1. Chartres, le 17 janvier 2013
Contribution de l’association agir unis membre de
la FEEL
Le transport ferroviaire : Alternative au projet de la mise en concession
autoroutière de la RN 154.
A défaut d’avoir convaincu le maître d’ouvrage du caractère obsolète du projet
autoroutier, au moins le débat public nous a-t-il permis de développer une solution
qui concilie à la fois les objectifs attachés au grenelle de l’environnement
(diminution des Gaz à Effet de Serre, augmentation du transport ferroviaire) et la
nécessité de répondre à la finalisation du contournement de l’ouest parisien ainsi
que le fait de doter notre département et notre région d’un nouvel outil performant à
même de satisfaire sa population et ses acteurs économiques.
En partant du postulat que le projet autoroutier affecterait des zones classées
NATURA 2000, ZNIEFF, détruirait les Vallées de la Blaise, de l’Eure, de la Conie ;
qu’il serait consommateur de centaines d’hectares de terres cultivables ; qu’il isolerait
les populations les plus fragiles ; qu’il n’irriguerait en rien le territoire parce que les
caractéristiques autoroutières ne permettent pas la multiplication de diffuseurs et qu’il
ne serait, en aucun cas, vecteur d’un quelconque développement économique à
moyen et long terme car onéreux pour les finances des usagers, pour celles des
collectivités donc des contribuables, nous avons décidé de défendre avec force ces
sites naturels remarquables et hautement sensibles, d’une part et d’œuvrer à
l’épanouissement socio-économique de notre bassin de vie en militant pour un projet
alternatif en cours d’élaboration, d’autre part.
Le projet alternatif :
. Création de ligne Orléans-Chartres-Dreux-Evreux :
La solution ferroviaire prend, tout d'abord, corps au travers la liaison ferroviaire
Orléans – Chartres – Dreux – Evreux – Rouen soutenue par la région Centre via son
président : Monsieur François BONNEAU et son Vice-Président délégué au
Transport Monsieur Jean-Michel BODIN ainsi que par le Conseil Economique Social
et Environnemental de la région Centre (CESER) qui, dans son rapport adopté en
séance plénière le 9 février 2011, considère, page 3, que cet axe ferroviaire : «
constitue, non seulement un maillon manquant du contournement ouest de la région
parisienne mais aussi et surtout l’élément final du grand axe fret Nord-Sud qui
traverse notre région (le POLT) ».
Le premier tronçon (Chartres-Voves) sera ouvert au fret en 2013, aux trains de
voyageurs en 2014 et la liaison Chartres-Orléans en 2015 soit au minimum trois
avant l’achèvement de l’autoroute. En outre, s’agissant de la liaison Chartres-Dreux,
le sillon existe et serait conservé sous l’appellation « étoile ferroviaire » dans le Plan
de Déplacements Urbains (PDU) de l’agglomération Chartraine (en cours
d’élaboration) limitant ainsi l’emprise foncière et les impacts sur les milieux naturels.
2. . Intégration à la ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN)
Nous pouvons regretter que le conseil général d’Eure-et-Loir n’ait pas pris le train en
marche concernant le projet de la Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN) dont le
maître d’ouvrage, le Réseau Ferré de France, a décidé, le 5 avril 2012, de le
poursuivre et de lancer les études préalables à l’enquête publique.
En effet, la ligne ferroviaire Orléans – Chartres – Dreux – Evreux – Rouen
s’intègrerait parfaitement (dans l’hypothèse qu’Evreux soit le point de bifurcation
retenu vers Rouen, le Havre, Caen) dans le projet de la LNPN, inscrit, à l’instar de la
mise en concession autoroutière de la RN 154, dans le Schéma National des
Infrastructures de Transport (SNIT).
Le rapprochement de ces projets ferroviaires permettrait de satisfaire aux demandes
des ports séquaniens dont l’un des objectifs est d’étendre leur « hinterland », de
répondre aux exigences de leurs donneurs d’ordre, de « désaturer » le nœud
parisien, de donner des débouchés aux producteurs et entreprises de notre
département, d’ouvrir des opportunités à la région Centre et de fédérer les sources
de financement dont les faiblesses sont à l’origine de la création de la commission
« Mobilité 21 », chargée de trier, hiérarchiser et de mettre en perspective les grandes
infrastructures contenues dans le SNIT, sus mentionné.
. Jonction avec la Plateforme Multimodale d’Artenay-Poupry
A fortiori, la pertinence d’une telle opération serait renforcée par le projet de
l’implantation d’une plateforme multimodale sur le secteur d’Artenay-Poupry
(communauté de communes Pays de Beauce) qui bénéfice d’une excellente
desserte (A10, A19, RN 154, D2020…) et accroitrait ainsi l’offre des ports sus
indiqués.
Ces projets, tout en conservant le caractère national de la RN 154, développeraient
le sud de notre département tout en préservant sa biodiversité illustrée par la Vallée
de la Conie et ses îlots constitués de bois, de talus, de haies véritables abris pour la
faune.
La volonté du conseil régional que nous appuyons épouse parfaitement celle de
l’union européenne qui fait de l’« espace ferroviaire unique européen » une priorité et
de la volonté du gouvernement et du ministre des transports Monsieur CUVILLIER
de réformer le secteur ferroviaire dès l’année prochaine (1er
semestre 2013
présentation du projet de loi au parlement, concertations actuellement menées par
Jean-Louis BIANCO).
Dans ce cadre, les régions Centre, Ile-de-France et Haute-Normandie seraient à la
pointe d’un nouvel élan et répondraient à la crise du fret de façon positive et
insuffleraient de façon certaine un nouvel élan à notre économie.
Espérons que des contingences politiques ne viennent parasiter notre avenir par des
mesures que nous considérons en trompe l’œil d’autant que le projet de la mise en
concession autoroutière (près e 16 millions d’€ / km) concurrence le projet de la ligne
ferroviaire CHARTRES / ORLEANS et celui de la LNPN (12 à 15 millions d’€ / km) ce
qui, nous le savons, est contraire au grenelle de l’environnement.