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de la Région Île-de-France
Rapport
2011d’activités
10/2007
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France
99, rue de l’Abbé-Groult - 75015 Paris - Téléphone: 0172695100 - Télécopie: 0145330285
www.aev-iledefrance.fr
AEV Ile-de-France @aeviledefrance
Ces projets ont été
menés à bien
par l’ensemble
des agents de l’AEV.
2. Présentation de l’AEV p. 4
Les chiffres-clés p. 6
Le patrimoine régional p. 6
Le Conseil d’administration p. 7
Le budget p. 8
Agriculture p. 10
Forêt p. 14
Gestion p. 18
Biodiversité p. 22
Éducation à l’environnement p. 26
Aide aux collectivités p. 30
La Butte des Châtaigniers p. 34
La Tégéval p. 36
Les Coteaux de l’Aulnoye p. 38
Ferrières p. 40
Carte des PRIF p. 42
6 nouvelles extensions p. 44
Brie boisée p. 46
Brie française p. 48
Confluence Seine-et-Mauldre p. 50
Hurepoix p. 52
Mantois et Vexin séquanais p. 54
Marne et Aulnoye p. 56
Pays de France et Goële p. 58
Vieille France et Parisis p. 60
L’AEV s’engage durablement p. 62
CréditsPhotos couvertures : Ljubomir Djordjevic - Sylvain Legrand - iStockphoto.
Ce rapport d’activités est une publication de l’Agence des espaces verts de la Région Île-de-France.
Rédaction : AEV – Comme un Arbre!
Conception et réalisation : - Impression : imprimerie Grenier.
Imprimé en CTP sur du papier 100 % recyclé, certifié Ecolabel avec encres végétales.
Sommaire Les actions
récurrentes
Présentation
Champs d’intervention
Grands projets
Territoires
Création
d’un PRIF
Débardage
à cheval
Extension
d’un PRIF
Aménagement/
rénovation
Études
Travaux de
restauration
écologique
Bornage Actions de
sensibilisation
Prise de
possession
Acquisition
Baux ruraux
RNR
Classement RNR*
Création
de chemins
Réfection
de chemins
Abattage Démolitions
Inventaire
Élagage
Fauche
Fauche
différenciée
Mise en sécuritéEnlèvement
de déchets
Signalétique
3. Les missions de l'Agence des espaces verts de la Région Île-de-France
ont considérablement évolué depuis sa création. Partout, en Île-de-
France naturellement, mais aussi au-delà de nos frontières d'action,
le travail que nous accomplissons, au service des Franciliens, est reconnu.
L'engagement de l'ensemble des agents pour participer à l'émergence d'une
région durable est fort.
Vous trouverez dans ce bilan annuel l'ensemble des actions de l'Agence,
diverses et efficaces. Mais c'est vers l'avenir que nous devons nous tourner !
Il nous faut maintenant, après avoir accompli l'essentiel de l'objet de
notre création initiale dans la préservation des espaces forestiers, engager
une nouvelle étape : celle de la création d'un modèle agricole périurbain.
Voilà pourquoi nous organiserons, à l'automne, un espace de débats sur
cette question avec la volonté forte de valoriser le travail des agriculteurs
franciliens et leur spécificité périurbaine.
Notre Région, et donc l'AEV, qui est son bras armé sur cette question,
est la mieux placée en France pour replacer l'agriculture au cœur
des préoccupations des Franciliens. Un agriculteur est avant tout un
entrepreneur, mais il a la lourde mission de nourrir la population et de
participer à la composition de notre cadre de vie.
L'AEV est l'outil idéal pour construire des projets nouveaux et accompagner
ceux qui viennent du monde agricole !
Olivier THOMAS
Président de l’Agence des espaces verts
Vers le
changement…
4. Présentation de l’AEV et de ses membres
L’AEV : un outil
unique de protection
des espaces naturels
L’Agence des espaces verts de la Région Île-de-France
(AEV) est née le 2 octobre 1976. Établissement public ad-
ministratif*, elle est un outil essentiel de la politique
régionale en matière de protection, d’aménagement et de
gestion des espaces naturels (forêts, sites écologiques,
espaces agricoles…).
Agenda 21
Menant déjà des actions inscrites dans une logique de développement durable, l’AEV a souhaité, à travers son agenda 21, formaliser sa
stratégie, mettre en cohérence ses actions et les évaluer. L’objectif: être exemplaire en la matière.
À l’issue d’un long travail collectif et collaboratif, l’AEV a lancé, le 13 septembre 2011, son programme d’actions auprès de ses équipes
internes mais aussi des principaux partenaires du projet : la Région, l’ARENE et Natureparif. Ainsi, de premières réalisations notables
ont vu le jour pour répondre aux différents objectifs de l’agenda 21.
• Privilégier la location automobile longue durée et renouveler le parc afin qu'il soit moins polluant: attribution d’un marché en
mai 2011 et livraison des véhicules fin 2011.
• Rechercher un programme de compensation des émissions de CO2 des déplacements des agents: signature d’une convention avec
la société Kinomé, en décembre 2011, pour conserver, protéger et valoriser les bois et forêts, sensibiliser les enfants et participer à un
projet de reforestation (lire l’interview page 17).
• Améliorer la démarche de valorisation des déchets de chantier: réalisation d’un premier bilan de chantier avec l’entreprise Picheta,
précisant notamment le type de déchets par catégorie et les filières de valorisation.
• Mettre en place une démarche d'achat public responsable et créer un groupe de travail dédié: tenue des premières réunions de travail.
Les 3 missions de l’AEV:
1 L’accroissement du nombre d’espaces
naturels ouverts au public
L’AEV améliore la qualité et le cadre de vie des
Franciliens en favorisant l’accès des espaces verts
de proximité. Son action consiste à aménager les
forêts, les espaces naturels, les jardins familiaux,
les parcs, les coulées vertes et favoriser le retour
de la nature en ville, aux côtés des collectivités
territoriales, des associations et des particuliers.
Elle propose aussi, à travers ses « animations
nature » ouvertes à tous, une découverte de la
faune et de la flore des propriétés régionales.
2 La mise en valeur du patrimoine et de sa
biodiversité
Afin de valoriser le patrimoine environnemental
et de préserver la biodiversité, l’AEV travaille à la
réhabilitation des friches, la lutte contre l’érosion
et la restauration des continuités bleues et
vertes de la région. Elle soutient les collectivités
territoriales dans leurs actions de préservation
des espaces fragiles et assure, par le biais d’une
soixantaine d’agents de terrain, la protection
de la faune et de la flore, la surveillance et
l’entretien des propriétés régionales.
3 La veille foncière pour le maintien des
espaces agricoles périurbains
L’AEV, en partenariat avec la SAFER, soutient
et redynamise l’agriculture locale pour ses
valeurs économique, culturelle, sociale,
environnementale et paysagère. Elle agit
comme un « conservatoire » des espaces
naturels : elle pratique une veille foncière et
acquiert des sites d’intérêt régional qu’elle
loue ensuite en priorité à des agriculteurs
pratiquant l’agriculture biologique.
*Établissement créé par l’article 5 de la loi du 6 mai 1976, article L.4 413-2 du code général des collectivités locales.
©LjubomirDjordjevic
©SylvainLegrand/AEV
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 20114
Présentation | Champs d'intervention | Grands projets | Territoires
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 2011 5
Présentation | Champs d'intervention | Grands projets | Territoires
5. Le patrimoine régional (au 31 décembre 2011):
2 sites
en gestion(Dhuis, Écouen) représentant 119 hectares.
75 PRIF*
soit 37494 ha
*Périmètres régionaux d’intervention foncière
126 agentsdont 6 emplois non permanents.
158 animations
natureet 2259 participants, sur 30 domaines régionaux.
5673 enfants
ayant suivi le programme d'éducation à
l'environnement Forestiers Juniors.
13261 ha
acquisdont 292 hectares en 2011.
Les chiffres-clés 2011 :
Seine-et-Marne
6548 ha
Yvelines
2836 ha
Essonne
1 728 ha
Seine-Saint-Denis
278 ha
Val-de-Marne
412 ha
Val-d'Oise
1 459 ha
Patrimoine régional
par département
Vente de bois
283 441,91 €
Revenus
des immeubles
161 680,32 €
Autres
293 844,82 €
Location
de chasse
235 222 €
Redevance
d’occupation du
domaine
57 618,14 €
Redevances
versées par les
fermiers
206 324,93 €
Recettes d’exploitation
Conseils
généraux
268 342 €
es
44 €
Personnes de droit
privé et autres
organismes publics*
381 129,50 €
utien aux collectivités
toriales et organsimes
Espaces
agricoles
15,09 %
Espaces
paysagers
1,99 %
Eau et
plans d’eau
1,95 %
Autres
1,13 %
Espaces boisés
73,60 %
Espaces
naturels
6,24 %
Patrimoine régional
par nature de terrains
Le Conseil d’administration
de l’AEV comprend 24 membres:
- 17 conseillers régionaux,
- 3 membres du CESER*,
- 4 personnalités qualifiées.
Olivier THOMAS
Conseiller régional, maire de Marcoussis - Groupe PS - Département 91
- 1ère
Vice-présidente: Liliane PAYS
Conseillère régionale - Groupe EELV - Département 77
- 2e
Vice-présidente: Sylvie ALTMAN
Conseillère régionale - Groupe FdG - Département 94
- 3e
Vice-président: Eric DUBERTRAND
Conseiller régional - Groupe PS - Département 95
- 4e
Vice-présidente: Catherine RIBES
Conseillère régionale - Groupe EELV - Département 92
- 5e
Vice-présidente: Françoise DESCAMPS-CROSNIER
Conseillère régionale - Groupe PS - Département 78
- Geneviève WORTHAM - Groupe PS - Département 77
- Judith SHAN - Groupe PS - Département 92
- Marie-José CAYZAC - Groupe PRG / MUP - Département 95
- Christiane ROCHWERG - Groupe EELV - Département 95
- Jean-Luc TOULY - Groupe EELV - Département 91
- Audrey GALLAND - Groupe FdG et alternatifs - Département 91
- Marie-Carole CIUNTU - Groupe MP - Département 94
- Michel CAFFIN - Groupe MP - Département 78
- François DUROVRAY - Groupe MP - Département 91
- Sophie DESCHIENS - Groupe MP - Département 92
- Aude LAGARDE - Groupe NC et apparentés - Département 93
- Gérard ADER - Île-de-France Environnement, membre du bureau
- Jean-Pierre RADET - Ancien président de la chambre régionale d’agriculture
-DanielDESWARTE-Présidentdelacommissiond’agricultureinterdépartementale
-ChristopheHILLAIRET-Présidentdelachambred’agricultured’Île-de-France
- Christian DERAPPE - Comité de randonnée pédestre d’Île-de-France
- Yannick JAMAIN - Trésorier d’Île-de-France environnement
- Etienne DE MAGNITOT - Vice-président du centre régional de la propriété
forestière (CRPF) d’Île-de-France / Centre
Le Président
Les Vice-Présidents
Autres membres du conseil régional
Membres du CESER*
Personnalités qualifiées
*Conseil économique, social et environnemental de la Région Île-de-France
Direction générale
- Christian DUBREUIL, directeur général
- Eric GOULOUZELLE, directeur général-adjoint
©SylvainLegrand/AEV
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 20116
Présentation | Champs d'intervention | Grands projets | Territoires
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 2011 7
Présentation | Champs d'intervention | Grands projets | Territoires
6. Le partenariat avec les collectivités territoriales
se traduit par l’attribution de subventions pour
l’acquisition et l’aménagement d’espaces verts.
En 2011, l’AEV a octroyé des subventions pour un
montant total de 4 120 711,94 €.
Les dépenses de l’AEV
Les dépenses d’investissement
Le montant des dépenses d’investissement
s’élève à 19 908 371,61 €. Elles ont concerné
4 grands programmes, avec un effort tout
particulier sur l’aménagement des forêts
régionales.
* Fonds régional pour l’amélioration de l’accueil du public
en forêt domaniale; Conservatoire régional des espaces
naturels ; Fonds forestier d’Île-de-France.
