Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Seminaire genre
1. Philippe Clauzard, MCF
Université de la Réunion
ESPE - ICARE
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Début du séminaire
réflexif sur le
sexisme
2. Quelles raisons ont présidé à votre inscription à ce
parcours de formation , à ce séminaire ?
Avez-vous déjà pris en compte la dimension de l’égalité
filles – garçons en classe ? Dans l’école ?
Quelles sont vos attentes ?
Avez-vous des questionnements particuliers à traiter
dans les séances suivantes, lesquels?
Auriez-vous des expériences de classe à partager entre
collègues, à faire connaître ? Lesquelles ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
3. • Réflexions sur les représentations sur la question des
relations femmes / hommes,
• Sensibilisations, informations, réflexions sur la
problématique filles – garçons,
• Rappels sur les missions et programmes,
• Sensibilisation à des points de vigilance pour la classe,
• Présentations d’activités type et constructions d’outils
pédagogiques,
• Mutualisations de pratiques de collègues,
• Interventions de personnes engagées dans la problématique
de l’égalité filles – garçons en classe du primaire au lycée,
• Présentation d’un projet « Lire égaux » (sensibilisation au
sexisme et production d’écrits)
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
4. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» « La femme a toujours été, sinon l'esclave de l'homme, du
moins sa vassale; les deux sexes ne se sont jamais
partagé le monde à égalité ; et aujourd'hui encore, bien
que sa condition soit en train d'évoluer, la femme est
lourdement handicapée. » Simone de Beauvoir
» « Par leurs offres et leurs sollicitations, les parents
encouragent les attitudes et comportements qu’ils jugent
appropriés au sexe de leur nourrisson. L’enfant répond
dans le sens souhaité. Et il apprend à se positionner de
façon interactive en tant que personne qui participe à sa
propre élaboration. Comment s’étonner alors de
l’intériorisation des conduites sexuées. » Françoise
Héritier
5. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» « L'extraordinaire, dans le combat pour l'égalité entre les sexes, c'est qu'il
est toujours à recommencer et que l'actualité en donne sans cesse un
éclairage neuf. Or ce combat a derrière lui l'histoire de l'humanité -ou peu
s'en faut. Non que nos sociétés n'aient, depuis quelque cinquante ans,
considérablement évolué. Mais tout démontre aujourd'hui encore que,
dans les faits, la femme n'est jamais tout à fait l'égale de l'homme.
» C'est vrai dans le monde du travail, c'est vrai dans la fonction publique,
c'est vrai en politique, et c'est malheureusement vrai au sein de
l'institution scolaire. Il nous faut donc livrer ce noble et difficile combat :
libérer nos sociétés d'un de ses carcans les plus archaïques et parvenir à
une parfaite égalité de condition entre les hommes et les femmes.
» Parce qu'elle a en charge la formation des futurs citoyens, l'école est aux
avant-postes. (…) Dans tous les cas, l'attention doit être portée à la vie
scolaire : c'est en effet au quotidien, patiemment et sans relâche, que nous
donnerons corps à l'égalité. Il s'agira en particulier de prévenir les formes
de violence verbale ou physique, sexiste ou sexuelle qui peuvent
apparaître dans un établissement et qui représentent autant de menaces
pour l'équilibre des élèves. »
Avant-propos de Jack Lang, ministre de l’éducation, Bulletin officiel hors série n°10
du 2 novembre 2000 : « À l'école, au collège et au lycée : de la mixité à l'égalité ».
6. L'égalité des filles et des garçons constitue pour l'Éducation nationale une
obligation légale et une mission fondamentale.
Réalisée dans les faits depuis que les écoles et les établissements sont devenus
mixtes dans les années 70, la mixité scolaire ne recouvre pas pour autant une
situation d'égalité entre les filles et les garçons.
Trop de disparités subsistent dans les parcours scolaires des filles et des
garçons. L'éducation à l'égalité est une condition nécessaire à l'évolution des
mentalités. Les écoles, les collèges, les lycées peuvent devenir les lieux d'un
vrai apprentissage de l'égalité entre les filles et les garçons.
C'est à l'école, et dès le plus jeune âge, que s'apprend l'égalité entre les
sexes. L'apprentissage de l'égalité entre les garçons et les filles est une
condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s'estompent
et d'autres modèles de comportement se construisent.
Basée sur le respect de l'autre sexe, cette éducation à l'égalité, partie
intégrante de l'éducation civique, implique notamment la prévention des
comportements et violences sexistes.
Une convention interministérielle pour la promotion de l'égalité des chances
entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système
éducatif est signée pour la période 2006-2011.
Source : http://www.education.gouv.fr/cid4006/egalite-des-filles-et-des-garcons.html
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
7. » ATTITUDES
La vie en société se fonde sur :
• le respect de soi ;
• le respect des autres (civilité, tolérance, refus des préjugés et des
stéréotypes) ;
• le respect de l'autre sexe ;
• le respect de la vie privée ;
• la volonté de résoudre pacifiquement les conflits ;
• la conscience que nul ne peut exister sans autrui : conscience de la
contribution nécessaire de chacun à la collectivité ; sens de la responsabilité
par rapport aux autres ; nécessité de la solidarité : prise en compte des
besoins des personnes en difficulté (physiquement, économiquement), en
France et ailleurs dans le monde.
» CONNAISSANCES
Pour exercer sa liberté, le citoyen doit être éclairé. La maîtrise de la langue
française, la culture humaniste et la culture scientifique préparent à une vie
civique responsable.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
8. Tempête de cerveau sur les mots :
« sexisme », « égalité filles - garçons », « parité », « genre »,
« stéréotype », « tâches réservées », « éducation différenciée », «
virilité », « jouets sexistes », « publicité sexiste », « universalité du
masculin », « plafond de verre »…
Voici un certain nombre de mots inscrit sur une étiquette, à
quoi vous font-ils penser ?
Ecrire sur une pétale (des mots clefs) ses représentations
personnelles, relativement à ces mots…
Afficher les pétales avec de la gomme adhésive afin de
constituer une grande marguerite des représentations
collectives du groupe
==> On peut se regrouper et œuvrer par groupe de 3 ou 4, vous en discutez puis
un rapporteur restituera l’essentiel… de ce travail sur les conceptions sur
l’égalité femmes/hommes et filles/garçons, le sexisme, le machisme…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
9. 1. Quels sont les lieux communs concernant les
femmes les plus souvent entendus ?
2. Quels sont les mots blessants à l’égard des
femmes les plus courants ?
3. Quelles sont les inégalités (flagrantes) subies par
les femmes ?
4. Quelles sont les injustices et blessures subies par
les femmes ?
5. Quels sont les dommages collatéraux du sexisme
ordinaire et extraordinaire ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
10. - >>> Démarrage film
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
11. Dans ce film britannique de Stephen Daldry, Billy
(Jamie Bell) est un enfant de onze ans en 1984. Il
habite la ville minière de Durham, dans le Nord-Est
de l'Angleterre, dans un quartier où les maisons, en
briques, se ressemblent toutes, avec son père Jackie
(Gary Lewis), son grand frère Tony et sa grand-mère.
