2. Introduc)on
• Depuis
le
temps
de
la
régence
de
Philippe
d’Orléans
(1715-‐1723)
et
du
Système
de
Law
(«
tout
un
siècle
en
8
ans
»
écrit
Michelet),
jusqu’aux
grandes
entreprises
réformatrices
des
années
1760-‐1780,
la
France
des
Lumières
se
singularise
par
une
fièvre
de
chaque
instant,
une
extraordinaire
effervescence.
• Effervescence
économique,
tout
d’abord,
marquée
par
le
développement
sans
précédent
du
grand
commerce
atlanWque,
effervescence
démographique
avec
une
populaWon
qui
passe
de
22
a
28,5
millions
d’habitants,
effervescence
administraWve,
effervescence
encore,
au
cours
de
la
guerre
de
Sept
ans
(1756-‐1763)
quand
les
armées
du
roi
sont
mobilisées
de
l’AtlanWque
Nord
a
l’Océan
Indien,
en
passant
par
les
différents
théâtres
d’opéraWon
du
vieux
conWnent,
dans
ce
qui
fut
le
premier
véritable
conflit
mondial,
effervescence
intellectuelle,
avec
la
rédacWon
de
l’Encyclopédie.
Quai
des
Chartrons
a
Bordeaux.
3. Introduc)on
• Les
Lumières
furent
avant
tout
ce
moment
décisif
dans
l’histoire
des
idées
et
du
processus
de
notre
modernité,
érigeant
la
raison
en
impéraWf
suprême,
matrice
et
moteur
d’une
transformaWon
du
monde
capable
de
casser
le
cycle
des
violences
individuelles
et
collecWves.
• L’Enseigne
de
Gersaint
de
Wa`eau
tourne
la
symboliquement
la
page
du
Grand
Siècle
et
du
règne
de
Louis
XIV
pour
ouvrir
avec
la
régence
de
Philippe
d’Orléans
(1715-‐1723).
Sur
la
gauche
de
ce`e
scène
de
plus
de
trois
mètres,
on
emballe
le
portrait
de
Louis
XIV.
Ici,
Wa`eau
reconnaît
l’importance
du
public,
alors
que
l’espace
public
et
criWque
de
l’art
ne
s’est
pas
consWtue.
4. Introduc)on
• La
France
du
XVIIIème
siècle
découvre
l’Amérique
mieux
qu’elle
ne
l’avait
fait
au
XVIème
siècle.
Entre
le
chocolat
catholique
et
le
the
protestant,
le
café
peut
donc
entrer
dans
la
mythologie
de
la
France.
Pars
retrouve
sa
vocaWon
universaliste
parce
qu’il
devient
un
grand
café.
• «
Le
Roi
ramené
a
Versailles
».
Tout
va
se
refermer,
se
renfermer
dans
ce
labyrinthe
de
peWts
appartements
confines,
plus
sordides
en
fin
de
compte
que
fastueux,
l’étouffeur
de
l’histoire.
Le
tome
de
Michelet
ne
manque
pas
a
l’organisaWon
habituelle
en
trois
temps
de
la
deuxième
série
de
l’Histoire
de
France
:
il
y
a
bien
l’élan
iniWal
de
la
première
Régence,
tout
posiWf,
puis
une
longue
phase
de
lu`e
correspondant
a
l’expérience
financière
de
Law
et
enfin
la
retombée,
le
retour
a
Versailles,
la
réappariWon
désolante
d’un
roi,
la
soumission
a
Rome,
la
victoire
des
grands
seigneurs
parasites.
5. Introduc)on
• Le
lit
de
parade
du
XVIIème
siècle
recule
devant
les
meubles
de
jour
et
de
conversaWon.
«
La
femme
s’est
levée
en
ce
siècle.
Elle
n’est
plus
couchée
;
elle
est
assise.
»
Tout,
a
l’ère
de
la
Régence,
est
emporte
par
le
souffle
de
l’esprit
dynamisant
la
maWère
et
n’en
laissant
plus
percevoir
que
le
mouvement.
Wa`eau
possède
le
génie
rare
de
rendre
le
mouvement,
le
rythme
et
la
grâce
de
la
démarche.
Il
a
«
la
puissance
de
peindre
l’esprit
».
Le
vent
souffle
sur
la
Régence
:
vent
vivifiant
de
l’esprit,
il
fait
cingler
le
siècle
vers
l’avenir,
il
insuffle
sa
légèreté
aux
robes
et
aux
pas
;
vent
inquiétant
de
la
vanité
et
de
la
folie,
il
gonfle
les
acWons
de
l’eau,
emporte
celui-‐ci
dans
les
airs
comme
un
ballon
sans
lest
et
siffle
dans
le
cerveau
disparate
et
fêle
de
l’égérie
du
temps,
la
duchesse
de
Berry.
Elle
est
dépeinte
souvent
comme
la
figure
emblémaWque
de
la
Régence
et
de
ses
débauches,
accusée
d'inceste
avec
son
père.
Enceinte
des
œuvres
du
capitaine
de
sa
garde,
le
chevalier
de
Riom,
la
duchesse
de
Berry,
veuve
depuis
5
ans,
s'acharne
à
dissimuler
son
état.
La
duchesse
de
Berry
6. La
France
a
la
mort
de
Louis
XIV
• La
difficile
guerre
de
succession
d’Espagne:
La
dernière
guerre
livrée
par
Louis
XIV,
la
guerre
de
succession
d’Espagne,
qui
dure
de
1701
a
1713,
est
une
guerre
européenne:
on
se
bat
aussi
bien
au
Pays
Basque
qu’en
Ukraine.
La
France
est
alliée
de
l’Espagne,
depuis
que
le
peWt
fils
de
Louis
XIV,
le
duc
d’Anjou,
est
devenu
roi
sous
le
nom
de
Philippe
V.
• Les
puissances
européennes
ne
peuvent
accepter
la
formaWon
d’un
bloc
franco-‐espagnol
des
Bourbons,
pas
plus
que
de
voir
l’exclusivité
du
commerce
avec
l’empire
colonial
espagnol
offerte
aux
Français.
• Les
Français
ont
longtemps
tente
de
maintenir
le
théâtre
d’opéraWons
éloignes
du
«
Pré
Carre
».
Mais
des
1706,
les
coalises
sont
au
contact
de
«
la
ceinture
de
fer
»,
c’est-‐a-‐dire
des
forteresses
organisées
par
Vauban,
en
rideaux
défensifs
successifs.
Des
citadelles
tombent,
ainsi
Lille,
malgré
une
farouche
résistance.
• L’hiver
1709,
le
«
Grand
Hiver
»
est
épouvantable.
La
situaWon
matérielle
des
Français
se
dégrade
de
jour
en
jour,
les
batailles
sont
de
plus
en
plus
féroces:
Malplaquet,
le
11
septembre
1709,
en
est
un
bon
exemple.
Malplaquet:
défaite
tac<que
mais
victoire
stratégique.
Le
maréchal
de
Villars
se
trouve
face
au
duc
de
Marlborough.
Hôtel
royal
des
Invalides.
Dessine
par
Liberal
Bruant,
l’hôtel
royal
des
invalides
qui
doit
accueillir
4.000
invalides,
rappelle
le
cout
humain
des
guerres
de
Louis
XIV
.
7. La
France
a
la
mort
de
Louis
XIV
• Le
temps
de
la
fête
brillante
a
Versailles
est
bien
loin,
mais
la
France
ne
cède
pas
et
le
maréchal
de
Villars
remporte
une
victoire
décisive
avec
deux
fois
moins
de
troupes
que
les
coalises
du
prince
Eugene,
a
Denain,
en
juillet
1712.
• Par
la
signature
du
traite
d’Utrecht,
en
avril
1713,
les
Provinces-‐Unies
obWennent
le
droit
de
placer
des
garnisons
dans
les
forteresses
de
la
Barriere
(place
des
Pays-‐Bas)
pour
se
protéger
d’une
éventuelle
menace
française:
Ypres,
Tournai,
Gand,
Mons,
Charleroi,
Namur.
• L’hypothèque
financière:
On
a
créé
des
impôts
nouveaux,
la
capitaWon
en
1695
et
le
dixième
en
1710.
La
capitaWon
est
un
impôt
direct,
le
premier
levé
en
théorie
sur
tous
les
Français,
sans
exempWon
possible.
Le
dixième
porte
en
théorie
sur
tous
les
revenus,
mobiliers,
immobiliers,
les
offices,
l’industrie,
10%
des
revenus
sont
dus.
• En
1693,
la
vaisselle
et
le
mobilier
d’argent
de
Versailles
sont
portes
a
la
Monnaie
pour
être
fondus.
On
mulWplie
les
ventes
de
charges
municipales
et
d’offices
anoblissant.
On
invente
des
droits
sur
les
jeux
de
cartes
,
les
perruques,
les
huiles…
Autant
de
signes
d’un
royaume
aux
abois.
Bataille
de
Denain
CeFe
victoire
est
une
étape
décisive
dans
le
règlement
de
la
guerre
de
Succession
d'Espagne
où
le
peLt-‐fils
de
Louis
XIV,
Philippe
V
d'Espagne
et
l'empereur
Charles
VI
du
Saint
Empire
se
disputent
le
trône
d'Espagne.
Il
est
cependant
important
de
noter
qu'au
soir
de
la
bataille,
rien
n'est
joué
et
le
succès
de
la
fin
de
la
guerre
dépendra
des
opéraLons
qui
se
dérouleront
dans
les
jours
suivants,
et
qui
conduiront
les
Français
à
reprendre
en
quelques
mois
les
places
fortes
que
les
alliés
avaient
mis
2
ans
à
conquérir.
8. Le
prince
Eugene
et
le
duc
de
Marlborough
• La
guerre,
c’est
le
nom
propre
du
vrai
roi
d’Angleterre,
Marlborough,
qui
va
sous
la
reine
Anne,
gouverner
et
comba`re.
La
Guerre,
le
nom
d’Eugene,
l’épée,
l’âme
meurtrière
de
l’Autriche.
