Cet article vise à montrer comment la méthode scientifique a émergé et à démontrer la nécessité de changements dans la recherche de la vérité scientifique en raison de nombreuses interrogations sur son efficacité. Il y a plusieurs questions de grands artisans et penseurs de la science comme Edgar Morin, Karl Popper, Bertrand Russell, Henri Poincaré, Albert Einstein, Pierre Duhem et Paul Feyerabend qui contestent que la méthode scientifique actuelle fournit la recherche de la vérité scientifique et revendiquent une autre approche. Notre proposition est de développer une nouvelle méthode scientifique qui tienne compte de ces questions.
Cet article vise à montrer comment la méthode scientifique a émergé et à démontrer la nécessité de changements dans la recherche de la vérité scientifique en raison de nombreuses interrogations sur son efficacité. Il y a plusieurs questions de grands artisans et penseurs de la science comme Edgar Morin, Karl Popper, Bertrand Russell, Henri Poincaré, Albert Einstein, Pierre Duhem et Paul Feyerabend qui contestent que la méthode scientifique actuelle fournit la recherche de la vérité scientifique et revendiquent une autre approche. Notre proposition est de développer une nouvelle méthode scientifique qui tienne compte de ces questions.
La philosophie de Hegel - par lucia gangalereportages1
La Philosophie est une recherche qui doit trouver « la rose dans la croix ». Hegel tire l'expression des armoiries de Luther (une croix dans un cœur contenu dans une rose). C'est-à-dire que dans la croix de l'existence présente, nous devons trouver la rose du futur. La rationalité devra devenir, ce n'est pas quelque chose de fini. La rose doit être trouvée dans la croix du présent.
La philosophie est la chouette de Minerve qui s'envole au crépuscule. Il ne nous dit pas ce qui se passera demain, il ne fait pas comme les devins, c'est une discipline sérieuse. interprétation de son temps. La philosophie arrive quand le monde est déjà fait et donc quand il vole au jour ouvrable de l'honnête citoyen du monde.
M. Tadaha Omer Lemerre a défendu sa thèse de Doctorat/Phd en Sciences du langage, option Littérature et culture germaniques. C'était jeudi 29 Octobre 2015, dans la salle des conférences et des spectacles de l'UDs. Nous vous proposons l'intégralité de la présentation qu'il a faite dans le cadre de cette soutenance.
Notes de cours sur le concept de culture.
Mis en ligne à l'attention des étudiants de la Filière de sociologie, S3, et de la Filère de Médiation culturelle, S5.
La philosophie de Hegel - par lucia gangalereportages1
La Philosophie est une recherche qui doit trouver « la rose dans la croix ». Hegel tire l'expression des armoiries de Luther (une croix dans un cœur contenu dans une rose). C'est-à-dire que dans la croix de l'existence présente, nous devons trouver la rose du futur. La rationalité devra devenir, ce n'est pas quelque chose de fini. La rose doit être trouvée dans la croix du présent.
La philosophie est la chouette de Minerve qui s'envole au crépuscule. Il ne nous dit pas ce qui se passera demain, il ne fait pas comme les devins, c'est une discipline sérieuse. interprétation de son temps. La philosophie arrive quand le monde est déjà fait et donc quand il vole au jour ouvrable de l'honnête citoyen du monde.
M. Tadaha Omer Lemerre a défendu sa thèse de Doctorat/Phd en Sciences du langage, option Littérature et culture germaniques. C'était jeudi 29 Octobre 2015, dans la salle des conférences et des spectacles de l'UDs. Nous vous proposons l'intégralité de la présentation qu'il a faite dans le cadre de cette soutenance.
Notes de cours sur le concept de culture.
Mis en ligne à l'attention des étudiants de la Filière de sociologie, S3, et de la Filère de Médiation culturelle, S5.
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...Jean-Jacques Pinto
Cet article, qui se veut lisible aux non-analystes, se propose de parcourir en quatre temps la problématique offerte à notre réflexion : deux temps (de rang impair) d'analyse de l'argument qui en fournit le contexte, et deux (de rang pair) de propositions présentant nos vues sur ce que pourrait être la teneur du discours analytique dans les prochaines années.
