1. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
Archidiocèse de Kinshasa
UNIVERSITE OMNIA OMNIBUS
FACULTE DE SANTE PUBLIQUE
B.P 15 Kinshasa VII
Av. Saïo N °2317, Kasa-Vubu/Kinshasa
FACTEURS DU DEPISTAGE TARDIF DE LA
TUBERCULOSE AU CENTRE D’ETAT
NDJOMBO DE LA ZONE DE SANTE DE NGIRI
NGIRI
BOKUNDUMBA MAKIA Odette
Directeur : KANDANDA MUELE Fortunat
Professeur ordinaire
Année-académique : 2022-2023
3. 1
IN MEMORIAM
A notre regretté père MAKIA Etienne, mère MATETE Marie Josée
et nos sœur Godelieve, Agathe, Josée Marie qui nous ont quitté très tôt alors que
nous avions encore besoins de vous. hélas que le destin puisse décider autrement
avant ce jour mémorable que la terre de nos ancêtres vous soit douce.
Repose vous en paix !
4. 2
EPOGRAPHE
Tuberculose est une maladie très contagieuse qui peut décimer des populations
entières si des précautions n'ont pas été prises au moment opportun ».
ALEXANDRE LAO
5. 3
DEDICACE
A mère générale YEPUMBA Pascaline, pour sa contribution
exceptionnelle tant morale, spirituelle et financière à notre égard.
A nos frères et sœurs BOKUNDOA BO LIKABE André,
ADIKANABANA Janvier, ce travail est le résultat de votre amour, sacrifice,
patience, prière que vous avez toujours manifesté à mon égard. Le Dieu tout
puissant vous accorde une longue vie afin de profiter de tout ce que vous avez
semé en moi.
6. 4
REMERCIEMENTS
A Dieu tout puissant source d’intelligence et sagesse le père qui
promet et réalise gloire et louange à jamais.
Nous exprimons nos sincères remerciements et notre gratitude à tous
ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
Nos remerciements sincères et considérables sont adressés ensuite au
Directeur KANDANDA MUELE Fortunat Professeur Ordinaire, qui malgré ses
multiples occupations a accepté de diriger avec expertise cette recherche. Sa
patience, ses conseils, sa rigueur scientifique ont permis de bien orienter ce travail
et de le mener à son terme.
Dans le même cadre, nous tenons à remercier le corps professoral de
l’université Omnia Omnibus, qui par la qualité des enseignements dispensés s’est
acquitté de son devoir de nous équiper. C’est grâce à lui que nous avons acquis
des connaissances scientifiques dans le domaine de la santé.
Nos remerciement vos s’adresse directement à notre congrégation des
filles de marie de diocèse de Molegbe pour le soutient tant spirituel que moral
nous accordé, à
Profonde gratitude à l’endroit de nos frères et sœurs MAKIA Etienne
Marie, MATETE Bébé, EDINGONGO Reddy, ABEKA Philippe et AMBANDO
Aimé ainsi que mes nièces et neveux Alain, Alpha, Janvier, Patrick, et Joceline
pour vos innombrables soutiens.
Nous ne saurons clôture sans pourtant reconnaitre et remercier nos
compagnons de lutte, MAKELA Lasconny, UNAMAKA René, GABIA Gabriel
Ndolo Juliene, NGBALE Blaise, ATATA Evariste, pour les merveilleux moments
passés ensemble.
7. 5
INTRODUCTION GENERALE
0.1. Présentation, motivation et intérêts de l’étude
La tuberculose est aussi ancienne que la civilisation humaine ; elle est l’une des
plus vieilles affections touchant l’homme. C’est une maladie infectieuse,
contagieuse, à transmission essentiellement interhumaine, due principalement à
Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch) (Daniel TM. 2006).
Aujourd’hui, même si la tuberculose est une maladie guérissable, que l’on peut
prévenir, elle n’en reste pas moins l’une des plus grandes causes de morbidité et
de mortalité à l’échelle mondiale.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en 2019, on estime que 10
millions de nouveaux cas de tuberculose sont apparus dans le monde et que plus
de 1,4 million de personnes sont mortes de la tuberculose, ce qui en fait la
principale cause de décès par maladie infectieuse cette année-là (Houben RM.
2016). Sur ces quelque 10 millions de personnes, environ 2,9 millions n’ont pas
été diagnostiquées comme atteintes de tuberculose et n’ont donc pas reçu un
traitement antituberculeux de qualité garantie. En outre, de nombreuses personnes
tardent à se faire soigner ou sont mal diagnostiquées avant d’être correctement
diagnostiquées et traitées (OMS. 2020).
Par ailleurs, la République Démocratique du Congo (RDC) est parmi les trente
pays de la planète les plus touchés. Il occupe le 9e rang dans le monde et le 2e en
Afrique. La tuberculose constitue un problème de santé publique majeure
(Sobanuka Bienfait. 2021)
Pour preuve, depuis le début de la pandémie à Covid 19 au mois de mars 2020, la
RDC a enregistré 95 861 cas avec 1464 décès soit une létalité de 1,53% (Données
du 15 mars 2023) avec seulement 321 zones de santé touchées sur les 519 que
comptent notre pays, alors qu’en 2022, toutes les ZS ont notifié au moins 100 cas
de tuberculose (OMS. 24 mars 2023).
Rien que pour l’année 2022, la RDC a notifié 248 761 cas de tuberculose toutes
formes, dont 245 475 cas incidents et 4 184 décès en une seule année. Ces chiffres
montrent un accroissement de 15% des cas additionnels par rapport à l’année
2021, soit 32 974 personnes de plus ont développé une des formes de la
tuberculose (OMS. 24 mars 2023).
8. 6
Afin de diminuer l’impact de la tuberculose sur la population mondiale, les
Nations Unies avait fait de la lutte contre cette maladie l’un des huit objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD), la cible à l’horizon 2015 étant de
réduire l’incidence de la tuberculose de moitié par rapport au niveau de 1990 (3).
Selon un rapport de l’OMS (2022), en 2021, grâce à une feuille de route claire,
l’OMS dans la Région africaine a montré qu’il était possible d’atteindre, voire de
dépasser, la première étape intermédiaire de la Stratégie pour mettre fin à la
tuberculose (qui était de réduire de 20 % l’incidence de la tuberculose au plus tard
en 2020), avec un taux de diminution des nouvelles infections de 22 % depuis
2015 (OMS. 24 mars 2023).
Pour atteindre cette cible, l’Assemblée mondiale de la Santé a retenu deux
indicateurs : un taux de dépistage des cas de tuberculose, à l’échelle mondiale et
au niveau des pays, supérieur à 70 % et un taux de succès thérapeutique de 85 %
(OMS. 1993).
L’un des principaux objectifs de tout programme de lutte antituberculeuse est de
réduire la transmission de la tuberculose dans la communauté, et ce à travers le
dépistage précoce des cas et l’instauration rapide d’une thérapeutique adaptée
(Enarson DA et al. 1996).
Ceci est encore plus important lorsqu’il s’agit de patients avec e la tuberculose
pulmonaire à microscopie positive (TPM+), lesquels constituent la principale
source d’infection dans la communauté. En effet, on estime qu’un patient TPM+
non détecté a le potentiel d’infecter 10 à 15 personnes par an et plus d’une
vingtaine au cours de l’évolution naturelle de sa maladie s’il n’est pas traité
(Storla DG et aal. 2008).
Malgré les énormes avancées dans plusieurs aspects de la lutte contre la
tuberculose, le délai de diagnostic et de mise sous traitement reste un grand
problème dans plusieurs pays (Bassili A et al. 2008).
La détection précoce et le traitement des cas TPM+ sont les points clés du succès
des programmes de lutte. L’identification et le traitement de ces cas infectieux
de tuberculose sont considérés comme la mesure de lutte contre la tuberculose
la plus rentable en termes de coût-efficacité (Currie et al. 2005).
9. 7
Le retard dans le diagnostic et dans l’initiation d’un traitement antituberculeux
efficace chez ces patients conduit à des affections plus étendues et plus
compliquées et à une augmentation du taux de mortalité. Il implique aussi une
contagiosité plus prolongée dans la communauté et au sein du personnel de santé
(Sendagire I. 2010).
De plus, un dépistage tardif peut amener à des complications, mais surtout, un
traitement inadéquat pouvant induire une tuberculose multirésistante (TBmR)
qu’il est plus difficile et plus coûteux de guérir.
A cet effet, les autorités sanitaires de la RDC ont augmenté la capacité de
dépistage actif gratuit de la tuberculose en mobilisant les équipes et les unités
mobiles sur le terrain. ‘‘Pour en finir avec la tuberculose, en se focalise sur une
action concertée et des campagnes de dépistage actif (Franck Moma. 2022).
Cette action visée plus particulièrement les communautés spéciales, les
prisonniers, les déplacés internes, les forces de défense et de la sécurité afin de
sensibiliser tout le monde. Pour cela, des unités mobiles dotées d’un laboratoire
avec les machines GeneXpert pour le diagnostic rapide (Franck Moma. 2022).
Le choix de cette étude est motivé par le souci d’améliorer la détection de cas des
TPM+ et de cas de tuberculose pulmonaire latente qui sont des potentiels sources
d’expansion des germes. Cette amélioration est passe par la recherche des
obstacles au dépistage ou l’identification des facteurs associés au retards du
dépistage ou diagnostic ; telle est la raison d’être de ce travail qui du reste aura un
triple intérêt ;
Intérêt personnel : Ce sujet nous permettra d'approfondir les connaissances sur la
tuberculose partant de nos recherches que nous aurions à faire tout au long de ce
travail.
Intérêt scientifique : Le présent travail avec comme sujet, constitue un support de
référence utile pour les chercheurs qui voudront avoir une connaissance dans ce
domaine.
Intérêt social : Ce travail aidera la population à acquérir des connaissances sur
les éléments de la surveillance de la tuberculose et des mesures des préventions
en vue d'éviter la survenue de cette dernière.
10. 8
0.2. Etat de la question
La détection des cas les plus infectieux de tuberculose, les cas pulmonaires frottis
positifs, par dépistage des patients est une composante essentielle de la lutte contre
la tuberculose.
Son objectif est d’identifier les sources d’infection dans la collectivité, c’est-à-
dire de trouver les sujets qui excrètent un grand nombre de bacilles tuberculeux.
Le traitement de ces patients infectieux les rend rapidement non contagieux,
interrompant ainsi la chaîne de transmission. L’un des bénéfices secondaires du
dépistage est de minimiser le délai de mise en route du traitement, d’où une plus
grande probabilité de guérison (Borgdorff MW. 2002)
C’est pourquoi le dépistage au temps opportun est le point d’or des objectifs pour
parvenir à l’élimination de la tuberculose afin d’éduquer les membres de la
collectivité de manière à leur faire comprendre qu’une toux persistante est
anormale, à leur indiquer où trouver des services de santé et à les persuader de
consulter rapidement un prestataire de santé pour subir un examen de frottis
d’expectorations.
Le dépistage de la tuberculose et plus particulièrement la recherche de facteurs de
retard de prise en charge, est un sujet déjà abordé dans la littérature avec plusieurs
études ayant tenté d’identifier ces facteurs.
Ainsi au niveau mondial, conscients de ces défis et mettant à profit les progrès
déjà accomplis dans certains pays, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme et un certain nombre de partenaires ont uni leurs forces
afin d’intensifier le dépistage de la tuberculose et d’améliorer les résultats en
matière de traitement dans les sous-régions de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique
du Centre pour la période 2018-2020.
D’après le rapport de l’atelier de Cotonou en 2018, 40% des cas de tuberculose
en Afrique sont sous-détectés ou sous déclarés ; la détection est particulièrement
lacunaire chez les hommes âgés de 15 à 44 ans. Par ailleurs, chaque année, plus
de 100 000 enfants et adolescents atteints de tuberculose ne sont pas diagnostiqués
(fond mondial, Genève 2018).
A travers l’analyse de l’accessibilité de la population indigène deux municipalités
du Mexique sur le dépistage et du traitement de la tuberculose, Blandine
DEVEAUX (2011), souligne l’existence des certaines barrières rencontrées par
les professionnels de santé et les populations indigènes dans le cas de la
11. 9
tuberculose. Ces barrières concernent, pour les patients, à la fois la difficulté
d’être détecté de manière précoce, l’accès au traitement, le coût financier
engendré par les soins mais aussi les conditions de vie.