Sa mère est décédée. Son père et son frère font le
même métier que tous les hommes du voisinage :
mineur. Billy, lui, est encore jeune : il va à l'école,
mais, surtout, il prend des cours de boxe après la
classe. Son père l'y accompagne et le pousse, croyant
qu'une réussite dans ce domaine les sortirait de
l'embarras financier dans lequel ils se trouvent (le
métier de mineur rapporte peu, et de plus il est, ainsi
que Tony, en grève). Mais la boxe ne plaît pas à Billy,
qui préfère faire de la danse, comme les filles qui
pratiquent à l'autre extrémité du gymnase. C’est
donc à la danse qu’il se consacre, en secret de son
père, plutôt qu'à la boxe. Son professeur, Mme
Wilkinson (Julie Walters), croit en lui et en son talent.
Il devra pousser jusqu'à la rupture avec sa famille
pour mener à bien ses projets. Grâce à la conviction
et à l'appui de son professeur, il réussira à persuader
son père de son talent, et ce dernier le poussera
finalement vers une grande école de danse. À la fin
du film, Billy, devenu adulte est le danseur étoile
du Lac des cygnes : il est devenu un danseur
renommé. Ce film interroge des stéréotypes de
genre et de sexualité.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
12. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Ce film belge d’ Alain Berliner évoque le
thème de la différence et de l'identité de
genre à travers l'histoire de Ludovic, un
garçonnet de sept ans persuadé d'être une
fille. Ludovic part dans des rêveries où sa
poupée Pam l'emmène dans un monde
idéalisé à l'esthétique très kitsch. Invité chez
un voisin de son âge, il fait scandale en
revêtant la robe de la sœur défunte du
garçon et organisant un faux mariage avec
ce dernier. Ses parents, qui ne peuvent plus
minimiser sa conviction, acceptent mal sa
différence sous les regards des voisins dans
le lotissement chic où ils se sont installés.
13. Dans ce film américain de Frank Oz, Howard Brackett
enseigne la littérature et la poésie anglaises au lycée
de Greenleaf, une paisible bourgade de l'Indiana où il
a passé son enfance. Célibataire désinvolte, il est
fiancé depuis trois ans à la timide Emily
Montgomery, qui attend avec impatience leur
mariage, comme sa mère. C'est alors qu'un de ses
anciens élèves devenu comédien, Cameron Drake,
reçoit l'Oscar du meilleur acteur lors de
la 68e cérémonie à Hollywood, pour le rôle d'un
soldat homosexuel. En direct à la télévision, il rend
un hommage public à son ancien professeur et
inspirateur, Howard Brackett, qui, selon ses
déclarations, « est gay »
» A noter la scène
d’apprentissage des
attitudes viriles
» Clichés et stéréotypes servis
sur de la musique disco
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
16. I. Au regard de ces extraits de film, quelles sont vos
réactions ?
II. Quelles sont les idées préconçues que l’on observe ?
III. Qu’est-ce que cela peut vous amener à penser ou
modifier dans votre représentation du rapport filles
– garçons ?
IV. Quelles autres propositions pourrions-nous
formuler, en particulier en direction de nos élèves ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
17. » Voir diaporama complémentaire
I. Quelles réactions aux images ?
II. Quels stéréotypes ?
III. Comment déconstruire ces clichés ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
22. En commentaires : des
femmes soumises, des
femmes idiotes, des
femmes reléguées à des
tâches domestiques…
des tâches peu
reconnues dans la
sphère automobile que
les hommes se
voudraient réserver…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
25. Lecture de textes distribués sur la problématique
Relever les idées essentielles
Les restituer au grand groupe
Notes des idées sur large feuille par les animateurs &
discussions
Durée: une trentaine de minutes (20+20 mn)
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
28. » Espaces réservés, ségrégation des sexes
» Englobement du féminin par le masculin
» Controverses scientifiques
» Publicités sexistes
» Littérature sexiste
» Plafond de verre
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
29. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Espaces de vie toujours sexués, avec distinction historique
entre lieu public féminin et lieu public masculin,
» un lieu propre pour chaque sexe afin de se livrer à ses
activités personnelles ou s'évader en toute solitude,
» distinction « intérieur/extérieur » remontant à l’antiquité,
catégorisation « public/privé » inscrite dans la catégorisation
des sexes,
» distinction renvoyant à des activités sexuées qui
correspondent encore à une répartition inégalitaire des tâches
domestiques : aux hommes, des tâches techniques, aux
femmes, des tâches ménagères, des tâches éducatives…
» distribution sexuelle du travail (tâches nobles au uns, moins
nobles aux autres),
» persistance d’une forme d'imbrication entre espaces réservés,
tâches réservées, rôles réservés... la plupart du temps en
défaveur des femmes.
31. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Il existe un phénomène ségrégatif que parfois les parents (voire
les éducateurs en général) renforcent en différenciant
abondamment les garçons et les filles
» À chacun des sexes, un genre d’habillement, de décoration de
chambre, de couleurs attribuées, de jouets…
» Les familles encouragent des usages, des conduites
traditionnellement regardées comme adaptées au sexe de leur
enfant.
» Plus les enfants sont regroupés entre enfants du même sexe,
plus leurs comportements sont différenciés, plus sont engagées
les perspectives de dérives sexistes.
» Force est cependant de reconnaître que les parents sont très
sensibles aux stéréotypes de genre, à ces ensembles d’attributs
du masculin et du féminin dont il convient de peu s’écarter.
33. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Dans la Constitution, il est écrit « les hommes naissent libres et égaux
en droit ». Cela fait de la femme un « homme juridique ».
» La femme demeure un être sexué, de fait infériorisée devant un
universel masculin.
» Le masculin englobe le féminin.
» La domination en matière juridique remonte à la différenciation
imposée depuis les Grecs entre la sphère publique et la sphère privée,
entre le « nomos » et l’ « oikos » grecs, le monde privé et le monde
public.
» La femme est traditionnellement gouvernante du monde privé, sous
le joug d’un homme assurant la destinée publique et les lois. C’est
l’expression même d’une société patriarcale.
» Le masculin englobe le féminin en droit comme en grammaire,
» Vaugelas, grammairien avait décidé le primat du masculin sur le
féminin car disait-il le genre masculin est le plus noble, abandonnant
ainsi la règle d’accord de proximité valant jusqu’au XVIème siècle
34. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Selon Luce Irigaray, linguiste et psychanalyste, le sexe
féminin est un « point d’absence linguistique ».
» C’est une impossibilité grammaticale.
» Elle va jusqu’à évoquer une abdication devant le primat
linguistique du masculin en langue française.
» Le sexe féminin est à la fois le seul genre marqué par une
lettre supplémentaire et désigné comme tel,
» Cela rejoint la théorie de l’androcentrisme désignant
l’attitude qui privilégie plus ou moins exclusivement le point
de vue ou la pensée de l’homme.
» La hiérarchisation des genres est avant tout transmise par le
langage.
» Le langage est somme toute une fabrique de soi.
35. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» L’idéologie brouille la plupart du temps la réalité des choses,
» C’est ainsi qu’au XIXe siècle, les neurologues étaient convaincus
du rapport entre l’intelligence et le volume du cerveau.
