D'où viennent les écarts de salaire entre les terrtitoires ?France Stratégie
En France, le salaire net horaire moyen varie du simple au double selon la zone d’emploi. En tête des salariés les mieux payés, ceux des grandes métropoles. Et si, au-delà de la spécialisation économique des territoires, ce n’était pas tant la concentration des activités que celle du savoir qui expliquait ces écarts ?
En savoir plus :
http://www.strategie.gouv.fr/note-danalyse/dou-viennent-ecarts-de-salaire-entre-territoires
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre dans le CentreApec
L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre dans le région Centre.
L’emploi cadre dans le Centre apparaît fortement polarisé sur 2 des 21 zones d’emploi qui la composent.
Les zones d’emploi d’Orléans et de Tours concentrent en effet plus de la moitié des cadres du privé. Ce taux atteint 80 % en ajoutant les zones de Chartres, Blois, Bourges et Châteauroux. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité : les activités informatiques dans la zone d’emploi d’Orléans, la fabrication de produits électroniques dans celle de Tours, l’industrie chimique pour Chartres...
La réforme territoriale en cours pourrait influer sur le positionnement de la région. Le Centre, qui conserverait son périmètre, deviendrait ainsi l’avant-dernière région métropolitaine pour le nombre d’habitants et le nombre de
salariés. Sur le 13 futures régions de l’Hexagone, elle occuperait le 11e rang pour le nombre de cadres du privé, continuant de réunir 3,2 % des effectifs de cadres.
Voici les élèves du lycée Rey Carlos III, à Aguilas, Espagne. Nous sommes très contents de faire partie de ce projet. On va beaucoup apprendre avec vous! :)
D'où viennent les écarts de salaire entre les terrtitoires ?France Stratégie
En France, le salaire net horaire moyen varie du simple au double selon la zone d’emploi. En tête des salariés les mieux payés, ceux des grandes métropoles. Et si, au-delà de la spécialisation économique des territoires, ce n’était pas tant la concentration des activités que celle du savoir qui expliquait ces écarts ?
En savoir plus :
http://www.strategie.gouv.fr/note-danalyse/dou-viennent-ecarts-de-salaire-entre-territoires
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre dans le CentreApec
L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre dans le région Centre.
L’emploi cadre dans le Centre apparaît fortement polarisé sur 2 des 21 zones d’emploi qui la composent.
Les zones d’emploi d’Orléans et de Tours concentrent en effet plus de la moitié des cadres du privé. Ce taux atteint 80 % en ajoutant les zones de Chartres, Blois, Bourges et Châteauroux. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité : les activités informatiques dans la zone d’emploi d’Orléans, la fabrication de produits électroniques dans celle de Tours, l’industrie chimique pour Chartres...
La réforme territoriale en cours pourrait influer sur le positionnement de la région. Le Centre, qui conserverait son périmètre, deviendrait ainsi l’avant-dernière région métropolitaine pour le nombre d’habitants et le nombre de
salariés. Sur le 13 futures régions de l’Hexagone, elle occuperait le 11e rang pour le nombre de cadres du privé, continuant de réunir 3,2 % des effectifs de cadres.
Voici les élèves du lycée Rey Carlos III, à Aguilas, Espagne. Nous sommes très contents de faire partie de ce projet. On va beaucoup apprendre avec vous! :)
El documento describe tres elementos químicos: el carbono, el oxígeno y el silicio. El carbono se presenta en formas como el grafito y el diamante y forma una red tridimensional. El oxígeno constituye el 21% del aire y es necesario para la combustión. El silicio se encuentra en la arena y tiene una estructura gigante.
Este documento es una antología de textos escritos por el Padre Federico Salvador Ramón. Contiene extractos de sus obras "Pan del Alma" y "La Religión y el mundo actual / Ficción y sinceridad". La antología fue preparada con motivo del proceso de beatificación del Padre Federico como fundador de la Congregación de Esclavas de la Inmaculada Niña.
La compañía Petrobas ofrece un trabajo sencillo limpiando tuberías industriales en Brasil que pagan 60,000 dólares al año. El trabajo involucra limpiar las tuberías que se están instalando hasta la frontera con Bolivia. No se requiere experiencia y la incorporación es inmediata.
El documento lista numerosos lugares naturales y parques de Cataluña, incluyendo lagos, montañas, bosques y costas. A lo largo de la lista, incluye fragmentos de la canción "Dante's Prayer" de Loreena McKennitt, que describen la belleza de la naturaleza pero también temas como la fragilidad humana, la esperanza y la necesidad de recordar la conexión con la naturaleza.
The document discusses the benefits of exercise for mental health. Regular physical activity can help reduce anxiety and depression and improve mood and cognitive function. Exercise causes chemical changes in the brain that may help protect against mental illness and improve symptoms for those who already suffer from conditions like anxiety and depression.
Utilisation de la puissance du Cloud lors d’un événement sportif internationalArtionet Web Agency
Un cas pratique d'utilisation du Cloud Computing dans le cadre d'un événement sportif ou comment gérer une progression massive du trafic sur son site web sur une période très courte.
Lien vers la démonstration vidéo: http://youtu.be/Qm6BKxCSBg0
Cet article et sa vidéo de démonstration recensent certaines règles et bonnes pratiques pour tirer le meilleur parti des productions réalisées avec MS Visio. Contournez ses limites tout en conservant les bénéfices de sa souplesse et de sa large utilisation.
Bonne consultation et excellente journée
La Web 2.0 no es una nueva tecnología sino la evolución de aplicaciones web destinadas a usuarios finales que generan colaboración a través de servicios en lugar de aplicaciones de escritorio. Entre las herramientas características se encuentran aplicaciones que hacen la navegación más interactiva al proveer múltiples servicios en una sola pantalla. Los periodistas se benefician al poder combinar su trabajo con aplicaciones que les permiten estar actualizados y proveer nuevas herramientas a sus lectores.
Este documento presenta los conceptos clave de discapacidad, deficiencia y minusvalía. Define los diferentes tipos de discapacidad como física, psíquica, sensorial e intelectual o mental. Explica las causas y características de las discapacidades motriz, intelectual, auditiva y sensorial. Finalmente, incluye una bibliografía de fuentes sobre estos temas.
Etude Apec - Les mobilités des cadres dans les territoiresApec
Les mobilités entre territoires peuvent s’observer via les changements de départements de travail et de résidence en une année pour les salariés en poste. L’âge joue un rôle majeur dans ces mobilités. Qu’ils soient cadres ou non-cadres, ce sont essentiellement les moins de 40 ans qui changent de département.
Mais les cadres se distinguent nettement des non-cadres en opérant plus souvent des mobilités longues, en particulier entre les départements de l’Île-de-France et les grandes métropoles régionales. On observe également des différences importantes entre les régions. Certaines régions parviennent mieux que d’autres à retenir au sein de leur territoire les cadres qui changent de département ou à attirer des cadres qui viennent d’autres régions. La Nouvelle-Aquitaine apparaît ainsi comme la région la plus attractive, devant l’Occitanie, les Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Rapport d'activité 2016 de la Mission Locale réseaux pour l'emploi du pays de Lorient. La Mission Locale accueille, informe et accompagne les jeunes de 16 à 25 ans en démarche d’orientation , de formation, d'accès à l'emploi ou de construction de projet sur le territoire de Lorient et son agglomération.
Emplois de direction en 2014, étude, CNFPT, 2016EmploiPublic
Synthèse d'un état des lieux réalisé par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) des métiers de direction dans les grandes collectivités et établissements publics territoriaux. Données 2014. Publication : mai 2016
El documento describe tres elementos químicos: el carbono, el oxígeno y el silicio. El carbono se presenta en formas como el grafito y el diamante y forma una red tridimensional. El oxígeno constituye el 21% del aire y es necesario para la combustión. El silicio se encuentra en la arena y tiene una estructura gigante.
Este documento es una antología de textos escritos por el Padre Federico Salvador Ramón. Contiene extractos de sus obras "Pan del Alma" y "La Religión y el mundo actual / Ficción y sinceridad". La antología fue preparada con motivo del proceso de beatificación del Padre Federico como fundador de la Congregación de Esclavas de la Inmaculada Niña.
La compañía Petrobas ofrece un trabajo sencillo limpiando tuberías industriales en Brasil que pagan 60,000 dólares al año. El trabajo involucra limpiar las tuberías que se están instalando hasta la frontera con Bolivia. No se requiere experiencia y la incorporación es inmediata.
El documento lista numerosos lugares naturales y parques de Cataluña, incluyendo lagos, montañas, bosques y costas. A lo largo de la lista, incluye fragmentos de la canción "Dante's Prayer" de Loreena McKennitt, que describen la belleza de la naturaleza pero también temas como la fragilidad humana, la esperanza y la necesidad de recordar la conexión con la naturaleza.
The document discusses the benefits of exercise for mental health. Regular physical activity can help reduce anxiety and depression and improve mood and cognitive function. Exercise causes chemical changes in the brain that may help protect against mental illness and improve symptoms for those who already suffer from conditions like anxiety and depression.
Utilisation de la puissance du Cloud lors d’un événement sportif internationalArtionet Web Agency
Un cas pratique d'utilisation du Cloud Computing dans le cadre d'un événement sportif ou comment gérer une progression massive du trafic sur son site web sur une période très courte.
Lien vers la démonstration vidéo: http://youtu.be/Qm6BKxCSBg0
Cet article et sa vidéo de démonstration recensent certaines règles et bonnes pratiques pour tirer le meilleur parti des productions réalisées avec MS Visio. Contournez ses limites tout en conservant les bénéfices de sa souplesse et de sa large utilisation.
Bonne consultation et excellente journée
La Web 2.0 no es una nueva tecnología sino la evolución de aplicaciones web destinadas a usuarios finales que generan colaboración a través de servicios en lugar de aplicaciones de escritorio. Entre las herramientas características se encuentran aplicaciones que hacen la navegación más interactiva al proveer múltiples servicios en una sola pantalla. Los periodistas se benefician al poder combinar su trabajo con aplicaciones que les permiten estar actualizados y proveer nuevas herramientas a sus lectores.
Este documento presenta los conceptos clave de discapacidad, deficiencia y minusvalía. Define los diferentes tipos de discapacidad como física, psíquica, sensorial e intelectual o mental. Explica las causas y características de las discapacidades motriz, intelectual, auditiva y sensorial. Finalmente, incluye una bibliografía de fuentes sobre estos temas.
Etude Apec - Les mobilités des cadres dans les territoiresApec
Les mobilités entre territoires peuvent s’observer via les changements de départements de travail et de résidence en une année pour les salariés en poste. L’âge joue un rôle majeur dans ces mobilités. Qu’ils soient cadres ou non-cadres, ce sont essentiellement les moins de 40 ans qui changent de département.
Mais les cadres se distinguent nettement des non-cadres en opérant plus souvent des mobilités longues, en particulier entre les départements de l’Île-de-France et les grandes métropoles régionales. On observe également des différences importantes entre les régions. Certaines régions parviennent mieux que d’autres à retenir au sein de leur territoire les cadres qui changent de département ou à attirer des cadres qui viennent d’autres régions. La Nouvelle-Aquitaine apparaît ainsi comme la région la plus attractive, devant l’Occitanie, les Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Rapport d'activité 2016 de la Mission Locale réseaux pour l'emploi du pays de Lorient. La Mission Locale accueille, informe et accompagne les jeunes de 16 à 25 ans en démarche d’orientation , de formation, d'accès à l'emploi ou de construction de projet sur le territoire de Lorient et son agglomération.
Emplois de direction en 2014, étude, CNFPT, 2016EmploiPublic
Synthèse d'un état des lieux réalisé par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) des métiers de direction dans les grandes collectivités et établissements publics territoriaux. Données 2014. Publication : mai 2016
La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) a publié, le 3 novembre 2016, une étude sur la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage en 2013.
La DARES dévoile qu'en 2013, la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage s'élève à 31,2 milliards d'euros. ces chiffres sont stables par rapport à 2012 (+0,1%).
Cet effort de formation correspond à 1,47% du PIB. La baisse enregistré depuis 201, se poursuit donc.