Après cette introduction, un premier parcours réexaminera point par point mais informellement l'argument de J.-P. Journet en montrant que chacune de ses propositions peut donner lieu à un commentaire “bifide” à même de servir ou de desservir le discours analytique. D'où l'intérêt du “DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL” évoqué dans notre titre, qui fait entrevoir les pièges que l'HOMONYMIE peut tendre à ce discours.
Puis, pour préparer un second balayage qui ne s'en tienne ni à la doxa analytique, ni aux opinions même autorisées de nos ténors et seniors, il sera proposé deux tentatives de redéfinitions (“APOPHATIQUE” et “RÉCURSIVE”) de ce qu'est l'analyse, ainsi que des outils méthodologiques fonctionnant en aval de ces redéfinitions pour déjouer les embûches de l'homonymie “externe” et “interne” (à partir d'un syllogisme pouvant faire consensus).
Le troisième temps sera fait justement de ce second balayage de la problématique, dont les éléments seront reconsidérés et analysés plus méthodiquement : “diagnostic différentiel externe” entre le discours analytique et les discours psychologique, philosophique, sociologique et celui de la science moderne ; et “diagnostic différentiel interne” portant sur l'intrication entre avancées théoriques des analystes et survivance à répétition d'éléments fantasmatiques...
Enfin une quatrième partie exposera propositions et perspectives résultant de ces analyses (principe d'économie quant à la source des théorisations analytiques ; dialogue avec les autres champs, mais sans compromissions ; relations spécifiques avec le discours de la science), l'ensemble débouchant sur une invitation, au delà des DIFFÉRENDS, à renouveler sur certains points la teneur du discours analytique...
KILANI Chehnez - Débat et savoir scientifique en classe. Problématisation et ...Catherine GOUJON
Cette recherche s’ancre dans le champ de l’apprentissage des sciences par le processus de problématisation (Fabre & Orange, 1997 ; Orange, 2000, 2005). Partant du principe Bachelardien qui fait que le problème est au cœur de l’activité scientifique, nous avons cherché à comprendre comment, dans le cadre de la problématisation, le débat scientifique (Johsua & Dupin, 1989) pourrait être des moments où s’engagent la construction des raisons et l’identification de nécessités dans les modèles explicatifs de l’organisation de la chaîne alimentaire ce qui pourrait préparer à un changement conceptuel : d’une causalité linéaire à une causalité circulaire visant la dynamique de l’écosystème.
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"Jean-Jacques Pinto
Préambule épistémologique à l'article de Jean-Jacques Pinto paru en novembre 2004 dans le n°8 de la revue "Marges Linguistiques" et intitulé "Linguistique et psychanalyse : pour une approche logiciste" (début de l'article)
Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiquesbouchra elabbadi
Ce document offre l'opportunité aux étudiants en master de recherche Sciences de Gestion d'être en parfaire connaissance des paradigmes épistémologiques et des outils méthodologiques à utiliser lors la réalisation d'un papier scientifique quelconque en sciences de gestion.
De l’épistémologie de sciences à l’épistémologie des disciplines enseignées :...GCAF
Pascal Terrien, professeur des universités en didactique des arts à Aix-Marseille Université, et professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (C.N.S.M.D.P.), directeur-adjoint de la structure fédérative SFERE-Provence, FED 4238, Chercheur permanent de l’équipe d’accueil Apprentissage Didactique Evaluation Formation UR 4671 ADEF, directeur du programme GCAF, chercheur associé à l’Observatoire Interdisciplinaire de Création et de Recherche en Musique (OICRM), Canada. L’épistémologie.
La nouveauté de notre séminaire de cette année est la présentation épisodique d'une notion pendant 10 minutes durant 3 séminaires consécutifs. Pour ce cinquième séminaire public, Pascal Terrien aborde la notion d’épistémologie. Un temps d'échange et de débat est ensuite prévu après l'intervention d'une dizaine de minutes.