Les dépenses de fonctionnement
Les dépenses nécessaires à la bonne marche des
services (salaires du personnel, loyer du siège,
fournitures et consommations courantes…)
ainsi que les frais liés à l’entretien des forêts, des
équipements et au gardiennage se sont élevés
cette année à 19505072,83 €.
Recettes d’exploitation
Dépenses d’investissement
Le budget:
L’exécution du budget 2011 s’inscrit dans le
cadre du plan pluriannuel d’investissement et
d’entretien 2011-2013 approuvé par le Conseil ré-
gional et l’Agence des espaces verts de la Région
Île-de-France. L’AEV s’est attachée à répondre
(principalement grâce à la dotation régionale)
aux attentes des Franciliens, en poursuivant une
politique ambitieuse d’investissements et de
gestion des sites et en améliorant sa maîtrise
des dépenses.
Les recettes de l’AEV
La dotation du Conseil régional
En 2011, le Conseil régional d’Île-de-France a
voté l’attribution d’une somme de 30 953 151 €
qui a permis à l’AEV d’assurer son bon
fonctionnement et d’acquérir, aménager des
terrains et attribuer des subventions aux
collectivités territoriales pour les inciter à créer
ou maintenir des espaces naturels.
La participation des collectivités
territoriales à l’entretien des domaines
régionaux
L’AEV reçoit aussi le soutien financier d’autres
collectivités partenaires: les départements, les
communes et les structures intercommunales
afin d’entretenir les propriétés régionales
d’Île-de-France (forêts, milieux naturels, parcs
historiques, …). En 2011, cette contribution s’est
élevée à 2 300 136,60 € (voir tableau).
Les recettes d’exploitation
L’AEV peut également compter sur ses
recettes propres, provenant principalement du
domaine : vente de bois, location de droits de
chasse et pêche, redevance d’occupation du
domaine lors de manifestations sportives et
culturelles ou de tournages de films… En 2011,
le montant total des recettes d’exploitation a
été de 1 238 132,12 €.
Raison Sociale Objet Montant TTC en €
Commune de Brétigny Participation entretien domaine régional des Joncs Marins 21 382,14
S.I.A.E. des Buttes du Parisis Participation entretien domaine régional des Buttes du Parisis 151 381,30
Commune de Claye-Souilly Participation entretien forêt régionale de Claye-Souilly 34 353,00
SIA de Jouy-Vélizy Participation entretien domaine régional de la Cour-Roland 30923,02
Commune de Verneuil-sur-Seine Participation entretien forêt régionale de Verneuil 51228,07
Commune de Montmagny Participation entretien parc régional de la Butte Pinson 37840,83
Commune d'Andilly Participation entretien plateau d'Andilly 3 420,00
S.I.E.G.E.N.S. Participation entretien domaine régional de Boissy 23359,85
Commune de Pontault-Combault Participation entretien forêt régionale de Célie 6 665,52
S.A.N. du Val-Maubuée Participation entretien forêt régionale de Célie, bois de la Grange et du Boulay 76 288,64
Commune de Mitry-Mory Participation entretien bois régional du Moulin des Marais 8 067,75
Commune de Groslay Participation entretien parc régional de la Butte Pinson 5 041,72
San de Sénart Participation entretien forêt régionale de Rougeau 27500
Communauté d'agglo. Melun Val-de-Seine Participation entretien forêt régionale de Bréviande 148 993,13
Commune d'Épone Participation entretien domaine régional du Bout du Monde 1 250,00
Commune des Mureaux Participation entretien forêt régionale de Verneuil 24 743,07
Commune de Saint-Germain-lès-Arpajon Participation entretien domaine régional des Joncs Marins 13 569,44
Commune de Chapet Participation entretien forêt régionale de Verneuil 1 115,46
Commune de Cormeilles-en-Parisis Participation entretien domaine régional des Buttes du Parisis 23 500,00
Commune de Congis-sur-Thérouanne Participation entretien domaine régional du Grand-Voyeux 9 000,00
Communauté de Communes Pays-de-L'Ourcq Participation entretien domaine régional du Grand-Voyeux 13 500,00
Commune de Précy-sur-Marne Participation entretien domaine régional de Précy-sur-Marne 12 283,80
Commune de Leuville-sur-Orge Participation entretien domaine régional des Joncs Marins 6 167,93
Communauté d'agglo. Évry Centre Essonne Participation entretien domaine régional de Saint-Eutrope* 231 653,50
Commune d'Aubergenville Participation entretien domaine régional du Bout du Monde 1250,00
Communauté d'Agglo. Val-d'Orge Participation entretien domaine de Saint-Eutrope* 227000,00
1 191 478,17
Raison Sociale Objet Montant TTC en €
Conseil général de Seine-et-Marne Participation entretien des espaces naturels ouverts au public 250 000,00
Conseil général du Val-d'Oise
Participation entretien Écouen / Galluis / Andilly / Butte Pinson /
Buttes du Parisis / Boissy / Roche-Guyon
399999,43
Conseil général de Seine-Saint-Denis Participation entretien Coteaux Aulnoye / Aqueduc Dhuis / Butte Pinson 338659,00
Conseil général de l'Essonne Participation entretien Saint-Vrain / Étréchy / Cheptainville / Bois-Chardon 120000,00
1 108 658,43
Participationscommunes
etstructurescommunales-Année2011
Participations
départements
-Année2011
TOTAL PARTICIPATIONS 2 300 136,60
Fonctionnement 10 450 136 €
Investissement 20 503 015 €
Total 30 953 151 €
La dotation
du Conseil régional
Soutien aux collectivités
territoriales et organsimes
* Années 2010 et 2011
©LjubomirDjordjevic
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7. Agriculture périurbaine:
préserver, respirer
et cultiver
l'Île-de-France
En 30 ans, la surface agri-
cole de l’Île-de-France a été
réduite de 19 % et le nombre
d’exploitations de 60 %. Dans
le même temps, les consom-
mateurs, désireux de trouver
desproducteurslocaux,vivent
dans des paysages de plus en
plus urbanisés. Plus préoc-
cupés que jamaisdemaintenir
une agriculture périurbaine
de proximité, les élus de
l’AEV ont décidé de mettre en
2011 un coup d’accélérateur.
Zoom sur les temps forts.
Une nouvelle mission agriculture
L’intervention de l’AEV sur les espaces agricoles
périurbains a réellement débuté dans les
années 90 lors de la création du PRIF du plateau
de Saclay et de la signature de la première
convention de veille foncière avec la SAFER1
.
Depuis, l’action de l’AEV pour la protection des
terres agricoles s’est amplifiée et de nombreux
PRIF à vocation agricole ont été créés (26 au
total) dont certains bien connus comme la plaine
maraîchère de Montesson. Pour l’AEV, l’objectif
est avant tout de protéger les terres agricoles de
l’urbanisation et d’éviter la spéculation foncière.
Mais au-delà de cette priorité et en accord avec
la politique régionale, l’AEV souhaite participer
au développement d’une agriculture périurbaine
durable et diversifiée.
Pour renforcer et harmoniser son action, l’AEV a
décidé de créer, en 2011, une mission agriculture.
Rattachée au service de l’expertise technique,
cette mission transversale est pilotée par Benoît
Lelaure, ingénieur agronome. Appuyée par
l’arrivée de deux stagiaires, la mission agriculture
a mené en 2011 de multiples chantiers.
Une meilleure
connaissance mutuelle
« L'AEV gère près de 2000 hectares de terres
agricoles, principalement en ceinture verte, loués
à une centaine d’agriculteurs, sur la base de baux
ruraux à long terme. Notre volonté est de lutter
contre la précarité foncière et de donner une
vraie visibilité aux agriculteurs qui peuvent ainsi
construire leurs projets sereinement. Cependant,
nous nous sommes aperçus que les acteurs du
monde agricole et en particuliers nos locataires
comprenaient mal notre action. Réciproquement,
nous-mêmes méconnaissions souvent nos
locataires, faute de relations régulières »
observe Benoît Lelaure.
Un audit a donc été mené de 2010 à 2011 auprès
de la quasi-totalité des locataires de l’AEV.
Objectifs:sefaireconnaîtreetreconnaître.
Cetravaildelonguehaleineapermisdedresser
unétatdeslieuxdesexploitationsagricolesdes
locataires:
- la taille moyenne des exploitations est de
127 hectares,
- l’âge moyen des locataires est de 51 ans,
- 28 exploitations sont spécialisées dans le
maraîchage, 10 ont une activité d’élevage, les
autres sont orientées vers les grandes cultures,
-9exploitationsontlelabelAgriculturebiologique
- une exploitation sur deux vend une partie de sa
productionencircuitcourtdont9viadesAMAP2
.
L’ensemble des 89 exploitants rencontrés
lors de l’audit ont été conviés aux réunions
de restitution des résultats organisées fin
septembre 2011. L’occasion d’entretenir les liens
créés et d’échanger avec eux. « Au-delà de cette
meilleure connaissance mutuelle, chaque création
ou extension de PRIF sera dorénavant l’occasion
de renforcer le dialogue avec les agriculteurs
locaux » souhaite Benoît Lelaure.
Un diagnostic initial renforcé
Être propriétaire nécessite une gestion locative
rigoureuse. Les informations collectées lors de
l’audit ont permis de créer une cartographie
des parcelles régionales louées aux agriculteurs
ainsi que des exploitations des locataires.
De plus, l’AEV a mis en place en 2011 une
méthode pour dresser des états des lieux
précis et complets, dès la signature des baux.
Elle s’appuie sur des analyses de sol, une
description physique des parcelles et une série
de photos géolocalisées.
En 2012, l’AEV souhaite approfondir les analyses de
sols et étendre leur caractérisation (biodiversité
des microorganismes, présence de polluants, ...).
Xavier Dupuis, agriculteur bio installé depuis 2010
à la Ferme de la Haye - 78
©RafaëlTrapet/Aleph/Picturetank
©PatrickEvesque
La ferme de Favreuse à Bièvres – 91
1
Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural. 2
Association pour le maintien d’une agriculture paysanne.
Maraîchage sur la plaine de
Montesson – 78
©BenoîtLelaure/AEV
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8. Les nouvelles installations
d’agriculteurs
L’AEV a organisé, en juin 2011, la visite
inaugurale de la ferme de Favreuse, à Bièvres
(91), où l’aviculteur Charles Monville s’est
installé. Visant à développer un atelier d’élevage
de volailles de chair en mode biologique et à
assurer la commercialisation dans les circuits
courts du type AMAP, ce projet s’inscrit
pleinement dans le cadre de la politique agricole
portée par l’AEV et a été rendu possible grâce à
l’acquisition par l’AEV de 145 hectares situés sur
les communes de Bièvres, Vauhallan et Saclay,
au cœur d’un territoire agricole majeur.
D’autre part, un jeune agriculteur, Monsieur
Leleu, a pu s’installer sur le territoire des
Coteaux de l’Aulnoye, aux frontières de la Seine-
et-Marne et de la Seine-Saint-Denis, grâce à
l’opiniâtreté de l’AEV (voir pages 38-39).
Les apports d'expertise
L’AEV est intervenue en binôme avec l’IAU3
le 15 novembre dans le cadre de l’Atelier
international du Grand Paris sur le thème
« Agriculture et aménagement du territoire en
Île-de-France ». L’occasion pour Olivier Thomas,
conseiller régional et président de l’AEV, de
défendre sa vision de l’agriculture périurbaine
dans le cadre du SDRIF4
porté par la Région
Île-de-France.
Le Congrès des SAFER
Le Congrès national des SAFER s'est tenu cette
année en Île-de-France, du 30 novembre au
1er
décembre : l’occasion, devant un millier
de participants, de valoriser le partenariat
original sinon exemplaire qui unit l’AEV et la
SAFER en faveur de l’agriculture francilienne.
Grâce à son travail de veille et à son droit
de préemption, la SAFER peut acheter puis
revendre à l’AEV des terrains agricoles qui
seront ensuite loués à des agriculteurs. Les
interventions foncières menées par l’AEV et
la SAFER permettent d’enrayer la spéculation
foncière qui exclurait les agriculteurs de tout
projet de revente de terrains, particulièrement
en Île-de-France.