L’OBLIGATION D’EMPLOI AU COEUR DE LA RELATION AVEC LES EMPLOYEURSBioforce
Dans ce dossier de relation avec les employeurs il s’agit d’une initiative d’ACI de Initiative 77 pour favoriser le retour à l’emploi et le recrutement de DEBOE- Demandeurs
d’Emploi Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi pour répondre aux besoins des collectivités territoriales de Seine et Marne pour l’insertion des personnes
handicapées.
Aire urbaine de Lorient : une convergence du tissu productif, de l’emploi et ...AudéLor
AudéLor - Agence d’urbanisme, de développement économique et Technopole du pays de Lorient - a souhaité en 2015 travailler en partenariat avec l’Insee sur les questions de positionnement du territoire par rapport à un panel d’aires urbaines comparables. À l’heure de la révision du SCoT du Pays de Lorient et dans un contexte de métropolisation, il est apparu nécessaire de passer
en revue les forces et les faiblesses du territoire. Ce travail partenarial vient compléter celui mené en 2011 qui était centré sur le fonctionnement interne du territoire (pôle, localisation population et revenus). Dans la présente publication, l’utilisation de multiples indicateurs a permis de mettre en évidence les liens entre évolution économique et évolution démographique, les dynamiques de convergence en matière de qualification et d’attractivité, la question de l’emploi des jeunes… L’utilisation d’un panel de territoires proches s’est avérée pertinente pour enrichir les comparaisons habituelles effectuées par rapport à la moyenne française ou la moyenne bretonne.
Seine-et-Marne / Tableau de bord emploi-formationDefi_metiers
Ce document propose une sélection d’indicateurs chiffrés, de graphiques à l’échelon départemental. Il intègre les thématiques suivantes : l’activité économique ; l’emploi ; la démographie ; le marché du travail ; la formation professionnelle.
Marché du travail et difficultés de recrutement dans le Nouveau pays de Lorie...AudéLor
Une situation de l'emploi favorable (+3400 emplois créés en 4 ans), des recrutements majoritairement sur des postes d'ouvriers et d'employés, une demande d'emploi plus âgée et plus diplômée, des difficultés de recrutement et des métiers en tension...
Quelques données clés :
Une situation de l’emploi nettement plus favorable : 3400 emplois créés en 4 ans et un taux de chômage en dessous de 8%
Les recrutements très majoritairement sur des postes d’ouvriers et d’employés : 78% des recrutements
Une demande d’emploi plus âgée et plus diplômée
54% des recrutements anticipés comme difficiles par les entreprises
Etude Apec - Les effectifs cadres en France fin 2015Apec
Évolution des effectifs cadres dans chaque fonction entre
2005, 2010 et 2015.
L’effectif cadre du secteur privé s’est accru de façon continue durant ces dernières années à l’inverse de l’effectif salarié. Fin 2015, près d’un salarié sur cinq était cadre. Et, près de deux cadres sur trois étaient en poste dans des activités de
services. Les trois premières fonctions recruteuses de cadres - commercial-marketing, informatique et études-R&D - employaient aussi 45 % des cadres.
En dix ans, les fonctions informatique et études-R&D ont vu augmenter fortement leurs effectifs cadres, sous l’effet du
développement des activités informatiques et de celles de l’ingénierie-R&D. Aussi, la nouvelle carte territoriale a contribué à homogénéiser le poids des régions, à l’exception de l’Île-de-France qui représentait 38 % des effectifs cadres fin
2015.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Centre-Val de ...Apec
En 2020, l’économie en Centre-Val de Loire n’a pas été épargnée par la crise mais retrouve progressivement des couleurs
Les entreprises de Centre-Val de Loire sont confrontées à des difficultés de recrutement de différentes natures
Plusieurs pistes d’action gagneraient à être renforcées pour permettre aux entreprises de se rendre plus attractives
Similaire à Dépenses régionales : l'exemple de l'Ile-de-France, n°127, Société Civile, le mensuel de la Fondation iFRAP (20)
Le gouvernement a de son côté prévu de mettre au point avec les partenaires sociaux un ensemble de cinq réformes qui ont fait
l’objet d’une lettre de cadrage. Instituer une indemnisation pour les démissionnaires et pour les travailleurs indépendants est à
la fois non souhaitable et contre-indiqué financièrement. La troisième réforme concernant la limitation par pénalisation des CDD
courts n’a qu'un enjeu limité, et lorsque nécessaire, devrait plutôt conduire à diminuer l'indemnisation qu'à pénaliser l'employeur.
Le contrôle accru des chômeurs est en revanche souhaitable. Enfin, le remplacement de certaines cotisations par la CSG ne saurait
justifier la participation de l’État à la gouvernance de l’Unedic.
Mais le gouvernement se garde bien d’évoquer certains autres sujets de fond qui fâchent, à savoir que de moins en moins
l’assurance chômage conserve son caractère assurantiel, dans la mesure où l’État exige de l’Unedic, dont les ressources pèsent
directement sur le coût du travail marchand, qu’elle finance des politiques publiques de solidarité qui devraient reposer sur l’impôt.
Ce faisant, l’État est responsable des déficits de l’Unedic, et ne craint pas de les augmenter encore avec l’indemnisation annoncée
des démissionnaires et des travailleurs indépendants. Nos préconisations prioritaires sont les suivantes :
❙ équilibrer le financement par l’Unedic des points de retraite acquis pendant les périodes de chômage (déséquilibre de 2 milliards) ;
❙ annuler ou réduire fortement le financement par l’Unedic de Pôle emploi (3,3 milliards) ;
❙ faire participer les entreprises publiques à l’assurance chômage (plusieurs milliards) ;
❙ mettre à la charge de l’État les indemnisations qui ressortissent à un objectif de solidarité nationale : intermittents du spectacle,
exonérations spéciales et éviter les subventions croisées (1 milliard pour les intermittents, 1 milliard pour les autres subventions).
Enfin des réformes paramétriques devraient aussi être menées :
❙ augmenter le ratio d’éligibilité en passant la durée minimum d’affiliation de 4 à 6 mois, et ultérieurement à 8 mois, sur une période
de 18 mois (1,8 milliard) ;
❙ baisser, au minimum, à 0,9 de jour indemnisé pour un jour cotisé le taux de transformation (1,2 milliard) ;
❙ supprimer les revenus de remplacement proches des revenus du travail ou supérieurs ;
❙ et en fonction de la mise en oeuvre des réformes ci-dessus, baisser le taux des cotisations patronales et salariales.
Une démarche inquiétante, alors que les résultats de l’incursion directe de l’État dans la politique industrielle de l’énergie (Areva, Alstom, EDF, éolien, solaire, agrocarburants) devraient inciter les gouvernements à se concentrer sur la fixation d’objectifs et non pas à la façon dont les acteurs les atteignent. Deuxième producteur mondial d’électricité, EDF est une entreprise prestigieuse, mais le niveau de son cours de bourse, 8 à 10 euros contre 32 en 2005 à l’ouverture de son capital, donne la mesure de son affaiblissement. Une situation d’autant plus inquiétante que le paysage énergétique est bouleversé : fin probable des tarifs réglementés, liberté de choix des consommateurs, concurrents français et étrangers, nouveaux modes de production, contestation du nucléaire et des éoliennes, surcoût des énergies renouvelables. Et des doutes existent sur le fondement même de la transition énergétique, le dernier bilan prévisionnel du gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE) présentant des scénarios où la consommation d’électricité augmenterait au lieu de diminuer comme décidé dans la loi de 2015.
Avec 85 % du capital d’EDF, l’État français peut difficilement esquiver sa responsabilité. Une stratégie de l’État actionnaire caractérisée par le court-termisme, utilisant EDF pour enjoliver, jusqu’aux élections suivantes, le taux de chômage, l’inflation, le niveau de vie des Français ou le budget de l’État. Une tentation irrésistible quand il n’existe pas de contre-pouvoirs diversifiés comme le sont les actionnaires privés des grandes entreprises. Pour surmonter définitivement ces dysfonctionnements et redonner confiance aux salariés, aux clients et aux actionnaires, le seul levier efficace au niveau français consiste à réduire les interventions de l’État. Au niveau européen, c’est l’application à l’électricité des règles classiques du commerce international.
France : définir un chemin réaliste de transition énergétique.
Ramener immédiatement à 70 % la part de l’État au capital d’EDF.
Nommer une majorité d’administrateurs indépendants de l’État, français et étrangers.
Séparer les activités régulées de réseau des activités concurrentielles de production et de vente d’électricité : privatiser les réseaux électriques et leurs gestionnaires.
Voter une loi engageant l’État à réduire à 30 % sa part dans le capital d’EDF en 2022, après la mise en route des trois premières centrales EPR (Flamanville, Finlande, Chine).
Europe : faire appliquer par Bruxelles les règles de la concurrence internationale, ouverture du marché de l'électricité, mais interdiction des politiques de subventions-dumping qui perturbent les systèmes électriques étrangers.
Protection sociale : Faire baisser les 42 milliards de coûts de gestion Fondation iFRAP
En France, les dépenses de protection sociale atteignent 746,6 milliards d’euros en 2015. Au titre des seuls coûts de gestion la France
se situe à 4,31 % des dépenses de prestations selon Eurostat là où l’Union européenne est à 3 % et la zone euro à 15 pays à 3,51 %, soit
de 5 à 9 milliards d’euros de coûts supplémentaires par rapport à nos partenaires européens. Et encore, ces dépenses ne tiennent pas
compte des frais financiers, ni des frais de gestion liés au versement des prestations sociales financées par l’État et les collectivités
locales, frais conventionnellement estimés à… 0. Les coûts de gestion réels restent donc largement sous-évalués.
La Fondation iFRAP est parvenue à l’évaluation suivante : les coûts de gestion réels de la protection sociale représentent au
moins 42 milliards d’euros. Un montant substantiel qui laisse envisager d’importantes pistes d’économies, insuffisamment
exploitées, alors qu’elles sont souvent relayées dans des rapports parlementaires, rapports d’inspection ou de la Cour des
comptes. Par exemple, notre enquête sur l’absentéisme dans les CPAM montre un nombre de jours d’absences très élevé, en
moyenne de 36,8 jours par agent.
Ces chantiers, auxquels aucun gouvernement n’a pour l’heure osé s’attaquer, ont déjà été lancés chez nos voisins anglais,
allemands ou néerlandais, lesquels ont su réformer leur système de protection sociale afin d’en améliorer l’efficience. Aujourd’hui,
la maîtrise des frais de gestion est indissociable d’une réforme en profondeur de notre modèle social.
Emmanuel Macron avait durant sa campagne déclaré vouloir créer un versement social unique et automatique en matière d’aides
sociales pour lutter contre le non-recours. Il s’est aussi déclaré pour un régime universel de retraites pour en finir avec la
complexité du système. La Fondation iFRAP estime qu’il est possible à l’horizon du quinquennat d’envisager au moins 5 milliards
d’euros d’économies annuelles sur la gestion de notre système social.
Les coûts de gestion de la protection sociale représentent 42 milliards d’euros dont 6,9 milliards de frais financiers et au moins
4,1 milliards pour les frais liés aux prestations de l’État et des collectivités locales.
Il est possible d’économiser de 5 à 9,5 milliards d’euros sur les coûts de gestion à l'horizon 2025 une fois que toutes les
réformes d'ampleur de la protection sociale auront été menées, dont :
❙ 2 à 3 milliards d’euros sur les retraites ;
❙ 2,5 milliards d'euros sur les prestations de solidarité logement-pauvreté-famille et 5 milliards à terme avec une réforme
complète de l'allocation sociale unique (ASU) ;
❙ santé : 0 à 1 milliard d'euros ;
❙ emploi : 0,5 milliard d'euros.
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Modernisation de la vie publique : les propositions de la Fondation iFRAPFondation iFRAP
la suppression de la réserve parlementaire ;
l’interdiction des emplois familiaux ;
le non-cumul des mandats – que nous proposons toutefois d’étendre aux mandats de même nature et non plus
seulement identiques ;
la mise en place d’un registre des déports – en attirant cependant l’attention sur les cas de conflits d’intérêts
public-public ;
l’encadrement des activités parallèles de conseil.
