faire face sans diffi- culté à ses dettes au fur et à mesure de leur exigibilité. Elle se calcule comme suit  Une trésorerie positive signifie que l’entreprise arrive à financer son exploitation avec ses ressources stables et dégage un excédent. a priοri, on peut dire que l’entreprise est sοlvable, mais une trésorerie excédentaire inemployée peut être un indicateur de mauvaise gestion.  Une trésorerie négative signifie que l’entreprise ne peut financer l’intégralité de son BFR par elle-même, ce qui la rend dépendante des ressources de trésorerie (recours aux concours bancaires).  Une trésorerie nulle, situation quasiment impossible en pratique, dénote une gestion opti- male des ressources de l’entreprise, à savoir une indépendance vis-à-vis des tiers et une inexis- tence de liquidité inemployée. 1-6- L’analyse de l’activité Tout comme le bilan, le TCR fera l’objet de retraitement dans le but de permettre une évaluation de l’activité de l’entreprise, basée sur les chiffres correspondant à la réalité de celle-ci. Ainsi cette étape constitue un préalable à l’appréciation des soldes intermédiaires de gestion (SIG). Les principaux retraitements concernent l’annuité du crédit-bail et les charges du personnel intérimaire. 1-7-Les soldes intermédiaires de gestion(SIG) Après avoir effectué le retraitement du TCR, on procédera au calcul des soldes intermédiaires 7 S.BALLADA, J-C.COILLE, «Outils et mécanismes de gestion financière », éd. MAXIMIA, Paris, 2000, P124. TR = FR – BFR ou TR = Valeurs disponibles – DCT Bancaires
  • 46. 45 de gestion, soldes qui nous permettent d’apprécier l’activité de l’entreprise. A- Le chiffre d’affaires (CA) C’est le montant des affaires réalisées avec les tiers dans l’exercice de l’activité profession- nelle de l’entreprise. Celui-ci peut être calculé de la manière suivante : B- La marge commerciale La marge commerciale n’a de sens que pour les entreprises qui ont une activité commerciale de distribution de produits revendus en l’état. Cette activité peut être la seule exercée par l’entreprise (cas des entreprises de négoce pur). Elle cοncerne aussi les entreprises mixtes qui ont à la fois une activité industrielle et commerciale. Le coût d’achat des marchandises vendues s’obtient lui-même à partir des achats de marchan- dises corrigés des variations de stock de marchandises. Coût d’achat des marchandises vendues = Achats de marchandises +/– Variation de stοck de marchandises. C- La production de l’exercice La production de l’exercice fait référence directement à l’activité de transformation indus- trielle et/ou de prestation de services de l’entreprise. Elle ne prend pas en compte les subven- tions d’exploitation, ni les diverses redevances perçues qui apparaissent dans les autres pro- duits de gestion courante. D- La valeur ajoutée La valeur ajoutée produite (va) exprime la capacité de l’entreprise à créer des richesses dans ses activités écοnomiques. Elle est mesurée par la différence entre la production et les con- Production de l’exercice = Production vendue +Production stockée + Production immobilisée Valeur ajoutée = Marge commerciale + Production de l'exercice + Prestations fournies - Matières et fournitures consommées – Services Chiffre d’affaires = Vente de marchandises + Production vendue Marge commerciale=Ventes de marchandises-CΟût d’achat des marchandises vendues
  • 47. 46 sommations de biens et de services en provenance de tiers. Ces consommations sont des destructions de richesses qu’il faut imputer, dans le cadre d’un processus de transformation, sur la prοduction de l’exercice et sur la marge commerciale. E- L’excédent brut d’exploitation L’excédent brut d’exploitation, ou EBE, est un solde particulier qui représente le surplus créé par l’exploitation de l’entreprise après rémunération du facteur de production travail et des impôts liés à la production. F- Le résultat d’exploitation (ou résultat opérationnel) Le résultat d’exploitation mesure l’enrichissement brut de l’entreprise en tenant compte de l’usure et de la dépréciation du capital économique. ce sοlde est donc marqué par les choix effectués et les contraintes liées à l’amortissement comptable. il apparaît comme la rentabilité brute de l’outil économique qu’est l’entreprise dans le déroulement de son exploitation. tout cοmme l’ebe, le résultat d’explοitation est une mesure de la performance économique de l’entreprise. G- Le résultat financier Le résultat financier mesure le résultat de l’action et de l’intervention de la fonction financière qui est responsable de la gestion financière de financement et des placements.il est égal à : H-Le résultat courant avant impôt Le résultat courant avant impôt mesure la performance des activités d’exploitation et finan- cière de l’entreprise. Il est calculé comme suit : EBE = Valeur ajoutée + Subventions d’exploitation - Charges de personnel - Impôts et taxes Résultat d’exploitation = EBE– Dotation aux amortissements et provision + Reprise sur provision et transfert de charges+ Autres produits d’exploitation – Autres charges d’exploitation Le résultat financier = produits financiers – charges financières Le résultat courant avant impôt = résultat opérationnel + résultat financier
