Le budget de l’administration pénitentiaire est l’un des rares budgets en France qui n’ait pas fait l’objet de coupes drastiques. Jugé prioritaire par le président de la République et intégré au sein de la mission « Justice », il représente un programme qui a été largement sanctuarisé dans ses crédits, en constante augmentation. Entre 2005 et 2015, les crédits de paiement de l’administration pénitentiaire seront passés de 1,55 milliard d’euros à près de 3,4 milliards d’euros. En 10 ans, le budget a atteint une croissance de près de 12 % par an.
Cependant, qu’ont les Français en face de ces dépenses budgétaires en forte hausse ?
• les plafonds d’emploi de personnel en augmentation sont théoriques dans l’administration pénitentiaire. La réalité est plus prosaïque avec un déficit (une sous-exécution) de - 455 emplois sur les quatre dernières années (2011-2014) ;
• les dépenses de personnel pour autant sont galopantes, et il n’est pas rare qu’elles dépassent même les crédits disponibles, obligeant à prélever ailleurs pour les financer (ce qui atteste un problème de pilotage de la masse salariale) ;
• Les programmes pénitentiaires ne parviennent cependant pas à lutter efficacement contre la surpopulation carcérale. Les comparaisons internationales sont impitoyables pour la France. Les rapports du Conseil de l’Europe montrent en effet, que sur une longue période, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et la Grande-Bretagne (pour l’Irlande du Nord, l’Angleterre et le pays de Galles) font mieux que nous. La Grande-Bretagne parvient même (sauf l’Écosse), à conjuguer densité carcérale faible et taux de mises sous écrou fort ;
• la France, elle, a décidé de lâcher le programme pénitentiaire initial lancé par Nicolas Sarkozy, de 80 000 places à horizon 2017, pour lui substituer un programme visant à atteindre 63 500 places à cette même date à l’initiative de Christiane Taubira, garde des Sceaux. L’enjeu était de faire baisser la population incarcérée par la création de peines ou de sanctions alternatives (contrainte pénale, bracelets électroniques, etc.), tout en redimensionnant la construction de places de prison supplémentaires. Dans le même temps cependant, les dates butoirs liées à l’objectif d’encellulement individuel ont constamment été repoussées ;
• À l’heure où la lutte contre la radicalisation en prison suppose de « prioriser » l’encellulement individuel, il importe de définir et de chiffrer un nouveau programme pénitentiaire capable capable d’atteindre rapidement cet objectif prioritaire.
Le résultat n’est pourtant pas à la hauteur de cet effort. Dans les zones tendues, où la crise du logement se concentre, la puissance publique est incapable de trancher entre loger les plus pauvres et « faire de la mixité sociale ». D’où un paradoxe stupéfiant. En zone urbaine, les locataires les plus pauvres (premier décile de revenus) sont majoritairement logés dans le parc privé tandis que 25 % des occupants de logements sociaux appartiennent aux cinq derniers déciles de revenus.
Dès lors, la construction de logements sociaux est une fuite en avant : il en faut toujours plus. Entre 1985 et 2011, on observe une augmentation de 53 % du parc social. Sur la même période, les bailleurs privés ont été peu à peu dégoûtés à cause d’une fiscalité exorbitante passée de 37 milliards d’euros en 2000 à 63 milliards en 2013. Avec la loi SRU renforcée en 2013 et aujourd’hui le projet de loi « égalité et citoyenneté », c’est une nouvelle étape qui est franchie dans la bureaucratisation du logement. On a trop longtemps stérilisé l’épargne des Français en canalisant subventions et prêts sur fonds du livret A. Simplification des structures, simplification des financements, baisse des coûts de gestion, il est temps de poser la question de la réforme du logement social.
La politique publique du logement coûte 2,3 % du PIB, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne européenne ;
500 organismes de logement social gère un parc de 4,7 millions de logements. En Île-de-France ils sont 143 organismes ;
Les aides publiques en direction des bailleurs sociaux représentent 9 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 7 milliards d’aides personnelles que perçoivent directement les bailleurs sociaux ;
Les HLM présentent une trésorerie égale à sept mois de loyers, soit 10 milliards d’euros, ou l’équivalent de 20 années d’aides à la pierre ;
Les aides personnelles au logement sont avant tout des aides sociales : leur montant (17 milliards d’euros) est supérieur aux allocations familiales (12,5 Mds) ou encore au RSA socle (7,8 Mds).
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Modernisation de la vie publique : les propositions de la Fondation iFRAPFondation iFRAP
la suppression de la réserve parlementaire ;
l’interdiction des emplois familiaux ;
le non-cumul des mandats – que nous proposons toutefois d’étendre aux mandats de même nature et non plus
seulement identiques ;
la mise en place d’un registre des déports – en attirant cependant l’attention sur les cas de conflits d’intérêts
public-public ;
l’encadrement des activités parallèles de conseil.
Nous proposons d’aller plus loin avec :
une réduction du nombre de parlementaires : une des propositions phare de modernisation des institutions du candidat Macron, pour l’heure « oubliée ». Il s’agit selon nous de faire passer le nombre de députés de 577 à 350 et le nombre de sénateurs de 348 à 150. Cette mesure permettrait 256 millions d’euros d’économies ;
les fonds ainsi dégagés seraient utilisés à la revalorisation du traitement des parlementaires liée au renforcement de leurs attributions (pouvoirs d’évaluation et de contrôle) ;
un renforcement des sanctions pour les absentéistes ;
la transparence totale des indemnités (pour les parlementaires et les élus locaux) et la centralisation de la gestion des crédits collaborateurs ;
un renforcement du contrôle éthique au Parlement ;
le perfectionnement du registre des représentants d’intérêts.
Le quinquennat à venir porte la lourde responsabilité de mener les réformes nécessaires au pays. Il faut non seulement un exécutif efficace, mais aussi – et c’est essentiel – un pouvoir législatif rénové, qui inspire confiance aux Français et se montre exemplaire en toutes circonstances.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Baisser de 100 milliards les impôts et cotisationsFondation iFRAP
Cet écart trouve sa cause dans nos cotisations employeur qui sont bien supérieures à celles des Britanniques et des Allemands (11,6 points de PIB face à 4,1 et 6,6). À noter que les cotisations salariées sont plus faibles au Royaume-Uni mais plus lourdes en Allemagne car plus équilibrées entre employeur et employé. Ajouter à cela, le poids terrible des taxes sur la production (98 milliards d’euros en France, 19 en Allemagne, 36 au Royaume-Uni). Et, pour l’impôt sur les sociétés, les entreprises britanniques et allemandes paient 6 milliards d’euros de moins que les entreprises françaises.
Pour les ménages, l’addition de l’impôt sur le revenu aux taxes locales et à la CSG fait apparaÎtre que les premiers niveaux de revenus sont bien moins imposés en France qu’au Royaume-Uni et cela certainement car les revenus de la solidarité sont imposés outre-Manche comme les revenus du travail. Pour les ménages au niveau médian de revenus (entre 2 200 euros et 3 200 euros par mois), le taux d’impôt payé est à peu près comparable au Royaume-Uni. Pour les dernières tranches, le poids de l’impôt est comparable aux autres pays uniquement grâce à l’existence des niches fiscales tant décriées.
En matière de fiscalité du capital des ménages, le taux d’imposition est clairement exorbitant. Nous sommes le seul pays à conserver un impôt sur la fortune aussi lourd doublonnant avec les taxes foncières. Sur les revenus du capital, les Britanniques ont baissé la pression fiscale ces dernières années, tandis que la France l’a énormément augmentée, en imposant au barème de l’impôt sur le revenu les revenus du capital, situation unique en Europe. Les Allemands paient au final 58 milliards d’euros de moins que les Français sur le patrimoine (revenus et stocks).
Plutôt que d’un grand soir fiscal c’est d’une réforme pensée et réfléchie dont nous avons besoin, afin de reconstituer des marges de manoeuvre et de renforcer l’attractivité de notre économie, permettant de faire revenir nos fortunes, nos créateurs et nos talents. Nous formulons 10 propositions à 80 % sur les entreprises et à 20 % sur le capital, telle est la recette pas politiquement correcte qui nous permettra de créer à nouveau des entreprises et des emplois en France. Mais il sera indispensable de faire des économies pour 100 milliards d’euros car la pression fiscale est partout au maximum dans l’Hexagone.
UNE APPROCHE SOLUTIONNELLE SUR UN FUTUR DES ETATS-UNIS AVEC DES NOUVEAUX AGREGATS REMBOURSATIFS BUDGETAIRES. UNE FIN A LA LITANIE EXPLICATIVE DES ERREURS DU PASSE
Mandats politiques : Passer de 645 000 à 114 000 élusFondation iFRAP
Dans le cadre des élections présidentielles, les candidats commencent à parler d’une baisse du nombre de parlementaires. La réduction du nombre de députés à environ 350 et du nombre de sénateurs autour de 150 est devenue une évidence. Mais la France ne doit pas être en reste et le prochain quinquennat sera l’occasion d’entamer avec courage la baisse du nombre de strates et du nombre de mandats locaux.
À commencer par les communes ! Il faudra réduire le nombre de conseillers dans les grandes villes mais aussi fusionner les communes de moins de 5 000 habitants avec, d’ici à 2020, 10 000 supercommunes de 5 000 habitants au lieu des 36 000 communes que l’on compte actuellement. Cette refonte de la carte communale s’accompagnerait d’une suppression de l’échelon intercommunal. Cela permettrait aussi de renforcer l’indemnisation des conseillers municipaux pour ne plus les inciter à multiplier les mandats. La France se singularise encore par une pratique quasi généralisée du cumul des mandats. 80 % des parlementaires français cumulent leur mandat avec une fonction exécutive locale, contre 24 % en Allemagne et 3 % au Royaume-Uni. Il sera nécessaire également de réduire le très grand nombre de conseillers régionaux aujourd’hui au nombre de 1 880. Le bon objectif serait d’arriver à environ 660 conseillers régionaux, soit une cinquantaine par région. Avec de telles réformes, le nombre d’élus baisserait substantiellement de 645 124 à 114 000 élus et ramènerait la France dans un taux de représentation équivalent à celui de l’Allemagne ou des États-Unis, soit environ un élu pour 600 habitants.
Les propositions de la Fondation iFRAP ;
1 élu pour 100 habitants en France contre 1 élu pour 500 en Allemagne et 1 pour 600 aux États-Unis ;
La France compte 645 124 élus, objectif : réduire à 114 000 d’ici 2022, soit un élu pour 600 habitants ;
Pour y parvenir, supprimer les strates intercommunales et départementales ;
Réduire le nombre de maires et de conseillers municipaux mais mieux les indemniser en regroupant les communes de façon à atteindre 5 000 habitants minimum ;
Réduire le nombre de parlementaires à 350 députés et 150 sénateurs ;
Enfin, pour permettre le renouvellement de la vie politique, il faut introduire une limitation des mandats dans le temps (deux ou trois consécutifs) et au même titre l’obligation de démission de la fonction publique dans le cadre d’un engagement politique d’un agent public.
Le résultat n’est pourtant pas à la hauteur de cet effort. Dans les zones tendues, où la crise du logement se concentre, la puissance publique est incapable de trancher entre loger les plus pauvres et « faire de la mixité sociale ». D’où un paradoxe stupéfiant. En zone urbaine, les locataires les plus pauvres (premier décile de revenus) sont majoritairement logés dans le parc privé tandis que 25 % des occupants de logements sociaux appartiennent aux cinq derniers déciles de revenus.
Dès lors, la construction de logements sociaux est une fuite en avant : il en faut toujours plus. Entre 1985 et 2011, on observe une augmentation de 53 % du parc social. Sur la même période, les bailleurs privés ont été peu à peu dégoûtés à cause d’une fiscalité exorbitante passée de 37 milliards d’euros en 2000 à 63 milliards en 2013. Avec la loi SRU renforcée en 2013 et aujourd’hui le projet de loi « égalité et citoyenneté », c’est une nouvelle étape qui est franchie dans la bureaucratisation du logement. On a trop longtemps stérilisé l’épargne des Français en canalisant subventions et prêts sur fonds du livret A. Simplification des structures, simplification des financements, baisse des coûts de gestion, il est temps de poser la question de la réforme du logement social.
La politique publique du logement coûte 2,3 % du PIB, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne européenne ;
500 organismes de logement social gère un parc de 4,7 millions de logements. En Île-de-France ils sont 143 organismes ;
Les aides publiques en direction des bailleurs sociaux représentent 9 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 7 milliards d’aides personnelles que perçoivent directement les bailleurs sociaux ;
Les HLM présentent une trésorerie égale à sept mois de loyers, soit 10 milliards d’euros, ou l’équivalent de 20 années d’aides à la pierre ;
Les aides personnelles au logement sont avant tout des aides sociales : leur montant (17 milliards d’euros) est supérieur aux allocations familiales (12,5 Mds) ou encore au RSA socle (7,8 Mds).
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Modernisation de la vie publique : les propositions de la Fondation iFRAPFondation iFRAP
la suppression de la réserve parlementaire ;
l’interdiction des emplois familiaux ;
le non-cumul des mandats – que nous proposons toutefois d’étendre aux mandats de même nature et non plus
seulement identiques ;
la mise en place d’un registre des déports – en attirant cependant l’attention sur les cas de conflits d’intérêts
public-public ;
l’encadrement des activités parallèles de conseil.
Nous proposons d’aller plus loin avec :
une réduction du nombre de parlementaires : une des propositions phare de modernisation des institutions du candidat Macron, pour l’heure « oubliée ». Il s’agit selon nous de faire passer le nombre de députés de 577 à 350 et le nombre de sénateurs de 348 à 150. Cette mesure permettrait 256 millions d’euros d’économies ;
les fonds ainsi dégagés seraient utilisés à la revalorisation du traitement des parlementaires liée au renforcement de leurs attributions (pouvoirs d’évaluation et de contrôle) ;
un renforcement des sanctions pour les absentéistes ;
la transparence totale des indemnités (pour les parlementaires et les élus locaux) et la centralisation de la gestion des crédits collaborateurs ;
un renforcement du contrôle éthique au Parlement ;
le perfectionnement du registre des représentants d’intérêts.
Le quinquennat à venir porte la lourde responsabilité de mener les réformes nécessaires au pays. Il faut non seulement un exécutif efficace, mais aussi – et c’est essentiel – un pouvoir législatif rénové, qui inspire confiance aux Français et se montre exemplaire en toutes circonstances.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Baisser de 100 milliards les impôts et cotisationsFondation iFRAP
Cet écart trouve sa cause dans nos cotisations employeur qui sont bien supérieures à celles des Britanniques et des Allemands (11,6 points de PIB face à 4,1 et 6,6). À noter que les cotisations salariées sont plus faibles au Royaume-Uni mais plus lourdes en Allemagne car plus équilibrées entre employeur et employé. Ajouter à cela, le poids terrible des taxes sur la production (98 milliards d’euros en France, 19 en Allemagne, 36 au Royaume-Uni). Et, pour l’impôt sur les sociétés, les entreprises britanniques et allemandes paient 6 milliards d’euros de moins que les entreprises françaises.
Pour les ménages, l’addition de l’impôt sur le revenu aux taxes locales et à la CSG fait apparaÎtre que les premiers niveaux de revenus sont bien moins imposés en France qu’au Royaume-Uni et cela certainement car les revenus de la solidarité sont imposés outre-Manche comme les revenus du travail. Pour les ménages au niveau médian de revenus (entre 2 200 euros et 3 200 euros par mois), le taux d’impôt payé est à peu près comparable au Royaume-Uni. Pour les dernières tranches, le poids de l’impôt est comparable aux autres pays uniquement grâce à l’existence des niches fiscales tant décriées.
