2. L’analyse littéraire en 4 temps
Introduction
Développement:
1.Localisation
2.Lecture
3.Plan
4.Analyse
Conclusion
3. .François Villon,
La Ballade des
pendus .
.Condamné à mort, en
décembre 1462,
.à la suite de l'affaire
Ferrebouc
.s'attendant à être "pendu et
estranglé",
Villon compose cette ballade
.Du fond de son angoisse
s'élève cette marche funèbre
au rythme obsédant.
4. Dans cette ballade
.Ce n'est plus le vivant qui parle, mais
le mort qu'il sera demain, avec ses
frères
.du sinistre gibet de Mont faucon
• .haut de 15 m, 3 étages, jusquà 60 victimes.
Vol perpétuel de corbeaux. Puanteur, mais
les cabarets se pressaient en nombre autour
du gibet. Le peuple avait devant le squelette
la même attitude que devant le diable des
mystères, il en avait peur et il en riait. C'est
pourquoi Villon donne la parole à son cadavre
et à ceux de ses compagnons.
5.
6. Localisation
La présente ballade a été composée en 1463
Elle est inscrite dans le recueil des Poésies
de Villon
Son véritable titre est « épitathe Villon »
Ce qui s’explique en fonction des circonstances
durant lesquelles elle a été écrite
7. .La ballade
.Forme privilégiée de poème au Moyen Age avec‑
le rondeau
.4 strophes qui se terminent par le même vers,
• .Soit:
• .3 Strophes de longueurs égales (8 10 vers)‑
• .1 moitié de strophe: lenvoi
• .L’envoi qui clôt le poème contient un message au
destinataire
.Octo ou décasyllabes
.
8. .2. LECTURE
. Épitaphe Villon
• .Frères humains qui après nous vivez,
• .N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
• .Car, si pitié de nous pauvres avez,
• .Dieu en aura plus tôt de vous merci.
• .Vous nous voyez ici attachés cinq, six;
• .Quant à la chair, que trop avons nourrie,
• .Elle est pieça*, dévorée et pourrie, (en pièces)
• .Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
• .De notre mal personne ne s'en rie;
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
9. 2e strophe
• .Si vous clamons frères, pas n'en devez
• .Avoir dédain, quoique fûmes occis
• .Par justice. Toutefois, vous savez
• .Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis;
• .Excusez nous, puisque nous sommes transis*, (morts)‑
• .Envers le fils de la Vierge Marie,
• .Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
• .Nous préservant de l'infernale foudre.
• .Nous sommes morts, âme ne nous harie* (tourmente)
• Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
10. 3e strophe
• .La pluie nous a débués* et lavés, (lessivés)
• .Et le soleil desséchés et noircis;
• .Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,
• .Et arraché la barbe et les sourcils.
• .Jamais nul temps nous ne sommes assis;
• .Puis ça, puis là, comme le vent varie,
• .A son plaisir sans cesse nous charrie,
• .Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
• .Ne soyez donc de notre confrérie;
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
11. 4e strophe : L’envoi
• .Prince Jésus, qui sur tous seigneurie,
• .Garde qu'Enfer n'ait de nous la maistrie:
• .A lui n'avons que faire ni que solder.
• .Hommes, ici n'a point de moquerie;
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille
absoudre !
12. .3. PLAN
.str 1. Villon parle au nom des pendus.
.qui s'adressent à leurs "frères humains".
.str 2 Villon s'adresse derechef au
passant
• .Le coupable craint les tourments de l'enfer
.str 3 Peinture réaliste des pendus
.str 4 Villon se tourne enfin vers Dieu,
dans la communion des hommes
13. .4. Composition
1re strophe: Villon parle au nom des
pendus
• Frères humains qui après nous vivez,
• .N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
• .Car, si pitié de nous pauvres avez,
• .Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Opposition
• .nous = morts
• .Vous = vivants
14. .La musique interne
.Dans les répétitions sonores
• .Frères humains qui après nous vivez,
• .N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
• .Car, si pitié de nous pauvres avez,
• .Dieu en aura plus tôt de vous merci.
15. .Symétrie
• .Vous nous voyez ici attachés cinq, six;
• .Quant à la chair, que trop avons nourrie,
• .Elle est pieça*, dévorée et pourrie, (en
pièces)
• .Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
• .De notre mal personne ne s'en rie;
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille
absoudre !
..Sonorité étouffantes à la fin
euphémisme
16. .2e strophe
.Allitération en S et Z, puis en f et v, et en M, N
• .Si vous clamons frères, pas n'en devez
• .Avoir dédain, quoique fûmes occis
• .Par justice. Toutefois, vous savez
• .Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis;
• .Excusez‑nous, puisque nous sommes transis*, (morts)
• .Envers le fils de la Vierge Marie,
• .Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
• .Nous préservant de l'infernale foudre.
• .Nous sommes morts, âme ne nous harie* (tourmente)
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
17. Puis Villon
.Fait appel à l'indulgence des passants, en
leur rappelant la faiblesse de la condition
humaine.
• .Par justice. Toutefois, vous savez
• .Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis;
.Il s'excuse (v. 11)
.La différence morale entre les criminels et
les innocents (v. 13 14) ne supprime pas la‑
fraternité.
18. C.La 3e str.
• .une peinture des plus réalistes des pendus.
.précisions sur les dégradations que leur
chair a subies.
.Beauté par la sincérité du sentiment de la
mort
.et par l'intensité de son évocation.
