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Identification de ressources fourragères
d’intérêt pour les systèmes caprins face
au changement climatique
Jérémie Jost (Idele-REDCap) et les animateurs des groupes d’éleveurs (Manon Proust, Manon
Bourrasseau, Romain Lesne, Valentin Py, Marie-Gabrielle Garnier, Laurène Robin)
Enquête en ligne réalisée en
mai-juin 2020
L’objectif de ce questionnaire est de connaître :
 vos pratiques déjà mises en œuvre pour adapter votre système fourrager
au changement climatique
 vos questions et attentes sur les ressources fourragères à développer
pour faire face au changement climatique.
Les réponses permettront de partager ces retours d’expérience et
d'approfondir certaines solutions.
 Au total, l’enquête a reçu 61 réponses du questionnaire (éleveurs de
chèvres), dont :
 64 % ont modifié leur système fourrager
2
Présentation du questionnaire en ligne
3
Présentation du questionnaire en ligne
 Changements réalisés
Pour commencer, nous souhaitons vous poser quelques questions sur les changements réalisés ou en
cours de réalisation sur votre élevage de chèvres dans le cadre d’une adaptation au changement
climatique
 Avez-vous déjà modifié votre système fourrager face au changement climatique?
 De quelles façons avez-vous modifié votre système fourrager? (plusieurs réponses
possibles)
 Dans le cadre du changement climatique, quelles modifications dans votre système
fourrager pensez-vous mettre en place d'ici 5 ans?
 Dans le cadre du changement climatique, selon vous, comment devriez-vous adapter
votre système fourrager?
 Votre élevage
Pour finir ce questionnaire, nous souhaitons vous poser quelques questions sur votre élevage.
4
Présentation du questionnaire en ligne
 Votre expérience
Maintenant, nous souhaitons connaître votre expérience concernant les espèces fourragères plus adaptées au changement climatique.
 Dans le cadre du changement climatique, utilisez-vous déjà des ressources fourragères spécifiques
pour vous adapter?
 Utilisez-vous une autre ressource fourragère qui sécurise ou pourrait sécuriser selon vous votre
système fourrager?
 Selon vous, cette culture présente quels intérêts ?
 Quelle est la pérennité de cette culture ?
 Comment est cultivé cette plante ?
 Cette espèce se cultive-t-elle dans des conditions spécifiques? (par exemple: sol acide, contexte très
séchant, ...)
 Comment cette culture est-elle semée?
 Faites-vous des interventions particulières entre le semis et la/les récolte(s) (par exemple: apport
d'azote, désherbage, taille, traitement, ...) ?
 Comment valorisez-vous ce fourrage ?
 Concrètement, ce fourrage représente dans la ration des chèvres:
 Avez-vous des questions sur cette culture? Y-a-t-il des limites techniques à sa culture, sa récolte ou sa
valorisation par la chèvre?
 Nouvelles ressources fourragères
Vous avez peut-être déjà entendu parler ou vous envisagez de cultiver d’autres espèces fourragères moins courantes mais d’intérêt face au
changement climatique. Notre objectif est d’identifier ces « nouvelles »ressources fourragères et d’ « expertiser » leurs intérêts dans les systèmes
caprins de demain.
 Idem
5
6
Résumé des résultats de l’enquête en ligne
Nombre de
chèvres
minimum 56
mediane 180
maximum 600
7
Région des
éleveurs
Nouvelle-Aquitaine 75%
AURA 20%
Pays de la Loire 5%
Depuis quand êtes-
vous éleveurs ?
15,6 ans en
moyenne (3-50)
Au total, l’enquête a reçu 61 réponses d’éleveurs de chèvres et 64 % ont modifié leur système
fourrager pour faire face au changement climatique.
Parmi les éléments marquants, on notera que :
- 69 % des éleveurs utilisent déjà de la luzerne comme levier d’adaptation face au changement climatique
- Les 5 leviers d’adaptation du système fourrager les plus mobilisés sont :
- l’utilisation de mélanges prairiaux,
- le choix d’espèces et de variétés fourragères adaptées,
- la récolte plus précoce de l’herbe,
- la valorisation de dérobées et de ressource ligneuse.
- Les besoins d’accompagnement des éleveurs concerne l’appui technique et l’animation de groupes
d’éleveurs sur le sujet, la communication des leviers et l’appui financier (investissement, changement
de pratique).
De quelles façon avez-vous modifié votre système
fourrager ?
8
Dans le cadre du changement climatique, quelles modifications
dans votre système fourrager pensez-vous mettre en place d'ici
5 ans / avez-vous déjà mis en place? (plusieurs réponses
possibles)
9
Dans le cadre du changement climatique, quelles modifications
dans votre système fourrager pensez-vous mettre en place d'ici
5 ans / avez-vous déjà mis en place? (plusieurs réponses
possibles)
10
Dans le cadre du changement climatique,
utilisez-vous déjà des ressources fourragères
spécifiques pour vous adapter? (plusieurs
réponses possibles)
11
Vous n’avez pas encore modifié votre
système fourrager, mais comment
pensez-vous le modifier d’ici 5 ans ?
12
De quoi auriez-vous besoin pour adapter votre système au
changement climatique?
Il peut s'agir de références techniques, d'accompagnement, de soutien financier à l'investissement, d'outils, de
réunion d'échanges avec d'autres éleveurs, de visites de stations expérimentales, ...
