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Série : Trombinoscope historique de la non-violence
Diaporama n° 2
Gandhi
Étienne Godinot - 02.12.2021
Gandhi
Sommaire
1 - La vie de Gandhi
2 - Les grands axes de la pensée de Gandhi dans le domaine du
changement sociétal
L’économie non-violente
Les grandes orientations politiques
3 - La postérité de Gandhi
4 - Citations de Gandhi
5 - Livres, documentaires, films
1 – La vie de Gandhi
La jeunesse de Gandhi
Mohandas Karamchand Gandhi (2 octobre1869 - 30 janvier
1948), dirigeant politique indien, guide spirituel et leader du mouve-
ment pour l’indépendance de l’Inde, est l’initiateur de la non-violence
politique dans l’histoire.
Né à Pobandar, dans le Gujarat. Études de droit à Londres, où
il s’ouvre à la rationalité et à l’efficacité occidentales, approfondit le
végétarisme et le jaïnisme (respect absolu de la vie), découvre les
autres religions et spiritualités du monde.
Envoyé comme juriste en Afrique du Sud, colonie anglaise, il est
expulsé d’un train à la gare de Pietermaritzburg parce que non-Blanc
voyageant en 1ère classe.
- Étudiant à Londres
- En Afrique du Sud en 1895
Gandhi en Afrique du Sud (1893-1915)
Il fonde en 1894 le Natal Indian Congress pour défendre
les droits des Indiens en Afrique du Sud, notamment le droit de
vote.
Il crée un corps d’ambulanciers volontaires pendant la 2ème
guerre des Boers, et fonde en 1904 le journal Indian Opinion.
Marqué par la lecture du livre Into this last de John Ruskin, il
fonde la Tolstoï Farm, adopte le khadi (vêtement indien), participe
aux travaux des champs et au nettoyage des latrines.
Lors d’un rassemblement à Johannesbourg en 1906, il
préconise la résistance non-violente (satyagraha : "force de la
vérité") contre les lois ségrégationnistes.
Photos: - Gandhi et sa femme Kasturbai en 1902
- John Ruskin
Gandhi en Afrique du Sud (1893-1915)
La lutte pour les droits des Indiens et non-Blancs (Chinois, etc.)
dure sept ans : grève, refus de s’enregistrer, destruction par le feu
des cartes d’enregistrement, emprisonnements, etc.
La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des
mineurs et la marche des femmes indiennes.
La victoire des antiségrégationnistes est actée le 30 juin 1914 par
le Gandhi Smuts Agreement, accord de Gandhi avec le général
Smuts, gouverneur d’Afrique du Sud.
- Gandhi à Johannesbourg
- Le général Jan Christiaan Smuts
Le retour de Gandhi en Inde (1915)
De retour en Inde, Gandhi, devenu célèbre, parcourt son pays
de long en large pour rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais
besoins. Il fonde l’ashram de Sabarmati près d’Ahmedabad.
L’Angleterre domine alors 300 millions d’Indiens avec les 2 000
fonctionnaires de l’Indian Civil Service, 10 000 officiers et 60 000
soldats britanniques renforcés de 200 000 soldats indiens, soit une
proportion de 1 ‰.
Gandhi affirme que la présence britannique n’est possible qu’en
raison de la collaboration de la population indienne : « Sans notre
appui, 100 000 Européens ne pourraient même pas tenir la septième
partie de nos villages. »
- L’Indian Civil Service
- Rudyard Kipling (photo du bas) : « La mission de gouverner les Indes a été
placée par quelque impénétrable dessein de la Providence sur les épaules de la
race anglaise » (1889)
Premières actions de Gandhi
en Inde (1915-1919)
Gandhi organise la résistance des paysans sans terre, des
serfs et des cultivateurs d’indigo du Champaran (dans le Bihar) et
du Kheda (dans le Gujarat).
Il préconise la grève de l’impôt des paysans de la région de
Bombay ruinés par la sécheresse,
Il prend parti pour les ouvriers des usines textiles d’Ahme-
dabad.
On l’appelle alors Mahatma ("la grande âme") ou Bapu
("Papa") et sa célébrité s’étend à l’Inde entière.
- Les cultivateurs d’indigo du Champaram
- Gandhi en 1918 lors des actions non-violentes du Champaran et du Kheda
Premières actions de Gandhi en Inde
(1915-1919)
Pour réagir au Rowlatt Act, nouvelle
législation répressive imposée en mars 1919 par
les Anglais,
il organise le 6 avril 1919 une journée de deuil et
d’arrêt total des activités, un hartal qui paralyse
tout le pays.
- Publication dans la presse du Rowlatt Act, législation
répressive du Conseil législatif Impérial inspirée par
une commission présidée par le juge britannique
Sydney Rowlatt. Elle autorise à emprisonner sans
procès, pour une durée de deux ans, toute personne
soupçonnée de terrorisme ou d’agitation. Le Rowlatt
Act et les lois sur la presse seront abrogés en 1922.
- Gandhi en 1921 au Parti du Congrès
La campagne
pour l’indépendance
Après le massacre d’Amritsar par les soldats britanni-
ques en avril 1919, il lance le mouvement du swaraj, l’indépen-
dance économique et politique, et devient en décembre 1921
dirigeant exécutif du Congress Party (‘Parti du Congrès’).
Il demande aux Indiens de filer, tisser eux-mêmes et porter
le khadi, vêtement traditionnel, de boycotter les tissus anglais et
de brûler* leurs vêtements produits en Grande-Bretagne.
* L’action non-violente respecte toujours les personnes, mais n’exclut pas des
atteintes symboliques aux biens, y compris ceux d’autrui, ce qui implique d’en
assumer les conséquences judiciaires.
Par exemple, arracher symboliquement des plants de maïs transgéniques pour
susciter un débat public contradictoire sur les dangers des OGM et de l’agriculture
chimique…
Ou, comme le jésuite Daniel Berrigan en mai 1968, brûler au napalm des registres
d’appelés à la guerre du Vietnam.
- Image du haut : le massacre d’Amritsar le 13 avril 1919 par les soldats du général
Dyer : 379 morts, 1137 blessés pour 1650 balles tirées…
La campagne pour l’indépendance
Gandhi donne l’exemple de la filature des
vêtements à la maison. L’emblème du rouet sera
repris dans le drapeau indien.
Il invite les Indiens à boycotter les institutions
judiciaires, scolaires et militaires britanniques, à
rejeter les titres et honneurs du colonisateur.
Des millions d’Indiens répondent à son appel,
50 000 sont jetés en prison.
- Photo du milieu : le drapeau indien adopté en juillet 1947 par l’assemblée
constituante. Le cercle au milieu de la bande blanche symbolise à la fois le
chakra d'Ashoka, une roue éternelle de la loi, roue bleue comportant vingt-
quatre rayons, et le rouet de la lutte pour l’indépendance.
- Photo du bas : Sarvodaya (« le bien-être pour tous »), terme choisi par
Gandhi pour désigner la justice sociale et économique.
Pour une transformation
de la société indienne
À la suite du massacre de 22 policiers à Chauri-Chaura par
des manifestants en colère en février 1922, Gandhi arrête le
mouvement de désobéissance civile pour éviter les dérapages
vers la violence. Il est inculpé et condamné à une peine de
6 ans de prison, qu’il ne fera pas en totalité.
