Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
Pourquoi ne pas penser à adapter nos oeuvres littéraires au cinéma ?
1. Bonjour par ici.
Il y a quelques jours, sortait une adaptation remarquable selon moi des Misérables de
Victor Hugo, à la sauce britannique. Dans tout ça, j'ai été choquée par le fait que ce soient
des étrangers qui aient réussi ce tour de force alors que les nationaux eux mêmes ne
semblent pas en avoir cure. Et ce n'est pas juste les Misérables de Victor Hugo, on peut
citer les Trois Mousquetaires de Dumas Père, Les Liaisons Dangereuses de Laclos, et bien
d'autres encore. Des adaptations réussies à au moins 80% chacune si on se donne une
moyenne. Ces mêmes britanniques qui ont bien adapté Pride & Prejudice, de leur
compatriote Jane Austen pour ne citer que cet exemple.
Toutefois, Le cas de la France n’est pas critique; pas comme le nôtre. Le cinéma béninois
est, excusez moi l’espression, un peu vide et manque singulièrement de fond. Bien sûr on
a des productions de films avec mille histoires de sorciers très habituelles au pays,
certaines drôles ou qui se disent drôles et le reste qui se modernise un peu. Mais dans
tout cet amas je n’ai pas encore vu une seule fois en vidéo une oeuvre de nos auteurs à
nous.
Comment cela se fait-il, à moins que je ne sois pas informée et dans ce cas dites le moi,
qu’il n’y ait aucune adaptation d’un livre de Pliya, de Bhêly Quenum, etc ... ? L’idée n’a
t-elle jamais germé ? Ou plutôt a t-elle été avortée (on sait bien que notre pays est réputé
pour de telles actions mais passons) ? Qu’est-ce qui coince dans le processus ?
Allons nous rester passifs et laisser la Namibie ou je ne sais quel autre pays réussir où
nous n’avons même pas débuté quelque chose ? Si encore nous avions commencé et
échoué, on aurait une base mais là il n’y a rien. Au train où vont les choses, on dirait oui.
Et ce sera dommage. Nous avons des réserves de talents ici que nous n’exploitons pas à
leur juste valeur. Il ne suffira pas d’attendre la disparition de ces têtes pour pleurer et
faire des discours assommants pour leur rendre hommage. Les plus beaux hommages
sont faits du vivant des gens, pas après leur mort.
Par ailleurs, nous sommes à une époque où la lecture ne fait plus partie des
divertissements prisés par la jeunesse. Les enfants peuvent donner le programme
télévisé, sur plusieurs jours, comme s’ils l’avaient conçu eux-mêmes mais sont par
contre incapables de retenir même une page de leçon. Au lieu de se plaindre (c’est trop
tard pour ça je pense) et de proposer mille méthodes (non adaptées aux réalités et
surtout coûteuses en diable) pour endiguer la crise, il faut plutôt chercher à utiliser cette
addiction à des fins productives. J’ai des camarades qui n’ont pu jamais finir aucun de ces
livres juste parce que lire les fatiguait au plus haut point et ces mêmes personnes
peuvent d’affilée regarder plus de 6h de films.
2. Tous ces livres s’ils étaient adaptés, en plus d’apporter au patrimoine vidéographique de
notre pays un poids non négligeable, aideraient, je pense, les enfants, et les adultes, à plus
s’imprégner de la littérature béninoise. Imaginez qu’au lieu du feuilleton à 20h30, on fait
un épisode de 15 minutes tiré de la Secrétaire Particulière d’Olympe Bhêly Quenum par
exemple, et à 20h45, le feuilleton arrive. Notre chérubin qui attend toujours
impatiemment son feuilleton ne va pas bouger avant d’avoir vu le dit feuilleton. Il sera
bien obligé à un moment de suivre le petit extrait de livre présenté. Maintenant pour
captiver l’attention, les acteurs seront invités à jouer leur partition, je ne suis
malheureusement pas experte dans le septième art.
Chaque fois que je vois le drapeau béninois, je suis heureuse d’être née au bénin qui
malgré son lot de difficultés jouit d’une paix que beaucoup nous envient ailleurs. Mais j’ai
honte aussi, disons nous la vérité sur certaines choses. J’ai honte de notre sale manie de
rejeter les nôtres tout en accueillant les autres à bras ouverts. J’ai honte de cette
habitude de préférer faire échouer l’autre juste parce que soi-même on n’y est pas arrivé.
J’ai honte de voir des projets incroyablement bien pensés, et à long terme bénéfiques
pour le pays, être rangés dans des tiroirs à cause de l’égocentrisme et de l’esprit de vol
qui règne dans le coeur de certains.
Voilà ce que je tenais à partager avec vous aujourd’hui. N’hésitez surtout pas à
compléter. Je pars du principe que ce pays est le nôtre. S’il se porte bien, nous nous
portons bien, où que nous nous trouvions dans le monde. Et s’il se porte mal, ça rejaillira
aussi sur nous. Il faut donc commencer à faire évoluer les consciences. Nous végétons
trop actuellement. Merci.