.Les plus beaux vers sur la mort
• .qui aplatit, dissout, détruit, réduit à la
poussière et au squelette,
19. .3e strophe
.Les rythmes binaires
• .La pluie nous a débués* et lavés, (lessivés)
• .Et le soleil desséchés et noircis;
• .Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,
• .Et arraché la barbe et les sourcils.
• .Jamais nul temps nous ne sommes assis;
• .Puis ça, puis là, comme le vent varie,
• .A son plaisir sans cesse nous charrie,
• .Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
• .Ne soyez donc de notre confrérie;
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
20. .Le rythme, lent et cadencé, et
la rime obsédante en IE
.Le poème agit aussi sur la sensibilité du
lecteur
• .Puis ça, / puis là, / comme le vent / varie,
• .A son plaisir / sans cesse / nous charrie,
21. .Le rire
• .La pluie nous a débués* et lavés, (lessivés) ÉÉÉ
• .Et le soleil desséchés et noircis; ÈÉÉ I I
• .Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés, I OOOUON
• .Et arraché la barbe et les sourcils. AAAA
• .Jamais nul temps nous ne sommes assis;
• .Puis ça, puis là, comme le vent varie,
• .A son plaisir sans cesse nous charrie,
• .Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
• .Ne soyez donc de notre confrérie;
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
22. .La musique
.les rythmes binaires évoquent
• .le balancement des cadavres dans le vent,
.Les sonorités répétitives en É, en È, en I, en O,
en A
• .le grincement de la corde de ce pendus
.et le vent qui traversent balancent leurs
corps.
.Puis ça, puis là, comme le vent varie,
.A son plaisir sans cesse nous charrie,
.Les piquetis des corbeaux (v. 28)
.Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
• Consonnes explosives: labiales(p,b), dentales( t,d),
gutturales (k,g)
23. Ce vers est une vision d'une
précision affreuse.
Il faut remarquer que le poète n'évoque que la
mort physique, les souffrances du moribond, les
affres de l'agonie.
.Villon peut désormais insister: nous n'aurons
plus de dédain pour eux:
..Ne soyez donc de notre confrérie;
..C'est la leçon qu'il faut dégager du
spectacle des pendus.
Le poète souhaite que son exemple détourne les
vivants de la voie qu'il a suivie. Il a leur
sympathie, aussi espère t il leur prière.‑ ‑
24. Dans l’envoi,
Villon se tourne vers Dieu
.Prince Jésus, qui sur tous seigneurie,
.Garde qu'Enfer n'ait de nous la maistrie:
.A lui n'avons que faire ni que solder.
.Hommes, ici n'a point de moquerie;
.Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
.Villon adresse l'Envoi au prince (Jésus),
• .les princes de la terre ne pouvant plus rien pour lui.
• .Il prie afin de ne pas être un vassal de l'Enfer (v.32),
• .se souvenant de l'organisation féodale de son temps.
25. .
.Mais après cette brève invocation à Dieu, il
s'adresse de nouveau à ses frères dans une
ultime supplication qui rappelle les souhaits
• .du v. 3 (ayez pitié!) ,
• .du vers 9 (ne riez pas!),
• .du vers 12 (n'ayez pas dédain, mépris de nous!) ,
• .du vers 15 (excusez nous!) et
• .du vers (âme ne nous harie! = personne ne nous
tourmente!).
.La boucle est bouclée. Villon n'a plus qu'à crier
une dernière fois sa prière:
• .Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
26. Conclusion:
.La Ballade des pendus
.l'un des poèmes les plus connus de la
littérature française.
.un miracle de simplicité et d’intensité,
.Pour émouvoir le cœur humain.
.Un frisson physiologique,
.le mort parle.
.une erreur judiciaire,
.la sentence fut annulée et Villon ne fut pas
pendu.
.Mais il disparut à cette date.
27. .Les sonorités évocatrices
.sonorités d'outre tombe, plainte monocorde‑
.È ouvert se fermant en É puis en I
.sons palatales, du palet
.Suivi d’une consonne vibrante
.R (èr: frères, cuers, chair, infernale, etc).
.thème complémentaire:
. O, OU (p‑ ‑ auvres, nous, pouldre,)
.sons vélaires, du vent
.la nasalisation AN et ON (‑ ‑ endurcis, contre
nous).
• .thème en pédale:frères humains: è ~ ê
. trop avons: o ~ ô
28. .Révision
.L'omniprésence de Dieu et des valeurs
chrétiennes
.recherche du pardon pour le salut de son âme)
.demande « aux frères humains » d'intercéder
auprès de Dieu et d'avoir pitié
.lien entre la façon dont nous les jugeons et la
façon selon laquelle nous serons jugés
.l'envoi : un appel à Jésus
• .Autre caractéristique propre au Moyen Âge:‑
29. .La langue,
le vocabulaire de l'ancien français
• .pieça, occis, bon sens rassis, harie, débués,
cavés, seigneurie, maistrie, solder
.Les tournures de phrases: si pitié de
nous pauvres avez
.(verbe à la fin comme en latin)
30. .Exercice pour le prochain
cours
Lire les deux poèmes de la
Renaissance
Louise Labé
Ronsard
Divisez le texte en 2 ou 3 parties,
selon les thèmes développés dans
le texte
Nommez ces parties
Identifiez deux champs lexicaux par
texte afin de cibler les thématiques