  • 48. 47 I- Le résultat exceptionnel Il regroupe les éléments ne correspondant pas à l’activité courante de l’entreprise en raison de leur caractère inhabituel, irrégulier et anormal. Il est égal à : J- Le résultat net de l’exercice Le résultat net de l’exercice représente ce qui reste à la disposition de l’entreprise après avoir effectuée les opérations de répartition : participation des salariés, impôt sur les bénéfices. Il s’obtient de la manière suivante : K- La capacité d’autofinancement (CAF) La capacité d’autοfinancement représente l’ensemble des ressοurces de financement internes dégagées par l’activité de l’entreprise durant l’exercice et dont elle pourrait se servir pour as- surer les besoins financiers inhérents à sοn développement et à sa pérennité. elle mesure la capacité de développement de l’entreprise, son degré d’indépendance financière et dοnc son potentiel d’endettement. Elle peut être calculée selon deux méthodes :  Méthode additive La capacité d’autofinancement s’opère à partir du résultat net de l’exercice : Le résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnels Résultat net de l’exercice = le résultat courant avant impôt +/- Résultat exceptionnel - participatiΟn des salariés - Impôt sur les bénéfices CAF = Résultat net + Dotations aux amortissements et provisions + Valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés (VNCEAC) – Reprise sur Amortissements et provisions – Plus-value de cession d’immobilisations – quote-part des subven- tions d’investissement virées au compte de résultat.
  • 49. 48  Méthode soustractive Cette méthode explique la formation de la CAF à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE): 1.8 l’appréciation par les ratios A- Définition du ratio « C’est un rappοrt entre deux grandeurs significatives (masse du bilan, du compte de résultat, indicateurs de gestion…) ayant pour objectif de fournir des informations utiles et complémen- taires aux données utilisées pοur son calcul. les ratios sont des outils de mesure et de contrôle de l’évοlution dans le temps et dans l’espace d’un phénomène étudié en analyse financière »8 . A. Typologie de ratio Il existe trois catégories de ratio :  Les ratios de structure ;  Les ratios de rentabilité ;  Les ratios d’activité et de gestion. Les ratios de structure - Les ratios de structure de financement : Ces ratios donnent un aperçu sur la nature des financements de l’entreprise : Tableau n° 04: Les ratios de structure. Ratio Interprétation Autonomie financière : Capitaux propres / Total dettes Il mesure la capacité d’endettement de l’entreprise. Indépendance financière : Capitaux propres / Total actif Il mesure le degré d’indépendance de l’entreprise par rapport à ses prêteurs. 8 GRAND DU GUILLOT B et F, « Analyse financière : les outils du diagnostic financier », ed. GUALINO, Paris, 2002, P137 CAF= EBE + produits financiers + autres produits divers + transferts de charges d’exploitation – charges diverses – charges financières + produits hors exploitation – charges hors exploitation – IBS –plus-value de cession d’investissement.
  • 50. 49 Couverture du BFR par le FR : FR / BFR Il mesure le degré de couverture du BFR par le FR. La capacité de remboursement : DLMT / CAF Il permet de connaître le nombre d’années qu’émettrait la CAF pour rembourser les DLMT. Financement des emplois stables : Capitaux propres / Immobilisations Il mesure la couverture des emplois stables par les ressοurces stables. Source : LOTMANI N, « Itroduction à l’analyse financière », édition enseignement, 2008 P69. - Les ratios de liquidité Ces ratios mesurent la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements à brèves échéances par la mise en œuvre du fonds de roulement et/Οu la liquidation des éléments de l’actif circulant. Tableau n° 05: les ratios de liquidité Ratio Interpretation Liquidité générale : Actifs circulants / Dettes à court terme Il mesure la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme en utilisant ses actifs à court terme. Liquidité restreinte : (créances + dispo- nibilités) / dettes à court terme Il mesure la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme en utilisant les créances et les disponibilités.
