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Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36
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Présentation de ma fonction de Chargé de communication à la Maison de l’Emploi de Bordeaux.
Ce document fait suite à diverses interviews données à des étudiants en communication entre 2013 et 2015.
Il présente de manière réellement non-exhaustive les principales caractéristiques de mon poste et de mon
métier en général tel que je le conçois + quelques conseils pour réussir son insertion professionnelle. Réalisé à
partir d’échanges oraux et informels (d’où un style d’écriture parfois familier), ce témoignage n’a pas pour but
de refléter la perception de mon ex-employeur. Les propos qui y sont tenus ne s’auraient l’engager.
J’ai souhaité le diffuser afin de montrer la manière dont je perçois mon travail (que je quitte aujourd’hui et pour
lequel des personnes me sollicitent afin d’y postuler), afin d’apporter des éléments d’informations concrets à
toutes personnes souhaitant exercer la profession de communicant.
Présentez-nous la structure dans laquelle vous travaillez et votre rôle
« Je suis, depuis octobre 2011, Chargé de communication de la Maison de l’Emploi et du PLIE de
Bordeaux (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi). Cette association permet aux bordelais d’obtenir un
emploi salarié et/ou les accompagne dans la création de leur propre entreprise.
Le but des Maisons de l’Emploi, depuis leur création en 2005 sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo était
d’apporter des solutions d’insertion professionnelle pour des personnes en priorité éloignées du monde
du travail, tout en coordonnant et en animant de manière partenariale les initiatives des acteurs locaux
de l’emploi, de la création d’entreprise, de la formation et de l’insertion professionnelle. Elles faisaient
notamment suite aux émeutes ayant eu lieu quelques mois auparavant dans certaines banlieues
françaises. Une Maison de l’Emploi (structure présente dans la plupart des grandes villes françaises,
souvent au cœur des quartiers) met en place de manière collective des actions (salons, ateliers, projets
d’ingénierie, …) rassemblant les acteurs de proximité institutionnels, associatifs et privés.
Elle se concentre en particularité (du moins à ses origines) sur les publics les plus éloignées de
l’emploi : faibles niveaux de qualification, personnes issues de l’immigration ou résidant dans des
quartiers sensibles, travailleurs handicapés, jeunes sortis du système scolaire sans qualification, seniors,
nouveaux arrivants. Ceux-ci sont ainsi individuellement suivis, dans le cadre du PLIE de Bordeaux, en vue
de leur intégration professionnelle. Comparativement à Pôle emploi, la Maison de l’Emploi est moins
centrée sur la collecte des offres et l’indemnisation des personnes en recherche d’emploi. Toutes nos
actions sont entièrement gratuites car nous bénéficions de financements provenant principalement de
la Mairie de Bordeaux, de l’Etat, de l’Union Européenne, de Bordeaux Métropole, du département de
la Gironde, ...
En tant que
principal organisateur d’évènements liés à l’emploi sur la métropole bordelaise, nous organisons
notamment chaque année le Salon du Recrutement en Alternance (plus de 5 000 personnes sur une journée
pour près de 900 contrats proposés), les Rencontres Emploi Handicap (plus de 1 000 participants), le Village de
la création d’entreprise (200 porteurs de projets accueillis par an), les Rencontres Territoriales de l’Emploi
(pour des recrutements de proximité sur des profils majoritairement BEP / CAP) ... Nous proposons
également des ateliers (maîtriser le traitement de texte, mettre à jour son CV et sa lettre de motivation, trouver
un emploi grâce au web, gérer son e-réputation, réussir ses entretiens, …), ouverts à tous au sein d’un lieu
d’accueil et d’information et doté d’un Cyber-Espace Emploi.
Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36
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Nous organisons également des ateliers ponctuels sur l’emploi ou la création d’entreprise, pour lesquels
je suis en charge de trouver le thème, les intervenants, de gérer l’organisation et la com’.
