En quel sens peut-on dire que l'homme est un être culturel ? (G.Gay-Para)
1. En quel sens peut-on dire que l’homme
est un être culturel ?
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2. INTRODUCTION (1)
Les trois sens du mot « culture »
« Culture » > colere (lat.) : cultiver, soigner, entretenir,
honorer, mettre en valeur.
① La culture au sens courant → individu
② La culture au sens ethnologique → société
③ La culture au sens philosophique → homme
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3. INTRODUCTION (2)
L’opposition entre la nature et la culture
NATURE CULTURE
Inné
(présent dès la naissance)
Acquis
(qui résulte d’un
apprentissage)
Universel
(présent chez tous les
hommes)
Particulier
(qui est propre à une société
ou encore à un individu)
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4. INTRODUCTION (3)
Deux problèmes fondamentaux
1. Le problème de la nature de l’homme
→ La culture est-elle une seconde nature ?
→ La culture est-elle le propre de l’homme ?
2. Le problème de la diversité culturelle
→ problème moral et politique : quelle attitude
faut-il adopter face aux autres cultures ?
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5. 1. La culture comme négation de la nature (1)
a) Travail et éducation
Cf. G. Bataille, L’érotisme.
L’homme est un être culturel, car il procède à une
double transformation :
1) Par son travail, il transforme le monde extérieur.
2) Il se transforme aussi lui-même par le biais de
l’éducation.
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6. 1. La culture comme négation de la nature (2)
1) Contrairement à l’animal, l’homme ne se contente
pas de vivre sur la terre : il l’habite, il se l’approprie.
Grâce à son travail, il transforme son
environnement et le façonne selon ses désirs.
Il évolue ainsi dans un milieu artificiel composé des
différents objets qu’il a produits :
les objets techniques → utilité
les œuvres d’art → beauté
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7. 1. La culture comme négation de la nature (3)
2) Transformant le monde extérieur, l’homme se
transforme aussi lui-même. Grâce à l’éducation, il
sort de l’animalité.
Cf. Kant : « L’homme ne devient homme que par
l’éducation ».
« Éducation » > ex-ducere (lat.) : conduire hors de,
en dehors.
L’éducation est donc ce qui doit « conduire »
l’enfant « hors de lui-même », en le faisant passer
de l’état animal à l’état d’homme.
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8. 1. La culture comme négation de la nature (4)
• L’éducation comporte deux parties selon Kant :
La discipline : l’enfant doit apprendre à contrôler ses
pulsions naturelles, à différer la satisfaction de ses
désirs. Il acquiert une maîtrise de son propre corps.
L’instruction : le corps étant discipliné, l’enfant est
disponible pour cultiver son esprit et donc apprendre.
→ La discipline « dénature » l’enfant : elle lui
enlève sa nature première qui est animale. L’enfant
est ainsi disposé à obéir aux règles requises par la
vie collective.
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9. 1. La culture comme négation de la nature (5)
• La répression des pulsions naturelles est d’abord
une exigence de la vie en société. D’où la présence,
dans chaque culture, de règles et d’interdits.
Cf. La prohibition de l’inceste selon Claude Lévi-
Strauss. Elle a un statut particulier : c’est la seule
règle universelle. On la retrouve, certes selon des
modalités différentes, dans toutes les cultures.
Pour Lévi-Strauss, elle marque le passage de la
nature à la culture, et fonde la société.
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10. FAMILLE 1
FAMILLE 2
FAMILLE 3
Si l’inceste était autorisé, il n’y aurait pas
de société, mais seulement un amas de
familles fermées sur elles-mêmes et
isolées les unes des autres.
FAMILLE 1
FAMILLE 2
FAMILLE 3
Sœur
Lien avec
le beau
frère
Nouvelle femme
L’inceste étant prohibé, l’homme est
contraint d’aller chercher une femme à
l’extérieur du cercle familial. Un « échange
de femmes » a lieu.
11. 1. La culture comme négation de la nature (6)
b) Culture et conscience
Si l’homme peut tout transformer, c’est parce qu’il
est conscient. La culture apparaît comme l’effet
« visible » d’une caractéristique « invisible » propre
à l’homme : la conscience.
Le lien entre culture et conscience est double.
1. La conscience rend possible la culture.
2. La culture permet le développement de la
conscience.
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12. Socrate le demi-chien : Héraclès, 2002.
Le sport est-il le propre de l’homme ?
