Le cadre légal du Grand-Duché du Luxembourg est guidé par les directives de l’Union européenne, mais son législateur
a su créer un environnement souple et sûr qui a contribué au succès de sa place financière. C’est dans un contexte de redistribution
des cartes (Brexit, paquet sur la lutte contre l’évasion fiscale), que l’on peut se demander s’il a les atouts pour devenir
la principale place financière de l’Union.
Le nouvel atout du Luxembourg : un droit des sociétés modernisé
1. Jean-Baptiste
de Chatillon
PSA
P. 29
Christian Labeyrie
Vinci
P. 27
Olivier Aldrin
Altran
P. 33
Carine Rouillard
Pôle Emploi
P. 43
Olivier Dezorme
Systra
P. 30
Séverine Martin
JCDecaux
P. 50
Pascal Saint-Amans
OCDE
P. 54
Raphaël Coin
General Electric France
P. 57
Brigitte Bouquot
Amrae
P. 63
Gérard Rameix
AMF
P. 53
EXECUTIVE SUMMARY
LES 10 GRANDES TENDANCES
DU SECTEUR P.10
LEADERS
STRATÉGIES, PORTRAITS,
ORGANISATIONS P.24
CLASSEMENTS
BANQUES
ET CONSEILS FINANCIERS P.XX
AUDITEURS ET PARTENAIRES
DE LA DIRECTION FINANCIÈRE P.XX
AVOCATS - FINANCE P.XX
AVOCATS - FISCALITÉ P.XX
PAROLES D’EXPERTS
LES POINTS DE VUE
DE PROFESSIONNELS DE LA FINANCE
ET DE LA FISCALITÉ P.XX
ANNUAIRE
PRÉSENTATION DES PRINCIPALES
SOCIÉTÉS DU SECTEUR P.XX
GUIDE
2016
GUIDE-ANNUAIRE
250 €
STRATÉGIES
FINANCIÈRES ET FISCALES
Avec les interviews de :
présente
tiré du Guide 2016
Stratégies financières et fiscales
2. DÉCIDEURS COLLECTION GUIDE-ANNUAIRE 20162
Le cadre légal du Grand-Duché du Luxembourg est guidé par les directives de l’Union européenne, mais son législateur
a su créer un environnement souple et sûr qui a contribué au succès de sa place financière. C’est dans un contexte de redistribution
des cartes (Brexit, paquet sur la lutte contre l’évasion fiscale), que l’on peut se demander s’il a les atouts pour devenir
la principale place financière de l’Union.
La loi luxembourgeoise du 10 août 2016
opère une modernisation du droit
des sociétés en modifiant les dispositions
du titre IX du Code civil relatives aux
sociétés, la loi du 10 août 1915 concer-
nant les sociétés commerciales et la loi du
19 décembre 2002 concernant le registre
de commerce et des sociétés ainsi que la
comptabilité et les comptes annuels des
entreprises (la nouvelle LSC).
Encefaisant,lanouvelleLSCrendlasociété
à responsabilité limitée (SARL) plus attrac-
tive pour les joint-ventures et co-investis-
sements (1), aligne le régime de la société
anonyme (SA) et de la
SARL aux besoins des
transactions de private
equity et aux exigences
des investisseurs finan-
ciers (2), sans pour autant
se limiter à ces avancées.
En effet, la nouvelle
LSC rassure par sa
reconnaissance et son
unification des pratiques de la place luxem-
bourgeoise (3),etenthousiasmeparlaliberté
accrue laissée aux opérateurs économiques
avec l’introduction de la société par actions
simplifiée (SAS) (4).
Enfin, elle répond aux critiques notam-
ment par l’introduction d’une action
sociale minoritaire (5).
Tout ceci est loin d’être exhaustif, tant
les changements sont nombreux, mais
illustre déjà les opportunités apportées
par la nouvelle LSC.
1. Une SARL plus attractive pour les
joint-ventures et co-investissements
Les SARL étaient jusqu’à présent décon-
seillées pour les cercles élargis d’investis-
seurs en raison de (i) règles archaïques de
majorité, (ii) limites à la libre cessibilité des
parts sociales, (iii) règles contraignantes à
partir de vingt-cinq as-
sociés, et (iv) limite de
quarante associés.
La nouvelle LSC met
fin à la double majori-
té (en pourcentage de
détention et en nombre
d’associés) requise pour
les modifications statu-
taires et permet égale-
ment de réduire statutairement à 50 % la
majorité pour le transfert de parts sociales
à des non-associés sans recourir au forma-
lisme précédemment requis (l’autorisation
de transfert requérait l’accord de 75 % du
capital social lors de vote émis obligatoire-
ment au cours d’une assemblée générale).
Pour autant, les mesures assurant une
stabilité politique sont renforcées notam-
ment par (a) la reconnaissance des pactes
de votation avec un régime clair entéri-
nant et clarifiant les décisions de jurispru-
dence sur le sujet (il en est de même pour
les SA) et (b) la possibilité offerte aux as-
sociés de renoncer temporairement ou de
manière permanente à leurs droits de vote
(utile aussi pour les institutionnels ayant
des contraintes réglementaires).
2. L’alignement du régime des SARL
et SA aux besoins des transactions
de private equity et aux exigences
des investisseurs financiers
Le régime des SARL et SA imposait
une gymnastique intellectuelle et ré-
dactionnelle pour la structuration de
management package.
La nouvelle LSC augmente le nombre
maximum d’associés d’une SARL de qua-
rante à cent, introduit la possibilité pour
les SARL d’émettre des parts sociales en
industrie hors du capital social avec ou
sans droit de vote.
L’organe de gestion de la SARL peut
aussi augmenter le capital et émettre
des parts sociales sans forcément re-
Jean-Baptiste Beauvoir-Planson,
avocat
SUR L’AUTEUR
Jean-Baptiste Beauvoir-Planson, diplômé de l’université Columbia
à New York et avocat au barreau de Paris, est associé au sein du département
droit des sociétés du cabinet Loyens & Loeff à Luxembourg, où il se focalise
sur les investissements étrangers en France et français en Europe.
Loyens & Loeff est un cabinet indépendant full service, comprenant
900 conseillers, dont plus de 130 à Luxembourg, et qui intervient sur
des questions juridiques et fiscales liées au Benelux ou à la Suisse.
Le régime des SARL
et SA imposait
une gymnastique
intellectuelle
et rédactionnelle
pour la structuration
de management package
PAROLES D’EXPERTS
Le nouvel atout du Luxembourg:
un droit des sociétés modernisé