De 1922 à 1928, il travaille à résoudre les différends dans le ‘Parti
du Congrès’ et entre Hindous et Musulmans (jeûne de 3 semaines en
1924, photo du haut),
et surtout il multiplie les initiatives contre la ségrégation des Intoucha-
bles, le système des castes, le mariage des enfants, l’alcoolisme,
l’ignorance et la pauvreté, le manque d’hygiène.
- Jeûne de 3 semaines en 1924 en présence d’Indira Gandhi, fille de Jawaharlal
Nehru, future Premier Ministre de l’Inde.
- Bhimrao Ramji Ambedkar (1891-1956), défendeur des Intouchables (dalits).
Opposé à Gandhi, car convaincu que le système des castes est consubstantiel à
l’hindouisme, il se convertira au bouddhisme et invitera les dalits à faire de même.
De la marche du sel
à l’indépendance
Du 12 mars au 6 avril 1930, Gandhi conduit la "marche du sel"
(Salt March) d’Ahmedabad à Dandi (400 km) pour protester contre
les taxes sur le sel, inciter les Indiens à récolter eux-mêmes le sel,
investir pacifiquement les dépôts de sel. 60 000 Indiens sont
emprisonnés.
En octobre 1930, le ‘Parti du Congrès’ décide la grève des
impôts.
En janvier 1931, le vice-roi, Lord Irwin, fait libérer tous les
leaders du ‘Congrès’ et invite Gandhi à négocier avec lui. En avril, il
libère tous les prisonniers politiques et abolit les lois sur le sel.
Gandhi met fin à la campagne de désobéissance civile.
- La marche du sel
- Le pacte Gandhi – Irwin
Voir le diaporama détaillé à ce sujet dans la série « Les marches non-violentes »
De la marche du sel à l’indépendance
Gandhi se rend en septembre 1931 à Londres pour
participer à la ‘Conférence de la Table Ronde’, mais en
revient « les mains vides ».
Quelques mois plus tard, le nouveau gouvernement
conservateur de Londres, dirigé par Winston Churchill, donne
l’ordre d’écraser le Congrès.
À nouveau, environ 100 000 militants sont incarcérés.
En mai 1933, Gandhi entame un jeûne de 21 jours pour
soutenir les Intouchables.
- La ‘Conférence de la Table Ronde’ en 1931
- Pendant son séjour de 3 mois en Europe après la ‘Conférence de la Table
Ronde’, Gandhi rencontre notamment Romain Rolland (photo du milieu) et
Charlie Chaplin (photo du bas)
De la marche du sel
à l’indépendance
En 1936 est élu un Parlement où le Congress Party,
parti indépendantiste, obtient une écrasante majorité.
En 1942, alors que l’Angleterrre est engagée dans la
2ème guerre mondiale, Gandhi organise une nouvelle
campagne de désobéissance civile et lance l’appel Quit
India ! (“Quittez l’Inde !”).
Comme tous les dirigeants du ‘Congrès’, il est arrêté
le 9 août 1942 et détenu pendant 2 ans dans le palais de
l’Agha Khan à Poona.
Il aura passé en prison 6 années de sa vie.
- Une manifestation pendant la campagne Quit India !
- Gandhi à la fin de sa vie
L’indépendance de l’Inde
Lord Mountbatten, nouveau vice-roi, est chargé après la
guerre, par le 1er Ministre Clement Atlee, d’accorder
l’indépendance à l’Inde.
Celle-ci est fêtée le 15 août 1947, mais par deux États,
le Pakistan (musulman) et l’Union Indienne, laïque. Cette
division, obtenue par le musulman Muhammad Ali Jinnah
(photo du haut), à laquelle Gandhi s’est opposé et qu’il a quali-
fiée de “monstrueuse vivisection”, conduit à des mouve-
ments de populations et à des tueries d’une incroyable
sauvagerie.
Le 13 janvier 1948, âgé de 78 ans, Gandhi lance son
dernier jeûne à Delhi pour demander la fin des violences
entre communautés religieuses.
L’assassinat de Gandhi
Son héritage
Le 30 janvier 1948, Gandhi est abattu par balles à Delhi
par un nationaliste hindou, Nathuram Godse. Deux millions
d’Indiens assistent à ses funérailles.
Alors que l’objectif de Nehru et des autres leaders du
‘Congrès’ était de chasser les Britanniques et de conquérir
l’indépendance nationale, Gandhi voulait libérer les Indiens
de toutes les aliénations et de toutes les oppressions qui
pesaient sur eux, et qui ne s’expliquaient pas toutes par la
domination anglaise.
- Gandhi avant son incinération
- Gandhi et Jawaharlal Nehru
Les choix de l’Inde "moderne"
Très vite, faute de suivre les recommandations du Mahatma, le
‘Congrès’ deviendra un parti despotique, et l’Inde une bureaucratie
en même temps qu’une puissance militaire et nucléaire.
Nehru axe la croissance de l’Inde sur l’industrie, alors qu’une
telle politique ne convenait nullement aux besoins d’une population à
82 % rurale. Comme la plupart des dirigeants du monde, il promeut
en agriculture une "révolution verte" basée sur la chimie (engrais et
pesticides) qui se révèle aujourd’hui une catastrophe.
Jayaprakash Narajan, "Ji-Pi", rappellera par la suite aux diri-
geants et à la population les exigences de la fidélité qu’ils devaient
aux idéaux de Gandhi et sera la véritable conscience politique de
l’Inde.
Il sera emprisonné par Indira Gandhi, la fille de Nehru, en
1975…
- 1er essai nucléaire indien en mai 1974 dans le désert du Thar au Rajasthan
- JP Narayan
2 - Les grands axes de la pensée de Gandhi
dans le domaine du changement sociétal *
Des lois morales
- La fin ne doit jamais justifier les moyens;
- Nous avons d’abord des devoirs vis-à-vis des autres, et de là
découlent nos droits;
- Rejet de la violence, y compris vis-à-vis de la nature.
Quelques orientations sociétales
- Action non-violente comme mode de résistance à l’injustice ou
l’oppression et comme mode de résolution des conflits;
- Satisfaction des besoins de base (nourriture, vêtements, logement,
santé, etc.), nécessité des activités manuelles et artisanales;
- Élimination de la misère, promotion de la sobriété heureuse et de la
simplicité volontaire;
- Harmonie avec la nature comme philosophie de la vie;
- Subordination du progrès technique au progrès humain, condition de
la protection des libertés individuelles et de l’épanouissement
individuel.
* Cette diapo et les 2 suivantes empruntent beaucoup à Jean-Joseph Boillot,
Utopies made in monde, Odile Jacob 2021, pp. 157 s
L’économie non-violente
selon Gandhi *
- Conquérir une indépendance politique et économique (swaraj) :
souveraineté alimentaire, indépendance énergétique, mais aussi simplification
des besoins et autolimitation du désir, affranchissement vis-à-vis de tous les
systèmes et idéologies qui ôtent à l’être humain sa dignité;
Promouvoir une économie frugale volontaire garantissant un revenu minimum à
tous et des biens collectifs de base;
- Décentraliser les activités de production au plus proche de l’échelon
local (swadeshi) en réduisant au strict nécessaire la grande industrie et les
échanges internationaux;
Réduire au maximum le machinisme de masse concentré géographiquement et
socialement. Développer des machines simples qui font travailler le corps (Gandhi
avait un faible pour les machines à coudre à pédale et pour les bicyclettes !)