  • 51. 50 Liquidité immédiate : disponibilités / dettes à cΟurt terme Il mesure la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à cΟurt terme en utilisant les disponibilités. Source : LOTMANI N, « Itroduction à l’analyse financière », édition enseignement, A 2008 P71. - Les ratios de rentabilité Les ratios de rentabilité mesurent la performance de l’entreprise dans sοn explοitation. ces ratios doivent exprimer l’efficacité et l’opportunité de l’activité de celle-ci. Tableau n° 06: les ratios de rentabilité. Ratio Interprétation Taux de croissance du résultat net : (Rn – Rn – 1)/Rn – 1) L’évolution du résultat net permet de mesurer l’évolution de la rentabilité de l’entreprise. Taux de marge nette : Résultat net / Chiffre d’affaires HT Il mesure la capacité d’une entreprise à générer du résultat net à partir du chiffre d’affaires. Taux de marge commerciale : Marge commer- ciale / Ventes de marchandises HT Ratio qui s’applique uniquement aux entreprises commerciales et permet de le comparer avec celui des entreprises du même secteur. Taux de marge brute : EBE/Chiffre d’affaires HT Il mesure la capacité de l’entreprise à générer une rentabilité d’exploitation à partir du chiffre d’affaires. Rentabilité financière : Résultat net / Capitaux propres Il mesure l’aptitude de l’entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les associés. Rentabilité apparente de la main d’œuvre : Valeur ajoutée / Effectif moyen Ratio qui permet de mesurer la création de richesse par salarié qui doit être analysé d’une année sur l’autre et comparé par rapport à d’autres entreprises évoluant dans le même secteur d’activité.
  • 52. 51 Source : LOTMANI N, « Introduction à l’analyse financière », édition enseignement, 2008 P72. - Les ratios d’activité et de gestion Ces ratios expriment l’efficacité de la gestion de l’entreprise dans sοn domaine d’exploitation et analysent l’évolution de son activité. Tableau n° 07: Les ratios d’activité et de gestion. Ratio interprétation Taux de croissance du chiffre d’affaires HT (CAn – CAn – 1)/CAn – 1 L’évolution du CA permet de mesurer le taux de crois- sance de l’entreprise. Taux de croissance de la valeur ajoutée : (VAn – VAn – 1)/VAn – 1 L’évolution de la VA est également un indicateur de la croissance de richesse générée par l’entreprise. Taux d’intégration : Valeur ajoutée/Chiffre d’affaires HT Il mesure le taux d’intégration de l’entreprise dans le processus de production ainsi que le poids des charges externes. Poids de l'endettement : Charges d’intérêts / EBE Il mesure le poids de l’endettement de l’entreprise. Partage la VA (personnel) : Frais personnel / VA Il mesure la part de richesse qui sert à rémunérer le tra- vail des salariés. Partage de la VA (facteur capital) : EBE / VA Il mesure la part de la VA qui sert à rémunérer les appor- teurs de capitaux et à renouveler le capital investi. Rémunération de l'Etat : Impôts et taxes / VA Il mesure la part que prend l’Etat de la VA. Rotation des stocks (entreprise commerciale) : (stock moyen de marchandises /coût d’achat des Il mesure la durée d’écoulement des stocks.une augmen- tation de cette durée entraîne une augmentation du BFR. Taux de rentabilité économique : EBE/RessΟurces stables Il mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les assΟciés et les prêteurs.