En matière de fiscalité du capital des ménages, le taux d’imposition est clairement exorbitant. Nous sommes le seul pays à conserver un impôt sur la fortune aussi lourd doublonnant avec les taxes foncières. Sur les revenus du capital, les Britanniques ont baissé la pression fiscale ces dernières années, tandis que la France l’a énormément augmentée, en imposant au barème de l’impôt sur le revenu les revenus du capital, situation unique en Europe. Les Allemands paient au final 58 milliards d’euros de moins que les Français sur le patrimoine (revenus et stocks).
Plutôt que d’un grand soir fiscal c’est d’une réforme pensée et réfléchie dont nous avons besoin, afin de reconstituer des marges de manoeuvre et de renforcer l’attractivité de notre économie, permettant de faire revenir nos fortunes, nos créateurs et nos talents. Nous formulons 10 propositions à 80 % sur les entreprises et à 20 % sur le capital, telle est la recette pas politiquement correcte qui nous permettra de créer à nouveau des entreprises et des emplois en France. Mais il sera indispensable de faire des économies pour 100 milliards d’euros car la pression fiscale est partout au maximum dans l’Hexagone.
UNE APPROCHE SOLUTIONNELLE SUR UN FUTUR DES ETATS-UNIS AVEC DES NOUVEAUX AGREGATS REMBOURSATIFS BUDGETAIRES. UNE FIN A LA LITANIE EXPLICATIVE DES ERREURS DU PASSE
Mandats politiques : Passer de 645 000 à 114 000 élusFondation iFRAP
Dans le cadre des élections présidentielles, les candidats commencent à parler d’une baisse du nombre de parlementaires. La réduction du nombre de députés à environ 350 et du nombre de sénateurs autour de 150 est devenue une évidence. Mais la France ne doit pas être en reste et le prochain quinquennat sera l’occasion d’entamer avec courage la baisse du nombre de strates et du nombre de mandats locaux.
À commencer par les communes ! Il faudra réduire le nombre de conseillers dans les grandes villes mais aussi fusionner les communes de moins de 5 000 habitants avec, d’ici à 2020, 10 000 supercommunes de 5 000 habitants au lieu des 36 000 communes que l’on compte actuellement. Cette refonte de la carte communale s’accompagnerait d’une suppression de l’échelon intercommunal. Cela permettrait aussi de renforcer l’indemnisation des conseillers municipaux pour ne plus les inciter à multiplier les mandats. La France se singularise encore par une pratique quasi généralisée du cumul des mandats. 80 % des parlementaires français cumulent leur mandat avec une fonction exécutive locale, contre 24 % en Allemagne et 3 % au Royaume-Uni. Il sera nécessaire également de réduire le très grand nombre de conseillers régionaux aujourd’hui au nombre de 1 880. Le bon objectif serait d’arriver à environ 660 conseillers régionaux, soit une cinquantaine par région. Avec de telles réformes, le nombre d’élus baisserait substantiellement de 645 124 à 114 000 élus et ramènerait la France dans un taux de représentation équivalent à celui de l’Allemagne ou des États-Unis, soit environ un élu pour 600 habitants.
Les propositions de la Fondation iFRAP ;
1 élu pour 100 habitants en France contre 1 élu pour 500 en Allemagne et 1 pour 600 aux États-Unis ;
La France compte 645 124 élus, objectif : réduire à 114 000 d’ici 2022, soit un élu pour 600 habitants ;
Pour y parvenir, supprimer les strates intercommunales et départementales ;
Réduire le nombre de maires et de conseillers municipaux mais mieux les indemniser en regroupant les communes de façon à atteindre 5 000 habitants minimum ;
Réduire le nombre de parlementaires à 350 députés et 150 sénateurs ;
Enfin, pour permettre le renouvellement de la vie politique, il faut introduire une limitation des mandats dans le temps (deux ou trois consécutifs) et au même titre l’obligation de démission de la fonction publique dans le cadre d’un engagement politique d’un agent public.
La question du futur rôle des départements est doublement sous les feux de l’actualité : d’une part, avec les élections des conseils départementaux des 22 et 29 mars prochains ; d’autre part avec la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) en cours de discussion au Parlement. Cette loi sera la 3e étape de la réforme territoriale après la loi sur les métropoles, et celle sur la fusion des régions. Elle doit s’attaquer au sujet brûlant du partage des compétences entre les différents échelons territoriaux.
Si le gouvernement avait proposé initialement la suppression du département, la question n’a pas fait long feu. Les élus départementaux ont résisté et une nouvelle répartition des compétences semble se dessiner, résumée ainsi par le secrétaire d’État à la Réforme territoriale, André Vallini : "Aux régions, l'économie ; aux départements, la solidarité ; au bloc communal, les services publics de proximité."
En effet plus des deux tiers des dépenses de fonctionnement des départements sont des dépenses sociales. C’est la raison pour laquelle la Fondation iFRAP a, depuis son étude d’avril 2014, « Réorganiser la France », considéré que l’avenir des départements est dans la fusion avec le réseau des CAF pour devenir des agences de protection sociale.
La suppression de l’échelon départemental et une décision de moyen terme pas encore vraiment actée. En attendant, il est nécessaire de conditionner le versement des dotations au respect d’indicateurs financiers et sociaux de bonne gestion. En effet, en conservant la même organisation territoriale, on pourrait déjà économiser 3 milliards d’euros en s’alignant sur les meilleurs gestionnaires. Car on constate des différences parfois très importantes entre départements pour les dépenses totales, les charges de personnel, les effectifs ou encore l’absentéisme. La Fondation iFRAP passe au crible la gestion des départements.
Dominique Gros au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Eu...Paperjam_redaction
Le maire de Metz a illustré les conséquences pour son territoire de la captation par le Luxembourg de l'intégralité des impôts sur le revenu des travailleurs frontaliers.
Les revenus en 2015 sur le nouveau pays de Lorient. Communication AudéLor n°1...AudéLor
Le niveau de vie des ménages du Nouveau pays de Lorient est supérieur à celui
constaté en province. Le territoire est par ailleurs plus égalitaire s’agissant de la répartition
des revenus. Au-delà des comparaisons des niveaux de vie du territoire par
rapport au national et régional, cette étude détaille, au sein du territoire, les niveaux
de vie par tranches d’âge, types de ménages et par sources principales de revenus.
La seconde aire urbaine française est souvent citée comme modèle dans sa gestion et dans son développement
économique. Lyon a en effet connu un véritable boom ces dix dernières années sous l’impulsion de Gérard
Collomb : aménagement des berges du Rhône, quartier Confluence… Les Lyonnais peuvent être satisfaits
d’habiter dans une ville dynamique. Pour autant ce développement est loin de se faire sans dommage pour le
contribuable. Entre le budget astronomique du Musée des Confluences, l’augmentation de la rémunération des
élus ou encore le statut des fonctionnaires territoriaux, plusieurs aspects peuvent venir entacher une copie
plutôt bonne.
La Fondation iFRAP dresse donc le bilan de la métropole lyonnaise. Si l’initiative prise par Gérard Collomb
participe des changements voulus par le gouvernement pour une meilleure organisation territoriale, elle pose
des questions sur la gouvernance, sur la redéfinition des rôles avec la région et avec les territoires limitrophes
à la métropole. Elle implique aussi une maîtrise claire des moyens de fonctionnement et notamment de la
question du personnel pour que cette nouvelle étape ne se transforme pas en hausse des dépenses pour le
contribuable. En cela l’expérience lyonnaise peut servir de guide de bonnes pratiques pour les futures
métropoles.
❚❚ Des impôts locaux inférieurs aux autres grandes villes de province…
mais en hausse de 5 % pour l’année 2015.
❚❚Des dépenses sociales en hausse et des doublons entre maisons du
Rhône et CCAS.
❚❚Une métropole qui tend à simplifier le mille-feuille territorial mais dont la
politique reste encore vague.
❚❚Un territoire économiquement attractif et dynamique.
234 milliards d’euros, c’est le coût des dépenses des collectivités locales et au sein de cet ensemble, les régions pèsent 12%. Alors que deux projets de loi sont en cours de discussion au Parlement pour redessiner notre carte territoriale et fusionner les régions, la Fondation iFRAP a voulu montrer qu’un volet supplémentaire d’économies est possible. Dans ce contexte exigeant, la réforme des régions doit imposer des engagements clairs aux exécutifs locaux sur le fonctionnement, les interventions et les investissements si l’on ne veut pas que cette réforme dérape et ne soit un coup d’épée dans l’eau. En mettant en place des garde-fous face au risque d’alignement par le haut des dépenses, en externalisant, voire en délaissant certaines interventions. Sans quoi les « contribuables électeurs » risquent bien de se dire « tout ça pour ça ? ».
André Masson & Luc Arrondel
Il existe en France des bastions de résistance psychologique face à certains impôts, à certaines réformes. Dans leur étude portant sur l’épargne et l’espérance de vie, Luc Arrondel et André Masson s’attaquent à l’un d’eux : les droits de succession. “Taxe sur la mort, taxe sur la vertu”, les qualificatifs ne manquent pas pour critiquer cette imposition mal tolérée, tandis que la fiscalité progressive et régulière sur le capital, dont l’ISF, est entrée dans les mœurs.
Lire plus d'actualités sur www.louisbahelier.org
La fiscalité en matière de successions et de donations est appelée à devenir un enjeu majeur pour la société française.
En savoir plus : http://strategie.gouv.fr/publications/eviter-une-societe-dheritiers
Sondage sur la location chez l'habitant en France Ludovic Clerima
Etude du site Internet Chambrealouer.com commandée à l'IFOP sur l'évolution de la location chez l'habitant en France. Un article à venir sur le sujet sur Explorimmo
Location : le marché de l'immobilier ancien en 2015Monimmeuble.com
Selon la dernière analyse du réseau CENTURY 21, Il est indispensable de sortir du prisme parisien pour mesurer la sagesse dont fait preuve le marché locatif dans la fixation de ses prix. Partout, le phénomène de modération des loyers s’observe.
www.century21.fr
Publication semestrielle, le Barographe vous propose des synthèses d'études réalisées par AudéLor, ainsi que des éléments de conjoncture économique et une revue de presse.
Véritable concentré de connaissance du Pays de Lorient, le Barographe est une source d'analyse des évolutions et des enjeux du territoire.
La question du futur rôle des départements est doublement sous les feux de l’actualité : d’une part, avec les élections des conseils départementaux des 22 et 29 mars prochains ; d’autre part avec la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) en cours de discussion au Parlement. Cette loi sera la 3e étape de la réforme territoriale après la loi sur les métropoles, et celle sur la fusion des régions. Elle doit s’attaquer au sujet brûlant du partage des compétences entre les différents échelons territoriaux.
Si le gouvernement avait proposé initialement la suppression du département, la question n’a pas fait long feu. Les élus départementaux ont résisté et une nouvelle répartition des compétences semble se dessiner, résumée ainsi par le secrétaire d’État à la Réforme territoriale, André Vallini : "Aux régions, l'économie ; aux départements, la solidarité ; au bloc communal, les services publics de proximité."
En effet plus des deux tiers des dépenses de fonctionnement des départements sont des dépenses sociales. C’est la raison pour laquelle la Fondation iFRAP a, depuis son étude d’avril 2014, « Réorganiser la France », considéré que l’avenir des départements est dans la fusion avec le réseau des CAF pour devenir des agences de protection sociale.
La suppression de l’échelon départemental et une décision de moyen terme pas encore vraiment actée. En attendant, il est nécessaire de conditionner le versement des dotations au respect d’indicateurs financiers et sociaux de bonne gestion. En effet, en conservant la même organisation territoriale, on pourrait déjà économiser 3 milliards d’euros en s’alignant sur les meilleurs gestionnaires. Car on constate des différences parfois très importantes entre départements pour les dépenses totales, les charges de personnel, les effectifs ou encore l’absentéisme. La Fondation iFRAP passe au crible la gestion des départements.
Dominique Gros au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Eu...Paperjam_redaction
Le maire de Metz a illustré les conséquences pour son territoire de la captation par le Luxembourg de l'intégralité des impôts sur le revenu des travailleurs frontaliers.
Les revenus en 2015 sur le nouveau pays de Lorient. Communication AudéLor n°1...AudéLor
Le niveau de vie des ménages du Nouveau pays de Lorient est supérieur à celui
constaté en province. Le territoire est par ailleurs plus égalitaire s’agissant de la répartition
des revenus. Au-delà des comparaisons des niveaux de vie du territoire par
rapport au national et régional, cette étude détaille, au sein du territoire, les niveaux
de vie par tranches d’âge, types de ménages et par sources principales de revenus.
La seconde aire urbaine française est souvent citée comme modèle dans sa gestion et dans son développement
économique. Lyon a en effet connu un véritable boom ces dix dernières années sous l’impulsion de Gérard
Collomb : aménagement des berges du Rhône, quartier Confluence… Les Lyonnais peuvent être satisfaits
d’habiter dans une ville dynamique. Pour autant ce développement est loin de se faire sans dommage pour le
contribuable. Entre le budget astronomique du Musée des Confluences, l’augmentation de la rémunération des
élus ou encore le statut des fonctionnaires territoriaux, plusieurs aspects peuvent venir entacher une copie
plutôt bonne.
La Fondation iFRAP dresse donc le bilan de la métropole lyonnaise. Si l’initiative prise par Gérard Collomb
participe des changements voulus par le gouvernement pour une meilleure organisation territoriale, elle pose
des questions sur la gouvernance, sur la redéfinition des rôles avec la région et avec les territoires limitrophes
à la métropole. Elle implique aussi une maîtrise claire des moyens de fonctionnement et notamment de la
question du personnel pour que cette nouvelle étape ne se transforme pas en hausse des dépenses pour le
contribuable. En cela l’expérience lyonnaise peut servir de guide de bonnes pratiques pour les futures
métropoles.
❚❚ Des impôts locaux inférieurs aux autres grandes villes de province…
mais en hausse de 5 % pour l’année 2015.
❚❚Des dépenses sociales en hausse et des doublons entre maisons du
Rhône et CCAS.
❚❚Une métropole qui tend à simplifier le mille-feuille territorial mais dont la
politique reste encore vague.
❚❚Un territoire économiquement attractif et dynamique.
234 milliards d’euros, c’est le coût des dépenses des collectivités locales et au sein de cet ensemble, les régions pèsent 12%. Alors que deux projets de loi sont en cours de discussion au Parlement pour redessiner notre carte territoriale et fusionner les régions, la Fondation iFRAP a voulu montrer qu’un volet supplémentaire d’économies est possible. Dans ce contexte exigeant, la réforme des régions doit imposer des engagements clairs aux exécutifs locaux sur le fonctionnement, les interventions et les investissements si l’on ne veut pas que cette réforme dérape et ne soit un coup d’épée dans l’eau. En mettant en place des garde-fous face au risque d’alignement par le haut des dépenses, en externalisant, voire en délaissant certaines interventions. Sans quoi les « contribuables électeurs » risquent bien de se dire « tout ça pour ça ? ».
André Masson & Luc Arrondel
Il existe en France des bastions de résistance psychologique face à certains impôts, à certaines réformes. Dans leur étude portant sur l’épargne et l’espérance de vie, Luc Arrondel et André Masson s’attaquent à l’un d’eux : les droits de succession. “Taxe sur la mort, taxe sur la vertu”, les qualificatifs ne manquent pas pour critiquer cette imposition mal tolérée, tandis que la fiscalité progressive et régulière sur le capital, dont l’ISF, est entrée dans les mœurs.
Lire plus d'actualités sur www.louisbahelier.org
La fiscalité en matière de successions et de donations est appelée à devenir un enjeu majeur pour la société française.
En savoir plus : http://strategie.gouv.fr/publications/eviter-une-societe-dheritiers
Sondage sur la location chez l'habitant en France Ludovic Clerima
Etude du site Internet Chambrealouer.com commandée à l'IFOP sur l'évolution de la location chez l'habitant en France. Un article à venir sur le sujet sur Explorimmo
Location : le marché de l'immobilier ancien en 2015Monimmeuble.com
Selon la dernière analyse du réseau CENTURY 21, Il est indispensable de sortir du prisme parisien pour mesurer la sagesse dont fait preuve le marché locatif dans la fixation de ses prix. Partout, le phénomène de modération des loyers s’observe.
www.century21.fr
Publication semestrielle, le Barographe vous propose des synthèses d'études réalisées par AudéLor, ainsi que des éléments de conjoncture économique et une revue de presse.
