La détérioration du compte courant français s'explique principalement par l'évolution défavorable de son taux de change interne, principal déterminant du taux de change réel en union monétaire. Une modération salariale et/ou une intensification de la concurrence dans le secteur abrité permettrait à la France de baisser son taux de change interne et de réduire les déficits de sa balance courante.
Le marché des bureaux en Ile-de-France - Bilan et perspectives 2013JLL France
• Les perspectives de croissance pour les mois à venir ont été revues à la baisse et le début de 2013 ne sonnera pas la reprise tant attendue.
• Pour le marché locatif, 2013 sera synonyme de chasse aux coûts pour les entreprises, et de chasse au vide locatif pour les propriétaires. Dans ce contexte nous anticipons un niveau de demande placée en léger repli par rapport à 2012 compris entre 1,9 et 2 millions de m².
• Les perspectives du marché de l’investissement pour 2013 devraient elles s’inscrire au niveau « conventionnel » observé depuis 10 ans. Nous anticipons donc un volume d’investissement compris entre 8 et 10 milliards d’euros pour l’an prochain.
Le marché des bureaux en région lyonnaise - Bilan & Perspectives 2013JLL France
Economie acte 1 à 4 : pour le « Double-dip » finalement c’est oui en Europe …
Lors de notre précédente édition du Bilan et Perspectives de décembre 2012, les perspectives économiques de la zone Euro et de la France s’assombrissaient et l’année qui s’achève n’est pas venue contredire cette prévision, au contraire. 2012 est le résultat logique d’une mécanique d’évènements économiques et financiers qui agitent le monde depuis 2007 et qui ont mené les économies de la zone Euro au « double-dip » en 2012.
Aspects de la crise
Insee, Économie et statistique n° 438-440, juin 2011.
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?codesage=ECO438&nivgeo=0
Un choc darwinien pour la gestion d’actifs : Beaucoup vont s’adapter, les din...Quantalys
900 milliards d’euros partis en fumée sur un mois… Alors que le millésime 2020 s’annonçait bien pour l’industrie de la gestion en Europe, la crise du coronavirus est venue prendre à contre-pied les gérants qui subissent deux effets négatifs : d’une part, la baisse violente des marchés et, d’autre part, la décollecte tout aussi violente, toutes stratégies confondues.
Le marché des bureaux en Ile-de-France - Bilan et perspectives 2013JLL France
• Les perspectives de croissance pour les mois à venir ont été revues à la baisse et le début de 2013 ne sonnera pas la reprise tant attendue.
• Pour le marché locatif, 2013 sera synonyme de chasse aux coûts pour les entreprises, et de chasse au vide locatif pour les propriétaires. Dans ce contexte nous anticipons un niveau de demande placée en léger repli par rapport à 2012 compris entre 1,9 et 2 millions de m².
• Les perspectives du marché de l’investissement pour 2013 devraient elles s’inscrire au niveau « conventionnel » observé depuis 10 ans. Nous anticipons donc un volume d’investissement compris entre 8 et 10 milliards d’euros pour l’an prochain.
Le marché des bureaux en région lyonnaise - Bilan & Perspectives 2013JLL France
Economie acte 1 à 4 : pour le « Double-dip » finalement c’est oui en Europe …
Lors de notre précédente édition du Bilan et Perspectives de décembre 2012, les perspectives économiques de la zone Euro et de la France s’assombrissaient et l’année qui s’achève n’est pas venue contredire cette prévision, au contraire. 2012 est le résultat logique d’une mécanique d’évènements économiques et financiers qui agitent le monde depuis 2007 et qui ont mené les économies de la zone Euro au « double-dip » en 2012.
Aspects de la crise
Insee, Économie et statistique n° 438-440, juin 2011.
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?codesage=ECO438&nivgeo=0
Un choc darwinien pour la gestion d’actifs : Beaucoup vont s’adapter, les din...Quantalys
900 milliards d’euros partis en fumée sur un mois… Alors que le millésime 2020 s’annonçait bien pour l’industrie de la gestion en Europe, la crise du coronavirus est venue prendre à contre-pied les gérants qui subissent deux effets négatifs : d’une part, la baisse violente des marchés et, d’autre part, la décollecte tout aussi violente, toutes stratégies confondues.
La crise a pris une grande amplitude à partir de l’été 2007 pour se transformer depuis octobre 2008 en « la plus grave depuis la seconde guerre
mondiale». Le phénomène de contagion de la crise a des conséquences non
seulement sur l’ensemble de l’économie américaine mais de plus en plus à l’échelle mondiale.
Toute économie ouverte ne peut être à l’abri de cet événement majeur. Les pays du de l’Europe ne sont pas isolés du reste du monde, à bien des égards et à des degrés divers, ils en subissent les contrecoups
Perspective pour la croissance mondiale - Commentaires de Gilbert CetteFrance Stratégie
Contribution de Gilbert Cette au Projet 2017/2027 de France Stratégie : Perspective pour al croissance mondiale.
http://francestrategie1727.fr/thematiques/la-croissance-mondiale-d-une-decennie-a-l-autre/
Note de Conjonture Jones Lang LaSalle - Avril 2012JLL France
La note de conjoncture revient ce mois-ci sur :
• En termes économiques, un certain regain d’optimisme des indicateurs vient corriger les excès de l’hiver dernier
• Sur le marché locatif, la demande placée et l’offre sont stables par rapport au 4e trimestre 2011
• Le marché des transactions de plus de 5.000 m² a été dynamique ce trimestre
• Le marché de l’investissement réitère exactement le même score que l’an dernier avec 1,34 milliards d’Euros investis
Risque de déflation par la dette en Europe et aux États-Unis. Quelques observ...Eduardo A. Vílchez
Depuis plusieurs mois, le risque de déflation préoccupe les autorités. Dans ce
bref texte, nous étudions la réalité de ce risque et montrons que dans une
économie où les agents privés sont fortement endettés, des pressions déflationnistes
peuvent se développer bien avant que le niveau général des prix ne baisse.
Nous examinons les réactions de la politique économique face à ce risque de
déflation par la dette en comparant celles des autorités japonaises au début
des années 1990 à celles des autorités américaines et européennes au début des
années 2000. Force est de constater que non seulement la zone euro est loin
d’être à l’abri de ce mal, mais surtout que sa politique économique n’a pas été
pensée pour y faire face.
Etude publiée par l'Iref et Contribuables Associés - avril 2013. Le nombre de personnes sans emploi augmente de mois en mois depuis 5 ans. Les solutions proposées par le gouvernement, la « boîte à outils », loin d’inverser la tendance, vont au contraire accélérer les destructions d’emplois.
Openfisca, un logiciel libre pour simuler des réformes fiscales et socialesFrance Stratégie
La révolution numérique et la diffusion massive d’internet permettent aujourd’hui aux citoyens du monde entier de s’informer, d’échanger, de s’exprimer plus facilement. Elles donnent à la société civile de nouvelles capacités d’agir et font naître ainsi de nouvelles pratiques sociales. Pour l’État, elles se traduisent par une nouvelle exigence d’ouverture.
http://www.strategie.gouv.fr/publications/openfisca-un-logiciel-libre-simuler-reformes-fiscales-sociales
Unit 73 ig1 assignment computer game audio cut sequence production 2013_y2ryan_edge
This document provides an assignment brief for a unit on sound design for computer games. Students will be tasked with creating audio assets for a cut scene from the video game Grand Theft Auto 5. Over the course of 7 tasks, students will record field recordings, analyze existing game audio, script and record dialogue, and use audio editing software to apply effects and generate sound effects to compose a 2 minute audio track for a new mission in the game. The assignment aims to teach students portable and studio recording techniques as well as post production skills using industry standard tools.
La crise a pris une grande amplitude à partir de l’été 2007 pour se transformer depuis octobre 2008 en « la plus grave depuis la seconde guerre
mondiale». Le phénomène de contagion de la crise a des conséquences non
seulement sur l’ensemble de l’économie américaine mais de plus en plus à l’échelle mondiale.