Dans le cadre de la prévention et protection en milieu du travail Belge, le comité
conduit par M. Van Sprundel et al. (2005), ont recommandé que dans le milieu du
travail, e dépistage mis en place doit prioritairement permettre la détection de
l’infection tuberculeuse latente (LTBI). Le test cutané tuberculinique reste la
technique de choix pour le dépistage de la LTBI tandis que chez un travailleur
antérieurement documentée, il y a lieu de dépister la maladie tuberculeuse par un
cliché thoracique.
T. May et S. Bevilacqua (2005) ont étudié les aspects cliniques actuels de la
tuberculose en France, ils ont soulevé que le diagnostic de tuberculose à tous les
stades de la maladie reste donc difficile et souvent porté avec retard. Ceci est en
partie lié à l’absence de spécificité des symptômes, symptômes initialement
négligés par les patients et mal analysés par le praticien.
Toujours en France, M Dailloux et al (2003) ont rapporté que malgré près de 7
000 cas/an de tuberculose déclarés en France, le diagnostic de la tuberculose reste
encore trop tardif. Dans ce contexte, le cliché thoracique et la prise en compte des
facteurs environnementaux demeurent une étape importante dans l’évocation du
diagnostic.
En 2015, Simon Tomala avait recherché les déterminants des retards de prise en
charge du dépistage de la tuberculose chez l’enfant. Sa conclusion avait établi que
dans la majorité des cas, le délai n’est pas respecté puisque le délai moyen
(64,2jours) et la médiane (40 jours) sont en dehors des recommandations actuelles
qui préconisent un délai inférieur ou égal à 14 jours. Néanmoins, la répartition par
tranche d’âge montre que la population des moins de 5 ans est la plus touchée par
le retard et plus particulièrement celle des moins de 2 ans. Ceci prouve la difficulté
de la symptomatologie moins parlante chez les enfants.
Ainsi en Angleterre, une étude rétrospective dans la région de Thames Valley
(2013) s’était intéressée à l’identification de facteurs de retard dans l’initiation au
traitement anti tuberculeux et avait retrouvé que la tuberculose extra pulmonaire,
le genre féminin et la naissance en Angleterre étaient des facteurs de risques de
retard de prise en charge.
12. 10
D’autres études menées dans d’autre régions du monde tel que l’étude de Linh HP
à Taiwan (28), Zerbini en Argentine (2008), ou Tobgay en Inde (2006) ont tenté
d’identifier des facteurs de retard de prise en charge de la tuberculose avec des
résultats le plus souvent propres au pays où l’étude a été menée et difficilement.
Tobgay avait ainsi retrouvé que l’usage de médecine traditionnelle ou le cout du
traitement étaient des facteurs de risques de retard de prise en charge).
Dans une méta-analyse et revue systématique sur Retards de diagnostic et de
traitement des patients en Chine, Zhi Zhen Qin (2015) relève le délai de
diagnostic des patients dans l'ouest de la Chine (85,2 jours, IC à 95 % = 23,8 à
146,7 jours) était nettement plus long que dans l'est de la Chine (17,4 jours, IC à
95 % = 10,4 à 24,4 jours). Les facteurs liés à ce retard étaient le manque des
connaissances des patients sur les signes et les éléments de l’exposition à la
tuberculose.
Dans la région africaine, plusieurs écrits abondent pour déplorer les causes du
retard de diagnostic de la tuberculose, étant donné que le diagnostic et le
traitement précoces sont la pierre angulaire d'un contrôle efficace de la
tuberculose (TB), tant, en Afrique qu'ailleurs. De ce fait partant du nord du
continent, en traversant l’Ouest et le centre pour chuter vers l’Afrique australe,
plusieurs études ont retenu notre attention. C’est le cas de :
Boubacar Fassara et al. (2013) ont constaté que le retard de diagnostic s’explique
par le fait que la population connaissait très peu la maladie tuberculeuse et cette
connaissance dépendait de la source d’information et du niveau de sensibilisation
de la population. Environ 76,5% de patients ignoraient que la voie aérienne était
la voie de transmission de la tuberculose et 100% ignoraient qu’une toux
supérieure à 2 semaines malgré le traitement antitussif et antibactérien non
spécifique pouvait être d’origine tuberculeuse.
Ce même constat a été fait par A. Fofana a. (2012) où a majorité des patients (76,5
%) ne connaissaient pas la voie transmission de la tuberculose et ignoraient
également les signes d’appel. S’agissant du diagnostic et du traitement,
respectivement 61 % et 58,5 % des patients ne savaient pas que la bacilloscopie
et le traitement sont gratuits et que la maladie est curable.
Selon Coulibaly Dramane. (2010), s’est proposé d’analyser les cas d’occasions
manquées de dépistage parmi les patients de plus de 15 ans qui consultaient dans
les services du district sanitaire de Mopti avec une toux. Les insuffisances de
dépistage correspondaient à un taux de détection à 29%, lequel était dû au recours
13. 11
tardif des malades et les occasions manquées de dépistage qui se sont révélé être
associés aux : caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients.
Ainsi que l’organisation du système de santé.
D’après les résultats de l’étude de Ndeikoundam (2012), un revenu bas, le sexe
féminin, la ruralité, le vieillissement, le chômage et la méconnaissance de
l’étiologie microbienne de la tuberculose sont associés aux retards de diagnostic.
Les facteurs organisationnels tels qu’une faible couverture sanitaire, le paiement
des soins par les patients, l’entrée dans le système de soins par la consultation
d’un professionnel de santé informel, traditionnel ou peu qualifié allongent le
délai d’initiation du traitement antituberculeux.
Poursuivant sur la même lancée, Seydou KAREMBE (2020) renseigne que parmi
les facteurs associés au retard diagnostic on pouvait noter les facteurs lies aux
malades qui étaient d’ordres personnels, financiers, sociaux, professionnels,
l’automédication et les facteurs liés aux personnels soignants qui étaient le plus
incriminé parmi les problèmes.
Pour Abass Abdul-Karim (2016), les causes d’un faible taux de détection des cas
de tuberculose pulmonaire positif dans la région nord du Ghana étaient corrélées
à un faible accès au service curatif (41,2%) suite à la pauvreté, (4,9 %) à la
stigmatisation (35,9%) et aux croyances culturelles (28,2 %).
Dans la région de Nkwanta Sud au Ghana, Gregory K. Amenuvegbe et al en 2016
ont trouvé que la faible détection des cas de tuberculose était associé à certains
facteurs tels que : la faiblesse du système de santé ; l’absence d’un examen
minutieux des dossiers, des équipements de détection inadéquats au niveau des
centres de diagnostic, un manque de personnes formées et un certain niveau de
stigmatisation au niveau communautaire.
En Guinée, A. Camara et al en 2006 ont rapporté que la raison évoquée le plus
souvent pour ne s’être pas rendu dès le dé but des symptômes dans une structure
sanitaire conventionnelle était l’ignorance des manifestations de la maladie chez
54% patients, 12% ont incriminé principalement le coût élevé des prestations dans
les structures conventionnelles de soins, 9% attribuaient leur maladie à un
mauvais sort alors que 4% patients affirmaient habiter loin d’une structure
sanitaire de soins et 20% ont déclaré s’être rendu dans une structure sanitaire
moins de 2 semaines après le début de leur maladie.
14. 12
Au Mali, démontre la nécessité d’identifier les déterminants des consultations
tardives s’impose en vue d’optimiser la détection des cas de TMP+ et de réduire
la charge épidémiologique de la tuberculose. Ces résultats ont révélé que la
population générale avait une connaissance très peu de la maladie tuberculose et
29% d’entre eux ont été diagnostiqué tardivement c'est-à-dire après les 2
semaines, seulement 18,5% ont consulté avant 2 semaines.
Par ailleurs, la voie de transmission, le signe principal, la gratuité de l’examen et
du traitement, et même la curabilité de la maladie était ignorée par la majorité de
sujets ainsi que la profession étaient les facteurs du retard de diagnostic.
Au Sénégal, Diop MD et al en 2015 ont indiqué que les facteurs du retard de
diagnostic de la tuberculose dans la banlieue dakaroise étaient associés à la
méconnaissance par les populations de la maladie, aux recours complexes et
multiples aux structures de soins non conventionnelles et à l’automédication.
Au Cameroun, Alexis Cambanis (2007) ont constaté que les retards du dépistage
tuberculeux étaient significativement associés au fait d'être le principal soutien
économique, à la croyance que la tuberculose est stigmatisant et à l'utilisation de
la médecine traditionnelle ce dernier facteur étant le seul facteur significatif.
En Ouganda, Ategeka Shabani (2017) avait conclu que le faible taux de détection
de cas dela tuberculose était dû au manque de matériel et d'équipements suffisants
pour diagnostiquer, aux agents de santé moins motivés et aussi un certain retard
dans la prise en charge des patients.
En Éthiopie, les conclusions de l’étude de Desalegn Dabaro. (2017) ont établi que
la pénurie de ressources, l'interruption de l'électricité, le faible engagement des
prestataires de soins, la faiblesse des pratiques d'assurance qualité et la mauvaise
culture d'utilisation des informations sur la santé étaient des facteurs majeurs de
faible identification des cas de tuberculose.
A travers une approche de recherche sur les systèmes de santé en Zambie, J.
Kamanga avaient répondu à la question de savoir « Pourquoi les patients qui
toussent tardent-ils à se faire soigner dans les centres de santé urbains de Lusaka
? ». Leurs résultats ont attesté que le retard était associé à l'âge avancé, à une
maladie sous-jacente grave, à une mauvaise perception des services de santé, à
l'éloignement de la clinique et la fréquentation antérieure d'une clinique privée.
15. 13
Il ressort de l’étude Marocaine de que les déterminants des délais de consultation,
de diagnostic et de traitement pour les nouveaux patients tuberculeux pulmonaires
à microscopie positive étaient constitués par l’analphabétisme, une croyance à la
disparition spontanée des symptômes, existences des contraintes économiques ou
peur du diagnostic et de l’isolement social mais le fait de consulter en premier
dans le secteur privé ou faire trois consultations au moins avant le diagnostic sont
associés au délai idéal du dépistage.
Au Madagascar, Michel Tiaray Harison et al en 2017 rapportent que la réduction
du délai patient est basée essentiellement sur l’éducation sanitaire en éclairant le
public en particulier sur le mode et les causes favorisantes de la contamination et
du développement de la maladie, sur les signes révélateurs de la tuberculose et
sur la nécessité de la consultation précoce. Tandis que la réduction du délai
institution passe obligatoirement par l’amélioration du diagnostic et de la
connaissance de la tuberculose chez le personnel de santé au moyen d’une
formation continue.
Quant à Ravahatra Kiady (), les facteurs associés aux retards dans la prise en
charge de la tuberculose ont été classés en trois catégories : les facteurs liés à
l’individu, liés au système de soins et les facteurs liés à la fois à l’individu et au
système de soins (délai total). En ce qui concerne les facteurs individuels associés
au retard diagnostique de la tuberculose étaient le tabagisme, la croyance de la
tuberculose comme un sujet tabou, les connaissances sur signe de la tuberculose
et son mode de contamination.
En RDC, le problème du retard du dépistage de la tuberculose date de long temps,
en 1993, Kashongwe Munogolo en dressant le profil de la tuberculose à Kinshasa.
Il a déploré que l'accroissement du nombre de cas s’inscrive probablement dans
un contexte multifactoriel. Tout en ayant une couverture sanitaire suffisante;
Kinshasa ne dépiste pas encore; ou ne déclare pas; tous ses tuberculeux et la prise
en charge des cas diagnostiques butte contre le cout élevé du traitement et ou
l'insuffisance de préparation du personnel du terrain. Il y a la une interpellation
qui risque d'exposer une fraction plus importante de la collectivité a la maladie
Kabemba Bukasa, et al en 2017 ont étudié les Facteurs associés au faible dépistage
de la tuberculose pulmonaire à Mutambala, il ressort de leurs analyses qu’il
faudrait un renforcement de l'instruction de la population afin de lutter
efficacement contre les faibles connaissances, dénominateur commun évoqué
dans le sous-dépistage de la tuberculose. Les pratiques de recours aux guérisseurs
traditionnels et de vente des tuberculostatiques devraient être découragées.