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13. 1. La culture comme négation de la nature (7)
L’exemple du sport
cf. la bande dessinée de Joann Sfar et Christophe
Blain, Socrate le demi-chien : Héraclès, 2002.
Le sport n’est rien d’autre que « la culture
physique » : il est l’une des spécificités de l’homme.
En faisant du sport, on cultive son corps ! On
l’entretient, on développe ses facultés.
Le sport suppose la conscience de soi.
C’est parce que Héraclès sait qu’il a un corps qu’il
cherche à le modifier.
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14. 1. La culture comme négation de la nature (8)
D’autres exemples : l’art et le tatouage.
Cf. Hegel, Esthétique.
L’homme peut prendre conscience de lui-même de
deux manières différentes :
1) Il peut se considérer lui-même par la seule
pensée, en réfléchissant.
2) Il peut aussi transformer le monde extérieur, et
prendre conscience de lui-même à travers les
œuvres qu’il produit.
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15. 1. La culture comme négation de la nature (9)
• L’exemple de l’art. L’artiste cherche à extérioriser ce qu’il
est, à matérialiser ses états d’âme à travers son œuvre.
Ainsi, en créant, il apprend à se connaître. L’œuvre
créée, comme un miroir, révèle qui il est. L’art n’est donc
pas un simple divertissement : il répond à un besoin de
l’esprit.
• L’exemple du tatouage. De nouveau, l’esprit cherche à
se manifester, non plus à travers la matière inerte, mais
à travers le corps. Un corps tatoué est un corps, en
quelque sorte, « spiritualisé », qui révèle l’identité de la
personne.
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16. 2. La culture comme nécessité vitale (1)
a) Le mythe de Prométhée
Cf. Platon, Protagoras.
• Contrairement aux animaux qui peuvent survivre
par leurs propres moyens, l’homme sans la culture
aurait péri : à l’origine, il était « nu, sans chaussures,
sans couverture, sans armes ».
Le développement de la culture, loin d’être un luxe,
est, pour lui, une nécessité vitale. Pour survivre, il
doit pallier sa fragilité naturelle.
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17. 2. La culture comme nécessité vitale (2)
• Confronté à une nature hostile, dépourvu d’organes
capables d’assurer sa conservation, l’homme ne peut
pas rester dans son état naturel : il doit travailler et
fabriquer par lui-même tout ce que la nature ne lui a pas
donné.
• Si les animaux peuvent se contenter de leurs organes,
l’homme doit fabriquer et utiliser des outils qui sont
comme des prolongements artificiels de son corps.
L’homme est, avant tout, un être technique, un
« toolmaking animal » (Benjamin Franklin). La technique
apparaît comme essentielle à l’homme : sans elle, il
n’aurait pas survécu.
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18. 2. La culture comme nécessité vitale (3)
b) Objections
1. Première objection : on pourrait se demander si le
mythe ne tient pas pour naturel ce qui est, en fait,
acquis. Loin d’être faible naturellement, l’homme le
deviendrait à cause de la technique. Celle-ci, en nous
libérant du travail, nous prive aussi de la possibilité de
développer nos facultés. Maître de la nature, l’homme
deviendrait, paradoxalement, esclave de la technique.
→ Cf. par exemple Rousseau, Second discours : la comparaison entre
l’homme sauvage et l’homme civilisé tourne en faveur du premier.
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20. 2. La culture comme nécessité vitale (4)
2. Autre objection : l’homme est-il vraiment l’être le plus
faible de la nature ?
L’instinct et l’intelligence
• Par instinct, l’animal répond à ses besoins : il sait
naturellement ce qu’il doit faire ; il n’a besoin d’aucun
apprentissage.
L’instinct relève donc d’un savoir-faire inné dont la mise
en œuvre se fait de manière automatique et
inconsciente, et dont la finalité ultime est la
conservation de l’individu ou de l’espèce.
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21. 2. La culture comme nécessité vitale (5)
L’instinct, certes, permet de réaliser parfaitement certains
gestes, sans aucun apprentissage. Mais il a deux limites
importantes :
→ Il est « rigide » : l’animal répète les mêmes gestes, quelle
que soit la situation.
Cf. Pascal : « Le bec du perroquet qu’il essuie, quoiqu’il soit
net ».
→ Il est « immuable » ou « invariable » : l’animal n’évolue pas
au cours du temps.
Cf. à nouveau Pascal : «Les ruches des abeilles étaient aussi bien
mesurées il y a mille ans qu’aujourd’hui, et chacune d’elles forme cet
hexagone aussi exactement la première fois que la dernière ».