Toute économie ouverte ne peut être à l’abri de cet événement majeur. Les pays du de l’Europe ne sont pas isolés du reste du monde, à bien des égards et à des degrés divers, ils en subissent les contrecoups
Perspective pour la croissance mondiale - Commentaires de Gilbert CetteFrance Stratégie
Contribution de Gilbert Cette au Projet 2017/2027 de France Stratégie : Perspective pour al croissance mondiale.
http://francestrategie1727.fr/thematiques/la-croissance-mondiale-d-une-decennie-a-l-autre/
Note de Conjonture Jones Lang LaSalle - Avril 2012JLL France
La note de conjoncture revient ce mois-ci sur :
• En termes économiques, un certain regain d’optimisme des indicateurs vient corriger les excès de l’hiver dernier
• Sur le marché locatif, la demande placée et l’offre sont stables par rapport au 4e trimestre 2011
• Le marché des transactions de plus de 5.000 m² a été dynamique ce trimestre
• Le marché de l’investissement réitère exactement le même score que l’an dernier avec 1,34 milliards d’Euros investis
Risque de déflation par la dette en Europe et aux États-Unis. Quelques observ...Eduardo A. Vílchez
Depuis plusieurs mois, le risque de déflation préoccupe les autorités. Dans ce
bref texte, nous étudions la réalité de ce risque et montrons que dans une
économie où les agents privés sont fortement endettés, des pressions déflationnistes
peuvent se développer bien avant que le niveau général des prix ne baisse.
Nous examinons les réactions de la politique économique face à ce risque de
déflation par la dette en comparant celles des autorités japonaises au début
des années 1990 à celles des autorités américaines et européennes au début des
années 2000. Force est de constater que non seulement la zone euro est loin
d’être à l’abri de ce mal, mais surtout que sa politique économique n’a pas été
pensée pour y faire face.
Etude publiée par l'Iref et Contribuables Associés - avril 2013. Le nombre de personnes sans emploi augmente de mois en mois depuis 5 ans. Les solutions proposées par le gouvernement, la « boîte à outils », loin d’inverser la tendance, vont au contraire accélérer les destructions d’emplois.
Openfisca, un logiciel libre pour simuler des réformes fiscales et socialesFrance Stratégie
La révolution numérique et la diffusion massive d’internet permettent aujourd’hui aux citoyens du monde entier de s’informer, d’échanger, de s’exprimer plus facilement. Elles donnent à la société civile de nouvelles capacités d’agir et font naître ainsi de nouvelles pratiques sociales. Pour l’État, elles se traduisent par une nouvelle exigence d’ouverture.
http://www.strategie.gouv.fr/publications/openfisca-un-logiciel-libre-simuler-reformes-fiscales-sociales
Unit 73 ig1 assignment computer game audio cut sequence production 2013_y2ryan_edge
This document provides an assignment brief for a unit on sound design for computer games. Students will be tasked with creating audio assets for a cut scene from the video game Grand Theft Auto 5. Over the course of 7 tasks, students will record field recordings, analyze existing game audio, script and record dialogue, and use audio editing software to apply effects and generate sound effects to compose a 2 minute audio track for a new mission in the game. The assignment aims to teach students portable and studio recording techniques as well as post production skills using industry standard tools.
Unit 73 ig3 assignment programming sound assets to a game 2013_y2ryan_edge
The assignment brief tasks the student with programming sound assets they have produced into a computer game for a submission deadline of June 6th. They must select sounds to embed in blog posts along with explanations, produce annotated screenshots documenting the programming process, and include a gameplay video demonstrating the sounds in action. The goals are to apply sound assets to a game following industry practice and standards at a good technical level, with imagination and independence.
Rapport 2015 du comité de suivi du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'...France Stratégie
Le comité de suivi du CICE, présidé par Jean Pisani-Ferry, publie son troisième rapport d’évaluation. Ce rapport dresse un bilan de la montée en charge du CICE et de son préfinancement, et présente les travaux d’évaluation du dispositif lancés en 2014 par France Stratégie.
Note d'analyse - Les leviers d'une stratégie européenne d'investissementFrance Stratégie
Le ralentissement de l'investissement durant la crise explique en partie la baisse de la croissance potentielle en Europe. Une stratégie d'investissement dans des secteurs clés, appuyée sur une gouvernance efficace et des instruments diversifiés pourrait y remédier.
http://www.strategie.gouv.fr/publications/leviers-dune-strategie-europeenne-dinvestissement
Comment se comparent les salaires entre la France et l'Allemagne ?France Stratégie
À partir d’une comparaison inédite de la dispersion des salaires entre la France et l’Allemagne, cette note montre que la différenciation salariale a procuré un avantage certain à l’industrie allemande, lui permettant de combiner attractivité salariale et compétitivité coût et hors coût.
Un contrat de travail « à protection croissante » a été créé en Italie pour inciter à l’embauche en CDI. Il permet des exonérations de cotisations sociales importantes et rend le coût des licenciements injustifiés moins élevé et plus prévisible pour l’employeur.
Le compte personnel d'activité, de l'utopie au concretFrance Stratégie
Le rapport examine les objectifs et les principes du compte personnel d’activité et dessine plusieurs scénarios pour sa mise en œuvre. Ce nouveau dispositif doit réunir sous un même compte l’ensemble des droits sociaux utiles à chacun pour sécuriser son parcours professionnel.
Au cours des travaux menés sur le compte personnel d’activité, France Stratégie a sollicité ou reçu des contributions écrites d’experts d’horizons divers (partenaires sociaux, personnalités qualifiées, think tanks) visant à nourrir le débat.
La contribution est une note brève centrée sur une conception globale possible du CPA et les objectifs économiques et sociaux qui pourraient lui être assignés.
This document summarizes a proposed demon-themed action RPG game. The main character is a priest attacked by demons in his church. Players will complete quests and gain experience points to level up their character, acquiring new perks and equipment like weapons, armor, and spells to battle various enemies including demons, skeletons, zombies, and humans. Environments will include villages, churches and castles. Market research found an audience for similar 2D side-scrolling games, showing potential for this game concept at a £15 price point on consoles and PC.
Jerome and Tyrese are drinking on the sidewalk when Tyrese gets a call that their rival gang, the Ballas, are pushing into their territory. They rush to confront the Ballas but arrive too late, finding only bodies and a burnt out car. Two other gang members accuse Tyrese and Jerome of being late and drunk. An argument ensues but is stopped when they realize they need to work together to get revenge on the Ballas. They arm themselves and drive off in a car to hunt down the Ballas.
This document provides a mood board for developing a robot. The mood board contains images that depict the robot's intended functions such as assisting elderly patients, helping with household chores, and providing companionship. The visual references are meant to guide designers in creating a robot that is helpful, harmless, and honest.
Castle Crashers is a game where four knights use different weapons to rescue princesses, each with unique powers. Mario is about an Italian plumber jumping on enemies to rescue the princess from Bowser while getting power ups. Sonic is a fast hedgehog collecting gold rings by jumping on enemies' heads to defeat Dr. Eggman. Super Meat Boy has the player controlling Meat Boy to save Bandage Girl from Dr. Fetus by navigating dangerous levels.
The document describes 5 potential character designs for a game. The first involves a snowman that comes to life to defend a boy from bullies. The second takes place in a jungle where monkeys throw objects to stop people from cutting down trees. The third has the player defending the American border from Mexicans. The fourth is about a redneck shooting pigeons off his trailer. The fifth has toys coming to life at night and trying to escape the house and evade being returned to a child's room.
Birds are feathered, winged animals that lay eggs. They have beaks, wings adapted for flight, and feathers covering their skin or fur. There are over 10,000 living species of birds ranging greatly in size, from the small hummingbird to the large ostrich.