Au niveau du PLIE de Bordeaux, nous accompagnons individuellement chaque année près de 1 000
bordelais en difficultés d’insertion et concevons pour eux des projets d’ingénierie afin de favoriser leur
retour à l’emploi. Nous mettons en œuvre des Clauses d’insertion pour le compte de la Mairie de
Bordeaux : un dispositif de retour à l’emploi de publics souvent peu qualifiés grâce à des clauses incluses
au sein de chantiers de construction et d’aménagement publics (Nouveau Stade, Cité Municipale, …)
confiés à des structures privées (Vinci, Fayat, …).
Nous organisons aussi des permanences pour des entrepreneurs en phase de démarrage et des
diagnostics individuels pour des personnes en recherche d’emploi. A noter que la Maison de l’Emploi a
également en charge la gestion de la Pépinière écocréative des Chatrons qui permet à de jeunes
entreprises exerçant dans des secteurs numériques d’être hébergées et accompagnées durant leurs 3
premières années d’existence.
(ce à quoi répond en partie la récente mise en place de notre charte
graphique) ».
En quoi consiste votre travail ?
« Les semaines sont rythmées par les délais des nombreux projets sur lesquels j’interviens, jonglant de
l’un à l’autre. Certaines tâches sont récurrentes : répondre le matin aux différents mails en fonction de
leur degré d’urgence ou d’importance, faire de la veille sur des sujets locaux en rapport avec l’emploi,
l’économie ou la création d’entreprise, puis éventuellement relayer ces infos sur les réseaux sociaux.
Mon travail s’effectue les 3/5ème
du temps depuis mon bureau, au moyen d’un ordinateur et par
téléphone. Le reste du temps en réunion ou sur le terrain (lors d’évènements organisés par nous ou
d’autres).
J’utilise à peu près tous les outils à la disposition d’un chargé de communication, et
essentiellement le mail (si, si !), qui reste au regard des multiples sollicitations dont nous sommes l’objet,
un canal à ne pas négliger et à maîtriser minutiement. Les contacts oraux et téléphoniques sont
cependant plus adaptés pour une bonne compréhension ; tandis que les mails servent ensuite de trace
écrite (en guise de To do-list et de Check-list).
(la Maison de l’Emploi de Bordeaux ayant vocation à renseigner tout un chacun). C’est, en partie, grâce
à ma connaissance de ces outils récents mais devenu rapidement indispensables que je pense avoir décroché
ce poste.
J’ai aussi à administrer l’Agenda disponible sur notre site : un outil devenu une référence localement et
qui a par conséquent servi à développer notre notoriété, tout en répondant largement un l’une de nos
principales missions : contribuer à l’animation territoriale en permettant aux internautes de connaitre
les évènements liés à l’emploi, à l’économie et à la création d’entreprise organisés sur la métropole
bordelaise.
Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36
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(même si cette activité s’avère moins mesurable).
Je réalise de plus en plus souvent les visuels et la mise en page de nos supports, quasi-
systématiquement suivie de la phase d’impression (affiches et flyers) et de la diffusion (une tâche
trop souvent négligée). Le graphisme n’est pas le domaine que je maîtrise le mieux, en comparaison avec
de véritables graphistes où le talent et le savoir-faire pour ce type de travail sont davantage développés.
Mais j’y prends goût et je mesure à quel point cette compétence est précieuse.
En terme évènementiel, : en amont
(au niveau de la mise en place du déroulé, de la communicationnels et de la logistique) et le jour J (mise
en place, accueil, animation des conférences, …).
Comme évoqué précédemment, il nous arrive d’organiser des ateliers ponctuels sur des thèmes
propres à nos domaines d’intervention. Organisés en lien avec d’autres acteurs de l’emploi et de la
création d’entreprise, ils renforcent l’identification et la notoriété de notre structure, ... et contribuent
bien sûr à l’animation du territoire en apportant des réponses concrètes aux besoins de nos publics.
Afin de gérer la diversité des tâches et des sujets à traiter, il est important de bâtir un plan de
communication par action ou par mois (comprenant les priorités de communication, les besoins et
objectifs d’une action de com’, le contexte, les cibles à toucher, le planning et les délais, …) pour gagner
en visibilité et donc en sérénité par rapport au travail à effectuer. Même si dans les faits je rédige
trop peu souvent ces infos … mais je les garde à l’esprit ».
