Jeudi 20 mars 2014 , à l’occasion du forum GI organisé par Infopro, Périclès Actuarial présentait les résultats de son étude sur l’impact de Solvency 2 sur la gestion d’actifs vu par les assureurs et mutualistes :
Présentation des résultats de l’étude sur la Gestion d’Actif et l’Assurance (Etude Forum GI et Périclès Acturial)
Présentation de Denis Bourgeois, Pericles Actuarial
Intervenants :
Jean Philippe Diguet, FNMF
Alban Jarry, La Mutuelle Générale
Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - julien pompey
Conference Forum GI - Besoins des mutuelles et des IP en matière de stratégies d investissements sous Solvabilité 2
1. Conférence
Forum GI
« Besoins des Mutuelles et IP en Matière de Stratégie d’Investissement
sous Solvabilité II »
20 mars 2014
Alban JARRY
Directeur du Programme Solvency 2 de La Mutuelle Générale
2. Ordre du jour
Présentation des résultats de l’étude organisée par Pericles Actuarial et InfoPro
Table ronde
Modérateurs :
Denis Bourgeois, Directeur Actuariat Conseil, PERICLES ACTUARIAL
Participants :
• Jean-Philippe DIGUET, Directeur Adjoint, MUTUALITE FRANÇAISE ET FNMF
• Alban JARRY, Directeur du Programme Solvency 2, LA MUTUELLE GENERALE
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3. Questions
• Quelles sont vos réactions par rapport à ces résultats, êtes-vous surpris par cette prise de
conscience des risques liées à la gestion des actifs ?
• 80 % des Mutuelles répondantes ont ou vont réorganiser leurs actifs dans le cadre de Solvency 2
pour privilégier à 62,5% des mandats auprès de société de gestion externes
Les chiffres prévisionnels sont très élevés et démontrent l’impact direct de cette
réglementation sur l’évolution des actifs
Les sociétés de gestion peuvent se préparer à un changement de paradigme vers une
gestion de plus en plus marquée « sous contrainte réglementaire »
• 100 % des Mutuelles répondantes souhaitent mettre des contraintes en pré-trade chez les gérants
dans le cadre des mandats
Il est probable que les société de gestion doivent rapidement intégrer de nouvelles
contraintes liées aux optimisations de SCR et aux règles assurantielles lors de leurs
décisions d’investissements
• Le Suivi des Risques devient le critère le plus important de choix d’une Société de Gestion
La performance n’est qu’en deuxième position des réponses. Cette nouvelle vision du
couple rendement / risques montre l’impact du principe de la personne prudente et du Pilier
2 de Solvency 2
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4. Questions
• Pouvez-vous nous redonner les grandes lignes des appels d'offres que vous avez organisés
tant en termes de gestion d'actifs que de conservation /dépôt de vos actifs ?
Un choix de La Mutuelle Générale pour répondre aux contraintes réglementaires :
• Effectuer un « Choc de simplification »
• Avant :
• 600 millions gérés en interne : essentiellement des obligations
• 1,2 mds répartis chez 60 sociétés de gestion avec des mandats, des fonds dédiés, + de 80 fonds ouverts (tous
types de fonds)
• 6 dépositaires
• Environ 17 000 lignes à transpariser (look through)
• Contraintes :
• Répondre dans les délais imposés à partir de 2016
• S’assurer de la qualité des données et de leur traçabilité
• Après
• 1ere grande mutuelle à externaliser l’intégralité de sa gestion titres (hors immobilier)
• 6 mandats pour 1,8 mds chez 3 sociétés de gestion (La Banque Postale AM, Rothschild & Cie, Schelcher Prince
Gestion)
• 1 unique dépositaire (BNP Paribas Securities Services)
• 500 à 700 lignes directes
• 0 OPCVM ouverts d’ici 2016 (hors fonds monétaires)
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5. Questions
• Quelle est votre vision de la répartition du rôle et des responsabilités et selon vous qu'est-ce
qu'un Institutionnel sera amené à rechercher auprès de son ou ses asset manager au fur et à
mesure de la mise en œuvre de Solvency 2
La responsabilité sera chez l’Assureur ou le Mutualiste qui pourra faire le choix de déléguer tout ou
partie de sa gestion d’actifs
Les contrôles des Sociétés de Gestion par les Assureurs et Mutualistes vont être renforcés pour
correspondre aux obligations du Pilier 2 de Solvency 2
Les Sociétés de Gestion devront respecter les principes de la Personne Prudente, de la Qualité et de
la Traçabilité des données dès lors qu’elles accepteront de gérer des mandats ou fonds sous
contraintes Solvency 2
Tous les risques inhérents à la délégation de gestion devront être intégrés à la politique ORSA
(sécurité, fraude, réputation, conformité, défaut du délégataire, dépendance au sous traitant,
interruption de l’activité, manque de performance du service externalisé, …)
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6. Article pour le Forum Gi (décembre 2013)
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7. Article pour le Forum Gi (décembre 2013)
La Directive Solvency 2 va-t-elle impacter la gestion d’actifs en 2014 ?
AIFMD, UCIT, EMIR, Solvency 2, Bale 3, Fatca, … au cours des prochaines années, une des principales
problématiques de l’asset management européen sera de combiner la gestion de ses propres
réglementations et celles de ses principaux clients. Ce sont des changements profonds qui, sous
contraintes réglementaires, se dessinent et risquent de réorganiser le métier des gestionnaires d’actifs et
les types d’investissements privilégiés par les investisseurs. D’un mode de gestion de convictions, une
partie des encours gérés va progressivement basculer vers un mode de gestion sous contraintes
opérationnelles et réglementaires afin d’optimiser la solvabilité des investisseurs.