Nous proposons d’aller plus loin avec :
une réduction du nombre de parlementaires : une des propositions phare de modernisation des institutions du candidat Macron, pour l’heure « oubliée ». Il s’agit selon nous de faire passer le nombre de députés de 577 à 350 et le nombre de sénateurs de 348 à 150. Cette mesure permettrait 256 millions d’euros d’économies ;
les fonds ainsi dégagés seraient utilisés à la revalorisation du traitement des parlementaires liée au renforcement de leurs attributions (pouvoirs d’évaluation et de contrôle) ;
un renforcement des sanctions pour les absentéistes ;
la transparence totale des indemnités (pour les parlementaires et les élus locaux) et la centralisation de la gestion des crédits collaborateurs ;
un renforcement du contrôle éthique au Parlement ;
le perfectionnement du registre des représentants d’intérêts.
Le quinquennat à venir porte la lourde responsabilité de mener les réformes nécessaires au pays. Il faut non seulement un exécutif efficace, mais aussi – et c’est essentiel – un pouvoir législatif rénové, qui inspire confiance aux Français et se montre exemplaire en toutes circonstances.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Le ministère de la Défense est le ministère qui s’est le plus réformé et réorganisé ces dernières décennies, sous la pression des coupes budgétaires successives. Avec les conséquences que l’on sait : même si notre armée reste théoriquement capable de mener n’importe quel type de mission, les nombreuses baisses d’effectifs dans les forces de combat et surtout dans les fonctions de soutien, mettent clairement en danger notre capacité à gagner les guerres présentes et à venir.
Alors que les menaces et risques s’accroissent, diminuer sans cesse notre effort nous rendrait incapables de conserver à terme un outil militaire capable d’engagements de haute intensité. Même si les attentats récents ont brutalement remis en lumière ces questions dans nos sociétés occidentales, inverser la tendance sur le long terme nécessitera d’y investir un capital politique très conséquent. Il est temps de modifier profondément les équilibres. La question se pose alors : quelle est la trajectoire budgétaire envisageable pour atteindre l’objectif de 2% du PIB en dépenses annuelles de Défense ? Il existe deux trajectoires possibles, l’une pour atteindre cet objectif dès 2022, l’autre en 2025.
C’est en faveur de la première que nous nous positionnons. Concrètement, nous proposons une impulsion budgétaire importante une fois les élections présidentielles achevées : il s’agirait de réaliser et de voter une nouvelle loi de programmation militaire 2018-2023 à l’automne 2017, comprenant quelque 240 milliards d’euros (constants 2017) sur sa période d’exécution. Cela représenterait quelque 50 milliards d’euros supplémentaires par rapport à la loi de programmation militaire initiale 2014-2019. Notons que le critère des 2% n’est pas suffisant, particulièrement à cause de notre dissuasion nucléaire. À terme, c’est certainement les 3% du PIB qu’il faut viser comme seuil des dépenses militaires, soit quelque 65 milliards d’euros par an. Mais les 2% sont déjà une étape indispensable.
Objectifs généraux de la prochaine LPM :
Atteindre un budget de Défense annuel correspondant à 2% du PIB en 2022 et adopter ce chiffre comme plancher absolu ;
Adapter notre outil militaire aux engagements actuels et futurs, notamment en poursuivant l’augmentation des forces de combat et le soutien qui y sont associés ;
Résorber les déficits capacitaires en totalité sans aucunement délaisser les investissements concernant la préparation de l’avenir et les équipements de générations suivantes, y compris les équipements liés à la dissuasion nucléaire.
Plus que d'un grand soir fiscal, il s'agit d'envoyer un message fort à nos fortunes (expatriées ou non), nos créateurs et nos talents pour leur redonner confiance et libérer leur potentiel d’innovation. D’urgentes mesures de réforme de la fiscalité du patrimoine s’imposent alors que la France figure parmi les pays où la fiscalité est la plus lourde dans ce domaine. Pour frapper fort, nous proposons de supprimer l’ISF et l’exit tax dès 2017, de revenir au prélèvement forfaitaire libératoire, de renforcer les mesures favorisant l’investissement au capital des entreprises et de mettre en place un plafonnement global à 60 %. D’autre part, notre impôt sur le revenu se caractérise par une grande complexité et une très forte concentration sur la minorité de foyers qui y sont soumis (45%). La première mesure à prendre est l'abandon du projet fou du prélèvement à la source, une «usine à gaz» qui viendrait étouffer, dans une nouvelle couche de complexité inutile, nos entreprises. Ensuite, il faut préparer une réforme de l’impôt sur le revenu pour l'appuyer sur une assiette clarifiée et sur un nombre plus important de contributeurs, notamment en s’assurant qu’un euro perçu au titre de la solidarité soit imposé comme un euro issu du travail (avec comme idée, qu'à terme, notre système de redistribution et de solidarité passe dans une logique de crédit d'impôt pour les foyers concernés). Pour préparer ces chantiers et fixer un cadre pour la prochaine mandature, il est nécessaire d’agir dès les premiers mois et d’envoyer des signaux forts aux Français et aux investisseurs. C’est pour cela que nous recommandons de graver dans le marbre d'une loi de finances rectificative 2017 (en juillet 2017), les premières mesures de ce choc fiscal. Attendre le projet de budget 2018 pour réformer, c'est prendre le risque de manquer encore une fois l'occasion d'assainir les finances publiques françaises. Souvenons-nous lorsqu'un Premier ministre nous promettait une remise à plat fiscale en 2013 : nous l'attendons toujours. Voici pourquoi dès 2017 nous proposons de :
Supprimer l'ISF ;
Supprimer l'exit tax ;
Renforcer l’investissement en faveur du financement des entreprises ;
Mettre en place un plafonnement fiscal global à 60%;
Abroger le prélèvement à la source ;
Réformer et simplifier l'impôt sur le revenu ;
Revenir au prélèvement forfaitaire libératoire ;
Imposer au premier euro les droits sociaux ;
Baisser les dotations aux collectivités locales.
Le cadrage budgétaire de ces mesures est présenté en page 24 et le texte de la loi de finance.
Bilan 2007-2017 : Fiscalité, dette, dépenses publiques, chômageFondation iFRAP
Au moment crucial de la préparation de la mandature 2017-2022, il est temps pour les candidats de réfléchir aux réformes qu’ils souhaitent mettre en oeuvre au cours du prochain quinquennat pour redresser notre économie et restaurer notre indépendance financière. Nous avons pris le parti de regarder cette décennie passée à l’aune des indicateurs suivants : dépenses publiques et emploi public, prélèvements obligatoires, dette et déficit, chômage et emplois aidés, emploi marchand et création d’entreprises, simplification. Des thèmes sur lesquels, les présidents avaient pris des engagements sur les deux derniers quinquennats.
Avec un décryptage des mesures engagées et de l’évolution de ces indicateurs dans d’autres pays d’Europe, nous voulons montrer que diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, tout cela est possible et nécessite une stratégie. Si le prochain gouvernement veut voir le fruit de son travail se réaliser sur le quinquennat, il devra mettre en oeuvre les réformes nécessaires, et ce, dès les premiers jours de son mandat.
Intérieur, Renseignement, Défense, Justice : La nécessaire remise à niveauFondation iFRAP
Malheureusement, il apparaît que l’État ne se donne plus les moyens de telles ambitions dans le domaine, et ce depuis plusieurs années déjà. Les dépenses régaliennes dans le périmètre retenu dans cette étude, à savoir l’Intérieur, le Renseignement, la Défense, la Justice3 n’ont cessé de diminuer depuis des décennies. Si elles représentaient 6,5 % de la richesse nationale en 1965, elles avaient chuté à 4,5 % au début des années 1990 avant de tomber à à peine 2,8 % du PIB en 2015. Cette diminution est symptomatique et liée au fait que, sous le poids accru des transferts sociaux, l’État-providence a progressivement relégué l’État régalien au second plan. Dans une perspective internationale, la comparaison des dépenses régaliennes avec nos voisins européens met également en évidence notre retard. Comparable à la France par son poids économique, sa population mais aussi les menaces qui pèsent sur lui, le Royaume-Uni a consacré 2,2 % de son PIB à la Défense en 2014 là où la France dépensait 1,7 % et 2 % aux missions de sécurité et d'ordre public là où la France n'investissait que 1,6 % de son PIB.
Dans cette étude, la Fondation iFRAP dresse un panorama de l'État régalien en passant au crible les moyens mis à sa disposition et les effets des réformes de ces dernières années. Pour chacun des trois ministères régaliens nous formulerons des recommandations pour renforcer l'efficacité de ces missions essentielles dans le contexte exigeant qui est le nôtre aujourd'hui.
Ces recommandations demandent un effort budgétaire important de l'ordre de 2,1 milliards d'euros de dépenses supplémentaires annuelles entre 2018 et 2022, qui se concentre dans des investissements supplémentaires en matière pénitentiaire (500 millions d'euros), seule façon de parvenir à un objectif d'encellulement individuel en 2025 et dans la Défense (accélération du renouvellement des matériels en cours) pour 1,6 milliard d'euros. Cet effort s'accompagnera également d'embauches d'environ 15 000 agents dans les ministères régaliens (Justice, Défense, Police/Gendarmerie) d'ici 2022. Et pourra en partie s'appuyer sur des ressources tirées d'une réorganisation des personnels et des conditions de travail, de la mutualisation ou de l'externalisation de fonctions support, de la rationalisation/redéfinition de certaines missions des forces de sécurité
Les systèmes de retraite et de santé français constituent les postes de dépenses de loin les plus importants de notre protection sociale. Et avec respectivement 14 % et 12 % du PIB, ils se situent parmi les plus chers des pays d’Europe. Compte tenu du vieillissement de la population et des changements dans les risques sanitaires que ce vieillissement entraîne (prédominance des maladies chroniques et liées à la dépendance), mais aussi compte tenu du poids de la dette sociale (135 milliards d’euros restent à amortir par la Cades) ces deux piliers de notre protection sociale doivent être réformés, ce qui implique de ne pas avoir peur de repenser notre modèle social.
Mais les réformes à mener ne sont pas les mêmes : la retraite est un risque au sens de la Sécurité sociale certain. Le gérant doit assurer un travail simple: collecter les cotisations, prévoir le nombre d’actifs et de retraités, verser les retraites en appliquant des règles précises. Il doit surtout assurer l’équilibre en fonction de paramètres limités et, pour certains, sur lesquels il ne peut quasiment pas agir (démographie). Il dispose de peu de latitude : l’âge, le montant de la pension et le taux de cotisation. Le déficit de compétitivité de la France écarte la possibilité d’augmenter les cotisations pour financer le système. Dès lors, il faut :
Reporter l’âge l’égal à 65 ans en 2028 ;
Créer un régime unique et universel par points ;
Aligner les systèmes de retraite public et privé ;
Introduire une part de capitalisation sans augmenter le montant total des cotisations.
La santé est un risque aléatoire et la qualité de la prestation de soin (hôpital, médecine de ville, médicaments) est très variable. La responsabilité du gérant d’un système d’assurance maladie est très différente puisqu’il va devoir choisir, parmi un large panel de solutions, la meilleure solution au meilleur coût. La santé est par ailleurs un domaine où – contrairement à la retraite – l’innovation joue un rôle essentiel. Face à cela, le gérant doit se poser plusieurs questions : quel prix accepter de payer ? Quel fournisseur de soins recommander à ses assurés ? Quels progrès thérapeutiques encourager ? C’est ce rôle complexe qui justifie une diversité de gérants de l’assurance maladie et leur mise en concurrence par les assurés. D’où nos propositions :
Mandats politiques : Passer de 645 000 à 114 000 élusFondation iFRAP
Dans le cadre des élections présidentielles, les candidats commencent à parler d’une baisse du nombre de parlementaires. La réduction du nombre de députés à environ 350 et du nombre de sénateurs autour de 150 est devenue une évidence. Mais la France ne doit pas être en reste et le prochain quinquennat sera l’occasion d’entamer avec courage la baisse du nombre de strates et du nombre de mandats locaux.