Quels est votre rythme de travail ?
« J’ai fait adapter mes horaires pour les rendre assez souples car cela correspond à mon
fonctionnement. J’ai fait mien cet adage qui tend à faire croire que, dans le domaine de la
communication, l’on a davantage des délais à tenir que des horaires. Il peut, à ce titre, m’arriver de
commencer plus tôt ou finir plus tard pour rendre dans les temps certains documents, respecter des
délais d’impression, couvrir des évènements ou accueillir des personnes.
Je suis à 37 heures/semaine. J’en effectue parfois davantage lorsque le besoin s’en fait ressentir ou par
choix personnel (j’aime ce que je fais et il me semble important que la Maison de l’Emploi soit
régulièrement présente sur les réseaux sociaux -ce à quoi j’ai largement contribué ces 5 dernières années- car
cela correspond au rythme de connexion des internautes) et pour rester à jour dans mon travail
(travailler quotidiennement m’aide à garder une régularité).
. Je ne perçois absolument pas cet investissement comme un
labeur dans la mesure où je n’ai pas à me forcer et où personne ne me l’impose. Le jour où cela arrivera je
m’interrogerai sur ma motivation pour ce poste !
Il y a quelques rares déplacements lors des évènements que nous organisons. Parfois des réunions chez
nos partenaires (Mairie de Bordeaux, Pôle emploi, …) ou nos prestataires, même si ces rendez-vous s’effectuent
souvent dans nos locaux. Il nous arrive de temps en temps d’aller au-devant du public (bien que ce soit
davantage eux qui viennent à nous) en tenant un stand sur certains salons, dans l’optique de nous faire
connaître ».
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Avec qui êtes-vous régulièrement en contact ?
« J’étais jusqu’à récemment rattaché au Pôle « développement de projet et
qui était géré par mon ex-supérieure hiérarchique Anne-Laure Cuq. Cettecommunication »,
appartenance à ce Pôle, suite à une restructuration de nos activités en juin 2014, me permettait d’avoir
une vision plus globale sur les actions en cours et à venir. Le fait de travailler en équipe [j’étais
auparavant seul à gérer la com’ …et c’est à nouveau le cas depuis septembre 2015] m’a permis de
bénéficier de sa capacité de recul, de planification et de sa vision globale sur les projets
menés. Sa rigueur et son expérience me permirent de mieux gérer mes priorités.
, pour les conseiller sur la manière de
valoriser leurs actions. Il faut parfois savoir persuader sur la pertinence, ou non, d’un outil ou d’un
message qu’ils veulent -ou non- faire passer. Faire preuve de pédagogie pour persuader de du
sérieux et de la complexité de la fonction communication fait partie du travail, parfois plus
qu’il n’y paraît car communiquer ne va pas toujours de soi pour certains !
L’avantage de cette position est d’être informé de la quasi-totalité des projets en cours, de
jongler de l’un à l’autre. La contrepartie est d’être parfois assailli par un grand nombre de demande, de
devoir constamment (re)juger ces priorités selon les délais et l‘importance de chaque tâche.
Chaque chef de projet de la Maison de l’Emploi gère les dépenses en communication de ses actions.
J’interviens pour effectuer les demandes de devis (auprès de graphistes, d’agences, d’imprimeurs, …)
qu’ils valident ensuite. En tant qu’association à financements publics, nous sommes soumis au code des
marchés publics. Ceci oblige à effectuer des consultations et des appels d’offres à chaque fois que nous
faisons appel à un prestataire. En-dessous de 4 000€, la consultation s’effectue auprès de 3 prestataires
minimum, que nous pouvons solliciter nous-même : sans rendre public le fait que nous recherchions un
prestataire.
