1. Y'a bon banania
La saga d'une icône contestée : « Banania » - Béralde Asensio
2. Une histoire
Le slogan historique de la
marque de chocolat en
poudre était jusqu'en 1977
«Y'a bon Banania», prononcé
par un tirailleur sénégalais.
Selon la légende, ce slogan
proviendrait d'un soldat
colonial, blessé au front et
embauché dans l'usine de
Courbevoie. Goûtant le
produit il aurait déclaré en sa
langue «moi y'a dit» , «Y'a
bon».
3. Le début de la controverse
A partir des années 1970, le slogan a été
critiqué de plus en plus comme porteur des
stéréotypes racistes, qui ont nourri la
caricature du Noir de l'époque : sourire
niais, amis des enfants donc grand enfant
et incapable de s'exprimer correctement
dans une langue française qu'il se doit de
manier, et symbole potentiel du colonialisme
(tout comme sa mascotte « L'ami Y'a bon
») . La société Nutrial a utilisé à nouveau ce
slogan, ce qui lui a été reproché par des
associations comme le
Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionais.
4. La fin d'une icône
En 2006, un accord a été trouvé et le slogan retiré des produits
de la marque. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié
entre les peuples (Mrap) a obtenu le 19 mai 2011 devant la cour
d'appel de Versailles que Nutrimaine, société titulaire de la
marque Banania, fasse cesser la vente de produits portant le
slogan "Y'a bon". Dans son arrêt, la cour a considéré que la
société Nutrimaine devra faire disparaître "sous quelque forme
et quel que soit le moyen, la fabrication et la commercialisation
de toute illustration sur laquelle apparaîtrait" la fameuse phrase.
Elle a prononcé une astreinte de 20.000 euros par jour par
infraction constatée.
6. Banania, inventé en 1912, la
marque a été déposée le 31
Août 1914, était d'abord
illustré par une Antillaise
dessiné par H. Tishon.
7. Aux printemps 1915 la banania
devient le banania dès lors ,
c’est sur ce sympathique et
souriant tirailleur sénégalais
que repose toute la
communication. Le dessin
est signé par Andréis et date
du mois d’août 1915.
8. 1931 reste un tournant dans
l’histoire de la marque
puisqu’elle abandonne
l’imagerie traditionnelle du
sénégalais assis sur une
caisse pour n’en conserver
que le visage et la main
droite tenant une cuillère, le
tout sur un fond jaune
rappelant la couleur de la
banane. Ce rajeunissement
est présenté par G.
Elisabeth lors de
l’Exposition Coloniale de 1931
9. En 1956 Hervé Morvan est
chargé de renouveler
l’image de la marque et de
son personnage. S’il n’est
pas question d’abandonner
complètement le design
classique, Morvan n’en
retient que la chéchia, le
sourire et le slogan « Y’a
bon », effaçant toute
allusion à son passé
militaire.
10. A partir de mars 1967, les
boîtes de Banania
présentent le sénégalais
dans une version aussi
épurée que stylisée avec
une tête en forme d’écusson
suivie de la mention «Y’a
bon». Dès lors il disparaît au
profit d’un visage gourmand
et souriant qui occupe
presque tout le paquet
11. Dernière image en date celle
du « petit fils » de banania
sortie en 2003 : elle devait
représenter l'intégration,
mais les plaintes se
poursuivirent envers la
marque et le personnage et
le slogan ont désormais
disparu pour toujours.
12. Le 6 mai 1931, s'ouvre à l'est
de Paris, dans le bois de
Vincennes, une Exposition
coloniale.
Les dirigeants de la IIIe
République veulent avec
cette manifestation festive
convaincre l'opinion
publique du bien-fondé des
conquêtes coloniales.
Ils séduiront le public.
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13. Les tirailleurs sénégalais sont
un corps de militaires
constitué au sein de
l'Empire colonial français en
1857, principal élément de la
«Force noire».
En 1914-1918, ce sont environ
200 000 « Sénégalais » de
l'OF qui se battent dans les
rangs français, dont plus de
135 000 en Europe. 30 000
d'entre eux y ont trouvé la
mort, et nombreux sont ceux
qui sont revenus blessés ou
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