À commencer par les communes ! Il faudra réduire le nombre de conseillers dans les grandes villes mais aussi fusionner les communes de moins de 5 000 habitants avec, d’ici à 2020, 10 000 supercommunes de 5 000 habitants au lieu des 36 000 communes que l’on compte actuellement. Cette refonte de la carte communale s’accompagnerait d’une suppression de l’échelon intercommunal. Cela permettrait aussi de renforcer l’indemnisation des conseillers municipaux pour ne plus les inciter à multiplier les mandats. La France se singularise encore par une pratique quasi généralisée du cumul des mandats. 80 % des parlementaires français cumulent leur mandat avec une fonction exécutive locale, contre 24 % en Allemagne et 3 % au Royaume-Uni. Il sera nécessaire également de réduire le très grand nombre de conseillers régionaux aujourd’hui au nombre de 1 880. Le bon objectif serait d’arriver à environ 660 conseillers régionaux, soit une cinquantaine par région. Avec de telles réformes, le nombre d’élus baisserait substantiellement de 645 124 à 114 000 élus et ramènerait la France dans un taux de représentation équivalent à celui de l’Allemagne ou des États-Unis, soit environ un élu pour 600 habitants.
Les propositions de la Fondation iFRAP ;
1 élu pour 100 habitants en France contre 1 élu pour 500 en Allemagne et 1 pour 600 aux États-Unis ;
La France compte 645 124 élus, objectif : réduire à 114 000 d’ici 2022, soit un élu pour 600 habitants ;
Pour y parvenir, supprimer les strates intercommunales et départementales ;
Réduire le nombre de maires et de conseillers municipaux mais mieux les indemniser en regroupant les communes de façon à atteindre 5 000 habitants minimum ;
Réduire le nombre de parlementaires à 350 députés et 150 sénateurs ;
Enfin, pour permettre le renouvellement de la vie politique, il faut introduire une limitation des mandats dans le temps (deux ou trois consécutifs) et au même titre l’obligation de démission de la fonction publique dans le cadre d’un engagement politique d’un agent public.
Refonder la croissance énergétique sans oublier la croissance ! Fondation iFRAP
Réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 75 % en 2050, par rapport à 1990 ;
Réduire la consommation finale d’énergie de 20 % en 2030, 50 % en 2050 ;
Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020, 32 % en 2030 ;
Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 33 % d’ici 2025.
Un plan qui n’aurait pas dû négliger deux objectifs essentiels :
Minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs ;
Maximiser l’indépendance énergétique de la France.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES, principalement le CO2) est un objectif clair, mais les méthodes imposées pour y parvenir soulèvent de sérieux doutes. La faisabilité de la baisse de la consommation d’énergie est peu crédible. Elle n’est pas effective malgré dix ans de crise économique, d’investissements dans les économies
d’énergie et de campagnes massives de communication. De son côté, le coût brut des nouvelles énergies renouvelables, de deux à huit fois supérieur au niveau du marché de gros en ce qui concerne l’électricité, est insupportable pour les ménages et les entreprises. Quant à la baisse d’un tiers de la part du nucléaire d’ici 2025, elle est contradictoire avec l’objectif CO2 et irréaliste.
La consommation française d’énergie est modérée par rapport aux autres pays industrialisés, et ses émissions de gaz à effet de serre sont très faibles. Avec 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays ne peut pas sacrifier seul son économie.
Libérer nos écoles, nos collèges et nos lycéesFondation iFRAP
En juillet dernier, une hausse du budget éducation de 2 milliards d’euros a été annoncée pour 2017. Une annonce qui résume bien la politique éducative des derniers gouvernements successifs : le saupoudrage de chèques, c’est la seule solution quand on ne veut pas lancer les réformes nécessaires et qu’on craint des grèves d’enseignants particulièrement médiatisées. Et pourtant, plus personne n’est satisfait : ni élèves, ni enseignants, ni parents d’élèves. Tous se plaignent des classes surchargées. Et pourtant, 855 028 enseignants, cela revient à compter 15,3 élèves par enseignant. Tous se plaignent du manque de moyens. Et pourtant, en comparant la dépense d’éducation des enseignements public et privé, on constate que ce dernier produit le même résultat pour 34,5 milliards d’euros de moins. La vérité, c’est que la France a fait le choix d’une fausse décentralisation. On a multiplié les strates, les niveaux de décision avec l’État qui emploie les enseignants aux travers de ses 30 académies (et 17 nouvelles régions académiques !) et 97 directions académiques. Les communes ont en charge uniquement les bâtiments des écoles et leurs effectifs techniques, les départements pour leur part, les bâtiments des collèges et les transports d’élèves handicapés, les régions supervisent les bâtiments des lycées et les effectifs techniques, une partie de la formation en alternance, des lycées professionnels et des transports scolaires… Une organisation unique en son genre et que personne ne nous envie. La réforme de notre système éducatif est une question capitale à laquelle les gouvernements n’ont pas voulu s’atteler. Plus inquiétant, pour l’instant on entend trop peu les candidats à la présidence de la République proposer vraiment des réformes structurelles.
Pourtant, si nous voulons un système éducatif dont les résultats ne s’enfoncent plus année après année, les maîtres mots doivent être :
La décentralisation du pilotage de l’Éducation au niveau des régions et des communes ;
La responsabilisation des chefs d’établissement qui doivent devenir les vrais managers des équipes ;
L’autonomisation grandissante des établissements sur la gestion RH et la gestion du budget ;
La délégation de gestion des établissements publics doit être possible quand les décideurs locaux le souhaitent ;
La suppression du « plafond de verre » des accords Lang-Couplet (1993) qui fixent les moyens du privé sous contrat à 20 % du budget global de l’action éducatrice de l’État ;
L’innovation en encourageant la créativité pédagogique des enseignants et en facilitant la création d’écoles hors contrat.
Fonction publique : Statut, primes, évaluation, temps de travailFondation iFRAP
Réformera ou réformera pas ? S’agissant de la fonction publique, beaucoup a été dit, peu a été fait. Le nombre d’agents et le coût pour les finances publiques augmentent invariablement quel que soit le Gouvernement au pouvoir. Nous comptions 5,2 millions d’agents dans les trois fonctions publiques (État, collectivités locales, hôpitaux publics) en 2008 et 5,4 en 2014.
Avec 278 milliards d’euros de dépenses en 2014, la masse salariale des personnels publics de la France représente toujours 13 % de notre richesse nationale quand les Allemands sont à 7,7 % et les Britanniques, à 9,5 %. On constate que tous les pays, y compris les plus connus pour leur État-providence, sont passés à des embauches de leurs personnels publics non plus sous statut, mais sous contrat et donc sans emploi « à vie ». La Suède compte plus de 99 % d’agents contractuels, le Royaume-Uni, 90 %, l’Allemagne, 60 %, quand la France en compte à peine 17 %.
Dans la perspective de 2017, les objectifs doivent être les suivants :
Réduire de 440 000 le nombre de postes d’ici 2022 dans les trois fonctions publiques (sauf dans le régalien où nous prévoyons d’embaucher 15 000 agents) ;
Ramener à 11 % le poids des rémunérations des agents publics dans le PIB, soit 15 milliards d’euros d’économies d’ici 2022.
Pour cela, la Fondation iFRAP formule 15 propositions parmi lesquelles :
Geler les embauches pendant cinq ans ;
Embaucher sous contrat de droit privé les nouveaux entrants dans la fonction publique et permettre à ceux qui veulent passer du statut au contrat de le faire ;
Favoriser les départs volontaires et créer une bourse locale de l’emploi public ;
Mettre fin au principe d’unicité de la fonction publique en matière de points d’indice et introduire une part de rémunération au mérite ;
Réduire le pouvoir devenu trop important des commissions paritaires ;
Remonter le temps de travail des agents à 1 750 heures annuelles contre 1 607 heures théoriques actuellement.
La trajectoire 2017-2027 des finances publiques pour la croissanceFondation iFRAP
Les objectifs à atteindre ? Diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de pré- lèvements obligatoires. Non pas pour faire plaisir à la Commission européenne mais pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, ce dont nous sommes loin depuis 2012. Pour cela, il faut une stratégie. Chaque projet de réforme devra être accompagné d’un chiffrage et d’un calendrier précis. L'erreur faite en 2012 a été de lancer des augmentations d’impôts tous azimuts pour redresser les comptes publics sans avoir calculé ce que cela créerait comme mauvais chocs sur notre économie. Si le gouvernement a compris que le matraquage fiscal décidé était allé trop loin, le virage a été trop tardif pour en voir les fruits avant la fin du quinquennat. Si le prochain gouvernement ne veut pas travailler pour le suivant, il devra mettre à profit tout le temps imparti dès les premiers jours. La Fondation iFRAP propose dans cette étude une modélisation de la trajectoire des finances publiques pour 2017-2027 pour retrouver le plein-emploi et la croissance. Cette trajectoire consiste en : ❙ des économies de dépenses (100 milliards d’euros de baisse, dont 23 milliards de cessions d’immobilier de l’État ou des collectivités) concentrées sur la période 2017-2022 sauf pour ce qui concerne les retraites où les réformes durent jusqu’en 2027 ; ❙des baisses de prélèvements obligatoires (environ 90 milliards d’euros) étalées jusqu’en 2024 ; ❙des cessions d’actifs venant augmenter exceptionnellement les recettes publiques (20 milliards d’euros d’ici 2024) pour accélérer le désendettement et atteindre moins de 80 % de dette par rapport au PIB dès 2026. Nous proposons de fixer un maximum de 50 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2022. Dès les cinq premières années, la baisse des prélèvements obligatoires donnera la priorité à la baisse de la fiscalité sur le capital et à la diminution de la fiscalité sur les entreprises. Le plan de redressement modélisé par la Fondation iFRAP offre un motif d’espoir. Si nos pré- conisations sont appliquées, le PIB marchand de la France devrait remonter fortement d’ici à 2022 et atteindre, cette année-là, 1 723 milliards d’euros. C’est fondamental car la création de valeur ajoutée marchande permet la création d’emplois marchands : 739 000 d’ici 2022. Nous ne sommes pas condamnés au marasme
Le résultat n’est pourtant pas à la hauteur de cet effort. Dans les zones tendues, où la crise du logement se concentre, la puissance publique est incapable de trancher entre loger les plus pauvres et « faire de la mixité sociale ». D’où un paradoxe stupéfiant. En zone urbaine, les locataires les plus pauvres (premier décile de revenus) sont majoritairement logés dans le parc privé tandis que 25 % des occupants de logements sociaux appartiennent aux cinq derniers déciles de revenus.
Dès lors, la construction de logements sociaux est une fuite en avant : il en faut toujours plus. Entre 1985 et 2011, on observe une augmentation de 53 % du parc social. Sur la même période, les bailleurs privés ont été peu à peu dégoûtés à cause d’une fiscalité exorbitante passée de 37 milliards d’euros en 2000 à 63 milliards en 2013. Avec la loi SRU renforcée en 2013 et aujourd’hui le projet de loi « égalité et citoyenneté », c’est une nouvelle étape qui est franchie dans la bureaucratisation du logement. On a trop longtemps stérilisé l’épargne des Français en canalisant subventions et prêts sur fonds du livret A. Simplification des structures, simplification des financements, baisse des coûts de gestion, il est temps de poser la question de la réforme du logement social.
La politique publique du logement coûte 2,3 % du PIB, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne européenne ;
500 organismes de logement social gère un parc de 4,7 millions de logements. En Île-de-France ils sont 143 organismes ;
Les aides publiques en direction des bailleurs sociaux représentent 9 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 7 milliards d’aides personnelles que perçoivent directement les bailleurs sociaux ;
Les HLM présentent une trésorerie égale à sept mois de loyers, soit 10 milliards d’euros, ou l’équivalent de 20 années d’aides à la pierre ;
Les aides personnelles au logement sont avant tout des aides sociales : leur montant (17 milliards d’euros) est supérieur aux allocations familiales (12,5 Mds) ou encore au RSA socle (7,8 Mds).
