Avez vous entendu parler des softskills ? Apprendre à apprendre est la compétence à cultiver de nos jours. Steeve nous parle neurosciences et hallucinations : bref un beau voyage !
1. Le Projet Aristote
Manager, coach, parent, RH, tous facilitateurs
pour apprendre à apprendre !
Par
Marc Dugué - Facilitateur graphique
&
Steeve Evers - Facilitateur
neuroamical
&
Esther Kornexl - Facilitatrice
spécialisée en ludo-pédagogie et
créativité appliquée
4. Ça veut dire quoi pour vous
« apprendre à apprendre ? »
5. Cyril Couffe
Docteur en psychologie
cognitive et neuropsychologue
« La capacité à apprendre et
acquérir de nouvelles
connaissances sera plus précieuse
que la connaissance elle-même. »
6. Pierre-Marie Lledo
Directeur de recherche au
CNRS
Directeur du département des
neurosciences à l’Institut
Pasteur
« On ne manage pas les gens, on
les aime.
On ne motive pas les gens, on leur
fait confiance. »
14. PLAISIRACTION DESIR
« On ne manage pas les gens, on les
aime. On ne motive pas les gens, on
leur fait confiance. » Pierre-Marie Lledo
MOTIVATION
PASSE PRESENT FUTUR
LE TEMPS DU CERVEAU
Chacun se présente, puis on laisse 2 minutes au public pour dire bonjour à ses voisins et se présenter
Pendule au plafond et jours de la semaine
Demander au public, ça veut dire quoi apprendre à apprendre…
Pour Marc ça veut dire…
et toi Steeve, ça évoque quoi pour toi ?
Avant de répondre pour moi, je cite d’autres
Plus globalement, on situe le rôle du « chef » qui doit faire confiance et donc ne plus être la source d’infos mais celui doit doit apprendre à apprendre
Avez-vous déjà vécue des expériences d’hallucination ?
interaction avec le public : escargot, pierre, hérisson puis 1,2,3,Go !
Débriefer sur : à quelle moment avez-vous été victime d’une hallucination ? Comment peut-on savoir ?
Conclure sur : c’est une première raison d’apprendre à apprendre. Nous devons apprendre comment fonctionne ce mécanisme d’apprentissage pour améliorer notre capacité à apprendre.
La seconde raison d’apprendre à apprendre est que le monde est VUCA => complexité
Conclure sur nécessité d’apprendre en permanence => des apprenants plutôt que des sachants
Face à la complexité du monde, l’évolution nous a offert un réseau neuronal complexe permettant d’appréhender un certain niveau de cette complexité…
… avec un premier principe à connaître qui est que seuls les éléments les plus complexes sont capables de percevoir et de comprendre des éléments moins complexes. Un humain est capable de comprendre une pierre mais pas l’inverse. Un groupe d’humains aura toujours plus de capacité à appréhender la complexité qu’un individu seul.
superlatif
Expliquer le fonctionnement d’un réseau neuronal pour mettre en évidence la notion d’intelligence (création de relations)
Expliquer le fonctionnement d’un neurones pour mettre en évidence le caractère non prédictif de la circulation du flux d’info et le principe d’ancrage
Expliquer le temps du cerveau
Créez du désir, récompensez par du plaisir
Expliquer le fonctionnement de la perception (vient du cerveau plutôt que de l’extérieur) pour mettre en évidence le mécanisme d’hallucination permanent (meilleure hypothèse du cerveau en fonction de ces perceptions précédentes et de ses capacités actuelles)
Si je veux rendre perceptible un élément, je peux chercher à modifier le cerveau de mon interlocuteur plutôt que modifier l’élément. Je modifie en ajoutant des références supposées proches.
Interaction avec le public brexit => souvent le mécanisme d’apprentissage fonctionne et en effet, c’est notre cerveau qui évolue pas la source
Le mécanisme d’apprentissage ne fonctionne pas pour tout le monde pareil et en effet, c’est notre cerveau qui évolue, pas la source et en effet la perception est différente pour chacun
Parfois on ne peut pas apprendre. Et on n’en a pas (toujours) conscience. Comment savoir ???? On ne peut pas savoir.
Conclusion générale des enseignements théoriques :
Il y a l’intelligence, capacité à appréhender un certain niveau de complexité. Plus on est, mieux c’est
Il y a les hallucinations, nos défauts de perception du monde qui nous entoure. Plus on est, mieux c’est, à condition de multiplier les points de vue pour réduire ces défauts de perception et surtout ne pas accumuler les défauts de perception.
Demander au public, ça veut dire quoi apprendre à apprendre…
Pour Marc ça veut dire…
et toi Steeve, ça évoque quoi pour toi ?