Véritable concentré de connaissance du Pays de Lorient, le Barographe est une source d'analyse des évolutions et des enjeux du territoire.
Guía de uso software de eventos -Registro proyectos Encuentro Nacional- Elian...Eliana Santos
El documento proporciona instrucciones en 9 pasos para registrar proyectos y participantes en el Encuentro Nacional. Todos los proyectos con puntaje igual o superior a 85 puntos están registrados por defecto, y el proceso consiste en eliminar la inscripción de proyectos que no asistirán. Se recomienda revisar cuidadosamente que todos los proyectos e integrantes estén correctamente registrados antes del cierre automático de inscripciones.
Antología de artículos del padre Federico Salvador Ramón publicados en la Revista Esclava y Reina nº 23 de la Congregación de Esclavas de la Inmaculada Niña.
Este documento describe el proyecto inmobiliario Panama International Merchandise Mart (PIMM), un centro comercial mayorista en Panamá. PIMM ofrece salas de ventas y oficinas comerciales a precios competitivos, con financiamiento a bajo interés y rentabilidad proyectada de dos dígitos. Ubicado estratégicamente cerca del Canal de Panamá y la zona franca de Colón, PIMM brinda acceso a un gran mercado multimillonario en América Latina y el Caribe.
Conférence offerte dans le cadre de la journée « Facteurs clés de succès des projets municipaux, dans un contexte de ville intelligente ou futée (Smart City) » organisée par GP-Québec : http://gp-quebec.net/index.php?option=com_content&view=article&id=355&Itemid=716#!
Guía de uso software de eventos-Creación de eventos departamentales y coordin...Eliana Santos
El documento proporciona instrucciones paso a paso para crear eventos departamentales y coordinadores delegados en el sistema de la Fundación Red Colombiana de Semilleros de Investigación. Explica cómo crear un evento, agregar información básica, establecer fechas límite e inscripciones ilimitadas. También muestra cómo crear cuentas de usuario para coordinadores delegados de cada institución a fin de que puedan registrar proyectos y participantes.
Maintenant nos terres — Projet documentaire sur l'accaparement des terres en ...Oriane Juster
Graphisme et mise en page pour la plaquette web d'un documentaire dédié à l'accaparement des terres en Afrique de l'Ouest — Plus d'infos sur www.orianejuster.fr/works/et-maintenant-nos-terres-documentaire-graphisme et sur www.maintenantnosterres.com
Este documento presenta el Programa de Certificación de Edificaciones Sustentables del Distrito Federal. El programa tiene como objetivo promover la reducción de emisiones contaminantes y el uso eficiente de recursos naturales en el diseño y operación de edificios mediante la implementación de un proceso de certificación voluntaria y otorgamiento de incentivos. El programa será administrado por un Comité Promotor de Edificios Sustentables integrado por dependencias gubernamentales y organismos externos. El programa ofrece beneficios ambientales como el uso eficiente de recursos y redu
El documento describe los conceptos fundamentales de las bases de datos, incluyendo su definición, arquitectura, estructura, tipos de archivos y métodos para el desarrollo de sistemas de información. Explica conceptos como entidad, atributo, llave primaria, relación uno a muchos, modelado de datos y normalización para el diseño de bases de datos relacionales.
Cet effort est-il suffisant ? Pour la première fois s'agissant d'un budget ministériel, la Fondation iFRAP, dans ce dossier réalisé en collaboration avec l'Institut pour la Justice, estime que le compte n'y est pas et qu'il faut augmenter les moyens. Il n'y aura certes jamais assez de moyens ni d'hommes pour rendre la justice et l'exécuter. Mais on ne peut multiplier ces moyens à l'infini, pas plus qu'on ne peut placer un gendarme derrière chaque personne ou un éducateur en face de chaque élève. Il nous faut donc comparer les moyens et l'acceptabilité de leur coût avec les objectifs et missions que poursuit la Justice et ce que l'on estime souhaitable qu'elle poursuive dans l'avenir.
Notre projet européen pour l'Ile de Francemichelbarnier
http://www.iledefrance2009.eu
Avec Rachida, nous vous présentons notre projet européen pour l’Ile de France.
Ce projet se veut concret, ancré sur le territoire francilien, à l’écoute des besoins de ses habitants.
Nous avons dressé le diagnostic des dysfonctionnements de notre grande région : infrastructures de transport défaillantes, bassins d’emplois en difficulté, dégradation du cadre de vie, disparition des espaces verts et agricoles. Nous avons aussi mesuré ses atouts, ses ressources, ses potentiels : première région technologique d’Europe, région d’ excellence et d’attractivité économique.
Protéger, libérer, rayonner : voilà ce que l’Europe peut nous apporter – à condition d’y être présents, et influents.
Ces propositions ne sont pas abouties, elles ne sont pas à prendre ou à laisser. A vous de les compléter, de les améliorer, de les amender. Nous les soumettons aujourd’hui au débat. Votre avis est essentiel. Nous en avons besoin ! »
Similaire à Pénitentiaire, le plan choc de la Fondation iFRAP (6)
Le gouvernement a de son côté prévu de mettre au point avec les partenaires sociaux un ensemble de cinq réformes qui ont fait
l’objet d’une lettre de cadrage. Instituer une indemnisation pour les démissionnaires et pour les travailleurs indépendants est à
la fois non souhaitable et contre-indiqué financièrement. La troisième réforme concernant la limitation par pénalisation des CDD
courts n’a qu'un enjeu limité, et lorsque nécessaire, devrait plutôt conduire à diminuer l'indemnisation qu'à pénaliser l'employeur.
Le contrôle accru des chômeurs est en revanche souhaitable. Enfin, le remplacement de certaines cotisations par la CSG ne saurait
justifier la participation de l’État à la gouvernance de l’Unedic.
Mais le gouvernement se garde bien d’évoquer certains autres sujets de fond qui fâchent, à savoir que de moins en moins
l’assurance chômage conserve son caractère assurantiel, dans la mesure où l’État exige de l’Unedic, dont les ressources pèsent
directement sur le coût du travail marchand, qu’elle finance des politiques publiques de solidarité qui devraient reposer sur l’impôt.
Ce faisant, l’État est responsable des déficits de l’Unedic, et ne craint pas de les augmenter encore avec l’indemnisation annoncée
des démissionnaires et des travailleurs indépendants. Nos préconisations prioritaires sont les suivantes :
❙ équilibrer le financement par l’Unedic des points de retraite acquis pendant les périodes de chômage (déséquilibre de 2 milliards) ;
❙ annuler ou réduire fortement le financement par l’Unedic de Pôle emploi (3,3 milliards) ;
❙ faire participer les entreprises publiques à l’assurance chômage (plusieurs milliards) ;
❙ mettre à la charge de l’État les indemnisations qui ressortissent à un objectif de solidarité nationale : intermittents du spectacle,
exonérations spéciales et éviter les subventions croisées (1 milliard pour les intermittents, 1 milliard pour les autres subventions).
Enfin des réformes paramétriques devraient aussi être menées :
❙ augmenter le ratio d’éligibilité en passant la durée minimum d’affiliation de 4 à 6 mois, et ultérieurement à 8 mois, sur une période
de 18 mois (1,8 milliard) ;
❙ baisser, au minimum, à 0,9 de jour indemnisé pour un jour cotisé le taux de transformation (1,2 milliard) ;
❙ supprimer les revenus de remplacement proches des revenus du travail ou supérieurs ;
❙ et en fonction de la mise en oeuvre des réformes ci-dessus, baisser le taux des cotisations patronales et salariales.
Une démarche inquiétante, alors que les résultats de l’incursion directe de l’État dans la politique industrielle de l’énergie (Areva, Alstom, EDF, éolien, solaire, agrocarburants) devraient inciter les gouvernements à se concentrer sur la fixation d’objectifs et non pas à la façon dont les acteurs les atteignent. Deuxième producteur mondial d’électricité, EDF est une entreprise prestigieuse, mais le niveau de son cours de bourse, 8 à 10 euros contre 32 en 2005 à l’ouverture de son capital, donne la mesure de son affaiblissement. Une situation d’autant plus inquiétante que le paysage énergétique est bouleversé : fin probable des tarifs réglementés, liberté de choix des consommateurs, concurrents français et étrangers, nouveaux modes de production, contestation du nucléaire et des éoliennes, surcoût des énergies renouvelables. Et des doutes existent sur le fondement même de la transition énergétique, le dernier bilan prévisionnel du gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE) présentant des scénarios où la consommation d’électricité augmenterait au lieu de diminuer comme décidé dans la loi de 2015.
Avec 85 % du capital d’EDF, l’État français peut difficilement esquiver sa responsabilité. Une stratégie de l’État actionnaire caractérisée par le court-termisme, utilisant EDF pour enjoliver, jusqu’aux élections suivantes, le taux de chômage, l’inflation, le niveau de vie des Français ou le budget de l’État. Une tentation irrésistible quand il n’existe pas de contre-pouvoirs diversifiés comme le sont les actionnaires privés des grandes entreprises. Pour surmonter définitivement ces dysfonctionnements et redonner confiance aux salariés, aux clients et aux actionnaires, le seul levier efficace au niveau français consiste à réduire les interventions de l’État. Au niveau européen, c’est l’application à l’électricité des règles classiques du commerce international.
France : définir un chemin réaliste de transition énergétique.
Ramener immédiatement à 70 % la part de l’État au capital d’EDF.
Nommer une majorité d’administrateurs indépendants de l’État, français et étrangers.
Séparer les activités régulées de réseau des activités concurrentielles de production et de vente d’électricité : privatiser les réseaux électriques et leurs gestionnaires.
Voter une loi engageant l’État à réduire à 30 % sa part dans le capital d’EDF en 2022, après la mise en route des trois premières centrales EPR (Flamanville, Finlande, Chine).
Europe : faire appliquer par Bruxelles les règles de la concurrence internationale, ouverture du marché de l'électricité, mais interdiction des politiques de subventions-dumping qui perturbent les systèmes électriques étrangers.
Protection sociale : Faire baisser les 42 milliards de coûts de gestion Fondation iFRAP
En France, les dépenses de protection sociale atteignent 746,6 milliards d’euros en 2015. Au titre des seuls coûts de gestion la France
se situe à 4,31 % des dépenses de prestations selon Eurostat là où l’Union européenne est à 3 % et la zone euro à 15 pays à 3,51 %, soit
de 5 à 9 milliards d’euros de coûts supplémentaires par rapport à nos partenaires européens. Et encore, ces dépenses ne tiennent pas
compte des frais financiers, ni des frais de gestion liés au versement des prestations sociales financées par l’État et les collectivités
locales, frais conventionnellement estimés à… 0. Les coûts de gestion réels restent donc largement sous-évalués.
La Fondation iFRAP est parvenue à l’évaluation suivante : les coûts de gestion réels de la protection sociale représentent au
moins 42 milliards d’euros. Un montant substantiel qui laisse envisager d’importantes pistes d’économies, insuffisamment
exploitées, alors qu’elles sont souvent relayées dans des rapports parlementaires, rapports d’inspection ou de la Cour des
comptes. Par exemple, notre enquête sur l’absentéisme dans les CPAM montre un nombre de jours d’absences très élevé, en
moyenne de 36,8 jours par agent.
Ces chantiers, auxquels aucun gouvernement n’a pour l’heure osé s’attaquer, ont déjà été lancés chez nos voisins anglais,
allemands ou néerlandais, lesquels ont su réformer leur système de protection sociale afin d’en améliorer l’efficience. Aujourd’hui,
la maîtrise des frais de gestion est indissociable d’une réforme en profondeur de notre modèle social.
Emmanuel Macron avait durant sa campagne déclaré vouloir créer un versement social unique et automatique en matière d’aides
sociales pour lutter contre le non-recours. Il s’est aussi déclaré pour un régime universel de retraites pour en finir avec la
complexité du système. La Fondation iFRAP estime qu’il est possible à l’horizon du quinquennat d’envisager au moins 5 milliards
d’euros d’économies annuelles sur la gestion de notre système social.
Les coûts de gestion de la protection sociale représentent 42 milliards d’euros dont 6,9 milliards de frais financiers et au moins
4,1 milliards pour les frais liés aux prestations de l’État et des collectivités locales.
Il est possible d’économiser de 5 à 9,5 milliards d’euros sur les coûts de gestion à l'horizon 2025 une fois que toutes les
réformes d'ampleur de la protection sociale auront été menées, dont :
❙ 2 à 3 milliards d’euros sur les retraites ;
❙ 2,5 milliards d'euros sur les prestations de solidarité logement-pauvreté-famille et 5 milliards à terme avec une réforme
complète de l'allocation sociale unique (ASU) ;
❙ santé : 0 à 1 milliard d'euros ;
❙ emploi : 0,5 milliard d'euros.
Le ministère de la Défense est le ministère qui s’est le plus réformé et réorganisé ces dernières décennies, sous la pression des coupes budgétaires successives. Avec les conséquences que l’on sait : même si notre armée reste théoriquement capable de mener n’importe quel type de mission, les nombreuses baisses d’effectifs dans les forces de combat et surtout dans les fonctions de soutien, mettent clairement en danger notre capacité à gagner les guerres présentes et à venir.
Alors que les menaces et risques s’accroissent, diminuer sans cesse notre effort nous rendrait incapables de conserver à terme un outil militaire capable d’engagements de haute intensité. Même si les attentats récents ont brutalement remis en lumière ces questions dans nos sociétés occidentales, inverser la tendance sur le long terme nécessitera d’y investir un capital politique très conséquent. Il est temps de modifier profondément les équilibres. La question se pose alors : quelle est la trajectoire budgétaire envisageable pour atteindre l’objectif de 2% du PIB en dépenses annuelles de Défense ? Il existe deux trajectoires possibles, l’une pour atteindre cet objectif dès 2022, l’autre en 2025.
C’est en faveur de la première que nous nous positionnons. Concrètement, nous proposons une impulsion budgétaire importante une fois les élections présidentielles achevées : il s’agirait de réaliser et de voter une nouvelle loi de programmation militaire 2018-2023 à l’automne 2017, comprenant quelque 240 milliards d’euros (constants 2017) sur sa période d’exécution. Cela représenterait quelque 50 milliards d’euros supplémentaires par rapport à la loi de programmation militaire initiale 2014-2019. Notons que le critère des 2% n’est pas suffisant, particulièrement à cause de notre dissuasion nucléaire. À terme, c’est certainement les 3% du PIB qu’il faut viser comme seuil des dépenses militaires, soit quelque 65 milliards d’euros par an. Mais les 2% sont déjà une étape indispensable.
Objectifs généraux de la prochaine LPM :
Atteindre un budget de Défense annuel correspondant à 2% du PIB en 2022 et adopter ce chiffre comme plancher absolu ;
Adapter notre outil militaire aux engagements actuels et futurs, notamment en poursuivant l’augmentation des forces de combat et le soutien qui y sont associés ;
Résorber les déficits capacitaires en totalité sans aucunement délaisser les investissements concernant la préparation de l’avenir et les équipements de générations suivantes, y compris les équipements liés à la dissuasion nucléaire.