De 2014 à 2016, Solvency 2 va progressivement se mettre en place avec des étapes que l’ACPR a
confirmé lors de sa conférence du 12 décembre 2013. Cette directive, qui touche le sommet de la
pyramide des principaux investisseurs européens, impose de nouvelles contraintes aux assureurs et
mutualistes. L’actif de ces institutionnels va structurellement évoluer pour répondre à la fois aux exigences
quantitatives des 2 premiers piliers, aux exigences qualitatives du pilier 2 et aux délais de production du
pilier 3.
Qualités et traçabilité des données, transparisation, contrôle des sous-traitants, délais de production des
reportings réglementaires, sont autant de nouvelles exigences qui vont être exigées par les régulateurs
français et européens. Dans son document en support de la présentation du 12 décembre 2013 (1),
l’ACPR a indiqué dans un graphique que 86% des institutionnels étaient en « réflexion en cours sur une
évolution de la structure des placements ».
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8. Article pour le Forum Gi (décembre 2013)
Quels peuvent être les impacts pour les gestionnaires d’actifs à terme ?
Il est probable que l’obligation faite aux institutionnels de contrôler leurs sous-traitants, de renforcer le
suivi de leurs risques sur les actifs et de s’assurer de la qualité des données amène un certain nombre
d’acteurs à simplifier la structure de leurs portefeuilles, ou poches de placements, pour privilégier les
mandats en lignes directes, les OPCVM dédiés ou d’autres types d’investissements optimisés pour une
nouvelle forme de gestion sous contrainte. Le nombre d’interlocuteurs sociétés de gestion suivi par
chaque institutionnel diminuera probablement dans un souci de rationalisation des contrôles.
En conséquence, les encours des OPCVM ouverts diminueront, sans doute, en raison de leur structure
juridique et des délais minimaux dans la transmission des inventaires imposés par, notamment, l’égalité
de traitement des porteurs de leurs parts. A ce premier obstacle, pourraient s’ajouter des problématiques
juridiques liées à la récupération de la transparence en cas de détention en cascades dans d’autres
OPCVM ouverts. Les investisseurs devraient rapidement demander des structures d’investissements
optimisées et simplifiant le nombre de lignes détenues pour limiter le phénomène du « look through »
(transparisation) et pour réduire les coûts liés aux caractéristiques financières indispensables aux calculs
des SCR et QRT. Dans l’absolu, même les détentions de fonds monétaires pourraient être revues au profit
de lignes directes pour limiter la volumétrie des traitements.
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9. Article pour le Forum Gi (décembre 2013)
La mise en place de mandats ou fonds dédiés parait la solution la plus adaptée, aujourd’hui, pour obtenir
une gestion et des reportings sur-mesure correspondants aux nouvelles obligations. L’investisseur y
trouvera un moyen de renforcer ses contrôles en demandant des analyses qualitatives associées aux
risques des lignes détenues tout en s’appuyant sur les expertises des gérants sélectionnés pour gérer ses
fonds ou mandats. En limitant le nombre de lignes par portefeuille, la chaîne de connaissance et de
contrôle s’en trouvera automatiquement simplifiée et permettra à l’ensemble des acteurs d’optimiser les
coûts associés. Grâce à ce type de supports, et en limitant au maximum les effets de la transparisation,
les gains en termes de temps de récupération des données, traçabilité, qualité et en coûts attachés aux
caractéristiques des lignes détenues seront majeurs.
Une redéfinition et une optimisation des investissements participeront au passage du « mur
réglementaire », qui se profile à partir de 2016, avec de fortes charges à venir sur les équipes de
production et de contrôle des reportings à destination des autorités de tutelle.
2014 confirmera les premières tendances observées sur le marché dans le cadre des évolutions à venir
d’ici à 2016. Les tests de septembre, incluant les QRT sur les actifs détenus, devraient accélérer le
phénomène de réorganisation des actifs qui a recommencé au 4eme trimestre 2013.
Article rédigé en décembre 2013
(1) Eléments de présentation de la conférence du 12 décembre "Solvabilité II : préparer 2016" :
http://acpr.banque-france.fr/solvabilite2.html
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10. Alban Jarry est Directeur du programme Solvency 2 de La Mutuelle Générale.
Dans le domaine de l’Assurance, la Mutuelle, l’Asset Management et la Banque privée
depuis 1995, il préside les Groupes de Travail « Reporting AIFM-EMSA » et « LEI » de l’AFG
(Association Française de Gestion), est Membre du Bureau du Club AMPERE (Asset
Management Performance et Reporting) et participe au livre blanc sur « Les Nouveaux
visages du risque en assurance » de Finance Innovation. Depuis 2012, il a développé des
groupes de travail entre Asset Managers et Assureurs pour normaliser les échanges dans le
cadre notamment de Solvency II.
Spécialiste de la mise en œuvre des réglementations financières (AIFM, UCIT, Solvency 2,
LEI, EMIR, BALE, …) et des réseaux sociaux professionnels, il est l’auteur d’articles pour
La Nouvelle Revue de Géopolitique (Rubrique Le Monde Selon Twitter), Le Cercle Les
Echos, L'Agefi Communautés, Culture Banque, et anime un blog.
Il est titulaire d’une MIAGE et du MGA d’HEC.
Annexe : présentation
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