The political condemnation of Socrates was preceded by his literary execution on the boards of the aristophanesque scene; it was the beginning of a dispute between literature and philosophy. The divorce of philosophy and literature goes right through our culture. It is in the Age of Enlightenment that we witness a rapprochement between the two: the criticism carried out at that time against metaphysical thought preferably chooses the intermediary of literary fiction. Many writings in France are considered "philosophical" and thus qualified by their authors themselves. But philosophy is also one of the salient features of previous literature. It irrigates the works of writers such as La Rochefoucauld, Saint-Evremond, Bossuet, Boileau, Fenelon, not to mention the declared rationalist authors (Descartes, Gassendi, Malebranche). Faced with this blurring of traditional standards, it is necessary to unravel where the line of partition is. Would it be in the same "reason" to which reference is made? If this hypothesis were confirmed, it would have a heuristic interest. La condamnation politique de Socrate fut précédée de son exécution littéraire sur les tréteaux de la scène aristophanesque; c’était le début d’un contentieux opposant dès l’origine la littérature et la philosophie. Le divorce de la philosophie avec la littérature parcourt de part en part notre culture. C’est au siècle des Lumières que l’on assiste à un rapprochement entre les deux: la critique menée à cette époque contre la pensée métaphysique choisit de préférence le truchement de la fiction littéraire. Nombre d’écrits, en France, sont réputés "philosophiques" et ainsi qualifiés par leurs auteurs-mêmes. Mais la philosophie est aussi l’un des traits marquants de la littérature précédente. Elle irrigue les œuvres d’écrivains tels que La Rochefoucauld, Saint-Évremond, Bossuet, Boileau, Fénelon, sans parler d’auteurs rationalistes déclarés (Descartes, Gassendi, Malebranche). Confrontés à ce brouillage, il convient de démêler où se trouve la ligne de partage. Serait-elle dans la "raison" même à laquelle il est fait référence? Si cette hypothèse était confirmée, elle présenterait un intérêt heuristique.
La sociologie est une discipline des sciences sociales qui a pour objectif de rechercher des explications et des compréhensions typiquement sociales, et non pas mentales ou biophysiques, à des phénomènes observables. La sociologie étudie les relations sociales qui produisent par exemple, selon les approches : des pratiques, des faits sociaux, des interactions, des identités sociales, des institutions sociales, des organisations, des réseaux, des cultures, des classes sociales, des normes sociales ainsi que de toutes ces entités qui n'ont pas d'explications purement biophysiques ou mentales et qui sont produites par les individus et groupes sociaux. Une explication sociologique est vue comme le produit d'une démarche scientifique, afin de rendre compte, expliquer ou comprendre un phénomène social. Le savoir sociologique, par sa méthodologie, se distingue du sens commun.
A.J. Greimas: maitre de la fiducie. Raccommoder sens et (con)scienceSemiosis
L'ouvrage presente la sémiotique d’A.J. Greimas en mettant l’accent sur la pensée de sa méthode, plutôt que sur l’appareil terminologique. Elle illustre comment Greimas se débarrasse de la surface du signifiant pour s'aventurer dans les profondeurs. Ainsi s’ouvre la voie de sémantique structurale, qui, de l'équivalence à la narrativité, fait surgir le concept de la valeur. Ensuite, les passions offrent l'opportunité de s'imaginer l'origine du monde sensible. Et finalement, l’intérêt de Greimas pour la psychanalyse (Freud & Lacan) permet de situer la liaison entre les deux disciplines. Par la méthode, Greimas aspire à introduire de nouvelles axiologies pour contrecarrer l'insignifiance qui guette l'homme de la modernité. L'ouvrage positionne Greimas ainsi dans l'épistémé de son époque, caractérisée par Paul Ricoeur avec les trois maîtres du soupçon : Marx, Nietzsche et Freud. Alors qu'ils ouvrent grand la porte au soupçon en ce qui concerne l'interpretation, Greimas ouvre une porte étroite à la fiducie, pour raccommoder sens et (con)science et réinstaurer la force adhésive de la croyance aux valeurs.
