900 milliards d’euros partis en fumée sur un mois… Alors que le millésime 2020 s’annonçait bien pour l’industrie de la gestion en Europe, la crise du coronavirus est venue prendre à contre-pied les gérants qui subissent deux effets négatifs : d’une part, la baisse violente des marchés et, d’autre part, la décollecte tout aussi violente, toutes stratégies confondues.
Réduire le déficit des échanges extérieurs de la FranceFrance Stratégie
La détérioration du compte courant français s'explique principalement par l'évolution défavorable de son taux de change interne, principal déterminant du taux de change réel en union monétaire. Une modération salariale et/ou une intensification de la concurrence dans le secteur abrité permettrait à la France de baisser son taux de change interne et de réduire les déficits de sa balance courante.
Le marché des bureaux en Ile-de-France - Bilan et perspectives 2013JLL France
• Les perspectives de croissance pour les mois à venir ont été revues à la baisse et le début de 2013 ne sonnera pas la reprise tant attendue.
• Pour le marché locatif, 2013 sera synonyme de chasse aux coûts pour les entreprises, et de chasse au vide locatif pour les propriétaires. Dans ce contexte nous anticipons un niveau de demande placée en léger repli par rapport à 2012 compris entre 1,9 et 2 millions de m².
• Les perspectives du marché de l’investissement pour 2013 devraient elles s’inscrire au niveau « conventionnel » observé depuis 10 ans. Nous anticipons donc un volume d’investissement compris entre 8 et 10 milliards d’euros pour l’an prochain.
Le marché des bureaux en région lyonnaise - Bilan & Perspectives 2013JLL France
Economie acte 1 à 4 : pour le « Double-dip » finalement c’est oui en Europe …
Lors de notre précédente édition du Bilan et Perspectives de décembre 2012, les perspectives économiques de la zone Euro et de la France s’assombrissaient et l’année qui s’achève n’est pas venue contredire cette prévision, au contraire. 2012 est le résultat logique d’une mécanique d’évènements économiques et financiers qui agitent le monde depuis 2007 et qui ont mené les économies de la zone Euro au « double-dip » en 2012.
Réduire le déficit des échanges extérieurs de la FranceFrance Stratégie
La détérioration du compte courant français s'explique principalement par l'évolution défavorable de son taux de change interne, principal déterminant du taux de change réel en union monétaire. Une modération salariale et/ou une intensification de la concurrence dans le secteur abrité permettrait à la France de baisser son taux de change interne et de réduire les déficits de sa balance courante.
Le marché des bureaux en Ile-de-France - Bilan et perspectives 2013JLL France
• Les perspectives de croissance pour les mois à venir ont été revues à la baisse et le début de 2013 ne sonnera pas la reprise tant attendue.
• Pour le marché locatif, 2013 sera synonyme de chasse aux coûts pour les entreprises, et de chasse au vide locatif pour les propriétaires. Dans ce contexte nous anticipons un niveau de demande placée en léger repli par rapport à 2012 compris entre 1,9 et 2 millions de m².
• Les perspectives du marché de l’investissement pour 2013 devraient elles s’inscrire au niveau « conventionnel » observé depuis 10 ans. Nous anticipons donc un volume d’investissement compris entre 8 et 10 milliards d’euros pour l’an prochain.
Le marché des bureaux en région lyonnaise - Bilan & Perspectives 2013JLL France
Economie acte 1 à 4 : pour le « Double-dip » finalement c’est oui en Europe …
Lors de notre précédente édition du Bilan et Perspectives de décembre 2012, les perspectives économiques de la zone Euro et de la France s’assombrissaient et l’année qui s’achève n’est pas venue contredire cette prévision, au contraire. 2012 est le résultat logique d’une mécanique d’évènements économiques et financiers qui agitent le monde depuis 2007 et qui ont mené les économies de la zone Euro au « double-dip » en 2012.
Aspects de la crise
Insee, Économie et statistique n° 438-440, juin 2011.
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?codesage=ECO438&nivgeo=0
L’Europe traverse une quadruple crise : crise de l’euro, crise des réfugiés, panne de l’intégration économique et sociale, et crise existentielle. Alors que nos partenaires sont en train de définir leur agenda pour l’Europe, il est indispensable que la France dépasse ses ambiguïtés. L’élection présidentielle de 2017 offre aux Français l’occasion de fixer l’avenir qu’ils souhaitent pour leur pays en Europe. Ce choix aura logiquement une importance déterminante pour l’avenir même du projet européen, sa nature et son ambition.