13
« Les besoins du troupeau en fonction du stade
physiologique et du nombre d'animaux »
« Production d’herbe selon besoins du troupeau »
« Un calendrier avec les espèces qui
poussent en fonction des saisons »
« Des recommandations techniques sur : méteil
fourrager, moha associé, sorgho bmr »
« Appui financier »
« Appui technique pour une bonne implantation »
« Conseil technique et aides
à l'implantation de culture »
« Échange éleveur »
« Retour d'expérience sur les arbres
fourragers »
« Réunion d’échange technique »
« Tout ça à la fois + communication sur
les expériences »
« Un peu de tout cela »
« Soutien financier pour plus de légumineuses »
« Retours d'expé des stations »
« échange entre éleveurs »
« Assurer les risques de semis raté à cause des intempéries
(chaleur pluviométrie excessive ou inexistante...) »
Suite au tour de table avec les éleveurs en
réunion
14
Leviers pour s’adapter au changement climatique Réalisés Envisagés
Luzerne et/ou prairie multi-espèces Tous Tous
Irrigation III I
Contractualisation de luzerne sur pied ou achat de foin de luzerne IIII ou III
Pâturage des sous-bois
ou aire d’exercice arborée pour l’été
III
Autres fourragères : Sorgho ou betterave fourragère IIII ou I
Fauche plus précoce (ensilage, enrubannage, séchage en grange) IIIII
Augmenter la SFP (diminuer chargement) III I
Allonger la période de pâturage (fin d’automne et hiver) IIII
Drainage pour améliorer le sol I
Valorisation de feuilles d’arbre en été II
Semis de prairie sous-couvert - Méteil immature enrubanné IIIII
Ressources fourragères identifiées dans l’enquête en ligne ou lors
des réunion éleveurs méritant une évaluation bibliographique
 Betterave fourragère
 Plantain fourrager
 Moha
 Mûrier blanc
 Colza fourrager
 Cassia tora ou obtusifolia:
mbuum nduur
 Moringa oleifera: nébédayou
saab saab
 Haricot lablab
 Niébé ou cow pea
 Sarasin
 Chicorée
 Teff grass
 Silphie
 Sorgho fourrager
 Vigne
 Sainfoin
 Lotier
 Seradelle
 Haie
 Trèfle squarosome
 Trèfle de perse
 Trèfle fraise
15
Sources
 L’évaluation des dix ressources fourragères ci-après bénéficie à
la fois de références bibliographiques et de retour d’expérience
des éleveurs de chèvres participants aux groupes de travail
 Références bibliographiques :
 PAFC (2019). COMPTE RENDU DE MISSION Fourrages/Comptabilité.
 https://www.feedipedia.org/
 Revue Fourrages
16
Cassia tora ou obtusifolia: mbuum nduur
 Le mbuum nduur fait partie des légumineuses herbacées naturelles très
répandues au Sénégal. Elle est très peu consommée par les animaux
lorsqu’elle est verte mais une fois séchée de nombreux témoignages
d’éleveurs montrent que les ruminants la consomment. Elle est également
consommée par les hommes une fois bouillie.
 Les feuilles peuvent être récoltées au début du développement de la
plante. En revanche si elle est coupée, cela peut ralentir sa repousse. Il
semblerait donc qu’une seule coupe soit possible avant floraison. La coupe
de l’ensemble de la tige à 10 cm du sol facilitera l’aération lors du séchage.
La durée du séchage peut varier de 2 à 5 jours avec une dernière journée à
l’ombre afin de perdre le moins de feuille possible.
 Le fait qu’elle ne soit que très peu consommée en vert laisse penser que la
plante présente une certaine toxicité qu’elle perd peut-être au séchage. Il
convient néanmoins de s’assurer qu’elle ne présente pas d’effet toxique au-
delà d’une certaine quantité séchée incorporée dans la ration.
 Excepté ce risque de toxicité, ses caractéristiques pourraient en faire un
bon fourrage naturel à condition de préserver chaque année des plants
pour le réensemencement.
17
Betterave fourragère (et chou fourrager)
 Antoine Bernard et Claire Mimault, de l’EARL Fromage de la Perrure, se sont installés en
2016 à Mervent (Vendée). Ils élèvent 100 chèvres, pour produire des fromages bio, en
valorisant au mieux la ressource fourragère, notamment au pâturage. Pour poursuivre la
distribution de fourrage vert en fin d’automne et en hiver, les éleveurs ont misé sur la
betterave et le chou fourragers. Pour les 100 chèvres, ils ont implanté 0,5 ha de choux et
0,5 ha de betteraves. Ces parcelles sont à proximité de l’élevage pour la surveillance et le
binage des cultures. La récolte est manuelle, souvent avec un stagiaire. Une réflexion est
en cours sur la récolte mécanique de ces aliments. Entre deux implantation de ces
cultures, de l’avoine est implanté en dérobée, et pâturé par les chèvres. Ceci permet de
limiter le salissement de la parcelle. Un mois avant le semis, un apport de fumier est
réalisé, suivi d’un labour et d’un passage de vibroculteur.
 La ration hivernale (fin de lactation et tarissement) est composée en brut de 6 kg de chou
(un pied par chèvre environ), 1 kg de betterave (découpé à la pelle à bêcher) et de 400 g
de méteil grain. Le foin est donné à volonté. La distribution est manuelle pour ces
aliments.