Dépenses régionales : l'exemple de l'Ile-de-France, n°127, Société Civile, le mensuel de la Fondation iFRAP
1. Collectivités locales ❚ dossier
dépenses régionales
L’exemple de
l'Île-de-France
Face à la nécessité de stabiliser les dépenses et de réduire les déficits, le Premier ministre
a récemment annoncé qu’un effort identique à celui de l’État sera mis en œuvre dans les
collectivités territoriales. Le gel des dotations aux collectivités locales sera maintenu pendant
les prochaines années, ce qui va nécessiter de la part des régions, entre autres collectivités,
un effort sur le plan budgétaire. Nous avons choisi de nous intéresser à la Région Île-de-France,
la plus importante des 27 régions françaises avec en 2012 plus de 11,5 millions d’habitants,
afin d’identifier si des marges de manœuvre existent en termes de réduction des dépenses.
Les dépenses de fonctionnement ont, par exemple, augmenté en moyenne de 0,7 % dans
les régions entre 2010 et 2011, mais de 2,3 % en Île-de-France. Les dépenses de personnel
ont, elles, baissé de près de 2,5 % dans les régions, sauf en Île-de-France où elles ont augmenté
de 1,2 % entre 2010 et 2011 et devraient grimper jusqu’à 3,1 % en 2012. Nous nous sommes
procurés les comptes administratifs 2003 à 2010 ainsi que les organigrammes 2003 et 2010,
et voici ce que nous avons découvert :
❚❚Hors décentralisation, une augmentation des personnels de 59 % entre 2003 et 2010
❚❚Une augmentation de 34% du nombre de services depuis 2003
❚❚Un patrimoine immobilier important, implanté dans les quartiers les plus chers de la capitale
❚❚La Région soutient 3 400 associations pour 520 millions d'euros de subventions en 2010
❚❚Les propositions de la Fondation iFRAP : le retour à l'équilibre des comptes est possible
en agissant sur les dépenses de personnel, en recentrant les missions et en diminuant
les subventions aux associations.
Étude réalisée par M.-P. Bourgeois, J.-H. Feildel et l'équipe de la Fondation iFRAP ▪▪▪
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
2. dossier ❚ Collectivités locales
Dotées d’un conseil régional élu tous les 6 ans au suffrage universel, les régions sont
depuis 1982 le principal outil de décentralisation. N’ayant pas de pouvoir législatif, elles
10 disposent toutefois d’un champ d’intervention général très large depuis la loi relative aux
libertés et aux responsabilités locales de 2004. Ce texte transfère en effet aux régions
de nombreuses compétences telles que le développement économique (renforcement
du rôle de coordination de la région), l’éducation et la culture (par exemple, construire
et équiper les lycées publics) ou encore la formation professionnelle (définition et mise
en œuvre d’une politique d’apprentissage et de formation professionnelle en direction
des adultes en recherche d’emploi). Cette volonté d’opérer une redistribution des
pouvoirs entre l’État et les collectivités locales a eu de fortes conséquences budgétaires
sur toutes les régions, notamment sur l'Île-de-France.
Une augmentation de 34 % du nombre de services
depuis 2003
1❚ Le transfert de nouvelles compétences (lycées, la direction des Affaires financières, la direc-
Tous les chif-
fres avancés transports, fiscalité…) se retrouve dans l’or- tion de l’Aménagement et des Transports,
sont tirés des ganisation des services de la région Île-de- etc.) puisqu’il y avait en 2003 en moyenne
organigram-
mes d'Île-de- France. C’est ainsi qu’en 2003 la direction 2 entités directrices et 5 sous-directions,
France de des Affaires scolaires et de l’Enseignement tandis qu’en 2010 il y a pour chaque grand
2003 et de
2010. supérieur (149 employés) fut supprimée et service 8 entités directrices, 7 sous-direc-
remplacée par ce que la Région appelle une tions et une multiplicité de services (jusqu’à
unité lycées (289 employés) ainsi qu’une 14). Sans compter des intitulés de services
sous-unité dédiée à l’enseignement supérieur qui se ressemblent très fortement et sem-
de 60 employés. Le transfert de compéten- blent parfois faire doublon au sein d’une
ces en matière d’éducation a donc entraîné même entité : par exemple, le service mis-
une augmentation de personnel de plus de sion information-promotion (12 employés)
100 %1 ! et le service accueil-information-orienta-
tion-promotion (11 employés) dans l’unité
Autre exemple de ce redécoupage de service développement.
dû aux transferts de compétences vers les
régions : celles liées à la formation profession- Plus globalement, malgré une baisse en
nelle et au développement économique. C’est trompe-l’œil des grandes directions (-16 %
ainsi que la direction du Développement éco- entre 2003 et 2010), on assiste à une explo-
nomique et de la Formation professionnelle sion du nombre de sous-directions, de sous-
fut complètement réaménagée pour répondre directions adjointes et de services : on trouve
à cette nouvelle donne : bien qu’elle garde un par exemple en 2010 des services qui ont
intitulé assez proche, celle qui devient l’unité jusqu’à 4 entités hiérarchiques supérieures.
développement passe de 144 employés en C’est ainsi que pour la direction en charge
2003 à 288 en 2010. du développement appelée « unité dévelop-
Le nombre de services a également explosé pement », la mission intitulée « gestion et
dans chaque grande direction (par exemple, modernisation » (5 employés) est dirigée par
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
3. Collectivités locales ❚ dossier
la mission « investissement » (3 employés) dant de la direction générale des services !
elle-même supervisée par le service « accom- Cet empilement des services n’existait pas en
pagnement » lui-même sous la responsabilité 2003 et aboutit en 2010 à une augmentation
de la direction du service lui-même dépen- de près de 34 % du nombre de services. 11
Hors décentralisation, les effectifs centraux
augmentent de 995 personnels en 15 ans
Ce redécoupage des services qui s’explique les gestionnaires administratifs et budgétaires
par les transferts de compétences depuis 2003 étaient 22 en 2003 alors qu’ils sont 76 en
a pour conséquence l’augmentation exponen- 2010 (x 3,5).
tielle des personnels entre 2003 et 2010 de
plus de 59 %. Un chiffre impressionnant mais Les chiffres sont tout aussi éloquents si l’on
à relativiser si l’on regarde l’augmentation de remonte un peu plus dans le temps : mul-
personnel sur une plus longue période : il y tiplication par 8 pour les postes d’attachés
avait en effet 751 employés en 1997 contre principaux depuis 1997 (12 en 1997 contre
1 746 hors décentralisation en 2012, soit 995 98 en 2011) ou multiplication par 3 (62 en
employés de plus (11 000 avec les effectifs 1997 contre 191 en 2011) pour les postes
décentralisés). Malgré la baisse d’un cer- d’attachés administratifs. Si l’on s’intéresse
tain nombre de postes entre 2003 et 2010, aux postes les mieux placés de la Région, on
comme celui de secrétaire (103 contre 77), constate des augmentations de personnel tout
de correspondant informatique (15 contre aussi significatives : multiplication par 10 pour
10) ou de disparition de postes comme les les directeurs généraux adjoints entre 1997
chargés d’études (20 contre 0) ou les gestion- et 2011 (1 contre 10), et par 2,3 pour les
naires comptables (11 contre 0), la hausse de directeurs sur la même période (24 contre
certains postes est vertigineuse. 56) ou encore des créations ex nihilo de poste
d’administrateur hors classe (0 contre 10).
C’est ainsi que le nombre de chefs de service
passe de 30 en 2003 à 85 en 2010, (multiplié La Région justifie une telle augmentation
par 2,8) ; l’effectif de chargés de mission est des personnels à hauteur de 39 % par les
de 62 en 2003 contre 249 en 2010 (x 4) ; effets de la décentralisation, mais nous n’en
les gestionnaires qui étaient 12 en 2003 sont savons pas plus sur les 61 % restants… Une
99 en 2010 (x 8) ; les techniciens passent décentralisation bien loin de justifier de telles
d’un effectif de 20 à 51 en 7 ans (x 2,5) ; embauches de personnel puisque les effectifs,
Données de cadrage sur la région Île-de-France
2003 2012
Budget (milliards d'euros) 2,5 4,7
Dette (milliards d'euros) 1,8 4,6
Effectifs hors décentralisation 1 140 1 746
Effectifs totaux 1 140 11 301
Patrimoine régional hors lycées (m²) 29 071
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
4. dossier ❚ Collectivités locales
Peut-on maîtriser l’action extérieure des collectivités locales ?
Les collectivités locales, dans le cadre du près de 9,98 milliards d’euros 1, voire
12
principe de libre administration et de leur 10,39 milliards d’euros si on y intègre
clause générale de compétences, ont tissé les agences et opérateurs (+214 millions
depuis près de 40 ans des relations avec d’euros) et la taxe spéciale sur les billets
des collectivités étrangères. D’abord can- d’avions (193 millions). À côté, les aides
tonnées à l’Europe (programmes de jume- des collectivités se montent à 70 millions
lage et d’échange surtout avec l’Allemagne) d’euros, soit 0,57 %.
et aux coopérations « frontalières », ces Si le volume est limité, le nombre de
relations se sont progressivement diversi- projets portés par les collectivités terri-
fiées en aide publique au développement toriales est particulièrement développé.
et en secours d’urgence aux populations Ils concerneraient, en juillet 2012, près
sinistrées, principalement dans les pays de 4 800 collectivités françaises, gérant
en voie de développement mais aussi en plus de 13 000 projets en lien avec les
promotion économique et culturelle. ambassades, AFD, les services de coo-
Cependant, comme toute politique publi- pération et d’action culturelle ou l’Insti-
que, l’action extérieure des territoires tut français, dans près de 144 pays. Le
devrait être transparente, notamment réseau français de coopération décen-
au regard des objectifs atteints et des tralisée est donc considérable. D'après
sommes investies. Ainsi, devraient être le ministère des Affaires étrangères, entre
publiés les indicateurs de performan- 2005 et 2008, l’APD passe de 33 millions
ces qui au niveau local accompagnent à 37,8 millions pour les seules régions.
les projets de coopération décentralisée, L'atlas de la coopération décentralisée
et le ministère des Affaires étrangères que le ministère des Affaires étrangères a
devrait communiquer sur les résultats créé montre même que 7 régions et leurs
attendus des actions engagées lorsque collectivités ont vu leurs crédits consa-
celui-ci s’investit dans le cofinancement crés à la coopération augmenter de plus
des opérations. Or, l’action extérieure de 100 % entre 2003 et 2011, contre 4
globale des collectivités locales n’est régions seulement où les crédits se sont
pas effectivement suivie statistiquement ; contractés.
seule fait l’objet d’une recension par le Or, non seulement les indicateurs de per-
ministère des Affaires étrangères l’Aide formance ne sont pas publiés, mais l’inté-
publique au développement (APD) stricto rêt local qui jusqu’en 2004 devait permet-
sensu. Or celle-ci apparaît « marginale » tre de justifier le déblocage de fonds pour
par rapport à l’effort d’APD pris en charge mettre en place un dispositif de coopé-
par l’État. Celui-ci y consacre en 2012 ration a définitivement sauté à l’initiative
Il semble qu’en période de disette budgétaire, il soit
particulièrement important de réorienter l’aide
extérieure vers les situations jugées prioritaires pour
permettre à nos collectivités de se retrouver
en capacité de pratiquer des économies.
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
5. Collectivités locales ❚ dossier
des lois Oudin-Santini du 9 février 20052 recensé ? Depuis le rapport Marchand du
13
et Thiollière du 2 février 2007 relative à groupe de travail du Conseil d’État sur
l’action extérieure des collectivités ter- le droit de la coopération décentralisée,
ritoriales et de leurs groupements3. La datant de 2005, les chiffres disponibles
première a permis, dans la limite de 1 % permettant de mesurer l’importance de
de leur budget aux collectivités locales, l’action extérieure des collectivités ter-
aux syndicats et aux agences de l’eau, ritoriales se font bien rares. En 2005,
de consacrer des fonds pour des actions l’action extérieure était évaluée dans
de solidarité internationale. La seconde a son ensemble à 230 millions d’euros, au
exclu la notion jusqu’ici obligatoire « d’in- sein desquels les Régions représentaient
térêt local » pour constituer les actions de 84 millions d’euros. Il semble même que
coopération internationales en véritable cette politique de semi-opacité soit
compétence d’attribution, insusceptible encouragée par le ministère des Affai-
de recours dans son principe devant le res étrangères lui-même. Ainsi dans un
juge. Il s’agissait de paralyser la jurispru- récent vade-mecum, celui-ci conseille
dence administrative naissante mettant aux collectivités : « (…) la collectivité ter-
en exergue l’absence d’intérêt local dans ritoriale a un devoir de transparence sur
la construction d’un collège au Burkina- ses actions internationales qui peuvent
Faso, la constitution d’un service d’in- être moins visibles que d’autres. Ainsi, la
cendie à Madagascar4 ou une subven- prudence s’avère nécessaire afin d’éviter
tion attribuée à une ONG palestinienne5. que les actions internationales ne soient
Finalement, il est difficile de faire la part perçues comme des dépenses inutiles,
de ce qui relève du financement d’actions dispendieuses ou superflues6 ». Pourtant
intra-européennes, voire intra-commu- il s’agit d’une politique qui mériterait une
nautaires, de celles qui se dirigent vers évaluation précise et justifiée en période
l’extérieur de la communauté. de crise.