Eugene
a
38
ans,
dans
son
visage
indéfiniment
long,
ses
longues
et
pales
joues
flétries
et
comme
le
fantôme
d’un
vieux
prince
italien.
L’Anglais,
vendu
aux
Juifs,
fut
l’homme
de
la
Bourse
de
Londres.
Et
Eugene
organisa
aux
colonies
fronWères
l’instrument
machiavélique,
le
poignard
de
l’Autriche,
qui,
retourne
contre
les
peuples,
perpétua
ce
monstre,
ce`e
Babel
impériale.
duc
de
Marlborough
John
Churchill,
comte
puis
1er
duc
de
Marlborough
est
un
général
et
homme
poliLque
anglais
dont
la
carrière
s’étend
sur
le
règne
de
cinq
monarques
du
XVIIe
et
XVIIIe
siècles.
Prince
Eugene
9. Les
deux
grands
chefs
français:
Vendôme
et
Villars
• Le
hasard
et
la
faim
mènent
la
France
en
ce`e
grande
loterie
qu’est
la
guerre.
Notre
Villars
n’aimait
que
les
romans,
les
comédies,
les
opéras,
qu’il
retenait,
citait
à
chaque
instant.
Grand
coureur
d’actrices
et
de
filles
(sans
parler
de
choses
pires).
Sa
vie
de
près
d’un
siècle
fut
une
merveilleuse
gasconnade.
Le
roi
ne
connaissait
ni
ses
moyens,
ni
les
difficultés,
le
possible,
ni
l’impossible.
Il
ne
tenait
nul
compte
des
distances,
ni
des
saisons.
Il
disposait
d’une
arme
nouvelle
que
personne
ne
maniait
comme
les
Français,
la
baïonne`e.
Ce
fut
encore
Villars
qui
nous
releva
sur
le
Rhin.
La
France
avait
deux
généraux,
Villars
et
Vendôme,
et
elle
n’en
sut
que
faire.
Vendôme,
sans
direcWon,
laisse
à
sa
paresse,
flo`a,
puis
s’amusa
à
la
vaine
affaire
du
Tyrol.
Villars,
abandonne
sans
secours
en
Allemagne,
ayant
en
face
deux
armées,
et
près
meme
de
manquer
de
poudre,
ne
se
Wra
d’affaire
qu’en
gagnant
une
grande
bataille
sur
les
troupes
de
l’Empire
a
Höchstädt
(21
septembre
1703).
duc
de
Villars
John
Churchill,
comte
puis
1er
duc
de
Marlborough
est
un
général
et
homme
poliLque
anglais
dont
la
carrière
s’étend
sur
le
règne
de
cinq
monarques
du
XVIIe
et
XVIIIe
siècles.
duc
de
Vendôme
10. Les
défaites
et
leurs
responsables
• Le
roi
n’avait
a
cœur
qu’un
général,
son
ami
Villeroy.
Celui-‐ci
était
tel
que
le
roi
meme
parfois,
voyant
qu’il
ne
comprenait
rien,
baissait
la
tète
et
rougissait,
essayait
de
lui
me`re
les
choses
a
sa
portée.
L’exemple
de
Villars,
déporte
aux
Cévennes
pour
indocilité,
disait
assez
a
ces
généraux
courWsans
ce
qu’ils
avaient
a
faire.
En
1704,
Blenheim
qui
perd
tout
en
Allemagne,
qui
perd
notre
réputaWon,
notre
ascendant
militaire.
En
1706,
Ramillies
et
Turin,
la
perte
des
Pays-‐Bas
et
de
l’Italie.
Ajoutons
Gibraltar,
Barcelone
et
Valence.
Marechal
de
Villeroy
L'écrasante
victoire
alliée
meFant
Vienne
à
l'abri
de
l'armée
franco
bavaroise
et
empêchant
ainsi
l'effondrement
de
l'Alliance.
La
Bavière
fut
éliminée
de
la
guerre,
privant
Louis
XIV
de
tout
espoir
d'une
victoire
rapide.
L'armée
française
subit
plus
de
30
000
pertes
dont
son
commandant
en
chef,
le
maréchal
de
Tallard,
qui
avait
été
fait
prisonnier
et
amené
en
Angleterre.
Marechal
de
Tallard
11. La
France
a
la
mort
de
Louis
XIV
• La
situaWon
du
royaume
est
donc
catastrophique,
c’est
un
lourd
passif
que
recueille
Louis
XV,
et
l’un
des
principaux
soucis
du
Régent,
Philippe
d’Orléans,
sera
de
sorWr
de
ce`e
impasse
financière,
de
désende`er
l’Etat.
C’est
tout
l’enjeu
de
l’expérience
de
Law
et
de
son
système.
Samuel
Bernard
Il
devient
le
banquier
de
la
cour
a
la
fin
du
règne
de
Louis
XIV.
Peint
en
1726,
ce
tableau
montre
l’invesLssement
de
Samuel
Bernard
dans
le
commerce
mariLme.
Antoine
Crozat,
Marquis
de
Chastel
Directeur
des
Compagnies
de
Guinée
12. La
France
a
la
mort
de
Louis
XIV
• Une
société
domptée
mais
lasse:
Les
entreprises
de
Louis
XIV
et
de
Louvois
en
vue
de
l’unificaWon
du
royaume
(Une
foi,
une
loi,
un
roi)
si
elles
débouchent
sur
l’exil
en
direcWon
du
Refuge
de
170
a
180.000
huguenots
au
cours
de
la
période
1685-‐1730,
s’inscrivent
dans
un
long
processus
de
remise
en
cause
de
l’Edit
de
Nantes.
• Louis
XIV
a
son
peWt
fils:
«
Mon
enfant,
vous
allez
être
un
grand
roi;
ne
m’imitez
pas
dans
le
gout
que
j’ai
eu
pour
les
bâLments,
ni
dans
celui
que
j’ai
eu
pour
la
guerre;
tachez
au
contraire
d’avoir
la
paix
avec
vos
voisins.
»
• Le
siècle
de
la
bulle
Unigenitus:
La
bulle
Unigenitus
ou
Unigenitus
Dei
Filius
est
la
bulle
que
le
pape
Clément
XI
édicte
en
septembre
1713
pour
dénoncer
le
jansénisme.
Loin
de
me`re
fin
aux
divisions
de
l'Église,
ce`e
bulle
provoque
la
coaliWon,
voire
la
fusion
de
plusieurs
opposiWons
:
gallicane,
richériste
et
janséniste.
Face
au
refus
du
parlement
de
Paris
de
l'enregistrer
et
aux
réWcences
de
certains
évêques,
Louis
XIV
cherche
à
l'imposer
par
la
force.
• «
Criez
et
faites
retenWr
votre
voix
comme
une
trompe`e
».
Les
jansénistes
suivent
a
la
le`re
l’exhortaWon
du
prophète
Jérémie,
auxquels
ils
feront
ouvertement
référence
dans
leur
feuille
emblémaWque,
les
Nouvelles
EcclésiasWques.
Et
très
tôt,
le
pouvoir
monarchique
a
perçu
le
jansénisme
comme
une
menace
pour
l’absoluWsme.
Interrogatoire
des
religieuses
de
Port
Royal
13. Le
par<
des
dévots
et
le
duc
de
Bourgogne
• La
noblesse
apparaît
vivant
de
honteuses
industries.
Le
clergé,
dans
sa
folle
bulle,
condamne
à
la
fois
le
dogme
chréWen,
l’esprit
anWchréWen.
En
septembre
1710,
Desmarets
proposa
d’ajouter
à
tous
les
impôts,
le
1/10ème
sur
le
revenu,
qui
devait
a`eindre
tout
le
monde,
le
clergé
meme
et
la
noblesse.
La
noblesse,
généralement
expropriée,
ruinée,
ne
vit
que
de
hasards,
d’expédients,
jeux,
mendicité,
sales
associaWons
avec
les
financiers,
servage
des
hommes
d’argent.
La
finance,
longtemps
plumée
par
la
noblesse,
prenait
bien
sa
revanche.
Les
jansénistes
furent
les
derniers
chréWens,
ils
soutenaient
ce
qui
était
le
fond
du
ChrisWanisme,
la
grâce
contre
le
libre
arbitre.
• La
mort
du
Dauphin
faisait
dauphin
le
duc
de
Bourgogne,
le
prince
des
dévots
hériWer
présompWf.
Il
prit
des
lors
connaissance
de
toutes
les
affaires
et
donna
grand
encouragement
et
aux
jésuites
dans
leur
guerre
et
aux
utopistes
de
Cambrai.
Le
fond
commun
était
de
faire
la
monarchie
fortement
aristocraWque,
de
lui
associer
des
assemblées
où
domineraient
les
évêques
et
les
seigneurs.
Ils
croient
guérir
les
maux
par
ceux
qui
les
ont
faits
!Une
fièvre
pourprée
emporta
le
duc
de
Bourgogne,
lui
et
sa
charmante
femme,
en
février
1712.
Louis
XIV
était
fier
de
sa
nombreuse
famille,
il
aimait
parLculièrement
ce
portrait
qui
le
représente
lui
avec
le
grand
Dauphin,
son
peLt
fils
le
duc
de
Bourgogne
et
son
arrière
peLt
fils
le
duc
de
Bretagne,
en
compagnie
de
madame
de
Maintenon.
14. La
France
a
la
mort
de
Louis
XIV
• Comprendre
un
conflit
aux
enjeux
mulWples:
La
conversion
des
cures
du
Paris
Ligueur,
jésuites
et
ultramontains
au
gallicanisme
et
au
jansénisme
est
acquise
dans
les
années
1650.
De
fait,
le
jansénisme
capte
l’ancienne
clientèle
de
la
Ligue
et
de
la
Fronde
religieuse.
• Le
parallèle
entre
l’Eglise
et
la
monarchie
est
lourd
de
menaces
pour
l’autorité
royale.
• Le
terme
«
jansénistes
»
apparaît
des
1641
pour
les
sWgmaWser
comme
disciples
de
Jansénius,
l’évêque
d’Ypres
dans
les
Pays-‐Bas
espagnols.