The document outlines a game concept and plans for a trailer. It will feature a templar knight character who gains XP and levels up by completing main and side quests. There will be various demon enemies and environments will include villages and churches. Market research found interest in 2D side scrolling games, with inspiration coming from Castle Crashers.
La crise de la zone euro a révélé l’ampleur des désajustements de compétitivité et a montré l’importance des efforts nécessaires pour les corriger. Dans ce contexte, la France a mis en oeuvre ces dernières années une politique visant à rétablir sa compétitivité.
Observatoire de l'économie francilienne
1ère édition - Février 2015
Ordre des Experts Comptables Paris Ile-de-France
En partenariat avec Nicolas Bouzou, fondateur d'Asterès
http://www.oec-paris.fr
Extraits du projet de tome 2 du Choc des Economies paru en 2007 (Editions Ellipses).
Analyses d\’un praticien de la mondialisation sur les mutations des industries "championnes d\’Europe" et réflexions sur l\’Euroland avant les "syndrôme grec"
Le marché des bureaux en Ile de-france - Bilan et perspectives 2014JLL France
• La pénurie de grandes transactions et de clés-en-main a fortement impacté la demande placée qui devrait atteindre environ 1,7 million de mètres carrés en fin d’année.
• Le marché de l’investissement devrait de nouveau être un bon cru cette année et atteindre environ 11 milliards d’Euros avec des taux de rendement prime stables à 4,50% dans le QCA.
• La reprise économique devrait progressivement permettre au marché de redémarrer au 2e semestre alors que l’on peut encore attendre une première moitié d’année au ralenti. Sur la totalité de l’année on peut anticiper une activité en légère hausse entre 1,9 et 2,1 millions de mètres carrés.
• Les valeurs locatives resteront sous pression et le marché favorable aux entreprises. Dans le QCA, compte tenu de la baisse déjà actée et du faible niveau de l’offre, le loyer prime devrait rester stable sur l’année.
• Le marché de l’investissement continuera sur sa bonne lancée et devrait entériner entre 10 et 12 milliards d’Euros d’investissements en 2014.
• Son attractivité auprès des investisseurs internationaux et la forte compétition sur les actifs « Core » pourrait amener à une légère compression des taux pour les meilleurs produits.
Diaporama utilisé par Philippe Ledent, senior economist chez ING Belgium, lors de sa conférence au Forum financier du Luxembourg belge, le 22 octobre 2018
Présentation du projet de "triangle de croissance"Adrien Pittore
En juin dernier, la Banque de France a rendu public un rapport sur la nécessité de construire un "triangle de croissance" qui servira l'investissement et l'innovation.
Les derniers chiffres publiés par l’Insee ont conforté l’impression d’embellie économique en ce début d’année 2017. L’investissement des entreprises a de nouveau progressé en 2016, plus rapidement encore qu’en 2015, ce qui devrait augurer de belles perspectives pour l’économie française. Depuis plusieurs années pourtant, le niveau particulièrement élevé de l’investissement en France ne s’est pas traduit par le dynamisme économique qu’il aurait théoriquement dû générer. Le décalage est même tel que, depuis la fin de la crise, de nombreux experts s’interrogent sur les origines du « mal-investissement » français.
CAP-ISSEP - Analyse 1-2023 - Le surendettement de la France - une menace pour...EdouardHusson
Au moment où les banques centrales font remonter leurs taux pour combattre l'inflation, la question de la dette de la France revient sur le devant de la scène. La Banque Centrale Européenne vient de confirmer la réduction de ses rachats de dette. Le piège d'un endettement contracté dans une période de taux bas/négatifs va-t-il se refermer sur notre pays?
Présentation et analyse des résultats du commerce extérieur français au premier semestre 2015. Par le pôle commerce extérieur de la Direction générale du Trésor. Source des données : Douanes françaises.
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?France Stratégie
Les approches fondées sur les compétences occupent une place centrale dans les discours propres au monde de l’entreprise, devenant un objet de dialogue social et un composant central de la gestion des ressources humaines. La compétence est aussi devenue une référence pour les politiques de formation et d’emploi. Pourtant, dans les faits, on constate que la gestion des compétences reste encore largement minoritaire en entreprise, où prédominent des logiques de postes et de qualification.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/place-competences-lentreprise
Évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauv...France Stratégie
Emmanuel Macron a présenté le 13 septembre 2018 la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. D’après l’estimation avancée de l’Insee, le taux de pauvreté monétaire en 2019 en France métropolitaine serait de 14,5%, soit 9,1 millions personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Si les chiffres pour 2020 ne sont pas encore connus, il apparait dès à présent que la crise sanitaire a et aura des conséquences économiques et sociales très importantes.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/evaluation-de-strategie-nationale-de-prevention-de-lutte-contre-pauvrete-rapport-2021
Avis de la Plateforme RSE - Labels RSE. Propositions pour des labels RSE sect...France Stratégie
Parmi les outils permettant de structurer une démarche de RSE pertinente, la labellisation permet de garantir et valoriser, sous certaines conditions et de manière volontaire, un engagement en matière de RSE. On constate toutefois ces dernières années une multiplication de « labels RSE » qui n’ont pas tous la même robustesse. La Plateforme RSE a constitué un groupe de travail « Labels RSE » afin de pouvoir établir un diagnostic sur les labels RSE, et plus particulièrement les labels sectoriels. Elle formule ainsi 24 recommandations, adressées au gouvernement, aux entreprises, aux fédérations professionnelles et aux chercheurs.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/labels-rse-propositions-labels-rse-sectoriels-destines-aux-tpe-pme-eti
Le programme de France Stratégie pour 2021 a une ambition simple mais exigeante : que nos travaux contribuent utilement à l’action publique à un moment où celle-ci doit faire face à des difficultés sans précédent. La crise sanitaire, économique et sociale de 2020 a représenté un double défi pour France Stratégie : la prendre en compte dans ses travaux pour apporter aux décideurs publics et à l’opinion des éléments d’information à jour sur des sujets d’actualité, et ne pas relâcher l’effort sur les travaux de moyen et long terme.