Réunion apm 18 octobre 2016 apm paris tour eiffel [mode de compatibilité]Philippe Crevel
Présentation de Philippe Crevel
Tour d'horizon de l'économie mondiale fin 2016
situation économique de la France, de la zone euro, des Etats-Unis, des pays émergents
focus sur le pétrole et les taux d'intérêts négatifs
La dernière crise qui a secoué l’Europe et sa célèbre monnaie unique a brisé, selon les analystes, beaucoup de tabous et a permis d’ouvrir des dossiers qui ont été laissés trop longtemps fermés. La Grèce, le Portugal et l’Espagne ont déjà succombé. La liste reste ouverte. Mais que doit faire l’Europe pour sauver son statut ?
Perspective pour la croissance mondiale - Commentaires de Gilbert CetteFrance Stratégie
Contribution de Gilbert Cette au Projet 2017/2027 de France Stratégie : Perspective pour al croissance mondiale.
http://francestrategie1727.fr/thematiques/la-croissance-mondiale-d-une-decennie-a-l-autre/
Risque de déflation par la dette en Europe et aux États-Unis. Quelques observ...Eduardo A. Vílchez
Depuis plusieurs mois, le risque de déflation préoccupe les autorités. Dans ce
bref texte, nous étudions la réalité de ce risque et montrons que dans une
économie où les agents privés sont fortement endettés, des pressions déflationnistes
peuvent se développer bien avant que le niveau général des prix ne baisse.
Nous examinons les réactions de la politique économique face à ce risque de
déflation par la dette en comparant celles des autorités japonaises au début
des années 1990 à celles des autorités américaines et européennes au début des
années 2000. Force est de constater que non seulement la zone euro est loin
d’être à l’abri de ce mal, mais surtout que sa politique économique n’a pas été
pensée pour y faire face.
Covid-19 - Quelles perspectives pour le marché français de l'investissement ?Knight Frank France
Le marché de l'investissement a démarré l'année en trombe, avec une hausse de 28 % sur un an des sommes engagées en immobilier d’entreprise en France. Knight Frank dresse le bilan du 1er trimestre 2020 et livre quelques pistes de réflexion sur l'impact du Covid-19 (acteurs, typologies d’actifs, financements, etc.).
Aspects de la crise
Insee, Économie et statistique n° 438-440, juin 2011.
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?codesage=ECO438&nivgeo=0
L’Europe traverse une quadruple crise : crise de l’euro, crise des réfugiés, panne de l’intégration économique et sociale, et crise existentielle. Alors que nos partenaires sont en train de définir leur agenda pour l’Europe, il est indispensable que la France dépasse ses ambiguïtés. L’élection présidentielle de 2017 offre aux Français l’occasion de fixer l’avenir qu’ils souhaitent pour leur pays en Europe. Ce choix aura logiquement une importance déterminante pour l’avenir même du projet européen, sa nature et son ambition.
Réunion apm 18 octobre 2016 apm paris tour eiffel [mode de compatibilité]Philippe Crevel
Présentation de Philippe Crevel
Tour d'horizon de l'économie mondiale fin 2016
situation économique de la France, de la zone euro, des Etats-Unis, des pays émergents
focus sur le pétrole et les taux d'intérêts négatifs
La dernière crise qui a secoué l’Europe et sa célèbre monnaie unique a brisé, selon les analystes, beaucoup de tabous et a permis d’ouvrir des dossiers qui ont été laissés trop longtemps fermés. La Grèce, le Portugal et l’Espagne ont déjà succombé. La liste reste ouverte. Mais que doit faire l’Europe pour sauver son statut ?
Perspective pour la croissance mondiale - Commentaires de Gilbert CetteFrance Stratégie
Contribution de Gilbert Cette au Projet 2017/2027 de France Stratégie : Perspective pour al croissance mondiale.
http://francestrategie1727.fr/thematiques/la-croissance-mondiale-d-une-decennie-a-l-autre/
Risque de déflation par la dette en Europe et aux États-Unis. Quelques observ...Eduardo A. Vílchez
Depuis plusieurs mois, le risque de déflation préoccupe les autorités. Dans ce
bref texte, nous étudions la réalité de ce risque et montrons que dans une
économie où les agents privés sont fortement endettés, des pressions déflationnistes
peuvent se développer bien avant que le niveau général des prix ne baisse.