» Thèse soutenue que la petitesse du cerveau de la femme était
révélatrice d’une intelligence inférieure, d’une infériorité
intellectuelle, aujourd’hui, nous savons que cette thèse repose
sur un postulat inexact…
» Avec la théorie des deux hémisphères dans le cerveau : on
attribua dès lors les différences psychologiques entre hommes
et femmes à ces dissimilitudes entre hémisphères cérébraux.
De nos jours, cette thèse est démentie…
» La recherche actuelle tend à démontrer qu’à performances
cognitives qui sont égales, chaque individu développe sa
propre façon d’activer les circuits de ses neurones.
» C’est donc avant tout une affaire d’individus, non de sexe.
38. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Stéréotypes véhiculés de nos jours par la publicité sexiste,
» Publicité pousse au sexisme, renforce les clichés sexistes,
» Clichés sexistes permettent aux industriels de vendre des
produits,
» Corps de la femme est utilisé pour vanter le dernier modèle
d'automobile. La femme est alors un objet sexuel, un objet de
désir pour faire vendre.
» Exploitation par la publicité d’un inconscient collectif pour mieux
vendre les produits,
» En associant au sexe masculin : force, courage, esprit de décision,
sens des responsabilités ; et associer au sexe féminin : charme,
douceur, séduction.
» Des groupes militants combattent le « publisexisme », contrer
les messages comme le suivant…
La publicité sexiste, le véhicule légal des stéréotypes
42. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» La collection Harlequin décrit les aventures amoureuses
des femmes,
» Avec des histoires sentimentales riches en caricatures et
clichés malheureusement croustillants,
» Cette littérature véhicule nombre de clichés sexistes.
» On observe que cette forme de littérature véhicule des
stéréotypes enfermant les personnages dans des rôles
pré-établis qui sont complètement décalés de la réalité de
ce que sont les hommes et les femmes, de ce que sont
leurs relations,
» Une vigilance critique est appelée à la lecture de ce style
d’ouvrage distrayant…
» On verra plus loin que les albums pour enfants présentent
des situations ou des images sexistes,
dévalorisant/catégorisant pour les femmes…
44. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Au bas de l’échelle, les femmes cumulent des salaires plus bas,
» Plus de chômage et de travail précaire chez les femmes,
» En haut de l’échelle, nous observons moins de femmes politiques
ou chefs d’entreprise,
» Les chercheurs expliquent qu’il y a un « plafond de verre » qui
entrave leur carrière,
» Les femmes s’engagent moins dans des carrières scientifiques.
» Le salaire des femmes est généralement toujours inférieur à
celui des hommes, à poste ou responsabilité égale,
» Inégalité dans la répartition des tâches domestiques H/F: 6
minutes d’investissement des hommes gagnées en 15 ans pour
les femmes, 80% des tâches ménagères incombe aux femmes…
» Inégalité de traitement professionnel, social, familial… flagrant.
47. » C’est bien le sexisme qui fonde la répartition inégalitaire des
tâches, des rôles, des responsabilités, comme la division sexuée
des savoirs et des carrières (scientifiques et techniques pour les
hommes, littéraires ou sociales pour les femmes),
» Une vison sexiste du monde donne des avantages indus à un
sexe au détriment de l’autre,
» il peut exister un sexisme à l’encontre des hommes,
» théoriquement, on peut parler de sexisme subi par les hommes
comme par les femmes,
» mais en l’état de notre société, il s’exprime à l’encontre des
femmes…
» Par exemple, dans les sociétés patriarcales et matriarcales, on a
tendance à éduquer les enfants des deux sexes selon une vision
éminemment genrée et hiérarchisée du monde.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
48. Bourdieu (La domination masculine)
Goffman (Arrangements sociaux entre les sexes)
Foucault (Normes et catégorisations)
Oakley/Buler (La question du genre)
Beauvoir (Femmes en creux)
Badinter (Femmes et hommes battus)
Welzer-Lang (Question de l’injonction à la virilité)
Tremblay/Dorais (L’efféminophobie)
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
49. » Bourdieu souligne que l’ordre social est une « machine symbolique », qui approuve la domination masculine,
sur laquelle il est clairement fondé. Avec la division sexuelle du travail, des tâches domestiques, des
responsabilités privées et publiques, des espaces et du temps, mais aussi du savoir, des cursus et des carrières
(selon Mosconi), on peut dire que les femmes subissent des assignations sociales.
» Goffman analyse les interactions sociales où les hommes et les femmes sont « ensembles et séparées ».
» Il remarque qu’il existe un contrat social entre les deux sexes qui les font vivre ensemble dans une séparation
affirmée. Il semble exister un peu partout un « arrangement » des sexes même avec des attributions peu
favorables aux femmes…
» Foucault s’interroge si la catégorisation n’est pas signe d’entreprise régulatrice et carcérale des individus. Les
catégories imposent un rapport binaire et arbitraire entre les sexes ainsi qu’une cohérence interne tout aussi
arbitraire. La catégorisation réduit et régule le monde dans un sens qui peut être oppressant.
» Selon Oakley et Butler, le genre est une construction culturelle, une fabrication. Le genre est, pour dire les
choses simplement, le sexe social. Par opposition au sexe biologique. C’est le sentiment d’être un garçon ou
une fille.
» Le « genre » permet de dépasser la catégorisation binaire des sexes et de mieux comprendre la palette des
sentiments, des émotions, des caractéristiques de chaque personne quel que soit son sexe. Ce concept
interroge l’identité en termes de stabilité et fluctuation de ce que nous sommes.
» Beauvoir réfute toute idée d'un « éternel féminin » et d’une « nature féminine ». Donc « on ne naît pas
femme, on le devient ! » Beauvoir définit le genre comme un acquis. Il est toujours un acquis, un
accomplissement culturel susceptible de quelques variations. Pour elle, les femmes forment le « manque », le
« creux » contre lequel lutte le masculin, l’identité masculine afin de ne pas lui ressembler. Les hommes s’en
différencient en essayant de former le « plein », c’est-à-dire la force, la vigueur. En d’autres termes le phallus.
» Une femme meurt tous les 2,5 jours sous les coups de son conjoint, et qu'un homme meurt tous les 11,5 jours
sous les coups de sa conjointe. Badinter dénonce l’omerta des hommes battus par leur femme. Cependant,
incontestablement, les femmes sont majoritairement victimes de la violence des hommes.
» Welzer-Lang développe une théorie sur la manière de conditionner les sexes dans des rôles stéréotypés. Il
parle de la « maison des hommes ». L’injonction à la virilité est un code de conduite très puissant dans notre
société. C’est une forme d’ordre formel que reçoivent les garçons. La socialisation des hommes s’effectue dans
de nombreux lieux de regroupement masculin : des cours d’école aux clubs de sports. C’est l’école de la
domination masculine.
» Des garçons qui montrent très tôt des caractéristiques féminines, qui ont l’air féminin, sont, déjà très
jeunes, confrontés à l’ostracisme. Ils sont très vite victime de l’effeminophobie. Leur rôle de bouc émissaire
est d’autant plus lourd à supporter que, souvent, personne ne prend leur défense. Dorais définit le concept
d’EFFEMINOPHOBIE comme la peur du féminin et par extension crainte de paraître féminin.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
53. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Le sociologue Bourdieu souligne que l’ordre social est une «
machine symbolique », qui approuve la domination
masculine, sur laquelle il est clairement fondé.