Au-dessus de 4 000€, il s’agit d’un appel d’offres auquel chacun est libre de répondre. Il y a dans ce cas-là
nécessité de publication de cet appel d’offres dans la presse (principalement la Revue Les Echos
Girondins). Les réponses reçues (qui peuvent être très nombreuses) sont étudiées par une commission de
sélections basées sur des critères précis (qualité de la réponse, tarif, compréhension de la demande,
expériences, …). La charge de travail est ainsi plus conséquente dans le cadre d’un appel d’offres.
Cette nécessité de recourir à des consultations et à des appels d’offres est un gage de
transparence et de libre-concurrence. Elle provient du fait que l’Union européenne (l’un de nos
principaux financeurs) exige la justification des dépenses, que ce soit sur les budgets dépensés mais aussi
par rapport aux temps que nous passons sur chaque action.
Une autre tâche récurrente (à laquelle sont soumis tous les salariés de la Maison de l’Emploi, à la
demande de l’Union Européenne) consiste par conséquent à compléter quotidiennement un tableau
dans lequel est précisé le temps passé sur chacune des tâches que nous avons effectuées, en l’imputant
sur un projet.
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Nous faisons appel à une agence de communication sur nos 2 plus importants forum (Salon du
Recrutement en Alternance et Rencontres Emploi Handicap). Il s’agit de la société O’Tempora dont la
compréhension de nos besoins, la disponibilité et la qualité du travail nous satisfont pleinement). Ils
interviennent à la fois pour gérer conjointement l’organisation de ces journées et la conception d’une
partie des supports de communication.
J’ai également instauré quelques partenariats (informels) avec des médias locaux sur lesquels nous
intervenons régulièrement (Sud Ouest Emploi, Wit FM, France Bleu Gironde, …) ou auprès d’acteurs de
l’emploi (privés et associatifs), pour construire avec eux : en leur fournissant de la « matière » en
échange de la possibilité de s’appuyer sur leur réseau de diffusion ».
Quelles compétences et qualités requises pour ce métier ?
« Rigueur et organisation sont indispensables, comme dans tous autres métiers.
La « To do list » quotidienne ou hebdomadaire est une précieuse pour prioriser, ne rien oublier et gérer
son temps. Avoir la curiosité de se tenir au courant de l'actualité et des tendances permet de savoir ce
qui se passe, de comprendre pourquoi cela se passe. Connaître ne suffit pas, il faut surtout
comprendre. Comprendre pourquoi l’on mène telle action ou tel salon (pour quelles raisons la
Maison de l’Emploi organise-t-elle un salon spécifique au secteur de la petite enfance ou des rencontres
territoriales sur tel quartier, pourquoi le PLIE de Bordeaux monte-t-il cette action d’ingénierie, pourquoi
communiquer ou non à tel moment, … ?), déterminer ce qu'attendent de moi les chefs de projets (les
enjeux stratégiques) mais aussi le public destinataire de nos actions pour déterminer quels messages
adresser et comment.
Il est nécessaire d'avoir un bon contact humain, de mettre en place et d'entretenir de bonnes relations
avec les différents interlocuteurs avec lesquels on est en rapport (ce n’est pas toujours simple !).
, notamment pour intervenir sur des conférences ou ateliers ».
Quelles contraintes liées à ce métier ?
« La fonction de chargé de communication telle que je la conçois nécessite de rester en veille
(pour capter des opportunités : d’offres d’emploi à relayer, d’évènements à annoncer, …). Même si
j’estime comme tout le monde que des moments de déconnexion sont indispensables pour se
vider l’esprit, mener des réflexions de fond. Certains projets demandent également de ne pas se
laisser distraire par les tâches à court terme (publications sur les réseaux sociaux, réponses à des mails, …).
Une autre contrainte provient du fait qu’un évènement pouvant nécessiter des mois
d’organisation puisse capoter en raison de facteurs externes indépendants de notre travail (grève
des transports, condition météo, évènements concurrents, maladie, …).
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Quelles évolutions de postes possibles ?
