Ce document présente comment permettre l'accès au sens d'un texte à l'aide d'étayages adaptés aux besoin des élèves. L'objectif reste que tous les élèves soient capables de rédiger un texte argumentatif de 15 lignes environ qui montre que la nouvelle constitue un texte engagé ? Elle invite aussi à passer d'une démarche d'enseignement traditionnel à une démarche différenciée.
Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Lire Rythme, une nouvelle de Chaplin
1. Transformer une tâche simple
en tâche complexe
Rythme de Chaplin,
Nouvelle parue dans Cinémonde
en avril 1938
Ressource proposée
par Laïla Methnani
2. Dispositif « traditionnel » :
une suite de questions sur un
texte pour déboucher
sur le sens.
Les enseignants peuvent rencontrer
« des difficultés à dépasser
des retours en termes superficiels, à interpréter
les réponses de leurs élèves, de nature
à construire les prochaines étapes qui
seraient nécessaires pour progresser dans
leur apprentissage (Herman et al., 2010). »
Dossier de veille de l’IFÉ • n° 94 • Septembre 2014
22/44 Évaluer pour (mieux) faire apprendre
3. Exemple : une nouvelle méconnue
Rythme de Charlie Chaplin, 1938
Lire le texte :
1)Les personnages sont réunis à l’occasion d’un événement. Lequel ?
2) Qu’arrive-t-il au condamné ? Pourquoi ?
3) L’officier hésite à faire son devoir. Quels mots le montrent ?
4) Quelle figure de style est employée dans les lignes suivantes : « L’aube tragique
dessinaient des raies argentées et rouges sur le mur de prison et tout respirait la
quiétude, le repos dont le rythme s’unissaient au calme de la cour, un rythme au
battements silencieux comme ceux d’un cœur. » En quoi ce passage contraste-t-il avec la
suite de la nouvelle ?
5) Qu’arrive-t-il à l’officier dans le passage suivant ?
« Mais une révolte soudaine s’empara de son esprit, une amnésie psychique qui fit de
son cerveau un espace vide. Egaré, il restait coi devant ses hommes. Que se passait-il ?
La scène dans la cour de la prison ne signifiait rien. Il ne vit plus objectivement qu’un
homme, le dos au mur, en face de six autres hommes. Et ce groupe, là, sur le côté
comme ils avaient l’air idiot, semblable à des monstres dont le tic-tac se serait arrêté
soudain. »
6) Comment s’achève la nouvelle ?
4. Suivi d'une question de synthèse
(axe de lecture)
A partir de tes réponses, tu montreras en quoi cette nouvelle Rythme de
Charlie Chaplin est un texte engagé dans un paragraphe argumenté d’une
quinzaine de lignes?
5. Transformée en tâche complexe
Chaplin, un artiste engagé
(1h d’écriture + 30 min d'échanges en classe)
Lecture et étude de la nouvelle Rythme,
écrite par Chaplin en 1938.
Dans un paragraphe argumenté
d’une quinzaine de lignes,
tu montreras en quoi cette nouvelle
Rythme de Charlie Chaplin
est un texte engagé ?
6. 15 minutes sans aide : quelles stratégies
développent les élèves ?
Lecture du texte
Regarde à droite, à gauche,
en direction du voisin
Gribouille sur sa copie
Cherche le regard de l'enseignant
Semble désespéré
Est lancé, nez dans le texte,
Crayon crissant sur la copie
7. A l'issue des 15 minutes, les élèves peuvent
solliciter l'enseignant et demander de l'aide.
Aides différenciées =
aides individualisées =
aides anticipées mais aussi
« improvisées » car s'adaptant
à la demande de l'élève
L'enseignant se sert
de l'évaluation diagnostique.
(15 premières minutes de l'activité)
Aide : vocabulaire du texte
(dictionnaire papier, en ligne, vikidia,wikipedia)
Aide méthodologique : comment faire ?
(voir dans le cours : le travail de synthèse sur Matin Brun de Franck Pavloff)
Aide à la compréhension du texte : le questionnaire proposé dans le dispositif « traditionnel »
Aide verbale : réassurance
8. Dans un paragraphe argumenté d’une quinzaine de lignes, tu
montreras en quoi cette nouvelle Rythme de Charlie Chaplin est un
texte engagé ?