Il semble qu’en période de disette bud-
1 ❚ Document de politique transversale annexé au PLF
gétaire, il soit particulièrement important 2012, Politique française en faveur du développement,
de réorienter l’aide indispensable vers les Annexes, p. 87. Si l’on y intègre les prêts AFD, les prélè-
vements sur recettes et les annulations de dettes et de
situations jugées prioritaires pour per- refinancements nets.
mettre à nos collectivités de se retrouver 2 ❚ Loi n° 2005-95 du 9 février 2005 relative à la coopé-
en capacité de pratiquer des économies. ration internationale des collectivités territoriales et des
agences de l’eau dans les domaines de l’alimentation en
Symétriquement, une vraie transparence eau et de l’assainissement.
statistique devrait permettre de compren- 3 ❚ En fait de loi sur l’action extérieure, il s’agit d’une loi
dre l’envolée dans certaines régions à essentiellement focalisée sur la stabilisation de la coo-
pération décentralisée. Une réflexion globale sur l’action
plus de 100 % des montants des projets extérieure des collectivités locales reste en devenir. Voir,
menés. Dans tous les cas, la structuration www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl04-224.html
de réseaux régionaux devrait permettre 4 ❚ TA de Poitiers, arrêt Charbonneau du 18 novembre
2004. Le jugement a ensuite été invalidé par la CAA de
un meilleur suivi des différents acteurs et Bordeaux dans son arrêt du 30 octobre 2007, Dept
une sélectivité accrue des projets les plus Deux-Sèvres c/ Charbonneau. Entre-temps la loi Thiol-
lière était passée, in Semaine juridique, édition adminis-
prometteurs. Est-il normal que les collec- trations et collectivités territoriales, n° 8, 18 février 2008,
tivités participent même à la marge à l’ef- p. 41, commentaire P. Combeau.
5 ❚ TA de Cergy-Pontoise, arrêt du préfet de la Seine-
fort global d’APD ? Est-il légitime que le Saint-Denis du 25 novembre 2004.
total de l’action décentralisée portée par 6 ❚ MAE, Étude, 2012, vade-mecum, La coopération dé-
les collectivités ne soit pas précisément centralisée, op.cit, p. 23.
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
6. dossier ❚ Collectivités locales
Les déplacements à l'étranger des agents de
la région en 2011 ont coûté la somme de 380 905 euros.
14 Par ailleurs, les frais de déplacement à l'étranger
des élus en 2011 ont coûté 267 083 euros dont
un voyage au Brésil de 101 599 euros.
2❚
Depuis la loi
de décentra-
lisation de
2004, les
conseils même hors décentralisation, ont été multi- collaborateurs par ministre fixé par François
régionaux pliés en Île-de-France par 2,3 depuis 1997, Hollande pendant la campagne présidentielle.
se sont vu
transférer les un mouvement commun à toutes les régions Autrement dit, le président de la région Île-de-
prises en de France puisque les effectifs de la fonction France a plus de collaborateurs que le minis-
charge des
personnels publique territoriale ont augmenté de 40 % tre de l’Économie et des Finances4. Les vice-
TOS (techni- sur tout le territoire. Ce phénomène s’op- présidents sont également concernés puisque
ciens et
ouvriers de pose à la baisse du nombre de fonctionnaires 6 postes de collaborateurs à destination de
service) dans dans la fonction publique d’État : en effet, ces derniers ont été créés en 2010 alors que
les lycées.
Les TOS sont il a diminué, pour la toute première fois, de le nombre de vice-présidents (15) est stable
les agents au 20 000 postes en 2011. depuis plus d’une dizaine d’années.
service de
l'entretien et
de la qualité Cette inflation du nombre d’agents a un coût Mais bien au-delà de l’augmentation du nom-
de vie dans
ces établis- en termes de masse salariale : c’est ainsi que bre de postes ou de l’inflation de la masse
sements. le salaire moyen des agents de la région Île- salariale, c'est l’intitulé de certains postes qui
3❚ de-France passe de 39 973 euros en 1997 à suscite l’incompréhension tel celui d’éner-
D’après le 53 035 euros en 2005, soit une augmentation géticien (2 employés) qui, pour le Grand
décret n° 87-
1004 du de 32 % alors même que les effectifs augmen- Larousse, est « celui qui soigne une douleur en
16 décembre taient pendant cette même période de 71 %. traitant le système énergétique des patients »…
1987 relatif
aux collabo- L'intégration des TOS2 dans les effectifs de la Certains titres de postes se ressemblent éga-
rateurs de Région au nom des compétences transférées lement assez pour qu’on s’interroge sur la
cabinet des
autorités ter- par l'État fait mécaniquement baisser la rému- différence de fonction entre gestionnaire bud-
ritoriales, l’ef- nération moyenne des agents en 2006 puisque gétaire et gestionnaire comptable ou encore
fectif maxi-
mum des leurs salaires sont généralement assez bas. Elle entre agent chargé de l’entretien et agent
collabora- repart toutefois à la hausse entre 2006 et 2011 d’entretien… C’est la direction des affaires
teurs du ca-
binet d’un de 9 %. C’est ainsi que le salaire moyen était internationales en 2003 qui étonne le plus
président de de 29 863 euros en 2006 pour être en 2011 avec les intitulés de postes suivants : « attaché
conseil régio-
nal est fixé à 32 570 euros soit une augmentation de plus au comité populaire d’Hanoi, à la commu-
de la manière de 9 %. nauté urbaine d’Antananarivo (Madagascar),
suivante :
cinq person- à la région du Grand Casablanca (Maroc) »
nes lorsque Ces observations n’épargnent aucun échelon ou encore « attaché principal à la commu-
la population
de la région de la Région. C’est ainsi que les effectifs du nauté urbaine de Nouakchott (Mauritanie),
est inférieure cabinet du président de la région Île-de-France à la région de Dakar (Sénégal), à la région de
à 500 000 ha-
bitants, une qui dépassent les 20 collaborateurs3 respec- Kayes (Mali) ». Ces postes aux intitulés fantai-
personne tent a priori la loi qui prévoit 27 collabora- sistes n’en sont pas moins coûteux. C’est ainsi
pour chaque
tranche sup- teurs maximum, même si nous avons pu nous que les déplacements à l’étranger des agents
plémentaire procurer un listing qui dépasse les 30 noms. de la Région en 2011 ont coûté la somme de
de 500 000
habitants. Ce chiffre est en revanche supérieur aux 15 380 905,70 euros. Des voyages aux États-Unis
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
7. Collectivités locales ❚ dossier
ont eu lieu la même année pour une valeur de de-France à 5 260 089 euros 5, une somme
35 051 euros, au Sénégal pour 39 818,07 euros, conséquente mais pourtant bien moins élevée
au Liban pour 51 725,37 euros, à Madagascar que celle de la région Rhône-Alpes qui se
pour 35 472,10 euros. montait à 6 369 945 euros la même année. 15
La région Paca, elle, n’a pas communiqué ses
De telles sommes ne prennent pas en compte chiffres sur les APD depuis 2005. 4❚
Rappelons
les frais de déplacement à l’étranger des élus toutefois que
en 2011 qui ont coûté 267 083,55 euros à la Rappelons que l’APD ne recouvre qu’une certains mi-
nistères, en
Région dont l’un des voyages au Brésil s’est partie de l’ensemble des aides aux pays émer- faisant tra-
monté à 101 599,43 euros. On peut imaginer gents, l’ensemble des transferts étant regroupé vailler au ca-
binet des
que de tels déplacements peuvent se reproduire au sein de l’action extérieure des collectivités agents de
chaque année puisque de nombreux program- locales qui y ajoutent la promotion économi- l'administra-
tion, contour-
mes de « développement durable » ont été que et culturelle ainsi que l’aide d’urgence. nent les di-
lancés à l’étranger et que des visites annuelles Autrement dit, cela signifie que les missions rectives
concernant
« pour juger de l’avancée des travaux et du ressen- et les voyages évoqués précédemment, les le plafonne-
ti des habitants » sont prévues. C’est ainsi que, aides d’urgence, les coopérations culturelles ment du
nombre de
depuis qu’en 2005 a été lancé à Madagascar un et les actes de valorisation économique des collabora-
« programme pluriannuel d’aménagement du régions ne sont pas inclus dans les chiffres teurs.
territoire centré sur un développement durable précédemment cités. Il n’y a à ce jour aucun 5❚
et solidaire », le pays est visité depuis sa création moyen de connaître le budget de l’action L’Île-de-
France a
chaque année par les élus. extérieure des régions de France puisque ces donc consa-
données n’ont pas été consolidées depuis cré
0,45 euro/ha-
Notons que l’Aide publique au développe- 2005 (voir encadré page 12). bitant à
ment (APD) se chiffrait en 2010 pour l’Île- l’APD en
2010, la pla-
çant parmi
les régions
qui ont le
moins dé-
pensé par
Les budgets de l’Île-de-France en augmentation habitant dans
ce domaine.
de 5,1 % sur un an Les régions
qui ont
consacré
plus d’un
euro/habitant
Les régions, pour justifier à la fois les aug- 2011, la progression des ressources de l’Île- au titre de
mentations de personnel et la hausse de leurs de-France a été supérieure de 229 millions l’APD sont la
Picardie,
budgets, mettent en avant les vagues succes- d’euros aux dépenses de fonctionnement La Réunion,
sives de décentralisation qui auraient permis liées à la décentralisation. Il semble donc que le Limousin
et la région
à l’État de leur transférer des compétences les transferts de compétences non compensés, Rhône-Alpes.
sans leur donner les moyens financiers de les souvent utilisés pour justifier l’augmentation
assumer. Il s’avère pourtant qu’entre 2004 et des budgets, n’existent pas. Par ailleurs, quand
Le cabinet du Président de la région Ile-de-France
compte plus de collaborateurs que celui du ministre
de l'Économie et des Finances.
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
8. dossier ❚ Collectivités locales
on compare les dépenses obligatoires de la la Région dont la note a été dégradée par
Région (3,3 milliards d’euros) avec les recet- Standard’s & Poors en janvier 2012, la dette
tes de la Région (3,9 milliards), on constate atteignant aujourd’hui 4,6 milliards d'euros,
16 qu’elle a les moyens de financer les compé- soit près de 100 % du budget de la région.
tences que lui a confiées la loi. Les dépen- Ce n’est pas le chemin choisi par la Région
ses totales s’élevant toutefois à 4,7 milliards puisque deux options ont été retenues pour
d’euros, le recours à l’emprunt est nécessaire le budget 2012 : celle de creuser la dette
alors même que les recettes de la Région avec un emprunt de 832 millions d’euros et
ne cessent d’augmenter. C’est ainsi que les d’augmenter les dépenses de fonctionnement
recettes du budget 2012 ont augmenté de à hauteur de 2,1 %. Une telle augmentation
5,1 % par rapport à 2011. Une telle augmen- peut s’illustrer par exemple dans les dépenses
tation pourrait être utilisée pour désendetter en matière de patrimoine régional.
