2. Bernard Froussart
Né en 1935, psychologue et chercheur français dans le domaine du
sens. Guerre d’Algérie. Prêtre spiritain dans la ‘Congrégation du St Esprit’,
mission chez des paysans du Congo (1962-1970).
Études de psychologie à Dijon et à Paris V (‘Institut des techniques
projectives’). Psychoclinicien en centre hospitalier et chargé de cours à
l’université de Dijon de 1977 à 1980.
Auteur d’une dizaine d’articles dans des revues à comité de lecture
sur le thème du "temps familial". Publie en 1995 avec le nom d’auteur Élie
Sorlin un premier livre sur "l’effet parenté", puis un second en 2010 sur "le
temps familial". À partir de 2010, engage une recherche sur le paranormal-
prodigieux-miraculeux, et développe un modèle de monde humain capable
d’accueillir cette phénoménologie que les modernes expulsent de leur
réalité. Il appelle ce modèle de nouveau monde humain "l’anthropo-
sphère". Son souci n’est pas de prouver le paranormal, mais de chercher à
le penser et à lui conférer un droit d’existence dans le réel, comme le font
d’ailleurs 3 des 4 ontologies identifiées par l’anthropologue Philippe
Descola.
Outre ses diverses publications, tient durant 15 années, avec un
ami, un site Internet (aujourd’hui disparu) commentant ses recherches.
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3. Les thèses opposées de deux de mes amis
NB : Étienne Godinot a réalisé ces diapositives en tant que chercheur
de sens, mais aussi parce qu’il est à la fois un ami et un voisin de Bernard
Froussart, qu’il a connu par l’intermédiaire du ‘Groupe Légaut’ de Dijon, et
de Michel Ray*, qu’il a rencontré par l’intermédiaire de l’association
‘Démocratie & spiritualité’, auteur du livre Un spirituel qui libère des
magiques (Domens, 2021).
Pour M. Ray, « le "magique" des miracles religieux et les illusions
profanes entretiennent un terreau de manipulabilité; ils contribuent à
accroître la distance par rapport au réel, au lieu de répondre à un besoin de
prise urgente de responsabilité », et ils sont susceptibles de nourrir « les
fondamentalismes, populismes et complotismes, impasses dangereuses
face aux grands défis actuels, inédits et simultanés (écologie, changement
climatique, inégalités, santé, etc.) »
* Michel Ray (photo du haut) a été fonctionnaire international pour le développement à la
Banque mondiale, et sur le terrain. Il a également mené des recherches en France et en Europe sur
l’adaptation au changement climatique. Ancien responsable du développement durable dans un groupe
d’ingénierie, il a animé des réflexions stratégiques et prospectives. Père de quatre enfants, il a co-
fondé une communauté de plusieurs familles, et travaille aux interfaces entre les défis actuels et le
spirituel.
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4. Bernard Froussart : la lecture de Descola
En 2005, B. Froussart reçoit comme un défi qui lui est personnelle-
ment adressé un passage du livre Par delà nature et culture de l’anthro-
pologue Philippe Descola* : « On ne trouvera pas dans les pages qui
suivent l’épure d’une nouvelle maison commune qui serait plus hospita-
lière aux cosmologies non modernes et mieux adaptées à la circulation
des faits et valeurs. On peut gager que le temps n’est pas loin où un tel
édifice commencera à sortir de terre, sans que l’on sache au juste qui
prendra en charge les travaux. »
* À partir de la critique du dualisme nature/culture, Descola entreprend une
analyse comparative des modes de socialisation de la nature et des schèmes
intégrateurs de la pratique : identification, relation et figuration. Il distingue dans les
sociétés humaines 4 "modes d’identification", ou bassins de pensée, ou manières de
définir des frontières entre soi et autrui : le totémisme, l’animisme, l'analogisme et
le naturalisme.