Au-delà du stand qui lui était réservé, l’AEV
a eu l’opportunité de mieux faire connaître
sa collaboration avec la SAFER à travers des
cas concrets, développés au sein d’ateliers
de travail où est notamment intervenu
Olivier Thomas. « L'engagement de l’AEV
en faveur de l’agriculture périurbaine a été
particulièrement visible et concret en 2011 (voir
pages 38-39). Il devrait encore se renforcer
en 2012 avec l’organisation d’un colloque au
mois de novembre, l’installation de plusieurs
agriculteurs, et la montée en puissance du
programme Agriculteurs Juniors (voir page 27) »
conclut Benoît Lelaure.
3
Institut d’aménagement et d’urbanisme du Conseil régional d'Île-de-France
4
Schéma directeur de la Région Île-de-France.
Champ de Colza sur le site
de Port-Royal-des-Champs – 78
Maraîchage sur le domaine de Saint-
Leu à Périgny-sur-Yerres – 94
L’AEV se préoccupe de plus
en plus d’agriculture. Qu’en
pensez-vous?
C’est surtout intéressant sur les territoires agricoles
enclavés dans des zones très urbanisées.
En achetant des terrains que les agriculteurs ne
pourraient s’offrir, l’AEV peut pérenniser les zones
agricoles là où elles sont menacées. Je préfère
d’ailleurs que ce soit elle qui achète ces terrains - et
qui propose ensuite des baux longs aux agriculteurs
à qui elle les loue - plutôt que des communes ou
intercommunalités. Certaines affichent en façade
des ambitions agricoles mais in fine, y construisent,
au bout de 5 ou 10 ans, des lotissements ou zones
d’activités.
Sentez-vous les collectivités se
rapprocher des problématiques
agricoles?
Oui, en partie et tant mieux. En revanche, il me
semble important que l’AEV ne soit pas un outil de
promotion pour telle ou telle culture. Laisser faire
l’éleveur qui veut être éleveur, le maraîcher qui veut
être maraîcher, bio ou pas.
Être agriculteur et membre
du Conseil d’administration
de l’AEV, comment cela se
passe-t-il?
J’ai accepté de siéger au Conseil d’administration
de l’AEV parce que son président, Olivier Thomas, a
une véritable culture agricole. Près de la moitié de
son Conseil d’administration est d’origine agricole.
Il n’était pas forcé de le faire! Pour nous, c’est un
interlocuteur fiable et mesuré avec qui nous parlons
un langage commun.
Christophe Hillairet
président de la Chambre d’agriculture
interdépartementale d’Île-de-France et
membre du conseil d’administration de l’AEV
3 questions à Mieux connaître l'AEV
L’AEV s’est dotée d’une mission agriculture. Ses principaux objectifs sont:
• de coordonner les projets agricoles notamment lors de l’installation d’agriculteurs sur les
propriétés régionales,
• d’assurer les relations avec les agriculteurs locataires de propriétés régionales,
• de développer la prise en compte de l’environnement sur les espaces agricoles des PRIF,
• d’appuyer les services de l’AEV dans la prise en compte de l’agriculture (gestion locative,
communication, bâti…).
Les missions de l’AEV dans le domaine de l’agriculture:
• assurer le maintien et la fonctionnalité des espaces agricoles en luttant contre l’urbanisation
et le mitage,
• éviter la spéculation foncière,
• lutter contre la précarité foncière en contractualisant des baux à long terme,
• développer une agriculture durable et diversifiée en favorisant l’accès aux terres aux
agriculteurs porteurs de projets innovants (agriculture biologique, circuits courts, ...).
Paysage agricole de la Boucle de Guernes – 78
©BenoîtLelaure/AEV
©BenoîtLelaure/AEV©BenoîtLelaure/AEV
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9. Interventions en forêts:
enraciner,
imaginer
innover
Proclamée par les Nations Unies « Année interna-
tionale de la forêt », 2011 a naturellement vu l’AEV
s’associer à cet événement, de façon enthousiaste et
créative. Colloque, partages d’expériences, anima-
tions, partenariats… Cette année, la forêt était plus
quejamaisaucœurdesactionsetréflexionsdel’AEV.
Quelle forêt
pour demain?
La forêt, lieu d’innovation
Colloque mercredi 27 avril 2011
Colloque « Forêt, lieu d’innovation »
L’implication de l’AEV et de ses 126 collabora-
teurs dans l’année internationale de la forêt
s’est traduite en 2011 de multiples façons. Parmi
les initiatives les plus marquantes: la concep-
tion et l’organisation, le 27 avril, du colloque
« Forêt, lieu d’innovation – Quelle forêt pour
demain? ».
« C’est la première fois qu’un événement se
focalisait sur cette thématique. L’enjeu était
de rappeler le rôle de l'AEV; faire connaître ses
actions notamment dans la forêt « laboratoire »
de Ferrières-en-Brie (77); renforcer l’information et
la sensibilisation tout en connectant une multi-
tude d’acteurs qui ont partagé idées nouvelles
et bonnes pratiques » résume Éric Goulouzelle,
directeur-général adjoint de l’AEV.
C’est ainsi que l’AEV a par exemple rencontré
Kinomé, entreprise à vocation sociale, initiatrice
et coordinatrice du programme international de
reforestation « Forest & Life » (voir encadré).
Tenu au Muséum national d’histoire natu-
relle, en présence de nombreux experts et
représentants publics – notamment Nathalie
Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du
Développement durable, des Transports et
du Logement - l’événement était parrainé par
Gilles Clément, paysagiste.
« Nous n’avons pas attendu l’année internationale
de la forêt pour agir mais avons profité de ce focus
médiatique pour aller plus loin dans l’information
et la sensibilisation » commente Olivier Thomas,
conseiller régional et président de l’AEV.
Exposition « Détour d’essence »
Inviter l’art où on ne l’attend pas. Mêler le
graphisme humain à celui de la forêt. Tels
étaient les enjeux de cette surprenante ex-
position, présentée à Ferrières du 18 mai au
21 septembre 2011.
« Détour d’essence » a ainsi permis aux prome-
neurs de découvrir l’art graphique et la forêt
sous un angle neuf. Le parti pris de Jean-Marc
Forax: permettre aux arbres de cette forêt seine-
et-marnaise de « changer de peau » le temps
d’une saison.
Pour l’occasion, l’artiste a réalisé des dessins
illustrant la biodiversité et la multiplicité des
essences d’arbres à travers un concept original:
recouvrir une partie du tronc d’un arbre d’une
bâche représentant le tronc d’un autre.
« Les milliers de visiteurs qui se sont promenés
aux alentours de la célèbre allée des Séquoias de
Ferrières y ont trouvé un vif intérêt. Sans oublier
l’enthousiasme des centres de loisirs qui s’y sont
rendus nombreux pendant tout l'été » souligne
Denis Prat, directeur de l'aménagement et de la
gestion à l’AEV.
Plantation d’arbres par les Forestiers Juniors
©VéroniquePichot/AEVColloque « Forêt, lieu d’innovation » organisé le 27 avril 2011
©AEV
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10. Mieux connaître l'AEV
Depuis sa création, l’AEV a pour vocation la préservation des espaces forestiers en Île-de-France, leur
protection contre l’urbanisation, leur aménagement et leur gestion pour en faciliter l’ouverture au public.
Les missions de l’AEV:
• veille et acquisition foncière: la veille foncière permet à l’AEV d’acquérir les bois et massifs forestiers
d'intérêt régional et de déterminer le programme d’actions adapté à y engager;
• aménagement et gestion: l’AEV aménage et gère les forêts dont la Région est propriétaire, et y assure
tous les jours, directement, la protection de la faune et la flore, ainsi que la surveillance et l’entretien;
• éducation à l’environnement: l’AEV s’assure que la forêt reste non seulement un espace naturel
protégé, mais aussi un espace dont les Franciliens peuvent bénéficier. L'AEV mène ainsi de nombreuses
actions de sensibilisation mais aussi de mise en valeur de ses sites.
1
En 2012 : Marcoussis et les Buttes-du-Parisis
Nouveaux dépliants
pour Ferrières et Rosny-sur-Seine
En 2011, l’AEV a continué son travail d’actua-
lisation des informations diffusées au public.
Concrétisation cette année, avec la concep-
tion, l’impression et la diffusion de nouveaux
dépliants pour les forêts de Ferrières et de
Rosny-sur-Seine, distribués dans les boîtes aux
lettres des communes.
Supports cartographiques, historiques, archéo-
logiques, géologiques et biologiques (faune et
flore locales), ils sont distribués à l’occasion
d’événements (visites guidées, expositions…)
et auprès de Syndicats d’initiative, Offices du
tourisme ou mairies environnantes.
En parallèle, la signalétique a été améliorée en
entrées de forêt avec l’actualisation des plans
grand format. Cette démarche doit se poursuivre
en 2012, notamment sur les forêts de Grosbois
et de Rougeau.
« Cette année internationale de la forêt, dans
laquelle se sont inscrites beaucoup de nos actions,
a donné une meilleure visibilité à l’AEV, attirant
l’attention des experts, du grand public, des
médias et des collectivités. Cette année, qui a par
ailleurs vu la signature d’un partenariat précieux
entre l’ONF et l’AEV (voir page 18), est à marquer
d’une pierre blanche » conclut Denis Prat.
Quelle est votre mission?
Contribuer, dans la mesure de nos moyens, à inverser la
déforestation planétaire. À cette fin, nous développons
des solutions innovantes, rentables et éthiques de
revalorisation des forêts. Des solutions fondées sur des
programmes concrets de reforestation ou de protection des
forêts par et pour les populations locales.
Comment avez-vous rencontré l'AEV?
À l’occasion du colloque « Forêt et innovation », nous avons
évoqué le programme de sensibilisation et de replantation
« Écoles et Forêts Solidaires » mené dans les Landes suite
à la tempête catastrophique de janvier 2009, en lien
avec les collectivités locales, le monde enseignant et 900
enfants. Les représentants de l’AEV ont été séduits par
la proximité et la complémentarité avec leurs propres
approches pédagogiques, dont Forestiers Juniors, dans
laquelle nous allons nous inscrire.
C’est l’objet du partenariat
signé entre vous et l’AEV en
décembre 2011?
Oui. La nouveauté 2012 consistera à faire planter aux
enfants de quelques classes pilotes au moins un arbre
chacun, en leur disant: « si tu peux planter un arbre, tu
peux faire beaucoup plus; tu peux changer le monde! ».
Elle sera aussi de donner une dimension de solidarité
internationale à cette action, en leur expliquant pourquoi
la forêt est encore plus importante pour leurs camarades
des pays du Sud, et en les associant, grâce au mouvement
Forest & Life, à la protection de 2 arbres au Pérou pour 1
arbre planté en France! L’AEV mettra certains domaines
régionaux1
à notre disposition et prendra en charge le coût
des actions de plantation et de sensibilisation qui y seront
menées avec les écoliers.
Pour en savoir plus:
www.kinome.fr et www.forestandlife.com
Nicolas Métro
Fondateur de Kinomé et initiateur
du programme international Forest & Life
3 questions àPremière fête de l’Arc boisé
Poumon vert du Val-de-Marne, le massif de
l’Arc boisé recèle de richesses écologiques et
paysagères remarquables. Pour le protéger de la
pression urbaine, préserver sa biodiversité, tout
en permettant une fréquentation importante
mais respectueuse, le Conseil général du Val-de-
Marne et plusieurs partenaires, dont l’AEV, se
sont engagés au travers d'une Charte, renouve-
lée en 2010.
Pour faire le point sur ces avancées, et une
fois encore, marquer l’année internationale
de la forêt, la première fête de l'Arc boisé a été
organisée en octobre 2011. 17 communes y ont
participé et bien entendu l’AEV.
Au programme: conférence, étude historique
et archéologique du site, balade découverte et
parcours d'initiation.