Évolution des subventions de la région Île-de-France
La Région soutient chaque année me). Dans le même temps, l’inflation
près de 3 400 associations de tout a été plutôt mesurée n’atteignant
genre pour un total de près de que 106 points en 2010 (base 100 –
520 millions d’euros en 2010. Depuis 2006). De même, le PIB de la Région
2006, date à laquelle commence n’a augmenté que très lentement ;
notre recherche, le total des sub- de 8,9 points au total entre 2006
ventions versées aux associations et 2009 (2010 étant pour le moment
n’a fait qu’augmenter jusqu’en 2009 indisponible). Il semble donc que
avant de décroître en 2010 pour se l’attribution des subventions par la
positionner à un niveau 47 % supé- Région ne tient pas compte de ces
rieur à celui de 2006 (53 % en volu- indicateurs macro-économiques.
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
9. Collectivités locales ❚ dossier
Un patrimoine régional qui permet de disposer
sur certains sites de 42 m² par personne
17
Les services de la région se répartissaient Hauts-de-Seine (1 180 m² pour 31 agents).
6❚
sur 29 071 m² jusqu’au début de l’année En moyenne, les immeubles du siège permet- Par exemple,
lorsqu'elle a décidé d’acheter un hôtel par- tent à chaque agent de disposer de 32 m² par l’unité lycées
se situe rue
ticulier de 5 000 m² dans le VIIe arrondisse- agent (21 982 m² utiles pour 671 agents). Un du Docteur-
ment de Paris pour une valeur de 19 millions chiffre qu'il faut certes relativiser car il y a un Lancereaux
dans le VIIIe
d’euros. Si l’on ne prend pas en compte ce hémicycle et des salles de réunion mais qui arrondisse-
nouvel achat, les personnels d’Île-de-France donne tout de même des résultats étonnants. ment de Pa-
ris, les vice-
disposent à ce jour par personne de 20 m², À la Tour Montparnasse où la Région occupe présidences,
une surface qui se situe au-dessus du ratio quatre étages, nous estimons à 26 m² par agent les salles de
formation et
État qui situe à 12 m² la surface réglementaire la surface moyenne de bureau. Par ailleurs, les groupes
par agent. Certaines implantations offrent notons que la Région, qui pourrait occuper politiques
sont rue
ainsi 42 m² par agent comme l’immeuble du une seule adresse regroupant tous les services Monsieur
7 rue de Babylone à Paris (3 200 m² de surface afférents à l’Île-de-France, dispose de 16 sites dans le VIIe
arrondisse-
utile pour 76 agents) ou encore 38 m² par dont une majorité dans les arrondissements ment de Pa-
personne aux archives de Boulogne dans les les plus chers de la capitale6. ris, l’hémicy-
cle et le se-
crétariat gé-
néral du
Conseil ré-
La Région et les associations : un coût gional se
trouvent rue
de 520 millions d’euros en 2010 de Babylone
toujours dans
le VIIe arron-
dissement,
différentes
La Région soutient chaque année près de à hauteur de 6,4 millions d’euros entre 2008 unités telles
que l’unité de
3 400 associations pour un total de près de et 2010, un endroit qui se veut le lieu de pro- communica-
520 millions d’euros en 2010. Les dépenses motion du design auprès des entreprises et des tion se si-
tuent boule-
totales de la Région pour l’année 2010 s’éle- consommateurs ainsi qu’un espace de rencon- vard des In-
vaient à 4,44 milliards d’euros, les subventions tre entre les différents acteurs du secteur. Le valides dans
le même ar-
aux associations représentent donc environ 12 % montant exact des subventions versées reste rondisse-
de celles-ci. On ne peut que s’interroger sur le très opaque puisqu’il diffère suivant que l’on ment. Seuls
quatre sites
choix des associations subventionnées. se reporte à la liste des subventions versées par sont en ban-
la Région aux associations de droit français et lieue.
La Région finance en effet des associations aux fondations reconnues d’utilité publique ou
publiques sans rapport avec ses missions bien aux annexes du budget des associations sub-
qu’elles aient été créées par ses soins. La Région, ventionnées par la Région. Dans le premier cas,
par exemple, subventionne Le Lieu du Design la Région aurait versé en 2010 2,82 millions
La Région, qui pourrait occuper une seule adresse
regroupant tous les services afférents à l’Île-de-France,
dispose de 16 sites dont une majorité dans les
arrondissements les plus chers de la capitale.
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
10. dossier ❚ Collectivités locales
Les comptes des associations subventionnées
18
par l'Île-de-France ne sont consultables ni sur le site
Internet de la région ni sur leurs sites respectifs.
7❚ d’euros tandis que Le Lieu du Design aurait rapport du commissaire aux comptes lorsque
Décret 2009-
504 du 14 fé- touché 1,7 million dans le deuxième cas, tou- le montant des subventions est supérieur à
vrier 2009 jours en 2010, soit un écart suivant les sources 153 000 euros7. Le Lieu du Design n’est pas
modifié par
le décret D de plus de 1,1 million d’euros. la seule association publique créée par la
2010-3111 Région sans rapport avec ses missions : Le
de janvier
2010 : obli- Malgré notre demande de consultation des Motif, observatoire du livre et de l’écrit,
gations de comptes de l’association, Le Lieu du Desi- reçoit ainsi plus d’un million d’euros par
mise en ligne
des comptes gn nous a renvoyés vers la Région. Et sur an pour mener des enquêtes et sensibili-
sur le site de le site du Journal Officiel, ne figurent que ser le public aux droits d’auteurs et à la
la Dila, même
s'il n'est pas deux informations qui concernent la créa- publication littéraire au sens large. Une telle
prévu de tion et le changement d'adresse de l'associa- mission semble pourtant être plus du ressort
sanction fi-
nancière. tion. Pourtant, l'article L 612-4 du Code du du ministère de la Culture et de la Commu-
commerce prévoit que toute association doit nication que de celui de la Région.
assurer la publicité des comptes annuels et du
Le Centre Hubertine Auclert : un exemple de la politique
associative de la région Île-de-France ?
Le Centre Hubertine Auclert, fondé en d’euros, reste méconnu. Un certain nom-
2009 sur initiative de la Région, est le cen- bre d’associations adhérentes semblent être
tre francilien de ressources pour l’égalité ainsi des « coquilles vides » tels l’Association
femmes-hommes. Le principal objectif de de solidarité avec les femmes algériennes
cette association est la « sensibilisation des démocrates (Asfad) dont le site n’a pas été
différents publics à la nécessité de lutter contre mis à jour depuis 2006 ou encore le club
les inégalités et les discriminations fondées des Africaines entrepreneurs d’Europe dont
sur le sexe et le genre, de promouvoir l’égalité le blog ne contient qu’une note.
entre les femmes et les hommes et de produire
de l’expertise dans ce domaine ». C’est ainsi D’autres associations, elles aussi adhérentes,
qu’il rassemble les ressources sur le sujet, paraissent avoir peu de lien avec les activités
apporte son soutien aux projets œuvrant féministes du Centre comme l’Association
dans ce domaine, organise des rencon- pour la recherche sur la ville et l’habitat
tres-débats autour de petits-déjeuners. Le (Arvha). On constate toutefois que le Centre
fonctionnement du Centre, qui aurait reçu Hubertine Auclert s’est impliqué auprès de
depuis sa création près de 1,795 million l’Arvha dans des recherches peu liées à l’Île-
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
11. Collectivités locales ❚ dossier
de-France comme celles qu’on peut trouver majorité des réunions, peut contenir jusqu’à
sur le site de cette association : « Patrimoine 45 personnes. Sachant que pour ce genre
ancien-emplois nouveaux : accompagnement d’événement, 1 ou 2 m² sont nécessaires par
des jeunes et des femmes vers les métiers de participant, le Centre pourrait se satisfaire 19
la réhabilitation », projet en partie porté par de 150 m², bureaux des agents compris 9.
8❚
la Région mais également par des instituts 33 rue Bar-
en Espagne et en Italie. Autre exemple de Nous avons pu consulter le rapport finan- bet-de-Jouy
dans le VIIe
projet de solidarité internationale porté cier de l’association, et comme pour Le arrondisse-
par le Centre Hubertine Auclert : « L’in- Lieu du Design, les chiffres divergent de ment de Pa-
ris.
sertion des femmes dans les filières porteuses ceux des annexes du budget des associa-
du Bénin » ou encore « Les femmes qui tra- tions subventionnées par la Région. C’est 9❚
On parvient à
vaillent dans l’alimentation de rue au Burkina ainsi que l’annexe budgétaire de la Région ce chiffre en
Faso ». Enfin, le Centre qui se veut une base annonce une masse salariale (hors charges) comptant
2 m² par per-
de données et de ressources dans l’égalité de 136 000 euros en 2010 pour 4 salariés, sonne pour
« femmes-hommes » n’a publié depuis son qui passe à 169 000 euros en 2012 à nombre les événe-
ments ac-
ouverture il y a 3 ans qu’une seule étude stable d’employés. Le rapport financier de cueillant 45
intitulée « Histoire et égalité femmes-hommes : l’association, lui, annonce une masse sala- participants
ainsi que
peut mieux faire ! La représentation des fem- riale hors charges pour 5 personnes en 2011 12 m² par
mes dans les nouveaux manuels d’histoire de de 227 771 euros. employé
conformé-
seconde et de CAP ». ment aux
Par ailleurs, si l’on se réfère au rapport normes de
l’État.
Quant à la localisation du Centre, il fut financier du Centre de 2011, cela signifie
domicilié jusqu’en 2010 à l’adresse… de la que le salaire moyen annuel par employé
Région 8. Ce n’est qu’un an après sa créa- est de 45 554 euros, supérieur à la moyenne
tion que l’association déménage dans le des salaires dans le milieu associatif qui était
XVIII e arrondissement de Paris. Le Centre de 26 320 euros en 2009. Il faut de plus
dispose désormais de 290 m² pour seule- ajouter que le Centre Hubertine Auclert
ment 5 employés, ce qui représente 58 m² propose des offres de stages intitulées « sta-
par personne alors que les normes de l’État giaire communication-forum de femmes
sont de 12 m² par fonctionnaire et alors que politiques » qui ne donnent lieu à aucune
le loyer hors charges est de 110 000 euros indemnité.
par an. On pourrait toutefois justifier une
telle dépense par la nécessité de bureaux Le rapport financier de 2011 indique que
assez grands pour accueillir les réunions l’association est endettée à hauteur de
régulièrement organisées par le Centre. 140 907 euros, ce qui est inhabituel dans le
Le site Internet du Centre précise que la milieu associatif. Un tel phénomène incite
salle de projection, là où est organisée la le comptable ayant certifié les comptes à
Le Centre Hubertine Auclert a été domicilié jusqu'en
2010 à l'adresse de la Région. (...) Le Centre dispose
désormais de 290 m2 pour seulement 5 employés,
ce qui représente 58 m2 par personne.
Société Civile n° 127 ❚ Septembre 2012
12. dossier ❚ Collectivités locales
recommander à la Région de verser au plus participation de la CGT, du SGEN CFDT
tôt la subvention 2012. Une des pistes d’éco- (syndicat d’enseignants), de la CFDT, de
nomies de l’association pourrait être la réduc- l’Union syndicale solidaire, de l’UNSA IDF
20 tion du budget communication qui est en (syndicat des personnels civils du ministère
2011 de 97 534 euros. On peut d’ailleurs s’in- de la Défense), 6 conseillers régionaux (dont
terroger sur un tel montant du budget com- la présidente de l’association fait partie) et
munication alors que le Centre, qui devrait les représentants de différentes associations
être très connu dans le milieu associatif fémi- féministes. On ne peut que constater l’ab-
niste, ne récolte pas plus de 680 euros de sence de représentants d’entreprises alors
cotisation par an pour 69 associations. même que l’une des principales discrimi-
nations est la différence de salaire entre
Enfin, le fonctionnement du conseil d’ad- hommes et femmes au sein du milieu pro-
ministration étonne également avec la fessionnel.
