Fiche - Bâtiments exemplaires - Centre Frédéric-Back
1. ENVIRONNEMENT
FRÉDÉRIC BACK
CENTRE CULTURE ET
Renseignements généraux
Bâtiment commercial à bureaux avec des terrasses extérieures, des salles de
formation, un théâtre, une école de musique et un marché d’alimentation local.
Le propriétaire et les locataires du bâtiment sont tous, sans exception, des entre-prises
d’économie sociale ou encore des organismes à but non lucratif.
Emplacement
Centre-ville de Québec, quartier Montcalm
L’édifice actuel est constitué de deux bâtisses
rénovées et d’un agrandissement datant de 2007.
Plus précisément, les deux bâtiments existants ont été
joints sur tous les étages par le biais d’un agrandisse-ment
qui consolide maintenant les trois structures en
une seule construction.
Les deux bâtiments d’origine datent des années 1914
et 1937, respectivement. Le premier bâtiment était une
école alors que le deuxième servait de résidence pour
les soeurs, qui enseignaient à l’école.
Capacité
• Environ 30 organisations à but non lucratif logent
dans le bâtiment;
• environ 125 employés y travaillent.
Superficie totale après les travaux
de rénovation
• 3 700 mètres carrés (39 900 pieds carrés)
Nombre d’étages
• 4 niveaux hors sol
• 1 niveau sous le sol
Structure
• Poutre et colonne de béton armé pour la portion
datant de 1937 :
- Structure d’acier pour l’agrandissement;
- bois à ossature légère et renforcement de bois;
d’ingénierie pour la portion datant de 1914.
Certifications obtenues
• Aucune
Certifications visées
• Le propriétaire n’exclut pas la possibilité de briguer
une certification pour bâtiment existant éventuelle-ment.
Il vise le système BOMA BESt ou encore celui
de LEED pour les bâtiments existants (BE).
Stationnement
• 20 cases extérieures, situées sur les trois (3) côtés
du bâtiment dont :
- 5 cases sont réservées à l’autopartage
(Communauto);
- 1 case est équipée d’une borne de recharge
pour les véhicules électriques.
Coût global
• Projet de rénovation et agrandissement démarré
en 2005 : 4 millions de dollars.
2. Calendrier de conception
• Mars 2003 à décembre 2004
Calendrier des travaux
• Janvier 2005 août 2007
Renseignements additionnels
disponibles en ligne
• Page descriptive du Centre culture
et environnement Frédéric Back
- www.centreenvironnement.org/ccefb.html
• Fiche Écobâtiment sur Voirvert.ca :
- www.voirvert.ca/projets/projets-ecobatiment/
centre-culture-et-environnement-frederic-back
• Article sur le concentrateur solaire du Centre culture
et environnement Frédéric Back sur Voirvert.ca :
- www.voirvert.ca/projets/projet-demonstration/
le-concentrateur-solaire-du-centre-culture-et-environnement-
frederick-b
• Description du projet sur le site des architectes,
Brière Gilbert et associés :
- www.brieregilbert.com/Centre-Frederic-Back.html
• Une visite virtuelle sur le site de Novae :
- www.novae.ca/actualites/2009-09/
ecotrip-visite-le-centre-frederic-back
Performances
• Performance énergétique : 0,59 GJ/m2 en 2013
Faits saillants
• Ce bâtiment est exploité par une entreprise d’économie sociale et pour des
entreprises du même type, oeuvrant dans les domaines de la culture ou de
l’environnement. Il a été développé de manière à offrir des espaces de travail
de qualité, à coût raisonnable, avec des services partagés entre les organismes.
• L’agrandissement du Centre culture et environnement Frédéric Back possède un
grand mur courbe de quatre niveaux, isolé de ballots de paille. Ce dernier est le
premier mur isolé de cette façon au Canada dans un bâtiment commercial.
• En 2013, un capteur solaire de type concentrateur, d’un diamètre de 4,5 mètres
et d’une puissance de 12 kilowatts, a été installé sur le toit du Centre culture et
environnement Frédéric Back. La chaleur produite par ce dernier sert au
chauffage de l’eau chaude domestique et du bâtiment.