Favoriser les circuits courts de distribution;
- Supprimer pour l’essentiel la propriété privée des moyens de
production, au profit non pas d’un État par définition centralisateur, mais de
coopératives de production (trusteeship) où les riches mêlent leur capital à
celui des autres sans en retirer plus de pouvoir.
Des orientations sociétales et politiques
en harmonie avec ce modèle économique *
Respect de l’individualité;
Égalité réelle entre les citoyens, tout particulièrement entre les femmes
et les hommes;
Disparition de toutes discrimination sociale, ethnique, religieuse
ou culturelle (système des castes).
Tout cela doit être garanti par le droit, mais Gandhi, avocat de
formation, se méfie du monde juridique qui multiplie et favorise
les procédures qui vont jusqu’à corrompre le système de droit.
Il lui préfère les pratiques de conciliation, fondées sur des valeurs
d’empathie et de compassion vis-à-vis de l’autre, ou encre des conseil
de sages au plus proche du local.
D’où le rôle de l’éducation (qu’il ne confond pas avec l’instruction)
qui apprend des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être.
Il faut un maximum de démocratie directe et un minimum de
démocratie représentative, et une confédération de commu-
nautés partant des individus et de l’échelle locale (quartiers,
villages, communes) pour remonter progressivement jusqu’à l’échelon
régional, national puis international.
3 - La postérité de Gandhi
Le Mahatma a démontré qu’on peut être révolutionnaire sans être
révolté, radical sans être exacerbé, intransigeant sans être sectaire,
déterminé sans être violent.
Gandhi n’est pas mort, car sa pensée et sa stratégie ont été
reprises et approfondies par de nombreux mouvements de libération et
de changement sociétal à travers le monde, comme
- en Afrique, ceux du Ghana, du Congo, ou de l’Afrique du Sud,
- aux États-Unis, ceux de Martin-Luther King et de Cesar Chavez,
- en Amérique du Sud, ceux du Brésil, d’Argentine,
../..
Photos :
- Albert Luthuli, Patrice Lumumba,
Desmond Tutu,
- Adolfo Perez Esquivel, Luis Perez Aguirre,
- Martin Luther King, Cesar Chavez,
Daniel Berrigan
La postérité de Gandhi
- En France, l’Arche, le MAN, le MIR, en Europe, Johan Galtung, Aldo
Capitini, Gonzalo Arias, Theodor Ebert, les mouvements ayant fait
tomber le communisme totalitaire (Solidarnosc, Charte 77, Neues
Forum, etc.)
- en Asie, ceux des Philippines ou de la Birmanie, etc.
- en Inde, ceux de JP Narayan, Rajapopal PV ou Vandana Shiva,
Gandhi n’est pas mort, car ayant donné à la non-violence un passé,
il permet à d’autres, à travers le monde, de lui donner un présent et un
avenir.
Photos :
- Lanza del Vasto, Jean-Marie Muller, Aldo Capitini
Johann Galtung, Gonzalo Arias, Theodor Ebert,
- Lech Walesa, Vaclav Havel,
- Cory Aquino, Auung San Suu Ky,
- Jayaprakash Narayan, Rajagopal PV,
Vandana Shiva.
Le 2 octobre, ‘Journée internationale
de la non-violence’
Le 15 juin 2007, l’Assemblée générale de l’ONU décide de célébrer
chaque année, le 2 octobre, date de la naissance de Gandhi, la ‘Journée
internationale de la non-violence’.
Dans ses attendus, l’Assemblée Générale déclare :
« Sachant que la non-violence, la tolérance, le plein respect de tous les
droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales pour tous, la
démocratie, le développement, la compréhension mutuelle et le respect de
la diversité sont interdépendants et se renforcent mutuellement,
Réaffirmant la pertinence universelle du principe de non-violence*, et
souhaitant favoriser une culture de paix, de tolérance, de compréhension
et de non-violence, etc. »
* Comme le dit Jean-Marie Muller, « la formule "la pertinence
universelle du principe de non-violence" est remarquable par sa concision,
sa clarté, sa rigueur et son exactitude. »
Photo du bas : Sculpture symbole de « non-violence" réalisée par le Suédois
Carl Fredrik Reuterswärd, au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York.
« Une action politique efficace »
Voici la présentation de la non-violence sur le site de l’ONU :
« Le principe de la non-violence – connu également sous l’appellation de
résistance non-violente – rejette le recours à la violence physique en vue
de provoquer des changements sociaux ou politiques. Souvent décrite
comme "la politique des gens ordinaires", cette forme de lutte sociale a été
adoptée par des populations entières, partout dans le monde, dans le
cadre de campagnes en faveur de la justice sociale.
Le professeur Gene Sharp, grand spécialiste de la résistance non-
violente, utilise la définition suivante dans son livre The Politics of
Nonviolent Action :
« L’action non-violente est une technique grâce à laquelle ceux qui
rejettent la passivité et la soumission, et qui considèrent que la lutte est
essentielle, peuvent livrer leur combat sans recourir à la violence. L’action
non-violente ne cherche pas à éviter ou à ignorer les conflits. C’est une
façon de répondre à la question de savoir comment mener une action
politique efficace, et de savoir en particulier comment utiliser ses pouvoirs
avec efficacité ».
Photos : Gene Sharp (1928-2018) et son livre
4 - Quelques citations de Gandhi
Gandhi a beaucoup écrit, beaucoup parlé, et il a prononcé
parfois, comme presque tout le monde, des énormités ou des
affirmations naïves.
Ainsi quand il présenta le tremblement de terre du 15 janvier 1934
au Bihar comme un châtiment divin en raison de l'oppression des dalits,
interprétation que dénonça Rabindranath Tagore.
Ou quand il préconisa comme système de défense non-violente
d’un pays des milliers de soldats non-violents tissant une barrière
humaine le long de la frontière.
Ou quand il accepta en 1931 une invitation de Mussolini et écrivit
en juillet 1939 à Hitler une lettre pour le supplier de ne pas provoquer
de guerre.
« Aujourd'hui, il est clair que vous êtes la seule personne au monde
capable d'empêcher que n'éclate une guerre qui verrait l'humanité ramenée à
l'état sauvage. Croyez-vous vraiment, quel que soit le but que vous cherchez à
atteindre, que cela en vaille le prix ? »
Comme le dit Jean-Marie Muller, « Il faut se méfier du gandhira-t-
on ! Il importe de corriger ce que Gandhi a pu dire par ce qu’il a fait ».
Voici toutefois quelques citations qui ne prêtent pas - ou moins - à
controverse.
Quelques citations de Gandhi
La non-violence, un moyen et non une fin
« La non-violence m’est un credo, le souffle de ma vie.
Mais je ne l’ai jamais présentée à l’Inde comme un credo ou
d’ailleurs à quiconque sauf, à l’occasion, lors de
conversations informelles. Je l’ai proposée au Congrès
comme une méthode politique, destinée à résoudre des
problèmes politiques. Il est possible que ce soit une
méthode nouvelle, mais elle n’en perd pas pour cela son
caractère politique ».
