2. « Chez nous » : un film plombé par son message politique
sur le Front national
Dans le nouveau film de Lucas Belvaux, Emilie Dequenne incarne Pauline, une
infirmière du nord de la France qui va devenir candidate aux élections
municipales pour un parti nationaliste. Le réalisateur belge signe un film
résolument politique à quelques jours de l’élection présidentielle.
La ville d’Hénard ressemble à Hénin-Beaumont, fief du Front national , et le parti
est un jumeau de celui de Marine Le Pen. La ressemblance entre cette dernière et
le personnage de présidente du Bloc patriotique a été vivement critiquée au sein
du FN. Cependant celle-ci n’occupe qu’une place secondaire dans le film qui
s’intéresse plutôt à la logique d’un parti nationaliste.
3. Dans "Chez Nous", Emilie Dequenne est Pauline Duhez, une infirmière à
domicile qui vit seule avec ses deux enfants et doit s'occuper de son
père, ancien métallurgiste communiste.
Connue dans la ville et appréciée par ses patients, elle est approchée par
des dirigeants d'un parti d'extrême droite, le "Bloc patriotique". Elle se
voit alors proposer d'être leur candidate, tête de liste aux municipales
aux côtés de la dirigeante du parti Agnès Dorgelle (Catherine Jacob).
Au départ hésitante, Pauline va se laisser séduire par ce parti populiste
dont elle pense qu'il peut aider les ouvriers.
4. Réalisateur : Lucas
Belvaux
Scénariste : Lucas
Belvaux et Jérôme
Leroy
DISTRIBUTION
Émilie Dequenne
André Dussollier
Guillaume Gouix
Catherine Jacob
Anne Marivin
5.
6. Après avoir suivi sa scolarité dans
l'internat de Philippeville (province
belge) où son père est administrateur,
Lucas Belvaux décide, à 16 ans,
d'abandonner ses études et de partir
pour Paris, afin de devenir comédien.
En 1981, Lucas Belvaux fait ses débuts
au cinéma, en jeune homme insoumis,
dans Allons z'enfants, le plaidoyer
anti-militariste d'Yves Boisset. Aperçu
chez Losey et Zulawski, le comédien
tourne en 1985 avec deux maîtres de
la Nouvelle vague, Claude Chabrol et
Jacques Rivette.
Au début des années 90, Lucas
Belvaux passe derrière la caméra.
Auteur d'une première œuvre
intimiste il obtient les faveurs de la
critique et du public avec Pour rire
! (1996) .Ensuite, il se lance, d'un et
d'un mélodrame où les personnages
principaux de chaque film deviennent
les personnages secondaires des deux
autres. Le Prix Louis-Delluc viendra
couronner en 2005 ce projet aussi
ludique qu'ambitieux.
7. Lucas Belvaux continue de faire
l'acteur,et joue i l'un des rôles
principaux de son sixième long métrage
comme réalisateur, La Raison du plus
faible (2006), polar humaniste tourné
dans sa Belgique natale.
Artiste engagé, il signe en 2009, pour le
grand écran, Rapt, une œuvre âpre et
intense emmenée par un Yvan
Attal méconnaissable, d'après un fait
divers retentissant : l'enlèvement du
Baron Empain. Il retrouve le comédien
en 2012 pour sa nouvelle réalisation, 38
témoins, avec également Sophie
Quinton et Nicole Garcia au casting,
pour une histoire de meurtre venant
perturber la vie d'un couple.
Après s'être attaqué à un registre plus
léger avec la comédie romantique Pas
son genre, Lucas Belvaux livre en
2017 Chez Nous centré sur le
fonctionnement de l'extrême droite
française et son inquiétant pouvoir de
séduction chez les gens
8. Dès l'âge de 8 ans prend des cours de comédie. Bachelière à
16 ans, elle suit des études de sciences politiques, tout en
rêvant de cinéma et de théâtre. Grâce à sa tante, qui a
repéré l'annonce dans un journal, elle se rend au casting
de Rosetta, un film de Luc et Jean-Pierre Dardenne. Sa
performance lui vaut en 1999 un Prix d'interprétation au
Festival de Cannes, ex-aequo avec une autre fille du
Nord, Severine Caneele, pour L'Humanité.