Les 500 participants étaient ravis. Pour l’AEV, ce
fut l’occasion de pérenniser le concept de l’Arc
boisé dans lequel s’inscrivent certains grands
projets comme la Tégéval, une liaison douce
reliant Créteil à Santeny (voir pages 36-37), et de
mieux informer le public, tout en encourageant
les échanges, les expositions et les animations.
Plantation d’arbres par les Forestiers Juniors
©VéroniquePichot/AEV
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11. Gestion des espaces naturels:
sécuriser,
protéger,
accueillir
Les équipes de l’AEV en charge de la gestion des
espaces naturels ont poursuivi en 2011, dans une
patiente continuité, l’exercice discret et quotidien
de leurs multiples missions. Pour autant, l’année
a réservé quelques temps forts, dont la signature
d’un partenariat historique avec un acteur incon-
tournable: l’Office national des forêts. Précisions.
Signature d’une Charte
entre l’ONF et l’AEV
Signée en septembre, la nouvelle Charte
formalise dorénavant les missions et méthodes
de travail des deux acteurs forestiers (voir
interview). « L'ONF est chargé par le Code forestier
de mettre en œuvre le Régime forestier1
dans les
forêts des collectivités. Mais l’AEV, par l’étendue de
ses propriétés et l’expertise de son personnel, est
un partenaire atypique. Il fallait donc prévoir les
modalités d’actions des uns et des autres, résume
Denis Prat, directeur de l'aménagement et de
la gestion à l’AEV. Cette Charte a ainsi permis de
clarifier nos missions, de formaliser nos modes de
collaboration, d’échanger certaines de nos bonnes
pratiques. Elle prévoit aussi des rencontres plus
régulières entre les équipes appelées à travailler
ensemble. En somme, ce partenariat nous apporte
plus de cohérence et de synergies ».
Plans de gestion et certifications
L’AEV a élaboré en 2011 les plans de gestion
des forêts de Cheptainville (91), Saint-Vrain
(91), Rosny-sur-Seine (78) et la Roche-Guyon
(95). Ces deux dernières, au terme d’un audit
réalisé en novembre, viennent d’ailleurs de
recevoir de la part d’Ecocert, organisme de
référence en matière d’agriculture biologique
et de gestion environnementale, la labélisation
EVE® (Espaces verts écologiques). La Région,
à travers l’action de l’AEV, devient ainsi l’une
des premières collectivités à obtenir cette
reconnaissance sur des domaines forestiers.
Ce label reconnaît 10 thématiques déclinées
chacune en exigences. Par exemple: aucune
utilisation de produits chimiques (herbicides,
phytosanitaires, engrais de synthèse); politique
d’économie de l’eau (avec connaissance de la
consommation et mise en place d’un plan de
réduction); respect du sol (considéré comme
un milieu vivant); et actions en faveur de la
biodiversité.
« Nous avions obtenu en 2009 la certification
PEFC2
pour notre gestion sylvicole et forestière sur
11 forêts régionales et nous sommes fiers de cette
reconnaissance supplémentaire en 2011. 8 autres
forêts seront auditées en 2012 pour le label EVE®.
En janvier 2011 un pré-audit FSC3
systématique sur
2
Le Programme de reconnaissance des certifications forestières ou PEFC est un écolabel qui garantit la gestion durable des forêts.
3
Le Forest stewardship council est un écolabel, qui assure que la production de bois ou d'un produit à base de bois a respecté des procédures
censées garantir la gestion durable des forêts.
1
Ensemble de garanties et de règles de gestion assurant la
pérennité de l'état boisé.
toutes nos forêts a été réalisé. L’AEV possède ainsi
des atouts techniques et un ancrage culturel en
matière de gestion durable. Mais il reste certains
points faibles sur lesquels nous avons travaillé en
2011. Ce travail continue en 2012, jusqu’à ce que
l’AEV soit prête à passer les audits initiaux FSC sur
les premières forêts » reconnaît Aurélie Ransan,
responsable de la mission gestion, surveillance,
chasse et pêche au sein de l’AEV.
Gestion des manifestations
La forêt représente aussi une dimension
sociale pour l’AEV qui met donc volontiers ses
propriétés à disposition du public pour organiser
événements, rencontres ou animations.
« Comme chaque année, nous avons été très
sollicités en 2011 pour des manifestations,
particulièrement des événements sportifs comme
des courses à pied ou à vélo. Viennent ensuite les
fêtes, animations, festivals et diverses journées
de formation. Sans oublier les sorties nature, les
tournages de films et téléfilms » observe Aurélie
Ransan.
On pense aussi évidemment à la grande
exposition photographique « Détour d'essence »
organisée en forêt de Ferrières de mai à
septembre 2011 (voir page 15).
Fauche hippotractée en forêt régionale de Ferrières - 77
Opération d’abattage en forêt
régionale de Ferrières – 77
©AEV
©SylvainLegrand/AEV
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12. Il s'agit d'assurer la partie des missions de l'AEV concernant la gestion, la
surveillance, la chasse, la pêche et la sylviculture sur les sites régionaux et d'en
garantir le bon déroulement afin de concilier l’accueil du public et la préservation
des espaces naturels en effectuant:
• les travaux d’entretien des sites: l’AEV garantit la propreté (collecte de détritus,
vidange des corbeilles, ...), l’assainissement (des fossés, des rus, ...), l’entretien
de bâtiments (bureaux et ateliers); l’entretien courant des espaces verts
(aires d’accueil, de jeux, pataugeoires, ...) des axes de circulation, du mobilier
(corbeilles, fontaines, équipement de pique-nique, ...) et de la voirie (aires de
stationnement, ...). Elle entretient aussi les sites afin de réguler les activités
cynégétiques et piscicoles (battues, entretien des zones de refuge, nettoyage
des étangs, ...) et est en charge des travaux sylvicoles (abattage, élagage,
débardage, ...)
• la surveillance des sites. Elle est adaptée à la fréquentation des massifs,
notamment en fin de semaine et durant les jours fériés: information, répression,
avertissement auprès des promeneurs (notamment pour éviter les dépôts
sauvages d’ordures, la circulation des véhicules à moteurs et divers actes de
vandalisme). L’AEV dispose de plusieurs moyens d’intervention avec une brigade
équestre interne, des agents de surveillance sur VTT ainsi que des cavaliers et
cyclistes qui effectuent des tournées régulières en binôme, en liaison avec la
gendarmerie et la police nationale.
Gestion cynégétique
L’AEV pratique la chasse dans un souci exclusif
de régulation des animaux, uniquement pour
ceux qui n’ont pas de prédateurs naturels ou
qui sont susceptibles de causer des dégâts à
certaines activités humaines. Pratiquée dans le
cadre d’une déontologie stricte, cette gestion
cynégétique s’est ouverte en 2011 à deux
nouvelles forêts: le bois Cerdon et le bois de
Granville (94), portant à 26 le nombre d’espaces
boisés où l’AEV pratique ou autorise la chasse,
de façon encadrée.
Surveillance et pédagogie
En 2011, le bilan des dégâts causés par
les incivilités (dépôts sauvages, engins à
moteurs non autorisés, allumage de feux au
sol, braconnage…) est comparable à l’année
dernière. Pour autant, c’est un sujet qui
demande beaucoup d’énergie et qui est vite
coûteux, notamment sur les petites forêts.
Les actions de surveillance permettent de limiter
autant que possible les impacts de ces incivilités
en incitant les usagers au respect des milieux.
Cette année, la nouvelle écurie de la garde
équestre de Ferrières est pleinement entrée en
fonction pour la saison estivale au service de la
surveillance et de la prévention.
Autre nouveauté: faire circuler des agents
de surveillance sur des VTT au sein de 6
domaines forestiers (Buttes du Parisis,
Grosbois, Boissy, Bréviande, Île-de-Vaires et
Aqueduc de la Dhuis). Ils transmettent ainsi
plus facilement les messages de pédagogie
et de sensibilisation à l’environnement et à
la gestion des forêts. « Sur ces sites, le marché
attribué à un prestataire complète parfaitement
Mieux connaître l'AEV
Pourquoi avoir signé une charte
avec l’AEV?
Notre collaboration historique se fonde sur une vision
commune de la forêt publique: un espace de proximité
préservé et ouvert aux Franciliens. Aussi travaillons-
nous ensemble sur des questions d’accueil du public ou
d’aménagement des massifs.
Mais, depuis 30 ans, le contexte forestier et nos structures
respectives ont évolué: il fallait actualiser notre
partenariat à la lumière de ces changements. La Charte
vient donc réaffirmer, renforcer et rénover un partenariat
tissé entre nous depuis longtemps.
Quels sont les avantages attendus?
Dorénavant les interlocuteurs se connaissent mieux et
seront amenés à se rencontrer davantage.
À l’ONF, le cœur de notre métier est de nous mettre, au
nom du Régime forestier, au service des collectivités
propriétaires de forêts, pour garantir une gestion durable
et une valorisation de leurs ressources. Mais l’AEV n’est
pas une collectivité comme les autres. C’est une structure
unique en France, dotée d’équipes capables d’assurer
plusieurs missions auparavant confiées à l’ONF. Aussi
souhaitait-elle, et c’est normal, que nous élaborions des
plans de gestion plus complets et plus précisément définis.
En conclusion?
Cette Charte apporte des éléments de calendrier, répartit
les missions respectives et partage l’organisation du
travail. C’est un socle commun au service d’une forêt de
qualité ouverte aux Franciliens.
François Bland
directeur territorial Île-de-France
Nord-Ouest de l’ONF
3 questions à
le travail mené par les brigades équestres. Et
d’après les retours, l’accueil du public y est très
bon » se réjouit Aurélie Ransan.
Ailleurs, la brigade équestre interne et
celle du prestataire continuent leur travail,
particulièrement l’été où elles mobilisent
22 patrouilles au total de deux chevaux
chacune.
Chasse en forêt régionale de Ferrières - 77
Brigade équestre de l'AEV Forêt régionale de Rosny – 78
©LjubomirDjordjevic
©AEV
©NicolasProu/AEV
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13. Acteur de la biodiversité:
recenser,
protéger
et collaborer
L’Île-de-France héberge des milieux naturels
insoupçonnés ainsi qu’une faune et une flore sur-
prenantes qu’il faut impérativement préserver.
En parallèle, l’AEV souhaite ouvrir plus largement
les domaines régionaux à un public qui aspire légi-
timement à s’y promener. Pour conjuguer ces deux
impératifs, l’AEV travaille jour après jour à recen-
ser les espèces, valoriser les milieux et partager
des usages, en lien avec les acteurs impliqués dans
ce domaine. Immersion en plein cœur du vivant.
Préservation des écosystèmes sur
les propriétés régionales
Outre les actions spécifiques entreprises sur
les Réserves naturelles régionales et les sites
Natura 2000 dont elle est gestionnaire, l’AEV
poursuit ses actions en matière de préservation
des écosystèmes sur l’ensemble des propriétés
régionales par la réalisation d’études et de
travaux de restauration écologique.
Les études
En forêt régionale de Bréviande, la finalisation
des études sur les insectes et les oiseaux
menées respectivement par l’OPIE et par
l’ONF a révélé de réels enjeux écologiques, dus
notamment à la présence de vieux arbres.
Préalablement à l’élaboration du plan
d’aménagement des Buttes du Parisis, une étude
écologique a été menée sur les groupes méconnus
du site: amphibiens, reptiles, oiseaux et insectes.
Le rendu de l’étude est prévu pour 2012.
Les travaux de restauration
écologique
En 2011, l’AEV a continué son programme de
restauration de mares en forêt. Les efforts
menés pour le curage et la remise en lumière
commencent à porter leurs fruits, notamment
sur les sites de Célie ou de Galluis.
Sur le domaine régional du Moulin des Marais,
les premiers tests d’étrépage1
ont été réalisés
en vue de la restauration de la tourbière. Ils ont
permis la création de trois vasques tourbeuses
et l’apparition du Cordulegastre annelé, une
libellule protégée en Île-de-France.