Le mouvement de résistance « n’a pas tant pour but
final de prendre le pouvoir aux Anglais que d’organiser le
pouvoir des Indiens. »
Images : - La marche du sel (1930)
- Appel au boycott des produits importés de l’étranger
Quelques citations de Gandhi
La non-violence, un état d’esprit
et une force
« Ce ne sont pas tant les fusils britanniques qui sont
responsables de notre sujétion que notre coopération
volontaire. »
« Il existe le même rapport intangible entre les moyens et la
fin qu’entre la graine et l’arbre. »
« Face à des arguments convaincants ou pas, la Grande-
Bretagne défendra son commerce et ses intérêt par toutes les
forces dont elle dispose. L’Inde, par conséquent, doit accu-
muler une force suffisante pour qu’elle puisse se libérer elle-
même de l’étreinte de la mort. »
- Le départ de la marche Larzac-Paris en novembre 1978
- La marche Janadesh du mouvement gandhien Ekta Parishad en 2007
Quelques citations de Gandhi
À propos des accords de Munich
Les accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938 entre
l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement
par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini, afin
de régler "pacifiquement" le conflit qui oppose Adolf Hitler et la Tchécoslovaquie.
Ils prévoient l'évacuation du territoire des Sudètes par les Tchèques avant
le 10 octobre et son occupation progressive par les troupes allemandes. La
France abandonne ainsi la Tchécoslovaquie à Hitler malgré un traité d’alliance
qui garantissait ses frontières.
Gandhi déclare : « L'Europe a vendu son âme pour une exis-
tence terrestre de deux jours de plus. La paix que l'Europe a gagnée
à Munich est le triomphe de la violence, et c'est aussi sa défaite. Si
l'Angleterre et la France avaient été sûres de la victoire, elles
auraient certainement rempli leur devoir : sauver la Tchécoslovaquie.
Mais elles ont reculé devant la violence combinée de l'Allemagne et
de l'Italie. »
Quelques citations de Gandhi
La non-violence :
de la persuasion à la contrainte
« Si malgré tout, en dépit des efforts les plus acharnés,
on ne peut obtenir des riches qu’ils protègent vraiment les
pauvres, et si ces derniers sont de plus en plus opprimés au
point de mourir de faim, que faire ?
C’est en essayant de trouver une réponse à cette question
que les moyens de la non-coopération et de la désobéis-
sance civile me sont apparus comme les seuls à être à la
fois justes et efficaces ».
- La marche du sel en 1930
- Gandhi à Londres explique aux ouvriers anglais pourquoi il appelle
au boycott des tissus produits en Grande Bretagne
Quelques citations de Gandhi
L’altercroissance
« Puisse Dieu empêcher l’Inde de jamais s’industrialiser à la
manière de l’Occident ! (…) Si toute une nation de 300 millions
d’habitants se mettait à exercer une exploitation économique du
même type, elle dévasterait le monde comme un nuage de
sauterelles.«
«The Earth provides enough for everyone's needs, but not
everyone's greed. »
« La Terre peut produire assez pour satisfaire les besoins de tous,
mais pas assez pour satisfaire l’avidité de tous .»
« Vivre simplement pour que tous puissent simplement vivre. »
« Supprimez la misère, cultivez la sobriété ! »
« Favoriser non la production de masse, mais la production par les
masses. »
Quelques citations de Gandhi
Le souci du plus pauvre
« Rappelez-vous la face de l’homme le plus pauvre
et le plus faible que vous ayez rencontré, et demandez-
vous si l’acte que vous envisagez lui sera utile. (…)
Cela va-t-il conduire à la libération les multitudes qui ont
faim dans leur corps et dans leur esprit ? »
La protection de la vache est « la protection de
toute vie, de tout ce qui dans le monde est faible et
impuissant ».
Quelques citations de Gandhi
Transformation personnelle
et changement sociétal
« Soyez vous-même le changement que vous voulez
voir dans le monde ! »
« La véritable indépendance ne viendra pas de la prise
du pouvoir par quelques uns, mais du pouvoir que tous
auront de s’opposer aux abus de l’autorité. En d’autres
termes, on devra arriver à l’indépendance en inculquant
aux masses la conviction qu’elles ont la possibilité de
contrôler l’exercice de l’autorité et de la tenir en respect ».
Quelques citations de Gandhi
La nécessité de l’action
« C'est l'action et non le fruit de l'action qui importe.
Vous devez faire ce qui est juste.
Il n'est peut-être pas en votre pouvoir, peut être pas en votre temps,
qu'il y ait des fruits.
Toutefois, cela ne signifie pas que vous deviez cesser de faire ce qui
est juste.
Vous ne saurez peut être jamais ce qui résultera de votre geste, mais
si vous ne faites rien, il n'en résultera rien. »
Photos : - Martin Luther King en prison
- La marche Delano-Sacramento des Chicanos organisée par Cesar Chavez
en 1966
- L’inconnu de la place Tian anmen le 5 juin 1989
- Manifestation sur la Place de Mai à Buenos Aires (Argentine) des mères de
personnes disparues pendant la dictature militaire (1976-1983)
- Die-in en août 2016 devant le site du CEA de Valduc (près de Dijon) qui assure la
maintenance des 290 armes atomiques françaises
Quelques citations de Gandhi
Le pragmatisme dans l’action
La reconnaissance de ses erreurs
« C’est mon amour de la vérité qui m’a appris la beauté
du compromis »
« Cette erreur m’apparaissait, dans son ampleur, grosse
comme l’Himalaya. Avant qu’un peuple fût en mesure de
pratiquer la désobéissance civile, il devait en comprendre
entièrement la signification la plus intime. »
- Gandhi ramasse le sel sur la plage à Dandi le 6 avril 1930
- Le boycott des bus de Montgomerry (du 5 décembre 1955 au 20
décembre 1956) par le mouvement des droits civiques animé par M.L.
King
Quelques citations de Gandhi
La place des femmes
« Si l’on entend par force la force morale, alors la femme
est infiniment supérieure à l’homme. N’a-t-elle pas une plus
grande intuition, n’a-t-elle pas davantage le sens du
sacrifice, n’a-t-elle pas une plus grande capacité
d’endurance, n’a-t-elle pas un plus grand courage ? (…)
Si la non-violence est la loi de notre être, l’avenir appar-
tient à la femme ».
Quelques citations de Gandhi
La religion
« Faites de nous de meilleurs Hindous, cela sera plus chrétien
que de nous convertir ! »
« Il est plus juste de dire que la vérité est Dieu, que de dire que
Dieu est la vérité. »
« La religion est un seul arbre avec de nombreuses branches. Si
l’on ne voit que les branches, on est tenté de dire qu’il y a beau-
coup de religions ; mais si l’on voit l’arbre entier, on comprend qu’il
y a une seule religion. »
« Le meilleur moyen de connaître Dieu est de pratiquer la non-
violence. »
- Les symboles des grandes religions et spiritualités
Quelques citations de Gandhi
La relation de l’homme à l’animal
« La vache est un poème de compassion . Quand je
vois une vache, je ne vois pas un animal qui doit être
mangé . (…). Je lui rends un culte, et je défendrai devant
le monde entier le culte qui lui est rendu. Je crois à la
protection de la vache dans un sens beaucoup plus large
que celui qu’on lui donne actuellement.(…) .