« Il existe, comme dans bon nombre de métiers, plusieurs échelons dans le domaine de la
communication : Assistant, Chargé de com’, Responsable com’ puis Directeur. Ces grades sont
généralement définis selon le rôle attribué à la personne et les missions inhérentes à son poste /
service. Même si certaines personnes possèdent selon-moi de ce titre sans avoir les tâches et
responsabilités qui vont avec.
À long terme, j’aimerais
, ... Ces grades facilitent la mise en place d’action globale (de la définition à la
supervision) et d’ampleur. A l’inverse, cela peut vous couper du terrain, être davantage facteur de stress
et de temps consacré à l’administratif, à la gestion, au management quotidien.
J’espère néanmoins un jour gérer une équipe pour ainsi avoir davantage de moyens (humains) pour faire
mieux. Lorsque j’aurai acquis l'expérience, la maturité professionnelle et la pédagogie pour cela. Les
seules personnes que je chapeaute pour l’instant sont donc les prestataires extérieurs (prioritairement
l’imprimeur), auxquels je passe commande, que je briefe, avec lesquels j’assure le suivi de la
prestation.
Quelles évolutions envisagez-vous dans votre métier ?
« . Pendant
longtemps, le chargé de communication était multi-supports. Mais avec l’omniprésence des TIC dans
notre quotidien, un nouvel emploi émerge actuellement : le chargé de communication numérique, dont
la maîtrise et l’utilisation de ces nouveaux outils constitue un travail à plein temps, une spécialisation
sur un support : le numérique.
Il me semble préférable de passer aujourd’hui par un véritable cursus en communication pour
exercer ce métier qui au fil des années s’est professionnalisé, théorisé et a gagné en stratégie. Un
diplôme en communication était moins indispensable auparavant, bon nombre de personnes ayant eu
accès à ces postes de par leur connaissance de l’entreprise et de son environnement. Il n’y toutefois
pas de parcours parfait ou de voie royale et certains peuvent encore accéder à ce métier plus ou
moins en tant qu’autodidacte.
Pour un jeune communicant être rapidement opérationnel est une qualité clé. D’où l’intérêt d’effectuer
le plus possible de stages et de bénévolat.
tout en cherchant à se
démarquer (éventuellement en se spécialisant). Le réseau se construit en étant membre de
structures associatives ou autres, en se déplaçant à des évènements pour rencontrer du monde. Pour
ma part, je m’imposais d’aller à plusieurs évènements par semaine, sachant qu’il ne suffisait pas d’y
aller mais une fois sur place d’y aborder les autres personnes présentes ».
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Pensez-vous qu’il y ait des opportunités à l’étranger ?
« L’international n’est pas un domaine que je maîtrise, mais je sais que de plus en plus d’entreprises
cherchent à s’internationaliser : c’est à dire à exporter leurs savoir-faire pour trouver de nouveaux relais
de croissance. Dans une économie mondialisée, nous sommes d’ailleurs encore trop peu mobiles et
tourné vers les autres. Je crois savoir que la Ville de Bordeaux fait un gros travail de marketing territorial
pour démarcher à l’étranger et attirer ici de nouvelles entreprises. Les secteurs de pointe (viti-vinicole,
aéronautique, numérique, santé et e-santé, ….) sur lesquels la métropole se positionne fait que de
nombreuses boîtes auront à traiter, depuis Bordeaux où ailleurs, avec des personnes situées hors de nos
frontières. Exercer dans un pays étranger nécessite d’en maîtriser la langue, d’en connaître les
subtilités et les codes ( ) : c’est d’ailleurs ce que
je vais tenter aujourd’hui en rejoignant l’agence Kap – Tactiques numériques située au Québec ».
Pourquoi avoir choisi ce métier?
« Car c'est un métier mouvant qui nécessite d’être à l’écoute et au service des autres. Il faut
connaître et comprendre. Cela n’est pas simple et donc excitant pour qui aime apprendre et se
remettre en cause (au niveau des outils à utiliser, des manières de faire passer un message … surtout
d’un interlocuteur à un autre et d’une année à l’autre).
. Elle compote une notion
de partage, une volonté de transmettre aux autres, d’altruisme et de bienveillance.
