2. 1. L’évolution de l’offre logicielle
Introduction
La gestion de production manipule un nombre très important de don- nées.
Elle est donc par nature intimement liée au système d’information de
l’entreprise et à l’offre logicielle présente sur le marché qui a
considérablement évoluée ces dernières années. En effet, alors que très
longtemps elle a été concentrée autour de la GPAO (Gestion de production
assistée par ordinateur) et des logiciels d’ordonnancement et de suivi de
production, on a vu apparaître de nombreux sigles nouveaux (ERP, SCM, APS,
MES…) que nous allons définir dans ce chapitre. Cette évolution correspond à
la fois à une évolution des fonctions de bases intégrées dans les logiciels de
GPAO, mais également à une intégration de fonctionnalités connexes qui a
3. Rôle et limites de l’informatique
L’ordinateur a trois fonctions essentielles. Il permet :
d’effectuer des calculs rapidement et sans erreur. Même s’il s’agit de calculs
simples (additions, multiplications...), leur nombre très important fait qu’il n’est
pas possible de les effectuer sans le concours d’un ordinateur ;
de stocker de nombreuses données d’une manière fiable et pratique à condition
simplement d’organiser la base de données et d’effectuer les sauvegardes
périodiques. Nous savons, notamment, qu’en matière de données techniques,
l’entreprise a un nombre considérable de valeurs à stocker ;
de gérer la circulation des informations, notamment par l’inter- médiaire de
réseaux (réseau interne, intranet, Internet).
L’ordinateur est donc un outil précieux au service, entre autres, de la gestion
4. Domaines d’application en gestion
industrielle
Au sein de l’entreprise, l’informatique intervient essentiellement dans :
la gestion des matières, c’est-à-dire l’approvisionnement, la gestion des
divers stocks et en-cours, la distribution vers les clients internes (autres
unités de la même entreprise) ou clients extérieurs ;
la gestion des moyens de production, notamment les machines et la main-
d’œuvre pour lesquelles il faut adapter charges et capacités ;
la gestion administrative de la production, en établissant une planification
puis un pilotage de l’exécution mais aussi en renseignant les autres
fonctions de l’entreprise (comptabilité, finances, service des Méthodes,
bureau d’études...).
5. Retour sur l’offre traditionnelle
Les logiciels traditionnels correspondent à cette hiérarchie :
La GPAO couvre essentiellement les niveaux programmes directeurs de
production, calculs des besoins nets avec les calculs de charge associés (elle
intègre les fonctions associées de gestion des données techniques produits
et ressources, gestion des stocks…).
Les logiciels d’ordonnancement organisent le court terme dans l’atelier en
positionnant les travaux en fonction des ressources en hommes et en
machines.
Les logiciels de suivi servent d’interface entre le système physique et le
système d’information et alimentent ce dernier.
6. 2. Les ERP (Enterprise Resources
Planning)
Un ERP ou progiciel de gestion intégré (PGI) est destiné à la gestion globale
des différents flux de l’entreprise aux niveaux stratégique, tac- tique et
opérationnel. Il met en commun, pour les diverses entités et fonctions,
l’ensemble des données nécessaires à cette gestion dans une base de
données unique.
Cinq domaines de compétence:
gestion de la production ;
gestion des stocks, des approvisionnements et des achats ;
gestion commerciale ;
gestion des ressources humaines ;
7. Les ERP : Fonctionnalités et modularité
Les cinq domaines qui viennent d’être décrits, assez généraux, se décomposent en
sous-groupes qui correspondent à peu près au découpage modulaire des logiciels
proposés :
La gestion financière a pour objectif de maîtriser la situation financière de
l’entreprise..
Le contrôle de gestion permet d’analyser à l’aide de tableaux de bords la rentabilité
de l’entreprise.
La gestion de projet planifie et contrôle les étapes d’un projet.
L’administration des ventes gère les différentes activités commerciales.
La gestion des ressources humaines.
La gestion de la qualité.
La gestion de la production gère les données techniques dans les progiciels de
GPAO.
La gestion des achats gère le processus d’achat auprès des fournisseurs.