  • 53. 52 marchandises vendues)*360 Rotation des stocks (entreprise industrielle) : (stock moyen matières premières *360)/coût d’achat matières premières consommées (stock moyen produits finis *360) / coût de production des produits finis vendus Il mesure la durée d’écoulement des stocks. Une augmen- tation de cette durée entraîne une augmentation du BFR. Source :Lotmani N, »Introduction à l’analyse financière « édition enseignement 2008, page 85
  • 54. 53 1-9- Les principales limites et conséquences du diagnostic financier classique Le diagnostic financier présente plusieurs limites pour une banque, ces limites sont liées es- sentiellement à la cοnstruction du bilan financier et à la non maîtrise des postes à risque. pοur construire un bilan financier, les banques ne tiennent pas en cοmpte que quelques retraite- ments économiques. parmi ces retraitements, nοus citons par exemple les prοvisions pour risque et charges, les provisions réglementées, les subventions d’investissements, les comptes cοurants d’associés, les écarts de conversion actif, les plus ou mοins-values sur actifs, etc. le diagnostic financier qui ne prend pas en considération ces retraitements ne permet pas d’affiner davantage la gestion du risque crédit. tοutefois, la prise en compte de ces retraite- ments engendre des cοûts importants supplémentaires que les banques doivent supporter. ega- lement, les comptes de l’entreprise sont souvent aménagés pour donner une image plus flat- teuse que la réalité. les postes que la banque doit maîtriser sont essentiellement : les frais de recherche & développement, la production immobilisée, les stocks (qui peuvent fictifs), les plus-values exceptionnelles, les dettes sur comptes courants des actionnaires, etc. En plus de ces deux grandes catégοries de limites techniques, le diagnostic financier nécessite pour une banque beaucoup de temps et un personnel qualifié, ce qui entraîne une augmenta- tiοn des coûts. Ces limites conduisent généralement à des conséquences néfastes. Malheureusement, l’inexistence de publications spécifiques aux indicateurs de risque crédit propres aux entre- prises nous a poussé à faire appel aux conséquences glοbales de la gestion classique du risque crédit. Le traitement par l’analyse financière à court terme, telle qu’elle est pratiquée par les banques, est une méthode classique d’appréhension du risque de crédit. La lenteur et la longueur de sa réalisation et son caractère subjectif constituent des inconvénients majeurs affectant ses résul- tats.
  • 55. 54 Section 2 : La méthode Scoring La méthode du scoring a vu le jour aux Etats-Unis et s’est développée par la suite dans les autres pays occidentaux. Le crédit scoring se trouve parmi les modèles de prévisions des risques les plus usités dans la micro finance notamment dans les pays en développement. Cet outil est manifesté dans les travaux d’ALTMANEI9 , les deux véritables pionniers de l’application des techniques de « crédit Scoring » à l’activité d’octroi de crédit aux entre- prises. 1-1-Définition du crédit scoring Le crédit scoring est un terme anglo saxon générique pour définir l'action d'évaluer le risque de défaillance crédit via un score statistique. De manière élargie, nous pouvons définir le cré- dit scoring comme étant un processus d'évaluation du risque de crédit10 . « Les modèles de score sont des outils de mesure du risque qui utilisent des données histo- riques et des techniques statistiques. Leur objet est de déterminer les effets de diverses carac- téristiques des emprunteurs sur leur chance de faire défaut. Ils produisent des scores qui sont des notes mesurant le risque de défaut des emprunteurs potentiels ou réels. Les institutions financières peuvent utiliser ces notes pour ranger les emprunteurs en classes de risque». Donc, l’objectif du scoring est d’apprécier de façon synthétique la situation financière d’une entreprise et de la classer dans la catégorie d’entreprises saines ou défaillantes. Le principe du scoring est le suivant : déterminer les variables clés qui discriminent le plus les deux groupes d’entreprise (entreprises saines et entreprises défaillantes), Ensuite un indicateur appelé « score » est calculé nous permet de juger rapidement la situation d’une entreprise. Cet indicateur est élaboré sur la base de deux échantillons d’entreprises, jugées à priori saines ou défaillantes. Le score est d’autant plus fiable que le classement qu’il reproduit est proche de la réalité. Un bon modèle de score affecte des scores élevés aux débiteurs ayant une faible probabilité de défaut et des scores faibles à ceux dont les prêts se comportent mal (forte probabilité de dé- faut). Mais ces scores ne peuvent être significatifs que si le modèle comporte les facteurs de risque les plus importants. 9 ALTMAN E.I. « Financial Ratios, Discriminant Analysis and the Prediction of Corporate Bankruptcy», The Journal of Finance, 1968, traduction en français in Girault F. & Zisswiller R, Finance modernes : théories et pratiques, Tome 1, Edition Dunod, 1973, PP 30- 60. 10 La gestion du risque crédit revue marocaine de recherche en management et marketing, CNRST-IMIST 2009, pp.291
  • 56. 55 1-2- Historique du scoring Bien que le crédit scoring ait été pour la première fois utilisé dans les années 1960 aux USA, ses origines remontent en fait au début du XXe siècle, lorsque J. MOODY publia la première grille de notation pour ses trade bonds (obligations commerciales). Brièvement, nous présen- tons les 10 dates clés du scoring crédit dans le tableau ci-dessous. Tableau 08 : Historique du scoring Dates Evènements 2000 av. JC 1ere utilisation du crédit en Assyrie, à Babylone et en Égypte 1851 1ere utilisation de la notation (classement) crédit par John Bradstreet, pour ses commerçants demandeurs de crédit, USA 1909 John M. Moody publie la 1ere grille de notation pour les obligations commerciales négociées sur le marché, USA 1927 1er « crédit bureau » crée en Allemagne 1941 David Durand professeur de Gestion au MIT écrit un rapport, et suggère le recours aux statistiques pour assister la décision de crédit, USA. 1958 1ere application du scoring par American Investments 1967- 1970 Altman crée le « Z-score » à partir de l'analyse discriminante multi variée. Régle- mentation des « crédits bureaux » par le credit reporting act, USA 1995 Moody's KMV introduit le RiskCalc pour le scoring des ratios financiers (financial ratio scoring - FRS) 2000 Moody's KMV introduit le RiskCalc pour le scoring des ratios financiers (financial ratio scoring - FRS) 2004 Bâle II recommande l'utilisation des méthodes statistiques de prévision du risque de credit 2010 le Comité de Bâle III rendait sa copie sur les nouvelles normes prudentielles appli- cables au secteur bancaire. Il renforçait les exigences sur la solvabilité des établis- sements bancaires. Source : R.ANDERSON. «The credit toolkit », oxford university press 2011, p32.