Les pelouses calcaires de la forêt régionale
de Rosny-sur-Seine ont bénéficié de travaux
de finition (rognage des souches issues du
déboisement de 2010, ratissage fin…). Petit
à petit, la végétation calcicole recolonise le
sol et laisse présager un retour prochain des
premières orchidées sauvages.
En forêt régionale de Rougeau, la station de
Gentiane croisette, plante rare en danger
d’extinction en Île-de-France, a bénéficié de
travaux de restauration. Les résultats pourront
être mesurés en 2012.
Sur le domaine régional du bois de Vaires, la
mégaphorbiaie2
a elle aussi été restaurée fin
2011 afin d’éviter un embroussaillement total
et l’envahissement par quelques espèces
exotiques.
Connaissance accrue des Réserves
naturelles régionales (RNR)
La région Île-de-France abrite dix RNR dont
quatre sont gérés par l'AEV. Sur le Marais de
Stors, mosaïque de milieux exceptionnelle
depuis les pelouses calcaires jusqu'à la
tourbière alcaline, l’ensemble des oiseaux,
amphibiens et reptiles ont été répertoriés.
Le suivi spécifique des écrevisses à pattes
blanches a mis en avant la bonne santé de sa
population. Le fonctionnement hydraulique
de cette réserve a également été étudié pour
mieux comprendre les interactions entre les
sources, les écoulements et les milieux naturels
afin d'identifier les mesures nécessaires à son
amélioration de son fonctionnement.
Sur la RNR de Moisson, caractérisée par ses
landes et pelouses à tendance méridionale,
l’AEV a piloté un inventaire des papillons de
jours, criquets, sauterelles, amphibiens et
reptiles.
Sur la RNR des Bruyères de Sainte Assise enfin,
l’AEV a mené des inventaires sur les insectes,
les oiseaux, les amphibiens et les reptiles.
L’Échiquier, papillon protégé en Île-de-France, a
pu être observé dans la réserve.
1
L'étrépage est une technique de restauration écologique des milieux qui consiste à enlever mécaniquement les horizons
organiques (couches supérieures) d'un sol pour le rajeunir.
2
Milieu humide avec espèces végétales herbacées exubérantes.
Le Cordulegastre annelé, une libellule protégée
en Ile-de-France
Mare après restauration en forêt régionale de Rosny – 78
Le Busard des roseaux
©FrançoisBoca/AEV
©PatrickKientz
©ArnaudTositti/AEV
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14. Mieux connaître l'aev
Pionnière en matière de préservation
des écosystèmes, l’AEV a
naturellement inscrit son action, dès
2007, dans la stratégie régionale pour
la biodiversité. Les cycles biologiques
de la faune et de la flore sont pris en
compte à tous les niveaux, depuis
l’élaboration des PRIF jusqu’à la
gestion de ses sites:
• aménagement et gestion différenciée
des espaces;
• restauration d’espaces naturels;
• gestion de Réserves naturelles
régionales et animation de sites
Natura 2000;
• expertise et soutien auprès des
réseaux d’acteurs et de dispositifs.
Objectifs? Reconquérir les espaces
naturels en faveur de la biodiversité,
créer les conditions de retour
d’espèces emblématiques, valoriser
le patrimoine naturel francilien et
permettre le bon fonctionnement des
écosystèmes.
Animation des sites Natura 2000
La phase d’élaboration des DOCOB3
étant
achevée, l’AEV a poursuivi en 2011, la mise
en œuvre des actions prévues sur les 2 sites
Natura 2000 où elle joue le rôle d’animateur: les
Boucles de la Marne et les Boucles de Moisson,
Guernes et la forêt de Rosny-sur-Seine.
Contrats Natura 2000
Sur la RNR de Moisson, la finalisation du
contrat souscrit par l’AEV en 2009 a permis la
restauration et l’entretien de 33 ha de pelouses
sèches, habitat privilégié de l’Alouette lulu et de
l’Œdicnème criard.
Sur le domaine régional du Grand-Voyeux,
la signature d’un nouveau contrat par l’AEV
doit assurer la restauration d’un hectare de
roselières, indispensables à la nidification du
Butor étoilé et du Busard des roseaux.
Sur la Base de plein air et de loisirs de Jablines-
Annet, l’AEV a joué son rôle d’accompagnateur
pour la signature et la mise en œuvre d’un
contrat Natura 2000 (lire interview).
Mesures agro-environnementales
territorialisées
L’AEV a suscité en 2011 l’engagement de deux
nouveaux agriculteurs (pour environ 26 hectares
de parcelles agricoles) dans des Mesures agro-
environnementales territorialisées (MAEt) sur
les sites Natura 2000 des Boucles de la Marne et
des Boucles de Moisson, de Guernes et la forêt
de Rosny-sur-Seine. Ceci porte à 13 le nombre
d’agriculteurs engagés dans des MAEt, soit
environ un tiers des agriculteurs sur les deux
sites pour 7 % de la SAU4
.
Objectifs: promouvoir des pratiques agricoles
favorisant les habitats de reproduction
ou d’alimentation des oiseaux d’intérêt
patrimonial. « Ces leviers permettent une
meilleure prise en compte des exigences
écologiques des espèces d’oiseaux qui font la
richesse de ces sites. Un suivi des populations
d’oiseaux s’effectue en partenariat avec les
ornithologues et les associations naturalistes
présents sur les sites » explique Arnaud Tositti,
conservateur des Réserves naturelles régionales
et responsable de la mission environnement,
Natura 2000 de l’AEV.
Communication et partenariats
Les éditions
Le premier rapport 2010 sur la biodiversité en
Île-de-France a été publié à l’automne 2011.
Diffusé auprès des partenaires institutionnels
et associatifs de l’AEV, il aborde l’ensemble
des actions de l’agence, depuis les études
réalisées jusqu’aux aménagements concrets
sur le terrain. « Au vu des retours très positifs des
partenaires, cet exercice sera renouvelé chaque
année » s’enthousiasme Arnaud Tositti.
L’AEV a également financé l’édition d’un ouvrage
sur la RNR du Marais de Stors dont elle est
gestionnaire. Lancé à l’initiative de Val-d’Oise
Environnement, ce livre de format poche intitulé
« Les oiseaux remarquables et leurs habitats »
accompagnera les randonneurs dans la
découverte du Marais de Stors et de ses oiseaux.
Enfin, l’AEV a aidé au financement d’un
ouvrage de qualité sur la flore d’Île-de-France.
Synthétisant plusieurs siècles d’herborisations
franciliennes, il donne à voir plus de 1600
espèces observées dans la région.
Quelles sont les raisons de votre collaboration avec l’AEV?
Nous avons un objectif partagé: protéger et valoriser notre faune et notre flore, tout en permettant la
fréquentation la plus large possible par un public sensibilisé et respectueux. En complément du contrat
Natura 2000 que nous avons signé en 2011, Marco Banchi, chargé de mission Natura 2000 à l’AEV, nous a
convaincus de signer la Charte du site Natura 2000 des Boucles de la Marne. Ce « code de bonne conduite »
permet de renforcer notre politique environnementale sur la Base et marque notre engagement en matière
de gestion des espaces verts, protection de la faune et de la flore, information du public.
À quoi avez-vous affecté les aides financières apportées par le
contrat Natura 2000?
Les moyens financiers octroyés ont permis la réouverture de milieux pour l’Œdicnème criard et la Pie-grièche
écorcheur (sur 4 ha), la dévégétalisation d’îlots pour la Sterne pierregarin et la Mouette mélanocéphale (sur
1800 m²) et la protection de zones humides pour la quiétude des oiseaux avec 600 mètres de clôtures.
Vous sentez-vous correctement soutenu par l’AEV?
La labellisation Natura 2000 entraîne pour nous certaines contraintes qui ne sont pas toujours faciles à
dépasser. Mais Marco Banchi est un interlocuteur pédagogue, patient, qui nous apporte son expertise. C’est
d’autant plus important que nous serons bientôt intégrés au sein d’une RNR et que nous avons comme
projet de développer des circuits d’interprétation pour les scolaires, les randonneurs, les retraités, les
ornithologues ou encore les naturalistes. L’accompagnement de l’AEV sera primordial !
Guillaume BOCS
directeur général de la Base de plein air et de loisirs de Jablines-Annet (77)
3 questions à
Les conventions partenariales
L’AEV a confié au Conservatoire botanique
national du Bassin parisien (CBNBP) la
synthèse et la consolidation de l’ensemble des
connaissances qu’elle avait accumulées sur la
flore et les habitats naturels dans le cadre d’une
convention de partenariat.
Le Muséum national d'histoire naturelle
(MNHN) travaille quant à lui à l’élaboration d’un
protocole de suivi, en vue d’évaluer l’action de
l’AEV en terme de biodiversité.
Enfin, l’adhésion de l’AEV au réseau des
Réserves naturelles de France (RNF), à Plante
et Cité ainsi qu’à l’Union internationale pour
la conservation de la nature (UICN) va lui
permettre d’intégrer une plateforme unique
de dialogue et d’échanges et de valoriser son
expertise sur les enjeux de la biodiversité en
France et à l’étranger.
3
Documents d'objectifs.
4
Surface agricole utile.
©SylvainLegrand/AEV
©BenoîtLelaure/AEV
Troupeau de brebis solognotes au domaine
régional du Grand-Voyeux - 77
Étang et roselière de la Base de
plein air et de loisir de Jablines-
Annet - 77
Chenille Machaon L'Ophrys mouche
©FrançoisBoca/AEV
©AEV
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 201124
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15. Sensibilisation des Franciliens:
semer des graines
de citoyenneté
Fort du succès rencontré chaque année par les
Forestiers Juniors, l’AEV étend ses programmes
d’éducation à l’agriculture, dont la thématique est
appelée à gagner en importance dans les années à
venir. Toujours mobilisées pour des animations na-
turerégulières,leséquipesontparailleurstravaillé
à élargir l’accès des ateliers sur les Réserves natu-
relles régionales et ont développé leur action auprès
d’un public handicapé très réceptif à la nature.
Agriculteurs juniors: c’est parti!
L’AEV propose depuis 2011 un nouveau
programme de sensibilisation: Agriculteurs
Juniors. Le principe est calqué sur le succès
rencontré depuis plus de 10 ans par le
programme Forestiers Juniors: suivre des élèves
d’école primaire pendant 5 ans, du CP au CM2,
pour faire découvrir les différentes productions
agricoles de proximité et comprendre le système
alimentaire « de la terre à l’assiette ».
En prévoyant des visites de maraîchers,
céréaliers ou d’éleveurs, selon les territoires
concernés. Cette année, l’AEV peut compter sur
cinq partenaires : la ferme Trubuil à Saclay, Marc
Mascetti à Marcoussis, la ferme Vandame à
Villiers-le-Bâcle, les potagers de Marcoussis, et
la ferme La Doudou à Cheptainville.
« Basé sur des approches ludiques et sensorielles
pour les CP et CE, le contenu deviendra
progressivement plus scientifique pour les
CM » commente Christophe Boxberger,
l’éco-animateur de l’AEV qui a construit ce
programme en lien avec l’Éducation nationale,
la Région et des agriculteurs locaux associés à
l’opération.
Trois écoles essonniennes se sont lancées en
septembre 2011 dans ce programme innovant:
Les Acacias à Marcoussis, L’École du Centre à
Orsay et Joliot-Curie à Saclay, soit 17 classes et
425 enfants du CP au CE2, pour le moment. Ce
programme novateur devrait prendre son plein
élan à la rentrée 2012.
Forestiers Juniors: succès
conforté avec le Prix Territoria
Le programme Forestiers Juniors, qui s’est
poursuivi en 2010/2011 dans 254 classes
franciliennes (5673 enfants), a reçu en
novembre 2011, dans le prestigieux cadre du
Sénat, le prix Territoria de bronze, dans la
catégorie Citoyenneté. « Ce prix récompense les
actions publiques innovantes et reproductibles à
large échelle. C’est une reconnaissance du travail
mené par nos animateurs sur une longue durée »,
commente France Hamy, chef du service
d’éducation à l’environnement à l’AEV.
