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1                                    Exploration échodoppler
2                                    dans les affections veineuses chroniques
3                                    des membres inférieurs
4                                    M. Cazaubon

5                                    Les explorations par échographie-Doppler (ED) sont devenues les examens de référence dans les
6                                    affections veineuses chroniques (AVCh) des membres inférieurs. L’ED doit apporter des renseignements
7                                    anatomiques et hémodynamiques sur la circulation veineuse périphérique. Il doit apporter des données
8                                    sur : la continence des jonctions saphénofémorales et saphénopoplitées, leur anatomie précise et leurs
9                                    diamètres, l’étendue des reflux dans les veines saphènes de la cuisse et des étages jambiers et leurs
10                                   diamètres, l’existence de malformations veineuses ou de compression extrinsèque, le réseau veineux
11                                   profond en tenant compte à la fois de la continence valvulaire et de l’existence éventuelle de séquelles
12                                   échographiques de thromboses veineuses profondes. Les informations issues de ces examens influencent
13                                   la prise en charge thérapeutique.
14                                   © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


15                                   Mots clés : Échographie-Doppler ; Veines des membres inférieurs ; Affections veineuses chroniques ;
16                                   Veines superficielles ; Veines profondes ; Perforantes ; Reflux




17   Plan                                                                                    l’objectif de l’exploration n’est pas seulement de réaliser une        49
18                                                                                           « belle photographie » des axes veineux périphériques mais aussi       50

19   ¶ Introduction                                                                      1   d’apprécier la valeur fonctionnelle de l’ensemble des réseaux          51
20     Méthodologie                                                                      1   profonds et superficiels et des perforantes qui les réunissent,        52
21     Définition des affections veineuses chroniques                                     1   nécessitant une parfaite connaissance de la phlébologie.               53
22     Buts de l’exploration par échodoppler des veines des membres                             Une bonne exploration par échodoppler (ED) demande aussi            54
23     inférieurs                                                                        2   une méthodologie rigoureuse. Pour cela, il existe des documents        55
                                                                                             de référence issus de conférences d’experts : les plus récents         56
24   ¶ Échographie-Doppler                                                               2
                                                                                             incluent la nomenclature des veines des membres inférieurs [1],        57
25     Appareillage                                                                      2
                                                                                             la classification des affections veineuses chroniques (classifica-     58
26     Choix de la sonde et du gain                                                      2
                                                                                             tion clinique étiologique, anatomique et physiopathologique            59
27     Déroulement de l’examen par ED                                                    2
                                                                                             [CEAP] basique et ses révisions [2, 3]), le document de consensus      60
28     Place de l’ED parmi les explorations veineuses                                    2
29     Indications de l’ED dans les AVCh                                                 2
                                                                                             de l’Union internationale de Phlébologie (UIP), sur les explora-       61

30     Renseignements apportés par l’ED                                                  3
                                                                                             tions par duplex dans la pathologie veineuse chronique des             62
31     Contre-indications                                                                4   membres inférieurs [4] et les recommandations des experts sur la       63
                                                                                             prise en charge des affections veineuses chroniques (AVCh) des         64
32   ¶ Protocoles d’examens des veines superficielles dans les AVCh                       4   membres inférieurs [5].                                                65
33     Exploration de la grande veine saphène                                            4
34     Exploration de la petite veine saphène                                            6
35     Exploration des perforantes                                                       6   Définition des affections veineuses                                     66
36     Exploration des veines pelviennes dans les AVCh des membres                           chroniques                                                             67
37     inférieurs                                                                        7
38   ¶ Conclusion                                                                        7      Dans le cadre des AVCh un rappel nosologique s’impose.              68
39                                                                                              Le vocable « affections veineuses chroniques » englobe              69
                                                                                             l’ensemble des troubles cliniques (symptômes ou/et signes)             70
                                                                                             attribués aux veines des membres inférieurs et qui évoluent sur        71
40   ■ Introduction                                                                          un mode chronique. C’est la traduction du terme « chronic              72
                                                                                             venous disorders » utilisé dans la classification internationale       73
41     L’avènement des explorations fonctionnelles vasculaires, et en                        CEAP [3].                                                              74
42   particulier celui de l’échographie-Doppler, a bouleversé les
                                                                                                L’insuffisance veineuse chronique caractérise les patients qui      75
43   méthodes diagnostiques et thérapeutiques dans tous les domai-
                                                                                             présentent des altérations chroniques de la peau ou du tissu           76
44   nes mais particulièrement dans celui de la phlébologie, avec une
                                                                                             cellulaire sous-cutané des membres inférieurs engendrées par           77
45   spécificité reconnue par tous.
                                                                                             une stase veineuse prolongée [6]. Elle correspond aux classes 3,       78
                                                                                             4, 5 et 6 de la classification CEAP (Tableau 1).                       79
46   Méthodologie                                                                               L’insuffisance veineuse superficielle (IVS) (« superficial venous   80
47     L’exploration veineuse des membres inférieurs est – et doit                           insufficiency » est une entité anatomophysiopathologique               81
48   rester – l’apanage du médecin spécialiste des vaisseaux car                             caractérisée par des lésions pariétales ou/et valvulaires du           82


     Angéiologie                                                                                                                                               1
19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs


      Tableau 1.
      Rappel des classes « C » de la classification CEAP (clinique étiologique,
      anatomique et physiopathologique).
      C0              Aucun signe de maladie veineuse à l’examen
      C1              Varicosités
      C2              Varices
      C3              Œdème avec ou sans varice
      C4              Troubles trophiques (eczéma, dermite ocre)
      C5              Cicatrice d’ulcère veineux
      C6              Ulcère en activité
      Chacune de ces classes peut être symptomatique (s) ou asymptomatique
      (as)

                                                                                                Figure 1. Échodoppler puissance. Permet un moulage parfait de la
                                                                                                lumière veineuse. VFC : veine fémorale commune ; EPI : veine épigastri-
83    système veineux superficiel. Celles-ci sont à l’origine d’un reflux                       que ; SID : grande veine saphène au confluent saphénofémoral.
84    et d’une dilatation des veines superficielles [6].
85       De même, l’insuffisance veineuse profonde (IVP) (deep venous
86    insufficiency) est une entité anatomophysiopathologique carac-
87
88
89
      térisée par des lésions valvulaires ou/et pariétales (et dans
      certains cas intraluminales) du système veineux profond, à
      l’origine d’un reflux et/ou d’une obstruction des veines profon-
                                                                                                     “    Point important
90    des [6] . Enfin, l’insuffisance des perforantes (IPe) (perforator                              L’exploration des valves : le mode B flow a permis de
91    insufficiency) est une entité anatomophysiopathologique carac-                                 mieux appréhender leur cinétique avec quatre phases :
92    térisée par des lésions valvulaires ou/et pariétales des veines                                une phase d’ouverture avec écartement des valvules, une
93    perforantes [6].
                                                                                                     phase d’équilibre pendant laquelle les valvules sont
                                                                                                     animées d’oscillations vibratoires dans le flux sanguin, une
94    Buts de l’exploration par échodoppler                                                          phase de fermeture liée aux pressions exercées sur les
95    des veines des membres inférieurs                                                              deux faces des valvules et une phase d’occlusion valvulaire
96       L’ED chez les patients présentant une AVCh doit préciser                                    où les deux bords libres des cuspides sont en contact [7].
97    l’anatomie des lésions veineuses et les anomalies
98    hémodynamiques.
99       L’ensemble de ces résultats figurent sur un compte-rendu                               Choix de la sonde et du gain                                              135
100   détaillé, indispensable pour la prise en charge optimale de la                               Les sondes de basse fréquence (3 à 4 MhZ) permettent                   136
101   maladie veineuse chronique.                                                               l’exploration des veines profondes, abdominales en particulier.           137
                                                                                                Elles sont aussi à privilégier chez l’obèse et dans les formes            138
                                                                                                sévères de lipœdème des membres inférieurs pour l’exploration
      ■ Échographie-Doppler
                                                                                                                                                                          139
102                                                                                             des veines fémorales sur la totalité de leur trajet.                      140
                                                                                                   Les sondes de haute fréquence (5 à 12 MhZ) sont idéales pour           141
103   Appareillage                                                                              l’exploration des veines superficielles, leur haut pouvoir de             142
                                                                                                résolution permet de visualiser les veines de 1 à 2 mm.                   143
104      Le Doppler continu ou Doppler de poche permet d’étudier les                               Le gain doit être réglé afin que la lumière de la veine soit           144
105   variations de vitesse, permettant ainsi de différencier les flux                          totalement noire en l’absence de thrombus ou de flux très lents           145
106   d’origine artérielle rythmés par le cœur et les flux veineux,                             (qui donnent un contraste spontané).                                      146
107   variables avec les mouvements respiratoires. Il peut être consi-
108   déré comme le prolongement de l’examen clinique et il reste le                            Déroulement de l’examen par ED                                            147
109   premier temps de l’exploration fonctionnelle vasculaire appor-
110   tant un aspect global de la circulation profonde et superficielle.                           L’ED doit toujours être précédé d’un examen clinique                   148
111   Il travaille en aveugle à la différence du Doppler pulsé qui                              complet.                                                                  149
112   permet l’analyse du vaisseau à une profondeur donnée et peut                                 L’exploration est réalisée sans préparation particulière du            150
113   ainsi différencier les veines profondes des veines superficielles.                        patient, tous les axes veineux doivent être accessibles depuis la         151
114      L’échographie mode B permet elle une étude morphologique.                              veine cave inférieure jusqu’aux veines distales avec études des           152
115   Les veines superficielles se situent 1 à 3 cm sous la peau. En                            veines profondes, superficielles et des perforantes. Le patient est       153
116   coupe longitudinale, leur segment proximal est conventionnel-                             examiné en décubitus dorsal et en position debout sur l’esca-             154
117   lement sur la gauche de l’écran et, en coupe transversale, la face                        beau phlébologique, voire en position assise, utile pour l’étude          155
118   latérale du membre inférieur droit et la face médiale du membre                           des veines des mollets. L’examen est bilatéral, comparatif.               156
119   inférieur gauche sont sur la gauche.                                                         Les résultats sont décrits sur un compte-rendu détaillé et             157
120      L’échodoppler est le couplage du Doppler pulsé et de l’écho-                           l’idéal est d’y associer une cartographie précise des veines              158
121   graphie : c’est le duplex-scan des Anglo-Saxons.                                          superficielles.                                                           159
122      Quant à l’échographie-Doppler couleur, elle associe à l’image
123   échographique en mode B une image couleur provenant de                                    Place de l’ED parmi les explorations                                      160
124   l’analyse du Doppler pulsé. L’effet Doppler permet le moulage                             veineuses                                                                 161
125   couleur des vaisseaux. Conventionnellement, on utilise le bleu
                                                                                                  On a pu décrire trois niveaux d’investigations depuis le                162
126   pour désigner le sens normal du flux veineux centripète, et le
                                                                                                Doppler continu jusqu’aux explorations dites invasives. Rappe-            163
127   rouge pour les reflux.
                                                                                                lons que si le Doppler continu appartient au niveau I, l’ED fait          164
128      Le mode B-Flow est un mode d’imagerie des flux en mode B
                                                                                                partie des explorations de niveau II (Tableau 2) [8].                     165
129   ne faisant pas appel à l’effet Doppler. L’image est obtenue par
130   soustraction d’une image échographique avec l’image échogra-
131   phique suivante, la différence représente les mouvements des
                                                                                                Indications de l’ED dans les AVCh                                         166