On pense à la division sexuelle du travail, des tâches
domestiques, des responsabilités privées et publiques, des
espaces et du temps.
Les femmes subissent des assignations sociales.
Il existait jadis un code de bonne conduite pour les filles, une
manière d’apprendre à se tenir selon les sexes.
Des vestiges sexistes demeurent dans les attributions de
jouets selon les sexes, les cursus scolaires et les carrières
différenciées.
54. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Comment font-ils, hommes et femmes, pour que leurs
comportements différents s’ajustent, comment la société
permet-elle d’organiser un ajustement qui forme une
espèce d’équilibre dans les couples mixtes malgré l’inégal
ou le conflictuel de leur état ?
Goffman s’interroge sur les agencements mis en œuvre,
l’arrangement qui sert de cadre aux interactions entre les
sexes.
Le sociologue analyse les interactions sociales où les
hommes et les femmes sont « ensembles et séparées ».
Il remarque qu’il existe un contrat social entre les deux
sexes qui les font vivre ensemble dans une séparation
affirmée.
Il explicite qu’il semble exister un peu partout un
« arrangement » des sexes même avec des attributions
peu favorables aux femmes…
55. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Le philosophe Michel Foucault s’interroge si la catégorisation
n’est pas signe d’entreprise régulatrice et carcérale des
individus. Les catégories imposent un rapport binaire et
arbitraire entre les sexes ainsi qu’une cohérence interne tout
aussi arbitraire.
La catégorisation réduit et régule le monde dans un sens qui
peut être oppressant.
Ainsi, on est son genre tant qu’on n’est pas son genre opposé.
Le genre se réduit à une modalité binaire et oppositionnelle.
Selon Foucault, on peut se demander s’il n’existe qu’une seule
manière d’être masculin et féminin ? Ne peut-on se sentir
masculin et autre chose, féminin et autre chose, traversé de
masculin et féminin ? Quelles sont les réelles influences entre
sexe, genre, désirs et pratiques sexuelles ?
56. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Le genre est une construction culturelle, une fabrication.
Le genre est, pour dire les choses simplement, le sexe social. Par
opposition au sexe biologique,
Ann Oakley théorise en 1972 le concept de « gender ».
Le psychologue américain John Money utilisa le premier le terme
de « genre » pour désigner le « fait psychologique par lequel un
sujet se sent femme ou homme, et se comporte comme tel ».
C’est le sentiment d’être un garçon ou une fille.
Le « genre » nous permet de dépasser la catégorisation binaire
des sexes et de mieux comprendre la palette des sentiments, des
émotions, des caractéristiques de chaque personne quel que soit
son sexe. Ce concept interroge l’identité en termes de stabilité et
fluctuation de ce que nous sommes. Cf. Trouble dans le genre,
selon Judith Butler, et la « queer theory ».
57. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Pour Beauvoir, les femmes forment le « manque », le « creux
» contre lequel lutte le masculin, l’identité masculine afin de
ne pas lui ressembler.
Les hommes s’en différencient en essayant de former le «
plein », c’est-à-dire la force, la vigueur. En d’autres termes le
phallus.
Elle a voulu démontrer que la féminité est le résultat d’une
éducation, d'une tradition. Devenir femme, c’est le résultat
d'un conditionnement culturel, social et politique.
Beauvoir réfute toute idée d'un « éternel féminin » et d’une
« nature féminine ». Donc « on ne naît pas femme, on le
devient ! » Simone de Beauvoir définissait le genre comme un
acquis. Il est toujours un acquis, un accomplissement culturel
susceptible de quelques variations.
58. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Une femme meurt tous les 2,5 jours sous les coups de son
conjoint, et qu'un homme meurt tous les 11,5 jours sous les
coups de sa conjointe.
Disons qu’il existe des hommes battus, dont la philosophe
Badinter dénonce l’omerta. On ne parle pas des hommes
battus par leur femme.
Incontestablement, les femmes sont majoritairement
victimes de la violence des hommes.
Toutefois, il ne faut pas nier la violence des femmes sur les
hommes, plus indicible car contraire à l'image de la virilité.
Badinter évoque de rares études sur les violences au Québec
: la violence psychologique serait plus le fait des femmes, et
la violence physique plus le fait des hommes. Cela étant dit,
il y a plus de violences conjugales subies par les femmes.
59. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Concernant l’éducation, Welzer-Lang (chercheur) développe une
théorie intéressante sur la manière de conditionner les sexes
dans des rôles stéréotypés. Il parle de la « maison des hommes ».
L’injonction à la virilité est un code de conduite très puissant dans
notre société. C’est une forme d’ordre formel que reçoivent les
garçons.
La socialisation des hommes s’effectue dans de nombreux lieux
de regroupement masculin : des cours d’école aux clubs de
sports.
Ils y apprennent qu’ils ne doivent absolument pas se plaindre, en
revanche apprendre à se battre, apprendre aussi à être les
meilleurs. Ils y découvrent que tout ce qui n’est pas conforme à la
conduite virile va être classé comme féminin.
Il y a une forme de standardisation des garçons dans des rôles
masculins traditionnellement définis. Le garçon qui n’y adhère pas
sera la risée des autres camarades : exclusion et violence à son
égard. C’est l’école de la domination masculine.
60. Pierre Tremblay, montre, en 2000, à quel point il est difficile
de vivre face à l’homophobie, au sexisme, mais aussi à
l’efféminophobie.
En effet, des garçons qui montrent très tôt des
caractéristiques féminines sont, déjà très jeune, confrontés
à l’ostracisme.
Dès l’école primaire, ils ont l’air féminin, et sont donc très
vite victime de l’efféminophobie. Leur rôle de bouc
émissaire est d’autant plus lourd à supporter que, souvent,
personne ne prend leur défense…
Michel Dorais définit le concept d’EFFEMINOPHOBIE comme
la peur du féminin et par extension crainte de paraître
féminin.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
62. » « L’ homme : Un chauffage d'appoint qui ronfle. » Rita Rudner
» « J'ai mis du temps à me rendre compte qu'on nous avait cambriolés.
Je croyais que c'était mon mari qui cherchait des chaussettes
propres. » P. Carlson
» « Un homme fort ? Vous parlez musculature ? » Françoise Sagan
» « Le nouvel homme a résolu à sa façon le nouveau partage des tâches
: Occupe-toi de tout et je ferai le reste. » Michèle Fitoussi
» « Mon mari dit qu'il veut passer ses vacances dans un endroit où il
n'est jamais allé. J'ai répondu : Et pourquoi pas la cuisine ? » Nan
Tucket
» « Un mari, c'est le gars qui vous soutient dans tous les problèmes que
vous n'auriez pas eus si vous ne l'aviez pas épousé. » Caroline
Ammerlaan
» « La psychanalyse ne peut rien pour les hommes : pour remonter
dans leur enfance, encore faudrait-il qu'ils en soient sortis » Barbara
» « Pour séduire les hommes, je porte un nouveau parfum : Intérieur
de voiture neuve. » Rita Rudner
» « Aujourd'hui, si un homme tient la porte pour une femme, il y a de
fortes chances pour que ce soit le portier. » Mae West
» « Un célibataire est un homme qui a raté l'occasion de rendre une
femme malheureuse. »v Jasmine Birtles
» Cela étant, il peut exister des formes de sexisme à l’égard des hommes…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
64. » Pourquoi a-t-on appelé notre planète TERRE DES HOMMES " ?