• La
Bulle
Unigenitus
de
1713:
«
Comme
des
loups
qui
dépouillent
leur
peau
pour
se
couvrir
de
la
peau
des
brebis,
ils
s’enveloppent,
pour
ainsi
parler,
des
maximes
de
la
loi
divine,
des
préceptes
des
Saintes
Ecritures.
»
Le
départ
des
religieuses
et
la
destruc<on
de
Port
Royal,
le
29
octobre
1709
15. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• Assurer
la
régence:
le
duc
Philippe
d’Orléans
(1674-‐1723)
est
le
fils
de
Monsieur,
frère
du
roi,
et
d’Elizabeth
Charlo`e
de
Bavière,
la
fameuse
PalaWne.
• Sous
la
houle`e
de
son
précepteur,
l'abbé
Guillaume
Dubois,
dont
il
fera
un
cardinal
et
un
premier
ministre,
il
a
bénéficié
d’une
éducaWon
moderne,
a
la
fois
arWsWque
et
scienWfique.
16. La
régence
• La
régence
est
tout
un
siècle
en
8
années.
Elle
amène
a
la
fois
trois
choses
:
une
révélaWon,
u n e
r é v o l u W o n ,
u n e
créaWon
:
i)
c’est
une
soudaine
révélaWon
d’un
monde
arrange
et
masque
depuis
50
ans.
Les
toits
sont
enlevés
et
l’on
voit
tout,
ii)
et
ce
n’est
pas
seulement
la
lumière
qui
revient,
c’est
le
mouvement.
La
Régence
est
une
révoluWon
économique
et
sociale
et
la
plus
grande
que
nous
ayons
vécu
avant
1789,
iii)
elle
semble
avorter,
et
n’est
reste
pas
moins
énormément
féconde.
La
Régence
est
la
créaWon
de
mille
choses.
Mais
ce
qui
fut
plus
grand,
un
nouvel
esprit
commença,
contre
l’esprit
barbare,
l’inquisiWon
bigote
du
règne
précédent,
un
large
esprit
doux
et
humain.
Les
lointaines
e n t r e p r i s e s
d e
L a w ,
s a
colonisaWon,
les
razzia
qu’on
fit
pour
leur
Mississippi,
obligent
les
plus
froids
a
songer
a
l’autre
hémisphère,
a
ces
terres
inconnues.
Le
XVIIème
siècle
voyait
Versailles,
le
XVIIIème
siècle
voyait
la
terre.
17. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• L’habilite
et
le
pragmaWsme
d’un
homme
d’Etat:
la
polysynodie:
Le
Régent
donne
des
gages
au
parlement
et
surtout
s’adresse
a
lui
en
des
termes
et
avec
des
références
au
bien
public
qui
ne
peuvent
que
le
saWsfaire.
• Ainsi,
les
premières
années
de
la
Régence
sont
associées
au
souvenir
de
la
polysynodie.
Il
s’agit
de
la
créaWon
de
«
bureaux
parWculiers
»
a
la
«
manière
des
juntes
d’Espagne
».
• Déjà
sous
Louis
XIV,
l’organisaWon
du
gouvernement
du
royaume
s’arWcule
autour
des
secrétaires
d’Etat
issus
de
la
finance
et
de
la
robe.
Avec
eux,
des
bureaux
qui
s’étoffent
et
sont
comme
des
embryons
de
ministères.
Ainsi,
sous
Louis
XIV,
les
bureaux
s’organisent
en
réseaux
de
fidélité,
de
parentèles:
les
Colbert,
les
Le
Tellier
(Louvois),
les
Phélyppeaux
(Pontchartrain).
Le
roi
reçoit
séparément
les
secrétaires
d’Etat,
en
dehors
du
Conseil,
pour
examiner
les
dossiers:
l’entrevue
s’appelle
alors
la
liasse.
• Avec
la
polysynodie
insWtuée
par
la
déclaraWon
de
septembre
1715,
les
différents
conseils
de
gouvernement
fusionnent
dans
le
conseil
de
régence.
Le
cortège
royal
traverse
la
Sainte
Chapelle
après
le
lit
de
jus<ce
de
septembre
1715.
18. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• CréaWon
de
conseils
parWculiers:
L’accent
est
mis
sur
la
collégialité,
puisque
ces
conseils
se
subsWtuent
au
rôle
joue
auparavant
par
les
secrétaires
d’Etat
et
le
contrôleur
général
des
finances.
Ils
forment
les
ministères
collégiaux,
me`ant
l’accent
sur
les
praWques
délibéraWves
et
la
recherche
de
consensus.
Il
faut
cependant
nuancer
la
chasse
aux
sorcières
dont
auraient
été
vicWmes
les
anciens
secrétaires
d’Etat.
Plusieurs
ordonnances
créent
sept
conseils
parWculiers.
Leurs
présidents
méritent
de
retenir
l’a`enWon.
A
la
guerre,
on
trouve
le
maréchal
duc
de
Villars
est
le
vainqueur
de
Denain
en
1712,
dont
la
victoire
sauve
le
royaume
et
précipite
la
conclusion
des
hosWlités
en
lézardant
le
front
allie,
notamment
entre
Anglais
et
Néerlandais.
• Avec
la
polysynodie
insWtuée
par
la
déclaraWon
de
septembre
1715,
les
différents
conseils
de
gouvernement
fusionnent
dans
le
conseil
de
régence.
La
straWficaWon
des
affaires
du
gouvernement
en
deux
niveaux
–
niveau
poliWque
et
niveau
administraWf
–
se
retrouvent
partout
en
Europe.
Partout
également,
on
trouve
un
conseil
poliWque
restreint
autour
du
monarque:
«
Conseil
d’Etat
»
en
Espagne,
«
Conférence
secrète
»
en
Autriche,
«
Riksard
»
en
Suède,
«
Senat
dirigeant
dans
l’empire
russe.
• Le
régent
doit
également
préparer
Louis
XV
au
«
dur
méWer
de
roi
».
Louis
XV
commence
a
assister
aux
séances
du
conseil
de
régence
a
l'âge
de
10
ans.
Apres
un
bref
séjour
a
Vincennes
de
septembre
a
décembre
1715,
dont
on
esWme
le
bon
air
favorable
a
sa
sante.
Louis
XV
enfant
recevant
une
leçon,
en
présence
de
M.
de
Fleury
et
du
Régent
19. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• SorWr
de
l’impasse
monétaire
et
financière,
le
système
Law:
Dans
l’immédiat,
compte
tenu
de
la
situaWon
financière
dramaWque
du
royaume,
le
retour
du
crédit
et
le
désende`ement
de
l’Etat
consWtuent
le
premier
des
défis
auxquels
le
Régent
et
ses
conseils
sont
confrontes.
• A
la
fin
du
règne,
au
lendemain
d’une
période
difficile,
il
était
devenu
habituel
en
France
de
réunir
une
chambre
de
jusWce
desWnée
a
juger
les
profiteurs,
les
financiers
accapareurs,
a
regonfler
les
caisses
de
l’Etat
et
surtout
a
adresser
un
signal
réconfortant
«
aux
peuples
».
Des
boucs
émissaires
sont
désignés
également
en
1715,
mais
le
Trésor
royal
ne
recouvre
que
20
millions
sur
les
160
millions
espérés….
• Law,
c’est
un
joueur
propulse
contrôleur
général
des
finances.
Il
part
du
principe
que
les
échanges
et
la
confiance
sont
le
nœud
du
problème,
non
la
de`e
en
elle-‐même.
Une
fois
l’acWvité
revenu,
l’exWncWon
de
la
de`e
ne
sera
plus
impossible.
Comme
la
France
connaît
une
pénurie
de
métaux
précieux,
le
papier-‐monnaie
s’impose.
Tenant
compte
de
la
loi
de
Gresham,
«
la
mauvaise
monnaie
chasse
le
bonne
»,
et
pour
éviter
que
le
papier
monnaie,
par
son
aspect
insolite,
ne
trouve
pas
preneur,
la
banque
doit
drainer
le
stock
métallique
qui
lui
servira
d’encaisse.
• La
Banque
générale
est
crée
en
mai
1716
et
ses
billets
sont
acceptes
par
les
caisses
royales,
il
s’agit
donc
de
papier-‐monnaie.
La
Compagnie
d’Occident,
le
«
Mississipi
»
fondée
en
aout
1717,
est
le
deuxième
pilier
du
système.
Son
objecWf
est
la
colonisaWon
de
la
Louisiane
avec
monopole.
Cependant,
si
la
banque
de
Law
avait
un
avenir,
la
compagnie
ne
possédait
pas
un
capital
suffisant,
et
ne
pouvait
être
rentable,
dans
le
meilleur
des
cas,
qu’a
très
long
terme.
Rue
Quincampoix,
siège
de
la
Banque
générale
de
Law
20. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• L’ascension
et
le
succès
de
Law
paraissent
excepWonnels:
il
faut
quatre
acWons
du
Mississipi
pour
obtenir
une
acWon
de
la
Compagnie
des
Indes.
Sa
Banque
annonce
les
banques
contemporaines
d’émission,
puisqu’il
obWent
en
juillet
1719
le
monopole
de
la
monnaie.
• Law
pense
qu’en
mulWpliant
les
émissions,
il
relance
‘acWvité
et
que
les
bénéfices
de
la
Compagnie,
dont
les
expédiWons
sont
financières
par
les
mêmes
émissions,
serviront
a
éteindre
la
de`e
de
l’Etat.
Des
fortunes
aussi
colossales
que
fragiles
se
bâWssent
en
quelques
heures:
c’est
cela
la
Régence,
une
violente
et
enivrante
bourrasque
de
rêves
fous
et
de
jouissances
qui
s’empare
d’une
société
cadenassée
depuis
trop
longtemps.
• Les
agioteurs
praWquent
déjà,
comme
dans
les
crises
boursières
les
plus
récentes,
l’achat
a
découvert.
Ils
passent
des
opWons
d’achat
a
10.000
livres
avec
un
premier
versement
iniWal
de
1000
livres
seulement,
l’orientaWon
haussière
des
cours
permet
des
bénéfices
énormes
dans
des
délais
records.