132   éléments échogènes du flux. On obtient ainsi un renforcement                                En accord avec une logique non seulement fondée sur                     167
133   des échos intraluminaux avec en particulier une meilleure                                 des considérations économiques, mais aussi sur les recomman-              168
134   visualisation des valves (Fig. 1).                                                        dations récentes des experts [4] on peut proposer les                     169


      2                                                                                                                                                     Angéiologie
Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs ¶ 19-1050


      Tableau 2.
      Les trois niveaux d’investigation dans les affections veineuses chroniques
      (selon [7]).
      Groupes         Examens de base                Optionnel
      Niveau 1        Interrogatoire, antécédents, Doppler continu
                      examen clinique, grade
                      CEAP
      Niveau 2        Échodoppler pulsé et couleur veineux,
                      photopléthysmographie ou pléthysmographie à air
      Niveau 3        Phlébographie ascendante, Échographie endoveineuse
                      phlébographie descen-
                      dante, pression veineuse                                              Figure 2. Séquelles de thrombose de la veine femorale gauche. Aspect
                      sanglante dynamique                                                   feuilletté des parois et perméabilité incomplète de la lumière veineuse.
      CEAP : clinique étiologique, anatomique et physiopathologique.


      Tableau 3.
      Critères décisionnels en fonction des signes cliniques.
      Classe 0/1
      Pas de signe visible de maladie veineuse ou télangiectasie
      Les explorations de niveau 1 sont suffisantes : clinique + Doppler
      continu
      Classe 2 : varices non compliquées
      L’ED est justifié chez la plupart des patients et particulièrement
      si un traitement des varices est envisagé
      Les explorations niveau 3 sont rarement envisagées
      Classe 3 : œdème sans ou avec varices et sans troubles trophiques
                                                                                            Figure 3. Aspect post-thrombotique (THR) de la valve poplitée :
      Les explorations de niveau 2 sont utiles pour déterminer s’il existe
                                                                                            épaisse, rigide hypocinétique. Ici, il existait un reflux en échodoppler
      ou non un reflux et/ou une obstruction sur les veines profondes,
                                                                                            couleur.
      responsables de l’œdème. Si une obstruction est démontrée ou suspectée
      à l’ED, on doit envisager de passer au niveau 3. Une lymphoscintigra-
      phie peut être envisagée pour confirmer le diagnostic de lymphœdème                   valvules sont bien nettes avec une cinétique normale. Le flux                      186
      chez certains patients                                                                subit des variations synchrones avec les mouvements respira-                       187
      Classes 4, 5, 6 : troubles trophiques évocateurs d’une affection                      toires. Une séquelle de thrombose peut se traduire par la                          188
      veineuse, incluant les ulcères cicatrisés ou en activité                              persistance d’une oblitération sur un trajet veineux, un épaissis-                 189
      Le recours à l’ED doit être systématique. Si une intervention chirurgicale            sement des parois donnant un aspect feuilleté (Fig. 2) ou bien                     190
      des veines profondes est envisagée, les explorations de niveau 3                      une veine parfaitement perméable mais avec une diminution de                       191
      sont demandées                                                                        la cinétique des valvules pouvant aller jusqu’à leur défaillance                   192
      ED : échodoppler.
                                                                                            complète, responsable d’un reflux (Fig. 3).                                        193

                                                                                            Recherche de reflux                                                                 194
170   critères décisionnels du Tableau 3, établis en fonction de                               Un reflux est la régurgitation du flux sanguin dans un sens                     195
171   la clinique (lettre de la CEAP).                                                      inverse au flux de drainage physiologique. Il est bien mis en                      196
                                                                                            évidence par une inversion de la courbe de vitesse au Doppler                      197
172   Renseignements apportés par l’ED                                                      (Fig. 4). En accord avec la conférence de consensus de l’UIP, on                   198
                                                                                            parle de reflux pathologique lorsque sa durée est égale ou                         199
173     Ils concernent essentiellement la perméabilité veineuse et le                       supérieure à 0,5 seconde [4].                                                      200
174   sens du flux.
                                                                                            Mise en évidence du reflux                                                         201
175   Perméabilité veineuse                                                                    Le Doppler continu est insuffisant pour la recherche d’un                       202
176      La recherche d’une thrombose, connue et bien documentée                            reflux chez un patient présentant des varices compliquées ou                       203
177   ou totalement méconnue est le premier temps de l’examen.                              non compliquées. Ainsi, dans une série de mille patients                           204
178   Cela ne demande que quelques minutes lorsque le patient ne                            examinés par Doppler continu et échographie-Doppler [9], le                        205
179   décrit aucun antécédent personnel de thrombose des veines des                         diagnostic de reflux n’a pas été fait au Doppler continu chez                      206
180   membres inférieurs et ne présente cliniquement aucune séquelle                        16 % des patients. Si certaines études, guidées en particulier par                 207
181   de thrombose. L’examen est plus long s’il existe des antécédents                      des considérations économiques, aimeraient recommander une                         208
182   de thrombose profonde et/ou superficielle.                                            utilisation plus sélective de l’ED, ce taux d’erreur de 16 % du                    209
183      Échographiquement, rappelons brièvement qu’une veine                               Doppler continu, communément admis, ne permet pas d’abon-                          210
184   normale est parfaitement compressible sous la sonde – à la                            der dans ce sens. Donc la recherche d’un reflux se fait par                        211
185   différence des artères – sa lumière est vide de tout écho et les                      échodoppler couleur et Doppler pulsé.                                              212


                                                                                                                        Figure 4. Reflux au Doppler (continu direc-
                                                                                                                        tionnel ou pulsé).




      Angéiologie                                                                                                                                                         3
19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs


213      Le reflux peut être spontané mais le plus souvent on le
214   visualise par des épreuves de provocation : manœuvre de                                                                        LC
215   Valsalva, manœuvres respiratoires et compressions manuelles en                                                      EPI
                                                                                                                                                   FV
216   amont ou en aval, chasses veineuses par brassard pneumati-
217   que [10]. En comparant la recherche de reflux veineux par la
218   méthode de Valsalva et celle des brassards pneumatiques,                                                       Pu
219   Masuda [11] ne trouve aucune différence de fiabilité entre ces                                                                               TV
220   deux méthodes pour l’exploration des veines fémorales et des
221   grandes saphènes, en revanche la fiabilité diminue à l’étage
222   poplité et jambier. Force est de constater qu’il n’existe pas
223   d’accord formel en ce qui concerne la mise en évidence d’un                                                                  PTV
224   reflux.
225      Il doit être recherché sur les veines profondes, superficielles
226   et sur les perforantes.                                                                                                    GSV
227      Dans une série de 120 patients présentant une AVCh, après
228   exclusion clinique ou échographique de maladie post-
229   thrombotique, Labropoulos [12] retrouve une prévalence de
230   reflux veineux profonds de 22 %, intéressant le plus souvent la
231   veine fémorale commune. L’existence d’un reflux sur les veines
232   profondes peut jouer un rôle significatif dans la gravité et la
233   progression d’une insuffisance veineuse chronique [13].
234      Dans notre expérience, la veine fémorale commune est
235   explorée à la jonction saphénofémorale et immédiatement en
236   dessous, avant l’abouchement des veines fémorales superficielle
237   et profonde. La veine fémorale superficielle est examinée sur
238   tout son trajet. La recherche d’un reflux poplité est plus facile
239   lorsque le patient est examiné en position debout, avec explo-
240   ration sus- et sous-articulaire. Les reflux jambiers peuvent être
241   mis en évidence sur le patient en décubitus, genou fléchi, ou en
242   orthostatisme.
243      Insistons sur le fait qu’il est important d’examiner le tronc
244   veineux profond sur tout son trajet : dans l’insuffisance vei-                            Figure 5. Jonction saphénofémorale. À droite, aspect échographique
245   neuse sévère, on insiste en particulier sur l’importante contri-                          des veines grande saphène (GSV), épigastrique (EPI), pudendale (Pu) et
246   bution d’un reflux profond axial, comparé à un reflux localisé                            latérale circonflexe (LC). À gauche, représentation schématique de la
247   uniquement sur un court segment [14].                                                     jonction saphénofémorale avec les valvules terminales (TV) et prétermina-
248      Dans la maladie veineuse superficielle, il est important de                            les (PTV).
249   préciser tous les points de fuite. Le reflux de la grande saphène
250   est le plus fréquent, il peut siéger à la crosse et/ou sur une partie
251   plus ou moins étendue de son trajet fémoral et/ou jambier. Dans                           fréquemment décrites sont les compressions proximales de la                 287
252   la série de Guex [15] le territoire de la grande saphène est intéressé                    veine iliaque gauche et les compressions de la veine poplitée au            288
253   84 fois sur 100, avec un reflux ostial dans seulement 69 % des                            creux poplité. L’exploration échographique des malformations                289
254   cas. Dans l’optique actuelle de la préservation des troncs saphènes                       vasculaires congénitales doit donner des informations anatomi-              290
255   sains, il est important de localiser le siège du reflux par rapport                       ques sur l’étendue de la malformation et ses relations avec les             291
256   aux valves préterminales et terminales (Fig. 5).                                          autres vaisseaux du membre inférieur concerné [21]. Elle permet             292
257      Ce reflux sur la grande veine saphène (GVS) est le plus                                aussi de surveiller l’efficacité des traitements proposés.                  293
258   significativement corrélé au risque de lésions cutanées et
259   d’ulcères [16] et, en particulier, les ulcères sont l’apanage des                         Contre-indications                                                          294
260   reflux étendus à l’ensemble du tronc saphène [17].
261      Un reflux de la veine petite saphène peut exister isolément :                             Il n’y a pas de contre-indication à l’ED puisque l’on n’injecte          295
262   226 membres inférieurs dans une série de 2 254 membres                                    aucun produit de contraste lors de l’examen des veines des                  296
263   inférieurs présentant une AVCh, soit près de 10 % [18].                                   membres inférieurs.                                                         297
264      En ce qui concerne les perforantes, on s’intéresse moins à leur                           Les complications sont rares, essentiellement représentées par           298
265   diamètre qu’à la recherche d’une inversion du flux sur leur                               les malaises lipothymiques chez les patients – souvent de grande            299
266   trajet, provoqué par la compression en aval [19]. L’exploration                           taille et jeunes – qui supportent mal la station debout prolon-             300
267   des perforantes de la cuisse et de celles du mollet est détaillée                         gée. Quant aux patients âgés, incapables de rester debout le                301
268   plus loin.                                                                                temps de l’examen, ils sont examinés uniquement en décubitus                302
269      L’ED peut apporter un autre renseignement hémodynamique                                ou en position assise, jambes pendantes.                                    303
270   important : l’appréciation de l’efficacité des pompes musculai-
271
272
      res, qui joue un rôle fondamental dans la survenue et l’aggra-
      vation de l’insuffisance veineuse chronique sévère. La sonde                              ■ Protocoles d’examens des veines                                           304
273   Doppler étant placée sur une veine juste au-dessus de la                                  superficielles dans les AVCh                                                 305
274   malléole interne, la compression des masses musculaires de la
275   voûte plantaire provoque une accélération du flux veineux. De
276   même, la sonde étant placée au creux poplité, on peut apprécier
                                                                                                Exploration de la grande veine saphène                                      306