 Chou et betterave sont un moyen de gagner en autonomie alimentaire et de conserver
l’état des animaux en fin de lactation. La betterave, riche en sucres, permet une reprise
d’état tardive. Le chou fourrager permet un apport de vert au moment où le pâturage est
arrêté en fin d’automne. Ces deux aliments sont donc complémentaires pour l’apport
d’énergie et d’azote. Cela permet de maintenir le lait en fin de lactation, tout en
produisant de la matière utile (TP de 45) pour produire des fromages à cette période.
18
Moha
 Graminée annuelle estivale à cycle court dotée d’un fort pouvoir couvrant, le moha a un
développement très rapide et peut atteindre une hauteur de 1 à 1,5 m. Il est souvent associé à du
trèfle pour améliorer sa valeur alimentaire.
 De mai à juillet à 25-30 Kg/Ha en pur ou associé avec du trèfle d’Alexandrie (13 Kg de moha + 12 Kg
de trèfle). 40 à 60 unités d’azote à la levée. Peu ou pas de repousses, gélif à 0 °C.
 Le groupe GIEE de la Sarthe travaille sur la possibilité de faire pâturer les chèvres en période estivale.
L’enjeu pour ces systèmes caprins fromager-fermiers est de poursuivre le pâturage durant l’été, dans
un contexte de sol sableux à faible potentiel (et moins de 5 cm de sol). Un essai paysan a été mis en
place en 2020 dans un élevage caprin de 40 chèvres, avec une approche globale qui lie le sol la plante
et l’animal. Le 15 avril, la première coupe d’une vieille prairie a été incorporée au sol, comme un
engrais vert. En complément, des micro-organismes « EM » ont été incorporés avec un mulchage au
roto-labour. Le 26 mai, un mélange Millet-Moha-trèfle d’Alexandrie a été semé dans la parcelle. Le
pâturage au fil de la parcelle a commencé le 6 juillet pour durer jusqu’au 15 août. 2-3 tonnes de
matières sèches ont été pâturées par les chèvres. Les chèvres ont bien pâturé la parcelle. Cet essai a
permis au producteur d’assurer sa production de lait estivale (sans baisse de production
contrairement aux années précédentes), tout en économisant du foin. Cet essai est reconduit cette
année, avec un nouveau mélange sans moha et avec plus de trèfle d’Alexandrie, pour limiter l’apport
de concentrés cet été. Le pâturage sera réalisé à priori plus tôt, afin d’éviter de se faire dépasser par
le stade des graminées : avec 2 semaines d’avance environ, donc dès fin juin. L’utilisation du fil avant
(et arrière) permettra d’éviter le piétinement des repousses.
19
Chicorée
 La chicorée est une plante d’été active disposant d’un système racinaire en
pivot. Elle est très productive au printemps, en été ainsi qu’à l’automne. Les
origines de la chicorée ne sont pas certaines. Celle-ci serait probablement
native d’Europe, mais elle est aujourd’hui très utilisée à travers le monde,
notamment pour pallier une baisse de productivité, d’appétence et de
digestibilité pendant la période estivale. Dans les zones à faible
pluviométrie (< 600 mm), sa productivité durant la période sèche dépendra
de la capacité de rétention d’eau du sol.
 Le retour des éleveurs est mitigé :
 la plupart ayant essayé d’en cultiver considère qu’elle n’est pas compatible avec les
recommandations de gestion du parasitisme (temps de retour sur la parcelle,
valorisation en pâture et fauche, …)
 Le cycle rapide de développement amène une montée rapide, obligeant à gérer des
tiges lignifiées (broyage en fin de saison
 La grenaison est rapide, amenant une parcelle qui se densifie en chicorée
rapidement
20
Colza fourrager
 Le colza fourrager est une plante annuelle de la famille des Brassicacées,
anciennement nommée Crucifères, qui regroupe des plantes dicotylédones
telles que les choux, navets, radis, etc. Souvent utilisée en interculture
(entre 2 cultures principales annuelle successives), cette culture dérobée
fourragère est réputée pour être peu onéreuse, s’implanter facilement et
bénéficier d'une croissance rapide. Ceci permet notamment aux éleveurs
d’obtenir un fourrage frais de qualité à des périodes où d’autres plantes
auront plus de difficultés à produire (notamment à l'automne).
 Retour des éleveurs :
 Colza fourrager intéressant mais nécessité d’avoir de l’eau après l’implantation
 Grosse interrogation des éleveurs sur le fait que le colza donne du goût au lait et/ou
aux fromages (retour de fromagers fluctuant). Ceci mériterait d’être étudié plus
finement.
 Association favorable avec RGI 6 mois ou avoine, pour limiter les troubles
métaboliques
21
Pennisetum purpureum : néma ou marafalfa
(herbe à éléphant)
 L’implantation du néma se fait généralement par bouturage. Les
boutures sont prélevées sur des vieilles tiges (5 à 7 mois). Si la tige
est sèche, les boutures peuvent être trempées dans l’eau pendant
3 jours avant mise en terre. Les boutures doivent au moins
comprendre un à deux noeuds. Pour la mise en terre, deux
techniques ont été observées soit à la verticale soit à
l’horizontale. Les boutures sont enterrées à 5 cm maximum dans
le sol. Il faut bien tasser le sol au-dessus de la bouture. Une rigole
autour de la bouture doit permettre d’arroser par les côtés car il
faut éviter un arrosage direct. La levée des feuilles a lieu au bout
de onze jours. Il est nécessaire de fertiliser avec du fumier et de
l’urée. Au bout d’1 mois, la plante peut atteindre 1,5 m d e haut.
Les éleveurs rencontrés récoltent à 3 mètres de haut.