En savoir plus
https://www.strategie.gouv.fr/actualites/programme-de-travail-2021
Note d'analyse - Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à h...France Stratégie
Après qu'à l'automne le gestionnaire de réseau a mis en garde sur de potentielles difficultés d'approvisionnement en électricité en cas de grand froid cet hiver, la question d’éventuelles défaillances des systèmes électriques en Europe et en particulier en France a été remise dans le débat alors qu’elle avait quasiment disparu des préoccupations du grand public.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/securite-dapprovisionnement-electrique-europe-horizon-2030
Document de travail - Une nouvelle approche de l’inadéquation des compétencesFrance Stratégie
L’inadéquation de compétences – c’est-à-dire l’utilisation sous-optimale des compétences d’un individu dans l’activité qu’il exerce – peut constituer un facteur d’insatisfaction pour les travailleurs et un frein à la progression de la productivité.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/une-nouvelle-approche-de-linadequation-competences
Note d'analyse - Polarisation du marché du travail : Y a-t-il davantage d’emp...France Stratégie
À en croire les comparaisons internationales, la France serait un des pays d’Europe où la polarisation de l’emploi est la plus marquée. On assisterait à l’affaissement des emplois moyennement qualifiés "typiquement les employés et ouvriers qualifiés" accompagnée de la montée symétrique aux extrémités des plus qualifiés et des moins qualifiés.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/polarisation-marche-travail-y-t-davantage-demplois-qualifies
Document de travail - Évolution tendancielle de la productivité du travail en...France Stratégie
Les économies avancées ont connu plusieurs phases de ralentissement des gains de productivité depuis les années 1970. Le taux de croissance de la productivité horaire du travail est ainsi passé de plus de 4 % pour les pays européens et 2,5 % pour les États-Unis, en 1971, à moins de 1 % en 2018 pour l’ensemble de ces pays.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/role-capital-humain-ralentissement-de-productivite-france
Note de syntèse - Le rôle du capital humain dans le ralentissement de la prod...France Stratégie
Les économies avancées ont connu plusieurs phases de ralentissement des gains de productivité depuis les années 1970. Le taux de croissance de la productivité horaire du travail est ainsi passé de plus de 4 % pour les pays européens et 2,5 % pour les États-Unis, en 1971, à moins de 1 % en 2018 pour l’ensemble de ces pays.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/role-capital-humain-ralentissement-de-productivite-france
Note de synthèse - Les politiques industrielles en France - Évolutions et com...France Stratégie
À l’heure où la crise sanitaire met en lumière nos difficultés d’approvisionnement, France Stratégie publie un diagnostic approfondi de la désindustrialisation en France. Ce rapport pointe notamment l’impact des prélèvements obligatoires pénalisants, les efforts faits depuis une dizaine d’années pour y remédier et améliorer l’environnement des entreprises industrielles, avec des focus sur sept secteurs où l’État joue un rôle majeur, et une approche comparative permettant de situer la France par rapport à ses voisins européens.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/politiques-industrielles-france-evolutions-comparaisons-internationales
Document de travail - Inégalités primaires, redistribution : une comparaison ...France Stratégie
Les inégalités de revenu disponible sont en France plus faibles que dans une majorité de pays européens. Cette performance s’explique par une redistribution plus élevée dans notre pays, mais aussi par de moindres inégalités avant prélèvements et transferts sociaux.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/inegalites-primaires-redistribution-france-se-situe-europe
Note d'analyse - Inégalités primaires, redistribution : comment la France se ...France Stratégie
Les inégalités de revenu disponible sont en France plus faibles que dans une majorité de pays européens. Cette performance s’explique par une redistribution plus élevée dans notre pays, mais aussi par de moindres inégalités avant prélèvements et transferts sociaux.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/inegalites-primaires-redistribution-france-se-situe-europe
Note de synthèse - Les facteurs d’attractivité des sites de production, d’in...France Stratégie
La mondialisation a très largement renforcé en quelques décennies les possibilités de servir un marché national à partir de sites à l’étranger et donc d’optimiser les coûts de production des différents composants, ce qui a contribué à la fragmentation des chaînes de valeur.
Document de travail - Les facteurs de localisation des investissements direct...France Stratégie
La mondialisation a très largement renforcé en quelques décennies les possibilités de servir un marché national à partir de sites à l’étranger et donc d’optimiser les coûts de production des différents composants, ce qui a contribué à la fragmentation des chaînes de valeur.
Note d'analyse - Comment évaluer l’externalité carbone des métauxFrance Stratégie
À eux seuls, l’extraction et le raffinage des métaux sont à l’origine d’un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec toutefois des variations considérables. Certains métaux rares ou précieux ont ainsi une très grande intensité en carbone : 20 600 tonnes de CO2 émises pour une tonne extraite et raffinée de platine, 5 100 tonnes de CO2 pour une tonne d’or, quand l’acier ne consomme que 2 tonnes de CO2 et l’aluminium 17. En volume, deux métaux concentrent l’essentiel des émissions : l’acier et l’aluminium produisent à eux seuls près des neuf dixièmes des émissions de CO2 des dix-sept métaux étudiés dans cette note.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/evaluer-lexternalite-carbone-metaux
Document de travail - Maîtriser la consommation énergétique du numérique : le...France Stratégie
Avec un double phénomène d’augmentation du nombre des internautes et d’explosion des usages mobiles, le secteur numérique vit un âge d’or qui se traduit dans les faits par une croissance exponentielle du nombre d’équipements connectés à internet et par une explosion du trafic IP dans les réseaux télécoms et les data centers.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/maitriser-consommation-energetique-numerique-progres-technologique-ny-suffira
Document de travail - Accroître l’investissement dans la rénovation énergétiq...France Stratégie
Le plan de relance dégage des fonds publics supplémentaires pour la rénovation énergétique des logements. Pour que cet effort se traduise par une accélération du rythme des rénovations conforme aux objectifs, cette note propose un dispositif innovant qui informerait les ménages de la rentabilité de la rénovation de leur logement, et leur permettrait de la réaliser sans avance de frais ni endettement, en contrepartie d’une rétrocession de 75% de l’économie réalisée sur leur facture d’énergie.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/accelerer-renovation-energetique-logements
Note d'analyse - Comment accélérer la rénovation énergétique des logementsFrance Stratégie
Le plan de relance dégage des fonds publics supplémentaires pour la rénovation énergétique des logements. Pour que cet effort se traduise par une accélération du rythme des rénovations conforme aux objectifs, cette note propose un dispositif innovant qui informerait les ménages de la rentabilité de la rénovation de leur logement, et leur permettrait de la réaliser sans avance de frais ni endettement, en contrepartie d’une rétrocession de 75% de l’économie réalisée sur leur facture d’énergie.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/accelerer-renovation-energetique-logements
Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital – Deuxième rapport France Stratégie
Le comité d’évaluation, piloté par France Stratégie sous la présidence de Fabrice Lenglart, publie un nouveau rapport, dans la continuité du précédent présenté il y a un an.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/comite-devaluation-reformes-de-fiscalite-capital-deuxieme-rapport
Évaluation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Synthèse des ...France Stratégie
Dans le prolongement du dernier rapport du comité de suivi et d’évaluation du CICE en 2018, France Stratégie a souhaité poursuivre la démarche d’évaluation entamée en 2013, qui s’est traduite par la publication de six rapports du comité jusqu’en 2018.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/evaluation-credit-dimpot-competitivite-lemploi-synthese-travaux-dapprofondissement
Évaluation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Synthèse des ...
Réduire le déficit des échanges extérieurs de la France
1. www.strategie.gouv.fr
SEpT.
2014
Réduire le déficit des échanges
extérieurs de la France
Le rôle du taux de change interne
Mouhamadou Sy1
LANOTED’ANALYSE
Au cours de la dernière décennie, les performances à l‘exportation de la France n‘ont cessé
de se détériorer. La faible compétitivité du secteur industriel est souvent présentée comme en
étant la seule cause. Il apparaît toutefois que les performances des secteurs abrités de la
concurrence internationale jouent un rôle majeur dans la compétitivité de l’ensemble de l’éco-
nomie. En effet, dans les secteurs protégés, la forte progression des coûts unitaires salariaux
d’une part et l'absence de concurrence d’autre part se traduisent par une évolution dynamique
des prix et donc des coûts des intrants des secteurs exposés. Veiller à ce que les politiques
salariales soient plus adaptées au niveau de la productivité dans les secteurs protégés de la
concurrence internationale comme l’immobilier, les services aux entreprises, les services juri-
diques et comptables, aiderait le secteur exportateur à être plus compétitif.
Le rééquilibrage des prix relatifs qui est nécessaire peut être chiffré. De 1999 – avènement
de l’Union économique et monétaire – à 2004, le compte courant de la France est excéden-
taire de 1,5 % en moyenne. Il est déficitaire depuis 2005 de 1,3 % en moyenne. Trois ques-
tions se posent alors : i) quel est le niveau d’équilibre (déficit maximal soutenable dans le
temps) de la balance courante pour la France ? ii) De combien faut-il modifier le prix relatif
des biens non échangeables pour rejoindre cet équilibre ? iii) Quelles sont les réformes à
mener pour y parvenir ?
Nos estimations, selon les hypothèses faites sur le taux de croissance annuel moyen dans les
années à venir, évaluent qu’un déficit du compte courant compris entre -0,95 % et -0,32 % du
PIB nominal serait soutenable. Améliorer la balance courante dans le but de stabiliser la posi-
tion extérieure nette (qui correspond au besoin de financements extérieurs cumulé année
après année) nécessiterait une baisse du prix relatif des biens non échangeables comprise
entre 4,9 % et 9,7 %. Cette baisse du prix relatif des biens non échangeables peut être obte-
nue à travers une politique de modération salariale, en accroissant la productivité dans le sec-
teur abrité de l’économie (autrement appelé bien non-échangeable par certains économistes)
et en réduisant les rentes induites par une insuffisance de concurrence dans certains de ces
secteurs.