16. 14
Par ailleurs, David Lupande et al. (2017) ont rapporté la supériorité de GeneXpert
MTB/RIF sur la coloration de Ziehl-Neelsen dans la détection de la tuberculose
et dans la prédiction de la multi résistance. Son utilisation systématique couplée
au Ziehl-Neelsen permettrait de mieux contrôler la tuberculose en Afrique
subsaharienne.
La revue présentée avait comme objectif de faire un état des connaissances sur les
déterminants des différents temps composant la période allant de la survenue des
premiers signes de la tuberculose pulmonaire à l’initiation du traitement
antituberculeux dans les pays aux faibles revenus.
A la fin de ce parcours de la littérature, nous retenons que de nombreuses études
ont analysé les délais de diagnostic et d’initiation du traitement de la tuberculose.
Elles ont montré que le retard à la mise sous traitement des patients tuberculeux
existe dans la plupart des pays. La compréhension des déterminants du délai de
diagnostic de la tuberculose peut concourir à la réduction du temps écoulé entre
la survenue de la maladie et le commencement du traitement.
La particularité de ce travail est de rechercher les facteurs associés au retard de
dépistage de la tuberculose en milieu Kinois, précisément dans la zone de santé
de Ngiri- Ngiri en étudiant trois catégories des facteurs à savoir : les facteurs
sociodémographiques, économiques et institutionnels.
0.3. Enoncé du problème
La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse due à une mycobactérie
du complexe tuberculosis, connu sous le nom de Bacille de Koch. Depuis toujours
et dans toutes les civilisations humaines connues, la tuberculose n´a jamais cessé
de faire des victimes. Encore aujourd´hui, elle représente un problème majeur de
santé publique dans le monde. Le diagnostic est évoqué devant des données
cliniques et radiologiques, mais la confirmation n´est que bactériologique et/ou
histologique (Bouytse K. 2021).
En dépit de l´amélioration des conditions de vie et l´existence d´un traitement
efficace, la tuberculose reste l´une des maladies infectieuses et contagieuse les
plus meurtrières, et fait actuellement partie des dix premières causes de mortalité
dans le monde. L´Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fixé pour objectif
de l´éradiquer d´ici 2035 (Dupont A. 2019).
17. 15
Par conséquent, la maîtrise de cette épidémie ne peut se réaliser qu’en limitant la
transmission du bacille dans ces pays. Un patient tuberculeux contagieux peut
infecter dix à 20 personnes au cours de l’histoire naturelle de sa maladie dans les
pays en voie de développement (A. Thorson et al. 2000).
Ainsi, tout programme de lutte contre la tuberculose mais beaucoup plus dans
d’endémie doit pouvoir identifier précocement les tuberculoses pulmonaires
bacillifères et les mettre immédiatement sous traitement afin de rendre ces
malades non contagieux et réduire ainsi la transmission du bacille (J. Kumaresan
et al. 2004).
Il a été établi également que l’entrée tardive du patient tuberculeux dans une filière
de soins majore le risque d’une plus grande morbidité et mortalité pour le malade
lui-même (2010). Pour ces raisons, le délai de diagnostic est donc un indicateur
important de la qualité d’un programme de lutte contre la tuberculose.
En effet, le but du dépistage (ou de la détection active des cas de tuberculose) est
de détecter la tuberculose maladie à un stade précoce afin de réduire au minimum
les retards évitables dans le diagnostic et la mise en place du traitement, diminuant
ainsi le risque de mauvais résultats thérapeutiques, les séquelles sanitaires et les
conséquences sociales et économiques néfastes de la tuberculose pour les
individus et leurs familles.
En outre, le dépistage réduit la transmission de la tuberculose dans le foyer, sur le
lieu de travail, à l’école ou dans les autres milieux communautaires, grâce à
l’isolement des personnes atteintes de la maladie prévalent et au raccourcissement
de la durée de l’infectiosité. Cela réduit l’incidence de la tuberculose-infection et,
par ricochet, l’incidence et la prévalence de la tuberculose-maladie.
Lorsque cette approche est mise en œuvre avec un algorithme efficace de
dépistage et de tests de diagnostic et qu’elle est intégrée au traitement préventif
de la tuberculose (TPT) des personnes exemptes de tuberculose-maladie qui
risquent de progresser, cela augmente la probabilité d’améliorer la santé des
individus et de la communauté (OMS. 2020).
Pour trouver toutes les personnes atteintes de tuberculose, il n’est pas suffisant de
détecter la tuberculose uniquement chez les personnes qui viennent dans les
centres de santé. L’écart qui subsiste en matière de détection des cas,
18. 16
Plus particulièrement dans certaines populations vulnérables, la persistance des
retards de diagnostic et la poursuite de la transmission communautaire qui en
résulte montrent qu’il est nécessaire d’adopter une approche plus active en matière
de détection précoce de la tuberculose (OMS. 2020). Cela justifie le dépistage
systématique de la tuberculose-maladie dans certains groupes et populations à
risque.
La Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose inclut le dépistage
systématique de la tuberculose-maladie dans les groupes à haut risque comme
élément central de son premier pilier, afin de garantir un diagnostic précoce de
toutes les personnes atteintes de tuberculose (OMS. 2020).
En 2021, l’OMS a mis à jour les lignes directrices sur le dépistage de la
tuberculose de 2013 pour aider les pays à mettre en œuvre cette composante
programmatique essentielle en proposant deux approches complémentaires pour
améliorer la détection précoce de la tuberculose.
La première approche consiste à optimiser le parcours de diagnostic et de
traitement de la tuberculose initié par le patient. Cette approche ne constitue pas
un dépistage ; elle est plutôt une forme passive de détection des cas (OMS. 2021).
Parce qu’elle repose sur l’initiative des personnes atteintes de tuberculose et sur
la réponse des systèmes de santé, cette approche est affectée par les retards liés
aux normes sociétales, la stigmatisation et la discrimination, le comportement face
à la maladie, les limites de la couverture sanitaire, les obstacles à l’accès aux
services et les contraintes de ressources et de capacités aux points d’entrée des
services de santé et aux voies d’aiguillage au sein du système de santé (OMS.
2021).
L’autre approche visant à améliorer la détection des cas est le dépistage, ou le
parcours de dépistage et de diagnostic de la tuberculose initié par le prestataire. le
parcours de diagnostic de la tuberculose initié par le prestataire implique
l’identification systématique des personnes présentant une possible tuberculose
dans un groupe cible prédéterminé au moyen de tests, d’examens ou d’autres
procédures qui peuvent être appliqués rapidement (OMS. 2021).
Malheureusement, c’est dans ce continent que les méthodes de diagnostic de la
TBC restent insuffisantes reposant essentiellement sur la microscopie au niveau
des structures de santé de premier niveau, la culture se faisant uniquement dans
certaines structures de santé du niveau tertiaire (WHO. 2014).
19. 17
La sensibilité de la microscopie dans la détection de nouveaux cas et la coïnfection
VIH-TBC est faible et devient ainsi un réel frein pour le contrôle de la TBC. Des
méthodes de diagnostic basées sur la biologie moléculaire sont actuellement
proposées, dont deux ont été validées dans différents programmes de pays en voie
de développement par l’OMS, le GenoType MTBDR plus assay (Hain
Lifescience GmbH, Nehren, Germany) et le Xpert MTB/RIF assay (Cepheid,
USA) (Matabane. 2015)
Ces méthodes de dépistage sont en principe extrêmement sensibles, spécifiques et
rapides. Cependant, la limite de la PCR est son coût excessif. En République
Démocratique du Congo (RDC), le Programme de lutte contre la Tuberculose
(PNLT) a toujours été parmi les mieux organisés du pays (Kaswa MK et al. 2014)
Malheureusement, parmi les 22 pays portant la charge de la Tuberculose à 80%
dans le monde, la RDC occupe la 11ème position, avec une incidence estimée à
549 pour 100000 habitants par an. Ainsi, pour augmenter la détection de cas de
TBC, le PNLT a doté les principales structures de santé du pays en automate
GeneXpert MTB/RIF (Kaswa MK et al. 2014).
Selon OMS (2020), sur une population mondiale estimable en 2020 de
7,7millliards, on peut voir la tuberculose elle-même rapporter plus de 10 millions
de nouveaux cas, fait d’elle une question préoccupante.
En Afrique 2016, 2,5 millions de personnes ont contracté la tuberculose, soit un
quart des nouveaux cas de tuberculose dans le monde, Les enquêtes de prévalence
menées de 2010 à 2016 ont révélé que, dans certains États Membres, jusqu'à la
moitié des cas de tuberculose existants n'étaient pas dépistés (OMS Afrique,
2017).
Cependant, la tuberculose est une maladie encore largement répandue et où les
mesures visant à freiner son expansion souffrent souvent de faiblesses liées aux
contraintes financières, au niveau de vie de la population et au système de santé
en place. (OMS Afrique, 2019).
Parallèlement Kasua Kayomo, (2021), en RDC, chaque individu a les bacilles
avec lui. Mais le bacille est dormant, il attend des conditions favorables pour se
réveiller. Et donc, chaque centimètre de ce pays est supposé couvert par les
activités de lutte contre la tuberculose.
20. 18
Pourtant, la maîtrise de la tuberculose passe par la diminution de sa transmission.
Cela est réalisée par la détection et le traitement des cas qui disséminent la maladie
(cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive: TPM+)
Le Mali, notamment à travers des activités de formation des prestataires ont été
réalisées à tous les niveaux pour renforcer les compétences dans le dépistage et le
traitement des cas. Avec le succès dans le traitement des cas de tuberculose, en
améliorant le taux de détection on pourrait réduire la morbidité et la mortalité liées
à la maladie. Toute fois l’analyse des indicateurs montre un faible taux de
dépistage au plan national avec 26% en 2007.
Le rapport de Globalement, le taux de détection des cas de tuberculose a stagné à
d’environ 60 % et n'a toujours pas atteint l'objectif de 70 % fixé pour 2005 (Kik
SV. 2008), l'Afrique subsaharienne ayant un taux beaucoup plus faible de 52 %.
Alors qu’une mauvaise détection des cas de tuberculose entraîne une transmission
accrue et des taux de prévalence élevés de la tuberculose, car chaque cas actif a
la capacité d'infecter 10 à 15 personnes par an (OMS. 2014)
Selon Pronyk et al. 2018), Dans une étude menée en Afrique du Sud, 22% des
patients à frottis positifs n’étaient pas détectés. Ce faible taux de détection
pourrait être lié à des occasions manquées.
En vue de mieux comprendre le problème des cas manquants de tuberculose dans
la région, et afin de faciliter la discussion et l’analyse au sein des pays concernant
à la fois les possibles obstacles à la détection des « cas manquants » (non
diagnostiqués, non traités ou non déclarés) et l’amélioration des résultats du
traitement pour les patients atteints de tuberculose et de tuberculose
multirésistante (Fond mondial. 2018).
De nombreuses études ont analysé les délais de diagnostic et d’initiation du
traitement de la tuberculose. Elles ont montré que le retard à la mise sous
traitement des patients tuberculeux existe dans la plupart des pays. [7, 8]
Les résultats de cet exercice sont assez révélateurs. Les pays ont identifié les zones
rurales et faiblement peuplées, les détenus, les enfants, les personnes vivant avec
le VIH et les personnes à risque de tuberculose multirésistante comme étant les
cinq principaux groupes/zones présentant les plus faibles résultats en matière de
détection des cas et de traitement. Ils ont également relevé les obstacles les plus
courants nuisant à la déclaration des cas et aux bons résultats en matière de
traitement, qui comprennent (Fond mondial. 2018) :
21. 19
Un accès limité à des services de diagnostic et de dépistage de la tuberculose de
grande qualité; une capacité technique inadéquate; un ticket modérateur élevé
pour les services et les produits de santé; la pauvreté et une charge économique
élevée; le manque de respect des directives ; l’absence de directives et
d’algorithmes ; et des ressources financières insuffisantes pour les activités du
Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) (Fond mondial. 2018).
Des obstacles liés au système de santé ont également été relevés, tels que: de longs
délais d’attente pour les consultations, une dotation en personnel inadéquate, un
taux de rotation élevé du personnel, un ratio patients/prestataires de services de
santé élevé, et des problèmes d’infrastructure (Fond mondial. 2018).