 L'herbe à éléphant ( Pennisetum purpureum Schumach.) est une
graminée tropicale majeure. C'est l'une des graminées tropicales
les plus productives. C'est une espèce très polyvalente qui peut
être cultivée dans un large éventail de conditions et de systèmes :
conditions sèches ou humides, agriculture à petite échelle ou à
grande échelle. C'est un fourrage précieux et très populaire dans
toutes les régions tropicales, notamment dans les systèmes de
coupe et de transport ( Mannetje, 1992 ; FAO, 2015 ).
22
Plantain fourrager
 + d’infos : https://redcap.terredeschevres.fr/spip.php?article262
23
Mûrier blanc
 La ressource fourragère tirée des arbres est encore peu étudiée et soulève de
nombreuses questions sur leur valeur alimentaire, leur acceptabilité par les
animaux, et leurs itinéraires de production. Les premiers résultats ont été
obtenus dans le cadre des projets PARASOL (2015 – 2018, coord. Agroof) et
ARBELE (2015- 2018, coord. IDELE) et publiés dans Emile et al. (2017) sur les
teneurs en matières azotées totales (MAT), fibres, tanins condensés (TANc) et
digestibilité in vitro des feuilles. Le murier blanc présente un fort intérêt avec
une valeur alimentaire de 17% de MAT et 83,2% de digestibilité enzymatique.
 Il n’y a pas de références sur la production de biomasse totale sur les parties
feuilles et rameaux, potentiellement consommables par les animaux. La
quantité produite dépend de l’arbre, de son âge, du contexte pédoclimatique
(Colin et al, 2018) et du mode de gestion.
 Des enquêtes menées auprès d’éleveurs lors des projets ARBELE et PARASOL
(Béral, 2018) permettent d’approcher quelques notions de productivité et
d’apport aux animaux. Les questions essentielles sur la densité de plantation, le
type de taille ainsi que la prise en compte des besoins des animaux selon les
périodes restent entières.
 Des essais sont prévus en Ardèche à la station du Pradel sur cette thématique.
Les éleveurs de la région n’ont pas de retour sur son utilisation.
24
Sorgho fourrager multicoupes
 Le semis est généralement réalisé sur des parcelles ayant des prairies
annuelles en vesce-avoine après que celles-ci aient été pâturées, donc vers
début juin. La réussite du semis est liée à la pluviométrie de : il faut un
minimum d’eau pour que le sorgho lève bien. Son coût d’implantation est
faible (60 €/ha environ), mais il demande plus de travail mécanisé.
 Le sorgho est ensuite pâturé à partir d’août et trois à cinq passages
successifs sont ainsi possibles, jusqu’aux premières gelées s’il est pâturé
suffisamment tôt et que les conditions météo (pluie) permettent de bonnes
repousses. Les tours de pâturages durent de moins en moins longtemps au
fil du temps. Le pâturage se fait sur la longueur. Pour un troupeau de 150
chèvres, c’est un front d’environ 180 m qui est offert aux chèvres, avec un fil
avant repoussé de 3 mètre à chaque sortie ce qui fait près de 3,5 m² par
chèvre par repas. Un fil arrière est également mis en place pour favoriser la
repousse. Elles le consomment très vite et y restent une à deux heures
maximum pour éviter le parasitisme. Le sorgho peut être très haut quand
les chèvres y entrent mais elles ne doivent pas pâturer plus bas que 40 cm
au 1er passage. 2 hectares sont ainsi consommés par 150 chèvres en un
mois.
25
Sainfoin
 Le Sainfoin est une légumineuse, peu pérenne, aux fleurs groupées en
grappe allongée, et qui peut atteindre jusqu’à un mètre de hauteur. Cultivée
comme plante fourragère, elle s’adapte à des conditions difficiles de
culture: sols superficiels, calcaires et caillouteux, et aux régions aux hivers
rudes et aux étés secs. Plante quelque peu oubliée en France, elle garde
néanmoins une place intéressante en Aveyron et dans le Sud où les sols
sont parfois difficilement valorisés et où le climat est très variable.
 Le retour des éleveurs sur cette légumineuse sont positifs d’un point de vue
alimentaire. Par contre, le rendement et la pérennité sont faibles. Il est
difficile de trouver des semences, et le coût à l’hectare est élevé. Certains
éleveurs ont participé à des travaux de multiplication de semences
population.
 Des essais sont menés et prévus à INRAE Lusignan sur leur capacité à être
cultivé, valorisé par les chèvres et éventuellement avoir un impact sur la
maîtrise du parasitisme gastro-intestinal.
26
Lotier
 Le lotier corniculé est une plante riche en tanins. Il est adapté aux
sols séchants, calcaires mais aussi acides ainsi qu’aux sols
superficiels, voire siliceux. Il n’y a que les excès d’eau qui lui sont
défavorables. Le lotier est surtout destiné à être utilisé associé à du
dactyle ou de la fétuque élevée en zone séchante et donc
défavorable au trèfle blanc, ou à rentrer dans la composition dans un
mélange multi espèces. Le lotier corniculé n’est pas météorisant. La
dose de semis doit se situer entre 5 et 15 kg au sein de la
composition. La pérennité de cette espèce est de 2 à 3 ans mais si les
conditions lui conviennent, sa présence peut perdurer avec celle des
graminées qui lui sont associées.
 Les retours des éleveurs sont mitigés : en mélange, on le retrouve
rarement, sauf après des étés secs et dans des parcelles « pauvres ».
Aucun éleveur n’a essayé un semis en pur, à cause du coût des
semences.