C’est la protection de toute vie, de tout ce qui dans le
monde est faible et impuissant. La protection de la vache
signifie la protection de toutes les créatures muettes
créées par Dieu. Les espèces inférieures nous adressent
un appel d’autant plus puissant qu’il est muet…
La protection de la vache signifie fraternité des
hommes et des bêtes. »
Quelques citations de Gandhi
La vision de l’histoire
« Quand je désespère, je me souviens qu’à travers toute
l’histoire, les chemins de la vérité et de la bonté ont toujours
triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont
semblé invincibles, mais à la fin, ils sont toujours tombés. »
Cet idéal, disait-il avec humour, est « le fait d’un fou »…
- Vaclav Havel
- Nelson Mandela
- Aung San Suu Kyi
- La chute du mur de Berlin
- L’inconnu de la place Tiananmen
5 - Livres, documentaires, films
Livres de Gandhi
Livres sur Gandhi
Livres sur Gandhi
Livres sur Gandhi
Films et documentaires sur Gandhi ■

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  • 1. Série : Trombinoscope historique de la non-violence Diaporama n° 2 Gandhi Étienne Godinot - 02.12.2021
  • 2. Gandhi Sommaire 1 - La vie de Gandhi 2 - Les grands axes de la pensée de Gandhi dans le domaine du changement sociétal L’économie non-violente Les grandes orientations politiques 3 - La postérité de Gandhi 4 - Citations de Gandhi 5 - Livres, documentaires, films
  • 3. 1 – La vie de Gandhi La jeunesse de Gandhi Mohandas Karamchand Gandhi (2 octobre1869 - 30 janvier 1948), dirigeant politique indien, guide spirituel et leader du mouve- ment pour l’indépendance de l’Inde, est l’initiateur de la non-violence politique dans l’histoire. Né à Pobandar, dans le Gujarat. Études de droit à Londres, où il s’ouvre à la rationalité et à l’efficacité occidentales, approfondit le végétarisme et le jaïnisme (respect absolu de la vie), découvre les autres religions et spiritualités du monde. Envoyé comme juriste en Afrique du Sud, colonie anglaise, il est expulsé d’un train à la gare de Pietermaritzburg parce que non-Blanc voyageant en 1ère classe. - Étudiant à Londres - En Afrique du Sud en 1895
  • 4. Gandhi en Afrique du Sud (1893-1915) Il fonde en 1894 le Natal Indian Congress pour défendre les droits des Indiens en Afrique du Sud, notamment le droit de vote. Il crée un corps d’ambulanciers volontaires pendant la 2ème guerre des Boers, et fonde en 1904 le journal Indian Opinion. Marqué par la lecture du livre Into this last de John Ruskin, il fonde la Tolstoï Farm, adopte le khadi (vêtement indien), participe aux travaux des champs et au nettoyage des latrines. Lors d’un rassemblement à Johannesbourg en 1906, il préconise la résistance non-violente (satyagraha : "force de la vérité") contre les lois ségrégationnistes. Photos: - Gandhi et sa femme Kasturbai en 1902 - John Ruskin
  • 5. Gandhi en Afrique du Sud (1893-1915) La lutte pour les droits des Indiens et non-Blancs (Chinois, etc.) dure sept ans : grève, refus de s’enregistrer, destruction par le feu des cartes d’enregistrement, emprisonnements, etc. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. La victoire des antiségrégationnistes est actée le 30 juin 1914 par le Gandhi Smuts Agreement, accord de Gandhi avec le général Smuts, gouverneur d’Afrique du Sud. - Gandhi à Johannesbourg - Le général Jan Christiaan Smuts
  • 6. Le retour de Gandhi en Inde (1915) De retour en Inde, Gandhi, devenu célèbre, parcourt son pays de long en large pour rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais besoins. Il fonde l’ashram de Sabarmati près d’Ahmedabad. L’Angleterre domine alors 300 millions d’Indiens avec les 2 000 fonctionnaires de l’Indian Civil Service, 10 000 officiers et 60 000 soldats britanniques renforcés de 200 000 soldats indiens, soit une proportion de 1 ‰. Gandhi affirme que la présence britannique n’est possible qu’en raison de la collaboration de la population indienne : « Sans notre appui, 100 000 Européens ne pourraient même pas tenir la septième partie de nos villages. » - L’Indian Civil Service - Rudyard Kipling (photo du bas) : « La mission de gouverner les Indes a été placée par quelque impénétrable dessein de la Providence sur les épaules de la race anglaise » (1889)
  • 7. Premières actions de Gandhi en Inde (1915-1919) Gandhi organise la résistance des paysans sans terre, des serfs et des cultivateurs d’indigo du Champaran (dans le Bihar) et du Kheda (dans le Gujarat). Il préconise la grève de l’impôt des paysans de la région de Bombay ruinés par la sécheresse, Il prend parti pour les ouvriers des usines textiles d’Ahme- dabad. On l’appelle alors Mahatma ("la grande âme") ou Bapu ("Papa") et sa célébrité s’étend à l’Inde entière. - Les cultivateurs d’indigo du Champaram - Gandhi en 1918 lors des actions non-violentes du Champaran et du Kheda
  • 8. Premières actions de Gandhi en Inde (1915-1919) Pour réagir au Rowlatt Act, nouvelle législation répressive imposée en mars 1919 par les Anglais, il organise le 6 avril 1919 une journée de deuil et d’arrêt total des activités, un hartal qui paralyse tout le pays. - Publication dans la presse du Rowlatt Act, législation répressive du Conseil législatif Impérial inspirée par une commission présidée par le juge britannique Sydney Rowlatt. Elle autorise à emprisonner sans procès, pour une durée de deux ans, toute personne soupçonnée de terrorisme ou d’agitation. Le Rowlatt Act et les lois sur la presse seront abrogés en 1922. - Gandhi en 1921 au Parti du Congrès
  • 9. La campagne pour l’indépendance Après le massacre d’Amritsar par les soldats britanni- ques en avril 1919, il lance le mouvement du swaraj, l’indépen- dance économique et politique, et devient en décembre 1921 dirigeant exécutif du Congress Party (‘Parti du Congrès’). Il demande aux Indiens de filer, tisser eux-mêmes et porter le khadi, vêtement traditionnel, de boycotter les tissus anglais et de brûler* leurs vêtements produits en Grande-Bretagne. * L’action non-violente respecte toujours les personnes, mais n’exclut pas des atteintes symboliques aux biens, y compris ceux d’autrui, ce qui implique d’en assumer les conséquences judiciaires. Par exemple, arracher symboliquement des plants de maïs transgéniques pour susciter un débat public contradictoire sur les dangers des OGM et de l’agriculture chimique… Ou, comme le jésuite Daniel Berrigan en mai 1968, brûler au napalm des registres d’appelés à la guerre du Vietnam. - Image du haut : le massacre d’Amritsar le 13 avril 1919 par les soldats du général Dyer : 379 morts, 1137 blessés pour 1650 balles tirées…
  • 10. La campagne pour l’indépendance Gandhi donne l’exemple de la filature des vêtements à la maison. L’emblème du rouet sera repris dans le drapeau indien. Il invite les Indiens à boycotter les institutions judiciaires, scolaires et militaires britanniques, à rejeter les titres et honneurs du colonisateur. Des millions d’Indiens répondent à son appel, 50 000 sont jetés en prison. - Photo du milieu : le drapeau indien adopté en juillet 1947 par l’assemblée constituante. Le cercle au milieu de la bande blanche symbolise à la fois le chakra d'Ashoka, une roue éternelle de la loi, roue bleue comportant vingt- quatre rayons, et le rouet de la lutte pour l’indépendance. - Photo du bas : Sarvodaya (« le bien-être pour tous »), terme choisi par Gandhi pour désigner la justice sociale et économique.
