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CREATION D’UNE STRUCTURE D’UTILITE SOCIALE // CHOISIR LA FORME JURIDIQUE
Fiche pratique
ASSOCIATION LOI 1901
L'association de loi 1901 est, selon l’article 1er,
une « convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun, d’une
façon permanente, leurs connaissances ou leur
activité, dans un but autre que de partager des
bénéfices ».
L'association de loi 1901 repose sur deux principes
généraux :
• La liberté d’association
Chacun est libre de créer une association et de
s’en retirer.
• La liberté de contrat
Chaque association est libre d’organiser son
fonctionnement comme elle l’entend.
Trois éléments constituent l'association :
• L'accord contractuel
Un accord contractuel est élaboré. Il relève du droit
civil. Il doit avoir une cause licite.
• La mise en commun
Tout comme dans le cadre du droit des sociétés,
un apport est mis en commun. Dans le cas d’une
association, il s’agit d’un apport en connaissance et
non en capital social.
• Le but désintéressé
Il est interdit de partager les bénéfices d’une
association. Le non-partage caractérise le but non
lucratif d’une association. S’il est interdit de
redistribuer les bénéfices, il n’est néanmoins pas
interdit d’en générer.
Fondements juridiques
Le droit des associations est régi par le code civil et
se soumet au droit des contrats. En effet, une
association est un contrat de droit privé. Son objet doit
être licite.
Il existe des associations de droit public, créées
en application d’une loi pour exercer une mission
de service public. Dans ce cas de figure, les
recours contre leurs décisions se font auprès du
tribunal administratif.
Une association ayant son siège social dans le
département du Bas-Rhin, du Haut-Rhin ou de
Moselle ne relève pas de la loi du 1er juillet 1901
mais du droit civil local de 1908 (articles 21 à 79-
III). On parle alors d'association loi 1908,
d'association de droit local ou d'associations
d'Alsace-Moselle.
Il est possible de ne pas déclarer l’association. Il s’agit
alors d’une association de fait.
Le fait de déclarer l’association auprès de la
préfecture et de demander une publication dans le
journal officiel lui permet de devenir une personne
morale. Elle est dotée d’une capacité juridique,
cependant restreinte aux actes nécessaires à la
réalisation de l’objet. Elle peut ainsi :
• employer des salariés ;
• accepter des moyens pour financer son
fonctionnement (cotisation des membres,
subventions, etc.) ;
• posséder un patrimoine ;
• signer des actes juridiques (compte bancaire,
assurance, prestation de service, etc.) ;
• agir en justice ;
• réaliser, à titre exceptionnel, des actes de commerce.
ASSOCIATION LOI 1901
© Avise Décembre 2014 - Tous droits réservés 2/ 4
Cependant, contrairement à une société commerciale,
elle ne peut pas s’inscrire à la chambre des métiers ou à
la chambre du commerce. Elle n’a pas de
possibilité de répartir les bénéfices entre ses
membres.
Une association déclarée peut élargir sa capacité
juridique en changeant de catégorie. Il existe en effet
de nombreuses catégories d’associations (association
d’intérêt général, association reconnue d’utilité publique,
association agréée, association habilitée, etc.). Tout
changement fait cependant l’objet de conditions
particulières (création, fonctionnement, adhésion…)
imposées par des textes législatifs ou réglementaires.
Organisation de la gouvernance
Un des principes de l’association est la liberté de choix
quant au mode de gestion. Si l’association est déclarée,
les membres doivent rédiger des statuts. Il s’agit du
contrat qui lie les membres de l’association. Les statuts
ont force de loi pour les membres de l'association.
Seuls trois éléments doivent impérativement figurer
dans les statuts : le nom de l’association, son objet et
son adresse. Au-delà, la rédaction du document est à
la libre initiative des membres. Afin que l’association
puisse fonctionner, il est néanmoins préférable d'y
apporter d’autres précisions : fonctionnement de la
gouvernance, définition de l’organisation, modalités
d’adhésion…
On peut se contenter d'établir dans les statuts des
principes de fonctionnement. Les points de détail
peuvent être précisés dans un règlement intérieur
qui pourrait se modifier plus facilement afin de
permettre une adaptation à des nouvelles
situations.
Une association compte deux membres au
minimum. Ceux-ci peuvent être des personnes
physiques ou morales.