27
Remerciements
28
Contact : jeremie.jost@idele.fr
Retrouver un dossier-web complet : https://redcap.terredeschevres.fr/spip.php?rubrique102
Support réalisé en avril 2021

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Identification de ressources fourragères utilisables en élevage caprin face au changement climatique

  • 1. Identification de ressources fourragères d’intérêt pour les systèmes caprins face au changement climatique Jérémie Jost (Idele-REDCap) et les animateurs des groupes d’éleveurs (Manon Proust, Manon Bourrasseau, Romain Lesne, Valentin Py, Marie-Gabrielle Garnier, Laurène Robin)
  • 2. Enquête en ligne réalisée en mai-juin 2020 L’objectif de ce questionnaire est de connaître :  vos pratiques déjà mises en œuvre pour adapter votre système fourrager au changement climatique  vos questions et attentes sur les ressources fourragères à développer pour faire face au changement climatique. Les réponses permettront de partager ces retours d’expérience et d'approfondir certaines solutions.  Au total, l’enquête a reçu 61 réponses du questionnaire (éleveurs de chèvres), dont :  64 % ont modifié leur système fourrager 2
  • 4. Présentation du questionnaire en ligne  Changements réalisés Pour commencer, nous souhaitons vous poser quelques questions sur les changements réalisés ou en cours de réalisation sur votre élevage de chèvres dans le cadre d’une adaptation au changement climatique  Avez-vous déjà modifié votre système fourrager face au changement climatique?  De quelles façons avez-vous modifié votre système fourrager? (plusieurs réponses possibles)  Dans le cadre du changement climatique, quelles modifications dans votre système fourrager pensez-vous mettre en place d'ici 5 ans?  Dans le cadre du changement climatique, selon vous, comment devriez-vous adapter votre système fourrager?  Votre élevage Pour finir ce questionnaire, nous souhaitons vous poser quelques questions sur votre élevage. 4
  • 5. Présentation du questionnaire en ligne  Votre expérience Maintenant, nous souhaitons connaître votre expérience concernant les espèces fourragères plus adaptées au changement climatique.  Dans le cadre du changement climatique, utilisez-vous déjà des ressources fourragères spécifiques pour vous adapter?  Utilisez-vous une autre ressource fourragère qui sécurise ou pourrait sécuriser selon vous votre système fourrager?  Selon vous, cette culture présente quels intérêts ?  Quelle est la pérennité de cette culture ?  Comment est cultivé cette plante ?  Cette espèce se cultive-t-elle dans des conditions spécifiques? (par exemple: sol acide, contexte très séchant, ...)  Comment cette culture est-elle semée?  Faites-vous des interventions particulières entre le semis et la/les récolte(s) (par exemple: apport d'azote, désherbage, taille, traitement, ...) ?  Comment valorisez-vous ce fourrage ?  Concrètement, ce fourrage représente dans la ration des chèvres:  Avez-vous des questions sur cette culture? Y-a-t-il des limites techniques à sa culture, sa récolte ou sa valorisation par la chèvre?  Nouvelles ressources fourragères Vous avez peut-être déjà entendu parler ou vous envisagez de cultiver d’autres espèces fourragères moins courantes mais d’intérêt face au changement climatique. Notre objectif est d’identifier ces « nouvelles »ressources fourragères et d’ « expertiser » leurs intérêts dans les systèmes caprins de demain.  Idem 5
  • 6. 6
  • 7. Résumé des résultats de l’enquête en ligne Nombre de chèvres minimum 56 mediane 180 maximum 600 7 Région des éleveurs Nouvelle-Aquitaine 75% AURA 20% Pays de la Loire 5% Depuis quand êtes- vous éleveurs ? 15,6 ans en moyenne (3-50) Au total, l’enquête a reçu 61 réponses d’éleveurs de chèvres et 64 % ont modifié leur système fourrager pour faire face au changement climatique. Parmi les éléments marquants, on notera que : - 69 % des éleveurs utilisent déjà de la luzerne comme levier d’adaptation face au changement climatique - Les 5 leviers d’adaptation du système fourrager les plus mobilisés sont : - l’utilisation de mélanges prairiaux, - le choix d’espèces et de variétés fourragères adaptées, - la récolte plus précoce de l’herbe, - la valorisation de dérobées et de ressource ligneuse. - Les besoins d’accompagnement des éleveurs concerne l’appui technique et l’animation de groupes d’éleveurs sur le sujet, la communication des leviers et l’appui financier (investissement, changement de pratique).