La
réalité
finit
par
ra`raper
la
spéculaWon
effrénée.
Certains
réalisent
leurs
papiers
a
temps
et
touchent
de
véritables
fortunes.
Au
nombre
de
ces
heureux
bénéficiaires
du
Système,
le
prince
de
ConW,
le
duc
de
Bourbon,
tous
deux
princes
du
sang.
Rue
Quincampoix,
siège
de
la
Compagnie
21. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• L’entrée
de
la
France
dans
le
système
du
crédit
bancaire,
du
papier-‐monnaie
en
sera
très
sensiblement
retardée.
Le
Système
était
en
fait
trop
novateur,
en
avance
sur
son
temps.
• Les
fortunes
rapidement
faites
provoquent
cependant
une
forte
consommaWon
de
produits
de
luxe,
sWmulant
l’arWsanat
d’art.
l’inflaWon
induite
augmente
l’acWvité.
Et
Law
a
assoupli
également
les
règlements
colberWens,
perme`ant
l’essor
du
trafic
sucrier
et
la
traite
negriere.
Crédit
est
mort.
Les
mauvais
payeurs
l’ont
tue.
Le
système
Law
et
la
bulle
spéculaLve
qu’il
a
suscitée
ont
déboussolé
les
esprits
et
renverse
les
valeurs.
La
spéculaLon
forcenée
a
tue
la
confiance
car
«
la
mauvaise
monnaie
chasse
la
bonne
».
Les
épargnants
sont
ruines
au
profit
des
spéculateurs
qui
leur
ont
vendu
du
vent
et
su
liquider
a
temps
leur
placement.
22. Law
au
sommet
de
la
gloire:
l’été
1719
• Toute
l’Europe
devint
malade
de
la
fièvre
de
spéculaWon.
Avec
un
don
étrange
de
rapide
calcul
(qu’il
tenait
de
son
père
banquier),
une
infaillibilité
de
jeu
non
démenWe,
le
pouvoir
d’être
riche,
Law
n’esWmait
rien
que
l’idée.
En
présence
de
la
vieille
machine
monarchique,
qui
gisait
disloquée,
hors
d’état
de
se
réparer,
il
avait
fait
jaillir
de
terre
deux
créaWons
vivantes,
deux
cites
sœurs,
unies
par
tant
de
liens
qu’elles
n’en
étaient
qu’une
au
fond
:
la
République
de
banque
;
en
vigueur
déjà,
en
prospérité,
depuis
trois
ans,
au
grand
avantage
de
l’Etat;
la
République
de
commerce,
Compagnie
d’Occident,
qui
bientôt
fut
aussi
celle
du
commerce
d’Orient
et
du
monde.
• Le
beau
printemps
de
1719
semblait
une
aurore
sociale
:
incroyable
succès
de
Law.
Ses
acWons
montaient
d’heure
en
heure,
l’enthousiasme
aussi.
Tous
lui
disaient
d’oser.
On
est
saisi
de
voir
tout
ce
qui
s’entreprit
en
quelques
mois
de
1719.
L’égalité
d’instrucWon,
l’égalité
d’impôt,
une
simplificaWon
immense,
hardie,
de
l’administraWon,
le
remboursement
de
la
de`e.
• Le
Régent
ouvre
à
tous
l’Université.
Elle
est
payée
par
l’Etat
et
donne
l’enseignement
gratuit.
Quels
sont
les
premiers
écoliers
qui
sortent
de
la
tout
à
l’heure,
le
fils
du
coutelier,
le
puissant
Diderot,
un
enfant
de
hasard
qu’élevé
un
menuisier,
le
vaste
d’Alembert,
c’est-‐a-‐dire
l’Encyclopédie.
• On
épurait
Paris
en
faveur
du
Mississipi.
Les
galants
cavaliers
de
la
maréchaussée
enlevaient
poliment
les
demoiselles,
de
moyenne
vertu,
qui
devaient
peupler
l’Amérique.
Elles
furent
mariées
sommairement.
A
Saint
MarWn
des
Champs,
on
mit
les
malheureuses
en
face
de
la
bande
d’hommes.
Parmi
ces
inconnus,
mendiants
ou
voleurs,
elles
durent
choisir
en
deux
minutes.
23. Law
et
la
chute
de
la
Compagnie
du
Mississipi
• On
associa,
on
fondit
les
deux
établissements.
La
Banque
devint
la
caissière
de
la
Compagnie,
et
celle-‐ci
cauWon
de
la
Banque.
Ce
fut
le
plus
fragile,
le
plus
ruineux
des
deux
établissements
qui
prétendit
soutenir
l’autre.
• Le
gros
acWonnaire
de
la
Compagnie,
ConW,
arrive
avec
trois
fourgons
dans
la
cour
de
la
Compagnie,
rue
Quincampoix
;
il
fallut
le
payer,
remplir
ses
trois
voitures.
En
plein
jour,
au
milieu
de
la
foule
ébahie,
il
emporte
14
millions.
Les
riches
du
Système,
gorges
par
lui,
en
devinrent
les
plus
cruels
ennemis,
ardents
apôtres
de
la
baisse,
outrageux
insulteurs
de
Law
et
du
papier.
Dans
leur
orgies,
ne
pouvant
bruler
l’homme,
ils
brulaient
des
billets,
pour
bien
convaincre
le
public
que
ce
n’étaient
que
des
chiffons.
• Law,
entre
au
Palais-‐Royal,
son
carrosse
fut
brise,
le
cocher
blesse.
Law
n’osa
plus
sorWr,
coucha
chez
le
Régent.
• On
s’avise
un
peu
plus
tard
de
séparer
la
Compagnie
de
la
Banque
;
on
se
figure
qu’après
avoir
cruellement
ruine
par
la
seconde,
on
pourra
isoler,
faire
fleurir
a
part
la
première,
comme
pure
Compagnie
de
Commerce.
24. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
Pèlerinage
pour
l’ile
de
Cythère
dit
L’embarquement
pour
Cythère.
Jean-‐Antoine
Wa^eau.
Les
amoureux
se
préparent-‐ils
a
embarquer
pour
Cythère
–
l’ile
de
l’amour
dont
le
souvenir
est
aFache
a
Aphrodite
–
ou
en
reviennent-‐ils?
En
peinture,
WaFeau
inaugure
le
genre
de
la
fête
galante.
La
fête
galante
est
celle
de
la
maitrise
de
la
sensualité
et
du
contrôle
de
soi.
Les
parLcipants
connaissent
les
codes
mondains
et
courtois,
car
l’art
de
plaire
et
l’art
de
l’être
en
société
mondaine
s’apprennent
et
se
maitrisent.
Cet
entre
soi
donne
le
ton
de
la
sociabilité
des
amis
choisis
qui
forment
des
sociétés,
jouent
au
théâtre
amateur
et
conversent
dans
les
jardins
d’agrément.
La
richesse
des
vêtements,
les
reflets
de
lumière
sont
rendus
avec
un
effet
rare
au
point
que
les
Goncourt
considéraient
WaFeau
comme
«
un
tailleur
divin,
couturier
de
génie
»
.
25. Le
bal
masque
de
l’Opéra
• Après
la
bigoterie,
les
rites
étouffants
et
les
fornicaWons
secrètes
du
palais
de
Versailles,
l’aristocrate
découvre
les
usages
ludiques
de
la
grande
ville:
promenades
sur
les
cours
à
carrosse
des
Champs-‐Élysées,
fréquentaWon
des
salons
li`éraires,
premiers
clubs,
et
bientôt
le
bal
masque
de
l’Opéra,
emblémaWque
des
années
folles
de
la
Régence:
mêlant
des
gens
de
toute
condiWon.
26. Manon
Lescaut
Manon
Lescaut,
voici
un
livre
populaire.
Très
grand
évènement
dont
la
popularité
fut
immense.
Ce
livre
tout
peWt
s’adresse
a
un
grand
peuple,
celui
des
amoureux.
L’amour
est
grand
au
XVIIIème
siècle.
A
travers
le
caprice
désordonne
et
la
mobilité,
l’amour
subsiste
adore
et
surtout
admire.
Le
peWt
chevalier
Des
Grieux
et
Manon,
les
deux
enfants
qui
arrivent
de
leur
pays,
lui
a
17ans,
elle
a
15,
qui
se
trouvent
si
vite
au
niveau
de
la
corrupWon
de
Paris,
ne
peuvent
lui
devoir
leur
précocité
pour
le
vice.
Il
passe
vite
du
séminaire
au
tripot,
à
l’escroquerie
!
Le
chevalier
de
Manon
est-‐il
tout
à
fait
sans
principes
?
Qu’il
s’en
rende
compte
ou
non,
il
en
a
deux.
L’un
:
qu’un
homme
ne,
élevé
chréWennement,
peut
toujours
revenir
de
ses
échappées
de
jeunesse,
qu’il
peut
aller
fort
loin
sans
danger
du
salut.
L’autre
:
le
principe
galant,
que
l’amour
excuse
tout,
qu’un
véritable
amant
a
le
droit
de
tout
faire.
Avec
ces
deux
idées,
rien
n’embarrasse
Prévost.
Il
court
bride
aba`ue,
va
les
deux
pieds
dans
le
ruisseau.
27. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• Le
tournant
de
l’année
1728:
Face
aux
défis
a
la
fois
financiers,
diplomaWques,
religieux
(la
crise
janséniste),
le
Régent
entend
gouverner
directement
ave
autorité,
efficacité
et
pragmaWsme.
Son
ancien
précepteur,
Guillaume
Dubois,
habile
maitre
d’œuvre
de
la
poliWque
étrangère,
en
profite
directement.
Il
revêt
bientôt
la
pourpre
cardinalice.
• La
querelle
janséniste
au
centre
de
l’agenda
poliWque
et
de
l’espace
public:
Depuis
la
mort
de
Louis
XIV,
la
quesWon
d’Unigenitus
n’est
nullement
réglée.
Le
flot
de
mémoires
et
de
pamphlets
ne
s’est
pas
tari
et
risque
en
combinant
la
théologie
janséniste
et
le
gallicanisme
radical
risque
de
menacer
l’autorité
aussi
bien
de
l’Eglise
que
de
la
monarchie.
