1. BioSerenity crée le masque qui tue
virus et bactéries
THIERRY PÉCHINOT On est
encore loin de voir la fin de
l'épidémie de coronavirus. La
campagne de vaccination patine par
manque de doses. Et l'émergence de
nouveaux variants plus contagieux
fait craindre une nouvelle vague de
contaminations. Face à cette
pandémie qui s'incruste, il va falloir
se résigner à porter des masques de
protection pendant encore de longs
mois. Et quitte à avancer masqué,
autant que ce soit avec un produit le
plus protecteur possible. C'est
justement dans ce domaine que
BioSerenity a annoncé, hier, le
lancement d'un masque virucide à
usage unique très innovant. Et c'est
dans son usine troyenne qu'elle
produit déjà ce masque tueur de
virus et de bactéries. « Avec
Cidal-Tex, c'est le textile qui tue le
virus. » Marc Frouin, directeur
général « On démarre avec une
production de 200 000
masques/jour. On utilise en fait les
mêmes machines. Ce qui change,
c'est la matière. On a développé une
ligne de production de cette matière
avec un partenaire près de Lyon.
Cette technologie Cidal-Tex 100%
française est brevetée et le masque a
reçu l'agrément CE (conformité
européenne). C'est une innovation de
rupture. C'est le textile qui tue le
virus ou la bactérie », explique Marc
Frouin. Lors du point presse en
ligne, hier matin, le directeur général
de BioSerenity avait à ses côtés de
nombreux scientifiques. Le masque
Cidal-Tex a en effet été élaboré en
partenariat étroit avec les chercheurs
du CNRS, de l'Inserm, de
l'Université et du CHU de Lille.
« Notre université en décloisonnant
les compétences a facilité le portage
de ce projet qui met les chercheurs à
l'honneur. Ce masque est une fierté
collective », souligne son président
Jean-Christophe Camart. Chargé
électrostatiquement, le masque est
composé de plusieurs couches de
non-tissé dont une couche intégrant
de la cyclodextrine. « La
cyclodextrine, un dérivé de l'amidon
de maïs, est une molécule cage qui
piège l'ammonium quaternaire qui
va tuer bactéries et virus.
L'ammonium est en quantité
minimale et ne se répand pas. La
technologie est sécurisée », indique
le PrBernard Martel, du laboratoire
de recherche de l'Umet (Unité
matériaux et transformations,
Université de Lille). « Les études
menées montrent que cette
technologie réduit de 99, 9% les
agents bactériens ou viraux en moins
de 5 minutes. Et quel que soit le
variant, l'ammonium va tuer l'agent
pathogène », précise le PrNicolas
Blanchemain, de l'Inserm.
Testé par 600 soignants du CHU
de Lille
Le masque a été également testé
dans son utilisation quotidienne.
« Plus de 600 soignants du CHU de
Lille se sont portés volontaires pour
l'utiliser et l'évaluer. Les résultats
sont bons aussi bien pour la
respirabilité que pour l'évacuation de
l'humidité », précise encore le
PrPascal Odou. « L'innovation de
notre masque, c'est son action
filtrante et décontaminante à la fois.
Il permet de se protéger, de protéger
les autres, et il se décontamine
lui-même, ce qui représente un
déchet à risque réduit de
contamination », argue le DrGaëtan
Gerber, chargé de la recherche et du
développement chez BioSerenity.
De 44 centimes à 1, 45€ le
masque
Distribué en priorité aux
professionnels de santé, ce masque
Cidal-Tex à usage unique sera aussi
accessible pour les particuliers. « Il
sera vendu en pharmacie, précise
Marc Frouin. Son prix pour le grand
public est à 1, 45€ pour sa version
FFP Médical (filtration de grade
FFP2) et à 0, 44€ pour sa version
chirurgicale IIR. C'est un bon
complément pour les gens non
vaccinés. C'est un produit de niche
qui correspond à un besoin immédiat
et mondial pour lequel on espère une
production en volume. On espère
faire de ce masque un produit
mondial même après la pandémie.
Le produit peut être utilisé hors
épidémie, dans tous les services de
soins ou encore dans les salles
d'attente des médecins ». ■
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PAYS :France
SURFACE :31 %
PERIODICITE :Quotidien
RUBRIQUE :Innovation
17 février 2021