>> Protection des mineurs, sécurité des données : l’académie de Versailles lance une offre en direction des collectivités
"Selon la loi sur la refondation de l’école la protection des mineurs n’est pas une responsabilité déléguée aux collectivités", mais avec le déploiement massif de tablettes prévu par le plan numérique pour l’éducation, "il faut assurer une maîtrise au niveau des infrastructures", souligne pour AEF le 16 mars 2016 Jacky Galicher, DSI de l’académie de Versailles. Ses équipes travaillent actuellement à la mise en place d’un "proof of concept" avec Cap Gemini et cinq constructeurs informatiques (Lenovo, Apple, Samsung, Dell et Acer) dans le cadre d’une offre lancée en direction des collectivités. + INFO
1. Protection des mineurs, sécurité des
données : l’académie de Versailles lance une
offre en direction des collectivités
Par Cyril Duchamp
"Selonlaloi surla refondationde l’école laprotectiondesmineurs n’estpasune responsabilité
déléguéeaux collectivités",maisavecle déploiementmassifde tablettesprévuparle plan
numérique pourl’éducation,"il fautassurerune maîtrise auniveaudesinfrastructures",souligne
pour AEFle 16 mars 2016 Jacky Galicher,DSIde l’académie de Versailles.Seséquipestravaillent
actuellementàlamise enplace d’un"proof of concept"avecCap Gemini etcinqconstructeurs
informatiques(Lenovo,Apple,Samsung,DelletAcer) dansle cadre d’une offre lancée endirection
descollectivités."Lestablettesayantvocationàsortirde l’établissement,se pose le problèmedu
filtrage"descontenusainsi que celui de lagestiondesmisesàjour,destéléchargementsautorisés
d’applicationsouencore de laprotectioncontre le vol pourcesterminaux mobilesconfiésaux
élèves.
"Nous lançons une offre pour la gestion des équipements mobiles des élèves reposant sur un
partenariat entre l’académie et les collectivités", annonce à AEF Jacky Galicher, DSI de
Versailles. Dans le cadre du plan numérique pour l’éducation est prévu un cofinancement sur
le principe d’un euro investi par la collectivité pour un équipement individuel mobile l’État
abonde un euro, dans la limite de 380 € par élève et par enseignant (lire sur AEF). Il s’agit
d’intégrer un service de gestion du parc informatique, et notamment sur le filtrage des
contenus, dans l’offre de matériel grâce à des partenariats conclus avec des constructeurs.
Le projet est porté par Cap Gemini, et "fera l’objet d’un groupement de commande car en tant
qu’académie nous ne pouvons pas passer d’appel d’offres", précise Jacky Galicher. L’offre
s’adresse à toutes les collectivités du territoire académique, soit les départements concernés
par le déploiement du plan numérique dans leurs collèges, les mairies et notamment celles
dont des écoles ont été retenues lors des appels à projets préfigurateurs de ce plan (lire sur
AEF), mais aussi la région pour les lycées. Une solution "entièrement packagée" est testée
sous la forme d’un "POC" dans deux classes (5e et 6e) du collège Jacques-Daguerre à
Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise).
Groupe de travail ministériel sur le juridique
Solution "packagée" intégrée à l’offre de tablettes
Pour parvenir à une "maîtrise des infrastructures" informatiques, l’offre mise en place par
l’académie avec ses partenaires industriels propose plusieurs niveaux de service de gestion
des tablettes :
Pédagogique avecNetsupportschool
De la mobilité (MDM) avecAirwatchde la société VMware
Des applicationslogicielles avecPradeopourcontrôlerlafiabilitéde l’installationmaisaussi
le type d’hébergementdesdonnées
2. Du filtrage descontenus avec Olfeoetlessolutionsde l’académie
Le fait que des collectivités gèrent le parc informatique "peut poser des difficultés", par
exemple si leur prestataire découvre un contenu inapproprié car "c’est le président du conseil
départemental qui appréciera s’il prévient ou non le recteur, alors que c’est bien au rectorat de
gérer cela", remarque Jacky Galicher. "Pour ne pas nuire à l’image du département ou de
l’établissement, la collectivité peut être tentée de masquer ces difficultés" mais "si un incident
est révélé alors on se tourne vers le recteur pour savoir quelles mesures ont été prises". D’une
manière générale, estime-t-il, "les données sensibles concernant les élèves, et notamment leur
identité, doivent être localisées dans les datacenters de l’Éducation nationale".
Avec la diffusion massive de terminaux mobiles auprès des élèves, "l’enjeu de savoir qui va
porter la question de la sécurité" devient crucial. "Avec des tablettes ayant vocation à sortir de
l’établissement se pose le problème du filtrage en 3G, en wifi, etc., c’est un sujet complexe"
alors que la loi sur la refondation de l’école ne prévoit pas de délégation de responsabilité aux
collectivités, souligne le DSI de l’académie de Versailles. Pour que les usages des tablettes
soient "uniquement pédagogiques", il faut pouvoir "installer seulement les logiciels autorisés
par l’Éducation nationale, pousser les bonnes versions d’applications logicielles, contrôler les
contenus, les accès, etc." La solution de gestion du parc permet également de géolocaliser les
tablettes en cas de perte ou de "les bloquer, voire les détruire" en cas de vol.
L’académie de Versailles a déjà conduit plusieurs projets autour de la sécurité informatique,
avec l’outil "AmonÉcole" (lire sur AEF) avec les DSDEN des Yvelines, de l’Essonne, des
Hauts-de-Seine et du Val-d’Oise, au travers d’un partenariat avec Dell (lire sur AEF) ou
encore par une mutualisation de l’assistance informatique avec les académies de Rouen et de
Créteil (lire sur AEF). Elle a d’ailleurs remporté le "prix de l’innovation" des trophées du
magazine 01 Business de la sécurité numérique en 2013. Aujourd’hui, son DAN Pascal
Cotentin et Jacky Galicher pilotent un groupe de travail du MENESR sur "l’encadrement
juridique de l’équipement en tablettes", avec le cabinet d’avocats spécialisés sur le numérique
Alain Bensoussan.