La dénomination des participants est laissée à la
discrétion des rédacteurs des statuts. S’ils sont
généralement appelés membres ou adhérents
tout type de dénomination est permise, même les
plus farfelues.
Comme pour tout contrat, prendre part à une association
nécessite un consentement mutuel. En effet, personne
ne peut être obligé d’adhérer à une association et
inversement une association n’est pas obligée
d’accepter des membres. L’association fixe librement
ses conditions d’adhésion tout en respectant le principe
de non-discrimination.
En devenant membre de l’association, on acquiert
des droits mais également des obligations. Le non-
respect des obligations, si les statuts le précisent, peut
entraîner l’exclusion. L’association peut demander à
ses membres de payer une cotisation. Le montant de
celle-ci est définitivement acquis à l’association. Il est
possible de créer des catégories de membres qui auront
des droits et des obligations différents.
Même si ce mode de gouvernance est courant, la loi
n’oblige pas à ce que la gouvernance d’une
association soit structurée de manière hiérarchisée
(ex : président, secrétaire, trésorier). Une association n’a
pas l’obligation de se doter d’un bureau ou d’un conseil
d’administration, ou d’une assemblée générale. Il n’est
pas précisé que les décisions se prennent selon la règle
« une personne, une voix ».
La loi n’apportant pas les définitions des fonctions
clés dans la gouvernance, il est recommandé de
les préciser dans les statuts. Par exemple, si les
statuts ne le spécifient pas, un président
d’association n’a pas le pouvoir de représenter
l’association en justice sans mandat spécifique.
Si la loi ne la rend pas obligatoire, l’instauration
d’une assemblée générale (AG) est fortement
recommandée. Elle s’avère être un prérequis à
l’obtention de subventions et est obligatoire pour
certaines catégories d’associations.
Généralement, c’est par son intermédiaire que la
volonté de l’association s’exprime. Elle est
communément composée de l’ensemble des
membres de l’association. Souvent annuelle,
l’assemblée générale ordinaire examine l’activité,
le bilan de l’année écoulée, le budget prévisionnel
pour l’année à venir, désigne les dirigeants. Les
statuts peuvent prévoir également la tenue d’AG
extraordinaires, convoquées à n’importe quel
moment de l’année pour statuer sur des questions
urgentes et essentielles (changement de statuts,
nouvelles orientations, décisions financières
importantes, dissolution, etc.).
ASSOCIATION LOI 1901
© Avise Décembre 2014 - Tous droits réservés 2/ 4
Cependant, contrairement à une société commerciale,
elle ne peut pas s’inscrire à la chambre des métiers ou à
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possibilité de répartir les bénéfices entre ses
membres.
Une association déclarée peut élargir sa capacité
juridique en changeant de catégorie. Il existe en effet
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Un des principes de l’association est la liberté de choix
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contrat qui lie les membres de l’association. Les statuts
ont force de loi pour les membres de l'association.
Seuls trois éléments doivent impérativement figurer
dans les statuts : le nom de l’association, son objet et
son adresse. Au-delà, la rédaction du document est à
la libre initiative des membres. Afin que l’association
puisse fonctionner, il est néanmoins préférable d'y
apporter d’autres précisions : fonctionnement de la
gouvernance, définition de l’organisation, modalités
d’adhésion…
On peut se contenter d'établir dans les statuts des
principes de fonctionnement. Les points de détail
peuvent être précisés dans un règlement intérieur
qui pourrait se modifier plus facilement afin de
permettre une adaptation à des nouvelles
situations.
Une association compte deux membres au
minimum. Ceux-ci peuvent être des personnes
physiques ou morales.
La dénomination des participants est laissée à la
discrétion des rédacteurs des statuts. S’ils sont
généralement appelés membres ou adhérents
tout type de dénomination est permise, même les
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Comme pour tout contrat, prendre part à une association
nécessite un consentement mutuel. En effet, personne
ne peut être obligé d’adhérer à une association et
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d’accepter des membres. L’association fixe librement
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de non-discrimination.
En devenant membre de l’association, on acquiert
des droits mais également des obligations. Le non-
respect des obligations, si les statuts le précisent, peut
entraîner l’exclusion. L’association peut demander à
ses membres de payer une cotisation. Le montant de
celle-ci est définitivement acquis à l’association. Il est
possible de créer des catégories de membres qui auront
des droits et des obligations différents.