Plus que d'un grand soir fiscal, il s'agit d'envoyer un message fort à nos fortunes (expatriées ou non), nos créateurs et nos talents pour leur redonner confiance et libérer leur potentiel d’innovation. D’urgentes mesures de réforme de la fiscalité du patrimoine s’imposent alors que la France figure parmi les pays où la fiscalité est la plus lourde dans ce domaine. Pour frapper fort, nous proposons de supprimer l’ISF et l’exit tax dès 2017, de revenir au prélèvement forfaitaire libératoire, de renforcer les mesures favorisant l’investissement au capital des entreprises et de mettre en place un plafonnement global à 60 %. D’autre part, notre impôt sur le revenu se caractérise par une grande complexité et une très forte concentration sur la minorité de foyers qui y sont soumis (45%). La première mesure à prendre est l'abandon du projet fou du prélèvement à la source, une «usine à gaz» qui viendrait étouffer, dans une nouvelle couche de complexité inutile, nos entreprises. Ensuite, il faut préparer une réforme de l’impôt sur le revenu pour l'appuyer sur une assiette clarifiée et sur un nombre plus important de contributeurs, notamment en s’assurant qu’un euro perçu au titre de la solidarité soit imposé comme un euro issu du travail (avec comme idée, qu'à terme, notre système de redistribution et de solidarité passe dans une logique de crédit d'impôt pour les foyers concernés). Pour préparer ces chantiers et fixer un cadre pour la prochaine mandature, il est nécessaire d’agir dès les premiers mois et d’envoyer des signaux forts aux Français et aux investisseurs. C’est pour cela que nous recommandons de graver dans le marbre d'une loi de finances rectificative 2017 (en juillet 2017), les premières mesures de ce choc fiscal. Attendre le projet de budget 2018 pour réformer, c'est prendre le risque de manquer encore une fois l'occasion d'assainir les finances publiques françaises. Souvenons-nous lorsqu'un Premier ministre nous promettait une remise à plat fiscale en 2013 : nous l'attendons toujours. Voici pourquoi dès 2017 nous proposons de :
Supprimer l'ISF ;
Supprimer l'exit tax ;
Renforcer l’investissement en faveur du financement des entreprises ;
Mettre en place un plafonnement fiscal global à 60%;
Abroger le prélèvement à la source ;
Réformer et simplifier l'impôt sur le revenu ;
Revenir au prélèvement forfaitaire libératoire ;
Imposer au premier euro les droits sociaux ;
Baisser les dotations aux collectivités locales.
Le cadrage budgétaire de ces mesures est présenté en page 24 et le texte de la loi de finance.
Bilan 2007-2017 : Fiscalité, dette, dépenses publiques, chômageFondation iFRAP
Au moment crucial de la préparation de la mandature 2017-2022, il est temps pour les candidats de réfléchir aux réformes qu’ils souhaitent mettre en oeuvre au cours du prochain quinquennat pour redresser notre économie et restaurer notre indépendance financière. Nous avons pris le parti de regarder cette décennie passée à l’aune des indicateurs suivants : dépenses publiques et emploi public, prélèvements obligatoires, dette et déficit, chômage et emplois aidés, emploi marchand et création d’entreprises, simplification. Des thèmes sur lesquels, les présidents avaient pris des engagements sur les deux derniers quinquennats.
Avec un décryptage des mesures engagées et de l’évolution de ces indicateurs dans d’autres pays d’Europe, nous voulons montrer que diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, tout cela est possible et nécessite une stratégie. Si le prochain gouvernement veut voir le fruit de son travail se réaliser sur le quinquennat, il devra mettre en oeuvre les réformes nécessaires, et ce, dès les premiers jours de son mandat.
Intérieur, Renseignement, Défense, Justice : La nécessaire remise à niveauFondation iFRAP
Malheureusement, il apparaît que l’État ne se donne plus les moyens de telles ambitions dans le domaine, et ce depuis plusieurs années déjà. Les dépenses régaliennes dans le périmètre retenu dans cette étude, à savoir l’Intérieur, le Renseignement, la Défense, la Justice3 n’ont cessé de diminuer depuis des décennies. Si elles représentaient 6,5 % de la richesse nationale en 1965, elles avaient chuté à 4,5 % au début des années 1990 avant de tomber à à peine 2,8 % du PIB en 2015. Cette diminution est symptomatique et liée au fait que, sous le poids accru des transferts sociaux, l’État-providence a progressivement relégué l’État régalien au second plan. Dans une perspective internationale, la comparaison des dépenses régaliennes avec nos voisins européens met également en évidence notre retard. Comparable à la France par son poids économique, sa population mais aussi les menaces qui pèsent sur lui, le Royaume-Uni a consacré 2,2 % de son PIB à la Défense en 2014 là où la France dépensait 1,7 % et 2 % aux missions de sécurité et d'ordre public là où la France n'investissait que 1,6 % de son PIB.
Dans cette étude, la Fondation iFRAP dresse un panorama de l'État régalien en passant au crible les moyens mis à sa disposition et les effets des réformes de ces dernières années. Pour chacun des trois ministères régaliens nous formulerons des recommandations pour renforcer l'efficacité de ces missions essentielles dans le contexte exigeant qui est le nôtre aujourd'hui.
Ces recommandations demandent un effort budgétaire important de l'ordre de 2,1 milliards d'euros de dépenses supplémentaires annuelles entre 2018 et 2022, qui se concentre dans des investissements supplémentaires en matière pénitentiaire (500 millions d'euros), seule façon de parvenir à un objectif d'encellulement individuel en 2025 et dans la Défense (accélération du renouvellement des matériels en cours) pour 1,6 milliard d'euros. Cet effort s'accompagnera également d'embauches d'environ 15 000 agents dans les ministères régaliens (Justice, Défense, Police/Gendarmerie) d'ici 2022. Et pourra en partie s'appuyer sur des ressources tirées d'une réorganisation des personnels et des conditions de travail, de la mutualisation ou de l'externalisation de fonctions support, de la rationalisation/redéfinition de certaines missions des forces de sécurité
Les systèmes de retraite et de santé français constituent les postes de dépenses de loin les plus importants de notre protection sociale. Et avec respectivement 14 % et 12 % du PIB, ils se situent parmi les plus chers des pays d’Europe. Compte tenu du vieillissement de la population et des changements dans les risques sanitaires que ce vieillissement entraîne (prédominance des maladies chroniques et liées à la dépendance), mais aussi compte tenu du poids de la dette sociale (135 milliards d’euros restent à amortir par la Cades) ces deux piliers de notre protection sociale doivent être réformés, ce qui implique de ne pas avoir peur de repenser notre modèle social.
Mais les réformes à mener ne sont pas les mêmes : la retraite est un risque au sens de la Sécurité sociale certain. Le gérant doit assurer un travail simple: collecter les cotisations, prévoir le nombre d’actifs et de retraités, verser les retraites en appliquant des règles précises. Il doit surtout assurer l’équilibre en fonction de paramètres limités et, pour certains, sur lesquels il ne peut quasiment pas agir (démographie). Il dispose de peu de latitude : l’âge, le montant de la pension et le taux de cotisation. Le déficit de compétitivité de la France écarte la possibilité d’augmenter les cotisations pour financer le système. Dès lors, il faut :
Reporter l’âge l’égal à 65 ans en 2028 ;
Créer un régime unique et universel par points ;
Aligner les systèmes de retraite public et privé ;
Introduire une part de capitalisation sans augmenter le montant total des cotisations.
La santé est un risque aléatoire et la qualité de la prestation de soin (hôpital, médecine de ville, médicaments) est très variable. La responsabilité du gérant d’un système d’assurance maladie est très différente puisqu’il va devoir choisir, parmi un large panel de solutions, la meilleure solution au meilleur coût. La santé est par ailleurs un domaine où – contrairement à la retraite – l’innovation joue un rôle essentiel. Face à cela, le gérant doit se poser plusieurs questions : quel prix accepter de payer ? Quel fournisseur de soins recommander à ses assurés ? Quels progrès thérapeutiques encourager ? C’est ce rôle complexe qui justifie une diversité de gérants de l’assurance maladie et leur mise en concurrence par les assurés. D’où nos propositions :
Refonder la croissance énergétique sans oublier la croissance ! Fondation iFRAP
Réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 75 % en 2050, par rapport à 1990 ;
Réduire la consommation finale d’énergie de 20 % en 2030, 50 % en 2050 ;
Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020, 32 % en 2030 ;
Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 33 % d’ici 2025.
Un plan qui n’aurait pas dû négliger deux objectifs essentiels :
Minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs ;
Maximiser l’indépendance énergétique de la France.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES, principalement le CO2) est un objectif clair, mais les méthodes imposées pour y parvenir soulèvent de sérieux doutes. La faisabilité de la baisse de la consommation d’énergie est peu crédible. Elle n’est pas effective malgré dix ans de crise économique, d’investissements dans les économies
d’énergie et de campagnes massives de communication. De son côté, le coût brut des nouvelles énergies renouvelables, de deux à huit fois supérieur au niveau du marché de gros en ce qui concerne l’électricité, est insupportable pour les ménages et les entreprises. Quant à la baisse d’un tiers de la part du nucléaire d’ici 2025, elle est contradictoire avec l’objectif CO2 et irréaliste.
La consommation française d’énergie est modérée par rapport aux autres pays industrialisés, et ses émissions de gaz à effet de serre sont très faibles. Avec 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays ne peut pas sacrifier seul son économie.
Libérer nos écoles, nos collèges et nos lycéesFondation iFRAP
En juillet dernier, une hausse du budget éducation de 2 milliards d’euros a été annoncée pour 2017. Une annonce qui résume bien la politique éducative des derniers gouvernements successifs : le saupoudrage de chèques, c’est la seule solution quand on ne veut pas lancer les réformes nécessaires et qu’on craint des grèves d’enseignants particulièrement médiatisées. Et pourtant, plus personne n’est satisfait : ni élèves, ni enseignants, ni parents d’élèves. Tous se plaignent des classes surchargées. Et pourtant, 855 028 enseignants, cela revient à compter 15,3 élèves par enseignant. Tous se plaignent du manque de moyens. Et pourtant, en comparant la dépense d’éducation des enseignements public et privé, on constate que ce dernier produit le même résultat pour 34,5 milliards d’euros de moins. La vérité, c’est que la France a fait le choix d’une fausse décentralisation. On a multiplié les strates, les niveaux de décision avec l’État qui emploie les enseignants aux travers de ses 30 académies (et 17 nouvelles régions académiques !) et 97 directions académiques. Les communes ont en charge uniquement les bâtiments des écoles et leurs effectifs techniques, les départements pour leur part, les bâtiments des collèges et les transports d’élèves handicapés, les régions supervisent les bâtiments des lycées et les effectifs techniques, une partie de la formation en alternance, des lycées professionnels et des transports scolaires… Une organisation unique en son genre et que personne ne nous envie. La réforme de notre système éducatif est une question capitale à laquelle les gouvernements n’ont pas voulu s’atteler. Plus inquiétant, pour l’instant on entend trop peu les candidats à la présidence de la République proposer vraiment des réformes structurelles.
Pourtant, si nous voulons un système éducatif dont les résultats ne s’enfoncent plus année après année, les maîtres mots doivent être :
La décentralisation du pilotage de l’Éducation au niveau des régions et des communes ;
La responsabilisation des chefs d’établissement qui doivent devenir les vrais managers des équipes ;
L’autonomisation grandissante des établissements sur la gestion RH et la gestion du budget ;
La délégation de gestion des établissements publics doit être possible quand les décideurs locaux le souhaitent ;
La suppression du « plafond de verre » des accords Lang-Couplet (1993) qui fixent les moyens du privé sous contrat à 20 % du budget global de l’action éducatrice de l’État ;
L’innovation en encourageant la créativité pédagogique des enseignants et en facilitant la création d’écoles hors contrat.
Fonction publique : Statut, primes, évaluation, temps de travailFondation iFRAP
Réformera ou réformera pas ? S’agissant de la fonction publique, beaucoup a été dit, peu a été fait. Le nombre d’agents et le coût pour les finances publiques augmentent invariablement quel que soit le Gouvernement au pouvoir. Nous comptions 5,2 millions d’agents dans les trois fonctions publiques (État, collectivités locales, hôpitaux publics) en 2008 et 5,4 en 2014.
Avec 278 milliards d’euros de dépenses en 2014, la masse salariale des personnels publics de la France représente toujours 13 % de notre richesse nationale quand les Allemands sont à 7,7 % et les Britanniques, à 9,5 %. On constate que tous les pays, y compris les plus connus pour leur État-providence, sont passés à des embauches de leurs personnels publics non plus sous statut, mais sous contrat et donc sans emploi « à vie ». La Suède compte plus de 99 % d’agents contractuels, le Royaume-Uni, 90 %, l’Allemagne, 60 %, quand la France en compte à peine 17 %.
Dans la perspective de 2017, les objectifs doivent être les suivants :
Réduire de 440 000 le nombre de postes d’ici 2022 dans les trois fonctions publiques (sauf dans le régalien où nous prévoyons d’embaucher 15 000 agents) ;
Ramener à 11 % le poids des rémunérations des agents publics dans le PIB, soit 15 milliards d’euros d’économies d’ici 2022.
Pour cela, la Fondation iFRAP formule 15 propositions parmi lesquelles :
Geler les embauches pendant cinq ans ;
Embaucher sous contrat de droit privé les nouveaux entrants dans la fonction publique et permettre à ceux qui veulent passer du statut au contrat de le faire ;
Favoriser les départs volontaires et créer une bourse locale de l’emploi public ;
Mettre fin au principe d’unicité de la fonction publique en matière de points d’indice et introduire une part de rémunération au mérite ;
Réduire le pouvoir devenu trop important des commissions paritaires ;
Remonter le temps de travail des agents à 1 750 heures annuelles contre 1 607 heures théoriques actuellement.
La trajectoire 2017-2027 des finances publiques pour la croissanceFondation iFRAP
Les objectifs à atteindre ? Diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de pré- lèvements obligatoires. Non pas pour faire plaisir à la Commission européenne mais pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, ce dont nous sommes loin depuis 2012. Pour cela, il faut une stratégie. Chaque projet de réforme devra être accompagné d’un chiffrage et d’un calendrier précis. L'erreur faite en 2012 a été de lancer des augmentations d’impôts tous azimuts pour redresser les comptes publics sans avoir calculé ce que cela créerait comme mauvais chocs sur notre économie. Si le gouvernement a compris que le matraquage fiscal décidé était allé trop loin, le virage a été trop tardif pour en voir les fruits avant la fin du quinquennat. Si le prochain gouvernement ne veut pas travailler pour le suivant, il devra mettre à profit tout le temps imparti dès les premiers jours. La Fondation iFRAP propose dans cette étude une modélisation de la trajectoire des finances publiques pour 2017-2027 pour retrouver le plein-emploi et la croissance. Cette trajectoire consiste en : ❙ des économies de dépenses (100 milliards d’euros de baisse, dont 23 milliards de cessions d’immobilier de l’État ou des collectivités) concentrées sur la période 2017-2022 sauf pour ce qui concerne les retraites où les réformes durent jusqu’en 2027 ; ❙des baisses de prélèvements obligatoires (environ 90 milliards d’euros) étalées jusqu’en 2024 ; ❙des cessions d’actifs venant augmenter exceptionnellement les recettes publiques (20 milliards d’euros d’ici 2024) pour accélérer le désendettement et atteindre moins de 80 % de dette par rapport au PIB dès 2026. Nous proposons de fixer un maximum de 50 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2022. Dès les cinq premières années, la baisse des prélèvements obligatoires donnera la priorité à la baisse de la fiscalité sur le capital et à la diminution de la fiscalité sur les entreprises. Le plan de redressement modélisé par la Fondation iFRAP offre un motif d’espoir. Si nos pré- conisations sont appliquées, le PIB marchand de la France devrait remonter fortement d’ici à 2022 et atteindre, cette année-là, 1 723 milliards d’euros. C’est fondamental car la création de valeur ajoutée marchande permet la création d’emplois marchands : 739 000 d’ici 2022. Nous ne sommes pas condamnés au marasme
Le paritarisme français est à bout de souffle. C’est un système éclaté, comptant des dizaines de milliers
de mandats paritaires, sujet aux financements opaques. Dans ce paritarisme, les partenaires sociaux n’ont
pas joué le rôle qui aurait dû être le leur. Ils n’ont jamais proposé des pistes d’amélioration sérieuses
du système, ni de réformes crédibles. Aucun d’eux n’a jamais remis en cause un fonctionnement et une
gouvernance en panne depuis des années. Pourquoi ? Parce qu’au lieu de faire vivre le paritarisme, les
organisations syndicales ont préféré en vivre en assurant la gestion courante du système.