Tout d’abord, pour faciliter le changement, pour mettre en œuvre plus d’agilité au sein de vos équipes, vous devez créer un environnement adéquate. On n’agit pas comme les ingénieurs de Google si on est durablement isolé dans un bureau triste et impersonnel. Concrètement, si vous souhaitez devenir innovant, commencez par rendre vos environnements de travail symboles de créativité. Ensuite, puisque la perception du monde est liée à ce que vous avez précédemment vécu, cela veut dire que chacun a une perception différente et une vision de ce qu’il convient de faire selon ce point de vue. L’objectif n’est plus d’avoir raison mais d’aligner les contraintes de chacun pour partager une vision pas forcément commune mais convergente. En pratique, c’est ce que nous faisons lors d’ateliers collaboratifs visant à définir un besoin ou construire la vision des prochaines étapes. Ensuite, pour simplifier la communication, phénomène aussi lié à l’apprentissage et donc lié au contexte de chacun, il convient d’aligner les contraintes autour d’outils simples. D’où l’utilisation de posts its, très utiles pour se forcer à synthétiser les idées. Dans le même ordre d’idée, le management visuel qui doit être le plus simple possible pour aligner les membres des équipes ou des équipes entre elles. Ensuite, nous devons lutter contre nos automatismes. Ce n’est pas parce que des gens brillants ont eu des bonnes idées avant en apparence qu’ils avaient forcément raison. Le concept d’expert s’accorde difficilement avec ce monde complexe. Il est préférable de devenir un apprenant, ce que nos cerveaux savent très bien faire, plutôt qu’un sachant, ce que nos cerveaux ont du mal à faire avec fiabilité dans la durée. En pratique, vous pouvez toujours solliciter l’avis des personnes qui vous entourent pour remettre en question, ce que vous produisez. Enfin, nous devons créer du lien, pour faire émerger cette intelligence collective qui permettra d’aller au-delà des automatismes individuels. Un bon manager agile est sans aucun doute quelqu’un qui fait se rencontrer les personnes qui ont à faire ensemble. Ce n’est plus celui qui conserve l’information comme gage de son pouvoir, c’est celui qui crée les conditions de cette intelligence collective basée sur les liens entre les individus.
Tout d’abord, découvrir. Notre potentiel est énorme. Notre cerveau établit des milliards de connexions par seconde. Des gens plus ou moins intelligents, cela n’existe pas, on a tous plus ou moins le même potentiel, jamais complètement exploité. Vous devez d’abord, au sein de votre entreprise, et pourquoi pas de votre famille, encourager cette découverte de votre potentiel. Vous devez encourager l’utilisation de tous vos sens, qui sont bien plus nombreux que les 5 sens appris à l’école. Utilisez le jeu pour découvrir, multiplier les expériences sensorielles.
Deuxième étape, reconnaître les lois de la vie. Chacun de nous est pluriel et dans une situation semblable, à savoir, au cœur de la complexité. La réalité héberge, comme nous, une infinité de possibles. Il n'y a pas vraiment de réussite ou d'échec, il n'y a que des hypothèses, des explorations. Vous devez cultiver une culture de la complexité et des sciences associées, des sciences du vivant plus globalement pour sortir de notre vision trop binaire du monde.
Ensuite, lorsque seront plus familiers ces notions de complexité, à travers les expériences ludiques et sensorielles que vous aurez mis en œuvre, vous serez à même de vous organiser. Les deux étapes précédentes impliquent de nous enraciner dans un contexte complexe. Il faut donc s'organiser par rapport à cette complexité plutôt que de catégoriser, hiérarchiser, ordonnancer. La base de notre activité cérébrale est faite de milliards de connexions par seconde, d'où notre capacité innée à nous relier. Relier est le premier geste pour organiser et s'organiser. Relier est d’ailleurs la définition même de l'intelligence (du latin inter legere, lier, lire entre). Pour mettre en œuvre cette idée, faîte du lien entre les personnes qui ont des intérêts communs. Réunissez les autour d'outils communs, d'objectifs communs.
Nous sommes nés pour créer du sens. Apprendre et comprendre se construisent dans la durée. Notre espace durée est celui de nos désirs, de nos attentes, de nos peurs, de nos mémoires, de nos images de nous même et des autres, de nos expériences antérieures. Créer du sens est une exigence de notre cerveau, de notre corps tout entier. La capacité de notre cerveau est biologiquement ajustée à un niveau de compréhension acceptable. Les personnes qui ont une capacité de perception de la complexité plus importante sont souvent jugés asociaux donc peu candidat à la reproduction et la transmission de leur patrimoine génétique. La création de sens est une activité majeure de notre cerveau. Pour l’aider et vous aidez, vous devriez vous interroger sur « qu'aimerais-je maintenant comprendre, explorer, découvrir... ? ». Au quotidien, donnez du sens aux activités. Définissez les valeurs des équipes. Définissez du pourquoi plutôt que du quoi. Si les membres de vos équipes, si vos conjoints et enfants comprennent le pourquoi, ils sauront quoi faire.