Même si ce mode de gouvernance est courant, la loi
n’oblige pas à ce que la gouvernance d’une
association soit structurée de manière hiérarchisée
(ex : président, secrétaire, trésorier). Une association n’a
pas l’obligation de se doter d’un bureau ou d’un conseil
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La loi n’apportant pas les définitions des fonctions
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Généralement, c’est par son intermédiaire que la
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ASSOCIATION LOI 1901
© Avise Décembre 2014 - Tous droits réservés 4/ 4
Régime fiscal
Les associations sont soumises à un régime fiscal
particulier leur permettant une exonération des
impôts commerciaux (TVA, Impôts sur les sociétés,
Contribution économique territoriale), à l’exception des
revenus patrimoniaux. Elles peuvent bénéficier d’un
abattement spécial sur la taxe sur les salaires
Seules les associations dépassant un seuil de
60 000 euros de recettes lucratives annuelles sont
assujetties aux impôts commerciaux. La nature
lucrative est reconnue si la gestion de l’association
n’est pas désintéressée ou si l’activité entre en
concurrence avec les entreprises commerciales
dans des conditions similaires d’exercice.
Le caractère désintéressé de la gestion d’une
association s’apprécie selon trois conditions
cumulatives :
• la gestion et l’administration à titre bénévole (ou
rémunération plafonnée)
• l’absence de partage des bénéfices
• la non-distribution de l’actif
La situation de concurrence s’apprécie par rapport à des
entreprises ou organismes lucratifs exerçant la même
activité sur la même zone géographique. Les conditions
similaires d’exercice sont, elles, examinées selon la
règle des 4 P (produit qu’elle propose, public cible, prix
pratiqué, publicité faite).
Sectoriser ou filialiser (création d’une filiale
commerciale) les activités en fonction de leur
nature lucrative peut permettre de limiter
l’exposition à la fiscalisation (taxation des seules
activités lucratives au lieu de l’ensemble des
activités).
Le caractère lucratif est également reconnu pour
toute activité exercée au profit d’une entreprise.
La notion de lucrativité étant soumise à
interprétation, il est possible d’interroger
l’administration fiscale, via la procédure dite de
rescrit fiscal. Si celle dernière n’est pas
obligatoire, elle permet de connaître la position de
l’administration fiscale au regard de la situation de
l’association. La réponse a valeur d’engagement
de l’administration.
Modalités de création
Cette partie concerne les associations déclarées :
La déclaration est effectuée en ligne ou par courrier
adressé à la préfecture ou sous-préfecture du siège
social de l’association. Elle doit comporter :
• le nom de l’association
• l’objet
• l’adresse du siège social
• l’état civil des personnes chargées de l’administration
• une attestation justifiant de l’établissement du siège
social
• exemplaire des statuts datés et signés
• une demande d’insertion au journal officiel (JO)
L’administration n’a pas de pouvoir discrétionnaire lors
de la déclaration. Elle remet un récépissé de déclaration
constitutive. Elle a ensuite un mois pour publier la
déclaration au JO. La capacité juridique de l’association
devient alors fonctionnelle.
Où se renseigner sur cette forme juridique ?
Association Mode d’Emploi est un portail d'aide aux
associations et responsables d'association loi 1901.
www.ame1901.fr
Le gouvernement français a mis en place un portail en
direction des associations.
http://www.associations.gouv.fr/
Textes de loi de référence
• Loi du 1er juillet 1901 relative au contrat
d'association.