Les centaines d’heures de négociations paritaires, largement médiatisées, n’aboutissent qu’à des mesures
paramétriques là où elles devraient donner lieu, entre autres, à une refonte globale de la gouvernance paritaire.
Les dizaines de milliers de mandats paritaires et la mauvaise gestion qui va avec sont la source d’un
surcoût considérable de la protection sociale française, et de la perte de confiance des Français dans
les organisations syndicales.
Le paritarisme de gestion en particulier a perdu sa légitimité et doit disparaître au profit d’un paritarisme
de négociation. C’est pourquoi la Fondation iFRAP émet les propositions suivantes :
❙ instaurer un chèque syndical en lieu et place de l’ensemble des financements actuels du paritarisme
pour que les syndicats ne vivent plus que des cotisations de leurs adhérents ;
❙ rendre obligatoire la présentation d’un budget pour les organisations syndicales afin de faire apparaître
clairement les subventions et aides publiques de toute nature ;
❙ supprimer le paritarisme de gestion pour passer à un paritarisme de négociation ;
❙ mettre les caisses d’Assurance maladie en concurrence ;
❙ prévoir un retour complet de la branche famille dans le giron exclusif de l’État* ;
❙ adopter un régime universel de retraite et supprimer l’ensemble des régimes spéciaux ;
❙ régionaliser Pôle emploi et mettre en place une assurance chômage unique ;
❙ externaliser au secteur privé l’accompagnement des demandeurs d’emploi ;
❙ confier aux seules entreprises et branches professionnelles la formation des salariés du privé.
Aujourd’hui, en France, il n’est pas toujours plus intéressant de travailler que de cumuler des aides sociales, surtout pour les petits revenus. Cette situation n’est pas nouvelle mais, enfin, les Français manifestent leur ras-le-bol face aux fraudeurs, aux aides pour tout et n’importe quoi, à la lourdeur de l’administration et au coût dangereusement tangent de notre protection sociale. Désormais, tous les états-majors des candidats à l’élection présidentielle de 2017 planchent sur l’idée d’une allocation sociale unique. Notre proposition, chiffrée et ficelée, est désormais sur la table.
La croissance est annoncée pour la France par la Commission européenne à 1,4 % en 2016, ce qui ne suffira pas à relancer la création d'emplois marchands. Et la croissance spontanée des recettes publiques et donc le redressement des comptes sont intimement liés à la croissance et à la création d'emplois. 2016 s'annonce pour nous plutôt autour de 3,8 % de déficit public et 2017 devrait tutoyer les 3,5 %. Bien loin des engagements du gouvernement, qui annonçait un déficit public autour de 1 % en 2017 dans la loi de programmation 2012-2017. Autre motif d'inquiétude: nous allons droit vers les 100 % de dette publique, avec déjà plus de 97 %. La seule manière de redresser les comptes est de baisser les dépenses publiques, mais aucun gouvernement n'a réussi à concrétiser cet objectif. Les dépenses publiques seront passées sur la durée du quinquennat de 1 150 milliards d'euros par an à plus de 1 280 milliards. Tout cela avec une inflation négligeable et une croissance atone. Autant dire que rien n'a été fait pour réellement freiner la dérive. On reste dans l'affichage.
Le regard de Paul Hernu sur la gestion décentralisée des collectivités territ...Fondation iFRAP
Paul Hernu, Conseil maître honoraire à la Cour des comptes, et auteur d’un ouvrage récent sur les
finances publiques : Finances publiques, une gestion de crise, les outils pour y faire face (éd. du
Papyrus, 2015).
Les collectivités territoriales françaises ont longtemps été soumises à l’empire d’un
Etat unitaire centralisé. Si la loi municipale du 5 avril 1884 disposait que : «Le conseil
municipal règle, par ses délibérations, les affaires de la commune », les communes
demeuraient sous la tutelle administrative et financière de l’Etat et il a fallu attendre la loi du
2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions
pour reconnaître aux départements et aux régions la même compétence générale que celle
reconnue aux communes pour régler les affaires sur leur territoire respectif et, d’une manière
générale, pour supprimer la tutelle administrative et financière de l’Etat sur toutes les
catégories de collectivités territoriales.
Ainsi était né, à travers une quarantaine de lois et quelque trois cents décrets, ce qu’il
est devenu coutumier d’appeler l’Acte I de la décentralisation, nouveau régime de
décentralisation administrative à la française formant le socle des développements qui lui ont
été donnés par la suite.
Les réformes successives du cadre juridique et financier de la gestion décentralisée
des collectivités locales ont sans cesse accru leur autonomie de gestion, mais le plein exercice
de cette autonomie continue à buter sur des obstacles ou des freins qui entretiennent
l’incompréhension, voire certaines formes de conflits, dans les relations avec l’Etat.
Libérer le droit du travail : temps de travail, représentation syndicale, fle...Fondation iFRAP
La France est championne d’Europe de l’impôt. Elle caracole à plus de 45% de taux de prélèvements obligatoires, quand le Royaume-Uni est à 36% et l’Allemagne à 38%. Avec 360 taxes et impôts, la France est médaille d’or de la complexité fiscale et du mille-feuille de taxes. Pourtant, quand il s’agit de savoir ce qu’il faut réformer dans notre système d’imposition, il n’y a plus personne. Le débat se partage entre ceux qui assurent qu’on ne peut pas baisser la fiscalité car on est déjà en déficit et ceux qui veulent carrément une révolution fiscale.
La réalité française sur la fiscalité ?
Nous n’avons plus aucune marge de manœuvre. Il va donc falloir baisser les prélèvements partout. La raison est simple : sur les entreprises et sur les ménages, nous sommes allés trop loin. Le premier élément qui saute aux yeux : nos entreprises tricolores paient en points de PIB beaucoup plus que les entreprises allemandes ou britanniques, plus de 18 points de PIB de fiscalité, quand les Britanniques sont à 8,6% et les Allemands à 10,2%. Les chiffres sont éloquents : l’écart de fiscalité pesant sur les entreprises que nous avons avec l’Allemagne est de 160 milliards, avec le Royaume-Uni, de 200 milliards. Rien que ça.
Libérer le droit du travail : temps de travail, représentation syndicale, fle...
Pénitentiaire, le plan choc de la Fondation iFRAP
1. Juin2015-8 €
L E M E N S U E L D E L A F O N D AT I O N i F R A P
E n q u ê t e r p o u r r é f o r m e r N ° 158
S O C I É T É C I V I L E
DELA FONDATION IFRAP
PÉNITENTIAIRE
LE PLAN
CHOC
2. 9
Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
Le budget de l’administration pénitentiaire est l’un des rares budgets en France qui n’ait pas fait l’objet de
coupes drastiques. Jugé prioritaire par le président de la République et intégré au sein de la mission
« Justice », il représente un programme qui a été largement sanctuarisé dans ses crédits, en constante
augmentation. Entre 2005 et 2015, les crédits de paiement de l’administration pénitentiaire seront passés de
1,55 milliard d’euros à près de 3,4 milliards d’euros. En 10 ans, le budget a atteint une croissance de près de
12 % par an.
Cependant, qu’ont les Français en face de ces dépenses budgétaires en forte hausse ?
❚❚ les plafonds d’emploi de personnel en augmentation sont théoriques dans l’administration pénitentiaire. La
réalité est plus prosaïque avec un déficit (une sous-exécution) de - 455 emplois sur les quatre dernières années
(2011-2014) ;
❚❚ les dépenses de personnel pour autant sont galopantes, et il n’est pas rare qu’elles dépassent même les
crédits disponibles, obligeant à prélever ailleurs pour les financer (ce qui atteste un problème de pilotage de la
masse salariale) ;
❚❚ les programmes pénitentiaires ne parviennent cependant pas à lutter efficacement contre la surpopulation
carcérale. Les comparaisons internationales sont impitoyables pour la France. Les rapports du Conseil de
l’Europe montrent en effet, que sur une longue période, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et la Grande-Bretagne
(pour l’Irlande du Nord, l’Angleterre et le pays de Galles) font mieux que nous. La Grande-Bretagne parvient
même (sauf l’Écosse), à conjuguer densité carcérale faible et taux de mises sous écrou fort ;
❚❚ la France, elle, a décidé de lâcher le programme pénitentiaire initial lancé par Nicolas Sarkozy, de
80 000 places1
à horizon 2017, pour lui substituer un programme visant à atteindre 63 500 places à cette même
date2
à l’initiative de Christiane Taubira, garde des Sceaux. L’enjeu était de faire baisser la population incarcérée
par la création de peines ou de sanctions alternatives (contrainte pénale, bracelets électroniques, etc.), tout
en redimensionnant la construction de places de prison supplémentaires. Dans le même temps cependant, les
dates butoirs liées à l’objectif d’encellulement individuel ont constamment été repoussées ;
❚❚ À l’heure où la lutte contre la radicalisation en prison suppose de « prioriser » l’encellulement individuel, il
importe de définir et de chiffrer un nouveau programme pénitentiaire capable capable d’atteindre rapidement
cet objectif prioritaire. La Fondation iFRAP propose un plan de programmation.
PÉNITENTIAIRE :
LE PLAN CHOC DE LA FONDATION IFRAP
DOSSIER RÉALISÉ PAR SAMUEL-FRÉDÉRIC SERVIÈRE ▪▪▪
❚❚ 1 Loi n° 2012-
409 du 27 mars
2012 de pro-
grammation re-
lative à l’exécu-
tion des
peines. www.
assemblee-na-
tionale.fr/13/
dossiers/exe-
cution_peines.
asp
❚❚ 2 Loi n° 2014-
896 du 15 août
2014 relative à
l’individualisa-
tion des peines
et renforçant
l’efficacité des
sanctions pé-
nales http://
www.assem-
blee-nationale.
fr/14/dossiers/
prevention_re-
cidive_indivi-
dualisation_
peines.asp
3. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
10
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
108
en 2010
117
en 2013
❙ Coût de l’absentéisme du
personnel pénitentiaire en
France :
Entre 60 et 74 millions d’euros / an
❙ Population carcérale
pour 100 places en France
❙ Personnel pénitentiaire (2014)
et places opérationnelles (2013)
❚ Note: 35 271 ETPT en France, 43 200 ETP en
Grande-Bretagne dont 34 830 agents pénitentiaires,
8 370 agents des services d’insertion et de
probation. Ces données ne concernent que
l’Angleterre et le pays de Galles (et non l’Écosse et
l’Irlande du Nord). p. 6-7 du National Offender
Management Service Workforce Statistics Bulletin,
31 décembre 2014. Les administratifs (HQ and Area
Services) 2740 ETP soit 6,3 % de l’effectif total.
❙ Taux de mise sous écrou en 2013
(personnes condamnées et en attente de jugement / incarcérables)
❙ Stock des peines inexécutées en France
France :
Entre 60 et 74 millions d’euros / an
57 435
87 784
Hypothèse haute Hypothèse basse Courbe de tendance (hypothèse haute)
2009 2010 2011 2012
❚ Sources : Rapport IGSJ mars 2009, rapport Ciotti 2011, V. Gautron 2014, Infostat Justice novembre 2013
119,5/100 000
habitants
en France
148,8 /100 000
habitants en
Grande-Bretagne
82 000
102 000
97 000
88 746
89 068
35 271
43 200
4. 11
Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
Les comparaisons internationales
ne sont pas favorables à la France
Le Conseil de l’Europe au travers de ses rapports
annuels3
sur les statistiques pénales (Space I &
II), permet d’effectuer des comparaisons relati-
vement fiables entre les différents pays. Si l’on
compare la France, la Grande-Bretagne et l’Alle-
magne,pour la population écrouée par rapport au
nombre de places disponibles entre 2000 et 2013,
il apparaît que seule la France voit sa population
sous écrou exploser sans en prendre véritable-
ment la dimension sur le plan de l’augmentation
des capacités opérationnelles (voir explications
de ces termes dans la note de lecture ci-dessous).
Comparaison entre la population écrouée et le nombre
de places opérationnelles disponibles
France, Grande-Bretagne (hors Écosse et Irlande du Nord), Allemagne
Note : la prise en compte de la population sous écrou permet seule une comparaison de long terme. Elle a été introduite
dans la statistique pénitentiaire française en 2004. Cette catégorie de mise sous écrou permet de distinguer les personnes
détenues (condamnées ou prévenues) de celles bénéficiant d’un placement extérieur (placement sous surveillance élec-
tronique avec ou sans aménagement de peine, et placement à l’extérieur sans hébergement pénitentiaire).
Capacité opérationnelle : nombre de places évaluées en fonction de la surface disponible par cellule, 1 place = 11 m² pour
la France. Notons que cette surface area per inmate, n’est pas renseignée pour les autres pays considérés. Pour l’Italie,
cette surface opérationnelle est de 9 m² ; c’est la limite de l’exercice.
95 000
90 000
85 000
80 000
75 000
70 000
65 000
60 000
55 000
50 000
45 000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
▲
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France personnes sous écrou
Angleterre et pays de Galles personnes sous écrou
Allemagne personnes sous écrou
France places opérationnelles disponibles
Angleterre et pays de Galles places opérationnelles disponibles
Allemagne places opérationnelles disponibles
❚❚ 3 http://wp.
unil.ch/space/
space-i/prison
-stock-
2014-2015
63 135
87 784
65 666
83 842
48 835
48 802
78 363
57 435
79 734
72 326
5. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
12
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
Il est alors possible de vérifier que l’Allemagne a
choisi une politique de maintien d’une capacité
d’accueil forte, alors même que son nombre de
détenus fléchissait sensiblement (57 435 per-
sonnes sous écrou pour 77 243 places opéra-
tionnelles). La Grande-Bretagne (en Angleterre
et au pays de Galles) faisant le choix inverse
d’une augmentation continue de sa capacité
opérationnelle afin de disposer d’une marge de
manœuvre suffisante par rapport à l’évolution
de sa population sous écrou. La Grande-Bre-
tagne compte environ 6 000 places supplémen-
taires en moyenne (hors année 2008).
Si l’on veut mesurer l’évolution de la densité
carcérale (population détenue/places dispo-
nibles), les données disponibles harmonisées
ne datent que de 2011.
Comparaison de la densité carcérale effectif détenu/nombre
de places opérationnelles
La Grande-Bretagne et l’Allemagne conservent
une surcapacité de places opérationnelles
importante là où la France pendant la même
période voit sa surpopulation carcérale s’ac-
croître, passant d’un déficit de - 4 716 places
en 2010 à - 9 875 places en 2013. L’analyse
de la densité carcérale sur une longue période
entre 2000 et 2013, en ajoutant l’Italie et les
Pays-Bas, confirme la tendance d’ensemble :
on vérifie sur notre échantillon que seule
l’Italie qui connaît une surpopulation car-
cérale chronique avec 148,4 prisonniers
pour 100 places (2013) dépasse la France
avec 117,2/100 places, suivie par l’Écosse.
Depuis 2003 l’Angleterre et le pays de Galles
restent en deçà de la limite de pleine capacité
opérationnelle, comme et l’Allemagne depuis
2004.
