2. a une distance de vol limitée (entre 150 et 200 mètres), il colonise le territoire en voyageant
dans les voitures. Il a déjà été détecté dans 70 départements de France métropolitaine.
Détruire les lieux de ponte
Pour l’instant, les œufs du moustique sont en dormance cet hiver. Mais d’ici quelques
semaines ou quelques mois, la chaleur et l’humidité leur permettront d’éclore. L’enjeu est de
s’occuper dès maintenant des lieux de ponte, pour empêcher le développement de l’espèce
sur le territoire. « On y travaille d’ores et déjà. S’il le faut, on doit être en mesure de répondre à
quelque chose de plus grande ampleur que l’été dernier », avertit l’entomologiste à l’Institut
Pasteur Anna-Bella Failloux, qui regrette que la population métropolitaine ne soit pas assez
sensibilisée.
Comment lutter ? En éliminant tous les points de stagnation des eaux (soucoupes, gouttières,
pots de fleurs, pneus…). Face à la résistance du moustique contre les insecticides, les
laboratoires travaillent sur d’autres techniques, comme les pièges, ou la technique du moustique
génétiquement modifié relâché dans la nature pour empêcher l’éclosion des œufs. Mais l’Europe
se montre réticente pour des questions éthiques et environnementales.
Risques de forme grave
Pour rappel, la dengue est une maladie infectieuse due à un arbovirus qui peut mener à des
complications sévères comme des défaillances cardiaques, voire des décès. Mais les
symptômes les plus fréquents sont la fièvre et les douleurs articulaires. Sur les 65 cas
observés en France l’été dernier, aucun n’a développé une forme grave. Mais plus il y a de
cas, plus la probabilité d’avoir des cas graves augmente. D’où l’importance de prendre cette
question sanitaire au sérieux, le plus tôt possible dans l’année.
Dans son point épidémiologiste de février, Santé publique France (SPF) précise que la dengue est de
retour en Guyane, avec une nouvelle souche du virus identifiée. Cette souche DENV-3 n’avait
pas été observée depuis 15 ans sur le territoire. L’agence régionale de santé (ARS) se montre
inquiète car « il n’y a aucune immunité de la population ». Des infections multiples par des
souches différentes augmentent aussi le risque de développer des formes graves de la
maladie.