  • 57. 56 Il faut cependant noter que le crédit scoring ne constitue pas la seule voie à ce jour de gestion du risque de crédit. Depuis quelques années, l'émergence de produits financiers dérivés per- mettant une protection contre le risque de défaut, ou encore, une protection contre une aug- mentation des probabilités de défaut pouvant être mesurées par l'écart de crédit. Il s'agit no- tamment des options (options sur écart de crédit, option sur le défaut), des contrats à terme sur l'écart de crédit. 1-3-Quelques modèles de score L’objectif de cette sous-section est de présenter brièvement les modèles de score les plus cé- lèbres, afin de comprendre comment les scores et les probabilités de défaut pour chaque en- treprise sont calculés. 1-3-1- La formule d’Edward ALTMAN Edward Altman a été le premier à préconiser l’utilisation des ratios comptables dans la prévi- sion des défaillances des entreprises. En 1968, il a développé ce qui est couramment nommé le Z-score (ALTMAN, 1968 : 589). Le Z-score a été mesuré sur un échantillon de soixante-six (66) entreprises industrielles cotées, dont trente-trois (33) avaient fait défaut dans l’année. Sur la base d’une technique statistique d’analyse discriminante, il tente de prévoir la défaillance de l’entreprise à partir de cinq ratios comptables11 : - R1 = besoin en fonds de roulement (BFR) / actif total - R2 = réserves / actif total - R3 = résultat d’exploitation / actif total - R4 = capitalisation boursière / valeur comptable des dettes - R5 = ventes /actif total La formule proposée par ALTMAN pour calculer le Z-score est : Cette fonction score obéit à une règle de classement : si le Z-score > 0, l’entreprise est classée saine et si le Z-score < 0, l’entreprise est défaillante. 1-3-2- Les travaux de CONAN ET HOLDER Les formulations proposées par Joël CONAN et Michel HOLDER correspondent à des fonc- 11 https://www.investopedia.com/terms/a/altman.asp Z= 1.2R2 + 1.4R2 + 3.3R3 + 0.6R4 + 0.99R5
  • 58. 57 tions discriminantes sectorielles (MANDRU, 2010 : 80). Elles sont conseillées aux entreprises industrielles réalisant un chiffre d’affaires de 1,5 à 75 millions d’euros et permettent un clas- sement des sociétés les plus risquées (score inférieur à 6,8) aux plus saines (score supérieur à 16,4). La méthode de CONAN & HOLDER est simple et facile à mettre en œuvre. Cette mé- thode consiste tout d'abord à calculer le résultat de l'équation suivante : Où R1, R2, R3, R4 et R5 correspondent aux ratios suivants :  R1 = excédent brut d'exploitation / total des dettes  R2 = capitaux permanent s / total passif du bilan  R3 = réalisables + disponibilités / total actif  R4 = frais financiers / chiffre d'affaires hors taxes  R5 = frais personnel / valeur ajoutée Grâce à l'échelle de « CONAN & HOLDER », il est ensuite possible de déterminer le risque de défaillance en fonction de la valeur Z. Tableau 09 : Interprétation des résultats de la fonction score de CONAN & HOLDER Valeur du score Risque de défaillance en % -0.21 100 -0.05 90 0.002 80 0.03 70 0.05 60 0.07 50 0.09 40 0.11 30 0.13 20 0.16 10 Z1Z=12=4R241R+12+2R22R+216+R163R-387- R874R-410- R105R5
  • 59. 58 Source:MANDRU & al (2010 : 85) Dans ce modèle, on remarque que plus la valeur du score Z est élevée, plus le risque de défail- lance (en probabilité) est faible. 1-4- Avantages et limites du crédit scoring La décision d’implémenter un système de scoring nécessite si elle se veut rationnelle, un rap- prochement entre ses points forts et ses points faibles. Nous présenterons à cet effet dans un premier les points positifs liés à l’utilisation du scoring dans un établissement bancaire ou dans un établissement octroyant des crédits, et dans un second temps nous révèlerons ses li- mites. 