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22. 2. La culture comme nécessité vitale (6)
• L’homme possède l’intelligence – faculté mentale grâce
à laquelle il peut résoudre les problèmes qu’il
rencontre, et en particulier, adopter les moyens les plus
efficaces pour atteindre les fins qu’il vise. L’intelligence
implique la capacité à fabriquer et à utiliser des outils.
Certes, l’homme doit apprendre. Il ne réussit pas du
premier coup. Mais, tirant des leçons de ses échecs, il
évolue et peut s’adapter à n’importe quelle situation.
→ Si les animaux ont une « perfection bornée », pour
reprendre les mots de Pascal, l’homme, étant intelligent,
« n’est produit que pour l’infinité ».
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23. 2. La culture comme nécessité vitale (7)
La main
Cf. Aristote, Les parties des animaux.
Double thèse :
1) Contre Anaxagore : c’est parce que l’homme est
intelligent qu’il a des mains.
2) Contre Protagoras et le mythe de Prométhée : le
fait d’avoir des mains constitue, pour l’homme,
un avantage décisif par rapport aux autres
animaux.
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24. 2. La culture comme nécessité vitale (8)
1) Selon Aristote, si l’homme a des mains, ce n’est pas par
hasard : c’est parce qu’il est intelligent.
• Aristote part du postulat finaliste selon lequel la nature
ne fait rien en vain : elle attribue « chaque organe à qui
est capable de s’en servir ».
• Il constate ensuite que la main n’est pas un organe
comme les autres : comme elle n’a pas de fonction
prédéfinie, elle est polyvalente.
• Or, seul un être intelligent peut tirer profit d’un tel
organe. La nature ayant donné à l’homme l’intelligence,
du même coup, celui-ci était comme « prédisposé » à
avoir des mains.
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25. 2. La culture comme nécessité vitale (9)
2) La main est un atout considérable.
• Les organes possédés par les animaux se caractérisent
par leur monovalence : ils ont chacun une fonction
déterminée. La main étant polyvalente, l’homme peut
s’adapter à n’importe quelle situation ; il peut disposer,
à chaque fois, de l’outil approprié.
• La main est un organe hybride, mi-naturel, mi-artificiel,
dont les pouvoirs sont décuplés, non seulement à cause
des différentes positions qu’elle peut prendre, d’un
point de vue morphologique, mais aussi grâce aux outils
qu’elle peut saisir.
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26. Paul Valéry : « La main est cet organe extraordinaire en
quoi réside toute la puissance de l’humanité, et par quoi
elle s’oppose si curieusement à la nature, de laquelle
cependant elle procède » (Discours aux chirurgiens, 1938).
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27. 3. La culture comme seconde nature (1)
a) L’étroite corrélation du naturel et du
culturel
Cf. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.
L’homme n’est ni un être naturel ni un être culturel,
mais les deux à la fois et de manière indistincte.
Nature et culture ne s’opposent pas, mais
interagissent, et tendent à se confondre : ce qui est
naturel devient culturel, ce qui est culturel devient
naturel. Pour le comprendre, prenons des
exemples.
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28. Signifiant Signifié
Cri Colère
Baiser Amour
« Table » Table
Langage
du corps
Comportements, à première vue,
naturels, car spontanés, non réfléchis.
Langage
ordinaire
Comportement culturel, car conventionnel.
Désigner une table par le mot « table » est tout à
fait conventionnel, car il n’y a aucun lien apparent
entre le mot et la chose, qui rend nécessaire leur
rapprochement. Le lien entre le signifiant et le
signifié est arbitraire, et repose sur un accord
préalable des locuteurs qui parlent la même
langue. Cf. Ferdinand de Saussure: le principe de
« l’arbitraire du signe ».
En fait, non. S’ils étaient
vraiment naturels, on les
retrouverait chez tous les
hommes. Or ce n’est pas le
cas : ils sont donc culturels.
D’où ce paradoxe : rien ne
semble plus naturel qu’un
baiser ; et pourtant, le
baiser révèle l’appartenance
de l’individu à une culture,
car on pourrait exprimer son
amour d’une autre manière.
29. CULTURE
NATURE
CULTURE
NATURE
1 2
« Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme
on voudra dire. » Selon Merleau-Ponty, Il y aurait donc, non pas
opposition, mais interaction entre le naturel et le culturel :
1. ce qui est naturel chez l’homme tend à se manifester de
manière culturelle ;
2. ce qui est culturel tend à se faire passer pour naturel.