L'enfant à la naissance sait choisir, il reconnaît l'odeur de la mère, la voix du père. Le contexte physique, social, affectif, technologique va très vite nous inviter au renoncement car nous devons faire face à trop de choix et ceci en permanence. Plutôt que d'énumérer tous les choix possibles, il est plus facile de repérer les erreurs à éviter. Le "Pourquoi" apporte des réponses qui vont marquer notre histoire. Se baser sur l'intelligence collective et donc choisir à plusieurs, vous permettra d’étendre le "champ de vision" et de réduire le brouillard.
Innover n'est pas le propre des artistes, c'est même une exigence existentielle pour l'humain. La nature crée en permanence les conditions de la diversité. Bien heureusement, sinon les règles darwiniennes de l’évolution réduiraient en permanence les espèces survivantes. De notre vivant, les conditions favorables, démarches et qualités requises ne sont pas toujours données, elles se construisent. Vous devez donc créer un cadre permettant et favorisant l'innovation. Vous devez encourager la différence et l'expression des idées disruptives
Enfin, la recherche d'équilibre est au cœur du vivant. Cet équilibre, dans le vivant animal passe par la coopération et la communication. L'apprentissage ne se fait pas "par le haut« avec un enseignant qui sait et qui transmet son savoir mais avec des partenaires. Enseigner, c'est donc apprendre à apprendre, notamment en créant un cadre propice à la coopération et la communication. Vous devez donc créer les conditions d'un apprentissage commun en encourageant la coopération. Je récompense celui qui aide ou qui demande de l'aide. Je "réprimande" celui qui n'a pas demandé d'aide plutôt que celui qui a échoué ou qui s'est trompé.
Cindy reformule
10 minutes : Faciliter l'apprendre à apprendre, ça veut dire quoi pour Manager, coach, parent, RH ? => production d'idées individuellement
5 minutes : Les fiches sont distribuées par "atelier". Les rôles sont distribués aléatoirement (expert manager, expert coach, etc.) puis possibilité de troquer son rôle
15 minutes : Chaque personne se voit attribuer 4 cartes puis va pouvoir les échanger avec les autres experts du même domaine ou avec le reste des cartes pour avoir la meilleure main possible + Temps d'échange sur la sélection de chacun au sein des domaines d'expertise
15 minutes : Temps d'échange en polycompétences (on fait des groupes de 5, avec un expert de chaque type par groupe) : chacun partage ce qui a été partagé au sein des cercles d’experts lors du temps précédent
On fait un 35
CONCLUSION
Pour conclure, laissez-moi tout assembler petit à petit et ouvrir. Ce que nous voyons dépend de la meilleure hypothèse du cerveau. Le monde que nous connaissons vient de l'intérieur, pas seulement de l'extérieur. Ces prédictions dépendent essentiellement de signaux sensoriels venant du plus profond de notre corps. Nos expériences du monde autour de nous et de nous-même dans ce monde sont des sortes d'hallucinations contrôlées formées par des millions d'années d'évolution pour nous garder en vie dans un monde rempli de danger et d'opportunités. Nous anticipons notre existence. Je vais vous laisser avec quelques répercussions de cette théorie.
Notre perception du monde et de nous-mêmes peut être faussée lorsque les mécanismes de prédiction fonctionnent mal. Cette découverte ouvre de nouvelles opportunités en psychiatrie et en neurologie parce que nous pouvons enfin nous attaquer aux mécanismes au lieu de ne traiter que les symptômes dans des états de dépression et de schizophrénie.
Deuxièmement : ce qu'être moi veut dire ne peut pas être réduit ou téléchargé sur un logiciel implanté dans un robot, aussi intelligent ou sophistiqué soit-il. Nous sommes des animaux biologiques, de chair et d'os, dont les expériences conscientes sont façonnées à tous les niveaux par les mécanismes biologiques qui nous maintiennent en vie. Rendre les ordinateurs plus intelligents ne les rendra pas conscients.
De plus, notre univers intérieur individuel, notre façon d'être conscient n'est que l'une des différentes façons d'être conscient. La conscience humaine en général n'est qu'une petite zone d'un vaste espace de consciences possibles. Notre moi et nos mondes individuels nous sont propres, mais ils sont tous ancrés dans des mécanismes biologiques que nous partageons avec beaucoup d'autres créatures vivantes. Ces changements sont fondamentaux dans la façon dont nous nous comprenons, mais ils devraient être célébrés, parce que comme souvent dans la science,
depuis Copernic — nous ne sommes pas le centre de l'univers…
— à Darwin — nous sommes liés à toutes les autres créatures…
— jusqu'à aujourd'hui. Avec une plus grande compréhension vient un plus grand émerveillement et une plus grande réalisation que nous faisons partie intégrante de la nature.
Enfin, notre cerveau se nourrit du changement. Même les cerveaux de personnes âgées atteintes de parkinson continuent de créer des connexions neuronales. Changer n’est pas difficile, c’est le fonctionnement nominal du cerveau. Et...
lorsque notre conscience arrive à sa fin, il n'y a aucune raison d'avoir peur. Aucune raison du tout.