  • 11. Pour une transformation de la société indienne À la suite du massacre de 22 policiers à Chauri-Chaura par des manifestants en colère en février 1922, Gandhi arrête le mouvement de désobéissance civile pour éviter les dérapages vers la violence. Il est inculpé et condamné à une peine de 6 ans de prison, qu’il ne fera pas en totalité. De 1922 à 1928, il travaille à résoudre les différends dans le ‘Parti du Congrès’ et entre Hindous et Musulmans (jeûne de 3 semaines en 1924, photo du haut), et surtout il multiplie les initiatives contre la ségrégation des Intoucha- bles, le système des castes, le mariage des enfants, l’alcoolisme, l’ignorance et la pauvreté, le manque d’hygiène. - Jeûne de 3 semaines en 1924 en présence d’Indira Gandhi, fille de Jawaharlal Nehru, future Premier Ministre de l’Inde. - Bhimrao Ramji Ambedkar (1891-1956), défendeur des Intouchables (dalits). Opposé à Gandhi, car convaincu que le système des castes est consubstantiel à l’hindouisme, il se convertira au bouddhisme et invitera les dalits à faire de même.
  • 12. De la marche du sel à l’indépendance Du 12 mars au 6 avril 1930, Gandhi conduit la "marche du sel" (Salt March) d’Ahmedabad à Dandi (400 km) pour protester contre les taxes sur le sel, inciter les Indiens à récolter eux-mêmes le sel, investir pacifiquement les dépôts de sel. 60 000 Indiens sont emprisonnés. En octobre 1930, le ‘Parti du Congrès’ décide la grève des impôts. En janvier 1931, le vice-roi, Lord Irwin, fait libérer tous les leaders du ‘Congrès’ et invite Gandhi à négocier avec lui. En avril, il libère tous les prisonniers politiques et abolit les lois sur le sel. Gandhi met fin à la campagne de désobéissance civile. - La marche du sel - Le pacte Gandhi – Irwin Voir le diaporama détaillé à ce sujet dans la série « Les marches non-violentes »
  • 13. De la marche du sel à l’indépendance Gandhi se rend en septembre 1931 à Londres pour participer à la ‘Conférence de la Table Ronde’, mais en revient « les mains vides ». Quelques mois plus tard, le nouveau gouvernement conservateur de Londres, dirigé par Winston Churchill, donne l’ordre d’écraser le Congrès. À nouveau, environ 100 000 militants sont incarcérés. En mai 1933, Gandhi entame un jeûne de 21 jours pour soutenir les Intouchables. - La ‘Conférence de la Table Ronde’ en 1931 - Pendant son séjour de 3 mois en Europe après la ‘Conférence de la Table Ronde’, Gandhi rencontre notamment Romain Rolland (photo du milieu) et Charlie Chaplin (photo du bas)
  • 14. De la marche du sel à l’indépendance En 1936 est élu un Parlement où le Congress Party, parti indépendantiste, obtient une écrasante majorité. En 1942, alors que l’Angleterrre est engagée dans la 2ème guerre mondiale, Gandhi organise une nouvelle campagne de désobéissance civile et lance l’appel Quit India ! (“Quittez l’Inde !”). Comme tous les dirigeants du ‘Congrès’, il est arrêté le 9 août 1942 et détenu pendant 2 ans dans le palais de l’Agha Khan à Poona. Il aura passé en prison 6 années de sa vie. - Une manifestation pendant la campagne Quit India ! - Gandhi à la fin de sa vie
  • 15. L’indépendance de l’Inde Lord Mountbatten, nouveau vice-roi, est chargé après la guerre, par le 1er Ministre Clement Atlee, d’accorder l’indépendance à l’Inde. Celle-ci est fêtée le 15 août 1947, mais par deux États, le Pakistan (musulman) et l’Union Indienne, laïque. Cette division, obtenue par le musulman Muhammad Ali Jinnah (photo du haut), à laquelle Gandhi s’est opposé et qu’il a quali- fiée de “monstrueuse vivisection”, conduit à des mouve- ments de populations et à des tueries d’une incroyable sauvagerie. Le 13 janvier 1948, âgé de 78 ans, Gandhi lance son dernier jeûne à Delhi pour demander la fin des violences entre communautés religieuses.
  • 16. L’assassinat de Gandhi Son héritage Le 30 janvier 1948, Gandhi est abattu par balles à Delhi par un nationaliste hindou, Nathuram Godse. Deux millions d’Indiens assistent à ses funérailles. Alors que l’objectif de Nehru et des autres leaders du ‘Congrès’ était de chasser les Britanniques et de conquérir l’indépendance nationale, Gandhi voulait libérer les Indiens de toutes les aliénations et de toutes les oppressions qui pesaient sur eux, et qui ne s’expliquaient pas toutes par la domination anglaise. - Gandhi avant son incinération - Gandhi et Jawaharlal Nehru
  • 17. Les choix de l’Inde "moderne" Très vite, faute de suivre les recommandations du Mahatma, le ‘Congrès’ deviendra un parti despotique, et l’Inde une bureaucratie en même temps qu’une puissance militaire et nucléaire. Nehru axe la croissance de l’Inde sur l’industrie, alors qu’une telle politique ne convenait nullement aux besoins d’une population à 82 % rurale. Comme la plupart des dirigeants du monde, il promeut en agriculture une "révolution verte" basée sur la chimie (engrais et pesticides) qui se révèle aujourd’hui une catastrophe. Jayaprakash Narajan, "Ji-Pi", rappellera par la suite aux diri- geants et à la population les exigences de la fidélité qu’ils devaient aux idéaux de Gandhi et sera la véritable conscience politique de l’Inde. Il sera emprisonné par Indira Gandhi, la fille de Nehru, en 1975… - 1er essai nucléaire indien en mai 1974 dans le désert du Thar au Rajasthan - JP Narayan
  • 18. 2 - Les grands axes de la pensée de Gandhi dans le domaine du changement sociétal * Des lois morales - La fin ne doit jamais justifier les moyens; - Nous avons d’abord des devoirs vis-à-vis des autres, et de là découlent nos droits; - Rejet de la violence, y compris vis-à-vis de la nature. Quelques orientations sociétales - Action non-violente comme mode de résistance à l’injustice ou l’oppression et comme mode de résolution des conflits; - Satisfaction des besoins de base (nourriture, vêtements, logement, santé, etc.), nécessité des activités manuelles et artisanales; - Élimination de la misère, promotion de la sobriété heureuse et de la simplicité volontaire; - Harmonie avec la nature comme philosophie de la vie; - Subordination du progrès technique au progrès humain, condition de la protection des libertés individuelles et de l’épanouissement individuel. * Cette diapo et les 2 suivantes empruntent beaucoup à Jean-Joseph Boillot, Utopies made in monde, Odile Jacob 2021, pp. 157 s
  • 19. L’économie non-violente selon Gandhi * - Conquérir une indépendance politique et économique (swaraj) : souveraineté alimentaire, indépendance énergétique, mais aussi simplification des besoins et autolimitation du désir, affranchissement vis-à-vis de tous les systèmes et idéologies qui ôtent à l’être humain sa dignité; Promouvoir une économie frugale volontaire garantissant un revenu minimum à tous et des biens collectifs de base; - Décentraliser les activités de production au plus proche de l’échelon local (swadeshi) en réduisant au strict nécessaire la grande industrie et les échanges internationaux; Réduire au maximum le machinisme de masse concentré géographiquement et socialement. Développer des machines simples qui font travailler le corps (Gandhi avait un faible pour les machines à coudre à pédale et pour les bicyclettes !) Favoriser les circuits courts de distribution; - Supprimer pour l’essentiel la propriété privée des moyens de production, au profit non pas d’un État par définition centralisateur, mais de coopératives de production (trusteeship) où les riches mêlent leur capital à celui des autres sans en retirer plus de pouvoir.