  • 8. De quelles façon avez-vous modifié votre système fourrager ? 8
  • 9. Dans le cadre du changement climatique, quelles modifications dans votre système fourrager pensez-vous mettre en place d'ici 5 ans / avez-vous déjà mis en place? (plusieurs réponses possibles) 9
  • 10. Dans le cadre du changement climatique, quelles modifications dans votre système fourrager pensez-vous mettre en place d'ici 5 ans / avez-vous déjà mis en place? (plusieurs réponses possibles) 10
  • 11. Dans le cadre du changement climatique, utilisez-vous déjà des ressources fourragères spécifiques pour vous adapter? (plusieurs réponses possibles) 11
  • 12. Vous n’avez pas encore modifié votre système fourrager, mais comment pensez-vous le modifier d’ici 5 ans ? 12
  • 13. De quoi auriez-vous besoin pour adapter votre système au changement climatique? Il peut s'agir de références techniques, d'accompagnement, de soutien financier à l'investissement, d'outils, de réunion d'échanges avec d'autres éleveurs, de visites de stations expérimentales, ... 13 « Les besoins du troupeau en fonction du stade physiologique et du nombre d'animaux » « Production d’herbe selon besoins du troupeau » « Un calendrier avec les espèces qui poussent en fonction des saisons » « Des recommandations techniques sur : méteil fourrager, moha associé, sorgho bmr » « Appui financier » « Appui technique pour une bonne implantation » « Conseil technique et aides à l'implantation de culture » « Échange éleveur » « Retour d'expérience sur les arbres fourragers » « Réunion d’échange technique » « Tout ça à la fois + communication sur les expériences » « Un peu de tout cela » « Soutien financier pour plus de légumineuses » « Retours d'expé des stations » « échange entre éleveurs » « Assurer les risques de semis raté à cause des intempéries (chaleur pluviométrie excessive ou inexistante...) »
  • 14. Suite au tour de table avec les éleveurs en réunion 14 Leviers pour s’adapter au changement climatique Réalisés Envisagés Luzerne et/ou prairie multi-espèces Tous Tous Irrigation III I Contractualisation de luzerne sur pied ou achat de foin de luzerne IIII ou III Pâturage des sous-bois ou aire d’exercice arborée pour l’été III Autres fourragères : Sorgho ou betterave fourragère IIII ou I Fauche plus précoce (ensilage, enrubannage, séchage en grange) IIIII Augmenter la SFP (diminuer chargement) III I Allonger la période de pâturage (fin d’automne et hiver) IIII Drainage pour améliorer le sol I Valorisation de feuilles d’arbre en été II Semis de prairie sous-couvert - Méteil immature enrubanné IIIII
  • 15. Ressources fourragères identifiées dans l’enquête en ligne ou lors des réunion éleveurs méritant une évaluation bibliographique  Betterave fourragère  Plantain fourrager  Moha  Mûrier blanc  Colza fourrager  Cassia tora ou obtusifolia: mbuum nduur  Moringa oleifera: nébédayou saab saab  Haricot lablab  Niébé ou cow pea  Sarasin  Chicorée  Teff grass  Silphie  Sorgho fourrager  Vigne  Sainfoin  Lotier  Seradelle  Haie  Trèfle squarosome  Trèfle de perse  Trèfle fraise 15
  • 16. Sources  L’évaluation des dix ressources fourragères ci-après bénéficie à la fois de références bibliographiques et de retour d’expérience des éleveurs de chèvres participants aux groupes de travail  Références bibliographiques :  PAFC (2019). COMPTE RENDU DE MISSION Fourrages/Comptabilité.  https://www.feedipedia.org/  Revue Fourrages 16
  • 17. Cassia tora ou obtusifolia: mbuum nduur  Le mbuum nduur fait partie des légumineuses herbacées naturelles très répandues au Sénégal. Elle est très peu consommée par les animaux lorsqu’elle est verte mais une fois séchée de nombreux témoignages d’éleveurs montrent que les ruminants la consomment. Elle est également consommée par les hommes une fois bouillie.  Les feuilles peuvent être récoltées au début du développement de la plante. En revanche si elle est coupée, cela peut ralentir sa repousse. Il semblerait donc qu’une seule coupe soit possible avant floraison. La coupe de l’ensemble de la tige à 10 cm du sol facilitera l’aération lors du séchage. La durée du séchage peut varier de 2 à 5 jours avec une dernière journée à l’ombre afin de perdre le moins de feuille possible.  Le fait qu’elle ne soit que très peu consommée en vert laisse penser que la plante présente une certaine toxicité qu’elle perd peut-être au séchage. Il convient néanmoins de s’assurer qu’elle ne présente pas d’effet toxique au- delà d’une certaine quantité séchée incorporée dans la ration.  Excepté ce risque de toxicité, ses caractéristiques pourraient en faire un bon fourrage naturel à condition de préserver chaque année des plants pour le réensemencement. 17
  • 18. Betterave fourragère (et chou fourrager)  Antoine Bernard et Claire Mimault, de l’EARL Fromage de la Perrure, se sont installés en 2016 à Mervent (Vendée). Ils élèvent 100 chèvres, pour produire des fromages bio, en valorisant au mieux la ressource fourragère, notamment au pâturage. Pour poursuivre la distribution de fourrage vert en fin d’automne et en hiver, les éleveurs ont misé sur la betterave et le chou fourragers. Pour les 100 chèvres, ils ont implanté 0,5 ha de choux et 0,5 ha de betteraves. Ces parcelles sont à proximité de l’élevage pour la surveillance et le binage des cultures. La récolte est manuelle, souvent avec un stagiaire. Une réflexion est en cours sur la récolte mécanique de ces aliments. Entre deux implantation de ces cultures, de l’avoine est implanté en dérobée, et pâturé par les chèvres. Ceci permet de limiter le salissement de la parcelle. Un mois avant le semis, un apport de fumier est réalisé, suivi d’un labour et d’un passage de vibroculteur.  