PRIX DES BIENS ET SERVICES ÉCHANGEABLES ET NON ÉCHANGEABLES EN FRANCE (2000 = 100)
1. Département Économie Finances.
L’auteur tient à remercier Anne Épaulard, Selma Mahfouz, Jean-Paul Nicolaï, Jean Pisani-Ferry et Xavier Ragot
pour leurs excellentes remarques sur les versions antérieures de cette étude.
2. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
2
LA NOTE D’ANALYSE
SEPTEMBRE 2014
2. “Pays périphériques” et “pays du sud” (de la zone euro) seront utilisés dans cette étude pour désigner l’Espagne, la Grèce, l’Italie, l’Irlande et le Portugal. Les
“pays du nord” sont les autres, excepté la France.
3. Giavazzi F. et Spaventa L. (2011), “Why the current account may matter in a monetary union: Lessons from the financial crisis in the euro area,” in :
The Euro Area and the Financial Crisis, Cambridge University Press.
4. Ingram J. (1973), “The Case for European Monetary Integration”, International Finance Section, Princeton University, Essays in International Finance,
N° 7811.
5. Par exemple, en Espagne, entre 2005 et 2007, plus de 800 000 logements par an ont été construits, soit plus que l'Allemagne, la France et l'Italie réunies alors
que la demande réelle était de l'ordre de 350 000 logements (Sénat, Rapport d'Information n° 385), ce qui marque un fort développement de ce secteur.
LA DéGRADATiON DE LA bALANCE
DES pAiEMENTS DE LA FRANCE
Depuis 2008, les pays périphériques2
de la zone euro
connaissent une crise de la balance des paiements. Avant
l’avènement de l’Union économique et monétaire, la
balance courante de ces pays était globalement excéden-
taire. En 1999, le choc qu’a constitué l’euro et la conver-
gence des primes de risque qui s’en est suivi, ont entraîné
un afflux massif de capitaux des pays du nord vers ceux
du sud, moins dotés en capital. Le déficit des comptes cou-
rants depuis 1999, est le corollaire de ces afflux massifs
de capitaux (Graphique 1). Avant la crise de la balance des
paiements, le point de vue dominant était que les dés-
équilibres des comptes courants en union monétaire en
général, et ceux dans les pays périphériques de la zone
euro en particulier, n’étaient pas inquiétants3
. L’idée sous-
jacente était que la notion d’équilibre externe, donc celui
du compte courant, n’avait pas de sens pour un ensemble
de pays partageant la même monnaie (cf. encadré 1). La
crise de 2008 a montré que l’appartenance à une union
monétaire ne protégeait pas des risques de fuite
soudaine des capitaux lorsque les investisseurs jugent
insoutenable la balance courante d’un pays.
De 1999 à 2004, la France a une balance courante excé-
dentaire à l’instar de celles des pays du nord. Elle s’est
détériorée régulièrement de 2005 à 2012.
Ces constats soulèvent naturellement trois questions :
quel est le niveau d’équilibre du compte courant de la
France ? Quelle est la variation du prix relatif des biens
non échangeables nécessaire pour rejoindre cet équi-
libre ? Enfin, quelles sont les réformes à mener pour y
parvenir ?
ENCADRÉ 1
LA NOTION DE CRISE DE BALANCE DES PAIEMENTS
EN UNION MONÉTAIRE
L’idée que la notion de crise de balance des paiements n’a pas
de sens en union monétaire provient de l’analogie avec les
régions d’un pays : on n’évoque jamais, par exemple, la balance
commerciale de la région Île-de-France vis-à-vis de la région
Rhône-Alpes parce qu’elles partagent la même monnaie. Dans
ce cas, pourquoi devrait-on mettre l’accent sur celle de
l’Espagne vis-à-vis de la France dans la mesure où les deux
pays partagent désormais la même monnaie ?
La première insuffisance de ce raisonnement est l’absence de
transferts budgétaires conséquents entre deux pays d’une
union monétaire à l’instar de ceux qui existent entre deux
régions au sein d’un même pays et qui permettent de faire
face aux chocs asymétriques.
La seconde insuffisance est de supposer l’absence de
contrainte budgétaire agrégée au niveau national dans une
union monétaire. Il s’en suit en effet implicitement l’absence
de contrainte budgétaire intertemporelle pour un membre
débiteur au sein de l’union. Il ne peut donc pas y avoir de crise
de balances des paiements. Ce raisonnement ne tient pas :
de fait, il ne peut pas y avoir de crise de change, mais il peut
y avoir une crise de la balance des paiements. Ingram (1973)4
est un des premiers à mettre l’accent sur le fait que la
contrainte budgétaire intertemporelle est respectée si, et
seulement si, l’endettement extérieur finance le secteur
productif de l’économie. Dans les pays périphériques de la
zone euro, les flux de capitaux ont été utilisés pour produire
principalement des biens non échangeables (immobilier en
particulier5
) et non des biens échangeables. Dans la mesure
où un pays subit une crise de la balance des paiements
lorsqu’il n’est pas capable de produire et de vendre
suffisamment de biens échangeables pour payer sa dette
extérieure, on comprend aisément l’origine de la crise de la
balance des paiements survenue dans les pays périphériques
de la zone euro.
Avant de répondre à ces questions, il est important de
comprendre en détail les facteurs ayant conduit à cette
tendance négative depuis 2005. La dégradation de la
balance courante de la France (Graphique 2-a) depuis
2005 s’explique principalement par celle de la balance des
biens étant donné que la balance des transferts courants
est structurellement déficitaire. Le déficit total du compte
courant est réduit par l’excédent structurel de la balance
des services et la progression de celui des revenus.
Reflet naturel de la balance courante déficitaire depuis
2005, la France est devenue importatrice nette de capi-
taux (Graphique 2-b) depuis cette date. Depuis 2009, le
déficit de la balance courante est principalement financé
par les investissements de portefeuille. Ces derniers sont
caractérisés par leur forte volatilité, notamment en com-
paraison des flux d’investissements directs étrangers.
3. 3FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
GRAPHIQUE 2 – DÉCOMPOSITION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS DE LA FRANCE
2-a : Compte courant (en % du PIB)
2-b : Compte financier (en % du PIB)
Source : Banque de France et calculs Fance Stratégie.
GRAPHIQUE 1 – BALANCES COURANTES DU NORD, DE LA FRANCE ET DU SUD (EN % DU PIB)
Sud : Espagne, Grèce, Italie, Irlande et Portugal ; Nord : autres pays de la zone euro sauf la France.
Source : Commission européenne (AMECO) et calculs France Stratégie.
4. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
4
LA NOTE D’ANALYSE
SEPTEMBRE 2014
6. FMI (2013), “External Balance Assessment (EBA) Methodology: Technical Background”, Prepared by Staff of the IMF’s Research Department, June 25.
7. Le lecteur peut consulter le chapitre 7, “Économie ouverte”, dans Wickens M. (2010), Analyse macroéconomique approfondie, De Boeck, pour une présentation
plus technique mais néanmoins accessible, d’une autre manière de calculer le compte courant d’équilibre.
8. En matière d'actifs et de passifs extérieurs, les données qui font référence sont celles de Lane P.R. et Milesi-Ferretti G.M. (2007), “The external wealth of nations
mark II: Revised and extended estimates of foreign assets and liabilities, 1970-2004”, Journal of International Economics, n° 73, novembre, p. 223-250. Ils ont
actualisé leurs données uniquement jusqu’à 2011. Par conséquent, nous avons pris la valeur de l’année 2011 comme valeur de la position extérieure nette la
plus récente.
9. Le calcul des déséquilibres compatibles avec une croissance hétérogène mondiale fait appel à d’autres considérations, non étudiées ici.