277   l’amplitude du flux provoqué par la compression manuelle des                                 Il convient de disposer d’une sonde multifréquence de 5 à                307
278   masses musculaires du mollet. Une bonne amplitude du flux                                 10 Hz. Le patient est examiné en position debout en légère                  308
279   d’hyperémie post-compression témoigne de l’efficacité des                                 rotation externe du pied, en relâchement musculaire et en                   309
280   pompes musculaires des mollets [20]. Cette méthode n’a pas été                            appui sur le membre opposé. La sonde d’échographie réalise un               310
281   quantifiée et validée mais elle garde une certaine valeur, en                             balayage précis et régulier de l’axe saphénien de la jonction               311
282   particulier chez les sujets âgés avec une fonte des masses                                saphénofémorale à la malléole interne, ainsi que de ses collaté-            312
283   musculaires surales.                                                                      rales, de ses dédoublements éventuels.                                      313
284      Il est important de vérifier l’absence de particularités anato-                           L’examen commence par l’exploration du confluent saphé-                  314
285   miques : veine double, hypoplasique ou agénésie totale d’une                              nofémoral à l’aine. Une coupe transversale permet d’identifier la           315
286   veine profonde ou superficielle ou compression. Les plus                                  GVS et la veine fémorale commune. Il est important de repérer               316

      4                                                                                                                                                       Angéiologie
Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs ¶ 19-1050


                                                                                                                                Figure 6. Incontinence de la val-
                                                                                                                                vule terminale de la veine grande sa-
                                                                                                                                phène avec ectasie nette (1,5 cm).
                                                                                                                                SIDT : sacro-iliaque droite transverse.




                                                                                         Figure 9. Échodoppler grande veine saphène. Coupe transversale à la
                                                                                         cuisse : tronc de la GVS dans le dédoublement aponévrotique. Flèche du
                                                                                         haut : fascia superficiel ou « saphénien ». Flèches du bas : liseré dense de
      Figure 7. Incontinence de la valvule préterminale de la veine grande               l’aponévrose ou « fascia musculaire ».
      saphène avec ectasie nette en amont (9 cm). SIDT : sacro-iliaque droite
      transverse.




                                                                                         Figure 10. Ectasie d’une collatérale sus-fasciale de la GVS. La GVS
      Figure 8.     Échodoppler grande veine saphène. Coupe longitudinale à la           intrafasciale est de diamètre normal sans reflux. Reflux net sur la collatérale
      cuisse.                                                                            au Doppler couleur.



317   toutes les collatérales présentes à la crosse (collatérales pelvien-
318   nes en particulier) et de rechercher un reflux à leur niveau. La
319   visualisation des valves terminales et préterminales et leur
320   continence doivent être notées ainsi que les diamètres de la
321   GVS à leur niveau ou en amont (Fig. 6 et 7).
322      La GVS est ensuite explorée sur tout son trajet, avec des
323   coupes longitudinales et transversales. Dans la plus grande
324   partie de son trajet fémoral, la GVS est située entre deux
325   aponévroses qui l’entourent et la maintiennent rectiligne : le
326   fascia superficiel et le fascia profond musculaire délimitent un
327   espace périveineux qui forme la classique image en forme
328   d’« œil égyptien » sur la coupe échodoppler (Fig. 8 et 9).
329   Lorsque à la cuisse, le tronc veineux le plus dilaté est extrafas-                 Figure 11. Dédoublement de la GVS dans le fascia. SIDT : sacro-iliaque
330   cial (Fig. 10), donc sous-cutané, il est considéré comme une                       droite transverse.
331   branche collatérale et non comme l’axe principal même s’il
332   paraît être dans le prolongement de l’axe intrafascial, facilement
333   différenciable d’un dédoublement du tronc saphène (Fig. 11).                         S’il existe des zones ectasiques segmentaires, elles sont                        338
334      On mesure systématiquement le diamètre de la GVS à sa                           précisées et mesurées et toutes ces données sont reportées sur la                  339
335   terminaison, au tiers supérieur et au tiers inférieur de la cuisse,                cartographie.                                                                      340
336   et sur le trajet jambier, sans qu’il existe de consensus sur le                      Les reflux sont recherchés sur tout le tronc saphénien par                       341
337   nombre de mesures nécessaires et suffisantes.                                      Doppler couleur et Doppler pulsé (Fig. 12).                                        342


      Angéiologie                                                                                                                                                      5
19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs




      Figure 12.    Reflux tronculaire GVS à la cuisse. SIDT : sacro-iliaque droite
      transverse.                                                                               Figure 13. Reflux ostial de la PVS avec ectasie nette et reflux au Doppler
                                                                                                couleur et pulsé.


343      La mesure des diamètres peut aider dans le choix du traite-
344   ment : sclérothérapie simple ou échoguidée, radiofréquence,
345   laser endoveineux et chirurgie, mais il n’existe pas de consensus
346   permettant de définir formellement quels diamètres saphéniens
347   sont rédhibitoires pour telle ou telle méthode. La profondeur
348   des troncs saphéniens sous la peau est importante à connaître
349   avant chirurgie endoveineuse par laser ou radiofréquence. Les
350   mesures avant et après traitement permettent d’objectiver
351   l’efficacité des actes thérapeutiques. Récemment, Lebard et
352   al. [22] ont proposé un modèle de cartographie spécifique avant
353   laser endoveineux. Le profil de la veine saphène est représenté
354   par une coupe schématique longitudinale qui reporte sur un
355   papier millimétré le diamètre de la grande saphène sur tout son
356   trajet et reproduit en même temps le point de départ et la                                Figure 14.   Ectasie tronculaire PVS (7,5 mm) avec reflux net au Doppler
357   coupe des principales branches collatérales incontinentes.                                couleur.
358      Parmi ces collatérales, l’une des plus fréquemment impliquées
359   dans l’IVS est la saphène accessoire antérieure (SAA) à la cuisse
360   (41 % des cas selon Ricci) [23] avec des critères échographiques
361   bien définis :
362   • l’image ultrasonique transversale à la cuisse retrouve deux
363      « yeux saphènes » bien séparés. La SAA est toujours le
364      vaisseau le plus latéral et celui se projetant sur les vaisseaux
365      profonds (signe de l’alignement). Ce signe est particulière-
366      ment utile lorsque la SAA a un plus gros diamètre que la
367      GVS, lors de la cartographie préthérapeutique ;
368   • la SAA se termine dans la GVS dans 77 % des cas, près de la
369      jonction saphénofémorale.


370   Exploration de la petite veine saphène
371      L’idéal est d’examiner le patient en position debout, le dos                           Figure 15. Collatérale sext ectasique : pas de reflux sur le tronc PVS
372   face à l’examinateur et la jambe légèrement fléchie.                                      (bleu) reflux net au Doppler couleur sur la collatérale ectasique (rouge).
373      On repère la terminaison de la petite veine saphène (PVS) en
374   sachant que les variantes anatomiques sont nombreuses : soit la                           Exploration des perforantes                   (Fig. 16)                     394
375   PVS se termine dans la veine poplitée, à la partie médiane ou
376   supérieure du creux poplité, soit elle se prolonge directement à                             Les critères échographiques d’insuffisance des perforantes               395
377   la face postérieure du genou (prolongement postaxial de                                   reposent moins sur une augmentation des diamètres                           396
                                                                                                (> 3,9 mm) de ces veines dans leur trajet subfascial que sur                397
378   Gillot) [24]. L’ED doit préciser :
                                                                                                l’existence d’un reflux bien objectivé au Doppler couleur. En               398
379   • s’il existe ou non une jonction saphénopoplitée (JSP), son
                                                                                                effet, une augmentation du diamètre ne suffit pas à elle seule              399
380      siège par rapport au pli cutané du genou et l’abouchement
                                                                                                à différencier une veine compétente d’une perforante                        400
381      sur la face médiale, postérieure ou latérale de la veine                               incompétente [25].                                                          401
382      poplitée, la terminaison commune ou non avec les veines                                   Les perforantes les plus souvent atteintes sont les perforantes          402
383      gastrocnémiennes, enfin, si elle est continente ou avec reflux                         médiales de la jambe, particulièrement celles des deux tiers                403
384      (Fig. 13) ;                                                                            inférieurs de la partie postérieure du mollet et les perforantes            404
385   • les modes de terminaison autres : pas de JSP ou terminaison                             médiales du canal fémoral [26].                                             405
386      double avec le prolongement postaxial avec possibilité de                                 Une insuffisance des perforantes peut se retrouver dans toutes           406
387      connexions avec les veines profondes ou superficielles de la                           les classes des AVCh mais elle est particulièrement fréquente               407
388      cuisse et les veines pelviennes ;                                                      chez les patients présentant des troubles trophiques : 48,8 %               408
389   • l’état du tronc jambier de la PVS, suivi sur tout son trajet                            dans les classes 4 et 60,8 % dans les classes 6 [27].                       409
390      avec des coupes transversales et longitudinales en appréciant                             Il faut aussi noter que cette augmentation de la prévalence de           410
391      son diamètre et un reflux éventuel (Fig. 14) et en recherchant                         l’IPe avec la sévérité clinique de la maladie veineuse chronique            411
392      les collatérales ectasiques (Fig. 15), les communicantes avec                          est aussi associée avec une augmentation de la prévalence des               412
393      les veines gastrocnémiennes et les perforantes.                                        reflux dans les veines superficielles et profondes [26].                    413


      6                                                                                                                                                       Angéiologie
Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs ¶ 19-1050




                                                                                                                                               Veine ovarienne
                                                                                                                                               gauche


                                                                                                                                                       Artère iliaque
                                                                                                                                                       externe




                                                                                                     Figure 17. Échodoppler de varices pelviennes.
      Figure 16. Perforante (PERF) de cuisse large sinueuse avec inversion du
      flux lors des compressions d’amont et/ou d’aval.