Parce que c'est impossible de faire TAIRE DES FEMMES" !
» Comment un homme se débarrasse d'environ 65 kilos de graisse
inutile ? en divorçant.
» Combien d'hommes faut-il pour ouvrir une bière ? Aucun, elle
devrait déjà être ouverte quand ELLE l'apporte.
» Avant tout chef d'oeuvre, il y a un brouillon. C'est pourquoi Dieu
créa l'homme avant la femme !!!
» A quoi servent les femmes??? A donner de l' amour à élever les
enfants ...... et à vider le portefeuille de leur mari quand elles
estiment qu' il y en a trop!!!
» Comment appelle-t-on un homme qui se fait entretenir par une
femme? Un gigolo
Comment appelle-t-on une femme qui se fait entretenir par un
homme? Une épouse.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
65. Quels sont les lieux communs, les mots blessants à
l’encontre des femmes ?
Comment définir un stéréotype au regard de ces
dernières « blagues » ?
Sur quoi repose un stéréotype ?
Quels sont les stéréotypes les plus forts concernant les
relations hommes/femmes; filles/garçons ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
66. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
o C'est quoi un stéréotype ?
o C’est une manière de voir les choses sans nuances, sans
singularités.
o C’est attribuer des caractéristiques aux gens, une image
générale à toutes les personnes d’un même groupe. C’est
souvent très réducteur. Ce n’est pas réfléchi.
o Le stéréotype prend la forme d'une opinion généralisée.
o Le stéréotype relève souvent d’une prise de position
réductrice et très conventionnelle,
o Et si une fille joue au foot, on la vexera en la traitant de «
garçon manqué ». Et un garçon qui n'a que des copines, qui
joue à l'élastique : c'est la honte dira-t-on et on le traitera de
pédé.
67. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
o Pourquoi ce primat du masculin ? Pourquoi observe-t-on cette
domination conceptuelle du masculin ?
o Des ethnologues, des sociologues, des théologiens, des historiens
s’entendent sur une idée de dévalorisation constante du féminin.
Lorsque les femmes ont leurs règles, elles sont le siège du
« mystère du sang.
o Autre hypothèse, autre élément de réponse au regard de cette
faculté, incompréhensible pour les hommes : les femmes
possèdent la capacité de reproduire non seulement leur mêmeté
(des filles) mais aussi des corps différents (des garçons).
o Une réaction masculine s’imposait ! Il fallait laisser une
empreinte sur le monde… Une démonstration de suprématie…
68. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
o Les stéréotypes sont –ils variables ?
o Les lieux communs peuvent changer. Cela souligne qu’ils ne
sont pas inscrits dans l’ordre des choses.
o Des anthropologues ont révélé une peuplade aux attitudes,
aux comportements radicalement opposés aux nôtres : il
s’agit des Chambulis… avec des hommes aux comportements
que l’on dit féminins. Du coup; on observe bien qu’il s’agit
d’une construction sociale/culturelle, que le stéréotype, les
normes sont des constructions sociales
o En conclusion, une entreprise de déconstruction
pédagogique des stéréotypes est possible. Un pari
d’éducabilité peut être fait pour reprendre les termes de
Philippe Meirieu.
70. » Extraits de
documentaire
» Réactions/débats
La
Domination masculine est
un documentaire français
de Patric Jean sorti
le 25 novembre 2009. Il
emprunte son titre
à l'ouvrage de sociologie du
même nom publié
par Pierre Bourdieu en
1998 et qui a pour sujet les
rapports sociaux entre
hommes et femmes.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
72. 1. L’éducation différenciée entre filles et garçons
2. Comportements et attendus des enseignants
selon les sexes
3. Le langage marqué
4. L’injonction à la virilité
5. Les jouets et jeux sexistes
6. Les manuels scolaires sexistes
7. Les propositions éducatives
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
73. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Beaucoup de parents retombent dans des stéréotypes liés au
genre masculin et féminin. Bleu/rose; sport/tâches ménagères,
» Les enfants vont vite les intégrer dès les premières années, avec
des injonctions comportementales du genre « un garçon ne
pleure pas » ou bien « une fille ne grimpe pas sur les échelles ».
Ce sont des phrases qui induisent des comportements modèles.
» Il existe une double aliénation : l’enfermement dans des
stéréotypes et la subordination du stéréotype féminin au
stéréotype masculin. En définitive, c’est un jeu de normes qui
conditionnent les gens selon leurs sexes.
» On peut parler d’un conditionnement social des rôles sexués.
Une attribution généraliste, réductrice et abusive.
» Il est clair que le modèle familial établit des relations et des
rôles femmes – hommes très différenciés…
74. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Les enseignants ne développent pas les mêmes attitudes
devant leurs élèves qu'ils soient filles ou garçons,
» Comme les garçons se manifestent le plus souvent, ou
envahissent très rapidement l’espace sonore, les enseignants
les interrogent plus, des chercheurs avancent l'hypothèse qu'il
s'agit pour les enseignants d'un moyen de canaliser l’énergie
des garçons, d'assurer calme et discipline en classe.
» Du coup, les enseignants n'ont pas besoin de s'intéresser à
elles en priorité pour maintenir la discipline et les échanges
maître - garçons sont plus nombreux.
» Toutefois, les filles réussissent mieux que les garçons ; les
garçons sont mieux notés par les enseignants du collège,
particulièrement en sciences.
» Pour conclure, on peut penser à une « division sexuée des
savoirs » qui précède une « division sexuée des métiers ».
Moins de carrières scientifiques pour les filles !
75. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Les genres grammaticaux sont hiérarchisés à l’instar des genres
sexués,
» C’est une convention, c’est un code mis au point par des
grammairiens très conservateurs et sexistes, notamment le
grammairien Vaugelas qui publia en 1647 ses « Remarques sur la
langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire
»,
» La grammairienne canadienne contemporaine, Céline Labrosse a
tenté de réinventer une langue dénuée de marques linguistiques
discriminantes pour les femmes,
» Pour l’auteure Judith Butler, le langage est un outil de sexuation
des individus. Il y a une façon particulière, de présenter ou de
parler des garçons ou des filles, qui influe sur les représentations
d’un monde que l’on sépare en deux genres distincts et inégaux.
76. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Le seul genre à être marqué est le genre féminin parce que le
masculin est la personne universelle.
» Le « je » au masculin est universel. Au féminin, la première
personne du singulier sera « marquée » avec un « e ».
» Wittig : le « genre » est un indice linguistique de l’opposition «
politique » entre les sexes. Elle affirme aussi le féminin
comme le seul sexe puisque le masculin confisque
l’universalité,
» Être sexué « femme » revient à être particularisée et
dépendante d’une relation à l’homme alors qu’être homme
relève du général et de l’universel et revient à ne pas être sexué
dans une relation de dépendance. C’est être le genre humain.
» Cela enracine la division sexiste. Et dans nos classes, la
première chose que nous manipulons, c’est le langage…
77. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Les jouets ont-ils un sexe ?