Nous examinons les réactions de la politique économique face à ce risque de
déflation par la dette en comparant celles des autorités japonaises au début
des années 1990 à celles des autorités américaines et européennes au début des
années 2000. Force est de constater que non seulement la zone euro est loin
d’être à l’abri de ce mal, mais surtout que sa politique économique n’a pas été
pensée pour y faire face.
Covid-19 - Quelles perspectives pour le marché français de l'investissement ?Knight Frank France
Le marché de l'investissement a démarré l'année en trombe, avec une hausse de 28 % sur un an des sommes engagées en immobilier d’entreprise en France. Knight Frank dresse le bilan du 1er trimestre 2020 et livre quelques pistes de réflexion sur l'impact du Covid-19 (acteurs, typologies d’actifs, financements, etc.).
Rapport sur le financement des PME-PMI et ETI en France
Avril 2011
Par l’Observatoire du financement des entreprises
L’Observatoire regroupe des représentants des entreprises, des banques, des assureurs, des sociétés financières ainsi que des acteurs publics du financement et notamment les principaux pourvoyeurs de statistiques publiques.
La présidence de l’Observatoire revient à la Médiation du Crédit et la Direction générale du Trésor est rapporteur des travaux.
Les principales sources ont été fournies par la Banque de France et par l’INSEE.
L’Observatoire a adopté une méthode de travail fondée sur le recensement, la sélection puis l’examen des données afin d’en tirer les principaux enseignements comme de mesurer leurs limites.
Les analyses de l’Observatoire se focalisent ainsi sur les PME-PMI et sur les ETI qui dépassent certains seuils statistiques (crédits > à 25 000 euros par banque et par entreprise et structures bilancielles > à 750 000 euros).
http://www.mediateurducredit.fr/site/Actualites/Remise-du-rapport-2010-de-l-Observatoire-du-financement-des-entreprises-a-Madame-Christine-LAGARDE-Ministre-de-l-Economie-des-Finances-et-de-l-Industrie#
Ce numéro est consacré aux paiements innovants et apporte différents points de vue sur le sujet, notamment via le regard croisé de Pascal Augé, Directeur de Global Transaction & Payment Services à la Société Générale et de Pascal Fénart, Directeur des Systèmes d'Information au sein de la branche Supermarché du Groupe Auchan.
L’Observatoire des Entrepreneurs – PME Finance présente l’édition 2015 de son étude annuelle « Le financement des PME, vers la désintermédiation ? ».
Conçu cette année sur un support allégé, ce document a principalement pour but de rassembler de façon opérationnelle les chiffrages de nombreux autres observatoires ou organisations de PME. En 2015, l’étude annuelle de PME Finance est organisée en trois parties :
- les sources des financements : l’épargne des ménages et les fonds publics nationaux et européens alimentent-ils mieux les PME ?
- les canaux des financements : comment évoluent les financements des PME en fonds propres, en quasi fonds propres, et en dette ?
- les emplois des financements : comment les PME utilisent-elles leurs financements (trésorerie, investissements, etc.) et quelle est leur situation financière ?
Les derniers chiffres publiés par l’Insee ont conforté l’impression d’embellie économique en ce début d’année 2017. L’investissement des entreprises a de nouveau progressé en 2016, plus rapidement encore qu’en 2015, ce qui devrait augurer de belles perspectives pour l’économie française. Depuis plusieurs années pourtant, le niveau particulièrement élevé de l’investissement en France ne s’est pas traduit par le dynamisme économique qu’il aurait théoriquement dû générer. Le décalage est même tel que, depuis la fin de la crise, de nombreux experts s’interrogent sur les origines du « mal-investissement » français.
Similaire à Un choc darwinien pour la gestion d’actifs : Beaucoup vont s’adapter, les dinosaures disparaître (20)
Communiqué de presse : rapprochement Groupe Harvest et QuantalysQuantalys
Le Groupe HARVEST, leader des solutions logicielles et digitales dans les métiers du patrimoine, et expert de l’information patrimoniale, et QUANTALYS, société de référence dans les données, la construction de portefeuilles, l’analyse et la notation financière, se rapprochent.