L’Association des Régions de France
10 ❚ L’Association des Régions de France (ARF) a que l’Île-de-France paie entre 2004 et 2009
D'après le
rapport été créée en 1998 pour « répondre au besoin moins que ce dont elle devrait s’acquitter
d'activité de de concertation étroite ressenti par les pré- compte tenu de sa population. Mais à partir
l'ARF en
2009 p. 65. sidents de conseil régional, les élus et leurs de 2010, année des élections régionales, la
services ». Le budget de l’ARF est alimenté tendance s’inverse pour faire exploser le
11 ❚
Tous les chif- par les cotisations des régions suivant ce montant des cotisations versées. En 2011
fres utilisés calcul : verser 5 centimes par habitant et 2012, les cotisations sont à nouveau plus
des popula-
tions franci- avec un plafonnement à 4,5 centimes par basses que celles attendues suivant le nom-
liennes dans habitant pour l’Île-de-France et 4 centimes bre d'habitants. C’est ainsi qu’en 2006, pour
notre dé-
monstration par habitant pour les régions d'Outre-mer une population de 11 532 398 habitants 11,
proviennent jusqu'en 2010 10. En 2011, le montant des l’IDF devait verser 530 929 euros. Elle s’ac-
de l’Insee.
cotisations change pour être de 7 centi- quittera pourtant d’une cotisation moindre :
mes par habitant et par région, 6 centimes 383 320 euros. En 2007, le phénomène est
pour les régions d'Outre-mer et plafonné à identique : la région paie la même somme
6,5 centimes pour l'Île-de-France. qu’en 2006, alors que la population a aug-
menté de plus de 66 000 habitants. En 2008
En analysant le montant des cotisations et en 2009, les cotisations sont une fois
versées chaque année, on se rend compte encore plus basses qu’attendues puisqu’en
L’Association des Régions de France (ARF)
a été subventionnée par l'Île-de-France à hauteur
de 749 606 euros en 2011.
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13. Collectivités locales ❚ dossier
2009 la Région devait payer 527 770 euros, la d'une somme plus élevée, de l'ordre de
population ayant augmenté de 68 980 habi- 771 000 euros. Enfin, en 2012 la Région,
tants. Elle versera pourtant cette année-là au lieu de s’acquitter d’une cotisation de
492 840 euros à l’ARF. En 2010, l’année des 762 334 euros, verse à l’ARF une somme 21
élections régionales, le phénomène s’inverse. moindre qui est de 749 606 euros.
En effet, en 2010, pour une population de
11 746 000 habitants qui appellerait une On ne peut que s’interroger sur ces verse-
cotisation de 528 750 euros, la Région paie ments de cotisations qui sont entre 2004
632 252 euros, soit plus de 100 000 euros et 2009 moins élevés que ne le nécessitent
supplémentaires. En 2011, le phénomène les règles de l’ARF, mais qui augmentent
prend à nouveau le chemin inverse puisque en 2010, puis baissent à nouveau. Le bud-
la Région qui doit alors s'acquitter d'un ver- get global de l'ARF constitué de toutes les
sement de 6,5 centimes par habitant verse subventions des régions est inconnu et les
à l'ARF 749 606 euros pour 11 867 000 comptes non publiés au Journal Officiel,
habitants alors qu'elle devrait s'acquitter malgré l'obligation légale.
Le Comité régional du tourisme indique sur son site
Internet des idées de balades déjà très connues
de tous comme la visite de la Tour Eiffel ou une séance
de shopping dans les grands magasins. (...) Cet organisme
financé à plus de 98 % par la Région a vu son budget
passer à 21 millions d'euros en 2012.
Le Comité régional du tourisme : un organisme coûteux
dont l’utilité semble faible
« Le Comité régional du tourisme (CRT) est connues de tous comme la visite de la Tour
un organisme associé à la Région Île-de-France Eiffel ou une séance de shopping dans les
pour assurer les actions de promotion et de grands magasins. Le CRT publie également
communication de la destination Paris Île-de- à intervalles réguliers des études telles que
France et mener toute mission concourant à celle réalisée en mai dernier sur « L’opinion
la mise en œuvre de la politique régionale du des 15 ans et plus résidant en Île-de-France sur
tourisme. » Le CRT, qui doit donc « rendre la perception du tourisme dans leur région ».
accessible à tous » l’Île-de-France et « promou- On sait désormais que 86 % des Franciliens
voir des missions d’accueil et de commercialisa- de 15 à 24 ans ont une bonne opinion des
tion de produits touristiques », indique sur son métiers du tourisme, bien que 47 % des jeu-
site Internet des idées de balades déjà très nes perçoivent ce secteur comme précaire.
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14. dossier ❚ Collectivités locales
Les missions remplies par le CRT, qui peu- augmentation de plus de 163 %.
vent sembler peu utiles vu le rayonnement
international dont dispose Paris, ont pour- On pourra justifier que de telles augmenta-
22 tant un coût très élevé. En effet, cet orga- tions du budget du CRT, du nombre de per-
nisme, financé à plus de 98 % par la Région, sonnels et de la masse salariale s’explique-
a vu son budget passer de 8 312 795 euros en raient par le fait que Paris est la deuxième
2004 à 21 739 000 euros en 2012, soit une ville la plus visitée au monde. Les frais de
augmentation de plus de 161 %. communication engagés par le CRT en Île-
de-France sont également très importants
Cette inflation se retrouve également dans puisqu’ils se montaient à 4 093 784 euros en
les effectifs. C’est ainsi que le personnel était 2011 dont 993 023 euros pour le seul achat
au nombre de 45 en 2004 contre 109 en d’espaces publicitaires.
2012 d’après les annexes budgétaires de la
Région, ce qui correspond à une augmenta- Suite aux interventions de Valérie Pécres-
tion des effectifs de 142 %. Cette augmen- se, présidente du groupe UMP, demandant
tation a tout particulièrement touché les davantage de transparence dans la gestion
fonctions d’encadrement puisque le nombre des organismes associés de la région, Jean-
de cadres a augmenté de 21 % entre 2010 Paul Huchon a chargé la commission des
et 2012. Quant à la masse salariale (hors finances d'une mission d’étude portant
charges), elle est passée de 1 822 399 euros notamment sur les organismes associés à la
en 2004 à 4 795 013 euros en 2012, soit une Région dont le CRT.
Le personnel du CRT qui était au nombre
de 45 en 2004 est passé à 109 en 2012 d'après
les annexes budgétaires de la Région,
ce qui correspond à une augmentation
des effectifs de 142 %.
Conclusion
La France s’est engagée à ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2013 contre
4,5 % attendus cette année. Alors que les collectivités représentent 1/5e des dépenses
publiques totales, les efforts qui leur sont demandés restent très flous. Le Premier
ministre a annoncé qu’elles « devraient prendre leur part dans l’effort national
de redressement des comptes » et deux mesures d’économies sur les collectivités
locales ont été annoncées : le maintien du gel en valeur des concours financiers de
l’État12 dès 2013 et le gel du point d’indice de la fonction publique.
Leur part dans la crise des finances publiques est plus importante qu’elles ne
veulent bien l’admettre. Leur endettement a considérablement augmenté (+41 %
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15. Collectivités locales ❚ dossier
depuis 2004) et les transferts financiers garantis par l’État pèsent lourdement sur les
finances publiques. On considère que ces transferts ont contribué à la dégradation
du solde du budget général entre 0,43 et 1,49 % du PIB entre 2007 et 2009. Alors
23
que le Président annonce qu’il n’y aura « pas un seul euro de plus » de dépense
publique en 2013 et une stabilité des effectifs des agents publics dans la fonction
publique d’État, il est souhaitable de ne pas laisser de côté les marges considérables
d’économies du côté des collectivités territoriales.
Comme nous l’avons démontré à travers cette étude et comme nous l’avions calculé
dans notre numéro spécial « 100 jours pour réformer la France », les potentiels
d’économies à travers la maîtrise de la masse salariale, la baisse des coûts de fonc-
tionnement et la baisse des subventions aux associations représentent un gisement
de 25 milliards d’euros d’ici 2017 sur les 220 milliards d'euros de dépenses des
collectivités territoriales en 2012. Rien qu'au niveau de la région Île-de-France, à
partir de l'analyse des comptes administratifs que nous avons étudiés, une écono-
mie de 10 % sur les dépenses de fonctionnement et une réduction de moitié des
subventions aux associations permettraient de dégager des marges de manoeuvre
de l'ordre de 500 millions d'euros par an, soit plus de la moitié de ce que la région
prévoit d'emprunter cette année. Il nous paraît donc possible pour la région Île-de-
France d'envisager un retour à l'équilibre des comptes.
Pour cela, il est évident que se pose la question de ce qui relève ou non des missions
des collectivités locales comme l’illustre le cas de la région Île-de-France. C’est le
problème central de la clause générale de compétences, cette possibilité faite aux
collectivités d’intervenir de manière générale sans limitation de leurs attributions.
À ce sujet, le Président de la République a reçu tous les présidents de région le
12 septembre avec en ligne de mire une nouvelle étape dans la décentralisation,
dessinant ainsi une nouvelle répartition des pouvoirs locaux. Les régions voudraient
en effet jouer le rôle de chef de file dans le projet de banque publique d’investis-
sement et profiter de cet engagement de campagne du Président de la République
pour étendre leur pouvoir d’intervention.
Si cette nouvelle étape de décentralisation doit amener chaque collectivité à réclamer
plus de moyens pour s’affirmer auprès de ses administrés, cette posture conduira
inéluctablement à plus de dépenses publiques. C'est pourquoi nous faisons les
recommandations suivantes. Elles s'inspirent de ce qu'a fait l'État et de ce qui se
pratique à l'étranger et nous paraissent indispensables pour participer au redres-
sement des comptes publics.
12 ❚ Les collectivités locales bénéficient de transferts en provenance de l’État tant sur le volet « recettes » que le volet
« dépenses » par l’intermédiaire des dotations sur prélèvement sur recettes appelées concours aux collectivités territo-
riales.
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16. dossier ❚ Collectivités locales
Les recommandations de la Fondation iFRAP
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L'analyse des dépenses régionales pourraient être assurées par le sec-
que nous avons pu faire à travers teur privé.
l'exemple de la région Île-de-France
nous amène à faire plusieurs recom- ❚ Plus de transparence sur les subven-
mandations. tions aux associations et plus généra-
lement sur les données publiques :
❚ Gestion des ressources humaines :
Nous avons constaté dans notre
Fixer une taille cible pour chaque enquête qu’il est très difficile voire
service qui correspondrait au nom- impossible d’obtenir les chiffres
bre d’habitants. C’est déjà ce qui des subventions versées aux asso-
est en place pour fixer les effectifs ciations, les activités exactes de
du cabinet du président de Région. certains services, les salaires des
Il est également plus que temps de membres de cabinet, etc. Mettre
mettre en place la règle qui concerne en ligne les données produites ou
les fonctionnaires d’État : celle d’un recueillies par les institutions publi-
départ à la retraite sur deux non rem- ques et financées par le contribuable
placé. Il faut également s’interroger permettrait d’améliorer significative-
sur le maintien de certains services ment la qualité des services publics.
qui ont un coût très élevé pour une C’est ce qu’ont fait depuis quelques
utilité très limitée comme nous avons années maintenant l’Australie, les
pu le voir pour la direction des affai- États-Unis, le Canada ou encore
res internationales ainsi que plus le Royaume-Uni. Par ailleurs, cette
globalement sur l’organisation des transparence devrait s'accompagner
services qui semblent révéler des d'une obligation pour les associa-
doublons entre certaines entités. Il tions de publication des comptes sur
faut enfin questionner l’explosion de le site du JO, sous peine de réelles
certains intitulés de postes comme sanctions. Publier les données d’in-
celui de chargé de mission dont le formation publique permettrait enfin
recrutement se fait de manière dis- de lever le voile sur l’utilisation de
crétionnaire. l’argent du contribuable.
❚ Revoir le périmètre d'intervention : ❚ Il faudrait enfin faire respecter
au niveau des collectivités le ratio
Les régions doivent se concentrer sur appliqué au niveau de l'État de
les missions qu’elles ont en charge. 12 m² par agent :
C'est tout l'enjeu de la clause générale
de compétences qui leur permet d'in- Dans le cas de la Région Île-de-Fran-
tervenir dans de nombreux domaines. ce que nous avons étudié, celle-ci
Elles pourraient par exemple laisser offre parfois plus du triple de cette
de côté les questions internationa- surface à ses personnels.
les. Les régions pourraient également
abandonner certaines missions qui
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