• Le
conflit
ouvert
avec
le
parlement:
Si
Philippe
d’Orléans
a
habilement
négocié
en
1715
le
souWen
nécessaire
du
parlement
de
Paris,
les
quesWons
financières
et
fiscales,
religieuses,
les
rivalités
entre
la
haute
robe
et
l’aristocraWe
d’épée
tendent
rapidement
les
relaWons.
• Le
Régent
interdit
au
parlement
de
Paris
sous
peine
de
désobéissance
de
se
considérer,
au
nom
de
la
théorie
des
classes
qui
unirait
toutes
les
cours
souveraines
du
royaume,
comme
«
la
tête
d’un
Parlement
de
France.
»
• La
conspiraWon
de
Cellamare
est
contemporaine
d’une
autre,
en
Bretagne,
dite
de
Pontallec.
Si
l’Espagne
est
intéressée
aux
deux,
et
a
encourage
les
conjures
bretons,
la
coordinaWon
des
deux
entreprises
n’est
pas
clairement
prouvée.
Louis-‐Antoine
de
Noailles,
archevêque
de
Paris
(1651-‐1729)
28. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• La
conspiraWon
du
marquis
de
Pontallec:
Très
a`achée
a
ses
privilèges
fiscaux
et
prompte
a
rappeler
le
bon
temps
de
la
duchesse
Anne,
la
Bretagne
entend
bien,
au
sorWr
de
la
guerre
de
succession
d’Espagne,
voir
la
pression
fiscale
s’alléger
rapidement.
La
grève
de
l’impôt
s’organise.
On
procède
sur
dénonciaWon
a
70
arrestaWons.
Le
duc
d’Orléans
manifeste
son
autorité
et
envoie
un
signal:
la
Régence,
période
ordinaire
si
féconde
en
complots
et
en
menées
subversives,
ne
toléra
pas
les
désordres
et
la
collusion
avec
l’étranger.
Pontallec
et
les
siens
en
font
les
frais.
• Le
Régent
riposte
tous
azimuts
pour
neutraliser
les
parlements
et
les
jansénistes.
L’objecWf
est
de
contrer
les
prétenWons
du
roi
d’Espagne,
Philippe
V.
Et
dans
ces
condiWons,
le
Régent
doit
absolument
être
en
paix
avec
Londres.
C’est
la
que
la
poliWque
de
l'abbé
Dubois
prend
tout
son
sens.
Louis-‐Antoine
de
Noailles,
archevêque
de
Paris
(1651-‐1729).
Passionne
de
théâtre,
la
duchesse
voulait
que
dans
ses
fêtes
«
il
entra
de
l’idée,
de
l’invenLon,
et
la
joie
eut
de
l’esprit.
»
Dévorée
d’ambiLon,
elle
refuse
que
son
mari
soit
évince
par
le
duc
d’Orléans
et
mulLplie
les
tentaLves
de
déstabilisaLon
de
la
Régence.
29. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• De
la
paix
d’Utrecht
a
l’improbable
alliance
anglaise
(1713-‐1717):
George
Ier
veille
de
près
sur
son
cher
électorat
de
Hanovre.
Un
rapprochement
avec
la
France
de
Philippe
d’Orléans
perme`rait
au
roi
d’Angleterre
de
réduire
le
risque
d’une
intervenWon
française
contre
le
Hanovre,
vulnérable
aux
a`aques
terrestres,
de
limiter
les
capacités
offensives
des
jacobites,
et
d’éviter
la
réunion
des
couronnes
d’Espagne
et
de
France
sur
la
tête
du
peWt-‐fils
de
Louis
XIV,
Philippe
V,
roi
d’Espagne.
• Menaces
espagnols
et
élargissent
de
l’alliance:
En
décembre
1718,
après
des
atermoiements
qui
s’expliquent
par
l’impopularité
d’une
guerre
contre
un
Bourbon,
peWt-‐fils
de
Louis
XIV,
pour
lequel
les
Français
ont
comba`u
14
ans,
la
France
déclare
la
guerre
a
l’Espagne.
En
1719,
les
troupes
françaises
envahissent
le
Pays
Basque
et
la
Catalogne
tandis
que
la
flo`e
anglaise
a`aque
la
cote
atlanWque.
• Au
Nord
comme
au
Sud
de
l’Europe,
la
Régence
renonce
donc
aux
anciens
allies
du
royaume
de
Louis
XIV,
l’Espagne
depuis
qu’un
Bourbon
règne
a
Madrid,
et
la
Suède
pour
conserver
le
bénéfice
de
la
paix
et
consolider
l’alliance
anglaise.
Visite
de
Pierre
Ier
au
roi
au
Louvre.
Pour
asseoir
ses
ambiLons
européennes,
Pierre
a
bien
compris
qu’il
lui
faut
dresser
un
état
des
savoirs
et
techniques
dont
l’acquisiLon
a
la
modernisaLon
de
la
Russie.
30. L’obliga<on
de
l’alliance
avec
l’Angleterre
• Loin
de
rompre
la
paix,
le
Régent
dit
fort
raisonnablement
a
l’Angleterre:
«
GaranWssez
moi
le
mainWen
de
la
paix
et
j’éloigne
le
prétendant.
»
Lui,
et
ses
amis
les
plus
sensés,
comme
le
duc
de
Noailles,
voyaient
que,
dans
un
tel
état
de
ruine,
de
désorganisaWon,
il
fallait
a
toute
condiWon
assurer
la
paix,
ménager
l’Angleterre,
et
s’entendre
avec
Georges.
L’Angleterre
n’avait
pas
à
la
guerre
un
intérêt
réel,
puisque
l’Espagne,
et
la
France
bientôt,
offraient
sans
guerre
tous
les
avantages
qu’elle
désirait.
• C’est
par
l’Eglise
qu’on
eut
du
commencer
la
reforme.
Noailles
avait
très
bien
compris
que
le
premier
coup
à
frapper
était
de
chasser
les
Jésuites.
Le
second
eut
été
de
se
passer
du
pape
pour
l’élecWon
des
évêques
;
le
Régent
y
songeait.
Le
troisième
eut
été
de
rappeler
les
protestants.
• La
de`e
fut
réduite
a
peu
près
à
la
moiWe,
et
ce`e
moiWe
en
Wtres
converWe
en
Wtres
nouveaux
qu’on
appela
les
Billets
d’Etat.
Des
chiffons,
des
promesses
de
rentes,
des
terres
abandonnées,
des
acWons
de
la
Compagnie
d’Occident,
hypothéquées
sur
la
savane
américaine,
ou
sur
la
peau
de
l’ours
qui
court
les
bois.
• Ce
faquin
de
Dubois
eut
ce
que
n’ont
pas
toujours
les
gens
d’esprit,
un
sens
net
et
vif
du
réel,
une
vue
très
lucide
de
la
situaWon,
nulle
fausse
poésie,
nulle
illusion.
Le
France
qui
ne
sait
pas
haïr,
haïssait
si
peu
l’Angleterre,
qu’elle
imitait
tant
qu’elle
pouvait,
copiait
ses
modes,
ses
banques,
et
pendant
tout
le
siècle,
nos
écrivains
en
font
des
éloges
insensés.
• Madame,
au
premier
jour
que
son
fils
fut
Régent,
lui
avait
demande
pour
grâce
«
de
n’employer
jamais
ce
coquin
de
Dubois
».
Et,
en
effet,
il
n’eut
nul
emploi,
aucun
Wtre.
A
60
ans,
il
n’était
encore
rien.
Rarement
on
le
montre
de
face
;
les
yeux
sont
trop
sinistres
et
l’ensemble
trop
bas.
Une
vilaine
peWte
perruque
blonde
pointe
violement
en
avant,
comme
celle
d’une
bété
de
proie,
«
d’une
fouine
»
dit
Saint
Simon.
31. La
ruse
de
l’histoire
–
l'abbé
Dubois
• Ce
fripon
de
Dubois,
ambiWeux
voue
a
l’Angleterre,
fla`eur
de
Rome,
faux
de
toute
manière,
il
eut
pourtant
certainement
un
idéal
qui
fit
son
âpre
passion
;
il
poursuivit
par
des
moyens
indignes
un
but
très
haut,
très
grand,
le
solide
établissement,
la
fondaWon
de
la
paix
du
monde.
En
travaillant
contre
l’Espagne,
il
eut
pour
raison
suprême
l’intérêt
de
ses
maitres,
le
solide
affermissement
de
Georges
et
du
Régent,
la
fondaWon
définiWve
des
maisons
de
Hanovre
et
d’Orléans.
L’Espagne
c’était
l’ennemi.
Elle
portait
avec
le
Stuart
le
drapeau
de
la
barbarie.
Elle
revenait
toujours
à
son
rêve
de
l’armada
qui
eut
en
Angleterre
rétabli
le
papisme
et
assomme
par
contrecoup
le
Régent
en
France.
Traite
de
paix
d’Utrecht
32. La
régence
de
Philippe
d’Orléans
• Les
débuts
d’une
«
société
poliWque
parfaitement
libre
»:
De
1723
a
1731,
l’histoire
du
club
de
l’Entresol
reflète
l’effervescence
intellectuelle
et
poliWque
de
l’après
Louis
XIV,
la
rencontre
en
poliWque
et
utopie,
diplomaWe
européenne
et
cosmopoliWsme,
sphère
privée
et
espace
public,
public
choisi
et
recherche
d’une
informaWon
libre,
recoupée
et
commentée.
Le
lit
de
jus<ce
tenu
au
parlement
de
Paris
a
la
majorité
de
Louis
XV,
le
22
février
1723.
Cavalcade
de
Louis
XV,
après
le
sacre
a
Reims.
33. Le
jeune
Louis
XV
et
le
château
de
la
Mue^e
• Louis
XV
n’était
pas
ne
gai,
n’aimait
personne.
Au
parc
de
la
Mue`e,
dont
le
Régent
lui
fit
cadeau,
son
joujou
favori
était
une
vache
naine
et
de
faire
le
laiWer.