La ration hivernale (fin de lactation et tarissement) est composée en brut de 6 kg de chou (un pied par chèvre environ), 1 kg de betterave (découpé à la pelle à bêcher) et de 400 g de méteil grain. Le foin est donné à volonté. La distribution est manuelle pour ces aliments.  Chou et betterave sont un moyen de gagner en autonomie alimentaire et de conserver l’état des animaux en fin de lactation. La betterave, riche en sucres, permet une reprise d’état tardive. Le chou fourrager permet un apport de vert au moment où le pâturage est arrêté en fin d’automne. Ces deux aliments sont donc complémentaires pour l’apport d’énergie et d’azote. Cela permet de maintenir le lait en fin de lactation, tout en produisant de la matière utile (TP de 45) pour produire des fromages à cette période. 18
  • 19. Moha  Graminée annuelle estivale à cycle court dotée d’un fort pouvoir couvrant, le moha a un développement très rapide et peut atteindre une hauteur de 1 à 1,5 m. Il est souvent associé à du trèfle pour améliorer sa valeur alimentaire.  De mai à juillet à 25-30 Kg/Ha en pur ou associé avec du trèfle d’Alexandrie (13 Kg de moha + 12 Kg de trèfle). 40 à 60 unités d’azote à la levée. Peu ou pas de repousses, gélif à 0 °C.  Le groupe GIEE de la Sarthe travaille sur la possibilité de faire pâturer les chèvres en période estivale. L’enjeu pour ces systèmes caprins fromager-fermiers est de poursuivre le pâturage durant l’été, dans un contexte de sol sableux à faible potentiel (et moins de 5 cm de sol). Un essai paysan a été mis en place en 2020 dans un élevage caprin de 40 chèvres, avec une approche globale qui lie le sol la plante et l’animal. Le 15 avril, la première coupe d’une vieille prairie a été incorporée au sol, comme un engrais vert. En complément, des micro-organismes « EM » ont été incorporés avec un mulchage au roto-labour. Le 26 mai, un mélange Millet-Moha-trèfle d’Alexandrie a été semé dans la parcelle. Le pâturage au fil de la parcelle a commencé le 6 juillet pour durer jusqu’au 15 août. 2-3 tonnes de matières sèches ont été pâturées par les chèvres. Les chèvres ont bien pâturé la parcelle. Cet essai a permis au producteur d’assurer sa production de lait estivale (sans baisse de production contrairement aux années précédentes), tout en économisant du foin. Cet essai est reconduit cette année, avec un nouveau mélange sans moha et avec plus de trèfle d’Alexandrie, pour limiter l’apport de concentrés cet été. Le pâturage sera réalisé à priori plus tôt, afin d’éviter de se faire dépasser par le stade des graminées : avec 2 semaines d’avance environ, donc dès fin juin. L’utilisation du fil avant (et arrière) permettra d’éviter le piétinement des repousses. 19
  • 20. Chicorée  La chicorée est une plante d’été active disposant d’un système racinaire en pivot. Elle est très productive au printemps, en été ainsi qu’à l’automne. Les origines de la chicorée ne sont pas certaines. Celle-ci serait probablement native d’Europe, mais elle est aujourd’hui très utilisée à travers le monde, notamment pour pallier une baisse de productivité, d’appétence et de digestibilité pendant la période estivale. Dans les zones à faible pluviométrie (< 600 mm), sa productivité durant la période sèche dépendra de la capacité de rétention d’eau du sol.  Le retour des éleveurs est mitigé :  la plupart ayant essayé d’en cultiver considère qu’elle n’est pas compatible avec les recommandations de gestion du parasitisme (temps de retour sur la parcelle, valorisation en pâture et fauche, …)  Le cycle rapide de développement amène une montée rapide, obligeant à gérer des tiges lignifiées (broyage en fin de saison  La grenaison est rapide, amenant une parcelle qui se densifie en chicorée rapidement 20
  • 21. Colza fourrager  Le colza fourrager est une plante annuelle de la famille des Brassicacées, anciennement nommée Crucifères, qui regroupe des plantes dicotylédones telles que les choux, navets, radis, etc. Souvent utilisée en interculture (entre 2 cultures principales annuelle successives), cette culture dérobée fourragère est réputée pour être peu onéreuse, s’implanter facilement et bénéficier d'une croissance rapide. Ceci permet notamment aux éleveurs d’obtenir un fourrage frais de qualité à des périodes où d’autres plantes auront plus de difficultés à produire (notamment à l'automne).  Retour des éleveurs :  Colza fourrager intéressant mais nécessité d’avoir de l’eau après l’implantation  Grosse interrogation des éleveurs sur le fait que le colza donne du goût au lait et/ou aux fromages (retour de fromagers fluctuant). Ceci mériterait d’être étudié plus finement.  Association favorable avec RGI 6 mois ou avoine, pour limiter les troubles métaboliques 21
  • 22. Pennisetum purpureum : néma ou marafalfa (herbe à éléphant)  L’implantation du néma se fait généralement par bouturage. Les boutures sont prélevées sur des vieilles tiges (5 à 7 mois). Si la tige est sèche, les boutures peuvent être trempées dans l’eau pendant 3 jours avant mise en terre. Les boutures doivent au moins comprendre un à deux noeuds. Pour la mise en terre, deux techniques ont été observées soit à la verticale soit à l’horizontale. Les boutures sont enterrées à 5 cm maximum dans le sol. Il faut bien tasser le sol au-dessus de la bouture. Une rigole autour de la bouture doit permettre d’arroser par les côtés car il faut éviter un arrosage direct. La levée des feuilles a lieu au bout de onze jours. Il est nécessaire de fertiliser avec du fumier et de l’urée. Au bout d’1 mois, la plante peut atteindre 1,5 m d e haut. Les éleveurs rencontrés récoltent à 3 mètres de haut.  L'herbe à éléphant ( Pennisetum purpureum Schumach.) est une graminée tropicale majeure. C'est l'une des graminées tropicales les plus productives. C'est une espèce très polyvalente qui peut être cultivée dans un large éventail de conditions et de systèmes : conditions sèches ou humides, agriculture à petite échelle ou à grande échelle. C'est un fourrage précieux et très populaire dans toutes les régions tropicales, notamment dans les systèmes de coupe et de transport ( Mannetje, 1992 ; FAO, 2015 ). 22