Méthodologie de classification ESG Quantalys des fondsQuantalys
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) favorise une économie responsable et durable en incitant les sociétés de gestion à prendre en compte des critères extra-financiers (ESG) lorsqu’elles sélectionnent des valeurs mobilières pour leurs actifs financiers. En septembre 2019, Quantalys a rajouté plus de 30 critères ESG sur chaque fonds et a lancé Quantalys ESG 360 pour aider les investisseurs et les conseillers à intégrer l’ESG dans leurs allocations.
Des gérants américains qui se méfient de l’inflation !Quantalys
Dans l’ensemble, les gérants américains sont optimistes au point d’anticiper une hausse des taux sur leur marché. En revanche, alors que l’on constate que les maisons de gestion basées en Europe ont un consensus fort en faveur de l’Europe et des valeurs cycliques, sur les taux, les gérants européens sont plus prudents et n’anticipent pas de fortes hausses en considérant les politiques des Banques centrales, le sous-régime de l’activité économique en Europe, la vigueur de la 3ème vague de la crise sanitaire en Europe et les effets perturbants du Brexit.
Observatoire Quantalys BFM : Résultats complets Décembre 2020Quantalys
Réglementation, digitalisation... Le monde change et ces mutations inédites agitent aussi la gestion de patrimoine. Aussi, QUANTALYS et BFM Business se sont associées pour créer un Observatoire.
Une notation objective et quantitative des sociétés de gestion : un premier critère standard et homogène permettant aux investisseurs d'apprécier rapidement les compétences et la qualité de la gestion.
Quantalys a regroupé les milliers de sociétés de gestion en Europe au sein de 3 clusters : Local, Régional et Global.
La solution standard à destination des conseillers financiers qui propose une gamme complète d’outils depuis la connaissance des clients jusqu’au monitoring des risques en passant par les propositions financières dans un cadre réglementaire optimal (KYC, questionnaire de risques et de connaissances financières, agrégations…)
Un choc darwinien pour la gestion d’actifs : Beaucoup vont s’adapter, les dinosaures disparaître
1. Gestion d’actifsEtudes
900 milliards d’euros partis en fumée
sur un mois… Alors que le millésime
2020 s’annonçait bien pour l’industrie
de la gestion en Europe, la crise du
coronavirus est venue prendre à
contre-pied les gérants qui subissent
deux effets négatifs: d’une part,
la baisse violente des marchés et,
d’autre part, la décollecte tout aussi
violente, toutes stratégies confondues.
J
usqu’en février tout se passait pour le mieux.
L’industrie de la gestion en Europe commençait
à peine à sortir d’une période de forte décollecte
sur les actifs risqués entamée en 2018 et qui
avait été particulièrement sévère pour les
actions européennes. Sur cette catégorie, toute la collecte
nette des années 2016 et 2017 s’était volatilisée en 2018,
et même début 2019.
Après plusieurs mois de vents contraires, les sociétés de
gestion retrouvaient du vent dans les voiles à partir du
mois de septembre 2019. Sur la fin d’année 2019, on avait
identifié un retour des investisseurs sur les fonds actions
qui s’était poursuivi sur le début 2020.
Les planètes étaient alors alignées: retour de la croissance
mondiale, fin de la guerre commerciale entre les Etats-
Unis et la Chine, politiques monétaires toujours accom-
modantes de la part des Banques centrales, taux d’inté-
rêt bas, voire négatifs… Le scénario « Goldilocks » ou
« Tina » (There is no alternative) était à l’œuvre pour le
plus grand bonheur des sociétés de gestion et des inves-
tisseurs. Pour beaucoup de gérants, la perspective d’une
hausse forte des marchés actions, et notamment des mar-
chés européens, était évidente.
Par ailleurs, le « mix-produit », comme on dit en marke-
ting, était aussi positif pour l’industrie de la gestion,
puisque pendant que les investisseurs reprenaient goût
aux actifs risqués, on constatait un début de décollecte
sur les fonds monétaires fin 2019!
Rappelons que près d’un euro sur deux est géré à travers
des fonds investis en taux que l’on retrouve dans les fonds
monétaires, obligataires, en grande partie dans les fonds
diversifiés prudents etc.
Alors que le
millésime 2020
s’annonçait bien
pour l’industrie
de la gestion en
Europe, la crise
du coronavirus est
venue prendre
à contre-pied
les gérants qui
subissent deux
effets négatifs.