C'est un métier qui nécessite de la réflexion pour la mise en place d’actions ou de projets, un peu de
stratégie et de malice pour innover, une vision marketing et commerciale pour se démarquer. Il faut être
adaptable, opérationnel et polyvalent (pour parfois se retrouver à coller des affiches, faire le service lors
d’un cocktail, l’accueil et des annonces-micros lors d’un salon, …). C'est un travail d'équipe qui amène à
échanger avec d’autres (ce qui n’est pas toujours simple).
De la manière dont je le conçois, c'est un métier qui peut être stressant (délais à respecter, injonctions
contradictoires, …) mais moins soumis à la pression des résultats que, par exemple, dans des fonctions
plus commerciales. C’est peut-être pour cela que la créativité y a tant sa place ».
Quelles études et stages avez-vous faits ?
« J’étais auparavant mauvais élève car je n’avais pas trouvé ma voie. Je n’ai pas eu mon brevet des
collèges ce qui m’a conduit vers un BEP Vente qui ne m’a pas convaincu de poursuivre dans cette voie.
Je me suis forcé à une introspection pour trouver ce que je voulais faire. J’ai découvert les qualités liées
à ce métier de communicant, ce qui a ensuite naturellement guidé mon orientation. Cette profession
demande d’être un minimum créatif, touche-à-tout, obstiné (pour recueillir l’info) et de savoir rédiger,
ce qui me correspondait. Je suis parti en première d’adaptation, en BAC technique, puis dans un BTS
communication des entreprises qui m’a beaucoup plu ! Et j’ai alors poursuivi en licence professionnelle
« Métiers de la Publicité », croyant être fait pour le monde de la Pub.
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Une mauvaise expérience de stage en agence m’a fait comprendre que travailler dans le monde de la pub
ne me convenait pas [J’ai volontairement choisi ici de ne pas en détailler les raisons], je me suis réorienté
en Master communication des organisations à l’ISIC pour choisir de communiquer auprès d’annonceurs
pour lesquels je serai en phase avec leurs valeurs.
Il me semble important d’avoir une affinité avec ce sur quoi nous sommes communiquons,
d’être soi-même convaincu par le produit/service que l’on promeut.
Durant mes études, j’ai donc cherché à me spécialiser vers quelque chose que j’appréciai. J’avais
en outre entendu qu’il y existe deux spécialisations principales dans la communication : par
outil/support (le web, le print, les RP, les Relations Publiques, l’évènementiel, …) ou par
secteur/domaine. Fervent partisan des transports en commun, j’axé la plupart de mes dossiers, lorsque
cela était possible, sur ce domaine et notamment sur la communication dans les transports urbain,
l’aménagement des espaces d’accueil, les différentes formes de signalétique, .... J’ai ainsi décroché deux
stages dans la société en charge du réseau de transports de Rennes, puis un stage à celui de Bordeaux.
(toutes proportions gardée !), sans pour autant me fermer d’autres portes
(j’exerce aujourd’hui dans un autre secteur …mais toujours lié au Service Public. Ma connaissance du
fonctionnement du rapport élus/citoyens et du fait de devoir communiquer auprès de ces 2 cibles a peut-
être contribué à recrutement).
A mon sens, mieux vaut donc avoir un objectif le plus précis possible pour savoir exactement ce
que l’on veut atteindre (comme poste, comme entreprise, équilibre de vie, …), quitte à élargir
par la suite ses recherches si celles-ci s’avèrent infructueuses tout en gardant à l’esprit que
l’on sera meilleur et épanoui dans ce qui nous plaît et ce que l’on maîtrise ».
Étant un ancien étudiant de l’ISIC, pensez-vous que ce cursus soit
approprié pour atteindre le poste de chargé de communication ?