Toutefois, malgré ces efforts il apparaît dans la pratique médicale que certains
patients même étant proches d’un centre de santé consultent tardivement. Ce
phénomène complique la lutte contre la tuberculose étant donné que chaque
tuberculeux TPM+ peut être en mesure de contaminer une moyenne de 5
nouvelles personnes en l’espace d’une année (PNLT/RDC. 2005).
Cette facilité de transmission de la tuberculose rend sa charge épidémiologique
quasi-stable Le diagnostic tardif suite à une consultation tardive met en péril
l’évolution clinique des malades. Il augmente le risque de décès, de séquelles post
tuberculeuses (dilatations des bronches, évidements pulmonaires, fibroses
pulmonaires etc.…). Il parait ainsi évident que la tuberculose dans une certaine
mesure apparaît comme une maladie débilitante lorsque celle-ci est diagnostiquée
tardivement.
La nécessité d’identifier les déterminants des consultations tardives s’impose en
vue d’optimiser la détection des cas de TMP+ et de réduire la charge
épidémiologique de la tuberculose en RDC ; en particulier dans une grande
agglomération telle que Kinshasa. C’est autant de raisons qui nous ont conduits à
mener cette étude dont la question fondamentale est la suivante :
Quels sont les facteurs associés au dépistage tardif de la tuberculose dans la zone
de santé de Ngiri-Ngiri ?
0.4. Hypothèse
En guise de l’hypothèse, nous estimons que les facteurs associés au dépistage
tardif des tuberculeux au centre de santé d’état Ndjombo de la zone de santé de
Ngiri-Ngiri seraient d’ordre individuel, socioéconomique et institutionnel.
22. 20
0.5. Objectifs de l’étude
0.5.1. Objectif général
L’objectif général de ce travail est de contribuer à l’amélioration de la lutte contre
la tuberculose à travers la détection de potentielles personnes porteuses des
bacilles actifs et ainsi interrompre la chaine de transmission.
0.5.2. Objectifs spécifiques
Nos objectifs spécifiques sont les suivants :
Revoir la littérature sur le dépistage de la tuberculose ;
Décrire les caractéristiques sociodémographiques des tuberculeux dépistés
tardivement ;
Relever les méthodes utilisées par le centre de santé d’état Ndjombo dans
la détection de cas tuberculeux ;
Identifier les facteurs associés au dépistage tardif des tuberculeux ;
Proposer un projet de développement visant à améliorer le dépistage
précoce de cas de tuberculose.
0.6. Méthode et techniques
0.6.1. Méthode
Selon Bokongo (2013), la méthode par définition, est une voie à suivre, une
démarche de l’esprit pour construire l’ordre des phénomènes où le chercheur
observe les faits en formulant des hypothèses et en vérifie les conséquences.
Pour réaliser cette recherche, nous avons utilisé la méthode d’enquête, celle-ci
nous a permis d’explorer ou découvrir les facteurs du dépistage tardif de la
tuberculose.
0.6.2. Techniques utilisées
Les techniques sont des éléments, des outils de recherche que le chercheur utilise
pour l’investigation, la collecte des données, le dépouillement et l’interprétation
des résultats.
Ce travail a recouru aux techniques ci-dessous.
Technique documentaire : elle nous a permis de lire les documents édités
et inédits, les archives, les rapports en rapport avec notre thème de
recherche.
23. 21
La technique d’observation : Elle nous a aidés à observer les personnels
de santé de la zone de santé de Ngiri-Ngiri de façon directe en vue de faire
un prélèvement quantitatif pour comprendre des attitudes et des
comportements en matière de dépistage de tuberculeux.
La technique d’entretien : Elle nous a aidé d’échanger avec nos enquêtés
sur certains thèmes en rapport avec notre travail. C’est ici que le
questionnaire d’enquête, comme support de travail nous a aidé à travers
une série de questions d’entrer en communication avec nos enquêtés.
0.7. Délimitation de l’étude
Du point de vue temporel s’étant du 10 Avril jusqu’au 30 Mai 2023 alors que
spatialement elle se déroule au sein du centre de sante d’état Ndjombo de la zone
de santé de Ngiri-Ngiri.
0.8. Subdivision de l’étude.
Outre l’introduction et la conclusion générales, notre mémoire comprend ces
quatre chapitres :
Le premier chapitre concerne les généralités;
De son côté, le deuxième chapitre porte sur la présentation du milieu
d’étude.
Le troisième chapitre, quant à lui, consacré à la présentation des résultats
de l’enquête ;
le quatrième et dernier chapitre aborde le dossier projet de développement.
24. 22
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
Le présent chapitre décrit le cadre théorique de notre travail. Il permet
d’appréhender les concepts de base, les généralités sur la tuberculose et son
dépistage ainsi que la présentation du schéma conceptuel de l’étude.
1.1. Définitions opérationnelles des concepts de base
Facteur
Selon Jean-Paul Dadon (2009), le facteur est un déterminant qui influence l’état
de santé d’une population. Il peut faire référence facteur, physique, biologique,
psychologique, sociologique, comportemental susceptible d’expliquer l’existence
ou de favoriser la survenue d’un phénomène de santé
Pour l’OMS il s’agit des circonstances dans lesquelles les individus naissent,
grandissent, vivent, travaillent et vieillissent en faisant face à la maladie. Ces
circonstances étant déterminer par plusieurs forces dont : l’économie, la politique,
l’environnement, la culture et le système de santé.
Pour nous, il s’agit des facteurs capables d’influencer positivement ou
négativement le dépistage de la tuberculose.
Les facteurs socio-économiques :
Dans notre étude, ils désignent l’ensemble des facteurs qui déterminent les
conditions économiques du ménage où réside le tuberculeux.
Les facteurs socio-culturels :
Pour nous, ils font référence à l’ensemble des facteurs sociaux susceptibles
d’orienter les comportements du tuberculeux à travers les normes, les valeurs, les
croyances et les pratiques culturelles.
Les facteurs sociodémographiques :
Il s’agit pour nous des caractéristiques du tuberculeux qui sont susceptibles
d’influencer de pistage de la tuberculose.
Tuberculose :
Maladie causée par Mycobacterium tuberculosis. Elle est généralement
caractérisée par des manifestations cliniques, ce qui la distingue de l’infection
tuberculeuse sans signes ni symptômes. (OMS 2020.)
25. 23
Détection active des cas (tuberculose) :
Dépistage et tests effectués au sein des communautés, initiés par un prestataire et
réalisés par des équipes mobiles, souvent à l’aide d’appareils de radiographie
mobiles et de tests moléculaires rapides. Cette expression est parfois utilisée en
tant que synonyme de (Storla DG et al.2008).
Dépistage systématique.
On parle de « détection des cas intensifiée » lorsqu’elle est menée dans les centres
de santé, et de « détection des cas améliorée » lorsqu’elle est menée dans les
communautés. (OMS, 2021).
Contact proche :
Personne qui ne vit pas dans le foyer mais qui a partagé un espace clos, tel qu’un
lieu de rassemblement social, un lieu de travail ou un établissement, avec le
patient index pendant de longues périodes de la journée au cours des 3 mois qui
précédent le début de l’épisode pathologique actuel. (OMS 2020).
Contact familial :
personne qui a partagé le même espace de vie fermé pendant une ou plusieurs
nuits ou pendant des périodes fréquentes ou prolongées durant la journée avec le
patient index au cours des 3 mois qui précédent le début du traitement en cours (
Jaramillo J et al. 2019).
Détection passive des cas de tuberculose :
Parcours de diagnostic de la tuberculose initié par le patient, qui comprend ce qui
suit : (1) une personne atteinte de tuberculose-maladie a des symptômes qu’elle
estime être graves ; (2) cette personne a accès à des soins de santé et les recherche
en se rendant spontanément dans un centre de santé adéquat ; (3) un agent de santé
évalue correctement que la personne satisfait aux critères de présomption de
tuberculose. (OMS 2020).
Traitement préventif de la tuberculose :
Traitement proposé aux personnes considérées à risque de tuberculose-maladie
afin de réduire ce risque. Également appelé « traitement de l’infection
tuberculeuse » et, auparavant, traitement de « l’infection tuberculeuse latente »
(Biermann O, 2020).
26. 24
Dépistage à quatre symptômes recommandé par l’OMS :
Test de dépistage utilisé chez les personnes vivant avec le VIH, basé sur la
présence de toux, de fièvre, de perte de poids ou de sueurs nocturnes.
1.2. Généralités sur la tuberculose et le dépistage
1.2.1. Définition
La tuberculose est une maladie infectieuse transmissible et non immunisante, avec
des signes cliniques variables, qui est provoquée par une mycobactérie des
complexes tuberculoses correspondant à différents germes et principalement
le Mycobactérium tuberculosis autrement appelé bacille de Koch BK. (Robert
Laffont Et Al 1996).
Notons que la tuberculose peut affecter plusieurs organes mais celle dite PHTISIE
ou tuberculose pulmonaire est de loin la plus fréquente et la plus répandue, mais
il existe des atteintes osseuses (mal de pott, tumeur blanche du genou, rénales,
intestinales, génitales, méningées, cutanées ou autres.
Figure n°1 : aperçu sur la Tuberculose source (Bakakenga, 2020)
1.2.2. Historique
Avant le XIXème
Siècle, la tuberculose était confondue avec toutes les autres
maladies pulmonaires, mais en 1819, Laennel va l'isolée de toute autre infection
et en 1839, le médecin allemand Schönleinva réunir en une description unifiée ses
différentes manifestations cliniques et va lui attribuée le nom qu'elle porte
présentement.
27. 25
C'est en 1865, après avoir prouvé sa transmission par la méthode expérimentale
avec les moyens techniques de l'époque que le docteur Jean-Antoine Villemin a
pu affirmer que la tuberculose était due a un microbe invisible.
Enfin, à la suite des travaux de pasteur, le médecin Allemand Robert Koch de
couvre le bacille en 1882, alors que la tuberculose était à cette époque la cause
d'un décès sur sept en Europe.
Les bacilles de Koch existaient il y a trois millions d'années. Puis qu'il en est ainsi,
on pense que cette maladie serait aussi veille que l'humanité et son expansion a
travers le monde serait intimement liée à celle de l'homme. Ce serait l'homme qui
aurait tous mis la maladie à ses animaux domestique ou commerciaux et non
l'inverse.
Selon la science, il existe deux lignées évolutives différentes aux complexes
tuberculoses : la première m'infectant que l'homo sapiens et a seconde, d'origine
animale, pouvant infecter l'être humain, mais affectant surtout les autres
mammifères (banvins, rongeurs,..)
Le complexe actuel est, d'après les scientifiques, le résultat des différentes
migrations humaines hors de l'Afrique.
1.2.3. Epidémiologie
1.2.3.1. Facteurs de risque (Jarlier, et al 1999).
La plupart des nouveau cas estimés à 49% se situent dans les zones peuplées
d'Asie (chine, Bangladesh, Inde, Indonésie et Pakistan) et en Afrique
subsaharienne, mais une augmentation considérable se laisse remarquer aussi en
Europe de l'est voir même en Russie. Son incidence s'accroît jusqu'à 10% chez les
porteurs du VIH et les utilisateurs de drogues par intraveineuse, et la malnutrition
et les intoxications médicamenteuses sont des causes reconnues de l'augmentation
du nombre de cas. ( Murray Jf 1990).
Il faut noter que les facteurs de risque qui exposent facilement à la tuberculose
sont la malnutrition, l'immunodéficience, la toxicomanie intraveineuse, l'absence
de domicile fixe, le contact direct des personnes infectées et même certaines
professions de santé (Dye C., 2006).
Cette infection touche beaucoup plus les jeunes adultes et les hommes sont les
plus affectés que les femmes.
28. 26
1.2.3.2. Agent causal
La tuberculose peut être causée par différents germes :
- Le Mycobactérium tuberculoses (bacilles de Koch)
- Le Mycobactérium africanum
- Le Mycobactérium canetti. Il est noté que c’est avec lui qui a été préparé par
BCG par atténuation découvert par Podeme Kimonde(2008) .
Le plus fréquent de ces Mycobactérium est le BK qui a été découvert par Koch en
1882. C'est un bâtonnet fin à enveloppe cireuse lui permettant de résister aux sucs
digestifs et a la phagocytose. Il est un bacille aérobie qui conserve sa virulence
plusieurs mois dans les crachats à l'ombre, mais qui meurt par exposition au soleil
et à l'ébullition.