L’industrie de la gestion
touchée par le coronavirus
JEAN-FRANÇOIS BAY, directeur général en charge de l’international de
Quantalys.
Un problème microscopique
et exogène
C’était sans compter sur un élément microscopique et
exogène, un virus qui est venu perturber cette belle
mécanique. Et étant donné les dégâts générés depuis
quelques semaines, on peut dire qu’il s’agit moins d’un
grain de sable qui est venu gripper la machine, mais
plutôt d’un tsunami qui a tout emporté !
En effet, la baisse des encours sous gestion est estimée
à environ 900 milliards d’euros, rien que sur le mois
de mars, avec des encours totaux passant de 5 800 mil-
liards d’euros à 4 900 milliards d’euros. Depuis le
début de l’année 2020, la baisse est même de
1 100 milliards d’euros environ, un record historique
depuis que Quantalys suit la collecte et les encours des
fonds d’investissement.
14 - Avril - Mai - Juin 2020 - Profession CGP
EN COUVERTURE
2. Gestion d’actifsEtudes
Le premier effet qui vient expliquer cette forte baisse des
capitaux gérés est sans doute le plus connu: il s’agit de
l’effet marché. Touchant toutes les classes d’actifs, entre
-34 % sur un mois pour la catégorie des fonds actions
euro et près de - 5 % pour la catégorie obligations euro,
ou -18 % pour les fonds diversifiés euro, l’impact pour
l’industrie de la gestion se traduit par une baisse de
600 milliards d’euros environ (donc un effet marché néga-
tif global de l’ordre de -10 % pour l’industrie uniquement
pour le mois de mars).
Et dans la panique générale, cette baisse historique et
mondiale des marchés s’est doublée d’une sortie histo-
rique des investisseurs de l’ordre de - 300 milliards d’eu-
ros sur le mois de mars (soit un effet décollecte nette de
-6 % pour l’industrie), ce qui donne une collecte négative
sur le premier trimestre 2020 de -170 milliards d’euros.
Aucune stratégie, aucun gérant n’a pu échapper à la vague
de décollecte sur cette période: même les fonds obliga-
taires qui avaient pourtant collecté plus de 230 milliards
en 2019 ont rendu plus de la moitié sur le mois de mars
avec une décollecte de - 120 milliards!
Est-ce que l’on constate
une certaine logique?
Face à une telle baisse des marchés et une telle décollecte,
on a l’impression que le mouvement de panique est indis-
criminé. En fait, à y regarder de plus près, on constate
que les marchés ont respecté une certaine logique.
En effet, en ce qui concerne les performances des mar-
chés, les catégories Quantalys qui ont bien résisté dans
la baisse sont les marchés asiatiques, comme la Chine ou
le Japon (18 % d’écart entre la Chine et l’Allemagne par
exemple sur le mois). Le traitement de la crise sanitaire,
l’organisation des pays, le passage du pic de l’épidémie
et l’entrée en « convalescence » de l’Asie sont venus ras-
surer les marchés. Au contraire, l’entrée dans la pandé-
mie pour les pays européens durant cette période, la
désorganisation des systèmes de santé, l’obligation d’un
confinement total des économies, tous ces facteurs ont
fait que les marchés européens ont été plus durement tou-
chés sans discernement (Allemagne, France, Italie,
Espagne…). Plus à l’ouest, n’étant pas encore entrés dans
la crise sanitaire, les marchés américains ont mieux résisté
que les marchés européens. On voit donc que les marchés
ont suivi la logique de la pandémie d’Est en Ouest.
En termes de collecte, on peut constater une logique
similaire: l’Europe est la zone géographique à subir les
plus grosses sorties, et ceci depuis plusieurs mois déjà.
Les fonds actions Asie, comme les fonds actions US,
ont bien résisté.
Dans ces conditions, rien d’étonnant à voir une collecte
positive ou une bonne résistance depuis le début de l’an-
née sur des fonds actions investis dans des secteurs défen-
sifs, comme l’or, la santé ou la technologie. Inversement,
les secteurs les plus impactés sont des secteurs cycliques,
comme l’énergie, l’industrie ou les services financiers.