« Difficile de comparer, mais contrairement à ce que l’on entend parfois l’herbe n’est pas
forcément plus verte ailleurs. Il me semble que l'ISIC permet d’acquérir de bonnes bases professionnelles
car l’on y apprend à réfléchir et à se débrouiller (il est toujours préférable de trouver son stage par soi-
même). Le niveau d’exigence y est plutôt élevé, les profs et intervenants de qualité ; malgré ce que
certains élèves ont parfois – à tort- tendance à penser. Je parle là uniquement du Master car je ne
connais pas la Licence Communication, parfois présentée comme trop théorique. Les formations
universitaires, comme celles privées, doivent enseigner les grands concepts à condition de les accoler à
des préoccupations réelles et dans le sens où elles permettent à l’étudiant de se les approprier et de les
appliquer, et pas juste d’être dans le bachotage.
Comme je l’ai dit auparavant, il est plus important de comprendre plutôt que de juste retenir ou
d’appliquer. Mais c’est aussi à l’étudiant de faire l’effort de s’approprier ce qui lui aura été enseigné.
face à des formations (en école ou à l’université) où les contenus enseignés me semblent parfois
assez proches.
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La Licence Communication ne me paraît pas suffisante pour appréhender ce métier. Les Masters,
notamment le Master Professionnel Communication des Organisations Stratégies & Produits que j’ai
suivi, ont un but plus professionnalisant. Les évolutions de carrières me paraissent plus difficiles si vous
n’avez pas suivi une formation permettant de diriger un service, de manager une équipe, ... D’où
l’importance que peuvent avoir les double-cursus ».
Que retenez-vous de vos cours ?
Pas grand-chose, hormis le fait qu’élaborer un projet de communication bien construit suppose de se
poser au préalable, consciemment ou non, plusieurs questions (on ne s’interroge que rarement, ou alors
davantage mentalement que par écrit). Celle-ci prennent la forme de ce que l’on nomme un brief (une
« copy stratégie » en terme publicitaire) on l’on y mentionne : quel est le problème de départ ou
l’objectif que l’on veut atteindre ? La communication est-elle en mesure d’y répondre (sous-entendu
le fait qu’il n’est pas nécessaire de communiquer « par plaisir » et que la com’ ne doit pas être une
finalité mais un moyen ; en d’autre terme obtenir des retombées presse ou concevoir un flyers n’est
pas un objectif ou une fin en soi). A qui veut-on s’adresser ? Comment être sûr de les toucher (quels
canaux utiliser) ? Quel(s) message(s) leur délivrer ? Sur quelle temporalité et fréquence ?
Comment mesure le résultat de son action ? Etc.
Lors de l’organisation d’un évènement (c’est fréquemment le cas à la Maison de l’Emploi) : est-ce une
réponse adaptée à notre besoin ? Le conçoit-on de manière mécanique (par ce que l’on a toujours fait
comme cela) ou peut-on envisager de faire les choses différemment (comment faire « mieux ») ?
De ce cheminement découlera les moyens à adopter pour mettre en œuvre le projet. Ce processus n'est
pas assez respecté dans ce domaine : l’on a souvent tendance à se focaliser sur les moyens, alors
que ce n’est pas la première étape sur laquelle s’attarder. Comme dans une recette, sauter une étape
(ex : un mauvais ciblage) a des répercutions « négatives » sur celles d’après. En définitive, être capable de
faire les choses c’est bien mais comprendre pourquoi et comment a tout autant d’importance. Ce temps
passé au départ à cadrer un projet sera gagné du temps par la suite, plutôt que de foncer tête baissée.
Dernière leçon que j’ai particulièrement retenu de mes années de cours : le fait que les objectifs d’une
communication externe peuvent essentiellement se rattacher à un ou plusieurs de ces 3 points =
1. la Notoriété → dans le but de faire connaître la société, le produit, l’institution sur laquelle on communique.
2. l'Image → cela consiste davantage à faire aimer la société (non pas à ce que les gens aient entendu parler d’elle
mais à ce qu’ils en aient une bonne image).
3. l’Objectif Conatif → il s’agit-là plutôt de pousser à l'action, à l’achat ou à la consommation du public ciblé.
Comment êtes-vous arrivé à ce poste ?