Ils se distinguent des autres microbes par sa teneur très élevée en graisse et son
action toxique très particulière, tandis que l'infection de bacilles, même tués,
détermine des lésions avec abcès, les extraits microbiens, les filtrats de cultures
laissent, insensibles un animal ou un individu sain, par contre un sujet contaminé,
porteur de bacilles de Koch vivants, même s'il n'est pas malade, réagit violemment
à ces extraits.
1.2.3.3. Contagion
La tuberculose est une maladie contagieuse due au bacille de Koch agent
infectieux transmis par voie aérienne via des gouttelettes contaminées par la
bactérie en suspension dans l'air provenant des maladies. Cette transmission peut
se faire directement comme indirectement.
1. Contagion direct :
Elle est très fréquente dans l'entourage du tuberculeux qui ne prend pas de
précaution. Lorsqu'il tousse, le phtisique asperge ses voisins de bacilles virulents
dans un rayon de un à plusieurs mètres ; la mère tuberculeuse, elle aussi, peut
contaminer sur enfant en l'embrassant.
2. Contagion indirecte
Les crachats virulents très longtemps surtout dans les endroits sombres humides
arrivent à contaminer l'être qui les touche, et même les mouches s'y contaminent
et déposent des excréments virulents sur les aliments, sur les plaies des blessés,
sur la bouche du bébé.
29. 27
Il n'est point à exclure les viandes et lait insuffisamment cuits qui sont dangereux
lorsqu'ils proviennent d'animaux tuberculeux.
1.2.4. Physiopathologie de la tuberculose Oumar N’dao (2008)
D’après ONUSIDA (2003) ; le bacille de la tuberculose a la propriété de survivre
et de se multiplier dans les macrophages.
Habituellement la réaction immunitaire va donc des macrophages qui ont entrainé
l’arrêt de la multiplication des bacilles (infection latente). Cet arrêt est définitif
dans 90% de cas, mais dans 10% de cas, l’infection tuberculeuse devienne latente,
c’est la tuberculose maladie. Il existe une réaction mathématique entre incidence
de l’infection et l’incidence de la tuberculose.
D’après Podeme Kimonde(2008) ; la tuberculose évolue en 3 phrases :
La première phase :
Correspond à la pénétration de bacille dans l’organisme ; c’est la phase primo
infection silencieuse, si l’infection est faible au point d’inoculation un nodule avec
réaction des ganglions voisins, si l’infection est massive la mort peut survenir.
Figure n°2 : évolution de la primo-infection (source : Ikolongo, 2009)
30. 28
Cette primo- infection est décelée par « virage » de la cuti réaction qui passe de
négative à positive, et dans le cas d'infection par croies respiratoires.
La radiographie pulmonaire montre une lésion localisée dite « chancre
d'inoculation » et l'hypertrophie des gougions trachéobronchite correspondants.
Celle-ci présentera un peu de fièvre, d'inappétence et de fatigue (attribuées parfois
chez l'enfant a une fièvres de croissance)
La deuxième phase :
Est celle de la dissémination par l’intermédiaire du sang des bacilles qui ont
pénétré dans l’organisme avec des manifestations suivantes : bénigne (fièvre,
entérite) et séreuses (pleurésie, péritonite)
Figure n° 3 :
Ces troubles peuvent définitivement guérir parfois le bacille se cantonnent
silencieusement en certains organes pour se réveiller plus tard quand les défenses
nature de l’organisme fléchiront pour provoquer des lésions évolutives.
Ces lésions évolutives constituent la troisième phase ; et se traduisent par des
lésions tuberculeuse variées ; le plus souvent, une tuberculose pulmonaire fixation
initiale de bacille de koch se fait au niveau du poumon dans la partie supérieure
du lobule.
31. 29
Les bacilles de koch vivants maintenus jusqu'alors en respect dans la lésion
primitive cavernes cicatrisées, ganglions de primo - injection / se multiplient et
essaiment par vrai sanguine au lymphatique. Il y a alors une réinjections
endogène. Comme dans le cas précédent, le réveil peut être suivi d'une évolution
plus ou moins rapide vers la mort.
1.2.5. Etude cliniques de la tuberculose
1.2.5.1. Symptomatologie tuberculeuse
Selon J. Courte Joie (2002) la tuberculose pulmonaire débite d’une manière
insidieuse, certaines symptômes sont connus et d’autres sont assez évocateurs.
Les signes de la tuberculose varient d’après les formes de la maladie ou types de
la maladie et l’organe atteint.
Les symptômes évocateurs : toux prolongée, expectoration, hémoptysie, d’autres
le sont moins : amaigrissement, fatigue, anorexie, fièvre, douleur thoracique,
transpiration nocturne. Le symptôme le plus caractéristique est la toux (avec ou
sans hémoptysie).
C’est pourquoi toute personne qui tousse depuis plus de 3 semaines doit être
considérée comme suspect de la tuberculose pulmonaire.
Chez l’adulte, les formes pulmonaires souvent excavées et bacillifères sont les
plus communes. Les formes fibreuses, Les tuberculoses pulmonaires aigues sont
les plus rares ; les adénopathies médiatisnales.
1.2.5.2. Signes objectifs (ONUSIDA 2003)
1.2.5.2.1. Signes clinique respiratoires :
Les signes fonctionnels sont dominés par la toux qui devient de plus en plus
fréquente au cours des semaines et ne cède pas aux traitements symptomatiques.
Elle peut être productive ou non productive. Les hémoptysies ne surviennent que
dans 10% de cas, mais inquiétant le malade et orientent rapidement vers le
diagnostic.
La dyspnée traduit une forme évoluée de la maladie ou une atteinte pleurale. Les
douleurs thoraciques sont peu fréquente là encore, la persistance des signes plus
de 3 semaines doit orienter vers les diagnostiques et conduire à prescrire une
radiographie l’examen clinique du thorax est remarquablement négatif dans la
tuberculose pulmonaire contrastant en cela avec l’importance des signes cliniques
et radiologiques. (Mambala)
32. 30
1.2.5.2.2. Signes clinique extra respiratoire :
Ces signes sont très nombreux et dépendent de la localisation de la maladie :
- Signes urinaires d’une tuberculose rénale
- Atteinte épididyniaires d’une tuberculose génitale masculine
- Stérilité d’une tuberculose génitale féminine ;
- Adénopathie clinique fluctuante et parfois même douloureuse, d’une
tuberculose ganglionnaire.
- Douleur lombaire ou articulaire d’une tuberculose osseuse ;
- Dyspnée et douleur thoracique d’une péricardite tuberculeuse ;
- Trouble de la conscience et hyponatrémie d’une tuberculose méningée ;
- Ictère d’une tuberculose hépatique miliaire ou par compression des voies
biliaires.
1.2.6. Location de la tuberculose
Suivant la localisation, on distingue :
1° La T.B.C pulmonaire ;
2° TBC extra pulmonaire
- la TBC osseuse ;
- la TBC Rénale et vésicale ;
- la TBC ganglionnaire ;
- la TBC méningée ;
- la TBC péritonéale.
1.2.6.1. Tuberculose pulmonaire :
C'est la tuberculose la plus fréquente, plus de 80% des cas, aussi appelée PHTISIE
par allusion au fait qu'à son atteinte le patient se consume à petit feu. Son
évolution vers la mort se fait en quelque jour d'une manière presque foudroyante
lorsque tous les signes cliniques sont réunis.
1.2.6.2. Tuberculose extra pulmonaire :
C'est toute la tuberculose qui aurait affecté un autre organe que les paumons.
L'envahissement des autres disséminations hématogène sur cette liste nous citons:
1.2.6.2.1. Tuberculose méningée :
C'est la tuberculose qui atteint la méninge au niveau cérébral pouvant aboutir à
une méningite très grave. Elle survient surtout chez les patients immigrés, les
33. 31
immunodéprimés, et peut se rencontrer aussi chez les patients éthyliques
chroniques et rencontrer aussi chez les patients éthyliques chroniques et les
personés âgées.
1.2.6.2.2. Tuberculose génitale :
Cette tuberculose est beaucoup plus fréquente chez la femme avec comme
conséquence une aménorrhée et une infertilité.
1.2.6.2.3. Tuberculose rénale et vésicale :
Lorsque les BK atteignent les reins et la vessie ils se multiplient jusqu'à former
des tubercules et des cavernes qui libèrent dans les urines comme dans le sang une
bonne quantité BK voire même de plus qui injecte le corps tout entier par
dissémination de plus conduit rapidement à la mort. La tuberculose peut aussi être
cutanée faisant suite à une atteinte osseuse ou d'un organe proche affecté, et
péritonéale ou péricardique, mais dans tous les cas, c'est une dissémination qui en
est à la base
1.2.6.2.4. Tuberculose osseuse :
C'est toute la tuberculose peut affecte les tissus osseuse à quelque endroit que ce
soit Généralement on trouve les spondylodiscites tubercule uses ou mal de pott c
à d la tuberculose qui atteint la colonne vertébrale. Aussi, la tuberculose peut
atteindre les genoux et hier une tumeur branche, et même les os caverneux et y
siège jusqu' à la caséification qui conduit a près une courte durée à la distinction
ossues. Dans les os elle peut conduire à un abcès qui s'ouvre à la peau après un
trajet parfois logt et tartreux.
34. 32
Figure n°4 : tuberculose vertebrale source (Mafuta, 2021)
1.2.6.2.5. Tuberculose ganglionnaire
C'est toute la tuberculose qui atteint les ganglions au sein d'un même ganglion,
plusieurs lésions tuberculeuses peuvent s'observer :
- la lésion folliculaire à foyer arrondi formé d'elles géantes et de cellules
épitheloïdes entouré d'une couronne de lymphocytes ;
- la lésion caséofibreuse qui est cette mécrusse centrale éosinophile anhiste :
nécrose caséeuse carnée par une coque fibreuse ;
- la lésion caséofolliculaire qui est un foyer centré par une plage de nécrose
caséeuse, entourée par des cellules épitheloïdes, des cellules géantes d'une
avironne de lymphocytes.
35. 33
Figure n°5 : tuberculose gangluonnaire
1.2.7. Diagnostic paracliniques de la tuberculose
1.2.7.1. Intradermoréaction
La réaction cutanée tuberculinique met en évidence la présence d’une
hypersensibilité retardée induite par les antigènes mycobactériens
(Mycobacterium tuberculosis, BCG, certaines mycobactéries atypiques).
La réaction cutanée à la tuberculine est explorée par IDR. Cette IDR est réalisée
par une injection dans le derme à la face antérieure de l'avant-bras d'un volume
exact de 0,1 ml de la solution liquide de tuberculine. La validité d'interprétation
du test tuberculinique nécessite une technique parfaite67.
36. 34
Figure n° 6 : test de l’intradermoréaction
Le test cutané de dépistage de la tuberculose est encore appelé test intradermo à
la tuberculine, ou test de Mantoux. Ce test permet de mesurer la réactivité du
système immunitaire face aux germes qui causent la tuberculose. Les résultats
peuvent être interprétés par votre médecin deux jours après le test
1.2.7.2. Diagnostic bactériologique
Après avoir extrait des expectorations ou du liquide de ponction auprès du malade,
l’échantillon du prélèvement fait l’objet d’un examen cytobactériologique à
travers les différentes techniques50 :
Figure n°7 : échantillon des crachats d’un tuberculeux
1.2.7.2.1. La coloration de Ziehl-Neelsen (ZN) :
La méthode de ZN, datant de 1880 est la méthode la plus fréquemment utilisée69.
C’est un examen rapide, simple, et très spécifique (> 95 % dans les pays à haute
prévalence). Elle permet de mettre en évidence le caractère acidoalcoolorésistant
37. 35
des bactéries. L'observation et l’identification des bactéries s'effectuent à l’aide
du microscope optique, avec objectif à immersion. Les mycobactéries
apparaissent alors comme des bacilles rouges sur fond bleu-gris ;
1.2.7.2.2. La microscopie à fluorescence (MF) :
Après coloration à l’auramine elle augmente de 10 % la sensibilité de la détection
au microscope par rapport à la méthode classique de ZN70. Cet examen reposant
sur le microscope à fluorescence, n’est pas utilisé dans tous les laboratoires au
pays de sud en raison de son cout élevé70 ;
1.2.7.2.3. L’examen de culture :
C’est l’examen de référence des TBC utilisant traditionnellement un milieu solide
Löwenstein-Jensen riche en protéines et ressources énergétiques nécessaires à la
prolifération de la bactérie(Bonnet, M 2011). En comparaison avec la méthode
classique sur milieu solide, l’utilisation des milieux liquides augmente la
sensibilité de plus de 10 % tout en réduisant le délai de la culture de six à deux
semaines.( . Kivihya-Ndugga et al 2003).