414
415
         Le duplex a une sensibilité de 79,2 % et une spécificité de
      100 % dans le diagnostic de l’insuffisance des perforantes chez
                                                                                             “     Point important
416   les patients présentant un ulcère veineux [28].
                                                                                             Protocole d’exploration des perforantes du mollet en ED
                                                                                             (selon consensus UIP) [4].
                                                                                             • Rechercher les perforantes sur toute la circonférence du
          “     Point important                                                              mollet en sachant que toutes ne sont pas mises en
                                                                                             évidence.
                                                                                             • Un flux bidirectionnel dans une perforante signe son
          Protocole d’exploration des perforantes fémorales (selon
                                                                                             incompétence.
          consensus UIP) [4].
                                                                                             • Si elle est incontinente, la mesure du diamètre est
          • Rechercher les perforantes à la face médiale de la cuisse
                                                                                             réalisée au niveau du franchissement du fascia.
          lors de l’exploration de la GVS et des veines profondes, en
                                                                                             • Il convient de préciser leur niveau par rapport à la
          sachant que toutes ne sont pas mises en évidence.
                                                                                             malléole latérale ou médiale.
          • Celles des tiers moyen et inférieur de la cuisse sont les
          plus fréquemment retrouvées, plus rarement celles du
          tiers supérieur, proche de la JSF.
                                                                                        et externes. On s’intéresse de plus en plus au lien entre l’insuf-                 441
          • On recherche des anomalies des perforantes des faces                        fisance des veines ovariennes (IVO) et l’IVS des membres                           442
          latérale et postérieure de la cuise s’il existe des varices de                inférieurs [31] , en particulier sur l’implication des veines                      443
          ces territoires.                                                              pelviennes dans certaines formes de varicoses des membres                          444
          • Les reflux sont recherchés au Doppler pulsé ou couleur                       inférieurs non saphéniennes [32] et dans les récidives variqueuses                 445
          (Fig. 16) par compression des muscles de la cuisse ou du                      post-chirurgicales. Ce regain d’intérêt pour cette pathologie                      446
          mollet.                                                                       particulière de la MVC chez la femme, souvent multipare a                          447
          • Si elle est incontinente, la mesure du diamètre se fait au                  plusieurs causes :                                                                 448
          niveau du fascia musculaire.                                                  • d’une part, la possibilité de l’exploration échographique des                    449

          • Il convient de préciser son niveau par rapport à                               veines pelviennes (veines iliaques et ovariennes par échodop-                   450
                                                                                           pler classique ou exploration plus spécifique des veines                        451
          l’articulation du genou.
                                                                                           génitales par échographie endovasculaire) complétée par une                     452
                                                                                           phlébographie sélective ou un phléboscanner ;                                   453
                                                                                        • d’autre part, les possibilités thérapeutiques : chirurgie classi-                454
417      Pour le phlébologue, trois points importants sont à noter :                       que ou surtout radiologie interventionnelle qui devient                         455
418   • les perforantes fémorales sont reconnues depuis longtemps                          maintenant le traitement de choix et est associé au traite-                     456
419      comme la cause la plus fréquente de la réapparition d’un                          ment des varices des membres inférieurs [32].                                   457
420      reflux après traitement incomplet du tronc de la GVS de                           L’examen échographique comprend l’exploration de la veine                       458
421      cuisse, la récidive se faisant par la réalimentation du tronc                  cave inférieure et des veines iliaques, à la recherche d’un                        459
422      résiduel [29] ;                                                                syndrome post-thrombotique ou d’une compression iliaque                            460
423   • leur exploration échographique doit être couplée avec celle                     gauche (ou d’une pathologie tumorale). Le critère échographi-                      461
424      des veines musculaires qui servent à leur repérage ;                           que d’une veine ovarienne ectasique repose sur un diamètre de                      462
425   • un reflux et une dilatation des veines musculaires de cuisse                    plus de 8 mm, mesuré à 2 cm de l’ostium avec un reflux                             463
426      doivent être dépistés car ils peuvent alimenter une varicose [30].             supérieur à 2 secondes (Fig. 17) [33]. Les varices paravaginales et                464
427      Aucun consensus n’a été obtenu quant à la valeur pathologi-                    para-utérines doivent être explorées en endovaginal. On parle                      465
428   que d’un flux bidirectionnel et certains auteurs suggèrent                        de varice si la veine est sinueuse, dilatée avec un diamètre de                    466
429   d’évaluer les flux entrant et sortant séparément lors de la                       plus de 5 mm [33].                                                                 467
430   contraction ou de la compression des muscles du mollet pour
431   différencier les perforantes pathologiques des perforantes de
432   réentrée [4]. Dans la pratique quotidienne un flux bidirectionnel                 ■ Conclusion                                                                       468
433   dans une perforante ectasique retrouvé à plusieurs examens est
434   fortement en faveur d’une perforante incompétente, surtout                           Ces quelques données, basées sur des rapports d’experts et sur                  469
435   dans un contexte d’IVC et en association à d’autres anomalies                     notre expérience devraient permettre une approche plus                             470
436   des veines superficielles et/ou profondes en ED.                                  rigoureuse de l’exploration par ED dans les AVCh, et par là                        471
                                                                                        même une meilleure prise en charge thérapeutique [34, 35]. Il est                  472
437   Exploration des veines pelviennes                                                 important que le spécialiste vasculaire sache utiliser l’ED à bon                  473
                                                                                        escient et aussi faire appel aux investigations de niveau supé-                    474
438   dans les AVCh des membres inférieurs                                              rieur [7] pour réaliser un bilan complémentaire qui peut orienter                  475
439    Il existe une continuité entre la circulation veineuse des                       vers un acte chirurgical plus complexe dans le cadre des                           476
440   membres inférieurs et du pelvis par les veines iliaques internes                  insuffisances veineuses chroniques sévères en particulier.                         477

      Angéiologie                                                                                                                                                     7
19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs


478   ■ Références                                                                              [18] Labropoulos N, Giannoukas AD, Delis K, Kang SS, Mansour MA,
                                                                                                     Buckman J, et al. The impact of isolated lesser saphenous vein system
                                                                                                                                                                                539
                                                                                                                                                                                540
479   [1]    Caggiati A, Bergan JJ, Gloviczki P, Jantet G, Wendell-Smith CP,                         incompetence on clinical signs and symptoms of chronic venous              541
480          Partsch H. Nomenclature of the veins of the lower limbs: an internatio-                 disease. J Vasc Surg 2000;32:954-60.                                       542
481          nal interdisciplinary consensus statement. J Vasc Surg 2002;36:416-22.             [19] Delis K, Husman M, Kalodiki E, Wolfe JH, Nicolaides AN. In situ            543
482   [2]    Allegra C, Antignani PL, Bergan JJ, Carpentier PH, Coleridge-Smith P,                   hemodynamics of perforating veins in chronic venous insufficiency.         544
483          Cornu-Thénard A, et al. The « C » of CEAP: suggested definitions and                     J Vasc Surg 2001;33:773-82.                                                545
484          refinements. An International Union of Phlebology conference of                     [20] Harichaux P, Gorin J, Viel E. Application de la dopplerographie à          546
485          experts. J Vasc Surg 2003;37:129-31.                                                    l’étude des modifications de la circulation veineuse du muscle en exer-     547
486   [3]    Eklöf B, Rutherford RB, Bergan JJ, Carpentier PH, Gloviczki P,                          cice. Phlebologie 1980;33:461-78.                                          548
487          Kistner RL, et al., for the American Venous Forum’s International ad               [21] Lee BB, Kim BT, Choi JY, Cazaubon M. Prise en charge des malfor-           549
488          hoc committee for revision of the CEAP classification. Revision of the                   mations vasculaires congénitales (MVC) en 2003 : rôle de la                550
489          CEAP classification for chronic venous disorders: consensus statement.                   scintigraphie corps entier dans la surveillance évolutive. Angeiologie     551
490          J Vasc Surg 2004;40:1248-52.
                                                                                                     2003;55:17-26.                                                             552
491   [4]    Coleridge-Smith P, Labropoulos N, Partsch H, Myers K,
                                                                                                [22] Lebard C, Daniel C, Zucarrelli F. Coupe longitudinale manuelle et          553
492          NicolaidesAN, CavezziA. Duplex ultrasound investigation of the veins
493          in chronic venous disease of the lower limb-UIP consensus document.                     informatisée de la grande veine saphène intrafasciale. Apport anatomi-     554
494          Part I. Basic Principles. Eur J Vasc Endovasc Surg 2006;31:83-92.                       que et thérapeutique (adaptée d’une échographie bidimensionnelle).         555
495   [5]    Nicolaides AN, Allegra C, Bergan J, Bradbury A, Cairols M,                              Angeiologie 2008;60:14-23.                                                 556
496          Carpentier P, et al. Management of chronic venous disorders of the                 [23] Ricci S, Georgiev M, Cappelli M. Definition of the anterior accessory       557
497          lower limbs. Guidelines according to scientific evidence. Int Angiol                     saphenous vein and its role in the development of varicose vein.           558
498          2008;27:1-59.                                                                           Phlebologie 2004;57:135-40.                                                559
499   [6]    Perrin M. Affections veineuses chroniques des membres inférieurs.                  [24] Gillot C. Dispositifs veineux poplités : hypothèses et certitudes.         560
500          Généralités. Rappel anatomique et physiologique. EMC (Elsevier                          Phlebologie 1998;51:65-74.                                                 561
501          Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Chirurgie vasculaire,               [25] Yamamoto N, Unno N, Mitsuoka H, Saito T, Miki K, Ishimaru K, et al.        562
502          43-160, 2006.                                                                           Prospective and intraoperative evaluation of diameter –reflux               563
503   [7]    Lurie F, Kistner RL, Eklof B, Lessler D. Mechanism of venous valve                      relationship of calf perforating veins in patients with primary varicose   564
504          closure and role of the valve in circulation: a new concept. J Vasc Surg                vein. J Vasc Surg 2002;36:1225-30.                                         565
505          2003;38:955-61.                                                                    [26] Delis KT, Ibegbuna V, Nicolaides AN, Lauro A, Hafez H. Prevalence          566
506   [8]    Kistner RL, Eklof B, Masuda EM. Diagnosis of chronic venous disease                     and distribution of incompetent perforating veins in chronic venous        567
507          of the lower extremities: the CEAP classification. Mayo Clin Proc                        insufficiency. J Vasc Surg 1998;28:815-25.                                 568
508          1996;71:338-45.                                                                    [27] Labropoulos N, Delis K, Nicolaides AN, Leon M, Ramaswani G,                569
509   [9]    Campbell WB, Niblette PG, PeterAS, et al., on behalf of the REACTIV.                    Volteas N. The role of the distribution and anatomic extent of reflux in    570
510          (Randomised and Economic Analysis of Conservative Treatment or                          the development of signs and symptoms in chronic venous                    571
511          Interventions for varicose veins) Study Participants. Eur J Vasc                        insufficiency. J Vasc Surg 1996;23:504-10.                                 572
512          Endovasc Surg 2005;30:664-9.                                                       [28] Pierick EG, Van Urk H, Hop WC, Wittens C. Endoscopic versus open           573
513   [10]   Guias B, Schadeck M, Bressollette L. Reflux veineux superficiel et                        subfascial division of incompetent perforating veins in the treatment of   574
514          explorations ultrasonores. Revue de la littérature. Phlebologie 1998;                   venous leg ulceration: a randomized trial. J Vasc Surg 1997;26:            575
515          51:147-54.                                                                              1049-54.                                                                   576
516   [11]   Masuda EM, Kistner RL, Eklof B. Prospective study of duplex                        [29] Rettori R, Franco G. Recurrence of varicosities in the femoral canal       577
517          scanning for venous reflux: comparison of Valsalva and pneumatic cuff                    following surgery of the internal saphenous vein. J Mal Vasc 1998;23:      578
518          techniques in the reverse Trendelenburg and standing positions. J Vasc                  61-6.                                                                      579
519          Surg 1994;20:711-20.                                                               [30] Uhl JF. Anatomie des veines perforantes fémorales : apport de              580
520   [12]   Labropoulos N, Tassiopoulos A, Kang S, Mansour A, Littoy FN.                            l’imagerie par phléboscanner avec reconstruction 3D utilisant les tech-    581
521          Prevalence of deep venous reflux in patients with primary superficial
                                                                                                     niques de réalité virtuelle. Angeiologie 2008;60:9-11.                     582
522          vein incompetence. J Vasc Surg 2000;32:663-8.
                                                                                                [31] Hobbs JT. Varicose veins arising from the pelvis due to ovarian vein       583
523   [13]   Welch HJ, Young CM, Semegran AB, Iafrati MD, Mackey WC.
                                                                                                     incompetence. Int J Clin Pract 2005;59:1195-203.                           584
524          O’Donnel TFJr. Duplex assessment of venous reflux and chronic
525          venous insufficiency: the significance of deep venous reflux. J Vasc                 [32] Creton D, Hennequin L, Kohler F, Allaert FA. Embolisation of               585
526          Surg 1996;24:755-62.                                                                    symptomatic pelvic veins in women presenting with non-saphenous            586
527   [14]   Danielsson G, Eklof B, Grandinetti A, Lurie F, Kistner RL. Deep axial                   varicose veins of pelvic origin. Three years follow-up. Eur J Endovasc     587
528          reflux, an important contributor to skin changes or ulcer in chronic                     Surg 2007;34:112-7.                                                        588
529          venous disease. J Vasc Surg 2003;38:1336-41.                                       [33] Balian E. Implication de l’insuffisance des veines ovariennes dans la      589
530   [15]   Guex JJ, Perrin M, Hiltbrand B, Bayon JM, Henry F, Allaert FA. Répar-                   pathologie variqueuse du périnée et des membres inférieurs. Contribu-      590
531          tition topographique des varices. Analyse écho-Doppler sur 498                          tion diagnostique de l’écho Doppler et traitement par embolisation         591
532          membres inférieurs. Phlebologie 1996;49:385-8.                                          endovasculaire. Angeiologie 2007;59:64-70.                                 592
533   [16]   Payne SP, London NJ, Jagger C, Newland CJ, Barrie WW, Bell PR.                     [34] Benigni JP, Gobin JP, Uhl JF. Stratégie thérapeutique de première inten-   593
534          Clinical significance of venous reflux detected by duplex scanning. Br                    tion de la maladie veineuse chronique superficielle. EMC (Elsevier          594
535          J Surg 1994;81:39-41.                                                                   Masson SAS, Paris), Angéiologie,19-2090, 2003 : 8p.                        595
536   [17]   Labropoulos N, Leon M, Nicolaides AN, Giannoukas AD, Volteas N,                    [35] Perrin M. Traitement endovasculaire des varices des membres infé-          596
537          Chan P. Superficial venous insufficiency: correlation of anatomic extent                 rieurs. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales -       597
538          of reflux with clinical symptoms and signs. J Vasc Surg 1994;20:953-8.                   Chirurgie vasculaire, 43-161-C, 2003 : 11p.                                598




599   M. Cazaubon (micazang@noos.fr).
600   Hôpital américain Neuilly, 63, boulevard Victor-Hugo, 92200 Neuilly, France.

601   Toute référence à cet article doit porter la mention : Cazaubon M. Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs.
602   EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Angéiologie, 19-1050, 2008.