  • 20. Des orientations sociétales et politiques en harmonie avec ce modèle économique * Respect de l’individualité; Égalité réelle entre les citoyens, tout particulièrement entre les femmes et les hommes; Disparition de toutes discrimination sociale, ethnique, religieuse ou culturelle (système des castes). Tout cela doit être garanti par le droit, mais Gandhi, avocat de formation, se méfie du monde juridique qui multiplie et favorise les procédures qui vont jusqu’à corrompre le système de droit. Il lui préfère les pratiques de conciliation, fondées sur des valeurs d’empathie et de compassion vis-à-vis de l’autre, ou encre des conseil de sages au plus proche du local. D’où le rôle de l’éducation (qu’il ne confond pas avec l’instruction) qui apprend des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. Il faut un maximum de démocratie directe et un minimum de démocratie représentative, et une confédération de commu- nautés partant des individus et de l’échelle locale (quartiers, villages, communes) pour remonter progressivement jusqu’à l’échelon régional, national puis international.
  • 21. 3 - La postérité de Gandhi Le Mahatma a démontré qu’on peut être révolutionnaire sans être révolté, radical sans être exacerbé, intransigeant sans être sectaire, déterminé sans être violent. Gandhi n’est pas mort, car sa pensée et sa stratégie ont été reprises et approfondies par de nombreux mouvements de libération et de changement sociétal à travers le monde, comme - en Afrique, ceux du Ghana, du Congo, ou de l’Afrique du Sud, - aux États-Unis, ceux de Martin-Luther King et de Cesar Chavez, - en Amérique du Sud, ceux du Brésil, d’Argentine, ../.. Photos : - Albert Luthuli, Patrice Lumumba, Desmond Tutu, - Adolfo Perez Esquivel, Luis Perez Aguirre, - Martin Luther King, Cesar Chavez, Daniel Berrigan
  • 22. La postérité de Gandhi - En France, l’Arche, le MAN, le MIR, en Europe, Johan Galtung, Aldo Capitini, Gonzalo Arias, Theodor Ebert, les mouvements ayant fait tomber le communisme totalitaire (Solidarnosc, Charte 77, Neues Forum, etc.) - en Asie, ceux des Philippines ou de la Birmanie, etc. - en Inde, ceux de JP Narayan, Rajapopal PV ou Vandana Shiva, Gandhi n’est pas mort, car ayant donné à la non-violence un passé, il permet à d’autres, à travers le monde, de lui donner un présent et un avenir. Photos : - Lanza del Vasto, Jean-Marie Muller, Aldo Capitini Johann Galtung, Gonzalo Arias, Theodor Ebert, - Lech Walesa, Vaclav Havel, - Cory Aquino, Auung San Suu Ky, - Jayaprakash Narayan, Rajagopal PV, Vandana Shiva.
  • 23. Le 2 octobre, ‘Journée internationale de la non-violence’ Le 15 juin 2007, l’Assemblée générale de l’ONU décide de célébrer chaque année, le 2 octobre, date de la naissance de Gandhi, la ‘Journée internationale de la non-violence’. Dans ses attendus, l’Assemblée Générale déclare : « Sachant que la non-violence, la tolérance, le plein respect de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales pour tous, la démocratie, le développement, la compréhension mutuelle et le respect de la diversité sont interdépendants et se renforcent mutuellement, Réaffirmant la pertinence universelle du principe de non-violence*, et souhaitant favoriser une culture de paix, de tolérance, de compréhension et de non-violence, etc. » * Comme le dit Jean-Marie Muller, « la formule "la pertinence universelle du principe de non-violence" est remarquable par sa concision, sa clarté, sa rigueur et son exactitude. » Photo du bas : Sculpture symbole de « non-violence" réalisée par le Suédois Carl Fredrik Reuterswärd, au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York.
  • 24. « Une action politique efficace » Voici la présentation de la non-violence sur le site de l’ONU : « Le principe de la non-violence – connu également sous l’appellation de résistance non-violente – rejette le recours à la violence physique en vue de provoquer des changements sociaux ou politiques. Souvent décrite comme "la politique des gens ordinaires", cette forme de lutte sociale a été adoptée par des populations entières, partout dans le monde, dans le cadre de campagnes en faveur de la justice sociale. Le professeur Gene Sharp, grand spécialiste de la résistance non- violente, utilise la définition suivante dans son livre The Politics of Nonviolent Action : « L’action non-violente est une technique grâce à laquelle ceux qui rejettent la passivité et la soumission, et qui considèrent que la lutte est essentielle, peuvent livrer leur combat sans recourir à la violence. L’action non-violente ne cherche pas à éviter ou à ignorer les conflits. C’est une façon de répondre à la question de savoir comment mener une action politique efficace, et de savoir en particulier comment utiliser ses pouvoirs avec efficacité ». Photos : Gene Sharp (1928-2018) et son livre
  • 25. 4 - Quelques citations de Gandhi Gandhi a beaucoup écrit, beaucoup parlé, et il a prononcé parfois, comme presque tout le monde, des énormités ou des affirmations naïves. Ainsi quand il présenta le tremblement de terre du 15 janvier 1934 au Bihar comme un châtiment divin en raison de l'oppression des dalits, interprétation que dénonça Rabindranath Tagore. Ou quand il préconisa comme système de défense non-violente d’un pays des milliers de soldats non-violents tissant une barrière humaine le long de la frontière. Ou quand il accepta en 1931 une invitation de Mussolini et écrivit en juillet 1939 à Hitler une lettre pour le supplier de ne pas provoquer de guerre. « Aujourd'hui, il est clair que vous êtes la seule personne au monde capable d'empêcher que n'éclate une guerre qui verrait l'humanité ramenée à l'état sauvage. Croyez-vous vraiment, quel que soit le but que vous cherchez à atteindre, que cela en vaille le prix ? » Comme le dit Jean-Marie Muller, « Il faut se méfier du gandhira-t- on ! Il importe de corriger ce que Gandhi a pu dire par ce qu’il a fait ». Voici toutefois quelques citations qui ne prêtent pas - ou moins - à controverse.