» Les filles sont associées aux poupées et les garçons aux voitures. Pour
les filles, leur univers serait essentiellement celui de la vie domestique
et pour les garçons, l'univers serait extérieur et automobile.
» Cela reflète les inégalités sexistes.
» C’est fondé sur des préjugés hérités de la tradition. Et pourtant une
petite fille peut à la fois jouer à la manucure et au pompier.
» Les jouets reflètent de vrais stéréotypes sexistes. Les jouets
départagent deux mondes. On trouve des jouets en relation avec la
sphère domestique pour les filles et des jouets liés à la sphère
extérieure pour les garçons.
» Néanmoins, de nos jours, il est étonnant d’observer que s’il y a une
évolution des usages des jouets par les filles qui s’approprient certains
jouets de garçons, les catalogues n’en représentent rien.
» Les projections sur le masculin entre filles et garçons, d’après ces
catalogues diffèrent. Par ailleurs, le monde féminin des pages roses où
règnent la décoration, le foyer, les apparences, les enfants, il n’apparaît
pas dans les pages bleues des garçons où les femmes sont étrangement
absentes.
81. i. Quelles activités de classe imagineriez-vous
relativement à ces problématiques ?
ii. Quels jeux développer avec les jeunes élèves ?
iii. Quelles discussions tenir avec les grands élèves ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
82. 1. Oui, mais comment ?
2. Trouvez un critère !
3. Un critère, c’est quoi ? C’est ce qui décide de
mettre ensemble des jouets ou non.
4. Alors les jeux de soldats…
5. Oui par exemple, et ça te fais penser à quoi ?
6. Ben, je sais pas…
7. Qui joue avec les soldats, les ballons, les poupées,
les…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
84. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Dans les exercices de grammaire, ce sont souvent ou
toujours les filles qui font la cuisine ou jardinent et les
garçons qui jouent au foot ou effectuent des métiers
brillants.
» Ou bien effectue des tâches traditionnellement attribuées à
leur sexe.
» Les manuels scolaires ne sont pas exempts de clichés
sexistes. Loin de là. Certains propos, relatifs aux filles et aux
garçons, les conditionnent. Même implicitement.
» Observons par exemple les énoncés suivants :
85. » « Pour Noël, cette maman a offert un beau cadeau à ses trois
enfants »; donc Papa ne fait-il jamais de cadeaux? Est-ce la seule
fonction de la maman. Il faut lire tout le manuel pour s’en rendre
compte. Ou encore: « Si elle lâche le guidon, elle va tomber! »
Derrière une phrase à grammaticalement analyser; on le sait bien,
les petites filles sont maladroites et peu sportives!
» « A 16 ans, Julie pesait 50 kg. Depuis, son poids a augmenté de 2%
chaque année par rapport à celui de l’année précédente. Combien
pesait-elle à 17 ans ? À 18 ans ? Actuellement, elle a 21 ans. Quel
est son poids ? Elle décide de faire un régime et de perdre
désormais chaque année, pendant 5 ans, 2% du poids qu’elle avait
l’année précédente. Quel sera, si elle tient son engagement, son
poids à 26 ans ? »
» « Élisabeth a quatre chapeaux (un noir, un blanc, un rouge et un
vert) et trois sacs (un noir, un rouge et un jaune). Dans l’obscurité,
elle prend au hasard un sac et un chapeau. Quelle est la
probabilité pour que le chapeau et le sac soient de la même
couleur ? Quelle est la probabilité pour que ni le chapeau ni le sac
ne soient noirs ? »
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
86. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Les filles pourraient agir de la même manière que les garçons
dans tous les actes de la vie.
» Mais il est vrai qu’elles manquent de modèles féminins. Les
personnages féminins demeurent rares dans les histoires
enfantines ou bien elles ont un rôle secondaire.
» Les héros de la littérature enfantine sont trois ou quatre fois
plus souvent des garçons ou des hommes.
» Des études soulignent que les manuels scolaires du primaire
présentent moins de 10% de femmes parmi les personnages
illustres. Il importe donc de mettre l’accent sur des
personnages féminins célèbres qui ne correspondent pas aux
stéréotypes sociaux de sexe.
87. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Un ou deux auteurs
masculins
225 41,9%
Un ou deux auteurs
féminins
285 53%
Mixte 15 2,8%
Ne sait pas 12 2,3%
Un illustrateur 225 51,4%
Une illustratrice 285 45,1%
Ne sait pas 19 3,5%
Le sexe des écrivains
Le sexe des illustrateurs sur 537 albums
88. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
262 adultes masculins 62,2%
159 adultes féminins 37,8%
421 adultes au total 100%
165 enfants masculins 70%
71 enfants féminins 30%
236 enfants au total 100%
470 enfants masculins 60,33%
309 enfants féminins 39,67%
779 enfants au total 100%
671 adultes masculins 59,6%
455 adultes féminins 40,4%
1126 adultes au total 100%
Le sexe des 1905 protagonistes tous types confondus
Le sexe des 657 animaux habillés protagonistes
89. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Relations de la mère avec le fils 35%
Relations du père avec le fils 25%
Relations de la mère avec la fille 22%
Relations du père avec la fille 18%
Domaine H F
Écoles et soins aux
enfants
6 27
Commerce 44 16
Médecine 20 1
Arts 25 6
Aventure et nature 36 2
Ordre et justice 38 1
Scientifique et
intellectuel
10 1
Politique 7 1
Les 308 relations parents - enfants
La répartition des métiers en H/F
90. » Qui est la maman ? Qui est le papa ?
» Que répondent les enfants à votre avis ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
91. Ont reconnu Filles Garçons Total
Mères ou
ourses
36 42 78
Pères 30 26 56
L’un ou l’autre 5 3 8
Professionnels 4 2 6
Total 75 73 148
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
92. Ont reconnu Filles Garçons Total
Jeunes mâles 33 31 64
Pères 36 34 70
Mères 4 2 6
L’un ou l’autre 0 4 4
Total 73 71 144
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
93. 1. Qu’est-ce que l’enseignant peut mettre en place
pour corriger cela ?
2. Comment choisir les manuels ?
3. Comment introduire davantage de références
féminines dans les cours ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
95. » Lire les interactions filles
garçons en classe photocopiées
» Voir les travaux de Nicole
Mosconi
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
96. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Lire le rapport d’étude
» Voir les travaux de Nicole
Mosconi
99. » M. : Anselme ?
» É. : C’est mieux la moitié d’elle, collée avec la moitié d'il.
» M. : On peut trouver oui. Effectivement. Il y a toutes les solutions possibles.
Pourquoi est-ce que moi j’écris il avec un « s » ? Il, qui est réservé
normalement à qui ?
» É. : Aux garçons.
» M. : Aux garçons. Bon, le « s », on est d'accord sur le « s » puisqu'ils sont
plus de un, donc c’est pluriel. Pourquoi avoir choisi « il » et pas « elle » et pas
« il, elle » et pas, euh, et pas autre chose ?
» É. : Parce que !
» M. : Parce que Dan...
» É. : Euh, parce que, parce que quand on met « elle », et ben, euh, euh, on
fait pas, parce que ça se dit pas, et euh, avec une fille et un garçon, le « ils »,
ça se dit parce que, euh, ça veut dire qu'ils sont, qu’ils sont deux.