Styles of Scientific Reasoning, Scientific Practices and Argument in Science ...Elsa von Licy
The document discusses various topics related to scientific reasoning, practices, and argumentation including different styles of scientific thinking, features of scientific knowledge, and teaching and learning science. It provides examples of "crazy ideas" in science that are now accepted, examines the role of argument in science, and outlines the scientific practices and central questions of science. It also discusses developing models, planning investigations, analyzing data, and constructing explanations as key scientific practices.
Anti-philosophy rejects traditional philosophy and logic, instead embracing creativity, spirituality, and personality. It considers philosophy to be dead, kept alive artificially by analytic philosophers. The document criticizes how philosophy is currently taught and argues it has become unproductive, replacing original aims with nonsense. Anti-philosophy's goal is not to destroy philosophy but to transform its current state and avoid fundamentalism in philosophy and science.
There is no_such_thing_as_a_social_science_introElsa von Licy
This document provides an introduction and overview of the arguments made in the book "There is No Such Thing as Social Science". It begins by stating the provocative title and questioning whether the authors will take it back or qualify their position.
It then outlines three ways the term "social science" could be used - referring to a scientific spirit of inquiry, a shared scientific method, or reducibility to natural sciences. The authors argue against the latter two, methodological and substantive reductionism.
The introduction discusses how opponents may accuse the authors of being a priori or anti-reductionist, but argues that those defending social science are actually being dogmatic by insisting it must follow a scientific model. It frames the debate as being
1. Constantin Salavastru, Ph.D.
Seminar of Discursive Logic, Argumentation Theory and Rhetoric
Department of Communication and Public Relations
„Al.I.Cuza“ University
E-mail: csalav@uaic.ro
Critique de la problématologie
La collection « Références » des Editions de l’Université de Bruxelles met à la
disposition du lecteur un ouvrage intitulé Michel Meyer et la problématologie1, dans la
lignée, entre autres, du célèbre Traité de l’argumentation – La nouvelle rhétorique de
Perelman et Olbrechts-Tyteca (sixième édition, 2008). A notre avis, ce livre est
l’expression d’une heureuse rencontre entre une conception d’une grande profondeur et
d’extension de plus en plus ample (la problématologie de Michel Meyer) et l’esprit
critique et la culture philosophique encyclopédique d’un penseur qui, pendant toute
une vie, a travaillé sur les textes fondamentaux de la philosophie occidentale (Angèle
Kremer-Marietti). Le résultat de cette rencontre admirable est une analyse d’une
concentration extrême mais qui ne laisse pas de reste : tous les problèmes importants
impliqués par la conception problématologique sont investigués avec toute l’acribie
qu’on connaît à Angèle Kremer-Marietti !
Quels sont les aspects qui sont entrés sous le plume du critique ? Le premier est la
raison d’être de la problématologie : le concept de questionnement. Pour Angèle
Kremer-Marietti, la nouveauté de la conception problématologique est le passage du
propositionnalisme de la pensée occidentale – pour laquelle la réponse c’était la chose
la plus importante pour la connaissance et pour la compréhension du monde – au
problématologique, une intuition exceptionnelle de Socrate mais qui,
malheureusement, n’a pas été poursuivie d’une façon adéquate par la tradition
occidentale. Cette dernière considère que, au contraire, l’interrogation sur les principes
premiers est la vraie vocation de la pensée philosophique, le questionnement toujours
présents et toujours repris pour renouveler la compréhension des problèmes
philosophiques. Voilà une remarque intéressante :
1 Angèle Kremer-Marietti, Michel Meyer et la problématologie, Editions de l’Universite de
Bruxelles, 2008.
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2. “Philosopher, c’est se livrer à une perpétuelle remise en question, pour déboucher sur des
réponses nouvelles, ne fût-ce que celles qui thématisent le questionnement lui-même.
[…]. Pour un véritable philosophe, l’esprit est interrogatif ou n’est pas” (p. 8).
Le concept de différence problématologique, présent, je crois, dans tous les ouvrages
de Meyer, constitue le noyau, le lieu d’unification de tous les autres concepts centraux –
interrogativité radicale, questionnement – grâce à la relation de différence et
d’équilibre qu’il établi entre la question et la réponse.