95 000
90 000
85 000
80 000
75 000
70 000
65 000
60 000
55 000
50 000
2010 2011 2012 2013
87784
81048
77243
61064
57435
67310
90897
83626
78161
62262
56991
66704
88338
82875
77669
63525
56562
64147
87148
82383
78450
63956
56426
61142
Angleterre et pays de Galles places opérationnelles disponibles
Allemagne places opérationnelles disponibles
France places opérationnelles disponibles
Angleterre et pays de Galles personnes détenues
Allemagne personnes détenues
France personnes détenues
6. 13
Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
Densité carcérale pour 100 places
La tolérance zéro en Allemagne et aux Pays-Bas :
des incarcérations nombreuses mais courtes
Une comparaison avec l’Allemagne ou les
Pays-Bas par exemple montre que, bien que
les taux d’incarcération baissent, passant de
96,4/100 000 habitants en 2003 à 84,1/100 000
en 2013 pour notre voisin allemand et de
86,6/100 000 en 2003 à 63/100 000 en 2013
pour la Hollande (pour mémoire, la France
passe d’un taux de 92,8/100 000 en 2003 à un
taux de 119,5/100 000), ces deux pays n’ont
pas pour autant moins recours à l’incarcéra-
tion. Simplement, les durées moyennes d’in-
carcération et de détention sont inférieures à
celles pratiquées en France. La France a un taux
de renouvellement de la population carcérale
en 2012 de 56,8 %, les Pays-Bas ont un taux de
78,2 %. Par ailleurs, les journées de détention
(JDD) sont en France en moyenne de 8,9 jours,
tandis que pour l’Allemagne cette durée n’est
en moyenne que de 8,1 jours et pour la Hol-
lande de 3,6 jours. Cette caractéristique est
confirmée par la proportion de courtes peines
inférieures à moins de 6 mois beaucoup plus
importantes dans ces deux pays qu’en France :
17,7 % en France contre 23,1 % pour l’Alle-
magne et 32,2 % pour les Pays-Bas.
Cela se traduit sur le flux de placement sous
écrou et d’incarcération, l’Allemagne et les
Pays-Bas incarcèrent davantage que la France :
les taux d’entrée pour 100 000 habitants sont
de 134,9 pour la France en 2011 contre 137,4
pour l’Allemagne (proportion inversée cepen-
dant en 2012). Parallèlement, les flux entrants
aux Pays-Bas sont beaucoup plus importants
avec 240,2 en 2011 et 232,4 en 2012.
Ainsi, l’Allemagne et les Pays-Bas ont fait le
choix d’une politique pénale conduisant à des
incarcérations globalement plus fréquentes,
mais pour des peines plus courtes. La Grande-
Note : jusqu’en 2009, il s’agit de la population sous écrou/100 places opérationnelles, après 2009 il s’agit de
la population détenue. Pour la Hollande, jusqu’en 2009 il s’agit de la population carcérale totale, à partir de
2009 il s’agit de la population adulte.
160
140
120
100
80
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
France
Allemagne
Italie
Pays-Bas
Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles)
Écosse
100
97
111,5
118,2
113,5 112,6
114,8 125,2
131,1
123,3
108,4
113,4
117
117,2
7. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
14
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
Bretagne (s’agissant de l’Angleterre et du pays
de Galles) assume au contraire des incarcé-
rations plus longues qu’en France (6,4 % de
moins de 6 mois) avec des flux entrants plus
massifs également (198/100 000 hab.).
La France souffre donc d’un non-choix dans
sa politique pénitentiaire : elle n’a pas réel-
lement tranché sur le stock entre la mise en
place d’un parc carcéral ambitieux capable
de mettre en adéquation l’augmentation de
sa population « incarcérable » (sous écrou)
et incarcérée, ou de développer massive-
ment des moyens alternatifs à l’incarcération.
Elle n’a pas non plus tranché sur le flux, en
acceptant un recours plus important à l’incar-
cération mais pour des peines plus courtes, ou
comme les Britanniques, faire le choix d’une
politique pénale de tolérance zéro associant
lourdes peines et flux carcéraux intenses.
En réalité :
❚ la loi de mars 2012 de programmation, rela-
tive à l’exécution des peines promulguées
sous la présidence de Nicolas Sarkozy avait
déterminé le lancement d’un contingent iné-
dit de nouveaux ensembles pénitentiaires,
permettant, compte tenu des rénovations à
prévoir sur le parc existant, de parvenir à un
objectif de 80 000 places de prisons nettes ;
❚ la loi d’août 2014, relative à l’individualisa-
tion des peines et renforçant l’efficacité des
sanctions pénales, a mis fin à cet objectif de
programmation, estimant le projet insuffisam-
ment financé, et a substitué une programma-
tion moins ambitieuse de 63 500 places, et une
politique active d’alternatives à l’incarcération.
Cette dernière politique est pragmatique
à défaut d’être ambitieuse ; elle permet de
parer au plus pressé en période d’ajustement
budgétaire, alors même que d’autres missions
du budget général étaient parallèlement sanc-
tuarisées (Éducation nationale, Enseignement
supérieur et recherche, etc.).
La fin de la réduction des effectifs de l’État
(politique du 1 sur 2) a également eu des
répercussions, dans la mesure où le projet de
80 000 places de prison aurait supposé une
augmentation de 39,5 % du parc et donc
une augmentation des effectifs (de l’ordre
de 10 000 à 13 300 équivalent temps plein
annuel travaillé (ETPT) pour l’administration
pénitentiaire). Augmentations qui auraient dû
être gagées par des réductions de postes dans
d’autres ministères, dans une proportion à peu
près équivalente.
La réalité des programmes pénitentiaires
en cours (une révision drastique)…
Avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande
puis avec la loi du 15 août 2014 relative à l’indi-
vidualisation des peines et renforçant l’efficacité
des sanctions pénales, les programmes péni-
tentiaires projetés ont été sensiblement revus.
Si l’on fait une modélisation des programma-
tions « Sarkozy » puis « Hollande » en termes
de mise en service de places nettes (places
brutes construites - places rénovées), il appa-
raît que l’inflexion est sensible dès 20124
, avec
un différentiel de - 392 places. Ce différen-
tiel ne fera que s’accroître surtout à partir de
2015 (où le programme immobilier de la loi
du 27 mars 2012 devait monter en puissance,
livraison à terme de 24 397 places supplémen-
taires). Finalement, le différentiel ne devrait
être que de - 3 795 places selon nos calculs,
parce que le gouvernement Valls a choisi de
reprendre à la marge une partie du programme
initial de Nicolas Sarkozy, notamment en l’in-
cluant dans le nouveau programme immobilier
2013-2015 et en réorientant le programme
dit « 13 200 » (de septembre 2002), en un
« 13 200 révisé »).
❚❚ 4 Le différen-
tiel positif sur
2011 provient
d’un recalcul
par rapport à la
programmation
initiale du
nombre de
places envisa-
gées. Il a don-
né lieu à un re-
basage, ce qui
rend la présen-
tation différente
de celles des
graphiques qui
suivent.
8. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
Sources : direction générale de l’Administration et de la Fonction publique (DGAFP), calculs Fondation iFRAP 2015.
Cette nouvelle politique témoigne du choix
assumé d’un parc pénitentiaire qui vieillit.
En effet, alors que les programmes initiés ou
projetés jusqu’en 2012 prévoyaient jusqu’en
2017 de fermer 10 632 places, le nouvel exé-
cutif à partir de 2012 a calibré les fermetures
de seulement 3 702 places, soit une division
quasiment par trois.
En 2017, le différentiel quant au nombre
de places théoriquement disponibles sera
très conséquent à la suite des arbitrages
réalisés par la chancellerie à partir de 2012.
C’est bien un différentiel de 17 271 places
en moins qui ressort.
… qui s’appuie sur une nouvelle politique
pénitentiaire qui ne prépare pas l’avenir
Les raisons qui sous-tendent des réorientations
des programmes immobiliers aussi massifs sont
multiples. Elles résident avant tout dans un chan-
gement de conception de la politique pénale qui
tente de proportionner les moyens à la rigidité
budgétaire (voir infra) très importante du pro-
gramme d’administration pénitentiaire. Il fallait
alors adapter la politique pénale à ce nouveau
Présentation des 80 000 places du gouvernement Fillon
(entre 2011 et 2017 loi du 27 mars 2012 de programmation relative à l’exécution des peines)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Total
Nombre de places brutes ouvertes au titre des
programmes « 13 200 » et « NPI »
1 790 1 896 1 014 802 968 1 454 981 8 905
Nombre de places brutes ouvertes au titre
de la loi du 27 mars 2012
0 0 60 1 024 5 523 9 679 8 111 24 397
Total des places brutes ouvertes 1 790 1 896 1 074 1 826 6 491 11 133 9 092 33 302
Nombre de places fermées - 807 - 982 - 438 - 272 - 2 149 - 3 383 - 2 601 - 10 632
Nombre de places nettes ouvertes 983 914 636 1 554 4 342 7 750 6 491 22 670
Nombre de places disponibles au 31 décembre 58 366 59 280 59 916 61 470 65 812 73 562 80 053
Programme immobilier sous la gestion de Christiane Taubira
(dont nouveau programme immobilier 2013-2015) et dispositifs connexes
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Nombre de places brutes ouvertes au titre des
programmes « 13 200 » et « NPI »
1 699 894 180 1 518 1 784 1 236 1 145 8 456
Nombre de places fermées - 271 - 1 099 - 55 - 700 - 713 - 619 0 - 3 457
Nombre de places nettes ouvertes 1 428 - 205 125 818 1 071 617 1 145 4 999
Grandes rénovations 0 46 237 108 361 - 764 - 233 - 245
DAC (Dispositif d’accroissement des capacités
du parc pénitentiaire)
109 127 149 160 100 0 0 645
Nombre de places nettes ouvertes 1 537 - 32 511 1 086 1 532 - 147 912 5 399
Nombre de places disponibles au 31 décembre 58 920 58 888 59 399 60 485 62 017 61 870 62 782
Différentiel 554 - 392 - 517 - 985 - 3 795 - 11 692 - 17 271
Comparaison des programmations sous le gouvernement Fillon
et sous la gestion de Christiane Taubira
9. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
16
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
dispositif en mettant en place des moyens alter-
natifs à l’incarcération. Elle tente donc de jouer
sur le stock et sur le flux des personnes mises sous
écrou. En particulier la loi du 15 août 2014 crée
une nouvelle peine, la contrainte pénale qui est
une peine en milieu ouvert ; elle supprime dans
le même temps le dispositif dit des « peines plan-
chers » introduit par le précédent gouvernement
afin de sanctionner les récidivistes et les auteurs
de violences aggravées.
Côté stock, la réforme « Taubira » invite le juge
d’application des peines (JAP) à examiner la
situation des personnes condamnées à des peines
de moins de cinq ans ayant purgé 2/3 de leur
peine. Le JAP pourra leur proposer au cas par
cas une mesure de libération sous contrainte avec
application d’un régime de semi-liberté, de pla-
cement extérieur, de surveillance électronique
ou de libération conditionnelle. Cette flexibili-
sation de la réponse pénale au « tout carcéral »
devant permettre de procéder à des régulations
analogues aux « décrets de grâce », qui jusqu’en
2006 permettaient de réguler la surpopulation
carcérale en procédant à des libérations de
6 000 incarcérés par an.
Ce que l’actuel gouvernement a cependant mal
évalué,c’est que le placement en milieu ouvert et
le renforcement des moyens alloués à la réinser-
tion supposaient un renforcement considérable
des moyens, des effectifs des Services péniten-
tiaires d’insertion et de probation (SPIP).Il s’agit
du recrutement de 1 000 agents supplémentaires
annoncé dès octobre 2013, ce qui devrait poser
de sérieux problèmes en matière de contrôle de
l’évolution de la masse salariale (voir infra) à
compter de 2015.
Le gouvernement a donc fait le pari que la cri-
minalité allait s’infléchir dans les prochaines
années en modifiant la politique pénale de façon
à baisser volontairement le nombre de condam-
nés envoyés en prison (et in fine ralentir les flux
de façon à rendre soutenable son plan réajusté
de modernisation du parc pénitentiaire).
Nous en donnons ci-dessous la modélisation
suivante :
Évolution du rapport entre population incarcérée
et capacité opérationnelle
Sources : DGAFP, calculs Fondation iFRAP 2015.
80 000
75 000
70 000
65 000
60 000
55 000
50 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Population incarcérée
Population corrigée effets loi du 15 août 2014 (hypo haute)
Population corrigée effets loi du 15 août 2014 (hypo basse)
Population carcérale (tendanciel iFRAP)
58 402
61 076
62 252
60 978
60 544
64 787
66 572 67 075
66 270
67 254
68 237
69 221 70 204
57 383
73 562
80 053
67 604
50 588
50 693
51 997
54 998
56 358
57 236 56 992
57 516
57 841
60 996
61 855 62 394
63 202
Capacité opérationnelle
Avec réforme Sarkozy « 80 000 » places (places théoriques)
10. 17
Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
❚❚ 5 Voir en par-
ticulier, le rap-
port pour avis
de M. Sébas-
tien Huyghe,
Justice : admi-
nistration péni-
tentiaire, LFI
2013, p. 13 et
suivante.
❚❚ 6 Étant enten-
du que tous les
détenus ne
souhaitent pas
tous être seuls
en cellules et
que le nombre
de cellules
pourrait être
évalué à envi-
ron 60 000 si le
plan de
80 000 places
avait été res-
pecté soit plus
que 7 000 dé-
tenus en cel-
lules collec-
tives.
❚❚ 7 Rapport de
Dominique
Raimbourg,
« L’encellule-
ment indivi-
duel. Faire de
la prison un
outil de jus-
tice »
30/11/2014.
❚❚ 8 Or, rien que
pour la période
2015-2017 les
programmes
lancés par le
gouvernement
ne proposent
que des créa-
tions brutes de
4 300 créations
brutes pour
2 300 suppres-
sions environ.
❚❚ 9 Consulter
en particulier le
rapport pour
avis du député
Guillaume Lar-
rivé tome VI du
rapport général
au PLF 2015,
Justice, admi-
nistration péni-
tentiaire, p. 52.
Nous avons représenté sur ce graphique l’évolu-
tion de la population incarcérée avec la capacité
opérationnelle du parc pénitentiaire au 1er
jan-
vier de chaque année. Il apparaît que jusqu’en
2015, la surpopulation carcérale est manifeste.
La courbe verte en pointillé fait apparaître la
programmation envisagée de 80 000 places
annoncées par Nicolas Sarkozy5
. On voit cepen-
dant clairement que la mise en adéquation (au
moins sur le plan statistique) du nombre de
places et du nombre de détenus aurait dû se
produire en 2015, en concordance avec la fin du
moratoire relatif à l’encellulement individuel.
En effet, l’objectif d’encellulement indivi-
duel a constamment été repoussé : mora-
toire « Guigou » en 2000 de 3 ans, prolon-
gé pour cinq ans en 2003, principe du libre
choix du détenu en 2007, nouveau mora-
toire pour cinq ans en 2009 à courir jusqu’en
novembre 2014, que la loi de finances pour
2015 a repoussé à nouveau à décembre 2017.
Le parc aurait alors comporté une capacité
de 65 812 places pour 66 270 détenus, ce qui
aurait correspondu à l’objectif6
.
Il est nécessaire cependant de relever les points
suivants :
❚ seul le scénario optimiste de l’étude d’impact
relative à la loi d’août 2014 permettrait un ali-
gnement (à la baisse) de la population incarcé-
rée en ligne avec l’augmentation de la capacité
programmée du parc pénitentiaire. Le scénario
pessimiste (alternatif) faisant ressortir une surpo-
pulation résiduelle de 4 000 détenus environ ;
❚ par rapport au tendanciel que nous avons défini
(voir tableau page 18), si la population incarcé-
rée ne venait pas à décroître comme le prévoit
le gouvernement, le différentiel s’établirait à
7 000 soit une baisse de seulement 15 % de la
surpopulation carcérale constatée (en moyenne
de + 8 193 sur la période 2007-2015 par rapport
à la capacité opérationnelle totale) ;
❚ il apparaît enfin que d’après ces projections, la
France disposerait,si elle avait conservé la volon-
té de réaliser 80 000 places en 2017, tout en
modifiant sa politique pénale, d’une surcapacité
carcérale de près de 9 800 places, comparable à
celle de l’Allemagne qui disposait en 2013 d’une
surcapacité de 10 642 places. Elle jouirait alors
d’une marge de sécurité opérationnelle confor-
table pour faire face à l’imprévu.
