cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
Société d'Anthropologie de Paris, Museum d'histoire naturelle, 2010
1. Questionner le don alimentaire en France,
en situation de précarité
Sophie-Anne Sauvegrain & Virginie Masdoua, chercheurs associées UMR 6578 CNRS –EFS –Université de la Méditerranée -Marseille
Selon Marcel Mauss, référence de l’anthropologie
du don, « Les dons circulent avec la certitude
qu’ils seront rendus. Il y a une vertu qui force les
dons à circuler, à être donnés et à être rendus »
(Essai sur le don, 1924).
Ce poster pose la mise en place d’une recherche
sur l’alimentation et la précarité en France.
Notre questionnement initial repose sur le
caractère unilatéral du don alimentaire, sur la
cohésion sociale qu’il génère. Nous tenterons de
mieux comprendre qui sont les donneurs, qui sont
les receveurs et nous proposerons enfin quelques
réflexions émergeantes.
Qui sont les donneurs?
Reposant sur les principes de gratuité, de lutte
contre le gaspillage et la pauvreté, de partage et
de bénévolat, les banques alimentaires existent
depuis les années 1980. Leur approvisionnement
dépend des agriculteurs (excès de production),
des industries agro-alimentaires et des grandes
surfaces (liquidant leur surplus sous le
déguisement du mécénat), enfin des particuliers
mobilisés à l’occasion de collectes. Le tissu
associatif français se développe et voit naître des
initiatives novatrices. Les épiceries sociales, en
plein essor, permettent de faire ses courses à prix
réduits.
Qui sont les receveurs?
Les situations de précarité, ainsi que les
trajectoires d’existence relèvent du pluralisme
(Poulain et Tibère, 2008). Sont concernées plus
particulièrement: les familles monoparentales, les
personnes isolées, les travailleurs pauvres.
Certains socio-anthropologues mettent en garde
face à la tendance d’une aide qui classe en bons et
mauvais pauvres les receveurs (César, Paugam,
2009).
Polymorphisme du don
Il peut se faire sous forme financière , sous forme
de matière alimentaire (par exemple les colis) ou
encore de matière transformée (distribution de
repas type soupe populaire ou repas chauds
(Secours Populaire, Croix Rouge, Restos du
Cœur).
Le don de son temps est inhérent à la logique des
bénévoles. Du fait du nombre élevé de
bénéficiaires, la durée des échanges peut être très
brève et leur contenu superficiel. La prise en
compte de la nécessité de soutien social multiplie
les
initiatives
de
distribution
avec
accompagnement individuel basé sur l’empathie
et soulignant l’importance de la convivialité. Le
temps d’échanges prévu autour du repas
entremêle silences, paroles, partage et isolement.
Espaces du don
L’Alimentation est éminemment structurante
dans la construction du corps et du quotidien et
relève avant tout de l’espace domestique.
•L’aide alimentaire ou la distribution des repas,
relevant de la sphère publique, s’inscrivent dans
une culture particulière du dehors voire de la rue.
Le bricolage alimentaire est prépondérant, les
stratégies individuelles et collectives tendent à
diversifier les sources d’approvisionnement. La
fragmentation des prises alimentaires reflète celle
du mode de vie.
En conclusion
Qu’est devenue la « place du pauvre » dans
notre société contemporaine ? Le don
institutionnel s’est substitué aux initiatives plus
personnelles, relevant de la sphère domestique.
Quelle marge d’autonomie laisse-t-il, ou quelle
assistance génère-t-il à la marginalité?