Evidemment, il y a beaucoup d’arguments qui peuvent fonder une pensée
interrogative qui explique, jusqu’à la fin, ce que Meyer assume comme un donné
premier : “la pensée ne progresse qu’interrogativement”. Chez Meyer, les contreexemples analysés (la rationalité pure de Platon, l’ordre résolutoire de Descartes, le
positivisme de Carnap, le nihilisme de Heidegger) viennent s’ajouter, à la fin d’une
analyse attentive, comme preuves en faveur de sa conception interrogativiste : les
circonstances ne permettent pas d’éluder le fait que la rationalité pure reste une
illusion, l’ordre résolutoire de Descartes est lui-même contradictoire, le nihilisme et le
positivisme se trouvent, eux-mêmes, dans une opposition irréductible.
L’analyse critique proposée dans ce livre réserve une section spéciale au grand
traité de problématologie Questionnement et historicité (PUF, 2000). En fait, le traité
en question est une application du modèle problématologique à toute métaphysique.
De ce fait, Questionnement et historicité est considérée une analyse problématologique
des catégories :
“Sur la constatation courante, que nous donnons généralement trop d’importance aux
réponses qui nous apaisent et dont nous voulons effectivement qu’elles nous apaisent,
Michel Meyer réoriente le mouvement de réflexion vers le questionnement même, comme
une ouverture jamais refermée. Son intention est de réinterpréter, à la lumière d’une
interrogativité radicale, la réalité et sa genèse, à partir d’une nouvelle perception de
l’espace et du temps, mais aussi à partir de nouveaux principes de la pensée et donc de
nouvelles catégorisations du réel” (p. 28).
La catégorisation est transférée au niveau du questionnement. Interroger sur le point
de départ, sur ce qui est premier c’est questionner le questionnement même. Une
analyse du questionnement est le premier pas d’une esquisse du problématologique qui
peut passer au-delà de la vision propositionnaliste de notre pensée philosophique dans
laquelle la réponse est l’élément premier, à l’assomption du couple question-réponse
comme modèle de la compréhension adéquate d’un problème philosophique.
L’intention de mener une telle investigation (“questionner le questionnement
même”), tout à fait différente par rapport à l’objet de la méditation de toute la
philosophie jusqu’à nos jours (“nous questionnons le questionnement : une telle
question n’a jamais été posée”) ne peut pas se servir de telle ou telle méthode
traditionnelle. Une nouvelle méthode s’impose. Son nom : la déduction
problématologique. A la déduction logique de Descartes, à la déduction
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3. transcendentale des catégories de Kant, à la déduction phénoménologique de Husserl
s’ajoute la déduction problématologique de Meyer comme un nouveau instrument
métodologique capable de dire quelque chose de nouveau sur ce qui est premier.
Sans doute, l’historicité reste celle qui rend possible l’interrogation sur le
questionnement et la différence problématologique, propre à toute démarche à
soumettre à une analyse de ce type. Elle va avoir en vue les trois grands problèmes
traditionnels de la métaphysique (l’identité, le monde et l’altérité), mais dans un ordre
catégoriel qui reste tout à fait différent par rapport à la tradition. Dans ce contexte de
nouveauté, Questionnement et historicité analyse l’ordre des réponses. Deux modalités
sont assumées dans ce but. La première est analytique (au sens kantien du terme), qui
propose une investigation de l’ordre des réponses en tant qu’ordre des jugements, la
seconde est apocritique, qui propose une démarche explicative sur l’ordre des réponses
comme telles. Quelle est la différence ? L’analytique de l’ordre des réponses prend en
considération la réponse comme jugement et essaie d’établir quelles sont les règles sur
lesquelles les jugements se soutiennent réciproquement, en établissant un ordre
propositionnel qui a son origine dans des jugements apparemment autonomes.
L’apocritique de l’ordre des réponses part de l’idée que nos jugements sont, en fait, des
réponses aux problèmes et ils doivent être jugés comme tels. Une démarche de cette
sorte est plus intéressée par le jeu question-réponse que par le conditionnement
réciproque des jugements ou par leur synthèse.