En ce qui concerne les fonds diversifiés, qui représentent
une catégorie très prisée par les conseillers et banquiers
privés, on constate que les actifs sous gestion sont sur-
tout concentrés sur les fonds ayant un SRRI de 4 (57 %
des AuM). Les fonds ayant un SRRI 3 ou 4 ou 5 concen-
trent 96 % des actifs sous gestion en Europe (plus >>>
Dans la panique
générale, cette
baisse historique
et mondiale des
marchés s’est
doublée d’une
sortie historique
des investisseurs
de l’ordre de
- 300 milliards
d’euros sur le mois
de mars…
Collecte nette mensuelle en Europe sur les fonds actions
Performance des catégories actions Quantalys
entre le 16 février et le 16 mars 2020
Performance des grandes catégories Quantalys entre le 16 février et le 16 mars 2020
Source: Quantalys
Source: Quantalys
Source : Quantalys
15 - Avril - Mai - Juin 2020 - Profession CGP
3. Gestion d’actifsEtudes
de 600 milliards d’euros). Avec - 25 milliards d’euros en
mars, la décollecte récente a été en relatif moins forte sur
les fonds diversifiés (-3 % des actifs gérés) que sur les
autres classes d’actifs (pour rappel, -120 milliards d’eu-
ros sur les fonds obligataires, soit une baisse de plus de 8 %
des actifs gérés). Pourtant, dans cette crise, les rachats ont
surtout respecté une logique de niveau de risque. En rela-
tif par rapport aux actifs gérés, ce sont surtout les fonds
diversifiés les plus risqués qui ont enregistré les plus fortes
décollectes. Les arbitrages ont, sans doute, porté sur les
fonds diversifiés qui enregistrent des collectes légèrement
positives, même pendant cette période!
Les grands gérants mondiaux ont
été les plus touchés
Lorsque l’on analyse cette décollecte exceptionnelle
depuis mi-février, on s’aperçoit que les sorties ont tou-
ché principalement les grandes maisons de gestion mon-
diales qui gèrent plus de 50 milliards d’euros. Alors que
ces acteurs mondiaux concentrent 68 % des actifs gérés
en Europe, ils ont représenté près de 75 % de la décol-
lecte nette (plus de 200 milliards sur un mois)! De leurs
côtés, les sociétés de gestion locales s’en sortent mieux,
avec une décollecte qui représente uniquement -3 % de
leurs actifs gérés.
Cinq facteurs expliquent, sans doute, ce phénomène.
D’abord, ces gérants avaient profité de la forte collecte,
ces derniers mois ou dernières années, sur les stratégies
obligataires, qui ont été victimes de fortes sorties durant
le mois de mars, comme nous l’avons exposé précé-
demment (des gérants, comme Pimco, M&G, Temple-
ton, etc.). Ensuite, parce qu’il s’agit souvent de très gros
fonds qui, lorsque l’on recherche de la liquidité, sont
plus facilement arbitrés. Les arbitrages et sorties se sont
également concentrés en février et mars sur les ETF,
fonds indiciels cotés souvent gérés par de grandes mai-
sons de gestion.
Dernier point en faveur des petites maisons de gestion
locales: elles sont souvent plus proches de leurs clients,
alors que les grands fonds européens sont distribués par-
tout en Europe par des sociétés de gestion qui maîtri-
sent parfois moins bien le passif des fonds. On constate
une bonne résilience des fonds ISR dans cette crise. Un
angle ESG et investissements thématiques responsables
et durables où les sociétés de gestion en Europe de taille
moyenne ou petite ont été pionnières et qui a donc joué
positivement dans la baisse.
Et demain? Les conséquences
seront-elles conjoncturelles
ou structurelles?
Difficile de faire des projections si peu de temps après ce
premier épisode d’une crise qui semble s’installer dans la
durée. Mais il est fort à parier qu’une fois déconfiné, le
monde de la gestion ne repartira pas comme avant,
« comme si de rien n’était », et vivra des mutations suite
à cette période qui agira comme une sorte d’accélérateur
de particules.
Frilosité
Des investisseurs qui seront encore plus frileux. Institu-
tionnels et épargnants étaient déjà considérés comme
prudents. La perspective de plus d’impôts, plus de dettes
et d’une nouvelle politique de rigueur ne va rien arran-
ger. Dans des pays vieillissants, ce sera plus de l’Income
Management que de l’Asset Management!
Rappelons, par exemple, que le placement préféré des
Français est le cash et les produits liquides (Livret A, etc.):
en 2019, ils ont épargné environ 50 milliards d’euros en
dépôts à vue et 40 milliards en livrets d’épargne.