• Le partage des services entre les organismes permet une économie d’espace
évaluée entre 20 000 et 25 000 pi2. Les espaces ainsi partagés sont les
suivants : cuisines, salles de réunion, photocopieurs, électroménagers, salle
de lavage, douches, toilettes, système téléphonique, réseau internet et d’un
espace d’accueil pour les visiteurs.
• Lors de la rénovation des portions existantes, un effort particulier a été porté
à la réutilisation des matériaux. Ainsi, les portes, impostes et fenêtres ont été
réutilisées pour agrémenter les divisions intérieures du bâtiment rénové.
Défis et solutions
Conception
• La rénovation impliquait une remise aux normes du système de protection incendie et cela a nécessité beaucoup d’investissements au niveau
du système de contrôle, des gicleurs et des sorties de secours.
• Réaliser un projet de démonstration en construction durable, dans un cadre normé par la Commission de la construction du Québec (CCQ)
posait certains défis. En guise d’exemple, afin de bénéficier de l’aide de certains bénévoles et d’experts en isolation de ballots de paille, le
Centre de l’environnement a fait une demande de dérogation auprès de la CCQ afin de permettre à ces personnes d’avoir accès et de pouvoir
travailler sur le chantier. Malheureusement, la CCQ n’a pas accepté cette demande. Ainsi, des travailleurs en règle de la CCQ, au statut de
compagnon, ont été supervisés par ces experts, qui ne pouvaient pas participer à la réalisation des tâches.
• D’autre part, pour obtenir l’approbation des plans architecturaux du projet, la Régie du bâtiment (RBQ) devait donner son autorisation pour
l’usage de la paille comme matériau isolant dans une construction non combustible. Cette autorisation a pris plusieurs mois à obtenir, mais
suite à la présentation d’un document contenant toutes les normes et tests ayant été effectués avec ce matériau, l’autorisation de commencer
les travaux a été obtenue. Quelques rencontres explicatives ont aussi eu lieu au cours du processus.
• Afin de mener à terme le projet de végétalisation des toitures des bâtiments existants, il a été nécessaire d’effectuer une analyse de la
structure des deux bâtiments pour déterminer s’ils pouvaient accueillir une toiture végétale. Ces dernières ont démontré qu’une charge
maximale de 16 livres par pied carré devait être installée sur les toitures existantes. Comme cette contrainte restreignait beaucoup l’opération,
l’équipe du Centre de l’environnement a fait appel à Marianne Boivin, gestionnaire de projet chez Soprema. Cette dernière a spécifié un
mélange ultraléger pour les toitures en place et la stratégie a été couronnée de succès. Les toitures du Centre culture et environnement
Frédéric Back performent bien et présentent une allure fort appréciée de tous les usagers et visiteurs de l’édifice.
• L’orchestration du financement représentait un défi de taille pour l’organisme à but non lucratif qu’était le Centre de l’environnement, devenu
propriétaire du bâtiment à rénover. Plusieurs clauses de retrait dans les protocoles de subvention rendaient les institutions financières plus
réticentes au projet. Pour pallier ces contraintes, l’expertise d’avocats a parfois été nécessaire pour permettre à toutes les parties impliquées
de s’entendre et de bien se comprendre.
3. Construction
• Vers la fin de la pose des ballots de paille, en août 2005, un incendie criminel a ravagé tout le mur
de l’agrandissement en construction. Rapidement, les polythènes et les membranes d’étanchéité ont
pris feu et elles ont causé des dommages à l’isolant de ballots de paille. Les flammes se sont propa-gées
par le biais des matériaux pétrochimiques nécessaires à la construction, soit le polythène et la
membrane d’étanchéité. Une fois ces éléments enflammés, la surface des ballots a commencé à brûler.