1.2.7.3. Diagnostic anatomopathologique
L’examen anatomopathologique se pratique sur l’échantillon résultant de la
biopsie. Il met en évidence une lésion spécifique à la tuberculose dite : granulome
épitheloide gigantocellulaire à centre caséeux nécrosé. Le terme de granulome
désigne l’ensemble des éléments cellulaires présents dans un foyer inflammatoire.
Le foyer tuberculeux est entouré d’une grande cellule polynucléaire résultant de
la fusion des macrophages tel que mentionné dans la physiopathologie de la
maladie (B Marchand 2002).
Figure n° 8 : Nécrose caséeuse mise en évidence par un examen
anatomopathologique.
1.2.7.4. Diagnostic moléculaire
Met en évidence la présence de l’ADN du germe dans l’échantillon issu de la
ponction ou des crachats en cas de TBC pulmonaire(Jean Roch Alliez et al 2006).
38. 36
La technique de l’art et telle que recommandée par l’OMS est réalisée à l’aide
d’un dispositif nommé GeneXpert et l’utilisation du test rapide Xpert MTB/RIF
(J Maugein 2003). La technique s’appuie sur l’amplification de l’ADN dermique
(M. Rowneki, 2015). via la cartouche Xpert MTB/RIF riche en ADN polymérase
(enzyme intervenant dans la réplication de l’ADN au cours du cycle cellulaire) et
les ressources énergétiques et protéiques nécessaires à cette procédure. Son
utilisation a largement augmenté depuis 2010, date à laquelle l’OMS a
recommandé pour la première fois son utilisation. Cela comporte un avantage
majeur portant sur son efficacité et son faible coût (Matthew Bates 2016).
Figure n°9 : Dispositif de l’examen GeneXpert
De nombreuses études (OMS 2015) ont évalué l’efficacité de la cartouche dans la
mise en évidence des BK et BK résistants à la Rifampicine ; il est rapporté par
une méta-analyse compilant plusieurs études (OMS 2015) que le test MTB/RIF
est spécifique à plus de 90 % et présente un outil important facilitant l’accès à un
diagnostic précis à faible cout. La mise en évidence des BK est établie dans 2
heures après le test (K. Chang et al 2012).
1.2.7.5. Diagnostic radiologique
La modalité de diagnostic radiologique se révèle très utile et indiquée comme
étant un examen de première intention en cas de tuberculose pulmonaire et
ostéoarticulaire(C Boehme 2011). Cela est justifié par les images radiologiques
plus ou moins spécifiques à la tuberculose. La littérature rapporte que la
spécificité varie de 27 à 81 % selon l’étude. Les imageries idéales et révélatrices
de la tuberculose répondent à certains attributs dont le premier est lié au siège. En
raison de l’affinité que les BK ont envers les régions aérées, la lésion radiologique
39. 37
est souvent observée dans les parties hautes des poumons. Néanmoins, l’image
radiographique peut contenir différentes formes :
infiltrat : traduisant des lésions débutantes de l’infection via une opacité
peu dense, hétérogène et étendue ;
nodule : granulome de taille variable, isolé ou groupé ;
tuberculome : nodule isolé pseudotumoral ;
caverne : excavation par perte de substance au sein d’un infiltrat, aux parois
épaisses.
Figure n°10 : Radiologie de la TBC.
1.2.8. Traitement
Il repose sur deux volets : curatif et préventif.
1.2.8.1. Traitement curatif
1.2.8.1.1. But :
- Guérir les malades ;
- éviter qu’ils ne meurent de la tuberculose ou de ses effets tardifs ;
- éviter les rechutes ;
- diminuer la transmission de la tuberculose à d’autres personnes.
Il est essentiel d’atteindre ces objectifs tout en évitant la sélection de bacilles
résistants chez les patients contagieux.
40. 38
1.2.8.1.2. Moyens :
Les moyens utilisés sont les drogues antituberculeuses.
1.2.8.1.3. Les médicaments antituberculeux :
En 1982 à Buenos Aires (Argentine), la commission du traitement de l’Union
International de lutte Contre la Tuberculose(UICT) a retenu six médicaments
essentiels dans le traitement de la tuberculose :
- la streptomycine ;
- l’isoniazide ;
- la rifampicine ;
- le pyrazinamide ;
- l’éthambutol ;
Les médicaments antituberculeux essentiels ont trois propriétés essentielles :
bactéricides, stérilisant et capable de prévenir l’apparition des résistances. Ils
possèdent ces caractéristiques à des degrés divers. L’isoniazide et la rifampicine
sont les bactéricides les plus puissants et ils sont actifs contre toutes les
populations de bacilles tuberculeux. Le pyrazinamide est actif en milieu acide,
contre les bacilles situés à l'intérieur des macrophages. La streptomycine est active
de son côté contre les bacilles se multipliant rapidement dans le milieu
extracellulaire. L’éthambutol est bactériostatique utilisé en association avec des
bactéricides plus puissants pour éviter l’apparition de bacilles résistants.
D’autres médicaments utilisés, identifiés comme antituberculeux de seconde ligne
sont: l’éthionamide, la kanamycine, la cycloserine, la capreomycine et les
quinolones.
Figure n°11 : Une combinaison de 3 médicaments soigne la tuberculose sévère en 6 mois
41. 39
1.2.8.1.4. Principe de base de la prise en charge
* Une classification correcte de cas à traiter ;
* Un régime thérapeutique correct comprenant au moins trois médicaments
dont deux datés d’activité bactéricide majeur pendant la phase initiale de
traitement ;
* Une posologie correcte ;
* Une durée suffisante ;
* Une régularité au traitement.
1.2.8.1.5. Mesures générales
* Repos physique, psychique et intellectuel pendant une période d’attaque (6
à 8 semaines) ;
* Une alimentation équilibrée (apport protéique) ; - Réduire les contacts dans
les formes excavés.
1.2.8.1.6. Chimiothérapie
Principes et règles généraux
- Il faut une association médicamenteuse pour éviter les résistances ;
- Il faut une prise quotidienne et à jeun ;
- Le choix dépend de l’état du malade
- La durée et la posologie doivent être respectées deux cas à traiter.
Nous avons quatre catégories :
Catégorie I :
► Nouveau cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive et autres
formes graves de la maladie, jamais traitées (ou traiter moins d’un mois) ;
► Cas de tuberculose pulmonaire positive (plus nombreux) ;
► Les formes graves de la maladie : Miliaire aiguë localisée ou généralisée,
méningite ; forme extra pulmonaire : pleurésie massive ou bilatérale,
péricardite ; forme pulmonaire : VIH, diabète
Régime thérapeutique : 2RHZE/6HE pendant 8 mois traitement en deux phases
: phase initiale de deux mois : 2R7H7Z2E7 et phase d’entretien de six mois :
H7E7
Catégorie II :
42. 40
Cas de retraitement, cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive : il y a
trois groupes :
► Rechutes définies par réapparition de BK à deux semaines successives chez
un malade considéré guéri auparavant ;
► Echecs définis par la présence de bacilles dans l’expectoration à deux
examens successifs au 5ème mois ou plus du traitement ;
► Le cas de reprise en traitement après interruption ;
Régime thérapeutique : 2SRHZE/1RHZE/5R3H3Ec. La durée est de 8 mois
sous surveillance stricte.
Catégorie III :
Nouveau cas de tuberculose pulmonaire à microscopie négative à lésions peu
étendues et autres cas de tuberculose extra pulmonaire. Ici on retrouve :
► des enfants et adolescents qui ont de primo infections potence avec opacité
pulmonaire ;
► On a la tuberculose extra pulmonaire sous forme des adénopathies
périphériques, la pleurésie, tuberculose osseuse et ostéarticulaires des
membres.
Régime thérapeutique est composé de ; R7H7Z7/6H7E7.
Si L’ethambutol est contre indiqué chez les enfants de 6 ans en raison de risque
de toxique oculaire, difficile à déceler chez eux, on a : 2RH2/4R3H3.
Catégorie IV :
Cas chroniques : l’expectoration reste positive.
Régime thérapeutique : la prise se fait dans les milieux spécialisés sur base
d’antibiogramme et on recourt aux quinolones (norfiaxacine), trecator.
1.2.8.2. Traitement préventif
La meilleure prévention de la tuberculose consiste à dépister et à traiter
précocement les cas. La transmission de la TB est toujours directe, de l’homme
malade au sujet réceptif, par voie aérienne. Un malade bacillifère non traité infecte
en moyenne jusqu'à 10 personnes par an. Le dépistage et la mise en traitement
rapide contribuent à rompre la chaine de transmission de la TB
1.2.8.2.1. Vaccination au BCG
43. 41
La vaccination au BCG protège l’enfant contre les formes graves et généralisées
de la tuberculose (méningite, miliaire,…). Elle doit être faite à la naissance et si
cela n’a pas été fait, elle devra intervenir le plus tôt possible après la naissance.
Elle est obligatoire avant 6 ans.
Elle est recommandée à tous les enfants, exceptés ceux qui sont hypotrophiques,
qui présentent un faible poids de naissance et ceux qui présentent des symptômes
de SIDA maladie
1.2.8.2.2. Détection active des cas index d’une tuberculose de l’enfant
L’apparition d’une tuberculose chez l’enfant doit toujours conduire à réaliser une
enquête d’investigation dans l’entourage soit familial, soit scolaire de l’enfant
pour retrouver le foyer primaire de la maladie.
En cas de tuberculose apparu chez un enfant, des mesures adéquates liées au
contrôle de l’infection sur l’environnement en famille, à l’hôpital ou à l’école
seront mises en œuvre. Il faudra alors rechercher et traiter des éventuels
contaminateurs.
1.2.8.2.3. Prévention de la tuberculose chez les nouveau-nés/nourrissons
d’une mère TB confirmée :
Si le nouveau-né/nourrisson est asymptomatique et l’infection TB a été écartée,
les mesures suivantes seront d'application :
- contact entre la mère et son nouveau-né/nourrisson limité à des périodes
d'allaitement jusqu'à ce que la mère commence le traitement anti-TB ;
- séparation complète uniquement si la mère est confirmée TB-MR ;
- traitement prophylactique à l’INH (TPI) à la dose de10 mg/kg/j/6mois ;
- IDR et test VIH, si nécessaire;
- administration du vaccin BCG deux semaines après le TPI, si le test VIH
est négatif.
1.2.8.2.4. Prévention de la TB chez l’adulte PVVIH
L’infection par le VIH entraîne une destruction très étendue des mécanismes de
défense du corps humain. En effet, le virus altère les fonctions des cellules de
défense essentiellement des macrophages et des neutrophiles. L’infection à VIH
a un effet amplificateur sur la tuberculose.
44. 42
Pour réduire le risque d’apparition d’une TB active chez les PVVIH, l’OMS
préconise « le traitement Préventif à l'Isoniazide » (TPI) dont les principaux
avantages sont les suivants :
- La diminution du risque d’un premier épisode de TB (chez le sujet exposé
à l’infection ou ayant une infection latente) ou d’une récidive de la maladie
(chez le sujet qui a déjà souffert de la tuberculose) ;
- Le TPI empêche le développement de la TB dans 60 à 70% des cas chez les
PVVIH ;
- Le risque individuel de développer la TB est réduit de 70 à 90% chez les
patients sous ARV, la rechute est réduite de 50%. Administrés ensemble
(ARV et INH), l’incidence de la TB sera réduite de 50 à 80%.
1.2.8.2.5. Mesures d’ordre environnemental
Dans les structures de santé, la ventilation est essentielle pour la prévention de la
transmission par voie aérienne des infections nosocomiales. Une bonne aération
contribue à la réduction du risque de transmission de la tuberculose. Il existe deux
types de ventilation : naturelle et mécanique.
- Ventilation naturelle
La ventilation naturelle simple est optimisée en ayant une ouverture des fenêtres
maximales et en les plaçant sur des murs opposés. Le choix de cette ventilation
est fonction des conditions climatiques (province chaude et froide) et des
conditions socioéconomiques. Assurer une bonne ventilation ou aération des
locaux réduit le risque de transmission.