» M. : Ça veut dire qu'ils sont deux. C'est difficile. Amélie, toi tu m'as dit : moi
ça me dérange pas maîtresse. Pourquoi ça ne te dérange pas ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
100. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» É. : Parce que, parce que, ça me dérange pas parce qu’ils sont une fille un
garçon et ça me dérange pas qu'ils sont une fille un garçon.
» É. : Ils peuvent être amoureux.
» M. : Bon ce n’est pas ça le problème. Alors, je vais vous l’expliquer. C'est que
c'est comme ça. Il va falloir que vous l’admettiez. (….) Euh, c'est une règle.
Alors, c'est une règle en grammaire qui veut que dans une même pièce il y ait
des filles et des garçons, on choisit de privilégier, on a choisi de prendre plutôt
masculin et « il » avec un « s », et alors ça même s’il y a cinq filles et un seul
garçon. Ça fait six personnes, ça fait beaucoup, passer plusieurs, plusieurs, ça
fait pluriel et le fait qu'il y ait un garçon et un seul on va pas dire elles sont en
train de discuter. On va dire ils sont en train de discuter. C'est une règle en
grammaire qui veut que quand il y a un mélange féminin -masculin, ça soit
dans le groupe « plusieurs » le masculin qui l’emporte même s’il y a un seul
élément masculin. Tess ?
» É. : Moi ça ne me dérange pas parce qu'on peut bien tomber amoureux,
hein...
» M. : Ah oui, alors là on parle d'autres choses. On parle plus de grammaire.
101. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Cet épisode est significatif de ce qui s’engage dans la construction de
connaissances grammaticales chez les élèves ainsi que du rapport
spontané des élèves à la langue
» Il souligne l’inventivité du petit Anselme qui remarque au CP la règle du
primat du masculin sur le féminin face à un regroupement des
personnes des deux sexes
» L’élève propose alors une fusion, une contraction des pronoms
personnels : avec la moitié d’elle, collée avec la moitié d'il, c’est-à-dire «
eli(s) » ou bien « lel(s) » (car il ne précise pas de quelle moitié il s’agit).
» Sa proposition est voisine de celle d’une linguiste qui suggérait un
renouvellement d’une grammaire de type non sexiste : afin de combler
l’absence d’un pronom pluriel commun aux deux genres, Françoise
Marois propose la création d’un « collectif mixte » avec « illes».
» Cette contraction, de « ils » et « elles », présente l’avantage de mieux
savoir de qui on parle, de lever les ambiguïtés. Une proposition proche
de celle d’Anselme.
102. » Quelle attitude peut prendre l’enseignant ?
» Quelle explication formuler ?
» Faut-il être ou non modélisant ?
» …/…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
104. I. Comment définir le sexisme ?
II. Quelles sont les discriminations sexistes ?
III. Quels projets éducatifs pourrions-nous envisager ?
IV. Quelles pistes pédagogiques choisir ?
V. Comment sensibiliser les collègues enseignant aux
attitudes sexistes en classe (implicites et
inconscientes) du primaire au lycée ?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
106. o Une sélection d’activité
o Dans la brochure « Les Petits Egaux »
o Dans le document des CPC 9-3 sur le sexisme
o Dans l’ouvrage du scéren : 50 activités pour
l’égalité filles – garçons
o …/…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
107. » Quelques conseils éducatifs visant la promotion de
conduites non sexistes; à faire ou ne pas faire dans sa
classe
» La rencontre sportive (cours préparatoire)
» Les jouets n’ont pas de sexe (école élémentaire)
» La promotion de modèles féminins et masculins (cours
élémentaire et cours moyen)
» Atelier de langage en école maternelle
» Débats « philo » en école élémentaire
» Activités de théâtre -forum
» Projets pédagogiques d’école ou d’établissement
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
108. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» L’école maternelle a pour mission d’accompagner les enfants vers la maîtrise du
maniement du langage oral, nécessaire à la réalisation d’une scolarité
élémentaire réussie.
» Nous avons le langage en « situation » qui fait référence à un langage factuel,
qui accompagne une situation vécue par les interlocuteurs qui échangent.
L’adulte qui conduit les premiers échanges de l’enfant l’installe dans une « forme
de scène énonciative » où l’élève dit ce qu’il fait, ce qu’il est en train de faire.
» Plus difficile, est le niveau de langage dit « d’évocation » dont les
caractéristiques l’apparentent à l’écrit. L’enfant accède à la langue du raconté. Il
doit reformuler une histoire, les propos, une idée dans une « forme d’appel au
souvenir » de ce qui a été entendu, vu ou compris.
» Les discussions peuvent porter sur les thèmes suivants : Jouets ou jeux de
garçons ou de filles ? Métiers de filles, professions de garçons ? Tâches de la
maison masculines ou féminines ? Garçons et filles, tous égaux ? Etc. On peut
aussi se saisir d’évènements qui se sont produits dans la journée pour
développer la discussion. Il sera également fait appel à des albums comme
support aux discussions de l’atelier
109. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Les activités de débats philosophiques sont appropriées pour étudier et
analyser les comportements sexistes, la différenciation inégalitaire entre les
sexes, les pensées et attitudes discriminantes.
» Les objectifs sont essentiellement les suivants :
- approfondissement d’un thème en soulignant la complexité d’une notion
particulière,
- structuration de la pensée individuelle,
- maîtrise de son propre langage,
- apprentissage de l’écoute de l’autre et construction d’une pensée partagée,
- développement du respect des règles du débat (tour de paroles, prise en
compte du récit et des idées de l’autre dans son intervention…).
» Il ne s’agit évidemment pas de faire des cours de philosophie dignes de la
classe de terminale, mais d’induire chez les élèves une démarche réflexive sur
des thèmes touchant à leur existence quotidienne, ici aux relations humaines
: les relations filles/garçons. Ces débats peuvent favoriser l’émergence de la
réflexion et de la pensée construite.
110. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Une scène présentant une situation critique relative à un comportement
sexiste est jouée. On demande ensuite aux participants si la scène qu'ils
viennent de voir s’apparente à la réalité, à quelque chose qu'ils
connaissent. Et puis quels sentiments ont-ils ressentis ? Que ressentent-ils
devant un tel comportement, qu'en pensent-ils ?
» En effet, il est demandé au public d'agir pour faire évoluer les choses. Que
peut faire la personne opprimée, discriminée, rejetée pour que ça ne se
passe pas comme ça ? Que peut-elle faire pour que son projet de
reconnaissance, de respect ou autre aboutisse ? Que ferait-on dans une
situation identique ?
» La scène est rejouée et les participants (les spectateurs) l'interrompent
pour proposer leur propre recommandation d'attitude, de parole,
d'expression en remplaçant la personne qui subit la domination.
» Cette technique d'animation interactive, très estimée du public, est
inspirée du théâtre-forum de l'Opprimé d'Augusto Boal.
112. » Quelles pratiques relatives à la question sexiste
avez-vous développé dans votre classe?
» Dans votre école, comment avez-vous
sensibilisé les élèves à l’égalité filles – garçons?
» Quel projet au sein de classe ou de l’école,
peut-on développer?