Fête de la nature et
animations toute l’année
L’AEV s’est associée à l’Agence régionale pour
la nature et la biodiversité en Île-de-France
(Natureparif) et ses partenaires pour faire vivre
aux Franciliens une belle Fête de la Nature, du 18
au 22 mai 2011.
« Nous avons suivi nos démarches ludiques
habituelles avec des propositions de jeux de
piste, balades contées ou certains ateliers comme
“ Plantes et cuisine ”, “ Land’art ” et “ Musiques
vertes ”. Nous avons par ailleurs innové avec des
ateliers “ Fabrication de jouets nature ”, “ Peinture
végétale ”, “ Sorties chauve-souris ” ou “ Balades
nocturnes ”» développe France Hamy. Une BD à
destination des enfants a même été créée pour
l’occasion!
De façon générale, les animations nature
gratuites proposées par l’AEV tous les week-
ends de mars à mi-décembre, rencontrent un
succès croissant. Le travail de l’équipe des
14 éco-animateurs régulièrement mobilisés
pendant ces week-ends a été renforcé par des
animations réalisées par des associations (18
en 2011).
158 animations nature ont ainsi rassemblé
2259 participants. Si le nombre d’événements
a légèrement diminué par rapport à 2010
(-10 %), celui des participants s’est envolé
(+72 %). « Cette croissance, liée à une meilleure
communication de proximité, confirme
l’engouement croissant du public francilien pour
l’environnement » se réjouit France Hamy.
Remise des diplômes aux Forestiers Juniors
©VéroniquePichot/AEV
Chasse au trésor sur le domaine régional
des Buttes du Parisis - 95
Remise du prix Territoria au Sénat
©AEV
©AnneBentaieb/AEV
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16. Que vous apporte le programme
Forestiers Juniors?
Malgré ma sensibilité à la nature, je ne dispose pas des
compétences des animateurs de l’AEV. Ils nous aident à
savoir et faire savoir. Je sais par exemple que les arbres
participent à la qualité de l’oxygène mais ne saurais pas
expliquer le travail de la photosynthèse.
Depuis 4 ans que vous y participez,
voyez-vous le programme évoluer?
Les 3 séances annuelles proposées se partagent toujours
entre acquisition de savoirs en classe et au moins une sortie
en forêt. Un moment magique où les enfants apprennent à
découvrir, manipuler, toucher…
Pour autant, les animateurs ajustent en permanence supports
et connaissances. Ils ont par exemple fort bien capitalisé sur
nos nouveaux tableaux numériques interactifs.
L’inscription du programme sur 5 ans forme de façon
pérenne les éco-citoyens de demain.
La remise des diplômes est toujours un moment de fierté et
d’émotion. Des enfants en difficulté, qui ne sont pas souvent
valorisés, se sentent alors reconnus et respectés.
Observez-vous des changements
concrets?
Ma classe accueille beaucoup de primo-arrivants (Pakistanais,
Indiens…). Pour eux, Forestiers Juniors est aussi l’occasion
d’acquérir du vocabulaire. Et beaucoup sont ravis et stupéfaits
de découvrir une forêt derrière chez eux! Quand je vois des
élèves se mettre spontanément à ramasser des déchets qui
traînent ou disputer ceux qui cassent des branches, je me dis
qu’une partie du message est passée grâce à l’AEV.
Laureline Bergamaschi
Enseignante à l’école Jules Ferry de Franconville (95)
3 questions à
Une ouverture plus large
au handicap
En 2011, les équipes de l’AEV ont également
adapté et partagé les ateliers d’éducation à
l’environnement avec des publics handicapés.
Sur l’année scolaire 2011/2012, deux partenariats
ont été engagés dans ce cadre:
• avec la Fondation Hardy (Fontenay-Trésigny
- 77), qui accueille 12 enfants de 14 à 20 ans,
atteints de handicap mental, 8 animations
sont planifiées. Selon Julien Dufresne, éco-
animateur à l’AEV, qui a encadré fin 2011 les
animations « La forêt au travers des sens »
et « L’arbre au fil des saisons », le bilan est
encourageant: « Les adolescents ont observé,
touché, senti et écouté la forêt. C’est un public
enjoué et fasciné par la beauté de la nature ».
• avec l’Externat médico-pédagogique
« Les sources » (Franconville - 95), qui
accueille 7 déficients mentaux de 9 à 14 ans,
8 animations sont également programmées de
décembre 2011 à juin 2012. « Si certaines notions
demeurent complexes à assimiler, notamment
la notion de temps qui passe et de cycles, les
enfants, très réceptifs, ont beaucoup aimé les
activités manuelles. Les encadrants étaient
enthousiastes à l’égard des activités, du contenu
ou du simple fait de sortir ces jeunes dans la
nature. Un bon point de départ pour la suite »
estime Aurélien Bonnet, éco-animateur à l'AEV.
Fondé sur 12 fiches pédagogiques établies par
animation, ce programme est appelé à évoluer
selon les besoins ponctuels et aspirations
locales. Des fiches d’évaluation sont ainsi
transmises aux éducateurs enseignants
participants (après chaque animation, puis
en fin d’année) pour mesurer la pertinence et
la qualité des animations proposées par l’AEV
auprès de ce public nouveau.
Mieux connaître l'AEV
L'une des missions principales de l'AEV est de concilier
la préservation des espaces naturels et leur ouverture
au public. La prise de conscience de la part du public
de l'importance de ces espaces fragiles est un élément
déterminant dans la mise en œuvre des actions de l'AEV.
Cette ouverture ne peut se faire qu'accompagnée par des
actions de sensibilisation de la population francilienne.
Les missions de l’AEV:
• sensibilisation: l'AEV organise de nombreuses
manifestations et actions envers le public francilien.
Ces actions gratuites permettent à la population de
découvrir de façon ludique la faune et la flore des
propriétés régionales et de montrer la diversité et la
richesse des milieux naturels près de chez eux.
• éducation à l’éco-responsabilité: l’AEV propose aux
classes primaires des programmes d’éducation à
l’environnement (Forestiers Juniors et Agriculteurs
Juniors). Les enfants apprennent l’importance du respect
de la nature et de sa sauvegarde, et mettent en pratique
les cours théoriques au cours de cet apprentissage.
©AEV
Chasse au trésor sur le domaine régional des Buttes du Parisis - 95
©AEV
©iStockphoto
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17. Soutien aux collectivités:
aider les
projets
à pousser!
Zones humides à Pommeuse (77)
L’AEV accompagne les travaux entamés par
la commune de Pommeuse (2520 hab.) à la
confluence des rivières du Grand-Morin et de
l’Aubetin: 8 hectares répartis sur une bande de
1835 mètres. Les aménagements portent sur un
remodelage des berges.
Objectifs: développer une végétation aquatique
(en restaurant des zones humides), créer des
zones de débordement des deux cours d’eau,
constituer un tampon entre l’espace agricole et
la rivière et aménager un chemin de promenade
(piétons/cycles) pédagogique.
« Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
En plus de valoriser un site du futur parc naturel
régional, ce projet protège la nature, valorise
le patrimoine et diversifie l’habitat écologique.
Tout en réservant un accueil qualitatif du public »
commente Nathalie Madrid.
Aide de l’AEV: 219200 €.
Extension du parc départemental
Georges Valbon vers le quartier
des Trois-Rivières à Stains (93)
Le parc départemental Georges Valbon –
anciennement de La Courneuve – s’étend sur
près de 415 hectares. L’AEV participe à son
extension sur les 20000 m² de terrain d’une
ancienne friche industrielle.
Objectif: créer un nouvel espace vert de proxi-
mité pour le quartier des Trois-Rivières, tout en
offrant un nouvel accès depuis la ville de Stains.
Aide de l’AEV: 376254 € (première tranche)
attribués au Conseil général de Seine-Saint-
Denis dans le cadre du Contrat particulier
Région-Département 2007-2013.
Soutien aux collectivités
« Inscrit dans notre ADN, le soutien aux
collectivités est demeuré en 2011, un pilier de
notre activité. L’éco-conditionnalité de nos aides
depuis 2009, commence à être bien intégrée par
les collectivités. Les projets soumis ont d’ailleurs
des dimensions de plus en plus écologiques »
se réjouit Nathalie Madrid, responsable de
la prospective territoriale à la Direction de
l'aménagement des territoires de l’AEV. Parmi
ceux soutenus en 2011:
Parc du centre nautique
d’Alfortville (94)
L’AEV accompagne l’aménagement de 11200 m²
en bordure du centre nautique d’Alfortville
(44728 hab.).
L’enjeu: instaurer une promenade en belvédère
sur cette rive droite de la Seine, dotée de 54
platanes centenaires; avec bancs et petit
amphithéâtre pour ponctuer la déambulation.
« Ce projet, inscrit sur un site carencé en espaces
verts et sur une zone inondable, contribuera
également à la rétention d’eau » résume Nathalie
Madrid. Un espace à dominante minérale
(stabilisé) sera, par ailleurs, laissé ouvert pour
permettre des pratiques récréatives régulières
(jeux de ballon…) ou ponctuelles (petites
manifestations).
Aide de l’AEV: 181400 €.
Depuis sa création, l’AEV aide les collectivités et
associations à acquérir et aménager les espaces
verts,forêts,couléesvertesoupromenadespubliques
en Île-de-France. En 2011, plusieurs projets ont été
soutenus. Avec une montée en puissance des jar-
dins familiaux.
Extension du parc Georges Valbon - 93 Zone humide à Pommeuse - 77
©ConseilgénéraldeSeine-Saint-Denis
©JacquesLorain/AEV
Projet d’aménagement du parc du centre nautique d’Alfortville - 94
©AtelierMarionTalagrand
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18. Quelle est votre mission?
Nous fédérons 350 associations à caractère écologique
et social. En Île-de-France, notre spécificité est de gérer,
pour le compte de collectivités ou de bailleurs HLM, des
jardins familiaux, anciens jardins ouvriers dont les origines
remontent à 1896. Nous avons dans nos équipes, des
architectes, paysagistes ou sociologues qui nous aident à
les intégrer au mieux dans les espaces urbains. La moyenne
des parcelles est de 100 m² mais elles peuvent se restreindre
à 5 m² en pieds d’immeubles. Les OPHLM ont compris
que les espaces végétaux participent à un « mieux vivre
ensemble ». Nous opérons aussi parfois directement comme
à Roissy-en-Brie.
Comment collaborez-vous
avec l’AEV?
C’est un partenaire précieux car il contribue parfois à nous
apporter du foncier. Par ailleurs, beaucoup des projets qui
nous sont confiés par les collectivités – une dizaine en 2011 -
ne verraient pas le jour sans le soutien direct de l’AEV.
Quelles sont vos perspectives?
3500 familles (sur 85 sites) profitent aujourd’hui de jardins
familiaux sous notre gestion directe et les demandes
explosent avec 3000 familles en listes d’attente. Mais le
problème majeur reste le prix du foncier, particulièrement en
Île-de-France.
Pour autant, je ne suis pas inquiet. Nous conjuguons
plusieurs tendances fortes: le jardin comme lieu de bien-
être et de convivialité et comme réponse à la crise et aux
demandes de circuits courts.
Pour en savoir plus:
www.jardins-familiaux.asso.fr
Jérôme Clément
directeur de la Fédération nationale
des jardins familiaux et collectifs
3 questions à
Depuis sa création, l’AEV s’est donnée comme objectif de participer à la construction de projets territoriaux en aidant les collectivités et
associations de la région Île-de-France. Ces projets ont deux impératifs: s’intégrer dans un aménagement du territoire durable (préservation
d’espaces naturels en danger, protection de la faune et de la flore, retour de la nature en ville…) et être en phase avec le Schéma directeur de
la Région Île-de-France (SDRIF).
Les missions de l’AEV:
• aide aux collectivités et associations en acquérant et/ou aménageant des espaces verts, forêts, coulées vertes ou autres promenades
publiques en Île-de-France;
• subventions directes aux collectivités en priorité pour des projets de plus de 3000 m2
.