10. Avec 1 %, 2 % et 3 % de croissance économique nominale, nous considérons que les couples (g ; π) sont respectivement égaux à (0,5 ; 0,5), (1 ; 1) et (1,5 ;
1,5)
11. Valeur reportée par Lane P.R. et Milesi-Ferretti G.M. (http://www.philiplane.org/EWN.html) au 28 août 2014.
QUEL EST LE NivEAU D’éQUiLibRE
DE LA bALANCE COURANTE ?
il s’agit de déterminer le déficit maximal de la balance cou-
rante que peut soutenir l’économie française, hors situa-
tion de crise. À cette fin, nous calculons le compte courant
d’équilibre en utilisant la méthode dite de la “soutenabi-
lité externe” utilisée, parmi d’autres méthodes, par le
département de la recherche au Fonds monétaire interna-
tional (FMi) dans le cadre du projet “External balance
Assessment”6
, pour évaluer la soutenabilité des comptes
courants de ses pays membres.
L’idée simple est de considérer la position extérieure
nette comme la somme accumulée des excédents et des
déficits. Celle-ci, sous l’hypothèse d’une croissance nomi-
nale (croissance réelle + inflation) régulière de l’économie,
ne diverge pas, tant que cette croissance nominale est
suffisante pour absorber le déficit année après année
(cf. encadré 2).
ENCADRÉ 2
UN CADRE ANALYTIQUE SIMPLE POUR QUANTIFIER LE
COMPTE COURANT D’ÉQUILIBRE
On calcule le solde du compte courant rapporté au produit
intérieur brut (ca = CA/PIB) qui assure la stabilité de la position
extérieure nette rapportée au produit intérieur brut
(b = B/PIB).
En utilisant la loi d’accumulation de la position extérieure
nette :
Bt - Bt–1 = CAt,
on peut montrer que le solde (en point de PIB) du compte
courant d’équilibre à l’état stationnaire (cas) s’exprime
simplement :
où g représente le taux de croissance réel du PIB, π le taux
d’inflation et bs la position extérieure nette en part du produit
intérieur brut à l’état stationnaire.
Calculer le compte courant d’équilibre requiert ainsi de
déterminer la position extérieure nette d’équilibre. Cette
équation montre l’interaction qui existe entre le compte
courant et la position extérieure nette d’équilibre. Ne pas
stabiliser la position extérieure nette peut induire une
situation dans laquelle le compte courant se détériore
progressivement jusqu’à nécessiter une résorption parfois
abrupte.
La littérature théorique ne fournit pas un cadre pour cal-
culer de manière simple le niveau de la position extérieure
soutenable7
. Le FMi (2013) propose de prendre la valeur la
plus récente comme niveau de position extérieure d’équi-
libre8
. Rien en effet n’impose que l’équilibre soit tenu au
sens strict d’une position extérieure ou d’un solde courant
égal à zéro, en tout cas pendant de longues périodes. Une
situation démographique particulière (par rapport aux
autres pays), une source de croissance et d’investisse-
ment structurellement plus attractive qu’ailleurs, etc.,
peuvent justifier durablement des déséquilibres entre
pays ou entre zones9
.
pour les hypothèses de croissance et d’inflation, trois scé-
narios alternatifs sont ici examinés : un scénario bas avec
une croissance économique nominale de 1 % par an, un
scénario médian avec une croissance économique de 2 %
et un scénario haut dans lequel la croissance nominale
égalerait 3 %10
. La ratio de la position extérieure nette
rapportée au pib est de - 32%11
. il est alors possible de
calculer le niveau de déficit soutenable en utilisant l’équa-
tion (1) de l’encadré 2 et les valeurs ci-dessus.
5. 5FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
12. Il s’agit ici des données du WEO disponsibles au 28 août 2014.
13. Voir en particulier Cavallo A., Neiman B. et Rigobon R. (2012), “Product introductions, currency unions, and the real exchange rate”, Working Paper n°18 563,
National Bureau of Economic Research.
14. Obstfeld M. et Rogoff K. (2000), “Perspectives on OECD Economic Integration: Implications for US Current Account Adjustment”, Federal Reserve Bank of
Kansas City.
Le déficit courant “d’équilibre” est de 0,32 % dans le scé-
nario bas, 0,64 % dans le scénario médian et de 0,95 %
dans le scénario haut. par conséquent, étant donné qu’en
2013, le compte courant de la France était déficitaire de
1,6 %12
, la France va devoir améliorer de 1,26 point de pib
son compte courant dans le scénario bas et de 0,63 point
de pib dans le scénario haut pour que sa position exté-
rieure nette se stabilise.
QUEL TAUx DE ChANGE iNTERNE pOUR
éQUiLibRER LA bALANCE COURANTE ?
La stabilisation de la position extérieure nette de la
France doit être atteinte grâce à une amélioration de la
balance courante qui résultera d’une modification du prix
relatif des biens non échangeables que les économistes
désignent aussi comme “taux de change interne”. il s’agit,
pour simplifier, du prix des biens et services du secteur
non exposé à la concurrence, rapporté au prix des biens et
service du secteur exposé. Une modification de ce prix
relatif déclenche un changement dans l’allocation des res-
sources productives entre le secteur ouvert à la concur-
rence internationale et le secteur protégé de l’économie,
ce qui induit une modification de la balance courante.
Une telle approche est particulièrement pertinente en union
monétaire puisque l’arme de la dévaluation est impossible à
utiliser. De plus, dans une union monétaire, les prix des
biens et services échangeables ont tendance à être iden-
tiques dans les différents pays, à travers la “loi du prix
unique”13
. par conséquent, restaurer la compétitivité des
pays membres de la zone euro tout en assurant un niveau
de position extérieure nette stable passe par un ajustement
du taux de change interne, principal déterminant du taux de
change réel en union monétaire (cf. encadré 3).
ENCADRÉ 3
LE TAUX DE CHANGE RÉEL EN UNION MONÉTAIRE
Formellement, soit “c” comme “centre” les pays du cœur de la
zone euro et “p” ceux de la périphérie. Le taux de change réel
(TCR) est le ratio entre les indices de prix des deux régions :
Dans une union monétaire, le taux de change nominal
n’intervient pas dans le calcul du taux de change réel. Chaque
indice de prix étant une moyenne pondérée entre le prix du
secteur des biens échangeables (PT) et celui du secteur des
biens non échangeables (PN), si V est la pondération des biens
échangeables dans l’indice des prix, l’équation précédente
peut être réécrite sous la forme :
En multipliant le numérateur par
ce que les économistes désignent comme taux de change
des biens non échangeables dans les pays périphériques
(centre) que les économistes désignent comme taux de change
interne. Si la loi du prix unique est valide, les termes de
l’échange sont égaux à 1 et dans ce cas, seul le taux de
change interne détermine le taux de change réel.
Un cadre théorique simple pour quantifier la baisse
du taux de change interne
À long terme, il faut que le taux de change réel s’ajuste
pour assurer l’équilibre de la balance courante. En union
monétaire, le taux de change réel étant principalement
déterminé par le taux de change interne, quelle doit être
sa variation qui résorbe les déficits de la balance cou-
rante ? pour répondre à cette question, nous utilisons un
modèle simple fondé sur Obstfeld et Rogoff (2000)14
. il
existe différentes manières de calculer le taux de change
réel qui équilibre la balance courante. Nous avons privilé-
gié celle fondée sur la soutenabilité de la position exté-
rieure nette, étant donné sa simplicité. Dans une première
étape, il faut calculer le compte courant qui permet de sta-
biliser la position extérieure nette puis, dans une
deuxième étape, déterminer la variation du taux de
change réel pour que le compte courant d’équilibre précé-
demment calculé soit réalisé.
et le dénominateur par , on peut montrer que :
où représente les termes de l’échange,
externe, et représente le prix relatif
6. FRANCE STRATÉGIE
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6
LA NOTE D’ANALYSE
SEPTEMBRE 2014
Le consommateur consomme les deux types de biens
(échangeable et non échangeable). il lui est possible
d’arbitrer entre ces deux consommations tout en mainte-
nant égal son niveau de satisfaction. il va déterminer
sa consommation de chaque bien en fonction des prix
proposés. Si la part dans le pib de ces biens est supposée
constante, on peut dériver les prix qui ajustent l’offre et la
demande. Finalement, on dérive un lien direct entre le
niveau de déficit courant et le prix relatif des deux biens
(cf. encadré 4).