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  • 1. ¶ 19-1050 1 Exploration échodoppler 2 dans les affections veineuses chroniques 3 des membres inférieurs 4 M. Cazaubon 5 Les explorations par échographie-Doppler (ED) sont devenues les examens de référence dans les 6 affections veineuses chroniques (AVCh) des membres inférieurs. L’ED doit apporter des renseignements 7 anatomiques et hémodynamiques sur la circulation veineuse périphérique. Il doit apporter des données 8 sur : la continence des jonctions saphénofémorales et saphénopoplitées, leur anatomie précise et leurs 9 diamètres, l’étendue des reflux dans les veines saphènes de la cuisse et des étages jambiers et leurs 10 diamètres, l’existence de malformations veineuses ou de compression extrinsèque, le réseau veineux 11 profond en tenant compte à la fois de la continence valvulaire et de l’existence éventuelle de séquelles 12 échographiques de thromboses veineuses profondes. Les informations issues de ces examens influencent 13 la prise en charge thérapeutique. 14 © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 15 Mots clés : Échographie-Doppler ; Veines des membres inférieurs ; Affections veineuses chroniques ; 16 Veines superficielles ; Veines profondes ; Perforantes ; Reflux 17 Plan l’objectif de l’exploration n’est pas seulement de réaliser une 49 18 « belle photographie » des axes veineux périphériques mais aussi 50 19 ¶ Introduction 1 d’apprécier la valeur fonctionnelle de l’ensemble des réseaux 51 20 Méthodologie 1 profonds et superficiels et des perforantes qui les réunissent, 52 21 Définition des affections veineuses chroniques 1 nécessitant une parfaite connaissance de la phlébologie. 53 22 Buts de l’exploration par échodoppler des veines des membres Une bonne exploration par échodoppler (ED) demande aussi 54 23 inférieurs 2 une méthodologie rigoureuse. Pour cela, il existe des documents 55 de référence issus de conférences d’experts : les plus récents 56 24 ¶ Échographie-Doppler 2 incluent la nomenclature des veines des membres inférieurs [1], 57 25 Appareillage 2 la classification des affections veineuses chroniques (classifica- 58 26 Choix de la sonde et du gain 2 tion clinique étiologique, anatomique et physiopathologique 59 27 Déroulement de l’examen par ED 2 [CEAP] basique et ses révisions [2, 3]), le document de consensus 60 28 Place de l’ED parmi les explorations veineuses 2 29 Indications de l’ED dans les AVCh 2 de l’Union internationale de Phlébologie (UIP), sur les explora- 61 30 Renseignements apportés par l’ED 3 tions par duplex dans la pathologie veineuse chronique des 62 31 Contre-indications 4 membres inférieurs [4] et les recommandations des experts sur la 63 prise en charge des affections veineuses chroniques (AVCh) des 64 32 ¶ Protocoles d’examens des veines superficielles dans les AVCh 4 membres inférieurs [5]. 65 33 Exploration de la grande veine saphène 4 34 Exploration de la petite veine saphène 6 35 Exploration des perforantes 6 Définition des affections veineuses 66 36 Exploration des veines pelviennes dans les AVCh des membres chroniques 67 37 inférieurs 7 38 ¶ Conclusion 7 Dans le cadre des AVCh un rappel nosologique s’impose. 68 39 Le vocable « affections veineuses chroniques » englobe 69 l’ensemble des troubles cliniques (symptômes ou/et signes) 70 attribués aux veines des membres inférieurs et qui évoluent sur 71 40 ■ Introduction un mode chronique. C’est la traduction du terme « chronic 72 venous disorders » utilisé dans la classification internationale 73 41 L’avènement des explorations fonctionnelles vasculaires, et en CEAP [3]. 74 42 particulier celui de l’échographie-Doppler, a bouleversé les L’insuffisance veineuse chronique caractérise les patients qui 75 43 méthodes diagnostiques et thérapeutiques dans tous les domai- présentent des altérations chroniques de la peau ou du tissu 76 44 nes mais particulièrement dans celui de la phlébologie, avec une cellulaire sous-cutané des membres inférieurs engendrées par 77 45 spécificité reconnue par tous. une stase veineuse prolongée [6]. Elle correspond aux classes 3, 78 4, 5 et 6 de la classification CEAP (Tableau 1). 79 46 Méthodologie L’insuffisance veineuse superficielle (IVS) (« superficial venous 80 47 L’exploration veineuse des membres inférieurs est – et doit insufficiency » est une entité anatomophysiopathologique 81 48 rester – l’apanage du médecin spécialiste des vaisseaux car caractérisée par des lésions pariétales ou/et valvulaires du 82 Angéiologie 1
  • 2. 19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs Tableau 1. Rappel des classes « C » de la classification CEAP (clinique étiologique, anatomique et physiopathologique). C0 Aucun signe de maladie veineuse à l’examen C1 Varicosités C2 Varices C3 Œdème avec ou sans varice C4 Troubles trophiques (eczéma, dermite ocre) C5 Cicatrice d’ulcère veineux C6 Ulcère en activité Chacune de ces classes peut être symptomatique (s) ou asymptomatique (as) Figure 1. Échodoppler puissance. Permet un moulage parfait de la lumière veineuse. VFC : veine fémorale commune ; EPI : veine épigastri- 83 système veineux superficiel. Celles-ci sont à l’origine d’un reflux que ; SID : grande veine saphène au confluent saphénofémoral. 84 et d’une dilatation des veines superficielles [6]. 85 De même, l’insuffisance veineuse profonde (IVP) (deep venous 86 insufficiency) est une entité anatomophysiopathologique carac- 87 88 89 térisée par des lésions valvulaires ou/et pariétales (et dans certains cas intraluminales) du système veineux profond, à l’origine d’un reflux et/ou d’une obstruction des veines profon- “ Point important 90 des [6] . Enfin, l’insuffisance des perforantes (IPe) (perforator L’exploration des valves : le mode B flow a permis de 91 insufficiency) est une entité anatomophysiopathologique carac- mieux appréhender leur cinétique avec quatre phases : 92 térisée par des lésions valvulaires ou/et pariétales des veines une phase d’ouverture avec écartement des valvules, une 93 perforantes [6]. phase d’équilibre pendant laquelle les valvules sont animées d’oscillations vibratoires dans le flux sanguin, une 94 Buts de l’exploration par échodoppler phase de fermeture liée aux pressions exercées sur les 95 des veines des membres inférieurs deux faces des valvules et une phase d’occlusion valvulaire 96 L’ED chez les patients présentant une AVCh doit préciser où les deux bords libres des cuspides sont en contact [7]. 97 l’anatomie des lésions veineuses et les anomalies 98 hémodynamiques. 99 L’ensemble de ces résultats figurent sur un compte-rendu Choix de la sonde et du gain 135 100 détaillé, indispensable pour la prise en charge optimale de la Les sondes de basse fréquence (3 à 4 MhZ) permettent 136 101 maladie veineuse chronique. l’exploration des veines profondes, abdominales en particulier. 137 Elles sont aussi à privilégier chez l’obèse et dans les formes 138 sévères de lipœdème des membres inférieurs pour l’exploration ■ Échographie-Doppler 139 102 des veines fémorales sur la totalité de leur trajet. 140 Les sondes de haute fréquence (5 à 12 MhZ) sont idéales pour 141 103 Appareillage l’exploration des veines superficielles, leur haut pouvoir de 142 résolution permet de visualiser les veines de 1 à 2 mm. 143 104 Le Doppler continu ou Doppler de poche permet d’étudier les Le gain doit être réglé afin que la lumière de la veine soit 144 105 variations de vitesse, permettant ainsi de différencier les flux totalement noire en l’absence de thrombus ou de flux très lents 145 106 d’origine artérielle rythmés par le cœur et les flux veineux, (qui donnent un contraste spontané). 146 107 variables avec les mouvements respiratoires. Il peut être consi- 108 déré comme le prolongement de l’examen clinique et il reste le Déroulement de l’examen par ED 147 109 premier temps de l’exploration fonctionnelle vasculaire appor- 110 tant un aspect global de la circulation profonde et superficielle. L’ED doit toujours être précédé d’un examen clinique 148 111 Il travaille en aveugle à la différence du Doppler pulsé qui complet. 149 112 permet l’analyse du vaisseau à une profondeur donnée et peut L’exploration est réalisée sans préparation particulière du 150 113 ainsi différencier les veines profondes des veines superficielles. patient, tous les axes veineux doivent être accessibles depuis la 151 114 L’échographie mode B permet elle une étude morphologique. veine cave inférieure jusqu’aux veines distales avec études des 152 115 Les veines superficielles se situent 1 à 3 cm sous la peau. En veines profondes, superficielles et des perforantes. Le patient est 153 116 coupe longitudinale, leur segment proximal est conventionnel- examiné en décubitus dorsal et en position debout sur l’esca- 154 117 lement sur la gauche de l’écran et, en coupe transversale, la face beau phlébologique, voire en position assise, utile pour l’étude 155 118 latérale du membre inférieur droit et la face médiale du membre des veines des mollets. L’examen est bilatéral, comparatif. 156 119 inférieur gauche sont sur la gauche. Les résultats sont décrits sur un compte-rendu détaillé et 157 120 L’échodoppler est le couplage du Doppler pulsé et de l’écho- l’idéal est d’y associer une cartographie précise des veines 158 121 graphie : c’est le duplex-scan des Anglo-Saxons. superficielles. 159 122 Quant à l’échographie-Doppler couleur, elle associe à l’image 123 échographique en mode B une image couleur provenant de Place de l’ED parmi les explorations 160 124 l’analyse du Doppler pulsé. L’effet Doppler permet le moulage veineuses 161 125 couleur des vaisseaux. Conventionnellement, on utilise le bleu On a pu décrire trois niveaux d’investigations depuis le 162 126 pour désigner le sens normal du flux veineux centripète, et le Doppler continu jusqu’aux explorations dites invasives. Rappe- 163 127 rouge pour les reflux. lons que si le Doppler continu appartient au niveau I, l’ED fait 164 128 Le mode B-Flow est un mode d’imagerie des flux en mode B partie des explorations de niveau II (Tableau 2) [8]. 165 129 ne faisant pas appel à l’effet Doppler. L’image est obtenue par 130 soustraction d’une image échographique avec l’image échogra- 131 phique suivante, la différence représente les mouvements des Indications de l’ED dans les AVCh 166 132 éléments échogènes du flux. On obtient ainsi un renforcement En accord avec une logique non seulement fondée sur 167 133 des échos intraluminaux avec en particulier une meilleure des considérations économiques, mais aussi sur les recomman- 168 134 visualisation des valves (Fig. 1). dations récentes des experts [4] on peut proposer les 169 2 Angéiologie