Evidemment, l’auteur analyse en détail tous les autres aspects de Questionnement
et historicité (les principes classiques de la logique, les six interrogatifs, l’historicité),
mais il est impossible d’en donner ici une présentation en détail.
Angèle Kremer-Marietti propose une explication inédite pour aller au fondement
du lien entre le questionnement, la problématologie et la passionnalité humaine.
L’origine de la méditation est, surtout, l’ouvrage de Meyer Le philosophe et les
passions. Esquisse d’une histoire de la nature humaine (Hachette, 1991; PUF, 2007).
Voilà en bref l’excellente déduction. L’homme est un être passionnel. C’es-à-dire
dominé par les affects, ces “maladies de l’âme” qui font les différences entre les
individus. Dans le sillage d’Aristote (livre deuxième de sa Rhétorique), Meyer croit que
“les passions qui différencient les individus sont l’élément moteur de la vie de la Cité”
(p. 37). Dans toutes nos actions nous faisons entrer, à un degré plus ou moins grand,
nos passions : dans les confrontations académiques, dans l’amour, dans nos œuvres
scientifiques, dans la lutte politique, dans le concours d’admission, dans nos disputes
occasionnelles, à la cuisine et ainsi de suite. Mais, et là nous découvrons la clé de la
déduction, les passions font venir avec elles beaucoup de problèmes ! Un désir très
puissant peut amener l’homme à des faits tout à fait regretables, même mauvais, une
tristesse prolongée devient, sûrement, la cause de résultats négatifs dans l’activité ou
de l’animosité dans les relations avec les autres. Les passions sont, en général, objet de
créations artistiques : le groupe statuaire Laocoon exprime “la beauté de la douleur” et
la souffrance tranquille dont seul l’ancien Grec est capable, le drame Othello de
Shakespeare met en acte la passion obsessive et la jalousie extrême qui va porter au
crime et ainsi de suite. Qu’est-ce qu’on peut faire là-dessus ? Une interrogativité
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4. permanente sur ces problèmes aura pour résultat de possibles résolutions autres que
les actes extrêmes. Combien de passions ne sont pas théorisées par le biais du théâtre ?
Un thème spécial de toutes les interrogations de Meyer est celui de l’Etre.
Evidemment, un tel sujet est une permanence depuis la pensée philosophique
d’Aristote à nos jours. Au fond, la discussion sur ce qu’est l’Etre, chez tous les penseurs
importants, c’est une méditation sur ce qui est premier dans le monde : l’eau, l’air, le
feu, le cogito, la monade, la chose en soi, l’Idée absolue et d’autres choses pareils. A ce
point, observe Angèle Kremer-Marietti, Meyer s’intègre d’une façon tout à fait normale
à la galerie de tous ceux qui ont vraiment cherché l’essence de ce qui est premier. La
réponse de Meyer se retrouve dans beaucoup de ses ouvrages et elle n’est qu’une seule
et toujours la même : le questionnement lui-même. Dans la question fondamentale :
“Qui est ce qui est ?” la chose la plus importante n’est pas de trouver quelque chose
d’ordre matériel ou spirituel, c’est-à-dire un “objet”, qui pourrait être indiqué si on
voulait répondre à cette question, mais le fait de nous questionner sur ce qui est, c’està-dire le questionnement lui-même. Voilà un fragment explicatif d’Angèle KremerMarietti sur ce point :
“S’il s’agit, par exemple, de la question de ce qui est premier dans la pensée, il faut alors,
en suivant l’indication de Michel Meyer, s’interroger sur ce qui est premier, et c’est le
questionnement qui ressort comme primordial, et ce n’est plus un « objet » précis,
comme Dieu, l’Etre ou le Cogito par exemple” (p. 62).
