Quels sont les enjeux de la production de blé ? A la fois céréale à haute valeur nutritive, plante « porte-bonheur », symbole de fertilité et objet de spéculation ? Le blé, céréale « ensoleillée » vieille comme le monde, peut-il encore nourrir l’humanité ? Le potentiel de découvertes à venir peut-il permettre des avancées décisives dans le respect de l’homme et de l’environnement, pour un « plus » et « mieux » produire au service de l’homme et de son « mieux-être » ?
1. Le blé, enjeux et perspectives
Quels sont les enjeux de la production de blé ? A la fois céréale à haute
valeur nutritive, plante « porte-bonheur », symbole de fertilité et objet de
spéculation ? Le blé, céréale « ensoleillée » vieille comme le monde, peut-il
encore nourrir l’humanité ?
Le potentiel de découvertes à venir peut-il permettre des avancées décisives
dans le respect de l’homme et de l’environnement, pour un « plus » et
« mieux » produire au service de l’homme et de son « mieux-être » ?
Le saviez-vous ?
Les plus lointaines traces de cueillette et d’utilisation du blé datent d’il y 12
000 ans ! (blé sauvage dans le Croissant Fertile). L’ancêtre commun de
toutes les variétés serait l’engrain sauvage (triticum monococcum) retrouvé
en Mésopotamie et en Asie du sud-ouest.
Depuis la nuit des temps l’histoire du blé est étroitement liée à celle de
l’humanité. Dès la plus haute antiquité, cette céréale « ensoleillée » constitue
en effet la base de l’alimentation humaine du fait de sa très haute valeur
nutritive.
2. Les tous premiers procédés de panification - ou premières galettes à base de
blé – datent de 3000 ans avant notre ère (Egypte).
Au-delà de sa haute valeur nutritive, le blé est aussi une céréale à haute
valeur symbolique.
Dans la Rome Antique, les grains de blé traditionnellement jetés sur les
jeunes mariés étaient sensés assurer aux époux une grande et belle
descendance (fertilité). Ce geste qui a traversé les siècles ne peut manquer
d’être relié à celui « auguste » du semeur. Par sa régularité, sa noblesse, sa
précision de balancier, il évoque la mesure du temps qui s’écoule,
l’inaliénable succession des saisons, le temps des semailles suivi de celui
des récoltes et par-dessus tout l’Homme intégré à la Nature
Et ce n’est peut-être pas le fruit du seul hasard si cette
céréale à haute valeur nutritive, hautement symbolique
s’est avérée lors de la crise mondiale de 2007 au cœur
d’une spéculation à nulle autre pareille ! L’expression
populaire « se faire du blé » étant significative à cet égard.
Le blé aujourd’hui
Cette plante annuelle mesure de 60 cm à 1,20 m de haut selon les variétés.
Les épis sont formés de groupes de fleurs (épillets) comportant chacun 3 à 5
fleurs. Chaque épi de blé porte au moins 45, parfois 50 ou 60 grains d’une
taille d’environ 6 mm oscillant entre le jaune pâle et l’ocre roux (selon les
nombreuses variétés).
Le blé d’hiver ou blé tendre sert à faire la farine
panifiable, tandis que le blé dur sert à fabriquer
les semoules, les pâtes et autres couscous. Le
blé qui s’adapte à des sols et climats variés est
considéré comme une culture « facile » (pas de
décorticage).
En volume de production (2009/2010) le blé est la quatrième céréale
mondiale derrière la canne à sucre, le maïs, et le riz (statistiques mondiales
calculées par le Conseil International des céréales).
3. Ses épis, très convoités constituent 19 % des apports caloriques pour
l’espèce humaine et font l’objet d’un commerce particulièrement intensif. Le
blé est en effet le produit le plus échangé au monde.
Depuis 1950, les progrès techniques et une innovation constante dans
les méthodes de production ont permis une augmentation spectaculaire des
rendements : multipliés par 2,7 entre 1961 et 2005.
Cette augmentation correspond en grande partie à : une demande de plus
en plus forte liée à un changement des habitudes alimentaires dans les pays
émergents qui consomment davantage de viande et de céréales.
Blé de demain
Alors comment faire augmenter les rendements moyens à l’hectare en
combinant une meilleure utilisation des
intrants « classiques » (fertilisants et phytosanitaires), dont les prix
augmentent pour certains et dont l’utilisation est de plus en plus contrôlée ?
Du fait de cette réalité à la fois géographique et économique, le blé est
l’objet d’attentions multiples notamment au plan scientifique (recherches sur
le génome notamment).
Mais les recherches en cours et à venir et les nouvelles méthodes et
techniques, permettront-elles des avancées décisives pour un « plus » et
« mieux produire » dans le respect des lieux très variés où elle s’exerce ?
Les sécheresses aux Etats-Unis et en Russie présage une mauvaise récolte
cette année. Avec à la clé une pénurie possible et une flambée des prix qui
profitera aux agriculteurs céréaliers, mais désavantagera les éleveurs…
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