  • 3. Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs ¶ 19-1050 Tableau 2. Les trois niveaux d’investigation dans les affections veineuses chroniques (selon [7]). Groupes Examens de base Optionnel Niveau 1 Interrogatoire, antécédents, Doppler continu examen clinique, grade CEAP Niveau 2 Échodoppler pulsé et couleur veineux, photopléthysmographie ou pléthysmographie à air Niveau 3 Phlébographie ascendante, Échographie endoveineuse phlébographie descen- dante, pression veineuse Figure 2. Séquelles de thrombose de la veine femorale gauche. Aspect sanglante dynamique feuilletté des parois et perméabilité incomplète de la lumière veineuse. CEAP : clinique étiologique, anatomique et physiopathologique. Tableau 3. Critères décisionnels en fonction des signes cliniques. Classe 0/1 Pas de signe visible de maladie veineuse ou télangiectasie Les explorations de niveau 1 sont suffisantes : clinique + Doppler continu Classe 2 : varices non compliquées L’ED est justifié chez la plupart des patients et particulièrement si un traitement des varices est envisagé Les explorations niveau 3 sont rarement envisagées Classe 3 : œdème sans ou avec varices et sans troubles trophiques Figure 3. Aspect post-thrombotique (THR) de la valve poplitée : Les explorations de niveau 2 sont utiles pour déterminer s’il existe épaisse, rigide hypocinétique. Ici, il existait un reflux en échodoppler ou non un reflux et/ou une obstruction sur les veines profondes, couleur. responsables de l’œdème. Si une obstruction est démontrée ou suspectée à l’ED, on doit envisager de passer au niveau 3. Une lymphoscintigra- phie peut être envisagée pour confirmer le diagnostic de lymphœdème valvules sont bien nettes avec une cinétique normale. Le flux 186 chez certains patients subit des variations synchrones avec les mouvements respira- 187 Classes 4, 5, 6 : troubles trophiques évocateurs d’une affection toires. Une séquelle de thrombose peut se traduire par la 188 veineuse, incluant les ulcères cicatrisés ou en activité persistance d’une oblitération sur un trajet veineux, un épaissis- 189 Le recours à l’ED doit être systématique. Si une intervention chirurgicale sement des parois donnant un aspect feuilleté (Fig. 2) ou bien 190 des veines profondes est envisagée, les explorations de niveau 3 une veine parfaitement perméable mais avec une diminution de 191 sont demandées la cinétique des valvules pouvant aller jusqu’à leur défaillance 192 ED : échodoppler. complète, responsable d’un reflux (Fig. 3). 193 Recherche de reflux 194 170 critères décisionnels du Tableau 3, établis en fonction de Un reflux est la régurgitation du flux sanguin dans un sens 195 171 la clinique (lettre de la CEAP). inverse au flux de drainage physiologique. Il est bien mis en 196 évidence par une inversion de la courbe de vitesse au Doppler 197 172 Renseignements apportés par l’ED (Fig. 4). En accord avec la conférence de consensus de l’UIP, on 198 parle de reflux pathologique lorsque sa durée est égale ou 199 173 Ils concernent essentiellement la perméabilité veineuse et le supérieure à 0,5 seconde [4]. 200 174 sens du flux. Mise en évidence du reflux 201 175 Perméabilité veineuse Le Doppler continu est insuffisant pour la recherche d’un 202 176 La recherche d’une thrombose, connue et bien documentée reflux chez un patient présentant des varices compliquées ou 203 177 ou totalement méconnue est le premier temps de l’examen. non compliquées. Ainsi, dans une série de mille patients 204 178 Cela ne demande que quelques minutes lorsque le patient ne examinés par Doppler continu et échographie-Doppler [9], le 205 179 décrit aucun antécédent personnel de thrombose des veines des diagnostic de reflux n’a pas été fait au Doppler continu chez 206 180 membres inférieurs et ne présente cliniquement aucune séquelle 16 % des patients. Si certaines études, guidées en particulier par 207 181 de thrombose. L’examen est plus long s’il existe des antécédents des considérations économiques, aimeraient recommander une 208 182 de thrombose profonde et/ou superficielle. utilisation plus sélective de l’ED, ce taux d’erreur de 16 % du 209 183 Échographiquement, rappelons brièvement qu’une veine Doppler continu, communément admis, ne permet pas d’abon- 210 184 normale est parfaitement compressible sous la sonde – à la der dans ce sens. Donc la recherche d’un reflux se fait par 211 185 différence des artères – sa lumière est vide de tout écho et les échodoppler couleur et Doppler pulsé. 212 Figure 4. Reflux au Doppler (continu direc- tionnel ou pulsé). Angéiologie 3
  • 4. 19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs 213 Le reflux peut être spontané mais le plus souvent on le 214 visualise par des épreuves de provocation : manœuvre de LC 215 Valsalva, manœuvres respiratoires et compressions manuelles en EPI FV 216 amont ou en aval, chasses veineuses par brassard pneumati- 217 que [10]. En comparant la recherche de reflux veineux par la 218 méthode de Valsalva et celle des brassards pneumatiques, Pu 219 Masuda [11] ne trouve aucune différence de fiabilité entre ces TV 220 deux méthodes pour l’exploration des veines fémorales et des 221 grandes saphènes, en revanche la fiabilité diminue à l’étage 222 poplité et jambier. Force est de constater qu’il n’existe pas 223 d’accord formel en ce qui concerne la mise en évidence d’un PTV 224 reflux. 225 Il doit être recherché sur les veines profondes, superficielles 226 et sur les perforantes. GSV 227 Dans une série de 120 patients présentant une AVCh, après 228 exclusion clinique ou échographique de maladie post- 229 thrombotique, Labropoulos [12] retrouve une prévalence de 230 reflux veineux profonds de 22 %, intéressant le plus souvent la 231 veine fémorale commune. L’existence d’un reflux sur les veines 232 profondes peut jouer un rôle significatif dans la gravité et la 233 progression d’une insuffisance veineuse chronique [13]. 234 Dans notre expérience, la veine fémorale commune est 235 explorée à la jonction saphénofémorale et immédiatement en 236 dessous, avant l’abouchement des veines fémorales superficielle 237 et profonde. La veine fémorale superficielle est examinée sur 238 tout son trajet. La recherche d’un reflux poplité est plus facile 239 lorsque le patient est examiné en position debout, avec explo- 240 ration sus- et sous-articulaire. Les reflux jambiers peuvent être 241 mis en évidence sur le patient en décubitus, genou fléchi, ou en 242 orthostatisme. 243 Insistons sur le fait qu’il est important d’examiner le tronc 244 veineux profond sur tout son trajet : dans l’insuffisance vei- Figure 5. Jonction saphénofémorale. À droite, aspect échographique 245 neuse sévère, on insiste en particulier sur l’importante contri- des veines grande saphène (GSV), épigastrique (EPI), pudendale (Pu) et 246 bution d’un reflux profond axial, comparé à un reflux localisé latérale circonflexe (LC). À gauche, représentation schématique de la 247 uniquement sur un court segment [14]. jonction saphénofémorale avec les valvules terminales (TV) et prétermina- 248 Dans la maladie veineuse superficielle, il est important de les (PTV). 249 préciser tous les points de fuite. Le reflux de la grande saphène 250 est le plus fréquent, il peut siéger à la crosse et/ou sur une partie 251 plus ou moins étendue de son trajet fémoral et/ou jambier. Dans fréquemment décrites sont les compressions proximales de la 287 252 la série de Guex [15] le territoire de la grande saphène est intéressé veine iliaque gauche et les compressions de la veine poplitée au 288 253 84 fois sur 100, avec un reflux ostial dans seulement 69 % des creux poplité. L’exploration échographique des malformations 289 254 cas. Dans l’optique actuelle de la préservation des troncs saphènes vasculaires congénitales doit donner des informations anatomi- 290 255 sains, il est important de localiser le siège du reflux par rapport ques sur l’étendue de la malformation et ses relations avec les 291 256 aux valves préterminales et terminales (Fig. 5). autres vaisseaux du membre inférieur concerné [21]. Elle permet 292 257 Ce reflux sur la grande veine saphène (GVS) est le plus aussi de surveiller l’efficacité des traitements proposés. 293 258 significativement corrélé au risque de lésions cutanées et 259 d’ulcères [16] et, en particulier, les ulcères sont l’apanage des Contre-indications 294 260 reflux étendus à l’ensemble du tronc saphène [17]. 261 Un reflux de la veine petite saphène peut exister isolément : Il n’y a pas de contre-indication à l’ED puisque l’on n’injecte 295 262 226 membres inférieurs dans une série de 2 254 membres aucun produit de contraste lors de l’examen des veines des 296 263 inférieurs présentant une AVCh, soit près de 10 % [18]. membres inférieurs. 297 264 En ce qui concerne les perforantes, on s’intéresse moins à leur Les complications sont rares, essentiellement représentées par 298 265 diamètre qu’à la recherche d’une inversion du flux sur leur les malaises lipothymiques chez les patients – souvent de grande 299 266 trajet, provoqué par la compression en aval [19]. L’exploration taille et jeunes – qui supportent mal la station debout prolon- 300 267 des perforantes de la cuisse et de celles du mollet est détaillée gée. Quant aux patients âgés, incapables de rester debout le 301 268 plus loin. temps de l’examen, ils sont examinés uniquement en décubitus 302 269 L’ED peut apporter un autre renseignement hémodynamique ou en position assise, jambes pendantes. 303 270 important : l’appréciation de l’efficacité des pompes musculai- 271 272 res, qui joue un rôle fondamental dans la survenue et l’aggra- vation de l’insuffisance veineuse chronique sévère. La sonde ■ Protocoles d’examens des veines 304 273 Doppler étant placée sur une veine juste au-dessus de la superficielles dans les AVCh 305 274 malléole interne, la compression des masses musculaires de la 275 voûte plantaire provoque une accélération du flux veineux. De 276 même, la sonde étant placée au creux poplité, on peut apprécier Exploration de la grande veine saphène 306 277 l’amplitude du flux provoqué par la compression manuelle des Il convient de disposer d’une sonde multifréquence de 5 à 307 278 masses musculaires du mollet. Une bonne amplitude du flux 10 Hz. Le patient est examiné en position debout en légère 308 279 d’hyperémie post-compression témoigne de l’efficacité des rotation externe du pied, en relâchement musculaire et en 309 280 pompes musculaires des mollets [20]. Cette méthode n’a pas été appui sur le membre opposé. La sonde d’échographie réalise un 310 281 quantifiée et validée mais elle garde une certaine valeur, en balayage précis et régulier de l’axe saphénien de la jonction 311 282 particulier chez les sujets âgés avec une fonte des masses saphénofémorale à la malléole interne, ainsi que de ses collaté- 312 283 musculaires surales. rales, de ses dédoublements éventuels. 313 284 Il est important de vérifier l’absence de particularités anato- L’examen commence par l’exploration du confluent saphé- 314 285 miques : veine double, hypoplasique ou agénésie totale d’une nofémoral à l’aine. Une coupe transversale permet d’identifier la 315 286 veine profonde ou superficielle ou compression. Les plus GVS et la veine fémorale commune. Il est important de repérer 316 4 Angéiologie
  • 5. Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs ¶ 19-1050 Figure 6. Incontinence de la val- vule terminale de la veine grande sa- phène avec ectasie nette (1,5 cm). SIDT : sacro-iliaque droite transverse. Figure 9. Échodoppler grande veine saphène. Coupe transversale à la cuisse : tronc de la GVS dans le dédoublement aponévrotique. Flèche du haut : fascia superficiel ou « saphénien ». Flèches du bas : liseré dense de Figure 7. Incontinence de la valvule préterminale de la veine grande l’aponévrose ou « fascia musculaire ». saphène avec ectasie nette en amont (9 cm). SIDT : sacro-iliaque droite transverse. Figure 10. Ectasie d’une collatérale sus-fasciale de la GVS. La GVS Figure 8. Échodoppler grande veine saphène. Coupe longitudinale à la intrafasciale est de diamètre normal sans reflux. Reflux net sur la collatérale cuisse. au Doppler couleur. 317 toutes les collatérales présentes à la crosse (collatérales pelvien- 318 nes en particulier) et de rechercher un reflux à leur niveau. La 319 visualisation des valves terminales et préterminales et leur 320 continence doivent être notées ainsi que les diamètres de la 321 GVS à leur niveau ou en amont (Fig. 6 et 7). 322 La GVS est ensuite explorée sur tout son trajet, avec des 323 coupes longitudinales et transversales. Dans la plus grande 324 partie de son trajet fémoral, la GVS est située entre deux 325 aponévroses qui l’entourent et la maintiennent rectiligne : le 326 fascia superficiel et le fascia profond musculaire délimitent un 327 espace périveineux qui forme la classique image en forme 328 d’« œil égyptien » sur la coupe échodoppler (Fig. 8 et 9). 329 Lorsque à la cuisse, le tronc veineux le plus dilaté est extrafas- Figure 11. Dédoublement de la GVS dans le fascia. SIDT : sacro-iliaque 330 cial (Fig. 10), donc sous-cutané, il est considéré comme une droite transverse. 331 branche collatérale et non comme l’axe principal même s’il 332 paraît être dans le prolongement de l’axe intrafascial, facilement 333 différenciable d’un dédoublement du tronc saphène (Fig. 11). S’il existe des zones ectasiques segmentaires, elles sont 338 334 On mesure systématiquement le diamètre de la GVS à sa précisées et mesurées et toutes ces données sont reportées sur la 339 335 terminaison, au tiers supérieur et au tiers inférieur de la cuisse, cartographie. 340 336 et sur le trajet jambier, sans qu’il existe de consensus sur le Les reflux sont recherchés sur tout le tronc saphénien par 341 337 nombre de mesures nécessaires et suffisantes. Doppler couleur et Doppler pulsé (Fig. 12). 342 Angéiologie 5