Plus de jardins
collectifs et familiaux
« Soutenir la création de jardins familiaux répond
à plusieurs objectifs régionaux: accroître les
espaces verts (perméables à l’eau), permettre
une (agri)culture de proximité et maintenir la
biodiversité au cœur des villes. Sans oublier la
cohésion sociale avec les démarches d’insertion,
l’ouverture aux personnes handicapées ou les
liens intergénérationnels. En temps de crise, ces
jardins permettent aussi de produire sa propre
alimentation » insiste Nathalie Madrid. Autant
de raisons pour avoir accompagné en 2011
plusieurs projets:
Les aides directement versées
aux communes
À Champagne-sur-Seine (77) (6888 hab.),
création sur 11275 m² de lots de jardins
individuels (125 m² chacun) dont 2 parcelles
dédiées à l’insertion sociale, un jardin
pédagogique et une parcelle accessible aux
personnes à mobilité réduite. Chaque jardin
sera équipé d’un abri en bois certifié, d’un
réservoir de récupération d’eau de pluie et
d’un composteur. Ils seront délimités par une
clôture de plessis de saule tressé. Une jachère
fleurie sera semée. Les arbres plantés sont
fruitiers. Cela permettra aussi de maintenir la
perméabilité du sol de ce site en zone inondable.
Aide de l’AEV: 18600 K€.
À Bruyères-Le-Châtel (91) (3154 hab.),
l’aménagement de 28 jardins (150 m² chacun)
et d’un verger accompagne la construction
de logements locatifs. Ils seront notamment
arrosés par la récupération des eaux de toitures
(via un bassin de récupération) et des canaux
d’arrosage. Les essences plantées (haies
bocagères et champêtres) pour clore le site
seront indigènes.
Aide de l’AEV: 85600 K€.
À Clamart (92) (48000 hab.), sur 32 parcelles
de 120 m², 27 seront accessibles aux personnes
à mobilité réduite. L’aménagement intègre
notamment des cabanons et une borne
fontaine. Un règlement prévoit par ailleurs
d’encadrer l’usage des jardins par des exigences
écologiques: récupérations des eaux pluviales,
engrais organiques, ...
Aide de l’AEV: 42900 €.
À Brie-Comte-Robert (77) (16467 hab.)
accompagnement de la création de logements
collectifs par des jardins familiaux. Le projet
prévoit des parcelles de jardins de 120 m², un
verger partagé de 500 m², un jardin pédagogique
de 400 m² pour les scolaires (maternelles et
élémentaires, soit un potentiel de 1700 enfants)
et un stationnement pour vélos et automobiles.
Chaque parcelle sera équipée d’un abri et
close par des petits fruitiers. Une partie sera
accessible aux personnes à mobilité réduite.
Aide de l’AEV: 75000 €
Partenariat avec la Fédération nationale
des jardins familiaux et collectifs
Il ne s’agit pas d’aides directes à proprement
parler – excepté pour Roissy-en-Brie en 2010 –
mais d’échanges réguliers avec cette Fédération
de référence qui contribue, par son expertise,
son histoire et son expérience, à essaimer les
bonnes pratiques.
Ce sont les collectivités financièrement aidées
par l’AEV qui sollicitent l’accompagnement
méthodologique de cette structure fédérant
plusieurs associations (voir interview).
Mieux connaître l'AEV
Jardins familiaux de Verneuil-Villesnes - 78
©Jean-PierrePioger/AEV
©Jean-PierrePioger/AEV
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 201132
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19. La Butte des
Châtaigniers
Un belvédère naturel
qui surplombe Paris
La Butte des Châtaigniers, qui
s’étend sur les communes de
Sannois et d’Argenteuil, dans le
Val-d’Oise, est en train de subir
une importante métamorphose :
ancienne carrière de gypse à ciel
ouvert, elle se transforme progres-
sivement en un espace naturel de
loisirs, avec un paysage et un pa-
norama à couper le souffle. Un
chantier d’aménagement ambi-
tieux piloté par l’AEV, qui tourne
le dos à la facilité, au profit d’un
concept novateur : installer un
projet à l’échelle du grand paysage
des Buttes du Parisis en créant un
espace de nature sur un site où les
activités industrielles l’avaient
peu à peu chassée. Histoire d’une
reconquête.
Historique
Parmi les 4 buttes qui composent le domaine
régional des Buttes du Parisis, celle des
Châtaigniers, perchée à 125 m d’altitude, était
un site magnifique, typique de ces coteaux
exposés plein sud où poussèrent jadis figues
et vignes. Malheureusement, ce belvédère fut
progressivement dégradé: ancienne carrière de
gypse, exploitée pendant la première moitié du
XXe
siècle, la Butte des Châtaigniers fut ensuite
remblayée, pendant plus de 40 ans, de divers
matériaux de démolition et de déchets orga-
niques et ménagers. Le site d’exploitation est
ensuite abandonné, laissant place à un relief
accidenté et une topographie chaotique, faite
de plateformes et de pentes abruptes. En 1983,
l’AEV devient propriétaire des lieux et décide
de restaurer ce maillon essentiel de la ceinture
verte en créant un « parc naturel », véritable
poumon vert pour cette agglomération dense où
vivent quelque 200000 habitants.
Enjeux et objectifs
« L’objectif prioritaire de l’aménagement a
consisté à sécuriser les usagers et les habitants à
proximité. L’AEV devait intervenir le plus rapide-
ment possible à cause de l'instabilité du terrain et
de la pollution du sol », explique Cécile Pruvot,
responsable du service expertise technique au
sein de l’AEV. Au programme: confortement
des zones d’instabilité, remodelage des pentes
abruptes en un relief adouci, drainage des eaux,
recouvrement des zones polluées, surveillance
des zones à risques (carrières et talus) et plan-
tations abondantes pour stabiliser les sols.
Deuxième objectif: valoriser le panorama excep-
tionnel sur Paris offert par les lieux et redonner
à la butte un rôle de repère fort dans le paysage,
visible depuis le lointain. « De tous nos projets en
Île-de-France, ce sera le balcon vert le plus proche
de la capitale », estime Olivier Thomas,
conseiller régional et président de l'AEV. « Il
offrira une vue imprenable sur La Défense et
sur Paris ». Le parc comprendra, dans sa par-
tie sommitale, un belvédère planté d’un bois
de cèdres, accessible aux promeneurs par un
chemin en pente. Ils profiteront d'un paysage
remodelé comme à ses origines avec des bos-
quets, des prairies, des cheminements aux
pentes les plus douces possibles au regard
du relief existant et une immense pelouse
de jeux. « Il aurait été facile de faire un simple
square. Mais nous avons voulu quelque chose
de plus ambitieux pour les riverains et les
Franciliens, un maillon d’ampleur régionale
qui relie l’urbain au rural, la Seine à la Seine »,
conclut Eric Goulouzelle, directeur général-
adjoint de l’AEV.
Actions réalisées en 2011
• Organisation d’une réunion publique à
Argenteuil, au mois d’avril, afin de présen-
ter le projet d’aménagement aux riverains
et expliquer le déroulement des travaux.
• Réalisation des travaux de remodelage
et d’assainissement, de mai à novembre,
par l’entreprise Vinci Construction
Terrassement, soumise à un objectif
environnemental: réduire au minimum
les apports de matériaux extérieurs et les
exportations de matériaux du site afin de
limiter la circulation des camions. Ce sont
plus de 100000 m3
de terre qui ont ainsi
été déplacés et réutilisés sur place pour
reconstituer les sous-sols et certains sols
de plantation.
• Approvisionnements en terre végétale,
réalisés par l’entreprise Lachaux, depuis
la fin de l’année 2011: 14000 m3
de terre
végétale ont été apportés sur le site en vue
des plantations.
Viendront ensuite les finitions: travaux de
surface, plantations, mobiliers, chemine-
ments… avant l’ouverture au public, prévue
pour l’été 2013.
Date de création
du PRIF
1983
Superficie 18 hectares
Communes et
département
de situation
Sannois, Argenteuil
(Val-d’Oise, 95)
Classement Espace naturel sensible
Coût
d'aménagement 6 millions d’euros
Partenaires
La ville d’Argenteuil, la ville de
Sannois, le Syndicat intercom-
munal des Buttes du Parisis,
le Conseil général du Val-d'Oise
Études OGI, Sol Paysage
Entreprises Vinci Construction Terrassement,
LACHAUX paysages
Fiched'identité
Travaux de terrassement
©LaureBaretaud/AEV
©LaureBaretaud/AEV
©LaureBaretaud/AEV
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 201134
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20. La Tégéval
Un projet qui fait son chemin
Accessible aux piétons, personnes
à mobilité réduite et aux cycles,
la Tégéval est une promenade
verte de 20 km qui va de Créteil à
Santeny. Elle constitue une arti-
culation originale entre des terri-
toires que tout oppose: les espaces
urbains denses de la Plaine cen-
trale alluviale, le coteau boisé et
le massif forestier de l’Arc boisé
jusqu’aux milieux ruraux du pla-
teau de la Brie. Le travail de l’AEV
s’inscrit justement dans la réso-
lution de cette opposition et la
recherche du bon équilibre entre
les nécessités du monde urbain
en termes d’usages (espaces ré-
créatifs, déplacements doux) et
les impératifs de préservation du
patrimoine naturel. 2011 donne le
coup d’envoi pour ce projet pensé
conjointementàl’échellerégionale
et départementale.
Historique
La coulée verte de l’interconnexion des TGV Sud-
Est, rebaptisée depuis « Tégéval », est un projet
mûrement réfléchi: initié par la Région Île-de-
France et le Conseil général du Val-de-Marne
dans les années 90, il a été créé pour compenser
la construction de la ligne à grande vitesse à
travers le sud-est de la région parisienne.
Enjeux et objectifs
« L’originalité du projet tient au fait qu’il a fallu
travailler avec les milieux naturels déjà existants,
les observer et les accompagner vers l’objectif
paysager ou écologique visé », explique Gilles
Duquenoy, chef de projet de La Tégéval. Les
enjeux sont de trois ordres: urbains, sociaux et
environnementaux.
Enjeux urbains:
La Tégéval permettra de désenclaver
les quartiers fortement urbanisés par la
création d’un réseau de circulations douces
interconnecté aux transports en commun,
d’améliorer le cadre de vie des habitants,
mais aussi de protéger les espaces naturels et
faciliter leur découverte.
Enjeux sociaux:
L’accessibilité des personnes en situation de
handicap a été pensée très en amont et sera
favorisée tout au long du tracé. Espace social
à part entière, la Tégéval offrira également
des espaces de repos et de loisirs et permettra
la découverte du patrimoine local. Des
aménagements à usage collectif tels que des
jardins familiaux, des vergers partagés, des
pelouses récréatives viendront compléter
l’offre et devraient renforcer les liens entre les
habitants.
Enjeux environnementaux:
La Tégéval s’attache à connecter entre eux
les parcs départementaux, les périmètres
régionaux et les liaisons douces locales.
Elle participe ainsi pleinement à la
constitution de la trame verte et au maillage
du territoire en termes de circulations
douces. Les milieux naturels présentant les
plus grandes qualités écologiques seront
préservés et valorisés.
En somme, « le projet permet de renforcer
la présence de la nature en ville et valorise
un mode de déplacement plus respectueux
de l’environnement pour relier les hommes
et la ville… naturellement! » résume Gilles
Duquenoy.
Actions réalisées
Le projet de la Tégéval a connu en 2011 un
véritable coup d’accélérateur avec:
• les délibérations, de janvier à septembre, de
l’ensemble des communes de situation et
des collectivités partenaires pour accepter
le périmètre d’intervention, le programme
d’aménagement ainsi que le recours à la
procédure de déclaration d’utilité publique;
• la réalisation d’une étude d’impact sur
l’environnement dont les résultats ont été
approuvés par la Direction régionale et
interdépartementale de l'environnement et
de l'énergie (DRIEE);
• le lancement d’une enquête publique
préalable aux travaux afin de recueillir l’avis
des riverains et des futurs usagers;
• la création d’un site internet dédié au
projet;
• la validation de l’esquisse de paysage de la
séquence entre Créteil et Limeil-Brévannes;
• l’organisation d’un concours et la
désignation du maître d’œuvre pour la
réalisation de la passerelle enjambant la
RN 406 entre Créteil et Valenton, premier gros
chantier de la Tégéval. L’Agence Marc Mimram
a été désignée lauréate pour son projet de
passerelle en forme de ruban. Sa réalisation
devrait commencer en novembre 2012.