Descola propose, en vertu de ces propositions de constituer ce qu’il nomme
une "écologie des relations" et d’édifier une "maison commune" capable d'accueillir,
d'héberger correctement les 4 ontologies.
Une seule sur les 4, la nôtre, le naturalisme, nie la réalité des anomalies du
type miracles, phénomènes extraordinaires de la vie mystique.
Photo du haut : Philippe Descola ../..
5. L’anthroposphère ?
B. Froussart se sent appelé à relever un tel défi pour plusieurs
raisons :
- il se sent à l’étroit dans le monde dans lequel il vit,
- il dispose d’une imagination suffisante pour au moins commencer à entrer
dans un tel projet,
- il voudrait « donner envie à d’autres dessinateurs de mondes, plus jeunes
et plus talentueux, de poursuivre la tâche pionnière ici engagée »,
- il ressent l’intime besoin d’exprimer au mieux son ultime vision de ce
monde « avant de le quitter pour rejoindre l’autre ».
Sous le nom d’auteur Élie Sorlin, il écrit en 2022 son maître
ouvrage L’anthroposphère - Phénoménale Terre humaine.
Méthodologie :
1- Sur la base de recherches sur Internet, il commence par « balayer le
vaste panorama de la réalité pour en extraire autant que possible la totalité
des phénomènes anormaux se présentant alors à la vue »;
2 – Il s’efforce « de les classer en diverses catégories comparables
à des continents, des pays, de régions qu’il ne me restera ensuite
plus qu’à parcourir pour tenter d’en dresser à l’essai une première
cartographie ». ../..
6. « Accueillir toutes les cultures »
« Ce geste inédit d’ouverture aux anomalies avérées de
notre monde proprement humain va m’inciter à devoir en modifier
l’architecture, à en repenser les plans pour en composer un habitat
plus réaliste, mieux dimensionné, une planète commune enfin
capable d’accueillir toutes les cultures avec leurs civilisations
contrastées sans en rejeter aucune sous le fallacieux prétexte de sa
non-conformité avec nos propres conceptions modernistes de la
réalité devant impérialement s’imposer au reste du monde. »
Désormais dans cet ouvrage à finaliser, ma nouvelle terre
s’appellera l’Anthroposphère du fait qu’il s’agit d’une planète
sphérique, superbe bulle marbrée ressemblant à une bille d’agate
bleue sur fond noir profond comme on sait dans l’espace cosmique,
dotée d’un écosystème accueillant l’ensemble des phénomènes tant
normaux qu’anormaux qu’expérimentent d’abord les humains (…). »
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7. « Une demeure capable d’abriter ensemble
le normal et l’anormal »
« Recourant à l’image familière de la maison, nous avons désor-
mais besoin d’une demeure capable d’abriter ensemble le normal
et l’anormal, en respectant leurs différence donnant parfois bien à
tort l’impression qu’elles seraient incompatibles.
Certes le normal obéit aux lois de la nature comme l’anormal
paraît les enfreindre, ce qui n’est pas sans évoquer la situation
d’une famille de deux enfants, dont l’un serait docile et l’autre non.
Les préférences parentales spontanément iraient au premier,
présentant le risque qu’on abandonne le second.
Vivant pourtant sous le même toit, de même filiation, on
comprendra aisément que les parents de ces deux jeunes,
confrontés à ce genre de difficultés, aillent devoir apprendre à les
surmonter constructivement, créativement, s’ils veulent éviter un
taux de conflictualité croissant, potentiellement destructeur de leur
famille à moyen et/ou à plus long terme du fait des transmissions
inter et transgénérationnelles. » ../..