En 2019, les versements en assurance-vie se sont établis
à 145 milliards d'euros (contre 140 milliards en 2018).
Les sociétés
de gestion locales
s’en sortent
mieux, avec
une décollecte
qui représente
uniquement
- 3 % de leurs
actifs gérés.
Décollecte sur les fonds ouverts en Europe
sur le 1er
trimestre 2020
Source:Quantalys
Evolution de la collecte des fonds actions
en milliards d’euros depuis janvier 2019
Source:Quantalys
Répartition des actifs gérés par les fonds
ouverts en Europe par classe d'actifs
au 31 mars 2020
Source:Quantalys
16 - Avril - Mai - Juin 2020 - Profession CGP
EN COUVERTURE
4. Gestion d’actifsEtudes
Les versements sur
les unités de compte
(UC) n’ont repré-
senté que 27 % des
versements.
Tangible
Des investisseurs qui
continueront à se
tourner vers les
actifs tangibles (or,
immobilier, infra-
structures, etc.)
dans un environne-
ment inondé de
liquidités et en proie
aux questions de
déflation ou d’inflation.
C’est aussi la meilleure réponse de la gestion active ou
très active face à la montée en puissance des gestions
passives! En 2019, les SCPI ont collecté 8,6 milliards
d’euros (+ 68 % par rapport à 2018). L’encours total
des SCPI était de 65,1 milliards d’euros à fin 2019 (soit
+17 % par rapport à 2018).
Environnement, santé, éducation…
La crise du coronavirus vient de modifier en quinze jours
le comportement que beaucoup anticipaient dans quinze
ans et ceci pour des milliards d’individus!
Elle vient aussi rappeler l’importance d’investir locale-
ment, pas uniquement pour des raisons géostratégiques
ou sociales, mais également environnementales. La ges-
tion d’actifs devra participer au financement de ces tran-
sitions et faire en sorte d’avoir un réel impact. Plus que
la gestion investissement socialement responsable (ISR),
c’est ce que l’on appelle la gestion à impact où l’investis-
seur sait précisément à quoi sert son argent.
Tech et digital
Autre tendance forte révélée par cette crise! En télétra-
vail, tous les acteurs de l’écosystème financier se sont
aperçus in vivo de l’importance de la technologie et
du digital (gestion des données clients, des arbitrages,
du reporting, etc.). L’industrie de la gestion ne pourra
plus faire marche arrière et, au contraire, devra accélé-
rer dans ce domaine. La gestion pilotée mise en place
par des conseillers « augmentés » devrait en profiter et
se démocratiser.
ETF
Pour les fonds traditionnels, la concurrence des gérants
mondiaux et des fonds indiciels et ETF va s’intensifier.
Quoi de mieux demain qu’un fonds coté promettant une
liquidité instantanée pour répondre aux exigences de digi-
talisation de la distribution de produits financiers?
Et avec une promesse de gestion « low cost »: par rapport
aux frais de gestion courants des fonds actions tradi-
tionnels à 1,58 %, les frais de gestion courants moyens
pour les ETF actions sont à 0,38 % et les fonds actions
classés « indiciels » ont affiché des frais moyens de 0,99 %.
En période de crise et de taux négatifs, les frais et marges
sont orientés à la baisse.
Réglementation
Alors que les plans de soutien se multiplient, notamment
en Europe afin de sécuriser le système financier, la régle-
mentation et le poids des Etats sera encore plus impor-
tant.
M&A
Pour toutes ces raisons, alors même que les opérations
de fusions-acquisitions avaient été assez modestes après
la crise de 2008, nous devrions assister à une vague de
rapprochements entre les acteurs de la gestion d’actifs en
Europe dans les années à venir. ●
Jean-François Bay, directeur général
en charge de l’international de Quantalys
Une fois
déconfiné,
le monde de
la gestion ne
repartira pas
comme avant,
« comme si de
rien n’était »,
et vivra des
mutations suite
à cette période
qui agira comme
une sorte
d’accélérateur
de particules.
Top et flop de la collecte sur les fonds et
ETF sectoriels au 1er
trimestre 2020 (en Md€)
Collecte des fonds diversifiés au T1 2020 par
SRRI en relatif par rapport aux actifs gérés
Source:Quantalys
Collecte nette cumulée des sociétés de gestion européennes par taille depuis 2019
Source: Quantalys
17 - Avril - Mai - Juin 2020 - Profession CGP
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