Pleine de fraîcheur, l'actrice, loin de l'univers âpre
des Dardenne, s'illustre désormais dans la comédie (
Mariées mais pas trop et joue volontiers les séductrices
L'Equipier, mélodrame de Philippe Lioret en 2004).En 2005,
on la retrouve à l'affiche de deux films d'époque.
Emilie Dequenne s'essaie en 2007 au thriller avec Ecoute le
temps et goûte, aux côtés de Sandrine Kiberlain et Denis
Podalydès, à La Vie d'artiste de Marc Fitoussi. On la
retrouve également chez André Téchiné pour qui elle joue
en 2009 La Fille du RER, l'histoire d'un mensonge devenu
l'un des faits divers les plus médiatisés.
En 2012, Emilie Dequenne livre une performance
bouleversante en mère de famille désespérée qui commet
l'irréparable dans A perdre la raison. Elle poursuit avec
deux thrillers qui ne trouvent pas leur public puis revient
à un registre plus léger avec Pas son genre de Lucas
Belvaux et Maman a tort de Marc Fitoussi. Belvaux fait en
2016 à nouveau appel à la comédienne pour camper le
personnage principal de Chez nous qui se centre sur le
fonctionnement de l'extrême droite française et son
inquiétant pouvoir de séduction chez les gens.
9. Né à Annecy, André Dussollier ressent
très vite le goût de la comédie ; en effet,
à 10 ans, il monte sur scène lors d'une
représentation scolaire de L'Enfant et la
Rivière.
Mais après son bac, son père le pousse à
suivre des études universitaires, il entame
donc des études de lettres modernes et de
linguistique à Grenoble où il obtient deux
licences et une maîtrise. Cependant, sa
passion pour la comédie ne l'a pas
abandonné, il décide de monter
à Paris afin d'y devenir acteur.
Les portes de la Comédie-Française lui
sont alors grandes ouvertes, il en devient
pensionnaire à partir de 1972.
François Truffaut lui offre son premier
grand rôle au cinéma dans Une belle fille
comme moi.
Depuis, André Dussollier alterne films
populaires et films d'auteurs, notamment
avec Alain Resnais.
Il remporte le César du meilleur
acteur en 1998 pour son rôle dans On
connaît la chanson d'Alain Resnais, le
César du meilleur acteur dans un second
rôle dans Un cœur en hiver de Claude
Sautet en 1993 ainsi qu'en 2002 pour son
interprétation du chirurgien militaire
dans La Chambre des officiers de François
Dupeyron.
10. 1) "Chez nous" a déjà le mérite d'apporter une réflexion
intéressante par la lumière des faits relatés, à travers
l'histoire de Pauline, cette infirmière littéralement
instrumentalisée pour les besoins d'un parti politique à
peine dissimulé... La présence d'Emilie Dequenne dans le
rôle clé est aussi un solide argument d'autant plus que
celui qui la dirige ici est Lucas Belvaux, qui avait déjà
réalisé avec l'actrice le superbe et sensible "Pas son
genre"... Cette fois l'exercice est plus délicat, voire
périlleux et les écueils évidents sont loin d'avoir été
évités. Issue d'un milieu communiste avec un père
militant, cette jeune-femme au métier terriblement
humain, ne peut pas se révéler sans conscience politique
en demeurant aussi passive et ignorante, jusqu'à ne pas
s'inquiéter des idées et du programme du parti qui la
recrute, ceci sans se poser d'emblée les questions
essentielles et primordiales. De plus les similitudes
évidentes au niveau du contexte, du lieu et des
personnages du parti en cause, ne devaient peut-être pas
être si flagrantes pour évidemment faire le parallèle avec
la réalité et l'actualité politique du moment !
11. 2) Brillant par sa réalisation tellement discrète qu'on l'oublie pour
se plonger dans un univers traité avec simplicité et justesse, loin,
très loin de la diabolisation que certains imaginent. Très beau
film, mérite d'être vu.
3) Tous les habitant du Nord (et les autres) reconnaitront dans ce
film le travail de documentation. Ce film décrit sans la
propagande des dirigeants politiques actuels la réalité politique
de terrain. Ce film est le meilleur de sa catégorie. Le jeu des
acteurs est top et les personnes crédibles. Aucune hésitation à
avoir. Il faut voir ce film.