Image du bas : Raymond Babbitt (Dustin Hoffman) et Charlie Babbitt (Tom
Cruise) dans le film Rain Man (1988) de Barry Levinson
8. Ébauche d’architecture de l’Anthroposphère
Dans la maison commune, B. Froussart distingue deux hémis-
phères latéraux, l’un situé à droite, l’autre à gauche :
Celui de gauche est désigné par l’acronyme hag pour
‘hémisphère anthroposphérique gauche’, l’humanité totale, que les 7
milliards d’être humains peuvent voir et expérimenter tant dans le
registre ordinaire de la normalité quotidienne que sur le mode épiso-
diquement et exceptionnellement anormal.
La partie droite, had pour ‘hémisphère anthroposphérique droit’
abrite, du moins dans un premier temps, l’ensemble des ateliers où
se fabriqueraient les prodiges, s’élaboreraient les anomalies, les mille
et une transgressions des lois scientifiques.
Ces deux hémisphères latéraux sont séparés par une cloison
appelée paroi inter hémisphérique (pih).
L’Anthroposphère est dotée d’une paroi ou membrane
extérieure, ‘l’anthropoderme’, lui donnant sa forme de bulle bien
repérable dans l’espace/temps. ../..
9. L’anormal, une composante du réel ?
B. Froussart, dans son chapitre 1er, donne 5 exemples
d’anomalies avérées :
- la lévitation* de Joseph de Cupertino (1603-1663),
- la marche sur le feu à Mysore (Ceylan) en 1920,
- les gestes chirurgicaux non conventionnels de guérisseurs au Brésil
et aux Philippines,
- la sensibilité ténue, infime et marginale des systèmes matériels,
mécaniques, électroniques ou optiques à l’humain (« effet Pauli »),
- les expériences contestées du Dr Jacques Benveniste sur la
« mémoire de l’eau ».
* lévitation : phénomène selon lequel certains êtres s’élèvent sans équipements, sans appui, au
dessus du sol et flottent de manière incompréhensible dans les airs.
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10. Les domaines d’exploration de Bernard Froussart
B. Froussart explore 13 catégories hagiennes* de
l'anormal :
1. Thaumaturgie
2. Voyance
3. Religions/mysticismes
4. Hypno-magnétisme
5. Relation avec les défunts et/ou l'au-delà
6. Ovnis/ufologie/Phénomènes aériens non identifiés (PAN)
7. Psychologie anomale dont EMC (États modifiés de conscience)
8. Parapsychologie animale
9. Synchronicités
10. Inédie sainte, anorexie
11. Médiumnité
12. NDE/EMI (Near death expériences, expériences de mort imminente)
13. Phénomènes anormaux actuellement non classables.
* Ces régions sont "hagiennes" puisque sources de phénomènes repérables, obser-
vables, vécus, expérimentés en Hag, hémisphère gauche de l'anthroposphère où se côtoient le
normal et l'anormal.
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11. Domaine n° 5 : Relation avec les défunts et/ou l'au-delà
Concernant la région 5, voici les sources d'informations ou voies d'accès aux
défunts auxquelles B. Froussart a accédé :
5.1 - Spiritismes kardécien / non kardécien
5.2 - Médiumnité (L'essence d'un médium c'est d'interagir avec les défunts, de les
voir, etc.)
5.3 - Les grands psychographes (mais non la psychographie spirite, lacunaire et
fort désordonnée)
5.4 - TCI ou "transcommunication instrumentale"
5.5 - Phénoménologie anté/péri/post mortem des individus connues les études
anglo-saxonnes
5.6 - Hypnose de régression dont celle de Michaël Newton : LBLife
5.7 - Champ des travaux internationaux sur la/les réincarnations en partie
cliniques
5.8 - Phénoménologie spontanée liée à un/des deuils: un sujet voit un défunt lui
apparaître dans le réel sans avoir rien fait pour cela et lui transmettre des
informations utiles
5.9 - IADC/ NDE/EMI :
5.10 - TCH (Transcommunication hypnotique) du Dr Jean-Jacques Charbonnier
5.11 - CIAM ou IADC du psychologue clinique Allan Botkin.
5.12 - La religion comme source de relations avec les défunts.
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