• Instruction n°170 du 15 septembre 1998 - DGI
• Instruction fiscale du 18 décembre 2006 sur les
organismes sans but lucratif
Avantages de cette forme juridique
• Liberté de fonctionnement
• Simplicité de constitution
• S’appuie sur un collectif fort avec recours au
bénévolat
• Permet d’associer des mineurs
• Peut recevoir, sous certaines conditions, des dons,
legs subventions
• Compatibilité avec les financements publics

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Avise association loi 1901

  • 1. CREATION D’UNE STRUCTURE D’UTILITE SOCIALE // CHOISIR LA FORME JURIDIQUE Fiche pratique ASSOCIATION LOI 1901 L'association de loi 1901 est, selon l’article 1er, une « convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité, dans un but autre que de partager des bénéfices ». L'association de loi 1901 repose sur deux principes généraux : • La liberté d’association Chacun est libre de créer une association et de s’en retirer. • La liberté de contrat Chaque association est libre d’organiser son fonctionnement comme elle l’entend. Trois éléments constituent l'association : • L'accord contractuel Un accord contractuel est élaboré. Il relève du droit civil. Il doit avoir une cause licite. • La mise en commun Tout comme dans le cadre du droit des sociétés, un apport est mis en commun. Dans le cas d’une association, il s’agit d’un apport en connaissance et non en capital social. • Le but désintéressé Il est interdit de partager les bénéfices d’une association. Le non-partage caractérise le but non lucratif d’une association. S’il est interdit de redistribuer les bénéfices, il n’est néanmoins pas interdit d’en générer. Fondements juridiques Le droit des associations est régi par le code civil et se soumet au droit des contrats. En effet, une association est un contrat de droit privé. Son objet doit être licite. Il existe des associations de droit public, créées en application d’une loi pour exercer une mission de service public. Dans ce cas de figure, les recours contre leurs décisions se font auprès du tribunal administratif. Une association ayant son siège social dans le département du Bas-Rhin, du Haut-Rhin ou de Moselle ne relève pas de la loi du 1er juillet 1901 mais du droit civil local de 1908 (articles 21 à 79- III). On parle alors d'association loi 1908, d'association de droit local ou d'associations d'Alsace-Moselle. Il est possible de ne pas déclarer l’association. Il s’agit alors d’une association de fait. Le fait de déclarer l’association auprès de la préfecture et de demander une publication dans le journal officiel lui permet de devenir une personne morale. Elle est dotée d’une capacité juridique, cependant restreinte aux actes nécessaires à la réalisation de l’objet. Elle peut ainsi : • employer des salariés ; • accepter des moyens pour financer son fonctionnement (cotisation des membres, subventions, etc.) ; • posséder un patrimoine ; • signer des actes juridiques (compte bancaire, assurance, prestation de service, etc.) ; • agir en justice ; • réaliser, à titre exceptionnel, des actes de commerce.
  • 2. ASSOCIATION LOI 1901 © Avise Décembre 2014 - Tous droits réservés 2/ 4 Cependant, contrairement à une société commerciale, elle ne peut pas s’inscrire à la chambre des métiers ou à la chambre du commerce. Elle n’a pas de possibilité de répartir les bénéfices entre ses membres. Une association déclarée peut élargir sa capacité juridique en changeant de catégorie. Il existe en effet de nombreuses catégories d’associations (association d’intérêt général, association reconnue d’utilité publique, association agréée, association habilitée, etc.). Tout changement fait cependant l’objet de conditions particulières (création, fonctionnement, adhésion…) imposées par des textes législatifs ou réglementaires. Organisation de la gouvernance Un des principes de l’association est la liberté de choix quant au mode de gestion. Si l’association est déclarée, les membres doivent rédiger des statuts. Il s’agit du contrat qui lie les membres de l’association. Les statuts ont force de loi pour les membres de l'association. Seuls trois éléments doivent impérativement figurer dans les statuts : le nom de l’association, son objet et son adresse. Au-delà, la rédaction du document est à la libre initiative des membres. Afin que l’association puisse fonctionner, il est néanmoins préférable d'y apporter d’autres précisions : fonctionnement de la gouvernance, définition de l’organisation, modalités d’adhésion… On peut se contenter d'établir dans les statuts des principes de fonctionnement. Les points de détail peuvent être précisés dans un règlement intérieur qui pourrait se modifier plus facilement afin de permettre une adaptation à des nouvelles situations. Une association compte deux membres au minimum. Ceux-ci peuvent être des personnes physiques ou morales. La dénomination des participants est laissée à la discrétion des rédacteurs des statuts. S’ils sont généralement appelés membres ou adhérents tout type de dénomination est permise, même les plus farfelues. Comme pour tout contrat, prendre part à une association nécessite un consentement mutuel. En effet, personne ne peut être obligé d’adhérer à une association et inversement une association n’est pas obligée d’accepter des membres. L’association fixe librement ses conditions d’adhésion tout en respectant le principe de non-discrimination. En devenant membre de l’association, on acquiert des droits mais également des obligations. Le non- respect des obligations, si les statuts le précisent, peut entraîner l’exclusion. L’association peut demander à ses membres de payer une cotisation. Le montant de celle-ci est définitivement acquis à l’association. Il est possible de créer des catégories de membres qui auront des droits et des obligations