Une petite observation ici qui peut suggérer un grand renversement dans le problème
de l’Etre, si nous sommes sur la bonne voie d’une interprétation possible. Le problème
de l’Etre a constitué le long de l’histoire de la philosophie, sans exception, l’essence de
l’ontologie, entendue, en général, comme une théorie de l’existence. Toutes les
solutions proposées – dont quelques unes ont été indiquées ci-dessus – sont devenus
des concepts fondamentaux de l’ontologie. Une seule exception : le questionnement de
Meyer. A notre avis, le concept de questionnement est et reste un concept qui
appartient à la gnoséologie : le questionnement est un acte d’intellection cognitive. Cela
pourrait être une contribution tout à fait importante de Meyer.
L’aspiration de Meyer est, à notre avis, de proposer la problématologie comme
modèle d’analyse de tous les domaines de la connaissance et de l’action de l’homme.
Quelques résultats sont déjà devenus des certitudes, comme nous avons vu ci-dessus :
une métaphysique problématologique (surtout dans Questionnement et historicité mais
encore dans d’autres ouvrages, comme par exemple, Pour une critique de l’ontologie,
EUB, 1991 ; PUF, 1999 ; ou Petite métaphysique de la différence, Hachette, 2000 ;
PUF, 2008), une rhétorique problématologique (Questions de rhétorique, Hachette,
1993 ; Histoire de la Rhétorique des Grecs à nos jours, Hachette, 1999 avec Manuel
Maria Carrilho et Benoît Timmermans), une théorie de l’argumentation d’inspiration
problématologique (Logique, langage et argumentation, Hachette, 1982 ; Qu’est-ce
que l’argumentation, Vrin, 2005 ; 2008 ; Principa Rhetorica. Une théorie générale de
l’argumentation, Fayard, 2008). Il y avait toutes les prémisses pour une esthétique
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5. problématologique que Michel Meyer n’a pas hésité d’articuler dans quelques ouvrages
tout à fait remarquables : Langage et littérature (PUF, 1992 ; 2001), Le comique et le
tragique. Penser le théâtre et son histoire (PUF, 2003 ; 2005), Rome et la naissance de
l’art européen (Arlea, 2007).
Nous voudrions nous arrêter sur l’interprétation problématologique du théâtre, un
peu plus proche à notre cœur grâce à sa paradoxalité accablante. Tous les concepts
fondamentaux de la problématologie, quelques uns d’une difficulté évidente, se
retrouvent dans cette investigation problématologique du théâtre. Trois axiomes sont
présents dans cette analyse : (a) l’origine du théâtre doit être cherchée dans la mise en
scène de la différence ; (b) le théâtre est une actualisation de l’ethos, du pathos et du
logos comme instances de la différence ; (c) le théâtre est et restera un monde des
identités fictionnelles. A partir de là et avec les ressources catégorielles du modèle
problématologique, Meyer analyse les moments les plus importants de l’histoire du
théâtre pour mettre en évidence le fonctionnement pratique de ses concepts. Qu’est-ce
que c’est que l’évolution du théâtre? Une diminution du refoulement
problématologique, répond Meyer. Le théâtre a avancé, si on le regarde à l’échelle de
l’Histoire, comme un processus d’amplification de l’interrogation radicale à laquelle
l’individu s’est confronté. Quelles que soient les modalités de construction qu’il a
assumées, le théâtre a problématisé. Puisqu’il a problématisé de plus en plus
profondément, il a laissé des traces toujours plus évidentes dans la conscience de
l’individu récepteur, du public en général. Une série de ces traces constituent la
substance de cette investigation problématologique sur le théâtre et sur son histoire.
*
*
*
Qu’est-ce qu’on pourrait dire à la fin de ces quelques considérations ? Un bijou
herméneutique sorti de la main d’un maître sur la question de l’interprétation, dont la
qualité tient à l’idée, mais encore plus à son exposé concentré, qui donne une harmonie
formelle à nos pensées si nous y sommes enclins. Nous avons ici, en fait, la
concrétisation d’une exigence éternelle : le maximum de pensée dans un minimum de
mots ! Non multa, sed multum ! Si on se laissait aller à un jeu d’imagination, on
pourrait se questionner : Que dirait Meyer sur ce qu’Angèle Kremer-Marietti dit de
Meyer ? Voilà en fait le questionnement du questionnement même !
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