  • 6. 19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs Figure 12. Reflux tronculaire GVS à la cuisse. SIDT : sacro-iliaque droite transverse. Figure 13. Reflux ostial de la PVS avec ectasie nette et reflux au Doppler couleur et pulsé. 343 La mesure des diamètres peut aider dans le choix du traite- 344 ment : sclérothérapie simple ou échoguidée, radiofréquence, 345 laser endoveineux et chirurgie, mais il n’existe pas de consensus 346 permettant de définir formellement quels diamètres saphéniens 347 sont rédhibitoires pour telle ou telle méthode. La profondeur 348 des troncs saphéniens sous la peau est importante à connaître 349 avant chirurgie endoveineuse par laser ou radiofréquence. Les 350 mesures avant et après traitement permettent d’objectiver 351 l’efficacité des actes thérapeutiques. Récemment, Lebard et 352 al. [22] ont proposé un modèle de cartographie spécifique avant 353 laser endoveineux. Le profil de la veine saphène est représenté 354 par une coupe schématique longitudinale qui reporte sur un 355 papier millimétré le diamètre de la grande saphène sur tout son 356 trajet et reproduit en même temps le point de départ et la Figure 14. Ectasie tronculaire PVS (7,5 mm) avec reflux net au Doppler 357 coupe des principales branches collatérales incontinentes. couleur. 358 Parmi ces collatérales, l’une des plus fréquemment impliquées 359 dans l’IVS est la saphène accessoire antérieure (SAA) à la cuisse 360 (41 % des cas selon Ricci) [23] avec des critères échographiques 361 bien définis : 362 • l’image ultrasonique transversale à la cuisse retrouve deux 363 « yeux saphènes » bien séparés. La SAA est toujours le 364 vaisseau le plus latéral et celui se projetant sur les vaisseaux 365 profonds (signe de l’alignement). Ce signe est particulière- 366 ment utile lorsque la SAA a un plus gros diamètre que la 367 GVS, lors de la cartographie préthérapeutique ; 368 • la SAA se termine dans la GVS dans 77 % des cas, près de la 369 jonction saphénofémorale. 370 Exploration de la petite veine saphène 371 L’idéal est d’examiner le patient en position debout, le dos Figure 15. Collatérale sext ectasique : pas de reflux sur le tronc PVS 372 face à l’examinateur et la jambe légèrement fléchie. (bleu) reflux net au Doppler couleur sur la collatérale ectasique (rouge). 373 On repère la terminaison de la petite veine saphène (PVS) en 374 sachant que les variantes anatomiques sont nombreuses : soit la Exploration des perforantes (Fig. 16) 394 375 PVS se termine dans la veine poplitée, à la partie médiane ou 376 supérieure du creux poplité, soit elle se prolonge directement à Les critères échographiques d’insuffisance des perforantes 395 377 la face postérieure du genou (prolongement postaxial de reposent moins sur une augmentation des diamètres 396 (> 3,9 mm) de ces veines dans leur trajet subfascial que sur 397 378 Gillot) [24]. L’ED doit préciser : l’existence d’un reflux bien objectivé au Doppler couleur. En 398 379 • s’il existe ou non une jonction saphénopoplitée (JSP), son effet, une augmentation du diamètre ne suffit pas à elle seule 399 380 siège par rapport au pli cutané du genou et l’abouchement à différencier une veine compétente d’une perforante 400 381 sur la face médiale, postérieure ou latérale de la veine incompétente [25]. 401 382 poplitée, la terminaison commune ou non avec les veines Les perforantes les plus souvent atteintes sont les perforantes 402 383 gastrocnémiennes, enfin, si elle est continente ou avec reflux médiales de la jambe, particulièrement celles des deux tiers 403 384 (Fig. 13) ; inférieurs de la partie postérieure du mollet et les perforantes 404 385 • les modes de terminaison autres : pas de JSP ou terminaison médiales du canal fémoral [26]. 405 386 double avec le prolongement postaxial avec possibilité de Une insuffisance des perforantes peut se retrouver dans toutes 406 387 connexions avec les veines profondes ou superficielles de la les classes des AVCh mais elle est particulièrement fréquente 407 388 cuisse et les veines pelviennes ; chez les patients présentant des troubles trophiques : 48,8 % 408 389 • l’état du tronc jambier de la PVS, suivi sur tout son trajet dans les classes 4 et 60,8 % dans les classes 6 [27]. 409 390 avec des coupes transversales et longitudinales en appréciant Il faut aussi noter que cette augmentation de la prévalence de 410 391 son diamètre et un reflux éventuel (Fig. 14) et en recherchant l’IPe avec la sévérité clinique de la maladie veineuse chronique 411 392 les collatérales ectasiques (Fig. 15), les communicantes avec est aussi associée avec une augmentation de la prévalence des 412 393 les veines gastrocnémiennes et les perforantes. reflux dans les veines superficielles et profondes [26]. 413 6 Angéiologie
  • 7. Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs ¶ 19-1050 Veine ovarienne gauche Artère iliaque externe Figure 17. Échodoppler de varices pelviennes. Figure 16. Perforante (PERF) de cuisse large sinueuse avec inversion du flux lors des compressions d’amont et/ou d’aval. 414 415 Le duplex a une sensibilité de 79,2 % et une spécificité de 100 % dans le diagnostic de l’insuffisance des perforantes chez “ Point important 416 les patients présentant un ulcère veineux [28]. Protocole d’exploration des perforantes du mollet en ED (selon consensus UIP) [4]. • Rechercher les perforantes sur toute la circonférence du “ Point important mollet en sachant que toutes ne sont pas mises en évidence. • Un flux bidirectionnel dans une perforante signe son Protocole d’exploration des perforantes fémorales (selon incompétence. consensus UIP) [4]. • Si elle est incontinente, la mesure du diamètre est • Rechercher les perforantes à la face médiale de la cuisse réalisée au niveau du franchissement du fascia. lors de l’exploration de la GVS et des veines profondes, en • Il convient de préciser leur niveau par rapport à la sachant que toutes ne sont pas mises en évidence. malléole latérale ou médiale. • Celles des tiers moyen et inférieur de la cuisse sont les plus fréquemment retrouvées, plus rarement celles du tiers supérieur, proche de la JSF. et externes. On s’intéresse de plus en plus au lien entre l’insuf- 441 • On recherche des anomalies des perforantes des faces fisance des veines ovariennes (IVO) et l’IVS des membres 442 latérale et postérieure de la cuise s’il existe des varices de inférieurs [31] , en particulier sur l’implication des veines 443 ces territoires. pelviennes dans certaines formes de varicoses des membres 444 • Les reflux sont recherchés au Doppler pulsé ou couleur inférieurs non saphéniennes [32] et dans les récidives variqueuses 445 (Fig. 16) par compression des muscles de la cuisse ou du post-chirurgicales. Ce regain d’intérêt pour cette pathologie 446 mollet. particulière de la MVC chez la femme, souvent multipare a 447 • Si elle est incontinente, la mesure du diamètre se fait au plusieurs causes : 448 niveau du fascia musculaire. • d’une part, la possibilité de l’exploration échographique des 449 • Il convient de préciser son niveau par rapport à veines pelviennes (veines iliaques et ovariennes par échodop- 450 pler classique ou exploration plus spécifique des veines 451 l’articulation du genou. génitales par échographie endovasculaire) complétée par une 452 phlébographie sélective ou un phléboscanner ; 453 • d’autre part, les possibilités thérapeutiques : chirurgie classi- 454 417 Pour le phlébologue, trois points importants sont à noter : que ou surtout radiologie interventionnelle qui devient 455 418 • les perforantes fémorales sont reconnues depuis longtemps maintenant le traitement de choix et est associé au traite- 456 419 comme la cause la plus fréquente de la réapparition d’un ment des varices des membres inférieurs [32]. 457 420 reflux après traitement incomplet du tronc de la GVS de L’examen échographique comprend l’exploration de la veine 458 421 cuisse, la récidive se faisant par la réalimentation du tronc cave inférieure et des veines iliaques, à la recherche d’un 459 422 résiduel [29] ; syndrome post-thrombotique ou d’une compression iliaque 460 423 • leur exploration échographique doit être couplée avec celle gauche (ou d’une pathologie tumorale). Le critère échographi- 461 424 des veines musculaires qui servent à leur repérage ; que d’une veine ovarienne ectasique repose sur un diamètre de 462 425 • un reflux et une dilatation des veines musculaires de cuisse plus de 8 mm, mesuré à 2 cm de l’ostium avec un reflux 463 426 doivent être dépistés car ils peuvent alimenter une varicose [30]. supérieur à 2 secondes (Fig. 17) [33]. Les varices paravaginales et 464 427 Aucun consensus n’a été obtenu quant à la valeur pathologi- para-utérines doivent être explorées en endovaginal. On parle 465 428 que d’un flux bidirectionnel et certains auteurs suggèrent de varice si la veine est sinueuse, dilatée avec un diamètre de 466 429 d’évaluer les flux entrant et sortant séparément lors de la plus de 5 mm [33]. 467 430 contraction ou de la compression des muscles du mollet pour 431 différencier les perforantes pathologiques des perforantes de 432 réentrée [4]. Dans la pratique quotidienne un flux bidirectionnel ■ Conclusion 468 433 dans une perforante ectasique retrouvé à plusieurs examens est 434 fortement en faveur d’une perforante incompétente, surtout Ces quelques données, basées sur des rapports d’experts et sur 469 435 dans un contexte d’IVC et en association à d’autres anomalies notre expérience devraient permettre une approche plus 470 436 des veines superficielles et/ou profondes en ED. rigoureuse de l’exploration par ED dans les AVCh, et par là 471 même une meilleure prise en charge thérapeutique [34, 35]. Il est 472 437 Exploration des veines pelviennes important que le spécialiste vasculaire sache utiliser l’ED à bon 473 escient et aussi faire appel aux investigations de niveau supé- 474 438 dans les AVCh des membres inférieurs rieur [7] pour réaliser un bilan complémentaire qui peut orienter 475 439 Il existe une continuité entre la circulation veineuse des vers un acte chirurgical plus complexe dans le cadre des 476 440 membres inférieurs et du pelvis par les veines iliaques internes insuffisances veineuses chroniques sévères en particulier. 477 Angéiologie 7
  • 8. 19-1050 ¶ Exploration échodoppler dans les affections veineuses chroniques des membres inférieurs 478 ■ Références [18] Labropoulos N, Giannoukas AD, Delis K, Kang SS, Mansour MA, Buckman J, et al. The impact of isolated lesser saphenous vein system 539 540 479 [1] Caggiati A, Bergan JJ, Gloviczki P, Jantet G, Wendell-Smith CP, incompetence on clinical signs and symptoms of chronic venous 541 480 Partsch H. Nomenclature of the veins of the lower limbs: an internatio- disease. J Vasc Surg 2000;32:954-60. 542 481 nal interdisciplinary consensus statement. J Vasc Surg 2002;36:416-22. [19] Delis K, Husman M, Kalodiki E, Wolfe JH, Nicolaides AN. In situ 543 482 [2] Allegra C, Antignani PL, Bergan JJ, Carpentier PH, Coleridge-Smith P, hemodynamics of perforating veins in chronic venous insufficiency. 544 483 Cornu-Thénard A, et al. The « C » of CEAP: suggested definitions and J Vasc Surg 2001;33:773-82. 545 484 refinements. 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