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
113. » Ce concours s’adresse à toutes les classes de CP et de
CE1 du département.
» Son objectif est de sensibiliser les garçons et les filles,
dès leur plus jeune âge, à l’égalité entre les femmes et
les hommes. Les classes sont appelées à rédiger le texte
d’un album dont le message est la lutte contre le
sexisme.
» Le manuscrit lauréat sera édité par Talents Hauts sous la
forme d’un album après un travail avec une illustrateur-
trice. Il est ouvert à toutes les classes de CP et CE1 du
département.
» Pour accompagner le projet, les classes candidates
recevront à leur inscription la collection complète
d’albums de la collection « pour les filles ET pour les
garçons » ainsi qu’une notice méthodologique détaillée,
une fiche bibliographique et quelques brochures.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
115. I. La charte pour le respect et l’égalité filles – garçons
II. Les thématiques de saynètes théâtrales
III. Le concours d’affiches contre le sexisme, pour
l’égalité filles – garçons
IV. L’écriture d’albums anti-sexiste
V. La création de jeux de société anti-sexiste
VI. La rédaction de manuels scolaires non sexistes
VII. …/…
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
118. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
CONVERSATIONS EN FAMILLE
______________________________________________
Dis-moi Papa, pourquoi parle-t-on d'égalité des hommes et des femmes ?
Tout simplement parce que les hommes et les femmes ne sont pas, dans
notre société, traités de manière égale.
C'est moche cela. Pourtant, je m'en suis pas rendu compte à l'école.
Vraisemblablement parce que ta maîtresse veille à ce que garçons et filles
soient sur un pied d'égalité.
Ben, c'est normal.
Ce n'est pas la norme pour tous. Dans la vie quotidienne, les comportements
tout comme les idées qu'ont les gens sont porteurs d'inégalités. À l'école, au
travail, ou même en famille, les stéréotypes sur chacun des sexes ont la vie
dure.
C'est quoi un stéréotype ?
C’est une manière de voir les choses sans nuances, sans singularités. C’est
attribuer des caractéristiques aux gens,
une image générale à toutes les personnes
d’un même groupe. C’est souvent très réducteur. Ce n’est pas réfléchi.
Et...
119. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
CONVERSATIONS EN CLASSE
_____________________________________________
E6 : Dites-moi, il existe donc plusieurs sortes d'identités, si je
comprends bien...
E. : Effectivement. Nous avons l'identité de genre qui est le sentiment
d'être un homme ou une femme, on dit aussi le sexe psychologique (la
féminité et la masculinité, présentes de façon plus ou moins variable
chez une personne), l'identité de sexe (ou sexuelle), c'est-à-dire la
prise de conscience de son sexe anatomique (le sexe biologique), et
l'identité de sexualité qui est une attirance affective et sexuelle
hétéro, homo ou bi – sexuelle. Ces identités (hormis l'identité de sexe
anatomique) sont plus ou moins fluctuantes dans la vie d'un individu.
E6 : Ça explique donc cette question de féminité chez les mecs ou de
masculinité chez les nanas.
E. : Oui et du coup, la problématique de l'efféminophobie, un rejet du
féminin chez un garçon aux manières
trop féminines par exemple. On parle
rarement d'un rejet de manières
excessivement masculines.
120. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Si l’égalité entre les femmes et les hommes progresse, force est de
reconnaître que les femmes sont encore victimes de préjugés, de
stéréotypes, d’inégalités qui limitent leurs vies professionnelles,
familiales et sociales.
» L’heure demeure au développement d’une éducation à l’égalité filles
–garçons,à la révision d’attitudes et de discriminations sexistes qui
s’inscrivent dans des représentations traditionnelles de
dévalorisation du féminin par rapport au masculin. Cette
infériorisation est gravée dans le marbre de la langue,elle réside
dans la catégorisation en genres hiérarchisés.
» « Désexiser» la langue, les jouets enfantins, les rôles sociaux des
adultes ; repenser la notion de genres et leurs attributions
conformes aux usages ; resituer les rapports humains dans une
perspective historique et théorique ; bousculer les normes, les lieux
communs… Tout cela répond à la Convention interministérielle de
2007 sur l’égalité entre femmes et hommes et les missions
éducatives afférentes. Ces conversations en famille, en classe, entre
élèves sont des invitations éducatives à des discussions
pédagogiques qui visent plus amplement une éducation à la
citoyenneté, copartagée par les coéducateurs que sont les
enseignants et les parents.
121. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
» Homme ou femme : c’est une question de connaissance et de respect,
tout simplement. Conversons-en.
» La promotion de l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et
les hommes, s’inscrit désormais dans le cadre de politiques tant
européennes que nationales.
» C’est ainsi que la Convention interministérielle de février 2007 établit
une politique globale d’égalité des chances entre les filles et les
garçons de l’enseignement préélémentaire à l’enseignement
supérieur. Elle vise à l’amélioration de l’orientation scolaire et
professionnelle des filles ainsi qu’à promouvoir une éducation
fondée sur le respect mutuel des filles et des garçons au moyen
d’une réflexion sur les stéréotypes concernant les rôles sexués. Elle
invite au développement de conduites non sexistes.
» Les parents et les enseignant-e-s sont aussi encouragés à réfléchir
avec les enfants à leurs représentations sur les femmes et les
hommes de manière à ce que les filles et les garçons ne soient plus
assignés à des rôles sociaux, mais puissent construire librement
leurs parcours de vie, leurs chemins d’existence.
123. Des mauvaise blagues sur
les blondes aux
compliments stupides ou
aux attitudes
discriminantes, Brigitte
Grésy les analyse comme
des « des blessures
infinitésimales » qui
forment le nouveau
sexisme.
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
124. o 1. La condescendance et le paternalisme
» Penser que la femme qui utilise un ordinateur en réunion est en train de
prendre des notes (ça doit être une secrétaire), tandis que l’ordinateur de
l’homme en réunion signe l’homme moderne
o 2. Le dénigrement
» « T’es vraiment blonde ! » * « Pauvre conne ! Allez je rigole… » * « Vous
pensez, quatre filles, forcémment ça se passe mal… »
o 3. La délégitimation subtile
» Contourner une femme qui a des responsabilités * S’adresser à l’homme
quand on rencontre un homme et une femme en supposant que c’est lui le
chef
o 4. L’insubordination larvée
» La rétention d’information face à une supérieure femme. * L’exclusion d’une
femme supérieure de décisions, réunions…
o 5. La fausse courtoisie
» Ce sont des situations de « marquage » qui mettent les femmes à côté et non
avec.
o 6. Les blagues graveleuses
o 7. La séduction détournée
» Un compliment sur une tenue à une femme qui voudrait qu’on lui parle de son
travail, « des rappels à l’ordre de se comporter conformément à un modèle
féminin convenu »…
o 8. La médisance, par exemple : « Elle couche ! »
o 9. Le délit de maternité : « Si je vous donne le poste, vous allez mettre
un petit en route »
o 10. Le temps partiel = le temps partial : « Ah oui c’est vrai, tu n’es pas là
demain. » ou variante « Tu as de la chance de pouvoir buller demain… »
Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
125. Philippe Clauzard, MCF Université de la Réunion - ESPE
Fin du
séminaire
réflexif sur le
sexisme