Par ailleurs, il faut savoir que le principe de
l’encellulement individuel est de droit avec
numerus clausus effectif dans les établissements
pour peine depuis 1976. Le rapport Raimbourg
met en exergue7
que le taux d’occupation des
centres et quartiers de détention (CD et QD)
était de 93,9 %, tandis que celui des maisons
centrales (MC) et des quartiers de maisons cen-
trales (QMC) était de 80,8 % en octobre 2014.
Cela ne veut bien sûr pas dire que le principe
de l’encellulement individuel soit toujours res-
pecté (notamment en outre-mer), mais que la
surpopulation carcérale est limitée dans ces
structures pour moyennes et longues peines.
Là où le bât blesse c’est en revanche du côté des
maisons d’arrêt (MA) et des quartiers d’arrêt
(QA), c’est-à-dire pour des établissements rece-
vant des personnes détenues avant jugement ou
pour des courtes peines. La densité carcérale
des QA et MA ressort à 130,8 %.
Le gouvernement veut parvenir à une pro-
portion de 90 % de cellules individuelles dans
les nouveaux établissements en construction.
Mais la baisse de la surpopulation carcérale
n’est pas suffisante pour atteindre cet objec-
tif d’encellulement individuel envisagé par le
gouvernement.
Car si l’on considère que la surpopulation car-
cérale est localisée dans les MA et les QA, il
faut travailler à ce que l’écart entre les places
opérationnelles et le nombre de détenus soit
corrigé par l’augmentation brute du nombre de
cellules. Et encore, cette approche est de toute
façon irréaliste car elle devrait conduire à un
programme de création de places brutes très
ambitieux de l’ordre de 15 000 à 16 000 places
opérationnelles sur la période, qui donneraient
lieu à remembrement pour en dégager des places
d’encellulement strictement individuelles8
.
Christiane Taubira pour le moment, n’a fait
qu’annoncer un programme relativement limité
dans le cadre du plan triennal 2015-2017 à l’oc-
casion de la discussion de la loi de finances pour
20159
: « Dans les trois prochaines années, nous
11. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
18
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
consacrerons un milliard d’euros pour 3 200 places
supplémentaires nettes compte tenu de la suppres-
sion de 1 000 places vétustes. » Nous pouvons
en déduire que si le coût moyen de la construc-
tion retenu est de l’ordre de 160 000 €/place10
,
les coûts de destruction/remembrement sont
d’environ 328 000 €/place.
Le manque d’investissement est donc colossal
en réalité pour aboutir à un véritable encel-
lulement individuel. Il faudrait en effet des
investissements de l’ordre de 2,56 milliards
d’euros pour les constructions brutes, associées
à des coûts de destruction/remembrement, de
l’ordre de 3,3 milliards pour les estimations les
plus hautes, soit un coût total maximal de près
de 5,7 milliards d’euros, coût dont la France
n’a évidemment pas les moyens11
.
Les hypothèses du gouvernement pour fon-
der une atteinte d’un objectif d’encellulement
individuel effectif en 2017 sont donc dès
aujourd’hui hors de portée.
En 2017, d’après nos calculs, il apparaît que la
densité carcérale dans la meilleure hypothèse
(la plus basse) serait certes de 99,6 % (donc en
adéquation avec les objectifs), mais de 106 % en
hypothèse haute et de 110 % si elle suivait son
évolution tendancielle. L’encellulement indivi-
duel proprement dit, serait par ailleurs large-
ment manqué avec un taux d’encellulement de
110 % pour l’hypothèse basse, de 117 % pour
l’hypothèse haute et de 121 % avec l’hypothèse
tendancielle (si toutefois le remembrement à
5,7 milliards d’euros était adopté).
Ajoutons en outre que réussir à atteindre ces
objectifs repoussés même à 2019 supposerait :
❚ un fléchissement massif de la population car-
cérale dans les prochaines années ;
❚ que l’hypothèse optimiste soit remplie.
Notre scénario alternatif de programmation
pénitentiaire
La prise en compte d’une marge de sécurité per-
mettant d’amortir les chocs liés aux afflux de nou-
veaux détenus devrait devenir une norme pour
l’administration pénitentiaire et conduire à une
réévaluation du parc à cette aune. Plusieurs choix
sont possibles entre une politique de lutte déter-
minée contre la récidive et contre l’inexécution des
peines ou la recherche systématique de moyens
alternatifs à la détention. Il apparaît en tout cas
que l’accent doit être porté sur les courtes peines
Places et coûts en M€ 2016 2017 2018 2019 Total
Population carcérale (tendanciel iFRAP) 67 254 68 237 69 221 70 204
Places opérationnelles (chiffres Gvt) 60 996 61 855 62 394 63 202
Constructions nettes 2 663 1 116 3 448 1 571 8 798
Solde cumulé 2 663 3 779 7 227 8 798
Nouvelles capacités opérationnelles iFRAP 63 659 65 634 69 621 72 000
Capacité nette - 3 595 - 2 603 + 400 + 1 796
Coût investissement (crédit de paiement) 314,19 145,08 448,24 204,23 1 143,74
Coût fonctionnement (MA/QA) 56,55 80,25 153,48 186,84 477,12
Coût de fonctionnement (autres) 16,11 22,87 43,73 53,24 135,96
Coûts de fonctionnement totaux 72,67 103,12 197,21 240,08 613,08
Coût budgétaire global (crédit de
paiement)
386,86 248,20 645,45 444,31 1 724,82
Sources : Fondation iFRAP 2015.
❚❚ 10 Coût éva-
lué sur la base
des données
de la DGAFP
voir note infra.
Issues des
notes du
contrôle de
gestion.
❚❚ 11 Nous
sommes cohé-
rents avec
l’évaluation
budgétaire du
programme
« 13 200 » bud-
gétée à 5,8 mil-
liards d’euros,
contrairement à
l’évaluation
plus optimiste
de l’institut
Montaigne, voir
en particulier,
www.chif-
frages-dechif-
frages2012.fr/
propositions/
sarkozy-creer-
30-000-places-
de-prison-d-
ici-2017 contra,
Deffains et
Jean, voir note
infra.
Quel budget alloué à la programmation proposée par la Fondation iFRAP ?
12. 19
Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
❚❚ 12 Rapport
Raimbourg,
op.cit, p. 18
mais aussi rap-
port Lecerf,
pour avis, Sé-
nat, PLF 2015,
p. 42 avec des
évaluations
quelque peu
différentes.
www.senat.fr/
rap/a14-114-8/
a14-114-81.pdf
❚❚ 13 À noter
que le bleu
budgé-
taire 2015 fait
ressortir selon
les documents
le budget total
à 3,396 mil-
liards d’euros
ou à 3,374 mil-
liards, il s’agit
de la différence
entre le PLF et
la LFI votée.
Les écarts de
budgétisation
étant localisés
pour la LFI à
(- 4 M€ en
fonctionne-
ment, - 12 M€
en investisse-
ment et - 2 M€
en interven-
tion).
Administration pénitentiaire, une gestion budgétaire
à améliorer
Le programme 107 administration pénitentiaire,
constitue un des rares postes budgétaires épar-
gnés par l’effort demandé à l’ensemble des minis-
tères de l’État.En conséquence,ses autorisations
d’engagement s’accroissent pour répondre à l’ur-
gence du financement des programmes péniten-
tiaires en cours (+ 66,24 %) entre la LFI 2014 et
le PLF 2015 pour atteindre 4,7 milliards d’euros,
tandis que les crédits de paiement qui repré-
sentent les charges courantes et l’investissement
réalisé dans l’année s’apprécient de 5,17 % entre
la LFI 2014 et le PLF 2015, soit 3,397 milliards
d’euros (mais 3,37 milliards d’euros finalement
en LFI 2015).
2011 2012 2013 2014 201513
Budget total éxécuté
(sauf LFI 2015)
2 813 708 625 2 965 644 379 3 130 175 870 3 171 286 079 3 374 982 548
Titre 2 (personnel) 1 822 091 552 1 900 661 012 1 951 610 478 2 034 017 607 2 117 411 335
Titre 3 (fonctionnement) 689 760 014 717 363 039 776 468 166 759 620 250 786 686 315
Titre 5 (investissement) 210 675 483 252 324 817 303 688 553 279 145 293 361 565 398
Titre 6 (intervention) 91 180 748 95 295 215 98 406 770 98 502 929 108 919 500
Titre 7 (dépenses
d’opérations financières)
828 296 1 903 0
Sources : LFI 2015 et NEB 2011-2014.
et les détenus incarcérés en attente de jugement
qui constituent le plus gros contingent de la surpo-
pulation carcérale.
À cet égard,notre recommandation est la suivante :
à partir d’un effectif réaliste de population détenue
(70 204 à horizon 2019) et partant du principe de
l’équilibre de la capacité carcérale à compter de
2017, il faut une augmentation de + 8 798 places
par rapport au programme pénitentiaire actuel.
L’objectif serait de faire en sorte que les établisse-
ments pour courte peine puissent voir leurs capa-
cités opérationnelles augmenter significativement.
Les dépenses d’investissement supplémentaires
devraient donc s’élever à 1,4 milliard d’euros.
Un coût susceptible d’être réduit si la taille des
établissements à construire s’agrandit (économies
d’échelles). Il s’agirait en priorité de construire
13 établissements supplémentaires sous la forme
de MA et de QA représentant 90 % de l’ensemble,
soit 7 918 places environ. Le reste étant consacré
à la détention de détenus plus dangereux, soit un
dispositif complémentaire de 880 places.
Si le dimensionnement du parc pénitentiaire que
nous proposons devait faire ressortir une surca-
pacité opérationnelle comprise entre + 4 396 et
+ 1 796 places opérationnelles, cet élément aurait
forcément un impact sur le coût de fonctionnement
qu’il nous faut budgéter. En faisant le choix d’une
gestiondéléguéeclassique,moinscoûteuse(64,65 €/
jour/détenu) que la gestion publique (77,08 €12
) et
en posant l’hypothèse d’une gestion déléguée sur
90 %duparc,voiciqueleffetauraitnotreproposition
sur le budget de l’administration pénitentiaire.
Mais dans le cadre plus vaste de l’ajustement bud-
gétairedenosfinancespubliques,untelprogramme
devraitêtredéployéàbudgetglobalconstant.Sil’on
neveutpasredéployerdesmoyenssupplémentaires
prélevés sur d’autres postes de dépenses, ce sera à
l’administrationpénitentiaireelle-mêmedetrouver
sur ses propres budgets les marges nécessaires, soit
enmoyennesurlapériodede431,2 millionsd’euros
par an. Une position qui n’est que partiellement
tenable et nécessitera de reposer la question des
crédits dédiés à la mission justice.Ceux-ci ne repré-
sentent que 3 % du budget général de l’État, alors
qu’ils’agitd’unemissionrégalienneincontournable.
13. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
20
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
En réalité, les crédits demandés en loi ini-
tiale n’ont pas beaucoup d’importance, dans
la mesure où des dépassements réguliers sont
généralement constatés durant l’exécution bud-
gétaire, obligeant le garde des Sceaux à prélever
sur les autres programmes de la mission « Jus-
tice », afin de faire jouer le principe fongibilité
des crédits ministériels. Il faut dire que le bud-
get « Justice » s’articule autour de deux axes
délicats sur le plan budgétaire :
- un problème de maîtrise de la masse sala-
riale et du plafond d’emplois, aboutissant à
des dépassements récurrents des dépenses de
titre 2 (personnel), alors même que les postes
budgétaires ne correspondent pas aux emplois
effectivement pourvus ;
- un problème de rigidité de la dépense :
❚ du point de vue des dépenses de fonction-
nement, notamment en raison de l’impor-
tance de la gestion déléguée dans la mesure
où celle-ci prend en charge (hors personnel
de surveillance), la gestion de près de 53 éta-
blissements pénitentiaires représentant près de
28 600 places théoriques de détention (soit
environ 50 % de la capacité théorique du parc
pénitentiaire français14
) ;
❚ du point de vue des dépenses d’inves-
tissement, avec une insuffisante fiabi-
lité des budgets ne permettant pas un suivi
complet des programmes engagés pour
le renouvellement du parc pénitentiaire.
Des dépenses et des effectifs de personnel mal
maîtrisés
Contrairement aux budgets des autres admi-
nistrations, à part le cas particulier des opé-
rations extérieures pour les militaires, les
dépenses de personnel de l’administration
pénitentiaire sont régulièrement sous-bud-
gétées alors même que le plafond d’emplois
prévu en loi de finances est régulièrement
sous-exécuté. En clair, les emplois prévus
ne sont pas complètement pourvus mais les
budgets sont régulièrement dépassés. Ainsi,
entre 2011 et 2014, les dépassements sont
intervenus trois fois en quatre ans.
Les dépenses de personnel représentent un
montant important du budget de l’administra-
tion pénitentiaire. Elles représentent environ
les deux tiers du montant total des crédits.
Leur augmentation continue résulte d’un pla-
fond d’emplois constamment revu à la hausse
pour faire droit au statut de programme prio-
ritaire du gouvernement. Cependant, malgré
ces hausses récurrentes, les plafonds d’em-
plois (autorisations de personnel) ne sont tou-
jours pas exécutés. Et les différentiels restent
importants : en moyenne sur quatre ans, ils
représentent près de 455 ETPT non pourvus.
❚❚ 14 Voir le mé-
moire de Mme
Céline Defra-
noux, La ges-
tion déléguée
des établisse-
ments péniten-
tiaires, Enap,
décembre
2013, p. 7.
Évolution des emplois pénitentiaires
2011 2012 2013 2014 2015
35 057
35 511
35 700
35 812
36 758
34 778
35 080 35 130
35 271
Plafonds d’emplois ETPT prévus en LFI
Effectifs réalisés
14. 21
Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
Interrogée sur cette question, la ministre de
la Justice répond dans le cadre de la discus-
sion du PLF en commission des finances à
l’Assemblée nationale15
: « Afin d’éclaircir un
mystère sur les créations d’emplois – en l’occur-
rence, l’écart récurrent entre effectifs théoriques
et réels de l’administration pénitentiaire, j’ai
diligenté un audit de l’Inspection générale des
finances. Depuis deux ans, j’en étais venue à
m’interroger sur la capacité de l’administration
pénitentiaire à créer des emplois et à maîtriser
la masse salariale. Or, il ressort de cet audit
que l’écart est dû au défaut de création des
emplois annoncés dans les trois derniers
projets de lois de finances de la précédente
législature […] j’ai donc obtenu que ces postes
vacants soient comblés et qu’ils s’ajoutent aux
500 postes créés dans l’administration péni-
tentiaire ». Lorsque l’on sait que l’écart était
encore de 541 postes en 2014 (voir graphique
page précédente) et que le budget 2015 révise
le plafond à la hausse de + 946 postes, on ne
voit pas comment les effectifs budgétaires et
les effectifs réellement en poste pourront être
en cohérence en 2015.
La question de l’absentéisme et des mesures
catégorielles
En effet, lorsqu’on observe l’évolution de la
masse salariale de l’administration péniten-
tiaire, l’impact du schéma d’emplois (effet
des entrées-sorties) est à peu près équivalent
à la somme des mesures indemnitaires indi-
viduelles (9 M€), générales (2,6 M€), caté-
gorielles (5,2 M€) et diverses (2,1 M€), soit
à peu près 18,9 millions d’euros en 201516
.
Ce qui signifie qu’au sein des dépenses de
personnel, les recrutements sont contraints
par l’impact des mesures salariales. Or, les
dépassements ont lieu régulièrement sur les
heures supplémentaires qui sont induites
mécaniquement par l’absentéisme et par
l’étalement et le report en gestion sur plu-
sieurs exercices des mesures catégorielles.
