Calcul de la productivité et du revenu des petits producteurs alimentaires pour le suivi de la cible 2.3 de l’agenda 2030
1. COMMISSION AFRICAINE DES STATISTIQUES AGRICOLES
Vingt-cinquième session
Entebbe, Ouganda, 13 – 17 novembre 2017
EQUIPE STATISTIQUE SOCIALE
Division de la statistique
Siège de la FAO, Rome
CALCUL DE LA PRODUCTIVITE ET DU REVENU DES
PETITS PRODUCTEURS ALIMENTAIRES POUR LE SUIVI
DE LA CIBLE 2.3 DE L’AGENDA 2030
SESSION TECHNIQUE 3
2. PLAN
Cible 2.3
Définition de « Petit producteur alimentaire »
Indicateur 2.3.1
Indicateur 2.3.2
Points à débattre
2
3. Cible 2.3 : « D’ici à 2030, doubler la productivité agricole et les revenus des petits
producteurs alimentaires, en particulier les femmes, les autochtones, les exploitants
familiaux, les éleveurs et les pêcheurs, tout en assurant aussi l’égalité d’accès aux
terres, aux autres ressources productives et intrants, au savoir, aux services financiers,
aux marchés et aux possibilités d’une plus-value et d’emploi autres qu’agricoles »
Indicateurs mondiaux officiels :
2.3.1 : Volume de production par unité de travail, en fonction de la taille de l’exploitation agricole,
pastorale ou forestière,
2.3.2 : Revenu moyen des petits producteurs alimentaires, selon le sexe et le statut d’autochtone,
Ces deux indicateurs sont classés dans la Catégorie III =aucune méthode de calcul n’a encore été convenue
sur le plan international.
Une définition harmonisée des « petits producteurs alimentaires » est requise pour permettre le suivi de la
cible 2.3. En août 2017, la FAO a invité les Etats membres à une consultation mondiale et a sollicité leurs
contributions par rapport à la définition statistique proposée pour « Petits producteurs alimentaires ».
Historique
4. Il existe plusieurs définitions pour les petits producteurs alimentaires
dans les publications. Une classification élargie fait la distinction entre
les définitions basées sur un seul critère et celles basées sur la
combinaison de plusieurs critères.
Critères souvent utilisés dans les publications :
1. Critères basés sur la dotation de facteurs de production (exemple : terre, main-
d’œuvre) ;
2. Critères basés sur la part de travailleurs familiaux dans l’exploitation ;
3. Critères basés sur des concepts relatifs au lien entre l’exploitation et le marché
(exemple : consommation personnelle, subsistance, orientation du marché) ;
4. Critères basés sur le poids économique de l’exploitation (exemple : revenus).
La superficie de la terre est le critère le plus couramment utilisé, car la
plupart des définitions des « petits producteurs alimentaires » sont basées sur
la taille physique de l’exploitation et le nombre de têtes de bétail.
Définition des petits producteurs alimentaires
5. Les seuils qui séparent les exploitations de grande et de petite tailles
peuvent être absolus ou relatifs :
Seuils absolus : Attribue, pour un critère donné, un seuil identique pour tous les
pays, quelles que soient les conditions agro-écologiques et socioéconomiques.
Avantages : Il améliore la comparabilité entre les pays. Il peut être lié aux mesures
de l’extrême pauvreté, créant ainsi une relation étroite entre les ODD 1 et 2.
Inconvénients : Il ne prend pas en considération les différences existant entre les
contextes nationaux ; avec le temps, il entrainera une sélection défavorable
biaisée qui pourra conduire au suivi de la productivité/revenu des pires
producteurs (les meilleurs producteurs seront exclus du groupe des petits
producteurs).
Seuils relatifs : Il attribue un seuil qui correspond à un centile spécifique de la
répartition des variables de critère sélectionnés dans chaque pays.
Avantages : Il identifie dans chaque pays, les producteurs qui sont relativement
défavorisés par rapport aux critères sélectionnés. Ainsi, cette approche reflète
mieux les différences spécifiques entre les producteurs alimentaires d’un pays.
Inconvénients : L’utilisation de différents seuils réduit le niveau de comparabilité
L’approche absolue vs l’approche relative dans la définition d’un seuil pour
« petit »
6. 1. La taille physique de l’exploitation, exprimée par :
a. Superficie des terres : les producteurs qui se retrouvent dans la
tranche des 40 % inférieurs de la répartition de la superficie des
terres, en hectares ;
b. Bétail : les producteurs qui se retrouvent dans la tranche des
40 % inférieurs de la répartition du bétail total.