Validation
du périmètre
de l'opération
2010
Superficie 96 hectares
Communes et
départements
de situations
Créteil (94), Valenton (94),
Limeil-Brévannes (94), Yerres
(91), Villecresnes (94), Marolles-
en-Brie (94), Santeny (94),
Mandres-les-Roses (94)
Coût d'acquisition 4 millions d’euros
(à la charge de l’AEV)
Coût d'aménagement
75 millions d’euros
(60 % Région - 40 % Conseil
général du Val-de-Marne)
Coût d'entretien
et de gestion
800000 € / an (à la charge du
Conseil général du Val-de-Marne)
pour l'ensemble du linéaire
Partenaires
Communes de situation, Syndicat
mixte d’étude et de réalisation
(maître d’ouvrage), Conseil
régional d’Île-de-France et Conseil
généralduVal-de-Marne(membres
du syndicat et financeurs), Agence
Marc Mimram (maître d’œuvre)
Fiched'identité
Le projet de passerelle retenu pour enjamber la RN 406
©AgenceMarcMimram
©AgenceS.Eyzat
©AgenceS.Eyzat
Agence des espaces verts de la Région Île-de-France | Rapport d’activités 201136
Présentation | Champs d'intervention | Grands projets| Territoires
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21. Les Coteaux
de l'Aulnoye
Le bio, la butte et l’exploitant
Les Coteaux de l’Aulnoye ont connu un second souffle, grâce
à l’appel à candidature lancé par l’AEV pour reprendre l’ex-
ploitation agricole du site. Ce lieu, qui bénéficie d’un empla-
cement stratégique (aux franges de la Seine-Saint-Denis et
de la Seine-et-Marne), et d’un relief naturel formé par les
buttes de gypse du Bassin parisien, est en train de dévelop-
per de nombreuses activités agricoles, ouvertes au public.
Retour sur une année pleine d’actions.
Historique
La qualité des paysages de ce site a attiré des
artistes célèbres comme Camille Corot ou Raoul
Larche qui ont peint et sculpté à Coubron. Les
Coteaux de l’Aulnoye ont également accueilli
pendant plus de 40 ans un élevage de vaches
laitières, le dernier de Seine-Saint-Denis.
Le départ à la retraite des deux exploitants a
posé la question de l’avenir de ce territoire si
particulier.
C’est en 1981 que l’AEV s’intéresse aux Coteaux
de l’Aulnoye avec la création d’un PRIF en
partenariat avec Coubron, et en 2006 que l’AEV a
entrepris son acquisition foncière, dans le cadre
d’une déclaration d’intérêt publique (DUP), avec
comme objectif d’en faire un espace de nature et
d’agriculture ouvert au public.
Enjeux et objectifs
Le site a fait l’objet d’un classement particulier
pour protéger son biotope (arrêté préfectoral,
ZNIEFF, Natura 2000). L’enjeu: sa préservation
tout en rendant possible son ouverture au
public.
Consciente de cet enjeu, l’AEV s’est fixée
comme objectif de maintenir un espace agricole
et forestier aux abords de zones densément
peuplées, en conformité avec le Schéma
directeur de l’Île-de-France (SDRIF).
Actions réalisées
• Signature de la Charte de Territoire par 13
partenaires, dont l’AEV, le Conseil régional
et la commune de Coubron, marquant
l’engagement de chacun pour la protection
Validation
du périmètre
de l'opération
1981
Superficie 255 hectares
Commune et
département
de situation
Coubron (93)
Classement Natura 2000, ZNIEFF, Arrêté de
protection de biotope
Coût d'acquisition Environ 4,7 millions d’euros pour
l’acquisition de 80 hectares
Coût d'entretien
et de gestion
Environ 150 000 euros (net-
toyage, remise en état des
clôtures, taille des haies)
Partenaires Commune de Coubron
Fiched'identité
des espaces agricoles et forestiers du
site. La Charte fut élaborée à partir des
résultats de la concertation avec les acteurs
institutionnels et professionnels concernés
ainsi que les associations locales et la
population, dans le cadre d’une étude
prospective préalable sur l’aménagement et
la valorisation du site.
• Une année capitale pour l’exploitation
agricole: un jeune agriculteur, Monsieur
Leleu, s’est installé sur le site avec l’aide
de l’AEV qui lui a donné à bail 55 hectares
de terres environ pour notamment
relancer l’activité d’élevage. « D'abord,
l’éleveur va devoir équiper le site en
bâtiments, puis il pourra de nouveau
accueillir des animaux d’élevage en 2012-
2013 » précise Benoît Lelaure, chargé de
mission agriculture à l’AEV. Le nouvel
agriculteur a d’ailleurs rencontré les
habitants de Coubron au cours d’une
réunion publique, « l'occasion aussi pour
nous de dire où en est le projet » ajoute
Benoît Lelaure. Plus de 100 personnes se
sont déplacées lors de la réunion publique
pour rencontrer Monsieur Leleu.
• Des travaux de nettoyage de site ont par
ailleurs été entrepris cette année : taillage
de haies et enlèvement de déchets.
L’acquisition d’une surface totale d’environ
80 hectares en 2011 et la reprise de
l’exploitation ainsi que le début d’une
activité maraîchère et céréalière bio laissent
espérer une affluence et un engouement fort
du public: « en 2012, nous allons mener une
réflexion sur les modalités de déplacements sur
le site » explique Benoît Lelaure. Les besoins
en communication et information seront
également croissants: « l'AEV a déjà installé
des panneaux expliquant le projet » conclut
Benoît Lelaure.
Signature de la Charte des Coteaux de l'Aulnoye en mairie de Coubron
©MairiedeCoubron
©Jean-RobertDantou/Picturetank
©AEV
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22. Ferrières
Forêt laboratoire…
Une longue histoire lie l’AEV à la forêt de Ferrières ; une plus
longueencorelielaforêtdeFerrièresàl’innovation.Situéeen
Seine-et-Marne, aux portes de la ville nouvelle de Marne-la-
Vallée, ce massif constituait déjà, au XIXe
siècle, une respi-
ration essentielle à l’est parisien. Sous l’impulsion de l’AEV,
il devient plus que cela : son étendue, son emplacement et sa
tradition d’innovation ont fait de lui le site idéal pour deve-
nir un chantier pionnier de l’AEV: une « forêt laboratoire ».
Précisions sur ce projet novateur, unique en France.
Historique
Au cours du XIXe
siècle, la forêt de Ferrières
était déjà un lieu d’innovation. La famille
Rothschild, propriétaire du château dès 1829,
l’avait aménagée à l’image du parc qu’elle
prolonge : une majestueuse allée de séquoias
avait été plantée au cœur des cultures ; l’allée
de la Ferrandière était bordée d’alignements
de platanes ; des arbres isolés, semblables
aux essences les plus remarquables du parc,
étaient plantés en forêt et dans le village ; un
mobilier spécifique avait été dessiné… Autant
d’éléments qui affirmaient l’emprise de cette
famille sur le territoire. En 1973, l’AEV rachète
la forêt de Ferrières afin de la préserver de
la pression urbaine avoisinante et d’en faire
profiter le public. Aujourd’hui encore, proche de
la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, elle connaît
une très forte fréquentation.
Enjeux et objectifs
Mieux accueillir les visiteurs tout en améliorant
les conditions de vie des autres espèces
animales et végétales; maintenir un bon niveau
de production de bois dans un contexte social
ignorant tout des cycles de la forêt; préserver
l’identité forestière de Ferrières alors que la
ville l’enserre… À 20 kilomètres à peine de
Paris, les 3000 hectares de la forêt régionale
de Ferrières concentrent tous les enjeux des
forêts périurbaines. « Il s’agit de la plus grande
de nos forêts. Sa position d’interface entre l’urbain
et le rural nous a encouragés à la conduite
d’expériences de gestion innovantes, inventées
pour le lieu ou inspirées par d’autres gestionnaires
de forêts » explique Olivier Thomas, conseiller
régional et président de l’AEV.
Derrière ce concept de « forêt laboratoire »
se cache la volonté de répondre au mieux aux
questions actuelles, avec deux enjeux de taille :
valoriser la forêt pour accroître sa fréquentation
et sensibiliser le public à la gestion durable
et innovante voulue par l’AEV. « L’objectif est
de diffuser une éducation “multi-usages” de
la forêt », résume Olivier Thomas. « Il nous
appartient d’expliquer de manière pédagogique
la façon dont l’AEV gère et exploite Ferrières.
Expliquer par exemple comment nous allons faire
cohabiter des zones d’exploitation avec des zones
non exploitées, où la nature reprendra tous ses
droits. Tout en mesurant, année après année, les
conséquences faunistiques et floristiques de ces
initiatives. »
Actions réalisées en 2011
• Exposition « Détour d’essence » sur l’allée des
Séquoias: de mai à septembre, les promeneurs
ont pu découvrir un mélange réussi entre
culture et nature. Au travers d’une dizaine
de kakémonos suspendus dans les arbres,
l’artiste Jean-Marc Forax donnait à voir sa
version graphique de la forêt (voir page 15).
• Élaboration du schéma directeur de la forêt
de Ferrières : l’ancien plan d’aménagement
datant des années 70, il était nécessaire de
le repenser dans toutes ses composantes, en
vue de garantir la diversité biologique de la
forêt et sa capacité à satisfaire des fonctions
économique, écologique et sociale. Le futur
schéma directeur s’appuie sur une étude de
fréquentation, un inventaire archéologique,
une étude écologique et une étude paysagère.
• Élaboration du nouveau plan de gestion
sylvicole : fondé sur un diagnostic préalable, il
formalisera la programmation des interventions
de l’ONF et de l’AEV pour les 10 à 20 ans à venir.
• Déboisement de 13 hectares de parties
forestières jeunes et plantées d’essences
exotiques pour permettre la réouverture de
perspectives historiques et remettre en scène
l’allée des Séquoias. Cette opération, anticipée
sur la mise en œuvre du schéma directeur, a
été couplée avec un appel à projet auprès des
éleveurs afin de rendre à l’agriculture les terres
libérées. Le bois de coupe a par ailleurs été
valorisé en plaquettes servant à alimenter les
chaudières à bois avoisinantes.
À terme, le projet de « forêt laboratoire » vise
un large public: les passionnés de nature
(signalétique et mobiliers pédagogiques,
habitat en forêt avec empreinte écologique
nulle, création d’une réserve intégrale…),
les jeunes (audioguides téléchargeables
sur smartphone…) ou encore les personnes
atteintes de handicap (panneaux en braille,
possibilité de charger des fauteuils roulants sur
quads électriques…).
Date de création
du PRIF
1973
Superficie 3083 hectares
Communes et
département
de situation
Bussy-saint-Georges, Collégien, Croissy-
Beaubourg, Favières, Ferrières-en-Brie, Jossigny,
Pontcarré, Roissy-en-Brie et Villeneuve-Saint-
Denis (Seine-et-Marne)
Partenaires
Communes de situation, Communauté de
communes de la Brie boisée, Communauté
d'agglomération de Marne-et-Gondoire, SAN Val-
Maubuée, Association le Renard, Conseil général
de Seine-et-Marne, Direction départementale des
territoires de Seine-et-Marne, ONF, Fédération
française de randonnée d'Île-de-France, Syndicat
intercommunal d'aménagement du Morbras
Études Étude de fréquentation, inventaire archéologique,
inventaires et étude écologiques, étude paysagère
Fiched'identité
Exposition "Détour d'essence" signée Jean-Marc Forax
©DenisPrat/AEV
Danse arboricole par Philippe Bost lors
de l'inauguration de l'exposition "Détour d'essence"
©DenisPrat/AEV
L'allée des Séquoias
©DenisPrat/AEV
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