S’agissant de l’absentéisme au sein de
l’administration pénitentiaire, on ne dis-
pose que de très peu de données. Le bilan
social 2013 suscitant l’ire des organisations
syndicales17
n’a pas été divulgué. Les sta-
tistiques de l’absentéisme au sein de l’ad-
ministration pénitentiaire sont d’ailleurs
toujours extournées des chiffres présentés
dans le rapport annuel de l’administration
(DGAFP)18
. Quelques éléments sont cepen-
dant disponibles. Si l’on consulte le rapport
de visite du contrôleur général des lieux
de privation de liberté (CGLPL) au Centre
pénitentiaire sud francilien du Réau (Seine-
et-Marne)19
, on peut lire qu’« en 2012, selon
la direction de l’Administration pénitentiaire,
la moyenne nationale pour absence pour
congé maladie ordinaire (CMO) est de
4,2 %, celle pour accidents du travail est
de 1,36 % », soit un taux global 2012 d’ab-
sentéisme de 5,56 %. Des chiffres en forte
dégradation au premier trimestre 2013 où
l’on recensait 5,55 % de maladie ordinaire
et 1,85 d’accident du travail soit un total
de 7,40 % d’absentéisme.
Cet absentéisme chronique débouche, selon
le Contrôleur général des lieux de privation
de liberté, sur une explosion systématique
des heures supplémentaires : « Le service ne
fonctionne qu’en recourant aux heures sup-
plémentaires […]. Ainsi pour l’année 2012,
54 933 heures supplémentaires ont été effec-
tuées par le personnel de surveillance » pour
217 agents bénéficiaires d’une moyenne
de 253 heures par an. Un dispositif limite
les heures supplémentaires cumulables à
108 heures supplémentaires par trimestre
(416 heures supplémentaire/an), si bien
que « nombre d’entre eux atteignent réguliè-
rement la limite de rémunération […] », ce qui
explique qu’à compter de septembre 2012
dans cet établissement, « jusqu’à la fin de
l’année, les heures supplémentaires n’ont
plus été versées par l’administration péniten-
tiaire ». En 2013 au premier trimestre, le
nombre d’heures supplémentaires s’élevait
à 13 342. Pour lutter contre l’absentéisme
du personnel, l’administration procède
à une retenue financière de 1/30e
de la
❚❚ 15 Voir rap-
port Larrivée,
op.cit, p. 50.
Précisons que
l’audit de l’IGF
n’a pas été pu-
blié. Audit
conjoint IGF-
IGSJ sur les
dépenses de
personnel de
l’administration
pénitentiaire
(2014).
❚❚ 16 Détail, voir
le rapport spé-
cial Justice de
M. le sénateur
Antoine Le-
febvre, annexé
au PLF 2015,
p. 19.
❚❚ 17 Lire en
particulier,
Ufap, Bilan so-
cial ! Vous avez
dit social ?,
24 septembre
2014. www.
ufap.fr/wp-
content/
uploads/
2014/09/
140924-
Bilan-social.pdf
❚❚ 18 Exemple
www.fonction-
publique.gouv.
fr/files/files/sta-
tistiques/rap-
ports_an-
nuels/2014/
pdf/RA_2014_
opti.pdf
❚❚ 19 En date du
8-19 avril 2013,
page 251 note
85.
15. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
22
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
rémunération mensuelle de la personne
ne se déclarant pas au téléphone dans les
24 heures ou non couverte par un justi-
ficatif dans les 48 heures20
. Pour ce seul
centre de détention, cette procédure a été
appliquée à 108 reprises.
Cet exemple résulte d’un audit aléatoire
effectué par le CGLPL. Il pourrait être
multiplié à l’envi21
. Si l’on veut tenter par
un calcul d’extrapoler un ordre de grandeur
de l’absentéisme et de son coût budgétaire
pour l’administration pénitentiaire, il fau-
dra prendre comme hypothèse forte qu’il
existe une correspondance entre les heures
supplémentaires effectuées et le taux d’ab-
sentéisme lui-même. Si l’on reprend alors
le taux d’absentéisme national connu en
2012 et qu’on le compare aux heures sup-
plémentaires effectuées (bien que plafon-
nées légalement22
), on aboutit sur le plan
national à un coût exprimé en ETPT (sans
tenir compte des majorations), représentant
environ 2 084 ETPT. Ce chiffre est indi-
catif. Il représenterait en tout cas un coût
moyen d’environ 35 446 euros/an pour un
gardien de prison, si l’on fait l’hypothèse
que cet absentéisme important se constate
très majoritairement dans les effectifs de
surveillance. Il en résulterait alors un coût
de l’absentéisme estimé grossièrement à
74 millions d’euros par an. Même s’il ne
s’agit que d’un ordre de grandeur, celui-ci
représente par exemple le montant en coûts
de fonctionnement de la première année
de déploiement de notre parc pénitentiaire
supplémentaire. Soit à peu près l’équiva-
lent de l’ouverture (hors investissement) de
2 663 places de prison supplémentaires. Il
rentre en cohérence en tout cas avec l’au-
dit IGF-IGSJ23
(non publié) qui mettait en
exergue un montant d’heures supplémen-
taires sous-évaluées atteignant 60 millions
d’euros/an.
Mais l’enjeu majeur de cet absentéisme et de
son coût, conduit à une surenchère indem-
nitaire. Il en résulte une « fuite en avant »
indemnitaire qui explique par exemple le
dérapage constaté des dépenses de person-
nel du programme en 2014 à plus de 18 mil-
lions d’euros dont 8,07 millions d’euros liés
à la réforme statutaire des surveillants avec
soulte de 2013 liée à la publication tardive
des décrets d’application, 3,8 millions d’eu-
ros de « primes de restructuration » rien que
pour les personnels de la maison d’arrêt de
la Santé à Paris, et 5 millions de dépasse-
ment de l’enveloppe budgétée d’heures sup-
plémentaires. Ces constatations rentrent en
concordance avec les conclusions du rapport
IGF/IGSJ mettant en exergue « l’absence
de maîtrise de la part indemnitaire de la
rémunération des agents », par conséquent à
une progression des effectifs depuis 2009
de 13 % a répondu une progression des
vacances de postes de 40 %.
La Cour des comptes a mis en évidence que
ces dysfonctionnements « trouvent en par-
tie leur origine dans l’absence de système
d’information RH ou d’outils de calculs
communs, et corollairement dans l’existence
de systèmes d’information (SI) hétérogènes
au sein des différents programmes ». Ainsi
le SIRH Harmonie du ministère n’est pas
encore pleinement déployé24
, alors que l’ap-
plication centralisée de gestion des détenus
Genesis est rentrée en service en 2014.
Une grande rigidité dans les dépenses de
fonctionnement et d’investissement
Les dépenses de fonctionnement représentent
environ 739 millions d’euros. Or, sur ce volet,
il n’y a pas beaucoup de grain à moudre en
termes d’économies structurelles. En effet,
leur structure est particulièrement rigide.
Cette somme recouvre en partie les loyers des
établissements pénitentiaires en PPP (parte-
nariat public-privé). Mais, comme l’a rappelé
la Cour des comptes, on ne budgétise que les
sommes correspondant à l’investissement cou-
rant et non les dépenses de fonctionnement et
de personnel induites, ce qui fausse la sincérité
budgétaire du volume des engagements.
❚❚ 20 En vertu
de la loi
n° 2013-1278
du 29 dé-
cembre 2013
de finances
pour 2014.
❚❚ 21 Voir par
exemple son
rapport d’oc-
tobre 2012 et
de sep-
tembre 2013
sur le centre
pénitentiaire de
Marseille
(p. 14).
❚❚ 22 En effet, il
s’agit d’un coût
brut, peu im-
porte que le
dispositif mis
en place pour
en limiter le dé-
rapage par les
services péni-
tentiaires le mi-
nore.
❚❚ 23 Inspection
générale des
finances-Ins-
pection géné-
rale des ser-
vices judi-
ciaires
❚❚ 24 Note
d’exécution
budgé-
taire 2014,
p. 25.
16. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ❚ ÉTUDE
L’administration française est au pied du
mur. Face à une surpopulation carcérale
endémique, le choix a été fait depuis 2012
de faire face aux contraintes budgétaires
en procédant à une baisse de la population
écrouée détenue. Cette politique tourne
le dos aux meilleurs exemples de nos voi-
sins européens. Ces derniers suivent soit
une politique de tolérance « zéro » (Bri-
tanniques), soit des incarcérations nom-
breuses mais courtes (Allemagne, Pays-
Bas) qui supposent de disposer d’un parc
de places opérationnelles suffisant et d’une
justice capable de s’assurer d’un bon taux
d’exécution des peines. Mais comme l’évo-
quait en 2011 le candidat Hollande durant la
campagne présidentielle réinterprétant les
mots de Victor Hugo25
: « Je ne dis pas qu’il
ne faut pas améliorer l’état de nos prisons, qui
ne sont pas dignes de la condition humaine.
Mais créer 30 000 places de prison, ça coûte
3 milliards d’euros en investissement. Je pré-
fère mettre 2,5 milliards d’euros pour l’École,
que 3 milliards d’euros pour les prisons.26
»
Ce choix à la vérité est à courte vue, car
s’il permet de respecter les autres priorités
du gouvernement dans une période d’ajus-
tement budgétaire, il fait l’impasse sur le
besoin de faire baisser la population car-
cérale dans le but notamment de se consti-
tuer comme dans les autres pays des marges de
sécurité et significativement dans les maisons
d’arrêt. Nous avons pu mettre en évidence
que la mise en place d’un programme com-
plémentaire de 9 000 places à horizon 2017
en cohérence avec l’objectif d’encellulement
individuel, pourrait être soutenable pour un
coût complet de 613,08 millions d’euros
en fonctionnement cumulé le temps du
déploiement (mais avec un coût en rythme
de croisière de 240,1 millions d’euros/an) et un
coût d’investissement de 1,14 milliard d’euros.
Reste la volonté politique et la nécessaire
compression des coûts. L’analyse budgé-
taire permettant de mettre en évidence un
dérapage des heures supplémentaires lié
à l’absentéisme compris entre 60 et 74 mil-
lions d’euros, soit l’équivalent de 1 710 à
2 100 agents manquants pour une adminis-
tration qui en comporte près de 36 200 soit
près de 6 % des effectifs, 8 % des seuls gar-
diens. Des marges de manœuvre sont donc pos-
sibles y compris s’agissant de la masse salariale.
Enfin, des surcapacités peuvent devenir des
sources de profit. Ainsi (voir encadré) l’admi-
nistration pénitentiaire néerlandaise, qui a
choisi de louer deux de ses prisons, l’une à la
Belgique , l’autre à la Norvège. Au-delà, une
meilleure articulation des crédits accordés à
la mission Justice au sein du budget général
se révèle indispensable pour assumer pleine-
ment cette mission régalienne de l’État.
Conclusion et propositions
❚❚ 25 En réfé-
rence au dis-
cours devant
l’Assemblée
nationale de
Victor Hugo en
1848 : « Qui
ouvre une
école, ferme
une prison. »
❚❚ 26 Présenta-
tion du projet
Éducation,
29 septembre
2011.
❚❚ 27 Voir
convention,
Bruxelles,
26 février 2010
(OR.nl) 6921/10
ADD 1. Open
51, Eurojust 28,
EJN 3.
Lorsque la Hollande valorise sa surcapacité carcérale
La Hollande représente un cas unique en Europe ; elle dispose en effet depuis 2005, d’une
forte surcapacité carcérale. Elle a donc décidé de la valoriser en acceptant de louer à la
Belgique la prison de Tilburg par la convention du 31 octobre 200927
. D’une capacité ini-
tiale de 500 détenus, la prison conserve son personnel de surveillance hollandais et le droit
pénitentiaire hollandais, mais se trouve administrée par un directeur belge. La Belgique
s’occupant du dispositif sanitaire de ses prisonniers. Ces derniers ont été transférés sur la
17. Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015Société Civile n° 158 ❚ Juin 2015
❚ 28 (Voir p. 24)
Voir rapport
2012 p. 12 :
« Lors de sa vi-
site, la déléga-
tion n’a recueilli
aucune alléga-
tion de mauvais
traitements de
détenus par le
personnel péni-
tentiaire. Au
contraire, la
grande majorité
des détenus a
souligné le pro-
fessionnalisme
et le respect
dont le person-
nel pénitentiaire
faisait preuve à
leur égard,
commentant en
des termes par-
ticulièrement fa-
vorables la diffé-
rence d’attitude
– empreinte de
dialogue et de
contacts per-
manents – entre
le personnel de
Tilburg et celui
d’autres prisons
belges. »
❚ 29 Moniteur
belge,
16/09/2014, p.
72753-72754,
21/12/2013, loi
portant assen-
timent de l’ac-
cord, conclu
par échange de
notes verbales,
datées du
16/10/2013 et
du 7/11/2013.
Ainsi que le
rapport au Sé-
nat belge,
17/12/2013,
5-2411/2 ses-
sion de
2013/2014,
ainsi que le
projet de loi lui-
même,
5-2411/1,
16/12/2013.
ÉTUDE ❚ ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE
Propositions de la Fondation iFRAP
❙ Il faut réorienter la stratégie immobilière afin de
disposer d’une perspective d’encellulement indi-
viduel renforcée (notamment dans la perspective
d’une lutte contre l’islamisme radical). À cette
fin, la Fondation iFRAP propose la mise en ser-
vice de 9 000 places de prisons supplémentaires
(7 918 places en maisons d’arrêt et 880 places en
maisons centrales) dans 13 nouveaux établisse-
ments, ce qui ferait passer le nombre total de 190
à 213 établissements.
❙ Cette nouvelle politique pénitentiaire doit passer
par l’embauche de 2 000 agents supplémentaires.
Ce projet pourrait être atteint en le gageant par-
tiellement sur les gains issus de la lutte contre
l’absentéisme.
❙ Au total cette nouvelle politique pénitentiaire
devrait représenter un coût total cumulé de
1,7 milliard d’euros en 2019.
❙ La recherche d’une surcapacité carcérale
à l’aune de 2019 devrait ainsi permettre de
disposer d’un volant de sécurité que nous
évaluons entre 2 000 et 4 000 places afin
d’absorber, à politique pénale inchangée,
une augmentation ponctuelle de notre
propre population carcérale ;
❙ Le gouvernement doit procéder à une
refonte de la gouvernance RH de l’adminis-
tration pénitentiaire afin de mettre en cohé-
rence ses effectifs réels et son plafond d’em-
plois ainsi que ses coûts de masse salariale ;
❙ La maîtrise de l’absentéisme, et les vaca-
tions et heures supplémentaires qui en
découlent, imposent qu’un retour spéci-
fique aux jours de carence soit imposé dans
l’administration pénitentiaire eu égard à ses
contraintes particulières de service public ;
❙ Les coûts complets des PPP doivent être
budgétisés ou communiqués afin de rendre
plus cohérents les montants des engage-
ments du programme pénitentiaire sur un plan
pluriannuel et leur consommation effective.
base du volontariat, la prison hollandaise se trouvant à quelques kilomètres à peine de la
Belgique. Devant le succès du dispositif et l’avis favorable (hors rapatriements sanitaires)
donné par le Conseil de l’Europe28
, la Belgique a décidé de proroger la convention jusqu’au
31 décembre 201529
par un avenant (avec une clause d’ultime prorogation jusqu’au 31
décembre 2016). L’effectif étant porté à 650 détenus, la convention prévoit un défraiement
de l’État hollandais à hauteur de 42 millions d’euros/an.
Cet arrangement inédit vient d’être étendu à la Norvège, qui a décidé de réduire pro-
visoirement son parc carcéral afin de le rénover. Après un échec avec la Suède sur
un transfert provisoire de prisonniers, la Norvège a signé un accord avec la Hollande
afin de transférer 242 prisonniers condamnés à de longues peines dans la prison de
Norgerhaven à Veenhuizen. Ces expériences font actuellement l’objet de réflexions de
la part de la Suisse, s’agissant du transfert de prisonniers en Allemagne qui dispose,
on l’a vu, d’une surcapacité carcérale de près de 9 000 places(voir La CCDJP demande
des éclaircissements, 2 janvier 2015, www.20min.ch/ro)