2. Ce petit album est une nouvelle version d’un volume déjà diffusé en ligne
(http://issuu.com/gabrielascurtu/docs/mes_envols/0) et contenant aussi de
nouveaux petits poèmes écrits depuis lors.
Merci à mon amie Maria Alexandrescu Vianu qui a eu l’idée d’éditer la
première version de mon volume et s’en est chargée de la techno
rédaction.
Merci aussi à mon fils Dan pour les illustrations tirées de son monde où il
s’évertue de reproduire et de transfigurer la beauté de la nature.
Je remercie également mes lecteurs potentiels pour l’œil indulgent qu’ils
jetteront sur mes tentatives de m’évader dans la fiction.
3. À MES LECTEURS
Envie de dire
Des choses insignifiantes
Des fois même aberrantes…
Plaisir de décrire
- Pour qui a le courage de lire -
Le cheminement d’une pensée
Son parcours zigzagué
Des fois même déraisonné…
Le tout avec la volupté
De la volubilité…
Merci mes amis d’accepter
D’être mes confidents attitrés
5. RÊVERIE
L’éclat d’un sourire qui illumine
ton visage
La sagesse renfermée dans un célèbre
adage
La saveur exquise d’un mystérieux
breuvage
Et les accords imaginaires
Le vieux piano solitaire
Le parfum du foin humide
Le souffle du vent dans la steppe aride
Le susurre du ruisseau
Ou les vocalises des oiseaux
La douceur d’une caresse
Et l’oubli dans l’ivresse
La beauté éclatante
La lumière fulgurante
D’un horizon inconnu
Ont pour moi un goût de déjà vu
Mais encore jamais connu
Je rêve sans trêve...
6. LES MOTS
Ses mots -vers et musique
ensoleillés-
sont des joyaux de l’été,
perles dans de l’or enchâssées.
Dans l’air limpide ils ont un instant
vibré …
avant de se poser sur le beau laurier,
prêts à le glorifier.
Alors je m’élance vers le laurier
je ramasse les mots vivifiés
j’en refais le précieux collier!
Mes mains brillent de l’éclat des
perles
qui sur nous maintenant déferlent.
7.
8. DÉPARTS
Tu es parti
Mon regard te suit
Jusqu’à la ligne de l’horizon
Où tout s’efface
Où tout se mêle
Jour, nuit, présence, absence
Douleur et joie
Désespoir et foi …
Tu es parti
Mon train part aussi
Le dernier train
Jours sans lendemains …
9. PLUIE
La pluie vient frapper à ma
fenêtre
de ses doigts effilés
humides et frais.
Elle effleure mon visage
friand de caresses
oh! tant de tendresse…
Les gouttes qui emperlent mes
joues
sont brûlantes et salées…
salées comme la mer
et amères …
comme la lassitude
de la solitude.
10. SOUFFLES
Un souffle d’impatience
ravive ma conscience
d’etre maintenant ici
d’appartenir à un monde
d’un jour à l’autre plus immonde.
Un souffle sec
se pose sur mon coeur
ravivant ma douleur
de ne rien savoir
de ne rien pouvoir …
Un souffle de zen
apporte le confort
de la quiétude
de l’oubli
et d’un profond ennui.
11.
12. PEINDRE
J’ai peint ton sourire
Avec les couleurs de l’arc en
ciel
J’ai peint ton regard
Avec les couleurs de la mer
Bleu, vert, gris-fer…
Je peindrai ma faiblesse
Avec les couleurs de la
détresse …
13. DE LA VIE AVEC IRONIE
La vie est belle comme une ritournelle
la vie est triste come un vieil artiste
la vie est brève comme un joli rêve
la vie est dure comme une armature
et légère… puisque mensongère.
À quoi donc rime « tant qu’il y a de la vie
il y a de l’espoir »?
sinon à un empressé et brutal au revoir?
et comment se conjugue mentir?
oh, non, cela pourrait tout anéantir
s’autoanéantir et la beauté de la vie ternir
oui, car la vie est belle … comme un sac-
poubelle?
ou comme une représentation idéelle?