différents. Même si ce mode de gouvernance est courant, la loi n’oblige pas à ce que la gouvernance d’une association soit structurée de manière hiérarchisée (ex : président, secrétaire, trésorier). Une association n’a pas l’obligation de se doter d’un bureau ou d’un conseil d’administration, ou d’une assemblée générale. Il n’est pas précisé que les décisions se prennent selon la règle « une personne, une voix ». La loi n’apportant pas les définitions des fonctions clés dans la gouvernance, il est recommandé de les préciser dans les statuts. Par exemple, si les statuts ne le spécifient pas, un président d’association n’a pas le pouvoir de représenter l’association en justice sans mandat spécifique. Si la loi ne la rend pas obligatoire, l’instauration d’une assemblée générale (AG) est fortement recommandée. Elle s’avère être un prérequis à l’obtention de subventions et est obligatoire pour certaines catégories d’associations. Généralement, c’est par son intermédiaire que la volonté de l’association s’exprime. Elle est communément composée de l’ensemble des membres de l’association. Souvent annuelle, l’assemblée générale ordinaire examine l’activité, le bilan de l’année écoulée, le budget prévisionnel pour l’année à venir, désigne les dirigeants. Les statuts peuvent prévoir également la tenue d’AG extraordinaires, convoquées à n’importe quel moment de l’année pour statuer sur des questions urgentes et essentielles (changement de statuts, nouvelles orientations, décisions financières importantes, dissolution, etc.).
  • 3. ASSOCIATION LOI 1901 © Avise Décembre 2014 - Tous droits réservés 2/ 4 Cependant, contrairement à une société commerciale, elle ne peut pas s’inscrire à la chambre des métiers ou à la chambre du commerce. Elle n’a pas de possibilité de répartir les bénéfices entre ses membres. Une association déclarée peut élargir sa capacité juridique en changeant de catégorie. Il existe en effet de nombreuses catégories d’associations (association d’intérêt général, association reconnue d’utilité publique, association agréée, association habilitée, etc.). Tout changement fait cependant l’objet de conditions particulières (création, fonctionnement, adhésion…) imposées par des textes législatifs ou réglementaires. Organisation de la gouvernance Un des principes de l’association est la liberté de choix quant au mode de gestion. Si l’association est déclarée, les membres doivent rédiger des statuts. Il s’agit du contrat qui lie les membres de l’association. Les statuts ont force de loi pour les membres de l'association. Seuls trois éléments doivent impérativement figurer dans les statuts : le nom de l’association, son objet et son adresse. Au-delà, la rédaction du document est à la libre initiative des membres. Afin que l’association puisse fonctionner, il est néanmoins préférable d'y apporter d’autres précisions : fonctionnement de la gouvernance, définition de l’organisation, modalités d’adhésion… On peut se contenter d'établir dans les statuts des principes de fonctionnement. Les points de détail peuvent être précisés dans un règlement intérieur qui pourrait se modifier plus facilement afin de permettre une adaptation à des nouvelles situations. Une association compte deux membres au minimum. Ceux-ci peuvent être des personnes physiques ou morales. La dénomination des participants est laissée à la discrétion des rédacteurs des statuts. S’ils sont généralement appelés membres ou adhérents tout type de dénomination est permise, même les plus farfelues. Comme pour tout contrat, prendre part à une association nécessite un consentement mutuel. En effet, personne ne peut être obligé d’adhérer à une association et inversement une association n’est pas obligée d’accepter des membres. L’association fixe librement ses conditions d’adhésion tout en respectant le principe de non-discrimination. En devenant membre de l’association, on acquiert des droits mais également des obligations. Le non- respect des obligations, si les statuts le précisent, peut entraîner l’exclusion. L’association peut demander à ses membres de payer une cotisation. Le montant de celle-ci est définitivement acquis à l’association. Il est possible de créer des catégories de membres qui auront des droits et des obligations différents. Même si ce mode de gouvernance est courant, la loi n’oblige pas à ce que la gouvernance d’une association soit structurée de manière hiérarchisée (ex : président, secrétaire, trésorier). Une association n’a pas l’obligation de se doter d’un bureau ou d’un conseil d’administration, ou d’une assemblée générale. Il n’est pas précisé que les décisions se prennent selon la règle « une personne, une voix ». La loi n’apportant pas les définitions des fonctions clés dans la gouvernance, il est recommandé de les préciser dans les statuts. Par exemple, si les statuts ne le spécifient pas, un président d’association n’a pas le pouvoir de représenter l’association en justice sans mandat spécifique. Si la loi ne la rend pas obligatoire, l’instauration d’une assemblée générale (AG) est fortement recommandée. Elle s’avère être un prérequis à l’obtention de subventions et est obligatoire pour certaines catégories d’associations. Généralement, c’est par son intermédiaire que la volonté de l’association s’exprime. Elle est communément composée de l’ensemble des membres de l’association. Souvent annuelle, l’assemblée générale ordinaire examine l’activité, le bilan de l’année écoulée, le budget prévisionnel pour l’année à venir, désigne les dirigeants. Les statuts peuvent prévoir également la tenue d’AG extraordinaires, convoquées à n’importe quel moment de l’année pour statuer sur des questions urgentes et essentielles (changement de statuts, nouvelles orientations, décisions financières importantes, dissolution, etc.).