La gestion des approvisionnements et des stocks planifie les besoins en matières et
8. Les MES (Manufacturing Execution System)
Il s’agit d’une intégration au niveau de l’atelier. En effet, au niveau de
l’atelier, les nombreuses fonctions qui se sont développées ont donné lieu
à des applications informatiques : ordonnancement de la production, suivi
de production, suivi des heures et des personnes, gestion de la qualité,
suivi statistique de la qualité (SPC, pour Statistical Process Control, ou MSP,
pour Maîtrise Statistique des Procédés), gestion de la maintenance, gestion
de la documentation et des données techniques, suivi des actions
correctives.
De la même façon que pour les ERP, la redondance des informations, en
entrée ou en sortie, a conduit à la nécessité d’unicité de l’information et a
9. Les MES : Fonctionnalités
Les 11 fonctionnalités :
ordonnancement à capacité finie ;
gestion des ressources de production (Resource Allocation and Status) ;
la gestion des ordres de fabrication (Dispatching Production Unit);
la gestion des documents (Document Control);
la traçabilité des produits (Product Tracking and Genealogy);
l’analyse des performances (Performance Analysis);
la gestion du travail (Labor Management);
la gestion de la maintenance (Maintenance Management);
la gestion des process (Process Management);
la gestion de la qualité (Quality Management);
l’acquisition de données (Data Collection)
10. 4. Les APS (Advanced Planning and
Scheduling)
Les APS ont commencé à apparaître au milieu des années 1990. Leur
positionnement par rapport aux progiciels de la gestion industrielle est
original. En effet, alors que les logiciels décrits précédemment n’opèrent que
des transactions sur la base de règles définies a priori et notamment sur celle
édictant que seul l’homme fait des choix parmi plusieurs possibilités, les APS
vont au contraire introduire la prise de décision.
11. Les APS : Fonctionnalités
La gestion de production n’a d’autre but que de satisfaire la demande externe
grâce aux ressources de l’entreprise (stocks, machines, hom- mes, sous-
traitance…) avec des contraintes de satisfaction du client et de coût de
revient. Les questions fondamentales qu’elle se pose sont :
quoi ? (choix de ce qu’il faut fabriquer, approvisionner, sous-traiter…),
où ? (choix de machine, atelier, site…),
quand ? (positionnement dans le temps pour satisfaire au moment de la
demande),
comment ? (pro- cédé, gammes, ressources humaines…).
12. 5. Les SGDT (Systèmes de gestion des
données techniques)
Les SGDT (ou PDM pour Product Data Management) sont issus du monde la
CAO (Conception assistée par ordinateur). À l’origine, ils étaient utilisés
pour la gestion des données d’ingénierie mais ils ont pris au fur et à mesure
une tout autre dimension. Ils fournissent un référentiel de données
produit/process partagées par les acteurs de l’entreprise, qu’ils soient
créateurs ou utilisateurs d’informations sur les produits. Leur vocation s’est
donc étendue et ils constituent un sup- port au système d’information
centré autour du produit.
13. Les SGDT : Fonctionnalités
Tout d’abord, une première exigence d’un SGDT est de constituer une sorte
d’armoire électronique sécurisée puisqu’il assure le stockage, l’accès
sécurisé et le partage de l’information technique pour l’ensemble des
acteurs de l’entreprise.
Un tel logiciel permet ensuite de classer et regrouper l’information dans le
but de faciliter la standardisation, la réutilisation et la recherche de
l’information (familles d’objets, typologies de liens, bibliothèques de
composants).
Le SGDT gère la configuration du produit et son évolution, mais au travers
de vues adaptées aux multiples intervenants, et peut agréger les données au
14. conclusion
Les ERP et les MES correspondent à la notion d’intégration des différentes
fonctions de l’entreprise et la création de processus transversaux. On y retrouve
bien un noyau de progiciels de GPAO, de gestion comptable ou financière qui se
sont développés par ajout d’applications et de fonctionnalités autour d’une
base de données commune.
Au contraire, les APS correspondent à une intégration comportant un esprit
nouveau puisqu’il y a intégration de la décision et qu’il porte sur l’ensemble de
la chaîne logistique.
Quant aux SGDT, ils touchent aux diverses fonctionnalités de la gestion
industrielle et de ses processus transversaux. Ils ont la caractéristique d’être
centrés sur les informations des produits et constituent un sous-ensemble du