Conjuguons les verbes de la vie :Conjuguons les verbes de la vie :
avoir, être aimer … désirs inassouvis…avoir, être aimer … désirs inassouvis…
aimons la vie!aimons la vie!
aimons la rudesse de l’hiver autant queaimons la rudesse de l’hiver autant que
la joie de l’étéla joie de l’été
aimons avec démesure, sans sobriétéaimons avec démesure, sans sobriété
aimons la vie!aimons la vie!
avant qu’elle ne s’en aille sans préavis…avant qu’elle ne s’en aille sans préavis…
14. PLUIE D’ÉTÉ
Une pluie fraiche d’été
qui lave nos péchés
une pluie rapide
pour une pensée limpide
une pluie argentée
qui me laisse désappointée.
Je me sens abandonnée
comme si le destin voulait m’éprouver
éprouver mon amour de la vie
mon élan vers la souffrance d’autrui
ma compréhension pour ce monde
d’un jour à l’autre plus immonde…
Mais voilà, la pluie a cessé
mes pensées s’en sont allées
vers d’autres rivages
exempts de tous ces ravages
qui meurtrissent nos cœurs
en quête d’un havre de douceur.
15.
16. DU BONHEUR AVEC DÉTACHEMENT
Détresse, infortune, tristesse
espérance, foi, confiance
balancement, involontairement,
sans répit … immortel récit
éternel jeu du destin
glorieux ou anodin
dessus dessous
dessous dessus
sans trêve, poignant rêve…
Dessus, ô, combien peut-on être indolents
des moments précieux gaspillant
passant indifférents à la beauté du monde
agités des passions qui s’élèvent par
ondes…
dessous, se déclenche le déclic
et l’on passe sa vie à l’alambic
vers le ciel on dirige son regard
le regard est hagard
et le ciel pour notre prière n’a pas d’égard.
« Il n’y a pas de bonheur sans avoir connu le
malheur »
pourrait devenir « bonheur inconditionnel »
intentionnel et rationnel
fait du tout et de rien
un peu aérien, neuf ou ancien
comme le susurre du ruisseau
ou les vocalises des oiseaux …
cherchons donc le petit bonheur
avant de devenir d’ennuyeux raisonneurs!
17. NOTRE PENSÉENotre pensée vagabonde, incapable de
s’arrêter
mystérieuse comme une Joconde,
une pensée qui refait le monde,
reine absolue de la contrariété.
Don précieux et volage, aimant jeux et
faufilages
elle descend au tréfonds de nous-mêmes,
ou s’élance vers de lointains rivages
reine absolue des extrêmes.
Souvent elle se pose sur un souvenir futile
se plaisant dans une tiède médiocrité
d’autres fois elle embrasse des idées subtiles,
reine absolue de l’ubiquité.
Notre pensée, notre être idéal,
innée ou précieusement cultivée,
elle est nous, notre intériorité,
reine absolue de l’art de dissimuler.
18. CRI
Qui entend votre cri muet
seul au milieu de l’indifférence
parlant avec les pierres froides
ou regardant un ciel vide et inquiet?
mais quand le ciel s’anime
traversé par des fulgurances sublimes
tout devient incandescent
l’âme s’envole vers le transcendent
là ou les pierres parlent et dansent
et votre cri et les pierres entonnent à l’unisson
la plus pharamineuse des chansons.
19.
20. OÙ SONT LES ANGES?
Où sont les anges
qui veillent sur tout?
hymnes et louanges
pour leur gloire étrange!
Où se cachent-ils
quand leurs messages n’arrivent pas à
nous?
illusions et louanges
pour ces êtres étranges!
Pourquoi se cachent-ils,
ces êtres indélébiles?
on dit que pour pleurer…
ou pour mieux nous protéger?
Amour et louanges
pour ces anges étranges!
21. LES ANGES SONT PARTOUT
Les anges sont partout:
dans la forme d’un nuage
derrière un avenant visage
dans la pensée d’un ami
ou les accords d’une symphonie.