- Ventilation mécanique
Les ventilations artificielles par le ventilateur sont aussi conseillées. Les
plafonniers seront utilisés si l’air peut être évacué à travers les fenêtres. Dans
certaines situations, la ventilation mécanique (avec ou sans climatisation) sera
nécessaire. Cela pourra être le cas, par exemple, quand il est impossible de mettre
en place des systèmes efficaces de ventilation naturelle ou mixte ou quand ces
systèmes ne conviennent pas en raison des conditions locales (structure du
bâtiment, climat, réglementation, culture, coût, qualité de l’air extérieur, par
exemple
45. 43
1.2.8.2.6. Mesures d’ordre individuel
Lors de l’éducation sanitaire le prestataire des soins préconisera l’hygiène de la
toux auprès de tous ces patients en se couvrant la bouche et le nez lors des efforts
de toux et d’éternuement avec un mouchoir ou l’avant–bras.
1.2.9. Bref Aperçu sur la tuberculose
1.2.9.1. Identification et hiérarchisation des groupes à risque
Les groupes à risque comprennent les groupes qui sont à haut risque d’exposition
à la tuberculose ou d’évolution vers la tuberculose-maladie ou qui ont un accès
limité aux services de lutte contre la tuberculose. Les groupes à risque suivants
doivent toujours faire l’objet d’un dépistage systématique de la tuberculose :
les contacts familiaux et proches de personnes atteintes de tuberculose ;
les personnes vivant avec le VIH ;
les personnes exposées à la silice (principalement certains travailleurs des
mines) ;
les personnes dans les prisons et les établissements pénitentiaires.
La stratégie de dépistage la plus souhaitable est celle qui présente un rendement
total élevé de cas de tuberculose réellement positifs, peu de faux positifs, un faible
NSD, un faible coût, un algorithme rapide et simple et une grande acceptabilité
par le client. Dans la pratique, comme nombre de ces facteurs ont tendance à aller
1.2.9.2. Justification du dépistage systématique de la tuberculose.
La tuberculose est une maladie infectieuse transmise par voie aérienne, majeure
mais évitable. Le but du dépistage (ou de la détection active des cas de
tuberculose) est de détecter la tuberculose- maladie à un stade précoce afin de
réduire au minimum les retards évitables dans le diagnostic et la mise en place du
traitement, diminuant ainsi le risque de mauvais résultats thérapeutiques, les
séquelles sanitaires et les conséquences sociales et économiques néfastes de la
tuberculose pour les individus et leurs familles.
En outre, le dépistage réduit la transmission de la tuberculose dans le foyer, sur le
lieu de travail, à l’école ou dans les autres milieux communautaires, grâce à
l’isolement des personnes atteintes de la maladie prévalente et au
raccourcissement de la durée de l’infectiosité.
46. 44
1.2.9.3. Principes du dépistage de la tuberculose
Le déspistage systématique de la tuberculose répond aux critères classiques de
dépistage (Andermann et al 2008). Lors de la planification d’une initiative de
dépistage de la tuberculose, il convient de prendre en compte les principes clés
suivants :
Principe 1 : Le dépistage de la tuberculose doit toujours être effectué dans
le but d’offrir ensuite des soins médicaux appropriés.
Principe 2 : Le dépistage doit concerner les personnes les plus exposées au
risque de développer une tuberculose-maladie, notamment les groupes à
haut risque et les communautés où la prévalence de la tuberculose est
élevée.
Principe 3 : Le dépistage de la tuberculose doit respecter des principes
éthiques établis pour le dépistage des maladies infectieuses, notamment le
respect des droits humains et l’obtention du consentement volontaire et
éclairé avant de procéder au dépistage des personnes. •
Principe 4 : Le choix d’un algorithme pour le dépistage et le diagnostic
repose sur une évaluation de la précision de l’algorithme pour chaque
groupe à risque, ainsi que sur la disponibilité, la faisabilité et le coût des
tests de dépistage.
Principe 5 : Le dépistage de la tuberculose doit être effectué en synergie
avec la fourniture d’autres services sanitaires et sociaux.
Principe 6 : Une stratégie de dépistage atteindra ses buts si elle maximise
la couverture et la fréquence du dépistage. Cela inclut l’évaluation du risque
de diagnostics faussement positifs résultant du dépistage.
47. 45
Tableau 1.1 Recommandations présentes dans les Lignes directrices unifiées de
l’OMS sur la tuberculose. Module 2 : dépistage – dépistage systématique de la
tuberculose, 2021
Dépistage de la tuberculose dans les populations cibles
1 Un dépistage systématique de la tuberculose-maladie peut être effectué dans la
populationgénérale dans les zones où l’on estime que la prévalence de la tuberculose
est supérieure ou égale à 0,5 %
(recommandation mise à jour : recommandation conditionnelle, faible certitude
quantaux données).
2 Le dépistage systématique de la tuberculose-maladie peut être réalisé dans les sous-
populations présentant des facteurs de risque structurels de tuberculose. Cela comprend
les communautés urbaines pauvres, les sans-abri, les communautés vivant dans des
zoneséloignées ou isolées, les populations autochtones, les migrants, les réfugiés, les
personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et d’autres groupes vulnérables ou
marginalisésayant un accès limité aux soins de santé
(recommandation existante : recommandation conditionnelle, très faible certitude
quantaux données).
3 Les personnes vivant avec le VIH doivent faire l’objet d’un dépistage systématique
de latuberculose-maladie à chacune de leurs visites dans un centre de santé
(recommandation existante : recommandation forte, très faible certitude quant aux
données).
4 Les contacts familiaux et les autres contacts proches de personnes atteintes de
tuberculose-maladie doivent faire l’objet d’un dépistage systématique de la
tuberculose-maladie (recommandation mise à jour : recommandation forte, certitude
moyenne quant aux données).
5 Un dépistage systématique de la tuberculose-maladie doit être effectué dans les prisons
etles établissements pénitentiaires
(recommandation mise à jour : recommandation forte, très faible certitude quant aux
données).
6 Les personnes travaillant ou ayant travaillé dans des lieux comportant une exposition
à lasilice doivent faire l’objet d’un dépistage systématique de la tuberculose-maladie
(recommandation existante : recommandation forte, faible certitude quant aux
données).
7 Dans les milieux où la prévalence de la tuberculose dans la population générale est
supérieure ou égale à 100/100 000, un dépistage systématique de la tuberculose peut
être effectué chez les personnes présentant un facteur de risque de tuberculose qui
viennent pour des soins de santé ou sont déjà prises en charge
(recommandation existante : recommandation conditionnelle, très faible certitude
quantaux données).
8 Les personnes dont la radiographie thoracique présente une lésion fibreuse non traitée
peuvent faire l’objet d’un dépistage systématique de la tuberculose
(recommandation existante : recommandation conditionnelle, très faible certitude
quantaux données).
48. 46
1.2.9.4. Approches du dépistage de la tuberculose
La première approche consiste à optimiser le parcours de diagnostic et de
traitement de la tuberculose initié par le patient. Cette approche ne constitue pas
un dépistage ; elle est plutôt une forme passive de détection des cas. Parce qu’elle
repose sur l’initiative des personnes atteintes de tuberculose et sur la réponse des
systèmes de santé, cette approche est affectée par les retards liés aux normes
sociétales, la stigmatisation et la discrimination, le comportement face à la
maladie, les limites de la couverture sanitaire, les obstacles à l’accès aux services
et les contraintes de ressources et de capacités aux points d’entrée des services de
santé et aux voies d’aiguillage au sein du système de santé. L’autre approche
visant à améliorer la détection des cas est le dépistage, ou le parcours de dépistage
et de diagnostic de la tuberculose initié par le prestataire.
Figure n°12 : Comparaison du parcours de dépistage de la tuberculose initié par
le prestataire et du parcours de soins de santé initié par le patient pour la
tuberculose
1.2.9.5. Moyens de dépistage de la tuberculose
1.2.9.5.1. Dépistage des symptômes
Le dépistage des symptômes est faisable, facile à mettre en œuvre et peu coûteux.
Il est également très acceptable, car il n’est pas invasif et fait partie intégrante de
l’évaluation clinique des personnes prises en charge.
49. 47
En outre, le dépistage des symptômes est subjectif et dépend tant de
l’interprétation du prestataire qui effectue le dépistage que de la personne
dépistée. Par exemple, les définitions de la toux (par exemple, toute toux, toux
actuelle, toux « de longue date » ou prolongée, toux depuis 2 semaines ou plus)
peuvent différer
Figure n°13 : Dépistage séquentiel négatif basé sur tout symptôme de la
tuberculose et sur la radiographie thoracique
50. 48
1.2.9.5.2. Dépistage au moyen des radiographies thoraciques
La radiographie thoracique est une technique d’imagerie rapide permettant
d’identifier les anomalies pulmonaires. Elle est utilisée pour l’évaluation clinique
de l’état de la cavité thoracique, notamment les voies respiratoires, les côtes, les
poumons, le coeur et le diaphragme.
Tableau 2. Précision diagnostique des symptômes, de la radiographie thoracique
et des mWRD pour le dépistage de la tuberculose-maladie chez les personnes
séronégatives
Test de dépistage Sensibilité (%) Spécificité (%)
Toux prolongée (≥ 2 semaines) 42 94
Toute toux 51 88
Tout symptôme tuberculeux (toux, hémoptysie,
fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids)
71 64
Radiographie thoracique (toute anomalie) 94 89
Radiographie thoracique (anomalie évocatrice
de la tuberculose)
85 96
mWRD (adultes à haut risque) 69 99
1.2.9.5.3. Tests moléculaires rapides recommandés par l’OMS pour le
dépistage
Les mWRD sont des tests moléculaires rapides et sensibles pour la détection de
la tuberculose. Dans la mise à jour de 2021 des lignes directrices de dépistage, les
mWRD sont également recommandés pour le dépistage de la tuberculose-
maladie2. Dans le cadre du présent manuel, les mWRD qui peuvent être utilisés
pour le dépistage sont les tests Xpert® MTB/RIF et Xpert MTB/RIF Ultra
(Cepheid, États-Unis), l’amplification isotherme à médiation par boucle (LAMP,
Eiken Chemical, Japon) et les tests Truenat™ MTB et MTB Plus (Molbio
Diagnostics, Inde).
51. 49
Figure n°14 : Dépistage basé sur le mWRD
Les personnes dont le test de dépistage de la tuberculose avec un mWRD est
positif doivent toujours faire l’objet d’une évaluation clinique approfondie qui
comprend un dépistage des symptômes et d’autres tests, tels qu’une radiographie
thoracique ou des mWRD supplémentaires sur d’autres échantillons
d’expectoration, afin de poser un diagnostic définitif de la tuberculose. Pour les
patients ayant des antécédents de tuberculose au cours des 5 dernières années, un
résultat positif peut être dû à la détection d’ADN qui subsiste depuis le précédent
épisode de tuberculose. Dans un tel cas, un test positif doit être examiné au moyen
de méthodes phénotypiques afin d’exclure un résultat faussement positif (
52. 50
1.2.9.5.4. Choix des algorithmes de dépistage et de diagnostic
Les algorithmes de dépistage combinent un ou plusieurs tests de dépistage et un
ou plusieurs tests de diagnostic. La précision des différents tests de dépistage et
des algorithmes potentiels pour différentes populations, ainsi que les aspects à
prendre en compte lors du choix des algorithmes,
Figure n°14 : 4 Modèles de programmes de dépistage
53. 51
1.3. Schéma conceptuel
Figure n° 3 : Schéma conceptuel
Connaissance signe TBC
Connaissance transmission TBC
Connaissance risque du TBC
Perceptions de la tuberculose
Source d’information sur TBC
Acceptabilité de dépistage
Information sur TBC.
Accessibilité géographique
Taille de ménage
Source de financement
Accessibilité à l’examen
Ru time de repas
Accessibilité financier
Age
Niveau d’étude
Groupe à risque
Mode du dépistage
Type de cas
Degré de contage
Occupation professionnelle
Sexe
Facteurs du dépistage
tardif de la tuberculose.
Facteurs socioéconomique
Socio culturelle
Facteurs individuelle du
dépistage tardif de
tuberculose.