Pour argumenter, cite le texte et explique certains
passages.
Rappelle-toi de ce qui a été dit sur Matin Brun de Pavloff.
Tu as le droit d'utiliser ton cours.
Aide méthodologique : comment faire ?
(voir dans le cours : le travail de synthèse sur Matin Brun de Franck Pavloff)
9. Avant de rédiger ton paragraphe, réponds aux questions suivantes :
1) Les personnages sont réunis à l’occasion d’un événement. Lequel ?
2) Qu’arrive-t-il au condamné ? Pourquoi ?
3) L’officier hésite à faire son devoir. Quels mots le montrent ?
4) Quelle figure de style est employée dans les lignes suivantes : « L’aube tragique dessinaient des
raies argentées et rouges sur le mur de prison et tout respirait la quiétude, le repos dont le rythme
s’unissaient au calme de la cour, un rythme au battements silencieux comme ceux d’un cœur. » En
quoi ce passage contraste-t-il avec la suite de la nouvelle ?
5) Qu’arrive-t-il à l’officier dans le passage suivant ?« Mais une révolte soudaine s’empara de son
esprit, une amnésie psychique qui fit de son cerveau un espace vide. Egaré, il restait coi devant ses
hommes. Que se passait-il ? La scène dans la cour de la prison ne signifiait rien. Il ne vit plus
objectivement qu’un homme, le dos au mur, en face de six autres hommes. Et ce groupe, là, sur le
côté comme ils avaient l’air idiot, semblable à des monstres dont le tic-tac se serait arrêté soudain. »
6) Comment s’achève la nouvelle ?
Pour argumenter, aide-toi des réponses que tu as trouvées et n’hésite pas à citer le texte. Tu peux
aussi faire appel à ce qui a été dit sur Matin Brun de Pavloff.
Aide à la compréhension du texte : le questionnaire proposé dans le dispositif « traditionnel »
Attention : les élèves n'auront surement pas le temps
d'arriver au paragraphe rédigé donc il faudra proposer
soit du temps en plus soit de finir à la maison.
(et donc différer la reprise de la lecture de la nouvelle en classe)
10. Et l'évaluation ?
Des dispositifs / modalités à penser :
Détermination des critères de réussite
avec la classe :
« c'est réussi si... »
Auto-évaluation
Co-évaluation
A l'issue, la question suivante sera celle
de la remédiation … différenciée.
11. Pour nourrir la réflexion
Dossier de veille de l’IFÉ • n° 94 • Septembre 2014
Évaluer pour (mieux) faire apprendre p23-24
Les (bonnes) questions que l’enseignant doit se poser (Oswalt, 2013) :
− s’est-il assuré de la bonne compréhension par les élèves des objectifs
d’apprentissage pour la session ? Pour la tâche à accomplir ?
− donne-t-il des exemples de qualité ?
− a-t-il abordé d’éventuels malentendus quant aux objectifs de réussite de
la tâche ?
− fait-il des efforts pour suivre l’apprentissage des élèves en continu ?
− propose-t-il aux élèves une variété de possibilités et de méthodes pour
répondre aux questions ?
− utilise-t-il des stratégies efficaces de questionnement (temps d’attente
adéquate, questions ouvertes) pour s’assurer des apprentissages ?
12. Dossier de veille de l’IFÉ • n° 94 • Septembre 2014
Évaluer pour (mieux) faire apprendre p23-24
Les (bonnes) questions que l’enseignant doit se poser (Oswalt,
2013) :
− vérifie-t-il l’acquisition à la fois de connaissances
factuelles/procédurales et conceptuelles ?
− vérifie-t-il les capacités de transfert de ces connaissances au sein et
entre les disciplines ou domaines ?
− permet-il à l’élève de réagir à la suite (ou au cours) d’une phase
d’évaluation ?
− fournit-il des commentaires précis qui aident l’apprentissage ?
− utilise-t-il une base critériée d’évaluation pour éviter toute comparaison
entre élèves ?
− propose-t-il des possibilités et des stratégies alternatives
d’amélioration ?
− informe-t-il l’élève sur ses atouts et les stratégies pour persévérer ?