34. Les
années
Fleury
• Le
duc
de
Bourbon
devient
premier
ministre:
Il
se
réserve
la
feuille
des
bénéfices
(le
contrôle
des
nominaWons
aux
sièges
épiscopaux
et
aux
abbayes),
qui
lui
permet
de
poursuivre
l’œuvre
entamée
au
comite
ecclésiasWque,
l’ancien
conseil
de
conscience
pour
éradiquer
le
jansénisme
des
rangs
du
clergé.
• Paris-‐Duverney
propose
la
levée
d’impôts
et
remet
en
vigueur
de
vieilles
taxes.
Et
il
renoue
avec
la
praWque
des
mutaWons
monétaires.
En
vue
d’établir
une
Ecole
Militaire
a
Paris,
sur
le
modèle
du
collège
des
cadets
de
Catherine
II,
il
pose
la
quesWon
du
financement
de
l’établissement
en
proposant
de
lui
a`ribuer
le
produit
des
droits
sur
les
cartes
a
jouer,
impôt
indirect
perçu
auprès
des
imprimeurs.
• Le
duc
de
Bourbon
remet
au
gout
du
jour,
par
la
déclaraWon
de
1724,
la
persécuWon
contre
les
protestants,
alors
que
la
Régence
avait
été
plutôt
modérée
a
leur
égard.
• Fleury
et
le
conflit
janséniste:
ParWsan
d’un
gallicanisme
modéré,
Fleury
n’est
pas
un
grand
admirateur
de
la
bulle
Unigenitus,
mais
il
est
hosWle
aux
jansénistes.
C’est
lui
qui
va
devoir
gérer
la
levée
de
boucliers
qu’elle
suscite…
Une
cinquantaine
d’avocats
portent
en
effet
l’affaire
sur
le
terrain
juridique.
Unigenitus
est
non
seulement
une
a`aque
portée
aux
libertés
de
l’Eglise
de
France,
mais
elle
représente
une
menace
pour
«
la
patrie
»
et
«
le
citoyen
».
La
défense
du
principe
gallican
les
amène
a
déplacer
le
conflit,
qui
opposait
tradiWonnellement
l’Eglise
de
France
et
le
pape
au
sein
du
royaume,
de
la
naWon
et
de
l’Eglise
de
France.
Le
conflit
concerne
désormais,
d’une
part
les
évêques
consWtuWonnaires
accuses
de
vouloir
usurper
l’autorité
royale,
et
d’autre
part,
le
parlement
qui
défend
les
libertés
de
l’Eglise
gallicane.
Le
cardinal
de
Fleury.
Il
s’inscrit
dans
la
lignée
des
cardinaux
ministres,
de
Richelieu
a
Mazarin.
Le
pouvoir
de
Fleury
n’est
pas
une
parenthèse,
il
dure
17
ans
jusqu’en
1743.
Surnomme
«
L’Eternité
»,
il
l’exerce
encore
a
presque
90
ans.
Joseph
Paris-‐Duverney.
«
Au
fond
il
aimait
les
affaires
pour
les
affaires
bien
plus
que
pour
l’argent.
Il
mania
des
milliards
et
laissa
une
fortune
médiocre.
»
Michelet
35. Les
premières
années
du
règne
de
Louis
XV
• le
roi
a
14
ans,
le
droit
formel
de
régner
sinon
la
capacité
de
gouverner.
Un
arrangement
poliWque
le
graWfie
de
la
double
tutelle
d’un
évêque,
Mgr
Fleury,
qui
fut
son
précepteur,
et
d’un
prince
du
sang,
le
duc
de
Bourgogne,
«
Monsieur
le
Duc
».
• A
Versailles,
ou
s’efface
l’influence
émancipatrice
de
la
capitale,
le
roi
se
retranche
dans
d’arrière-‐cabinet
et
s’y
entoure
de
favoris
de
son
âge,
qui
culWvent
le
mépris
du
beau
sexe.
Louis
XV
serait-‐il
un
nouvel
Henri
III
?
Apres
le
renvoi
a
Madrid
de
l’impubère
infante
fiancée
au
jeune
roi.
Mme
de
Prie
se
charge
de
découvrir
une
épouse
performante.
Ce
sera
Marie
Leszinska,
la
Polonaise,
fille
du
roi
dépouille
de
son
royaume,
Stanislas.
Follement
enhardie,
l’intrigante
se
met
en
tète
de
purger
Versailles
de
«l’Eglise
non
conformiste
»
des
mignons
de
la
cour.
Marie
Leszinska.
36. Les
années
Fleury
• Les
Nouvelles
EcclésiasWques,
un
défi
permanent
a
l’autorité:
Elles
sont
désormais
imprimées,
et
de
périodicité
hebdomadaire,
elles
sont
Wrées
a
6000
exemplaires.
Et
la,
l’Antéchrist
désigne
de
plus
en
plus
clairement
les
jésuites
qui
veulent
prendre
le
contrôle
de
l’Eglise
et
de
l’esprit
des
princes.
• Le
mouvement
convulsionnaire:
Il
nait
a
Paris
autour
des
évènements
survenus
dans
le
cimeWère
de
l’église
saint
Médard.
Avec
cet
évènement,
les
bourgeois
jansénistes
appariassent
aussi
crédules
que
les
paysans
provençaux.
Des
listes
de
miraculés
circulent,
la
terre
du
cimeWère
est
vendue
en
peWts
sachets.
Les
convulsionnaires
au
cime<ère
de
saint
Médard
sur
la
tombe
du
diacre
François
de
Paris.
37. Le
réveil
du
jansénisme
• Le
roi
de
France
choisissait
les
évêques
et
les
bénéficiaires
des
grandes
abbayes.
ContradicWon
majeure
et
source
de
maints
conflits
l’Eglise
de
France
formait
une
insWtuWon
impliquant
le
«
patronat
»
de
la
monarchie
à
tous
ses
étages,
et
elle
appartenait
en
même
temps
à
un
organisme
supranaWonal,
l’Eglise
apostolique
et
romaine.
Pour
les
Gallicans,
l’obéissance
au
roi
de
France
l’emportait
nécessairement
sur
la
soumission
à
Rome.
À
l’oppose
de
ce`e
ligne,
les
ultramontains
se
représentaient
l’Eglise
comme
une
monarchie
universelle.
• Avec
les
Jansénistes,
la
dispute
idéologique
se
nourrit
des
écrits
de
saint
AugusWn.
Selon
la
thèse
augusWnienne,
l’homme
déchu
après
le
péché
originel
ne
pouvait
a`eindre
le
salut
qu’au
moyen
d’une
inspiraWon
d’amour
divin.
Ce`e
grâce
est
l’effet
irrésisWble
de
la
miséricorde
divine,
comme
un
don
gratuit
et
efficace
qui
s’impose
à
la
volonté
humaine,
mais
elle
n’est
pas
accessible
à
tous.
C’est
prendre
le
contre-‐pied
de
la
pensée
de
saint
Thomas
pour
qui
la
coopéraWon
humaine
est
nécessaire,
l’homme
contribuant
à
son
salut
par
les
œuvres.
Jansénius
enseignait
que
la
corrupWon
de
la
nature
humaine
ne
peut
être
surmontée
que
par
le
secours
de
la
grâce
et
au
prix
d’une
conduite
morale
très
exigeante,
excluant
tout
marchandage
avec
Dieu.
• Pour
Luis
Molina,
jésuite
espagnol,
la
nature
humaine
n’est
pas
radicalement
corrompue,
Dieu
ayant
donné
a
chaque
homme
la
liberté
de
pencher
vers
le
bien
ou
vers
le
mal.
La
rédempWon
du
pêcheur
reste
toujours
possible
et
prend
un
caractère
universel,
car
le
Christ
n’est
pas
mort
pour
les
seuls
élus.
• Le
recrutement
social
de
Port-‐Royal
reste
cependant
étroitement
circonscrit
à
la
haute
noblesse
et
à
la
grande
bourgeoisie
parisienne.
Mazarin
considère
et
traite
ce
mouvement
de
«
rebelles
»
avec
une
hosWlité
déclare,
a†tude
qui
sera
reprise
par
Louis
XIV
jusqu'à
la
fin
de
son
règne.
• La
tacWque
des
jansénistes
consiste
à
développer
un
vaste
mouvement
péWWonnaire
en
faisant
vibrer
la
corde
gallicane.
En
refusant
le
principe
d’autorité,
en
développant
des
formes
autonomes
de
résistance
qui
s’appuyaient
sur
la
base
du
clergé
et
les
classes
populaires,
le
«
républicanisme
janséniste
»
des
Lumières
comme
un
jalon
important,
qui
a
joué
un
rôle
dans
la
combinaison
complexe
d’idées
et
de
faits,
dans
l’accumulaWon
de
ce`e
masse
criWque
qui
contribue
à
reme`re
en
cause
le
modèle
monarchique
dans
l’Eglise
comme
dans
l’Etat.
38. Les
années
Fleury
• La
poliWque
extérieure
de
Fleury:
Si
la
crise
janséniste
forme
la
trame
des
années
Fleury,
le
vieux
cardinal
doit
également
faire
face
a
une
fin
de
cycle
diplomaWque
marquée
par
le
rafraichissement
des
relaWons
franco-‐britanniques
puis
le
retour
de
la
guerre
européenne.
• La
guerre
de
succession
de
Pologne
(1733-‐1738):
C’est
le
dernier
grand
conflit
du
siècle
sans
extension
coloniale
et
scelle
la
rupture
de
l’ancienne
alliance,
sans
déboucher
sur
un
conflit
ouvert
entre
Londres
et
Paris.
Mais
la
candidature
de
Stanislas,
soutenue
par
la
France,
provoque
une
détérioraWon
rapide
des
relaWons
diplomaWques
entre
Paris
et
Vienne.
Isole,
Stanislas
se
replie
a
Dantzig,
assiégée
par
les
Russes,
dans
l’espoir
d’être
secouru
par
Louis
XV.
Cependant,
Fleury
ne
veut
pas
d’une
intervenWon
en
BalWque
qui
inquièterait
Londres
et
donnerait
des
arguments
au
parW
anW-‐français.