  • 26. Quelques citations de Gandhi La non-violence, un moyen et non une fin « La non-violence m’est un credo, le souffle de ma vie. Mais je ne l’ai jamais présentée à l’Inde comme un credo ou d’ailleurs à quiconque sauf, à l’occasion, lors de conversations informelles. Je l’ai proposée au Congrès comme une méthode politique, destinée à résoudre des problèmes politiques. Il est possible que ce soit une méthode nouvelle, mais elle n’en perd pas pour cela son caractère politique ». Le mouvement de résistance « n’a pas tant pour but final de prendre le pouvoir aux Anglais que d’organiser le pouvoir des Indiens. » Images : - La marche du sel (1930) - Appel au boycott des produits importés de l’étranger
  • 27. Quelques citations de Gandhi La non-violence, un état d’esprit et une force « Ce ne sont pas tant les fusils britanniques qui sont responsables de notre sujétion que notre coopération volontaire. » « Il existe le même rapport intangible entre les moyens et la fin qu’entre la graine et l’arbre. » « Face à des arguments convaincants ou pas, la Grande- Bretagne défendra son commerce et ses intérêt par toutes les forces dont elle dispose. L’Inde, par conséquent, doit accu- muler une force suffisante pour qu’elle puisse se libérer elle- même de l’étreinte de la mort. » - Le départ de la marche Larzac-Paris en novembre 1978 - La marche Janadesh du mouvement gandhien Ekta Parishad en 2007
  • 28. Quelques citations de Gandhi À propos des accords de Munich Les accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938 entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini, afin de régler "pacifiquement" le conflit qui oppose Adolf Hitler et la Tchécoslovaquie. Ils prévoient l'évacuation du territoire des Sudètes par les Tchèques avant le 10 octobre et son occupation progressive par les troupes allemandes. La France abandonne ainsi la Tchécoslovaquie à Hitler malgré un traité d’alliance qui garantissait ses frontières. Gandhi déclare : « L'Europe a vendu son âme pour une exis- tence terrestre de deux jours de plus. La paix que l'Europe a gagnée à Munich est le triomphe de la violence, et c'est aussi sa défaite. Si l'Angleterre et la France avaient été sûres de la victoire, elles auraient certainement rempli leur devoir : sauver la Tchécoslovaquie. Mais elles ont reculé devant la violence combinée de l'Allemagne et de l'Italie. »
  • 29. Quelques citations de Gandhi La non-violence : de la persuasion à la contrainte « Si malgré tout, en dépit des efforts les plus acharnés, on ne peut obtenir des riches qu’ils protègent vraiment les pauvres, et si ces derniers sont de plus en plus opprimés au point de mourir de faim, que faire ? C’est en essayant de trouver une réponse à cette question que les moyens de la non-coopération et de la désobéis- sance civile me sont apparus comme les seuls à être à la fois justes et efficaces ». - La marche du sel en 1930 - Gandhi à Londres explique aux ouvriers anglais pourquoi il appelle au boycott des tissus produits en Grande Bretagne
  • 30. Quelques citations de Gandhi L’altercroissance « Puisse Dieu empêcher l’Inde de jamais s’industrialiser à la manière de l’Occident ! (…) Si toute une nation de 300 millions d’habitants se mettait à exercer une exploitation économique du même type, elle dévasterait le monde comme un nuage de sauterelles.« «The Earth provides enough for everyone's needs, but not everyone's greed. » « La Terre peut produire assez pour satisfaire les besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire l’avidité de tous .» « Vivre simplement pour que tous puissent simplement vivre. » « Supprimez la misère, cultivez la sobriété ! » « Favoriser non la production de masse, mais la production par les masses. »
  • 31. Quelques citations de Gandhi Le souci du plus pauvre « Rappelez-vous la face de l’homme le plus pauvre et le plus faible que vous ayez rencontré, et demandez- vous si l’acte que vous envisagez lui sera utile. (…) Cela va-t-il conduire à la libération les multitudes qui ont faim dans leur corps et dans leur esprit ? » La protection de la vache est « la protection de toute vie, de tout ce qui dans le monde est faible et impuissant ».
  • 32. Quelques citations de Gandhi Transformation personnelle et changement sociétal « Soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans le monde ! » « La véritable indépendance ne viendra pas de la prise du pouvoir par quelques uns, mais du pouvoir que tous auront de s’opposer aux abus de l’autorité. En d’autres termes, on devra arriver à l’indépendance en inculquant aux masses la conviction qu’elles ont la possibilité de contrôler l’exercice de l’autorité et de la tenir en respect ».
  • 33. Quelques citations de Gandhi La nécessité de l’action « C'est l'action et non le fruit de l'action qui importe. Vous devez faire ce qui est juste. Il n'est peut-être pas en votre pouvoir, peut être pas en votre temps, qu'il y ait des fruits. Toutefois, cela ne signifie pas que vous deviez cesser de faire ce qui est juste. Vous ne saurez peut être jamais ce qui résultera de votre geste, mais si vous ne faites rien, il n'en résultera rien. » Photos : - Martin Luther King en prison - La marche Delano-Sacramento des Chicanos organisée par Cesar Chavez en 1966 - L’inconnu de la place Tian anmen le 5 juin 1989 - Manifestation sur la Place de Mai à Buenos Aires (Argentine) des mères de personnes disparues pendant la dictature militaire (1976-1983) - Die-in en août 2016 devant le site du CEA de Valduc (près de Dijon) qui assure la maintenance des 290 armes atomiques françaises
  • 34. Quelques citations de Gandhi Le pragmatisme dans l’action La reconnaissance de ses erreurs « C’est mon amour de la vérité qui m’a appris la beauté du compromis » « Cette erreur m’apparaissait, dans son ampleur, grosse comme l’Himalaya. Avant qu’un peuple fût en mesure de pratiquer la désobéissance civile, il devait en comprendre entièrement la signification la plus intime. » - Gandhi ramasse le sel sur la plage à Dandi le 6 avril 1930 - Le boycott des bus de Montgomerry (du 5 décembre 1955 au 20 décembre 1956) par le mouvement des droits civiques animé par M.L. King
  • 35. Quelques citations de Gandhi La place des femmes « Si l’on entend par force la force morale, alors la femme est infiniment supérieure à l’homme. N’a-t-elle pas une plus grande intuition, n’a-t-elle pas davantage le sens du sacrifice, n’a-t-elle pas une plus grande capacité d’endurance, n’a-t-elle pas un plus grand courage ? (…) Si la non-violence est la loi de notre être, l’avenir appar- tient à la femme ».
  • 36. Quelques citations de Gandhi La religion « Faites de nous de meilleurs Hindous, cela sera plus chrétien que de nous convertir ! » « Il est plus juste de dire que la vérité est Dieu, que de dire que Dieu est la vérité. » « La religion est un seul arbre avec de nombreuses branches. Si l’on ne voit que les branches, on est tenté de dire qu’il y a beau- coup de religions ; mais si l’on voit l’arbre entier, on comprend qu’il y a une seule religion. » « Le meilleur moyen de connaître Dieu est de pratiquer la non- violence. » - Les symboles des grandes religions et spiritualités
  • 37. Quelques citations de Gandhi La relation de l’homme à l’animal « La vache est un poème de compassion . Quand je vois une vache, je ne vois pas un animal qui doit être mangé . (…). Je lui rends un culte, et je défendrai devant le monde entier le culte qui lui est rendu. Je crois à la protection de la vache dans un sens beaucoup plus large que celui qu’on lui donne actuellement.(…) . C’est la protection de toute vie, de tout ce qui dans le monde est faible et impuissant. La protection de la vache signifie la protection de toutes les créatures muettes créées par Dieu. Les espèces inférieures nous adressent un appel d’autant plus puissant qu’il est muet… La protection de la vache signifie fraternité des hommes et des bêtes. »
  • 38. Quelques citations de Gandhi La vision de l’histoire « Quand je désespère, je me souviens qu’à travers toute l’histoire, les chemins de la vérité et de la bonté ont toujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à la fin, ils sont toujours tombés. » Cet idéal, disait-il avec humour, est « le fait d’un fou »… - Vaclav Havel - Nelson Mandela - Aung San Suu Kyi - La chute du mur de Berlin - L’inconnu de la place Tiananmen
  • 39. 5 - Livres, documentaires, films Livres de Gandhi
  • 43. Films et documentaires sur Gandhi ■