2. Le poids économique de l’exploitation, exprimée par les 40 %
inférieurs de la répartition des revenus totaux exprimés en PPA
En utilisant l’approche relative, la définition statistique proposée
par la FAO pour les petits producteurs alimentaires est basée sur
deux critères à savoir :
Proposition de définition de « petits producteurs alimentaires » par la FAO
7. Tous les
producteurs
Producteurs
dans la tranche
des 40 %
inférieurs de la
répartition des
revenus totaux
Producteurs
de la tranche
des 40 %
inférieur de la
répartition de
la taille
physique
Petits
producteurs
alimentaires
Les « Petits producteurs alimentaires sont ceux qui se
retrouvent dans la zone d’intersection des trois critères
variables.
8. 1. La superficie de terre dont dispose un producteur agricole devrait
être évaluée en termes de « terre exploitée », qui est définie comme
étant la superficie de terre effectivement utilisée.
Inclut Exclut
Terre plantée de cultures permanentes Terre mise en location
Terre forestière
Terre plantée de cultures temporaires Terre abandonnée avant la période de référence
Terre louée
Terre mise en jachère (sans culture et non retenue
Pour le pâturage)
2. Le nombre de têtes de bétail dont dispose un producteur doit être
évalué en termes d’Unité de bétail tropical (UBT). Cette unité de
Mise en œuvre de l’approche proposée (1) :
Taille physique de l’exploitation
9. Les revenus des activités agricoles incluent ceux générés par les
cultures, l’élevage, la pêche et la sylviculture
REVENUS DE L’AGRICULTURE
(PPA)
Récolte vendue
Récolte pour la consommation personnelle
Récolte utilisée comme aliments pour animaux
Récolte conservée
Récolte utilisée comme produits dérivés
Récolte offerte en cadeau
Récolte conservée comme semence
Récolte utilisée pour payer la main d’œuvre
Récolte utilisée pour payer la location et/ou des
intrants
Récolte versée et/ou reçue dans le cadre d’un
accord de métayage
REVENUS DE L’ELEVAGE (PPA)
Bétail vendu (vivant)
Bétail donné comme cadeau
Produits et produits dérivés d’élevage vendus
Produits de l’élevage destinés à la
consommation personnelle
Produits et produits dérivés d’élevage
destinés à l’usage personnel
Produits et produits dérivés d’élevage achetés
Produits et produits dérivés d’élevage vendus
à crédit
Mise en œuvre de l’approche proposée (3) :
Poids économique de l’exploitation
Des critères similaires s’appliquent pour le calcul des revenus de
cultures arbustives et aux produits de la pêche
10. Calcul de la productivité de la main-d’œuvre pour suivre l’indicateur 2.3.1 (1)
L’indicateur 2.3.1 permet de suivre la productivité en tant
que « volume de production par unité de travail, en
fonction de la taille de l’exploitation agricole, pastorale
ou forestière. »
Son calcul aboutit à la formule suivante :
Productivité de la main-d’œuvre agricole =
𝑽𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏
𝑰𝒏𝒕𝒓𝒂𝒏𝒕 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍
Afin de normaliser et d’agréger différentes activités agricoles, la FAO
propose la quantification du volume de production en utilisant la valeur
monétaire du résultat agricole (revenus) exprimée en PPA constants.
11. Calcul de la productivité de la main-d’œuvre pour suivre l’indicateur 2.3.1 (2)
Calcul du résultat agricole : Selon la classification internationale
type par industrie (CITI), révision 4, il comprend :
1. Les activités agricoles ;
2. Les activités d’élevage ;
3. La pêche ;
4. La sylviculture.
Les revenus peuvent être calculés en utilisant la même méthode que
celle utilisée pour identifier la taille économique des exploitations
agricoles.
Important : Les variables monétaires doivent faire l’objet d’une
déflation et d’une normalisation en utilisant les facteurs de conversion
PPA
12. Calcul de la productivité de la main-d’œuvre pour suivre l’indicateur 2.3.1 (3)
Calcul de l’intrant travail : différentes approches sont
utilisées pour mesurer ce dénominateur :
Nombre de travailleurs,
Nombre de jours travaillés,
Nombre d’heures travaillées.
Bien que le nombre annuel d’heures travaillées semble
être la mesure la plus précise du volume de travail, le
manque de données fait du nombre annuel de jours
travaillés l’option la plus pratique.