• De
Dantzig
qui
capitule,
Stanislas
parvint
a
s’échapper.
Sur
le
Rhin,
deux
vétérans
des
guerres
de
Louis
XIV
se
font
face,
le
maréchal
de
Berwick
dans
la
camp
français,
le
prince
Eugene,
du
cote
des
Habsbourg,
se
font
face.
• Il
faut
donc
limiter
la
portée
des
conflits.
Et
faire
comprendre
a
Londres
que
si
le
royaume
de
Louis
XV
a
la
volonté
et
les
moyens
de
défendre
ses
intérêts
stratégiques,
il
ne
cherche
pas
a
rompre
les
principaux
équilibres.
• Deux
fois
déchu
du
royaume
de
Pologne,
Stanislas,
beau-‐père
de
Louis
XV,
devient
duc
de
Lorraine.
Son
duché
doit
revenir
a
la
couronne
de
France
a
sa
mort.
Marechal,
duc
de
Berwick.
Comme
le
maréchal
de
Saxe,
le
duc
de
Berwick
est
l’un
des
grands
capitaines
d’origine
étrangère
au
service
de
la
France.
Fils
illégiLme
du
roi
Jacques
II
d’Angleterre
et
d’Arabella
Churchill,
il
est
a
parLr
de
la
Glorieuse
RévoluLon
d’Angleterre
et
de
l’exil
de
son
père,
de
tous
les
combats
de
la
fin
du
règne
de
Louis
XIV.
Stanislas
Leszczynki
39. Les
années
Fleury
• Un
royaume
bien
géré:
Orry
donne
une
forte
impulsion
au
réseau
rouWer.
Il
adresse
aux
intendants
des
généralités
en
1737
une
instrucWon
détaillée
sur
la
corvée
royale.
Il
vise
d’abord
a
réorganiser
et
a
réparer
les
infrastructures
existantes
grâce
a
la
corvée
royale.
• Dans
le
domaine
des
manufactures,
Orry
témoigne
de
la
prégnance
de
l’héritage
colberWen.
Les
enquêtes
qu’il
lance
doive
déboucher
sur
des
règlements
qui
établissent
des
normes
de
qualité
favorisant
la
réputaWon
des
produits
français
sur
les
marches
extérieurs.
Il
reforme
par
ailleurs
les
statuts
de
la
Compagnie
des
Indes.
• Le
1/10eme
est
rétabli
mais
sans
déclaraWon
actualisée,
fidèle
et
contrôlée,
des
revenus
des
contribuables.
Il
sera
supprime
a
la
fin
de
1736
a
néanmoins
rapporte
une
trentaine
millions
de
livres.
• CriWque
pour
son
autoritarisme
et
son
manque
de
diplomaWe,
Orry
est
mal
en
cour
auprès
de
la
marquise
de
Pompadour,
la
nouvelle
maitresse
royale,
dont
il
contrarie
notamment
les
projets
en
s’opposant
a
ce
que
son
frère
devienne
fermier-‐général.
Louis
Mandrin.
«
Capitaine
général
des
contrebandiers
»
marque
les
esprits
du
temps
par
le
caractère
foudroyant
des
opéraLons
qu’il
mène.
Philibert
Orry,
contrôleur
général
des
finances.
Conseiller
au
parlement
de
Paris
en
1715,
il
est
nomme
au
conseil
de
commerce
en
1718,
avant
de
débuter
comme
intendant
a
Soisson
en
1722.
il
est
choisi
a
la
surprise
générale
pour
remplacer
Le
PeleLer
des
Forts
au
contrôle
général
des
finances
qu’il
Lent
jusqu’en
1745,
établissant
un
record
depuis
Colbert.
40. Les
années
Fleury
• Les
chanWers
modernisateurs
ne
se
limitent
pas
aux
infrastructures
rouWères,
ils
concernent
également
un
domaine
essenWel
pour
le
roi
de
jusWce,
celui
de
droit
et
de
la
jusWce.
C’est
l’œuvre
du
chancelier
d’Aguesseau.
• Financiers,
aristocrates
d’épée,
collecWonneurs,
savants
et
francs-‐maçons:
Trésorier
général
des
états
de
Languedoc,
Joseph
Bonnier
de
la
Mosson
n’est
pas
seulement
richissime,
il
a
incarne
aussi
la
figure
du
financier
amateur
d’art
et
collecWonneur
qui
marque
l’ensemble
du
siècle.
Son
cabinet
curieux
est
réputé
a
travers
tout
le
royaume
et
au-‐delà,
et
le
classement
de
ses
collecWons
en
huit
pièces
aux
desWnaWons
précises,
donne
en
exemple.
Il
ne
suit
d’ailleurs
pas
la
division
tradiWonnelle
au
sein
des
cabinets
de
curiosité
entre
Naturalia
et
ArWficiala.
Autre
originalité,
Bonnier
collecWonne
les
objets
issus
du
savoir-‐faire
arWsanal.
• Ses
collecWons
sont
organisées
en
cabinets
spécialisés:
i)
cabinet
d’anatomie,
squele`es
d’humains
et
de
mammifères,
ii)
cabinet
de
chimie,
ustensiles
scienWfiques,
iii)
cabinet
de
pharmacie,
objets
nécessaires
aux
apothicaires,
iv)
cabinet
de
drogues,
échanWllon
de
plantes
(racines,
feuilles,
fleurs
et
gomme)
et
de
minéraux
uWlises
pour
leurs
propriétés
médicinales,
v)
cabinet
du
tour,
objets
arWsanaux
en
bois
et
en
métal,
vi)
cabinet
des
animaux
en
fiole,
vii)
cabinet
des
insectes
et
animaux
desséchés,
viii)
cabinet
de
physique
et
mécanique.
Le
chancelier
Henry
François
d’Aguesseau.
Avocat
général
au
Parlement
de
Paris
de
1690
a
1700,
puis
procureur
général
avant
de
devenir
chancelier
de
France
en
1717.
Germain
Louis
de
Chauvelin,
garde
des
sceaux.
Issu
de
la
haute
robe,
Chauvelin
apparLent
a
la
clientèle
des
survivants
du
clan
Louvois.
Chauvelin
joue
de
1727
a
son
renvoi
en
1737
un
rôle
essenLel
dans
le
gouvernement
du
royaume
puisqu’il
est
a
la
fois
garde
des
Sceaux
et
secrétaire
d’Etat
aux
affaires
étrangères.
41. Les
années
Fleury
• Chaulnes
est
également
un
franc-‐maçon
disWngue,
emblémaWque
de
ce`e
période
des
Ducs
sous
l’Acacia.
Pour
lui,
la
maçonnerie
n’est
pas
seulement
un
diverWssement
mondain
et
d’origine
anglaise
qu’il
partage
avec
les
ducs
et
pairs,
doubles
d’un
engagent
iniWaWque.
Il
la
praWque
en
amateur
des
sciences
et
des
arts,
au
sens
noble
du
terme.
• Chaulnes
et
Bonnier
de
la
Mosson
témoignent
a
la
fois
de
la
prospérité
de
l’Etat
de
finance
et
des
gens
du
roi,
de
l’associaWon
de
la
puissance
provinciale
et
de
l’inserWon
dans
les
réseaux
curiaux,
de
la
haute
finance
et
de
l’aristocraWe
d’épée,
du
service
du
roi
et
de
la
promoWon
des
intérêts
familiaux,
de
la
disWncWon
mondaine
et
de
l’ouverture
déterminée
aux
sciences
et
aux
arts.
Figures
éminentes
des
savants
amateurs
et
de
collecWonneurs
averWs,
ils
symbolisent
l’importance
et
la
capacité
d’entrainement
des
élites
provinciales
sous
le
règne
de
Louis
XV.
Le
cabinet
de
physique
de
Bonnier
de
la
Mosson,
1734.
Le
collecLonneur
a
distribue
son
cabinet
en
pièces
a
thèmes.
Le
duc
de
Chaulnes
en
Hercule,
la
duchesse
de
Chaulnes
en
Hébé.
PortraiLste
a
succès
des
femmes
de
l’aristocraLe
de
cour,
Naqer
affecLonne
le
travesLssement
a
l’anLque.
Il
choisit
de
représenter
de
manière
flaFeuse
le
couple
que
forment
le
duc
et
la
duchesse
de
Charnes
sous
l’apparence
mythologique
du
couple
Hercule
–
reconnaissable
a
sa
massue
–
et
Hébé,
fille
de
Zeus
et
d’Héra,
déesse
grecque
de
la
fécondité
et
de
la
vitalité.
Madame
de
Deffand
la
décrit
ainsi:
«
On
aperçoit
toutes
ces
qualités
en
elles
mais
c’est
a
la
manière
de
la
lanterne
magique:
elles
disparaissent
a
mesure
qu’elles
se
produisent.
Tout
l’or
du
Pérou
passe
par
ses
mains
sans
qu’elle
en
soit
plus
riche.
»
42. Les
années
Fleury
• Les
débuts
d’un
confit
majeur
la
guerre
de
succession
d’Autriche
(1740-‐1748):
La
dispariWon
du
roi
Fréderic-‐Guillaume
de
Prusse
et
de
l’empereur
Charles
VI
fragilisent
l’équilibre
des
puissances
en
Europe
centrale
et
orientale.
A
Berlin,
Fréderic
II
(1740-‐1786),
connu
pour
ses
relaWons
orageuses
avec
son
père
et
sa
réputaWon
de
prince-‐philosophe
accède
au
trône.
Son
père,
le
«
roi
sergent
»
lui
lègue
une
armée
puissante
et
entrainée
qu’il
brule
d’uWliser
contre
l’hériWère
des
Etats
des
Habsbourg,
Marie-‐
Thérèse,
pour
s’emparer
de
la
riche
Silésie.
• Versailles
a
renouvelé
ses
capitulaWons
avec
l’empire
o`oman
et
cherche
a
contenir
les
ambiWons
russes
au
Nord
et
a
l’Est
avec
une
série
d’alliances
de
revers
avec
Stockholm,
Copenhague
et
Berlin.