54. 52
1.3.1. Explication du schéma conceptuel
Le schéma conceptuel ci- haut exprime notre analyse des raisons pouvant
expliquer le retard du dépistage de la tuberculose. Selon notre conception ce
retard est sous l’influence des facteurs socioculturels, économiques et
individuels.
55. 53
Conclusion partielle
La tuberculose est aussi ancienne que la civilisation humaine ; elle est l’une des
plus vieilles affections touchant l’homme. C’est une maladie infectieuse,
contagieuse, à transmission essentiellement interhumaine, due principalement
à Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch)
Le retard dans le diagnostic et dans l’initiation d’un traitement antituberculeux
efficace chez ces patients conduit à des affections plus étendues et plus
compliquées et à une augmentation du taux de mortalité. Il implique aussi une
contagiosité plus prolongée dans la communauté et au sein du personnel de
santé (Sendagire I. 2010).
Le choix de cette étude est motivé par le souci d’améliorer la détection de cas
des TPM+ et de cas de tuberculose pulmonaire latente qui sont des potentielles
sources d’expansion des germes. Cette amélioration est passe par la recherche
des obstacles au dépistage ou l’identification des facteurs associés au retard du
dépistage ou diagnostic, précisément dans la zone de santé de Ngiri- Ngiri en
étudiant trois catégories des facteurs à savoir : les facteurs sociodémographiques,
économiques et institutionnels.
56. 54
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE ET MATÉRIELS
Ce chapitre aborde les aspects méthodologiques de cette recherche qui a été
menée au centre de sante d’état Ndjombo de la zone de santé de Ngiri-Ngiri.
2.1 Méthodologie de l’étude
2.1.1 Description du milieu de l’étude
APERCU HISTORIQUE DE LA ZONE DE SANTE DE NGIRI NGIRI
1°INTRODUCTION.
La zone de santé de NGIRI-NGIRI est l’une de 35 zones de santé que compte
la ville province de Kinshasa, située au centre-ville dans le district sanitaire de
la Funa.
De la création :
A titre de rappel, la zone de santé urbaine de MBOKA SIKA englobait dans
ses débuts deux entités administratives, c’est-à-dire les communes de KASA-
VUBU et de NGIRI-NGIRI et son bureau central de la zone se trouvait d’abord
dans l’enceinte du centre de santé et maternité OPALA actuellement Centre de
santé et Maternité Mama PAMELA, puis dans l’enceinte de la paroisse
protestante CBFC/ LISALA de la commune de Kasa-Vubu.
En Février 2001 intervenait l’éclatement de la zone de santé de Mboka-Sika
donnant ainsi naissance à la zone de santé urbaine de Kasa-Vubu et celle de
Ngiri-Ngiri. Dès leur création, la ZSU de Kasa-Vubu n’avait qu’une seule
structure sanitaire de l’Etat (CSM OPALA) et la ZSU Ngiri-Ngiri n’en avait
que le CS NDJOMBO.
La succession de Médecins Chefs de Zone de santé de Ngiri-Ngiri se présente
de la manière suivante :
Dès Février 2001 à Septembre 2001 : Dr Gaspard MATUMIKINA,
Dès Septembre 2001 au Juillet 2007 : Dr Evelyne NKAKU LUTETE,
Dès Juillet 2007 au Novembre 2008 : Dr Valentin NDAYE à titre
intérimaire,
Dès Novembre 2008 au Novembre 2010 : Dr Albert-Ruchard BOYI
NKUFLIBONGO,
Dès Novembre 2010 à Mai 2020 : Dr Hubert BUKA FUNZI,
Dès Mai 2020 à ce jour : Dr Eric MWALUMBA MALIBA.
57. 55
Pour ce qui concerne la succession des administrateurs gestionnaires se
présente comme suit : AG TABALA, AG Tshimpaka, AG Fanny, AG Jean
BAKUKA et enfin AG Fabrice KABEYA secondé par l’AG Indien
MUTOMBO en 2016.Quant aux infirmiers superviseurs, la première fut
Madame Charlotte MUSOGA (2001-2005) puis remplacée par Mr Sébastien
MANITU DIFWAYAME (2005 à ce jour) qui est secondé par Mr Donatien
MIKOBI depuis le mois d’Avril 2015 et d’un 3ème
en la personne de Mr
Célestin LOLENGOLA. Dès la création jusqu’à ce jour, la zone de santé n’a
connu que trois animateurs communautaires (AC),c’est-à-dire Mr François
MBAMINA le premier, puis Mr Isidore MUTOBOTO MUSUNGU secondé
par Mr Roger MAKWA et un 3ème
en la personne de Mr Martin MUYA
MATENDA. En ce qui concerne les techniciens d’assainissement (TA),il y’a
eu également trois qui sont d’abord Mr NSIMBA (2002-2007),puis Madame
Alphonsine VUMI NGUDI (2007 à ce jour) secondée par Mademoiselle
Choisie LUMETA ( 2015 à ce jour).La Nutritionniste Madame Rosette LAU
TSASA est restée la même du début à ce jour. Quant aux pharmaciens, la
première fut Madame Louise MULIMBI et enfin Monsieur Elias KAYEMBA
KISIMBA.Au secrétariat, quatre personnes également y sont passées, d’abord
Madame Micheline PEKUNDA, puis Mademoiselle Claudine MBO, Monsieur
Pithou BEYA et enfin Madame Lucie MABIKA qui est là jusqu’à ce jour.
Comme chauffeur, il y’avait d’abord monsieur Emmanuel MUKOKO et enfin
Monsieur Dieudonné ZALU. Comme Huissier, la zone de santé a commencé
avec Monsieur Joseph MULEKI WASILA parti pour raisons de santé puis
décédé et qui a été remplacé par Monsieur François NKIESA ZOLA lequel est
secondé par Mr MUZAMA. Comme technicienne de surface nous avons
Madame Henriette KIETA MASAMBA secondée de Madame Alphonsine
MAMONA et de Madame Laurentine KAKAZI.
2 Situation géographique et géologique (état du sol…) :
La Zone de santé de NGIRI-NGIRI est limitée :
Au Nord : ZS KASA-VUBU
Au Sud : ZS BUMBU
A l’Est : ZS KALAMU 1
A l’Ouest : ZS BANDALUNGWA
La zone de santé est urbaine avec un sol sablonneux dans l’ensemble de
son étendue. Toutefois, elle renferme quelques zones marécageuses dans les
58. 56
aires de santé Saio, Assossa, Diomi et Elengesa lesquelles poseraient les
problèmes de creuser de trous. La zone de santé a un climat tropical avec
comme voie de communication principale la route. Le relief dominant est la
plaine.
3) Situation démographique (densité) :
La zone de santé a 9 aires de santé correspondant aux quartiers administratifs
de la commune de Ngiri-Ngiri : Assossa, Diangienda, Diomi, Elengesa,
Khartoum, 24 Novembre, Peti-Peti et Saio .Sa superficie est de 3.5 Km²avec
une population totale estimée à 238571 Habitants et une densité de 68163
habitants/Km².Cette population est obtenue par le calcul du taux
d’accroissement fait à l’indice de 1.03.Elle peut aussi être obtenue par le
dénombrement fait par les relais communautaires dans leur base respective.
4) Situation socio-économique.
La population de la zone de santé est en grande partie constituée des salariés
œuvrant dans le secteur public ou privé, et on note également des commerçants,
menuisiers, mécaniciens, ainsi que des usines de panification. La zone de santé
dispose d’un marché appelé BAYAKA, de nombreuses boutiques, dépôts et
débits de boissons, et 4 grands parkings (Mariano, Bayaka, Ndjombo,
Mosamba). Elle n’a qu’une seule chambre froide et pas de dépôts
pharmaceutiques. Dans la zone de santé, on peut également dénombrer plusieurs
boulangeries tant industrielles qu’artisanales.
5) DESCRIPTION.
Comme dit ci-haut, la zone de santé de Ngiri-Ngiri étant l’une de la ville
province de Kinshasa, elle a huit aires de santé qui correspondent aux huit
quartiers de la commune de Ngiri-Ngiri.
ORGANES DE PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE :
Dans chaque aire de santé, il y’a un comité de développement (CODEV)
anciennement appelée comité de santé (CODESA) supervisé par un comité
communal de développement (COCODEV).
Chaque comité de développement (CODEV) a un noyau composé d’au moins 6
personnes. Chaque CODEV regroupe un bon nombre de volontaires appelés
59. 57
relais communautaires (RECO) fonctionnant dans une même aire de santé ou
quartier. Dans chaque rue, il y’a une cellule d’animation communautaire
composée d’au moins trois personnes. Ces relais communautaires jouent le rôle
de pont entre le Bureau central de la zone de santé et les structures sanitaires
d’une part, la communauté et les structures de soins d’autres parts, et parfois
entre la communauté elle-même. Ils sensibilisent la communauté pour leur
bien-être social sans discrétion tribale, ethnique et surtout pas politique. Ils
aident l’équipe du BCZS dans la récolte de différents rapports dans les
structures sanitaires de leur juridiction. Ils défendent les intérêts de la
communauté en matière de santé.
DU POINT DE VUE INFRASTRUCTURES SANITAIRES :
Dans chaque aire de santé (quartier), il y’a une structure sanitaire de
responsabilité autrement appelée Centre p
Pilote de l’aire de santé. A travers cette structure de responsabilité, il y’a lieu
d’analyser toutes les données de l’aire de santé qui pourront être présentées et
défendues au Bureau Centre de la Zone de santé.
La zone de santé a un cadre de conception, de planification, d’analyse, d’étude,
de décision, de suivi et d’évaluation où ses différents animateurs se mettent
pour travailler. Ce cadre n’est autre que le Bureau Central de la Zone de Santé
(BCZS). Ce bureau est actuellement implanté dans l’enceinte du Centre
Hospitalier d’Etat de Ngiri-Ngiri (CHEN) qui joue le rôle d’Hôpital General de
Reference (HGR).
Présentement, la ZS compte 45 structures sanitaires dont 3 considérées
Hôpitaux avec Paquet Complémentaire des Activités (PCA), 20 centres de
santé avec paquet complémentaire des activités (PCA) et 22 postes de santé ou
dispensaires avec plateau technique simple c’est-à-dire les soins curatifs
seulement.
Du point de vue fonctionnement :
Le leadership intégré de la ZS est assuré par l’Equipe Cadre de la Zone de
Santé (ECZS). Cette ECZ a pour mission d’assurer le pilotage du
développement de la zone de santé en tant que système intégré qui offre de
soins de santé de qualité, globaux, continus et intégrés.
L’ECZ a pour fonctions :
60. 58
La planification du développement des services, des activités et de
ressources ;
Prestation de soins ;
Elaboration des instructions ou stratégies spécifiques ;
Formation du personnel ;
Supervision et audit médical ;
Gestion, spécialement la prise de décisions importantes ;
Recherche opérationnelle ;
Suivi et évaluation.
Le fonctionnement de l’Equipe Cadre de la Zone de Santé obéit aux principes
suivants :
Responsabilité ;
Redevabilité ;
Coordination ;
Intégration ;
Séparation de fonctions.
La communication au sein de l’ECZ est comme l’huile dans le moteur.
Elle permet ou aide l’ECZ à fonctionner sans heurts et à harmoniser
l’effort collectif. Le cadre du travail comme nous l’avons dit
précédemment reste le Bureau Central de la Zone de Santé.
L’équipe du bureau central de la zone de santé est composée de :
1 Médecin Chef de Zone (MCZ),
3 Administrateurs Gestionnaires (AG),
3 Infirmiers Superviseurs (IS),
3 Animateurs Communautaires (AC),
1 Pharmacien (Phn),
2 Techniciennes d’Assainissement (TA),
1 Nutritionniste (NUT),
1 Secrétaire (SEC),
1 Chauffeur,
2 Huissiers,
3 Techniciennes de surface (TS).
PS : Aucune copie ne peut être produite sans l’autorisation de son initiateur
ou exiger le paraphe de son rédacteur.
61. 59
Organigramme général de la Zone de Santé de Ngiri Ngiri
SECRETARIAT
INFIRMIER SUPERVISSEUR
MEDECIN CHEF DE ZONE
CHAUFFEUR
HUISSIER
NUTRITIONNISTE
ADMINISTRATEUR GESTIONNAIRE
ANNIMATEUR COMMUNAUTAIRE