Lorsque notre étoile nous incite
à atteindre la compréhension tacite
de notre destinée dans cet univers
de ses règles - justes ou de travers -
c’est l’ange qui nous enveloppe de sa
chaleur,
nous ravissant à l’immédiat suborneur
nous souriant avec des yeux d’étincelles
nous promettant la vie éternelle
ou nous abandonnant aux mêmes doutes
aux mêmes questions, à la même
déroute…
22. DERRIÈRE UN REGARD
Tes yeux - deux lagunes
et le monde vient de naitre dans leur profondeur
et le monde vient de renaitre dans leur calme tiédeur,
dans un balancement de vagues,
brise mélancolieuse ou tempête ravageuse,
danse envoûtante ou frénésie arrogante.
Un monde d’énigmes dont je n’ai pas la clef,
trésors ensevelis dans l’abime de tes yeux
baignés dans une douce lumière
se dévoilant à chaque battement de paupières,
regard teinté des couleurs de la mer,
bleu - vert - gris fer…
Folle espérance bâtie sur l’inconsistance
d’une rêverie incessante, telle une soif ardente,
promesse fulgurante d’un bonheur qui me hante…
visions entrevues dans un battement de paupières -
rideaux sur deux fenêtres baignées dans la lumière
qui appelle et qui éloigne, qui aveugle et qui
m’empoigne.
23. RÊVE D’AUTOMNE
Ciel bas et lourd
Pluie d’automne
Froide et monotone …
Atmosphère diluvienne
Images baudelairiennes
Ciels brouillés
Paysages mouillés …
Mon regard s’est alors tourné
Vers l’infini des cieux
- Avec magnificence reflété
Dans le gris-bleu-vert de tes yeux
-
Avec le fol espoir d’y trouver
Tout l’éclat, toute la splendeur
D’un impossible possible
bonheur…
24. LE BRUIT DES VAGUES
La vie est un océan de bruits, permanent
remous
Un monde agité, tempétueux, sens dessus
dessous…
Quoiqu’assourdis par le bruit de vagues
Leur balancement insidieusement nous
drague
Et l’abime nous appelle, profondeurs
obsessionnelles.
25. RÊVE BLANC
Rêve blanc
champs blancs
nuages blancs.
L’univers est blanc
blanc de pureté
d’espoir inavoué.
Blancs les dieux de la paix
blancs des dieux de la guerre
les vrais maitres de la terre….
Rêve blanc
rêve hagard
jeux de mots ringards …
26. LA VIE SANS MUSIQUE
Peut-on concevoir un monde sans musique?
oh, je ne pense pas aux murmures des
ruisseaux
ni aux ravissantes vocalises des oiseaux
ou au souffle du vent nous apportant ses
échos …
mais à un monde où Bach se tairait à jamais
nous laissant esseulés, sans émotions,
révélations,
sans consonances, assonances ou
dissonances…
car la musique est tout cela est bien plus, un
pur miracle,
de notre esprit immortel l’éternel habitacle.
27. ROUGE
Lave rouge
se déverse sur le monde
boulversant nos vies,
étouffant tous les cris.
Pantelants, nous nous
endormons
dans la braise vivifiante
pour nous réveiller
dans un monde purifié.
28. Un aveu, à la fin de ce petit volume que j’ai
écrit avec mon cœur pour mes lecteurs virtuels :
tous les petits textes datent des années 2014 et
2015 et sont issus du désir de m’évader de mes
préoccupations de jusqu’alors. Les «événements»
qui ont dernièrement surgi dans ma vie, le choc, la
peur qu’ils ont engendrés, mais aussi l’espérance,
ont sans doute influé sur mon état d’âme et sur la
façon et surtout le besoin de m’exprimer. Comme
une expiation, une catharsis, un appel vers la
lumière... Les événements extérieurs, «la marche»
toujours plus agitée du monde actuel y sont aussi
pour quelque chose.