Les grandes marques mondiales à l’heure de la parité
1. Les grandes marques mondiales à
l’heure de la parité
Sur les 5 dernières années, la croissance des plus grandes
marques mondiales intégrant des femmes dans leurs
instances dirigeantes est de 66% vs 6% pour les marques
dirigées par des boards exclusivement masculins.
Coïncidence troublante ou lien de cause à effet, la dernière étude
BrandZ Top 100, de Millward Brown, portant sur les 100 marques les
plus puissantes au monde, révèle que celles qui intègrent des femmes
dans leur Comité de Direction sont en meilleure santé financière que
la moyenne des autres marques.
Plusieurs chiffres éclairent sur l’ampleur du phénomène :
• 77% du top 100 mondial intègre des femmes dans leur Comité de Direction.
• Sur les 5 dernières années, la croissance des marques intégrant des femmes dans leurs
instances dirigeantes est de 66%. Elle n’est que de 6% pour les marques dirigées par des
boards exclusivement masculins.
• Parmi les marques les plus « féminines », se trouvent Burberry, IBM, H&M, Gilette,
Google, FedEx, Disney, China Mobile, BMW ou Airtel…
De nombreuses études réalisées aux Etats Unis sur le sujet par Goldman Sachs, Mc Kinsey
ou l’Université de Columbia, corroborent ce lien entre présence féminine au plus haut
niveau et une meilleure performance économique et financière des entreprises.
Les explications avancées pointent les qualités de la gente féminine dans la gestion des
risques, la résistance à la tentation d’accumuler les dettes ou la capacité à générer du cash
flow.
Le fait également que les carrières féminines sont plus ouvertes en termes d’expériences et
d’entreprises fréquentées est également souvent rappelé. Enfin le besoin d’avoir plus de
présence féminine dans les centres de décision se fait logiquement sentir pour s’adapter à la
réalité des marchés et des consommateurs : 80% des décisions importantes des
consommateurs sont aujourd’hui prises par les femmes !
Plusieurs pays se sont emparés de la question, notamment en Europe du Nord (pays
scandinaves, Allemagne, UK, Pays-Bas…), tandis qu’en France le retard à combler est encore
important.
2. Selon l’INSEE, les femmes ne représentaient, en 2008, que 7,6 % des membres des instances
de décision des 300 plus grandes entreprises françaises.
• Plus du quart des entreprises n’employaient pas de femmes au niveau des comités de
directions.
• Seules 6 entreprises du CAC 40 comptent trois femmes ou plus dans leur conseil.
• L’Oréal a le taux de féminisation du comité exécutif le plus important avec 19% de femmes
• Par ailleurs, plus la taille de l’entreprise est importante, moins il y a de femmes
dirigeantes : elles sont 8,6% dans les entreprises de plus de 250 salariés contre 18,9% dans
les entreprises de moins de 10 salariés.
La France semble néanmoins s’engager plus concrètement sur la voie de la parité. Sur le
terrain politique tout d’abord : la parité parfaite dans le gouvernement de François
Hollande, l’exigence de parité dans les listes des législatives à venir, sous peine d’amende, et
la création d’un ministère dédié aux droits de la femme en sont l’illustration.
Cette volonté existe aussi pour faire progresser la cause au sein des entreprises. Ainsi, le
parlement a adopté le 20 Janvier 2010, une proposition de loi obligeant les grandes
entreprises à un quota de 40% de femmes dans leurs conseils d’administration d’ici à 2016.
En Février 2012, l’assemblée nationale a d’ores et déjà voté l’instauration d’un quota de
40% de femmes parmi les hauts fonctionnaires nommés chaque année. On peut encore
citer l’indicateur de « taux de promotion hommes-femmes » cher à Laurence Parisot,
patronne du Medef…
L’étude Brand Z corrobore un certain nombre d’études publiées ces dernières années qui
aboutissent aux mêmes conclusions (Woman Matter de McKinsey par exemple, publiée en
2009).
L’idée selon laquelle la mixité est un puissant levier de performance progresse, mais la loi
semble nécessaire pour la faire passer auprès de ceux qui détiennent actuellement les clés
du pouvoir politique ou économique.
Rappel des autres faits marquants du classement BrandZ top 100 :
Apple renforce nettement sa place de numéro 1 (+19% à 182.9 milliards de $) prise à Google
qui perd, cette année encore, une place au profit d’IBM (+15% à 115.9 milliards de $).
L’entrée en bourse du porte drapeau des réseaux sociaux, Facebook, signe la consécration
d’une marque dont la valeur a cru de 74% en à peine un an et qui a connu la plus rapide
ascension dans le classement Brand Z top 100. Cette année elle se hisse à la 19 ème position
avec une valeur estimée à 33.2 milliards de $. En parallèle de cette évolution, Hermès signe
la plus spectaculaire progression dans ce classement en gagnant 39 places pour se hisser au
32ème rang à 19.1 Mrds $. Portée par le luxe, présentant des résultats de ventes en nette
3. progression et provoquant un intérêt fort de LVMH cette marque exploite totalement le
filon du « made in France ».
Les résultats complets sont sur le blog www.lesmarquesalaloupe.com
Le Top 10 2012 des marques les plus puissantes au monde
Classement Brand Category Brand Value Brand Value
2012 2012 ($M) ▲
1 Apple Tech 182,951 +19%
2 IBM Tech 115,985 +15%
3 Google Tech 107,857 -3%
4 McDonald's Fast Food 95,188 +17%
5 Microsoft Tech 76,651 -2%
6 Coca-Cola Soft drinks 74,286 +1%
7 Marlboro Tobacco 73,612 +9%
8 AT&T Communication Provider 68,870 -1%
9 Verizon Communication Provider 49,151 +15%
10 China Mobile Communication Provider 47,041 -18%
L’étude BrandZ Top 100 est la seule démarche de valorisation financière des marques au
monde qui prend autant en compte ce que les consommateurs pensent des marques qu’ils
achètent combinée à une analyse rigoureuse des données financières, des évolutions de
marchés et des rapports d’analystes financiers.
Benoit TRANZER, Directeur Général Millward Brown France – +33 1 55 56 40 78