Quel type de main d’œuvre devrait être prise en
compte ? Toutes les formes de main-d’œuvre rémunérée ou
non rémunérée, y compris la main-d’œuvre familiale, la
main-d’œuvre salariée et la main d’œuvre d’échange.
13. Calcul du revenu pour suivre l’indicateur 2.3.2 (1)
L’indicateur 2.3.2 porte sur « Revenu moyen des petits
producteurs alimentaires, selon le sexe et le statut
d’autochtone. »
Le calcul du revenu par ménage adopté par la Division
de la statistique de la FAO est basé sur la résolution
adoptée par la 17ème ICLS.
Notamment, l’indicateur 2.3.2 inclut dans le revenu à
la ferme :
• Revenu des activités agricoles ;
• Revenu de l’élevage ;
• Revenu de la sylviculture ;
• Revenu de la pêche.
14. Calcul du revenu pour suivre l’indicateur 2.3.2 (2)
La composante revenu fait référence au revenu brut qui est défini
comme le surplus d’exploitation (c’est-à-dire les revenus moins les
coûts d’exploitation) sans tenir compte de la dépréciation des actifs
puisque de telles informations ne sont pas normalement disponibles dans
les sources de données. Sa formule est :
Revenu brut = Revenus – Coûts + (variation du stock, si disponible)
Toutes les variables monétaires devraient être exprimées en PPA
constants afin qu’elles soient comparables dans tous les pays et qu’elles
tiennent compte de l’inflation durant la période considérée.
15. En résumé, il faut des données de 3 variables pour le calcul des
indicateurs 2.3.1 & 2.3.2 (en plus des PPA et des IPC nationaux) :
1. Revenus de la production agricole
2. Coûts de la production agricole
3. Intrant travail
Les données relatives à ces trois variables proviennent de :
Enquêtes auprès des ménages intégrés à un module sur les activités agricoles
(exemple : LSMS-ISA de la Banque mondiale)
AGRIS – Enquêtes agricoles intégrées de la FAO
Sources administratives de données telles que les registres des agriculteurs.
Base de données pouvant publier de telles informations :
RuLIS – Système d’information sur les moyens de subsistance en milieu
rural, une initiative conjointe de la FAO, la Banque mondiale et du FIDA qui
recueille les indicateurs harmonisés sur les moyens de subsistance en milieu
rural à partir des enquêtes sur les ménages, favorise le calcul et le suivi des
indicateurs 2.3.1 et 2.3.2 de l’ODD sur la base des données retraitées des
Sources de données disponibles sur les indicateurs 2.3.1 & 2.3.2
16. Que pensez-vous de la définition internationale proposée pour
les « petits producteurs alimentaires » ? Quelle est la
différence entre cette définition et celle que vous utilisez au
niveau national ? (telle que « producteurs familiaux ») ?
Quels sont les principaux défis que vous anticipez en matière
de calcul du revenu agricole dans votre pays ? Quels sont ceux
liés à la main d’œuvre dans le secteur agricole ?
Pensez-vous que le model AGRIS peut être utile pour la
collecte des informations requises pour le suivi des ODD 2.3
et 2.3.2 ?
Aimeriez-vous renforcer la capacité dans votre pays pour le
suivi de ces indicateurs ?
Points à débattre
Représentation visuelle de la définition hiérarchique
Source: Lignes directrices pour la préparation de l’examen du secteur de l’élevage. FAO, Rome, 2011.
Selon la 17e CIST sur les revenus et dépenses des ménages, le revenu du ménage comprend tous les revenus, qu’ils soient monétaires ou en nature (biens et services) reçus par le ménage ou par des membres individuels du ménage à des intervalles annuels ou plus fréquents à l’exception des gains et d’autres revenus irréguliers et généralement ponctuels. Les revenus reçus par les ménages sont disponibles pour la consommation courante et ne réduisent pas la valeur nette du ménage par une réduction de sa trésorerie, la cession de ses autres actifs financiers ou une augmentation de son passif.
Selon la 17ème CIST sur les revenus et dépenses des ménages, le revenu du ménage comprend tous les revenus, qu’ils soient monétaires ou en nature (biens et services) reçus par le ménage ou par des membres individuels du ménage à des intervalles annuels ou plus fréquents à l’exception des gains et d’autres revenus irréguliers et généralement ponctuels. Les revenus reçus par les ménages sont disponibles pour la consommation courante et ne réduisent pas la valeur nette du ménage par une réduction de sa trésorerie, la cession de ses autres actifs financiers ou une augmentation de son passif.