  • 4. ASSOCIATION LOI 1901 © Avise Décembre 2014 - Tous droits réservés 4/ 4 Régime fiscal Les associations sont soumises à un régime fiscal particulier leur permettant une exonération des impôts commerciaux (TVA, Impôts sur les sociétés, Contribution économique territoriale), à l’exception des revenus patrimoniaux. Elles peuvent bénéficier d’un abattement spécial sur la taxe sur les salaires Seules les associations dépassant un seuil de 60 000 euros de recettes lucratives annuelles sont assujetties aux impôts commerciaux. La nature lucrative est reconnue si la gestion de l’association n’est pas désintéressée ou si l’activité entre en concurrence avec les entreprises commerciales dans des conditions similaires d’exercice. Le caractère désintéressé de la gestion d’une association s’apprécie selon trois conditions cumulatives : • la gestion et l’administration à titre bénévole (ou rémunération plafonnée) • l’absence de partage des bénéfices • la non-distribution de l’actif La situation de concurrence s’apprécie par rapport à des entreprises ou organismes lucratifs exerçant la même activité sur la même zone géographique. Les conditions similaires d’exercice sont, elles, examinées selon la règle des 4 P (produit qu’elle propose, public cible, prix pratiqué, publicité faite). Sectoriser ou filialiser (création d’une filiale commerciale) les activités en fonction de leur nature lucrative peut permettre de limiter l’exposition à la fiscalisation (taxation des seules activités lucratives au lieu de l’ensemble des activités). Le caractère lucratif est également reconnu pour toute activité exercée au profit d’une entreprise. La notion de lucrativité étant soumise à interprétation, il est possible d’interroger l’administration fiscale, via la procédure dite de rescrit fiscal. Si celle dernière n’est pas obligatoire, elle permet de connaître la position de l’administration fiscale au regard de la situation de l’association. La réponse a valeur d’engagement de l’administration. Modalités de création Cette partie concerne les associations déclarées : La déclaration est effectuée en ligne ou par courrier adressé à la préfecture ou sous-préfecture du siège social de l’association. Elle doit comporter : • le nom de l’association • l’objet • l’adresse du siège social • l’état civil des personnes chargées de l’administration • une attestation justifiant de l’établissement du siège social • exemplaire des statuts datés et signés • une demande d’insertion au journal officiel (JO) L’administration n’a pas de pouvoir discrétionnaire lors de la déclaration. Elle remet un récépissé de déclaration constitutive. Elle a ensuite un mois pour publier la déclaration au JO. La capacité juridique de l’association devient alors fonctionnelle. Où se renseigner sur cette forme juridique ? Association Mode d’Emploi est un portail d'aide aux associations et responsables d'association loi 1901. www.ame1901.fr Le gouvernement français a mis en place un portail en direction des associations. http://www.associations.gouv.fr/ Textes de loi de référence • Loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association. • Instruction n°170 du 15 septembre 1998 - DGI • Instruction fiscale du 18 décembre 2006 sur les organismes sans but lucratif Avantages de cette forme juridique • Liberté de fonctionnement • Simplicité de constitution • S’appuie sur un collectif fort avec recours au bénévolat • Permet d’associer des mineurs • Peut recevoir, sous certaines conditions, des dons, legs subventions • Compatibilité avec les financements publics