ENCADRÉ 4
COMPTE COURANT ET TAUX DE CHANGE INTERNE
Le consommateur représentatif dérive son utilité en
consommant des biens échangeables et non échangeables.
Soit la fonction d’utilité à élasticité de substitution constante :
Le consommateur représentatif maximise son utilité sous la
contrainte budgétaire :
où CT représente la consommation de biens échangeables,
CN la consommation de biens non échangeables et θ l’élasticité
de substitution entre ces deux types de biens. PT et PN
représentent respectivement les prix des biens échangeables
et non échangeables, ils sont supposés être flexibles.
R représente le revenu et Y la part du revenu consacrée à la
consommation de biens échangeables.
Soit YT et YN les productions respectives de biens
échangeables et non échangeables. Nous supposons que leur
part dans le PIB est constante. La production de biens non
échangeables est égale, par définition, à leur consommation
tandis que la consommation de biens échangeables peut
différer de leur production compte tenu de la possibilité
d’exporter ou d’importer des biens.
Sous ces hypothèses, il est très facile de calculer de manière
explicite le prix relatif des biens non échangeables ou taux de
change interne,
Pour calculer le prix relatif des biens non échangeables qui
permet d’équilibrer le compte courant, nous devons trouver le
lien entre YN et le compte courant. Soit Y la production totale,
en supposant que le déficit de la balance courante est le reflet
uniquement de
la balance des biens et services, on peut alors écrire le compte
courant rapporté au produit intérieur brut comme :
En utilisant les deux dernières équations, le taux de change
interne est tel que :
YT/Y représente la part de la production de biens échangeables
dans la production totale et CA/Y représente le compte courant
d’équilibre sur la production.
Abaisser le taux de change interne pour équilibrer
le compte courant
Nous utilisons les données fournies par l’insee pour l’an-
née 2012 afin de calibrer le ratio de la production de biens
échangeables sur la production totale. De fait, il n’est pas
simple de déterminer précisément quels sont les biens et
services échangeables et non échangeables dans une
économie, encore moins lorsqu’on souhaite raisonner au
niveau sectoriel. Le niveau de la concurrence internationale
y est plus ou moins présent, plus ou moins intense en
fonction non seulement de la nature des biens et des
services, mais aussi du fait des réglementations, des stra-
tégies internationales des groupes, etc. Sont ici assimilés
à la production de biens et services non échangeables : la
construction ; le commerce de gros et de détail ; le transport,
l’hébergement et la restauration ; l’activité immobilière ;
les activités scientifiques et techniques, les services
administratifs et de soutien ; les autres services et les
services principalement non marchands. ils représentent
76 % de la valeur ajoutée totale. Sont considérés comme
7. 7FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
15. Cette distinction entre biens échangeables et biens non échangeables suit Tornell A. et Westermann F. (2005), Boom-Bust Cycles and Financial Liberalization,
MIT Press Books, The MIT Press, edition 1, vol.1, octobre.
16. Lane P.R. et Milesi-Ferretti G.M. (2004), “The Transfer problem revisited: Real exchange rates and net foreign assets”, The Review of Economics and Statistics,
Vol. 86, n° 4, novembre.
biens et services échangeables : l’agriculture, sylviculture
et pêche ; l’industrie manufacturière et l’industrie extrac-
tives ; l’information et la communication ; les activités
financières et d’assurance15
.
pour utiliser la formule liant taux de change interne et
balance courante, nous fixons l’élasticité de substitution
entre les biens échangeables et ceux non échangeables à
0,5 en accord avec son estimation la plus récente, celle
de Lane et Milesi-Ferretti (2004)16
. Une élasticité de
substitution faible traduit la difficulté à remplacer une
unité de bien échangeable par une unité de bien non
échangeable sans que le consommateur perde en niveau
de satisfaction.
En utilisant l’équation (2) de l’encadré 4 et les valeurs ci-
dessus, nous pouvons fournir une réponse à la question :
quelle variation du taux de change interne pour résorber
les déficits de la balance courante ?
Avec 1 % de croissance économique nominale, si le déficit
de la balance courante est de 1,6 %, alors que la balance
courante d’équilibre est de - 0,32 % du pib, le taux de
change interne doit baisser de 9,7 % pour équilibrer la
balance courante et stabiliser la position extérieure nette.
Si le taux de croissance annuel moyen est de 2 %, il est
nécessaire que le taux de change interne baisse de 7,3 %.
Cette baisse n’est que de 4,9 % si le taux de croissance
annuel moyen est de 3 %.
Comme le surplus nécessaire pour assurer l’équilibre du
compte courant est d’autant plus élevé que la croissance
économique est faible, la comparaison des trois scénarios
(Tableau 1) montre que la baisse du taux de change
interne requise est aussi plus élevée.
TABLEAU 1 – SCÉNARIOS ILLUSTRATIFS DE
VARIATIONS DU TAUX DE CHANGE INTERNE
Note : Une élasticité de substitution unitaire correspond à la valeur prise par Obstfeld M.
et Rogoff K. (2000).
Source : Calculs France Stratégie
Comme le surplus nécessaire pour assurer l’équilibre du
compte courant est d’autant plus élevé que la croissance
économique est faible, la comparaison des trois scénarios
(Tableau 1) montre que la baisse du taux de change
interne requise est aussi plus élevée.
QUELLES RéFORMES pOUR AbAiSSER
LE TAUx DE ChANGE iNTERNE ?
Un taux de change interne peu favorable
à la production de biens échangeables
En une décennie, le prix des biens et services échangés a
diminué de 10 % tandis que celui des biens et services
non échangeables a augmenté de 25 % (Graphique 3),
provoquant une forte hausse du taux de change interne.
Cette augmentation de 35 % du taux de change interne
constitue évidemment un handicap pour l’amélioration de
la balance courante française. En effet, les producteurs
sont incités à produire relativement plus de biens et
services non échangeables dont le prix relatif leur est
favorable. Dans cette situation, il devient plus attractif
d’investir dans le secteur des biens non échangeables
et les facteurs de production – travail et capital – auront
tendance à se diriger vers ce secteur, grevant le déficit du
compte courant.
8. FRANCE STRATÉGIE
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8
LA NOTE D’ANALYSE
SEPTEMBRE 2014
Rétablir la compétitivité-coût suppose ainsi une baisse
du taux de change interne qui appelle des réformes des
GRAPHIQUE 4 – TAUX DE MARGE DANS LE SECTEUR DES BIENS ÉCHANGEABLES
Source : Commission européenne (base AMECO) et calculs France Stratégie.
La conséquence naturelle de cette évolution du taux de
change interne est que la compétitivité-coût de la France
s’est dégradée via deux mécanismes :
• la dégradation de la compétitivité-prix à travers la hausse
des salaires dans le secteur des biens échangeables,
compte tenu de leur progression dans celui des biens
non échangeables et d’un effet de diffusion/ contagion
entre secteurs ;
• la baisse des taux de marge17
, dans les secteurs exposés
à la concurrence internationale par rapport à ceux enre-
gistrés par les partenaires commerciaux de la France
(Graphique 4) car les entreprises cherchent à maintenir
leur compétitivité-prix face à cette hausse de leurs
coûts. Ce second canal permet de comprendre de quelle
manière un problème de compétitivité-coût peut induire
une dégradation de la compétitivité hors-prix si la baisse
des taux de marge génère celle de l’investissement
des entreprises et donc une dégradation de leur compé-
titivité hors-prix.
