1. Eléments de réflexion autour du
positionnement et des domaines
d’action de l’Intelligence
Economique
Christian BOURRET
XIXe congrès de la SFSIC – Toulon – 5 juin 2014
Université de Paris Est / Marne-la-Vallée (UPEM) Equipe de recherche DICEN IDF
2. 22
Plan de la présentation
Introduction
1 – Les évolutions de l’Intelligence Economique : positionnement, nouveaux domaines
d’action ou thématiques revisitées
2 - Une approche d’ingénierie critique centrée sur les SIC dans une économie devenue
principalement « servicielle »
3 - L’IE comme Intelligence Organisationnelle
4 - Les dimensions sociétales, territoriales de l’IE et ses rapports à l’innovation
5 - L’impact des TIC : l’IE au coeur d’une nouvelle approche du savoir ou l’IE comme
intelligence collective
Conclusion
3. 33
Introduction
Intelligence Economique devenue domaine d’activité essentiel pour
mieux maîtriser environnement concurrentiel : anticipation et
adaptation / mondialisation.
Eléments pour une lecture de l’IE / interdiscipline des SIC.
Aspects nouveaux ou plus traditionnels revisités + dimension
sociétale et territoriale.
Varier les regards / dimension terrain.
Posture pluridisciplinaire d’ingénierie critique / recherche-action.
Ces réflexions = partie plus théorique.
4. 4
1 – Les évolutions de l’Intelligence Economique : positionnement,
nouveaux domaines d’action ou thématiques revisitées
Positionnement, domaines d’action, méthodes, outils de l’IE ont
profondément évolué.
Débuts en France : rapports Martre (1994) / entreprises puis
Carayon (2003) + rôle A. Juillet = assez récent.
Autre approche comme « intelligence organisationnelle » cf. H.
Wilensky (1967) plus ancienne.
« Nouveaux territoires IE » cf. M.-A. Duval (2008). Préférons
« nouveaux domaines d’action » / risque de confusion / notion de
« territoires ».
Dimension sociétale cf. P. Clerc et H. Azoulay : une approche
sociétale apparentée à école suédoise cf. S. Dedijer / approches
anglo-saxonnes (business / competitive intelligence) plus centrées
sur les entreprises.
Au début IE en France / économie industrielle cf. H. Dou (1995) /
veille technologique et notamment / brevets s’adapter à
économie servicielle et de l’immatériel.
5. 5
2 - Une approche d’ingénierie critique centrée sur les SIC dans
une économie devenue principalement « servicielle »
IE à frontière / interface enjeux d’information (collecte, diffusion,
traitement) et de communication (influence, implication …).
SIC manière de constituer l’objet en articulant les problématiques
(Bernard, Davallon, Ollivier) cf. F. Bernard (2006) = articulation des
questions de sens, relation, savoir, action.
Sens également / complexité et constructivisme (Morin, Le Moigne).
Deux lectures complémentaires possibles de l’IE : micro (IE
d’entreprise) / macro (interactions sociétales).
Notion de situation / IE (de décision, d’innovation …) cf. A.
Mucchielli « sémiotique situationnelle et interactionniste » (2010).
Ingénierie critique et recherche-action : analyse des métiers et des
compétences. Construction de savoirs pour l’action.
N. Heinich « engagement par la neutralité » et E. Morin après B.
Pascal « travailler à bien penser », « penser autrement », penser
globalement la complexité et le changement (1999).
6. 6
3 - L’IE comme Intelligence Organisationnelle
IE comme « intelligence organisationnelle » cf. Wilensky (1967).
Insista sur information, dangers technicisme, importance
dimension sciences sociales.
C. Revel (2012) et la « folie de l’évaluation » également
Abelhauser et al. + Morin : raison instrumentale comme « barbarie
bureaucratique ».
Obsession du quantitatif et des normes (Gauléjac, Mintzberg,
Ogien / hôpital …).
Revel : évaluations utiles quand complètent la mesure par l’analyse.
7. L’IE comme Intelligence Organisationnelle (2)
Démarches qualité : bien distinguer évaluation / conformité de
l’évaluation / amélioration et aide au développement.
Dejours (2010) : repenser l’évaluation = reconnaissance et
motivation.
Gauléjac : « évaluation dynamique » mobilisant toutes les
capacités réflexives et créatrices.
Qualité des données / économie de l’immatériel : « information
durable » (Bourret – Cacaly – Chambaud, 2008).
