2. Si La notion de paysage mérite d’être honorée, ce n’est pas
seulement parce qu’elle se situe de façon exemplaire, à
l’entrecroisement de la nature et de la culture, des hasards de
la création et de l’univers et du travail des hommes, ce n’est
pas seulement parce qu’elle vaut pour l’espace rural et pour
l’espace urbain. C’est essentiellement parce qu’elle nous
rappelle cette terre, la nôtre, que nos pays sont à regarder, à
retrouver, qu’ils doivent s’accorder à notre chair, gorger nos
sens, répondre de la façon la plus harmonieuse qui soit, à notre
attente” Pierre Sansot ; Variations paysagères ; 1983
3. ." À travers l'utilisation du concept de paysage au sein
des processus d'élaboration de la matière urbaine
contemporaine se profile une remise en question de
l'urbanisme réglementaire et de la pratique du
"zoning" .
C'est la politique de l'urbanisme dans son ensemble
qui est interrogée par ce regard nouveau posé sur la
réalité du développement. C'est aussi l'apparition de
critères qualitatifs qui furent longtemps négligés qui se
manifestent dans l'émergence de la réflexion
paysagère globale. - Frédéric Pousin :
4. A - Qu'est-ce qu'un paysage ?
« Etendue de pays qui présente une vue d'ensemble »
(Larousse)
« Partie de pays que la nature présente à l'œil qui la regarde »
(Petit Robert)
« Lieu soumis au regard »
(Y. Veyret - A. Lemaître, L'information géographique, n°60, 1996)
« Rarement naturel, produit des hommes ou état d'âme, il n'y a pas que de beaux paysages.
Il y a par exemple, des paysages de banlieue industrielle »
(R. Ferras, M. Clary, G. Dufau, Faire de la géographie, Belin, 1993)
« Le paysage est bien ce que l'on voit mais on ne le voit jamais directement, on ne le voit
jamais isolément et on ne le voit jamais pour la première fois »
(G. Bertrand, Le paysage entre nature et société, 1978)
« Ensemble des éléments observables à partir d'un lieu précis. Ne se confond pas avec le
milieu géographique qui comprend des éléments invisibles »
(G. Hugonie, Clés pour l'enseignement de la géographie, CRDP Versailles, 1995)
5. « - Le paysage est un signe, l'apparence visible d'un système de forces
plus ou moins complexe qui le produit. Ce système peut-être naturel,
anthropique ou, le plus souvent, mixte. Il est doté d'une inertie qui
autorise la présence d'héritages (.)
-Le paysage est aussi un spectacle objectivement présent et à décrire
comme tel, le plus scientifiquement possible, ce qui écarte les
appréciations purement esthétiques et amène à créer un langage de
description, neutralisé, si possible.
- Le paysage est enfin un spectacle pour quelqu'un, ce qui impose de
l’examiner comme il est perçu. Cela est d'autant plus utile que les
spectateurs deviennent(ou peuvent devenir !) acteurs dans le système
producteurs »
(T. Brossard, J.C. Wieber, Essai de formulation systémique d'un mode
d'approche du paysage, BAGF n°468, 1980)
6. Qu'est-ce que le paysage urbain ?
le paysage urbain est une image fragmentaire de la ville. Il est
surtout la multiplicité d'images.
Les paysages sont des fragments de la totalité, du réel,
sectionnés par le regard (un certain regard) pour la
contemplation.
C'est dans ce sens que l'on peut dire que le paysage est une
création du regard, à partir d'une sensibilité donnée.
Quand on est spectateur, on se place à une certaine distance de
la scène où se développe le spectacle.
7. Le regard construit des paysages différents selon les distances
prises par l'observateur entre son poste d'observation et la scène
observée. C'est donc aussi une question d'échelle.
Plus l'observateur s'approche de la scène plus il voit de détails,
mais moins de spectacle. À la limite il est sur scène, et cela
implique de considérer autrement le spectacle.