Cependant, leur densité et leur épaisseur a permis de retarder la propagation du feu vers l’intérieur
de l’agrandissement et c’est ainsi que les deux autres bâtiments du Centre culture et environnement
Frédéric Back n’ont pas été endommagés. Cet évènement fortuit a donc permis de confirmer les
propriétés de résistances au feu qui ont appuyé le devis de performance de ce mur. Fait à noter, la
charpente de bois, située du côté intérieur du mur, n’a pratiquement pas été endommagée par les
flammes. Pour cause, l’indice de propagation de la flamme sur un mur de ballots de paille, même sans
revêtement de crépi, est deux fois et demie supérieur au barème minimal à respecter pour les matériaux
isolants.
• Comme l’hiver approchait, la conception du mur a été modifiée pour permettre une reconstruction
accélérée, sur place, par opposition à la méthode de préfabrication en atelier qui avait été utilisée pour le
premier mur. La structure légère de bois a alors fait place à une ossature d’acier, mais les ballots de paille
sont demeurés comme matériau isolant. À l’extérieur, un parement de panneaux de métal a été choisi
puisque la pose du crépi prévu n’était plus possible à cette période de l’année.
• Un documentaire relatant les principaux évènements de ce chantier, notamment l’incendie, a été réalisé
par Les Déclencheurs. Il est disponible auprès de l’organisme Écobâtiment (www.ecobatiment.org -
418 781-2463).
Exploitation
• L’espace alloué aux câblages informatique et téléphonique est restreint. Si le projet était à refaire,
davantage d’espace serait alloué aux salles de serveur et de téléphonie.
• Afin d’évacuer la chaleur de la petite salle des serveurs, un système de climatisation a été installé.
En hiver, l’évacuation de la chaleur se fait dans le corridor, alors qu’en été celle-ci est redirigée vers
l’extérieur.
• Le bâtiment n’est pas refroidi mécaniquement. Il se pourrait qu’éventuellement, les salles de réunion du
dernier étage le soient pour augmenter le niveau de confort lors des périodes de chaleur estivale.
• Après quelques années d’exploitation du bâtiment, l’un des bâtiments existants a démontré des
signes de fatigue au niveau de la structure. Ces problèmes étaient indépendants des travaux
qui avaient été effectués quelques années auparavant. Toutefois, pour régler les problèmes
d’affaissement, une opération de renforcement de la structure, avec des pieux, a été effectuée au
coût de 290 000 dollars.
• Les vernis écologiques à l’eau n’ont pas bien vieilli sur les comptoirs et les tables de cuisine, constam-ment
soumis à la présence d’eau et d’humidité. Pour régler ce pépin, de la céramique a été ajoutée
à ces surfaces pour les rendre plus résistantes.
Matériaux, produits et/ou technologies fournis par
des entreprises de la région de Québec
• Le concentrateur solaire installé sur le toit du bâtiment a été fourni par la compagnie canadienne
Solartron et installé par la compagnie québécoise ECHO Système énergie solaire.
• L’ébéniste de Québec Geneviève Gaboury, de l’entreprise Ingigène – Meubles et objets, a fabriqué tout
le mobilier de cuisine de même que les casiers de rangement installés dans les corridors.
• Services d’entretien de la chaufferie fournis par la compagnie thermo-énergie, une entreprise de
Québec.
• Les architectes Brière, Gilbert et associés ont conçu et supervisé tous les travaux d’agrandissement et
de rénovation des trois bâtiments.
• L’entreprise d’architecture Tergos a conçu et supervisé les travaux de l’entrée principale.
• L’entreprise d’économie sociale Corsaire Design a développé toute la signature graphique de la
signalisation intérieure et extérieure du bâtiment.
• L’entreprise originaire de Québec Communauto fournit des véhicules en autopartage disponibles sur
le site du Centre culture et environnement Frédéric Back.
4. Mesures durables
Aménagement écologique du site
• Toitures végétalisées sur 100 % de la surface.
• Écran végétal sur la façade sud du bâtiment.
• 4 vélos disponibles en libre-service.
• Aménagement de vestiaires et douches à tous les étages pour les
usagers du transport actif.
• Localisation très bien desservie par les transports en commun.