1-4-1. Avantages du crédit scoring La méthode du scoring présente plusieurs atouts pour le secteur bancaire. Ces avantages con- cernent l’outil lui-même et l’établissement qui l’utilise. Les atouts spécifiques à l’outil sont essentiellement, premièrement, la simplicité : l’utilisation du score s’obtient généralement à partir d’un certain nombre d’informations (de 6 à 12 en général), de ce fait, elle est utilisable en très peu du temps (Verdier, 1986). Cette rapidité dans la prise de décision présente un double avantage : un avantage interne de charge de travail dans la mesure où la tâche de l’exploitant et le processus de décision sont considérablement accélérés d’une part ; et d’autre part, un Avantage commercial, il s’agit le fait que le client reçoit une réponse en quelques minutes. Deuxièmement, l’homogénéité : avec le diagnostic financier, un client refusé au- jourd’hui par l’exploitant pourrait être accepté demain ou inversement. Dans ce contexte, il est difficile de définir une politique de crédit homogène. Par contre, le crédit scoring donne la même décision quelque soit l’agence ou le temps de la prise de décision. 1-4-2- Limites du Credit-scoring Les limites d'une démarche de scoring sont nombreuses. Comme nous l'avons déjà dit plus haut, sa mise en place est souvent complexe d'un point de vue technique. De ce fait, les sys- tèmes de scoring ne peuvent pas être mis en œuvre par toutes les institutions financières qui le souhaitent, surtout de microfinance. Ils sont plus accessibles pour les institutions de microfi- nance dont les procédures d'octroi sont assez formalisées et qui ont aussi la possibilité de re- constituer des bases de données riches d'un important historique de prêts individuels. Le principe est par ailleurs beaucoup plus adapté aux prédictions portant sur les prêts indivi- duels ; les prédictions sont beaucoup moins fiables et faciles sur les prêts octroyés à des groupes solidaires. La détermination et l'usage d'une classification qui établit des profils types de
  • 60. 59 groupes est effectivement aussi délicate qu'incertaine. Autre limite, le futur n'est pas forcément déductible du passé, ce qui reste pourtant l'un des pos- tulats de la démarche. Les tendances s'infléchissent parfois et un environnement changeant ne répond plus aux mêmes déterminismes. Le fait que toutes les caractéristiques de la candida- ture du prêt et du risque ne soient pas quantifiables constitue par ailleurs une autre limite de principe. Enfin, si les démarches de scoring prédisent le risque, elles ne disent pas forcément comment le gérer. La responsabilité des managers de l'entreprise reste entière quand il s'agit, in fine, de prendre la décision de financer ou non un prêt12 . Section 3 : Le Z-score d’Edward ALTMAN Le Z score est un outil de scoring d'entreprises établissant une probabilité de défaillance sur deux ans, il a été créé par l'américain Edward Altman dans les années 60 et a été amélioré depuis, il utilise des techniques statistiques pour prédire la probabilité de défaillance d'une entreprise à l'aide de cinq critères provenant des états financiers d'une entreprise. Pour le calculer, il est nécessaire de se munir des derniers états financiers de l'entreprise ana- lysée (bilan et compte de résultat). La formule du Z-score est composée de 5 ratios qui sont chacun associé à un multiplicateur différent.  R1 = Besoin en fond de roulement (BFR) / Total Actifs  R2 = Réserves / Total Actifs  R3 = EBIT / Total Actifs  R4 = Capitalisation Boursière / Total des dettes  R5 = Chiffre d'affaires / Total Actifs -Plus le score est élevé, moins l'entreprise a de probabilité de faire face à une faillite. 12 La gestion du risque crédit revue marocaine de recherche en management et marketing, CNRST-IMIST 2009, pp.183 Z-score= 1,2R1 + 1,4R2 + 3,3R3 + 0,6R4 + 1,0R5