8. LE PAYSAGE A L’INTERFACE DES POLES
ENVIRONNEMENTAUX,ECONOMIQUE ET CULTUREL
9. Place de France (les années 1920)
Place Saint Exupery sur l’avenue Hassan II 1920
Angle Bd Lalla Yacout et 11
janvier
Place Mers Sultan Et l’entrée du bd Rahal el Meskini
(ex rue de Lorraine) 1920
10. "Comprendre le paysage, c'est d'abord l'analyser dans les composantes
visuelles car c'est avant tout sur celles-ci qu'intervient l'aménageur.
C'est le paysage visible.
C'est ensuite déceler les liens d'équilibre dynamique qui unissent ces
composantes au système producteur qui leur a donné naissance.
C'est le paysage signe.
C'est enfin observer les usages et représentations qui sont faits.
C'est le paysage vécu.
Territoire à vision et perception variable, le paysage nous oblige à considérer
le site à aménager non plus comme une simple surface plane, mais comme
un espace chargé de signes"
11. OUTILS:
L’intervention sur le paysage/espace,(naturel; rural; urbain),dans le cadre de
l’intervention anthropique, passe par un certain nombre d’outils. Ces outils sont
une représentation de l’espace objet , en un temps donné, avec une projection dans
le futur avec des échelles temporelles variées.
Le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire:
Document de niveau d’aménagement du territoire: couvrant généralement une
région, dans le sens administratif .C’est une approche territoriale ,synthétisant
l’image futur d’un espace donné. Il détermine les zones naturelles, les zones de
développement économique, les centres de développement urbain, etc.…
Le Schéma Directeur d’Aménagement Urbain:
Document de planification urbaine, couvrant une aire géographique, variable
selon le contexte. A ce niveau est déjà introduite la notion de zonage ;zone rurale,
zone naturelle à protéger, zone d’activités, zones d’habitat dans toutes ses formes,
zone de grands équipements, parcs et espaces verts urbains, grands axes de
liaison, etc.…
12. Le Plan d’Aménagement:
Document à l’échelle d’une commune, traduisant les orientations du
SDAU, avec la précision réglementaire des droits du sol. Il définit les
zonages en détail, les équipements aux différentes échelles, les
emprises de voiries, les types d’occupation, les alignements, les
hauteurs, les reculs, les fonctions, ainsi qu’un certain nombre de règles
architecturales
Le Lotissement/Le Groupement d’Habitation:
C’est l’outil qui permet, généralement; la réalisation sur le terrain des
options du Plan d’Aménagement.
Il définit au niveau de la parcelle toutes les dispositions réglementaires
du plan d’aménagement, avec des détails qui sont à l’échelle de cette
portion du territoire.
L’Ordonnancement Architectural:
C’est un outil qui accompagne le lotissement, selon la loi 25/90.
C’est un outil utilisé pour l’intervention sur le bâti de certains axes ,en
milieu urbain, ou dans les traversées des centres ruraux
13. La Charte Architecturale:
C’est un Outil :
pratique d’aide à la décision
incitatif mis à la disposition de l’ensemble des acteurs
d’une portée stratégique et d’un caractère opérationnel.
La charte architecturale, urbanistique et paysagère a pour objet la mise en place d’un
cadre référentiel, essentiellement incitatif et mobilisateur, favorisant une meilleure
planification et gestion de la qualité du cadre bâti et des aménagements extérieures.
Informer, sensibiliser, conseiller les professionnels et les élus sur les choix
architecturaux, urbanistiques et paysagers.
Sensibiliser les habitants à la richesse du cadre bâti et les conseiller dans leur projet de
construction ou de rénovation.
Spécifier les interventions à l’intérieur des composantes patrimoniales, urbaines et
paysagères.
Proposer des actions de gestion du patrimoine urbain et architectural.
Mettre en valeur le paysage urbain et promouvoir la qualité architecturale.
Mettre en place un cadre référentiel incitatif et mobilisateur pour une meilleure
planification et gestion de la qualité du cadre bâti et des aménagements extérieurs.