• 5 cases de stationnement sont réservées à l’autopartage (Communauto).
• 1 borne de recharge pour les véhicules électriques.
• Collecte des eaux de pluie des toitures avec réutilisation pour l’arrosage
et le nettoyage.
• Servitude de passage pour l’aménagement d’une piste cyclable le long
du bâtiment.
• Bacs de culture maraîchère sur le site, de même qu’un potager sur la
toiture de partie neuve.
Gestion efficace de l’eau
• Réutilisation de l’eau de pluie pour l’arrosage des plantes intérieures
et le nettoyage
• Depuis la phase de rénovation majeure, toutes les douches et toilettes
installées sont à faible débit. Les appareils sont donc remplacés
progressivement
Énergie et atmosphère
• Rénovation de la chaufferie et remplacement du caloporteur (vapeur)
par de l’eau chaude
• Ajout d’un système de contrôles centralisés pour mieux gérer les zones,
le confort et la consommation énergétique du bâtiment
• Système de ventilation avec roue thermique, qui permet de récupérer la
chaleur sur la conduite d’évacuation de l’air vicié
• Chauffage basse température dans l’agrandissement grâce à un plancher
radiant à l’eau chaude
• Apport de chaleur dans le réseau d’eau chaude domestique et le réseau
de chauffage par le biais d’un capteur solaire de type concentrateur.
Matériaux et ressources
• Utilisation des ballots de paille comme matériaux isolants
pour l’agrandissement. Les ballots de paille ont été achetés
localement, possèdent une faible énergie intrinsèque,
n’émettent pas de composés organiques volatils (COV) et
sont composés de matières compostables et rapidement
renouvelables.
• Réutilisation des fenêtres et impostes de l’école dans
les cloisons intérieures, pour favoriser la propagation de la
lumière naturelle à travers les pièces.
• Installation de peintures avec contenu recyclé.
• Utilisation de vernis de finition pour le bois à base d’eau et sans
émissions de COV.
• Mur de soutènement érigé à partir de pneus recyclés.
• Cloisons semi-permanentes incluant des panneaux de paille,
une matière rapidement renouvelable. Les colles du panneau
sont aussi à faible contenu en COV.
• Certains murs intérieurs possèdent un crépi de finition à base
d’argile, une matière considérée comme un rebut d’excavation.
• Conception d’une corniche moderne et végétalisée à l’aide de
planches de plastique avec contenu recyclé.
Qualité des environnements intérieurs
• Installation de peintures avec faibles émissions de COV.
• Les propriétés hygrométriques des finitions à base d’argile
utilisées pour l’agrandissement permettent de réguler le taux
d’humidité à l’intérieur de la portion neuve du bâtiment.
• Les cloisons intérieures ont été munies d’impostes pour
favoriser l’accès à la lumière naturelle au plus grand nombre
de personnes.
• Création de plusieurs zones de chauffage pour permettre un
meilleur contrôle des occupants sur leurs espaces de travail.
Autres mesures durables
• Exposition d’oeuvres d’art dans les corridors et salles de
conférence du bâtiment.
• Installation, à l’entrée du bâtiment, d’une oeuvre d’art
signée Frédéric Back (1924-2013), un artiste ayant consacré
toute son oeuvre artistique sur le sujet de la protection de
l’environnement. Il est notamment reconnu mondialement
pour le célèbre film d’animation L’Homme qui plantait des
arbres.
• Création d’une oeuvre d’art par Julie Picard, à partir de
matières recyclées pour agrémenter l’esthétisme et améliorer
l’acoustique d’une des salles de réunion.
5. Équipe de projet
• Propriétaire : Centre de l’environnement
• Gestion du chantier : Maurice Lachance
• Architecture : Brière, Gilbert et associés
• Génie électrique et mécanique : Therméca
• Génie civil et structural : Projex (BPR depuis 2009)
• Construction : Les entreprises ML (Maurice Lachance)
• Aménagement de l’entrée extérieure du bâtiment : Tergos
Fiche réalisée en partenariat avec
Photos : Carl Perreault et Natasha Genest