1. BIZZ COACHING
L’In t ernat IonaL CoaCh Feder at Ion (ICF) dévoILe
L e s r é s u Ltat s d e s o n é t u d e
Plus pros, les coaches?
Le coaching a le vent en poupe.
C’est ce qu’affirme l’ICF au
terme d’une étude mondiale
menée sur le métier de coach.
Oui mais... l’accès à la profession
n’étant toujours pas réglementé,
il y a encore «à boire et à
manger» dans le secteur.
Quid en Belgique?
CAMILLE VAN VYVE
GE T
oilà déjà plusieurs années nition d’objectifs précis.» Autre aspect mentation de coachés de l’ordre de 83%,
V que le terme « coach » a
quitté la seule sphère spor-
tive. Aujourd’hui, quiconque
souhaitant «augmenter ses
performances » – que ce soit dans le
contexte privé ou professionnel – peut
important du rôle du coach: l’appren-
tissage de l’autonomie. «Contrairement
au consultant qui propose des solutions,
le coach amène son client à les identi-
fier et à les mettre en œuvre lui-même.»
Une mission fort louable, effectivement.
contre 76% au niveau mondial.» Pour-
quoi tant d’engouement chez nous ?
«Sans doute parce que le marché y est
moins mature que dans les pays anglo-
saxons. Le Belge découvre encore le
coaching: il sera intéressant de voir si
faire appel à un coach. Et pourquoi pas Et à laquelle de plus en plus de profes- les missions démarrées aujourd’hui
un psy, d’abord? «Bien que leurs outils sionnels s’essaient. Mais avec quel degré s’inscrivent dans le long terme.» Si l’at-
soient assez similaires, la démarche est de professionnalisme? trait grandissant du coaching est sans
très différente, souligne Damien doute en partie imputable à la promo-
Colmant, président d’ICF Belgium. Forte croissance du secteur tion des institutions qui l’encadrent
Alors que le psychothérapeute cherche en Belgique – l’ICF mais aussi, chez nous, l’Euro-
à expliquer le pourquoi des choses, à Si au niveau mondial, l’ICF totalise pean Coaching Association (ECA) – il
guérir des pathologies par le biais environ 20.000 membres, en Belgique, résulte aussi d’un accroissement du
notamment de retours en arrière, la ils ne sont «que» 200 à y être affiliés. nombre d’écoles accréditées et de la
mission du coach se situe dans le pré- Mais la tendance est à la hausse. «Ces popularité de ce type d’accompagne-
sent, ici et maintenant. Il s’agit de met- deux dernières années, le nombre ment dans les entreprises. La morosité
tre le coaché en action afin qu’il atteigne d’adhérents a augmenté de 50 %, note économique actuelle et la pression sur
ses objectifs. D’ailleurs, une mission de Damien Colmant, et l’étude de l’ICF le marché de l’emploi n’y sont sans
coaching commence toujours par la défi- prévoit, pour le marché belge, une aug- doute pas non plus étrangères, «même
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2. si l’impact de ces facteurs est difficile-
ment mesurable», précise Damien Col- Pourquoi les Belges font-ils appel à un coach?
mant.
• Améliorer les relations interpersonnelles et la communication (70% des
Vers un accès à la profession? demandes)
Le grand problème du secteur, c’est • Planifier une évolution personnelle (40%)
le manque de garde-fous qui encadrent • Planifier une évolution ou une transition de carrière (37%)
la profession de coach. Car aujourd’hui, • Renforcer l’estime et la confiance en soi (35%)
n’importe qui peut se prétendre coach. • Améliorer le fonctionnement d’une équipe (28%)
L’affiliation à l’ICF n’est, d’ailleurs, sou-
mise à aucun contrôle: «La motivation
et le paiement d’une cotisation sont les certification, pour laquelle nous avons encore, par le biais d’un accès à la pro-
deux seules barrières à l’entrée pour mis en place un important dispositif.» fession, par exemple, suggère le prési-
l’instant, mais cela va changer», affirme Ainsi, à l’ICF, il existe trois niveaux de dent de l’antenne belge. Mais ceci néces-
Damien Colmant. A partir du 1er avril, certification: ACC (accredited certified site un important travail de lobbying,
l’ICF ne considérera effectivement coach), PCC (professional certified coach) qui ne dépend pas que de l’ICF.»
comme membres éligibles – et ce au et MCC (master certified coach), chaque
niveau mondial – que les coaches pou- niveau exigeant un nombre minimum Qui sont ces coaches?
vant faire preuve d’un minimum de 60 d’heures de formation et de pratique. L’étude, commandée par l’ICF à PwC,
heures de formation dans une école «Le dernier niveau implique également donne un aperçu intéressant du profil
accréditée. Une étape supplémentaire une évaluation par des pairs. Cette des coaches. Ainsi, en Belgique, 80 %
dans la professionnalisation du métier, forme d’auto-contrôle est propre à notre d’entre eux ont plus de 36 ans et 40%
dont l’ICF se veut être un important fédération, et garantit encore un peu ont entre 46 et 55 ans, ce qui prouve un
moteur. «Il s’agira d’un préalable à la plus le respect de standards de qualité, certain niveau d’expérience. De même,
formalisés dans une liste de 11 compé- 76 % ont une formation universitaire
tences-clé – dont font notamment par- ou assimilée. Et si chez nous, les coa-
tie l’écoute et la faculté de construire chés sont aussi bien des hommes que
un climat de confiance – et un code des femmes, les coaches, eux, appar-
déontologique qui régit, entre autres, tiennent pour 63% à la gent féminine.
25
MILLIONS D’EUROS
C’est ce que représente le marché
belge du coaching, selon l’étude
les questions de confidentialité et de
respect des engagements contractuels
entre coach et coaché.»
Mais l’ICF souhaite aller encore plus
loin, et a d’ailleurs fait reconnaître, en
2011, la profession de coach par la Com-
Comme si l’écoute et l’empathie étaient
des caractéristiques venant plutôt de
Venus que de Mars. Allons bon. z
commandée par l’ICF. au niveau mission européenne. «La définition du
mondial, le secteur rapporterait plus métier est désormais acquise mais nous
d’1,5 milliard d’euros. militons pour que le cadre soit plus clair
Bien choisir son coach
En attendant que l’accès à la profession soit réglementé, il convient de faire
preuve de vigilance au moment de choisir son coach. En la matière, Damien
Colmant donne les conseils suivants:
• Préférez un coach certifié;
• N’hésitez pas à en rencontrer plusieurs avant de faire un choix définitif:
puisqu’il s’agit de s’engager dans une relation relativement intime, l’affinité est
un critère de choix essentiel;
• Enquérez-vous de leurs tarifs, car il n’existe aucun barème. En général, les
coaches de l’ICF demandent entre 80 euros et 100 euros la séance d’une
heure ;
• Demandez à signer un «contrat de coaching» dans lequel vous et le coach DAMIEN COLMANT, président de l’ICF
vous engagez sur une démarche et des objectifs à atteindre. Belgium, milite pour un accès à la
profession de coach.
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