15. La Mise A Niveau Urbaine:
Le diagnostic de l’espace urbain a démontré que celui-ci a atteint un
niveau de délabrement alarmant. C’est ainsi que cette décennie a
connu l’introduction d’un nouvel outil/mode d’intervention sur
l’espace urbain: la mise à niveau urbaine.
Cette approche a intéressé l’espace public dans la grande majorité
de ses composantes: voirie, éclairage public, revêtement des
trottoirs, plantation d’alignement, espaces verts, mobilier urbain, et
dans certain cas le ravalement des façades
19. RENOVATION ET REQUALIFICATION URBAINE
SECTEUR . JNANAT – SECTEUR NORD
Problématiques et
données de base
Diagnostic Diagnostic spatial
économique et social
Principales
orientations
Projet
multidimensionnel
Démarche et
accompagnement Structure et site
social d’intégration urbaine
Mise hors dangers des Projet de mise à niveau des
citoyens secteurs, redressement
19
22. 3- PROJET: RAVALEMENT DE FACADES ET DES MURS DE CLOTURES
RAVELEMENT DE FACADES
V6 - Avant
V6 - Après
26. LES ACTEURS
La production de l’espace/paysage urbain est la sommation des
actions de plusieurs intervenants/acteurs.
La Province/Préfecture:
La tutelle des services déconcentrés de l’état et des collectivités
locales , assure la coordination , le suivi , ainsi que la réalisation de
projets importants
La Commune:
Cellule de base du développement locale, elle gère l’espace public à
travers la police administrative qui couvre un large champ de l’espace :
*Occupation du domaine public, pour différents
usages(commerces, services, publicité, enseigne, totem, etc.)
*Travaux communaux, notamment dans le cadre des projets de
mise à niveau urbaine
*Autorisations de construire, lotir, permis d’habiter, réception
de lotissement, etc.
27. L’Agence Urbaine:
Etablissement public sous tutelle du MHUAE, instrument technique
au service des collectivités locales, les principales taches:
*la production des documents d’urbanisme réglementaires
*la gestion urbaine au niveau de l’examen des différentes
demandes d’autorisations
*l’accompagnement de tous les intervenants dans l’espace
Les Professionnels:
Désignés par « les hommes de l’art » , ils sont en amont de
l’intervention opérationnelle, et ce à travers la conception urbanistique,
architecturale et technique; ainsi que la conduite des travaux,(urbaniste,
architecte, paysagiste, ingénieur)
28. Les Gestionnaires des réseaux:
Eclairage public, transport;(candélabre, bus, station bus, abri bus, etc.)
Les Promoteurs:
Emergence de promoteurs de taille importante, qui produisent
aujourd’hui des opérations d’envergure, qui ont un impact important
sur le paysage urbain
29. Le système productif:
La dominance de l’informel, tâcheron et maalem: qualité et
responsabilité en question
Le secteur informel:
L’urbanisme informel continue de plomber le paysage des villes et des
centres périphériques .C’est un urbanisme qui est produit hors normes
Le Citoyen:
L’habitat économique représente 80% des dossiers instruits par les
Agences urbaines. La production du logement par autoconstruction,
crée une situation de chantiers permanents sur des superficies
importantes des villes, nonobstant la qualité de ce bâti.
32. AXES DE REFLEXION:
*Revisiter les outils conceptuels qui sont usités dans la production des référents
réglementaires, afin d’assurer une meilleur mixité urbaine, la prise en considération du
paysage dans son sens le plus large, et offrir un champ large pour la créativité
urbanistique et architecturale
*Inventer d’autres modes integratoires pour aborder le secteur informel dans tous ses
aspects, afin de dépasser les limites constatée des restructurations
*Mettre en place des guides permettant aux gestionnaires de l’espace public de mieux
l’appréhender
*Instituer des espaces d’échange et de concertation entre les différents intervenants sur
l’espace afin de dépasser les visions et programmations sectorielles