7
8. 8
4 - Les dimensions sociétales, territoriales de l’IE et
ses rapports à l’innovation
Dimension sociétale de l’IE cf. Protection sociale et rencontre TIC :
systèmes d’information, dossiers médicaux …
Pas seulement un coût mais aussi un investissement cf. D. Libault
(2012).
Déjà rapport Carayon (2003) : relation compétitivité et cohésion
sociale.
DUCAs : diplômes universitaires de créateurs d’activités / jeunes de
banlieues défavorisées mise en forme et construction du territoire
par synergie de projets locaux + reconstruction personnelle.
9. Les dimensions sociétales, territoriales de l’IE et ses rapports à
l’innovation (2)
N. Alter : innovation « ordinaire », au quotidien.
G. Garel (2011) : innovation comme nouvelle façon de « créer de la
valeur ».
Rapport Godet – Durance – Mousli (2010) « libérer l’innovation
sur les territoires » = dimension organisationnelle et sociétale de
l’innovation et pas seulement technique et de rupture (obsession
française).
La mètis grecque + articulation de deux notions essentielles :
reliance (Morin, Sainsaulieu) et résilience.
Dimension territoriale de l’IE cf. N. Moinet : « intelligence
territoriale comme dispositif intelligent pour développer le
territoire ».
9
10. 10
5 - L’impact des TIC : l’IE au coeur d’une nouvelle
approche du savoir ou l’IE comme intelligence
collective
Economie industrielle économie des services et de l’immatériel
(Du Tertre).
Nouveaux outils TIC.
Entreprise 2.0 où circulation de l’information décloisonne les
métiers.
Externe : stratégies de présence sur les réseaux sociaux: visibilité,
nouvelles formes de marketing et relations clients, e-réputation,
innovation ouverte …).
Interne : réseaux sociaux comme démarche collaborative.
11. L’impact des TIC : l’IE au coeur d’une nouvelle approche du savoir
ou l’IE comme intelligence collective (2)
Double dimension des « communautés stratégiques de
connaissances » : interne (veilleurs) / externe : maîtrise de
l’environnement concurrentiel).
Intelligence collective = intelligence du lien (Zara, 2008).
IE = outil majeur pour accompagner organisation dans ses
évolutions cf. Morin « savoir affronter les incertitudes » (1999).
Préface F. Mayor : «un des défis les plus difficiles à relever sera de
modifier nos modes de pensée de façon à faire face à la
complexité grandissante, à la rapidité des changements et à l’
imprévisible.
Nouvelles approches de l’IE peuvent y contribuer.
11
12. 12
Conclusion
Réflexions / positionnement et domaines d’action de l’IE.
Insistant plus particulièrement sur aspects intelligence
organisationnelle, dimensions sociétales et territoriales.
Anticipation et adaptation permanente dans une économie
mondialisée devenue servicielle et de l’immatériel.
Interdiscipline des SIC / relation (interaction), construction de sens
pour produire des savoirs pour l’action.
Pas insisté sur une dimension importante et premières approches de
l’IE : IE d’entreprise (grands groupes, CCI …).
C. Revel (2012) : « gestion complète et professionnelle des
enjeux économiques et géopolitiques de la France dans la
mondialisation » pour « retrouver l’initiative et l’influence
intellectuelle et le principe de l’intérêt général ».
Perspective déjà du rapport Carayon (2003) d’articuler compétitivité
des entreprises et cohésion sociale (solidarité) se justifiant encore
plus en période de crise économique et du lien social.
14. 14
L’Intelligence Economique est devenue essentielle pour permettre
aux organisations de mieux maîtriser leur environnement
concurrentiel. Apparue dans une économie industrielle, elle s’adapte
à une économie « servicielle » et de l’immatériel dans une
concurrence mondialisée où la maîtrise de l’incertitude est
déterminante. Nous proposons des éléments de réflexions autour
de son positionnement et de ses domaines d’action en explorant de
nouveaux champs comme sa dimension sociétale et territoriale et
en revisitant des plus traditionnels, en considérant l’IE comme «
intelligence organisationnelle ». Nous abordons aussi la dimension
technique et des réseaux sociaux. Nous nous situons dans
l’interdiscipline des SIC, en insistant sur la création de sens,
l’importance de la relation pour construire des savoirs pour l’action,
en conjuguant compétitivité des organisations et cohésion sociale.