• Louis
XV
penche
pour
une
poliWque
du
juste
milieu
mais
le
parW
anWautrichien
emmené
par
le
maréchal
de
Belle-‐Isle
souWent
la
candidature
impériale
de
l’électeur
de
Bavière
pousse
a
la
guerre
et
fait
miroiter
la
conquête
des
Pays-‐Bas
autrichiens
(actuelle
Belgique).
• En
décembre
1740,
la
Prusse
s’empare
de
la
Silésie.
Marie-‐
Thérèse
se
retrouve
isolée.
Devant
le
nouveau
rapport
de
force,
la
France
décide
de
s’allier
a
la
Prusse.
Maurice
de
Saxe
commande
un
corps
d’armée,
et
celui
qui
sera
bientôt
le
plus
brillant
maréchal
de
Louis
XV,
s’empare
de
Linz
et
Passau
en
Haute
Autriche,
et
pénètre
en
Bohème.
• Mais
Fréderic
II
n’est
pas
seulement
prompt
a
agresser
ses
rivaux,
il
fait
bien
peu
de
cas
de
ses
allies,
qu’il
n’hésite
pas
a
abandonner
en
plein
conflit,
s’il
y
trouve
son
intérêt.
La
France
«
fait
donc
la
guerre
pour
le
roi
de
Prusse.
»
A
view
of
the
glorious
ac<on
of
Deongen.
Au
moment
de
la
bataille
de
Deqngen,
France
et
Grande-‐Bretagne
ne
sont
pas
encore
officiellement
en
guerre.
George
II
d’Angleterre
commande
l’armée
dite
pragmaLque
–
par
référence
a
la
pragmaLque
sancLon
dont
elle
souLent
l’exécuLon.
Le
maréchal
de
Noailles
a
mis
au
point
un
solide
disposiLf
défensif,
qui
lui
vaut
un
commentaire
louangeur
de
Fréderic
II
de
Prusse.
La
victoire
semble
en
vue,
alors
que
le
duc
d’Harcourt
décide
imprudemment
de
passer
a
l’aFaque
avec
les
troupes
d'Elite
de
la
maison
du
roi,
forçant
les
baFeries
françaises
a
cesser
leur
Lr.
La
compagnie
des
chevau-‐légers
du
roi
est
anéanLe.
43. Les
années
Fleury
• Prague,
ancienne
capitale
impériale,
est
prise
par
les
Français.
Et
nouvel
affront
pour
les
Français,
Fréderic
II,
se
sentant
en
posiWon
de
force,
négocie
une
paix
séparée
avec
Marie-‐Thérèse,
encore
reine
de
Hongrie.
Isoles
a
Prague,
les
Français
résistent
brillamment.
Belle-‐Isle
réussit
une
retraite
remarquable
en
plein
hiver.
La
garnison
chargée
de
fixer
les
Autrichiens
sort
de
la
place
avec
les
honneurs
de
la
guerre
et
un
sauf-‐conduit.
L’échec
de
la
poliWque
anWautrichienne
de
Belle-‐Isle
est
néanmoins
patent.
• L’Angleterre,
qui
a
œuvre
pour
que
Vienne
et
Berlin
fassent
la
paix,
s’a`èle
a
recréer
une
large
coaliWon
anW-‐française.
L’objecWf
est
comme
lors
des
deux
dernières
grandes
guerres
de
Louis
XIV,
guerre
de
la
ligue
d’Augsbourg
et
de
succession
d’Espagne:
me`re
sur
pied
une
alliance
entre
les
Etats
protestants
d’Europe
et
le
l’Autriche
des
Habsbourg.
• A
la
mort
du
cardinal
Fleury,
en
janvier
1743,
le
bilan
diplomaWque
et
militaire
est
plus
que
décevant.
La
France
est
de
nouveau
isolée
en
Europe.
L’Europe
en
1740.
44. Fréderic
II
• Fréderic
devient
roi,
en
octobre
l’Empereur
meurt.
Déjà,
Fréderic
amassait
une
force
;
il
entassait
en
lui
un
trésor
d’énergie,
de
volonté
puissante.
L’heure
sonne
;
il
apparaît
d’airain.
Il
prit
la
Silésie
aux
Autrichiens,
mais
Fréderic
semblait
seul,
sans
allie.
En
réalité,
il
avait
la
France
avec
lui.
Fréderic
savait
a
merveille
la
vraie
situaWon.
C’est
l’Autriche
elle-‐même
qui
avait
tue
Fleury,
usant
et
abusant
de
se
crédulité,
le
rendant
ridicule.
• Frédéric
ne
pouvait
être
accuse
de
nos
désastres,
c’est
lui
qui
pouvait
accuser.
On
avait
constamment
agi
sans
lui,
et
contre
lui.
On
l’avait
laisse
seul
au
moment
décisif
d’avril
1742.
Certes
il
avait
le
droit
de
nous
tourner
le
dos.
Il
était
pourtant
un
des
nôtres,
constamment
inspire
et
imbu
de
la
France.
Français
signifiait
pour
lui
libre
penseur.
Etre
un
roi
tout
français,
cela
lui
paraissait
être
roi
des
esprits
et
de
l’opinion,
grande
puissance
qu’il
culWva
toujours
et
qui
n’aida
pas
peu
au
beau
succès
de
ses
affaires.
Son
armée
qui
n’avait
fait
la
guerre
que
sur
les
places
de
Berlin,
était
dressée
sans
doute.
Mais
tout
cela
n’est
rien.
Une
armée
ne
se
forme
qu’en
guerre
et
sous
le
feu.
Son
influence
ôta
deux
armées
a
nos
ennemis:
i)
celle
du
Hollandais
que
l’Angleterre
voulait
donner
aux
princes
allemands
et
que
le
roi
de
Prusse
paralysa
plus
d’une
année
;
ii)
les
troupes
anglaises
de
Flandre
que
Georges,
ce
furieux
Allemand,
plus
Autrichien
que
l’Autriche,
envoyait
a
Marie-‐Thérèse.
• Frédéric
s’obsWnait
à
nous
croire
de
bonne
foi.
Les
belles
le`res
qu’il
écrivait
alors
sont
un
peu
juvéniles.
Avec
son
air
prudent
et
doucement
moqueur
qu’il
eut
toujours,
il
était
ivre
de
la
France.
45. Marie-‐Thérèse
d’Autriche
• Marie-‐Thérèse,
ce`e
femme
de
28
ans,
toujours
grosse
et
nourrice,
avec
sa
beauté
pléthorique,
ivre
de
sang
et
bouffie
de
fureur,
a
beau
être
dévote
;
on
voit
déjà
ses
filles
et
le
fantasWque
orgueil
de
Marie-‐Antoine`e,
et
les
emportements
de
la
sanguinaire
Caroline.
46. De
la
gloire
de
Fontenoy
au
désamour
du
bienaimé
• Débutée
sous
le
ministériat
du
cardinal
Fleury,
la
guerre
prend
un
tour
dramaWque
lorsque
Louis
XV
qui
s’est
rendue
aux
armées,
tombe
gravement
malade
a
Metz,
en
aout
1744.
Il
fait
publiquement
pénitence
et
vœu
a
sainte
Geneviève,
s’il
guérit,
d’élever
une
une
église
sur
la
colline
parisienne
éponyme.
Ses
anciennes
maitresses,
les
duchesses
de
Lauragais
et
de
Châteauroux
sont
renvoyées,
il
faut
au
roi
recouvrer
une
moralité
publique
digne
du
Très
ChréWen.
• Malgré
la
paix
séparée
de
1742,
Fréderic
II
craint
de
perdre
le
bénéfice
de
la
Silésie.
Apres
la
déclaraWon
de
guerre
a
l’Autriche
en
avril
1744,
Louis
XV
se
rend
aux
armées.
Ses
forces
commandées
par
Noailles
et
Maurice
de
Saxe
pénètrent
dans
les
Pays-‐Bas
autrichiens.
Comme
convenu,
Fréderic
II
passe
de
son
cote
a
l’offensive
en
Bohème.
• Maurice
de
Saxe
affronte
a
Fontenoy
les
troupes
alliées
sous
le
commandement
du
duc
de
Cumberland,
composées
de
Britanniques,
d’Autrichiens
et
de
Néerlandais,
auxquels
les
Français
ont
pris
les
places
de
la
Barriere.
La
victoire
est
une
revanche
de
la
bataille
de
De†ngen.
• Bruxelles
est
prise
en
février
1746.
Les
drapeaux
pris
a
François
Ier
lors
du
désastre
de
Pavie
en
1525
sont
ainsi
récupérés.
Duchesse
de
Lauragais.
Duchesse
de
Châteauroux..
47. La
bataille
de
Fontenoy
• Les
Anglais,
Hollandais,
Hanovriens,
regardaient
comment
percer
a
nous.
Il
fallait
franchir
les
ravins
;
puis
on
était
en
face
de
trois
redoutes,
avec
celle
de
Fontenoy
au
centre.
Dans
ces
redoutes
tonnaient
120
canons.
Richelieu,
risquant
sa
fortune,
demanda
si
sa
Majesté
voudrait
envoyer
ses
canons.
Le
roi
parut
trouble.
Il
hésita,
puis
consenWt,
ne
pouvant
guère
faire
autrement.
Ces
canons,
à
l’instant
traines
devant
la
masse
anglaise,
Wres
à
quelques
pas,
y
firent
une
horrible
trouée.
D’aout
en
octobre
1745,
la
ligue
(d’Autriche,
Saxe,
Angleterre,
Piémont)
était
vaincue
partout.
En
Flandre,
on
avait
pris
Bruges
et
Gand,
et
l’on
invesWssait
Bruxelles.
En
Italie,
une
armée
espagnole,
parWe
de
Naples,
et
ayant
joint
notre
armée
de
Provence,
secondée
des
Génois,
avait
sépare
brusquement
le
Piémontais
de
l’Autriche.
Derrière
le
mythe
de
la
guerre
en
dentelles,
«
messieurs
les
Anglais,
Lrez
les
premiers
»,
Fontenoy
est
une
bataille
couteuse
en
vies
humaines.