GRAPHIQUE 3 – PRIX DES BIENS ET SERVICES ÉCHANGEABLES ET NON ÉCHANGEABLES EN FRANCE (2000 = 100)
Source : Commission européenne (base AMECO) et calculs France Stratégie.
marchés des biens et services du secteur non exposé à la
concurrence internationale.
17. Concernant les taux de marge (Graphique 4), seules les variations peuvent faire l’objet de comparaison internationale.
9. 9FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
Comment freiner la progression du taux
de change interne ?
La tendance haussière du taux de change interne en
France résulte principalement de l’augmentation du prix
des biens et services non échangeables. Cette hausse
peut s’expliquer par une inflation salariale marquée ou par
des gains de productivité très faibles dans le secteur
abrité de la concurrence internationale. Ces deux explica-
tions n’appellent pas les mêmes réponses : selon qu’il
s’agit de hausses salariales très élevées ou d’une faible
productivité, l’accent devra être mis plutôt sur la modéra-
tion salariale ou sur les moyens d’accroître la concurrence
dans ce secteur ou, directement, faire en sorte qu’il se
modernise.
À travers une modération salariale
dans le secteur abrité de l’économie
Avec d’une part, la crise de la balance des paiements que
connaissent les pays de la périphérie de la zone euro et
d’autre part, la perte de compétitivité de la France, le
débat sur l’évolution des coûts unitaires du travail est
d’actualité. il porte principalement sur la hausse des
coûts unitaires du travail dans l’ensemble de l’économie.
L’analyse proposée ici souligne que la hausse des coûts
unitaires du travail dans l’économie française résulte prin-
cipalement de celle constatée dans le secteur des biens
non échangeables (Graphique 5-a). Autrement dit, dans le
secteur ouvert à la concurrence internationale, la hausse
des salaires a évolué de pair avec celle de la productivité.
5-b – Différents secteurs de biens non échangeables
Source : OCDE et calculs France Stratégie.
GRAPHIQUE 5 – COÛTS UNITAIRES DU TRAVAIL DANS DIFFÉRENTS SECTEURS DE L’ÉCONOMIE (1999 = 100)
5-A : Total Économie, biens échangeables et non échangeables
10. FRANCE STRATÉGIE
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LA NOTE D’ANALYSE
SEPTEMBRE 2014
C’est dans le secteur abrité que les salaires ont dérapé18
,
et plus particulièrement dans les services dont l’industrie
a besoin (Graphique 5-b). Dans la mesure où l’industrie
consomme beaucoup de services (60 % à 80 % de sa
valeur ajoutée), les hausses de salaires qui ne sont pas en
ligne avec celles de la productivité dans le secteur peu
exposé à la concurrence internationale renchérissent ten-
danciellement le coût des consommations intermédiaires
en services à l’industrie.
par conséquent, une meilleure maîtrise salariale dans les
secteurs peu exposés à la concurrence internationale serait
profitable au secteur exposé. La compétitivité ne dépend
pas uniquement des coûts de production enregistrés dans
le secteur exposé à la concurrence internationale. Elle
dépend aussi de ceux du secteur abrité.
À travers une modernisation des secteurs abrités,
par une intensification de la concurrence
Certains secteurs comme l’hôtellerie, le commerce de
détail ou l’intermédiation financière sont peu concurren-
tiels19
. La règlementation française dans certains secteurs
tels le commerce de détail, les services aux entreprises,
dans certaines professions libérales, est beaucoup plus
restrictive que la moyenne de l’OCDE20
. Ce manque de
concurrence dans le secteur abrité de l’économie21
concourt
au fait qu’en France, le taux de change interne est élevé,
ce qui nuit in fine à la compétitivité des secteurs exposés
à la concurrence internationale.
Les secteurs réglementés ou présentant des barrières
à l’entrée élevées sont les candidats naturels pour une
politique d’intensification de la concurrence. Notons qu’en
présence de barrières à l’entrée “naturelles” (par exemple,
dans le cas de situations de monopole naturel), la réponse
adaptée est plus dans la réglementation que dans la
déréglementation. Une intervention de l’état comme
régulateur peut alors être utile, de façon à organiser le
secteur pour l’accompagner dans sa modernisation. En
effet, le libre jeu du marché, dans ces situations, peut
conduire à freiner la modernisation parce que les positions
dominantes des grandes firmes en place ne permettent
pas l’émergence et le développement de jeunes firmes
innovantes.
De telles réformes peuvent également s’appuyer sur une
stratégie d’élargissement du secteur des biens et services
échangeables. Dans les prochaines années, la gamme des
biens et services concernés par les échanges entre pays
va probablement s’élargir. Les réformes du secteur abrité
contribuent alors à développer des offres de services
“exportables”.
18. Au sens d’une progression plus forte que la productivité.
19. Romain B. (2008), “Competition within sectors in France”, Trésor-Economics, n° 27, janvier 2008. À noter que nous avons considéré le secteur financier
comme appartenant à la catégorie des biens et services échangeables.
20. OCDE (2013), “France : Redresser la compétitivité”, série “Politiques meilleures”, novembre.
21. Bénassy-Quéré A. et Coulibaly D. (2014), “The impact of market regulations on intra-European real exchange rates”', Review of World Economics,
à paraître.
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11. FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
La crise de balance des paiements qu’ont connue les pays périphériques de la zone euro à partir de 2008 a rappelé
l’importance qu’il y a à surveiller l’évolution des comptes courants comme cela a toujours été le cas pour les pays
émergents. L’appartenance des pays périphériques à l’Union économique et monétaire a pu laisser croire que
leurs comptes courants déficitaires seraient toujours financés à des taux anormalement bas. La fuite soudaine
des capitaux à partir de 2008 et la hausse des primes de risque qui s’en est suivie nous rappellent un mécanisme
économique important : l’équilibre externe a toujours un sens, y compris pour un pays appartenant à une union
monétaire.
Une réforme du marché des biens et services du secteur abrité de l’économie, à travers sa modernisation qui
combinerait intensification de la concurrence et modération salariale, exercerait une pression à la baisse sur le
taux de change interne de la France et aiderait à résorber les déficits de son compte courant.
CONCLUSiON
Mots clés :
compte courant, taux de change interne,
union monétaire, secteur abrité.
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12. DERNièRES pUbLiCATiONS À CONSULTER
www.strategie.gouv.fr (rubrique publications)
RETROUvEz
LES DERNièRES ACTUALiTéS
DE FRANCE STRATéGiE SUR :
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France Stratégie est une institution rattachée au Premier ministre. Organisme de concertation et de réflexion,
son rôle est de proposer une vision stratégique pour la France, en expertisant les grands choix qui s’offrent au
pays. Son action repose sur quatre métiers : anticiper les mutations à venir dans les domaines économiques,
sociétaux ou techniques ; débattre avec tous les acteurs pour enrichir l’analyse ; évaluer les politiques publiques ;
proposer des recommandations au gouvernement. France Stratégie joue la carte de la transversalité, en animant
un réseau de huit organismes aux compétences spécialisées.
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La Note d’analyse « Réduire le déficit des échanges extérieurs de la
France - Le rôle du taux de change interne » de France Stratégie est
publiée sous la responsabilité éditoriale du commissaire général.
Les opinions qui sont exprimées dans la Note d’analyse engagent
leurs auteurs.
Quelle France dans 10 ans ? L’exercice,
dès son origine en août 2013, aura été jalonné
de parutions diverses que le lecteur trouvera sur
http://www.strategie.gouv.fr/blog/france-10-ans/
parmi celles-ci, une série de travaux où
les membres des cinq chantiers thématiques
qui ont structuré cette réflexion détaillent
et présentent un ou des aspects particuliers
de la démarche et des résultats qui n’auraient
pas trouvé place dans les autres supports.
Ces contributions, parfois techniques,
développent chacune un aspect particulier
des questions abordées dans le rapport final
Quelle France dans dix ans ? publié chez Fayard.