30. 3. La culture comme seconde nature (2)
• « Il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque
chose à l’être simplement biologique… » : malgré sa culture,
l’homme reste déterminé par sa nature (son corps, ses
besoins). Ex : il a faim.
• « … et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie
animale… » : l’homme ne satisfait pas ses besoins n’importe
comment ; il est un être culturel, qui a un sens du
raffinement. Ex : il cuisine.
• « … ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une
sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque… » : le
comportement de l’homme a toujours un double sens, à la
fois naturel et culturel. Ex : le repas répond à des besoins
naturels, mais a aussi une fonction sociale.
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31. GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
Pascal : « La coutume est une seconde nature qui
détruit la première. Mais qu'est-ce que nature ?
Pourquoi la coutume n'est-elle pas naturelle ? J'ai grand-
peur que cette nature ne soit elle-même qu'une
première coutume, comme la coutume est une seconde
nature. » (Pensées, éd. LG, 117)
32. 3. La culture comme seconde nature (3)
b) Faut-il renoncer à l’idée que l’homme a
une nature ?
Il est impossible de déterminer la nature de
l’homme
1) L’idée de nature humaine relève toujours d’une
interprétation culturelle. Chaque définition ne fait
que projeter sur l’homme des traits qui n’ont rien
d’universel, mais qui sont relatifs à un type de
société et à un moment de l’histoire. Exemples :
Aristote, Smith, Marx.
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33. 3. La culture comme seconde nature (4)
2) L’homme n’a pas de nature. Par nature, il est un être
de culture, c’est-à-dire un être indéterminé.
→ Cf. Rousseau, Second discours : ce qui distingue
l’homme de l’animal, de manière incontestable, c’est
sa « perfectibilité ».
• L’animal est déterminé par sa nature : il est comme
programmé pour agir d’une certaine façon et ne
peut faire autrement ; il reste identique à lui-même
au cours du temps. L’homme, au contraire, est un
être, en quelque sorte, « plastique » : il peut
acquérir de nouvelles manières de vivre.
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34. 3. La culture comme seconde nature (5)
Cf. Fichte : « En un mot, tous les animaux sont achevés et
parfaits, l'homme est seulement indiqué, esquissé ... Tout
animal est ce qu'il est ; l'homme, seul, originairement
n'est absolument rien. Ce qu'il doit être, il lui faut le
devenir ».
• Que l’homme soit perfectible ne signifie pas qu’il
progresse toujours. Il faut distinguer perfectibilité et
perfectionnement. Rousseau ne croit pas au progrès de
l’humanité. Il y a, certes, une évolution de l’homme,
mais rien ne garantit qu’elle soit positive.
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35. 3. La culture comme seconde nature (6)
L’idée de nature humaine est dangereuse.
Prêter à l’homme une nature, cela revient à nier sa
liberté, ce qui soulève des difficultés, d’un point de
vue moral et politique.
Exemples :
1) Le racisme. Cf. Le débat autour du « discours de
Dakar » de N. Sarkozy, en 2007 : « l’homme
africain ».
2) La violence.
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36. Conclusion : la culture est-elle le propre de
l’homme ?
L’idée selon laquelle la culture est le propre de
l’homme est aujourd’hui remise en question par
l’éthologie : l’homme n’est pas le seul être culturel ;
les animaux aussi ont une culture.
Cf. Dominique Lestel, Les origines animales de la
culture (2001).
La culture apparaît comme un phénomène
« intrinsèque au vivant ». La diversité culturelle
englobe désormais les cultures humaines et les
cultures animales.
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37. Exemple : les macaques de
l’île de Koshima
Ces macaques sont les seuls à laver les
patates dans l’eau de mer. Cette
pratique est culturelle, car : 1) elle
caractérise ce groupe particulier de
macaques (et non tous les macaques) ;
2) loin d’être innée, elle a été d’abord
inventée puis transmise de génération
en génération au sein du groupe ; 3)
elle s’explique, non pas par des causes
(comme la génétique, ou encore les
caractéristiques de l’environnement),
mais par des raisons : plonger la patate
dans l’eau de mer permet de changer
son goût. En ce sens, les macaques
« cuisinent ».
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38. Suggestions de lecture (pour aller plus loin)
• Denis Kambouchner, « La culture » in Notions de
philosophie, tome III, Gallimard, « Folio essais »,
1995.
• Freud, Malaise dans la culture (1930), trad. Dorian
Astor, Flammarion, GF, 2010.
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