  • 23. Plantain fourrager  + d’infos : https://redcap.terredeschevres.fr/spip.php?article262 23
  • 24. Mûrier blanc  La ressource fourragère tirée des arbres est encore peu étudiée et soulève de nombreuses questions sur leur valeur alimentaire, leur acceptabilité par les animaux, et leurs itinéraires de production. Les premiers résultats ont été obtenus dans le cadre des projets PARASOL (2015 – 2018, coord. Agroof) et ARBELE (2015- 2018, coord. IDELE) et publiés dans Emile et al. (2017) sur les teneurs en matières azotées totales (MAT), fibres, tanins condensés (TANc) et digestibilité in vitro des feuilles. Le murier blanc présente un fort intérêt avec une valeur alimentaire de 17% de MAT et 83,2% de digestibilité enzymatique.  Il n’y a pas de références sur la production de biomasse totale sur les parties feuilles et rameaux, potentiellement consommables par les animaux. La quantité produite dépend de l’arbre, de son âge, du contexte pédoclimatique (Colin et al, 2018) et du mode de gestion.  Des enquêtes menées auprès d’éleveurs lors des projets ARBELE et PARASOL (Béral, 2018) permettent d’approcher quelques notions de productivité et d’apport aux animaux. Les questions essentielles sur la densité de plantation, le type de taille ainsi que la prise en compte des besoins des animaux selon les périodes restent entières.  Des essais sont prévus en Ardèche à la station du Pradel sur cette thématique. Les éleveurs de la région n’ont pas de retour sur son utilisation. 24
  • 25. Sorgho fourrager multicoupes  Le semis est généralement réalisé sur des parcelles ayant des prairies annuelles en vesce-avoine après que celles-ci aient été pâturées, donc vers début juin. La réussite du semis est liée à la pluviométrie de : il faut un minimum d’eau pour que le sorgho lève bien. Son coût d’implantation est faible (60 €/ha environ), mais il demande plus de travail mécanisé.  Le sorgho est ensuite pâturé à partir d’août et trois à cinq passages successifs sont ainsi possibles, jusqu’aux premières gelées s’il est pâturé suffisamment tôt et que les conditions météo (pluie) permettent de bonnes repousses. Les tours de pâturages durent de moins en moins longtemps au fil du temps. Le pâturage se fait sur la longueur. Pour un troupeau de 150 chèvres, c’est un front d’environ 180 m qui est offert aux chèvres, avec un fil avant repoussé de 3 mètre à chaque sortie ce qui fait près de 3,5 m² par chèvre par repas. Un fil arrière est également mis en place pour favoriser la repousse. Elles le consomment très vite et y restent une à deux heures maximum pour éviter le parasitisme. Le sorgho peut être très haut quand les chèvres y entrent mais elles ne doivent pas pâturer plus bas que 40 cm au 1er passage. 2 hectares sont ainsi consommés par 150 chèvres en un mois. 25
  • 26. Sainfoin  Le Sainfoin est une légumineuse, peu pérenne, aux fleurs groupées en grappe allongée, et qui peut atteindre jusqu’à un mètre de hauteur. Cultivée comme plante fourragère, elle s’adapte à des conditions difficiles de culture: sols superficiels, calcaires et caillouteux, et aux régions aux hivers rudes et aux étés secs. Plante quelque peu oubliée en France, elle garde néanmoins une place intéressante en Aveyron et dans le Sud où les sols sont parfois difficilement valorisés et où le climat est très variable.  Le retour des éleveurs sur cette légumineuse sont positifs d’un point de vue alimentaire. Par contre, le rendement et la pérennité sont faibles. Il est difficile de trouver des semences, et le coût à l’hectare est élevé. Certains éleveurs ont participé à des travaux de multiplication de semences population.  Des essais sont menés et prévus à INRAE Lusignan sur leur capacité à être cultivé, valorisé par les chèvres et éventuellement avoir un impact sur la maîtrise du parasitisme gastro-intestinal. 26
  • 27. Lotier  Le lotier corniculé est une plante riche en tanins. Il est adapté aux sols séchants, calcaires mais aussi acides ainsi qu’aux sols superficiels, voire siliceux. Il n’y a que les excès d’eau qui lui sont défavorables. Le lotier est surtout destiné à être utilisé associé à du dactyle ou de la fétuque élevée en zone séchante et donc défavorable au trèfle blanc, ou à rentrer dans la composition dans un mélange multi espèces. Le lotier corniculé n’est pas météorisant. La dose de semis doit se situer entre 5 et 15 kg au sein de la composition. La pérennité de cette espèce est de 2 à 3 ans mais si les conditions lui conviennent, sa présence peut perdurer avec celle des graminées qui lui sont associées.  Les retours des éleveurs sont mitigés : en mélange, on le retrouve rarement, sauf après des étés secs et dans des parcelles « pauvres ». Aucun éleveur n’a essayé un semis en pur, à cause du coût des semences. 27
  • 28. Remerciements 28 Contact : jeremie.jost@idele.fr Retrouver un dossier-web complet : https://redcap.terredeschevres.fr/spip.php?rubrique102 Support réalisé en avril 2021