« En ayant préalablement acquis de l’expérience, en bâtissant un réseau et un projet
professionnel cohérent. J’ai effectué durant mon Master 2 stages bénévoles (c’est-à-dire non-
obligatoires). L’un, pour une société de conseils et formations, avait débouché sur le premier CDD qui j’ai
signé, au lendemain de mon stage de fin d’études.
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Alors que le patron de cet organisme de formation n’était au départ pas dans l’optique de recruter un
chargé de com. L‘autre, pour le compte de l’excellente agence de communication Editoile (qui travaillait
pour la Maison de l’Emploi), m’a permis d’être recommandé, 2 ans après, lorsque mon poste actuel a été
créé.
Cette recommandation n’a toutefois pas tout fait et il m’a fallu renvoyer plusieurs fois ma candidature et
relancer mon recruteur (à des moments choisis) tout en travaillant à fond ma préparation aux entretiens
d’embauches (en cherchant notamment à répondre aux questions : pourquoi je postule à ce
poste ? Que puis-je y apporter ? En quoi suis-je meilleurs qu’un autre ?) ».
Quels conseils donneriez-vous pour s’insérer dans ce métier ?
1) Cibler le plus précisément possible le poste et l’entreprise désirée, en se documentant notamment
sur l’environnement du secteur d’activité qui nous attire. Peu de personnes sont capables de dire dans
quelles entreprises elle « rêveraient » de travailler. Bien qu’il soit difficile de décrocher le job rêvé, cela
montre au moins que l’on y a réfléchi et que l’on sait ce qu’on veut.
2) Avoir une sorte de plan d’action (tel un plan de com’) et de stratégie (quel interlocuteurs je désire
atteindre, comment vais-je m’y prendre pour les solliciter et faire bonne impression, à quel moment …)
pour décrocher un emploi car la recherche d’un job est désormais un travail un plein temps.
3) La communication, notamment à Bordeaux est un domaine archi-bouché (ce qui proviendrait en partie du
manque de grands groupes et de sièges sociaux implantés ici, réduisant le nombre de structures ayant les moyens
de posséder une personne en charge de la com), où les candidats sont chaque année plus nombreux que les
postes à pourvoir. Il faut donc se démarquer, non-pas en écrasant, mais en essayant de faire mieux ou
tout au moins différemment pour se faire remarquer.
Il faut essayer de (que fais-je mieux
qu’un autre ?), comme si le produit sur lequel vous devez communiquer était vous.
4) assister à des événements (Bordeaux n’en manque pas !), de forcer sa nature pour aller au-devant des
gens en ayant préalablement réfléchi à la manière de se présenter (le fameux pitch !) puis de garder le
contact (via les réseaux sociaux professionnels ou en relançant en sollicitant un entretien-conseil, …).
5) Ne pas négliger le régime d’auto-entrepreneur (tout comme le bénévolat ; je continue moi-même à
effectuer les deux) qui permet d’effectuer des missions facturées légalement. Ceci non-pas dans le but
de faire carrière comme chef d’entreprise mais davantage afin de se faire connaître, de faire ses preuves
(en démarchant d’abord sous ce statut pour ensuite chercher à obtenir un contrat salarié).
6) Conserver un état d’esprit positif, sans se mentir, en n’oubliant pas que la chance sourit aux audacieux
…et que la réussite arrive à ceux qui mettent toutes les chances de leur côté ».
Merci à Anne-Laure Cuq pour sa bonne humeur, sa disponibilité, son oreille presque attentive et sa tolérance ;
à Abdessamad Baazizi et à Gilles de Wavrechin pour m’avoir recruté et fait confiance.

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Jeremy Abdilla raconte son parcours et sa fonction de Chargé de communication

  • 1. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 1 Présentation de ma fonction de Chargé de communication à la Maison de l’Emploi de Bordeaux. Ce document fait suite à diverses interviews données à des étudiants en communication entre 2013 et 2015. Il présente de manière réellement non-exhaustive les principales caractéristiques de mon poste et de mon métier en général tel que je le conçois + quelques conseils pour réussir son insertion professionnelle. Réalisé à partir d’échanges oraux et informels (d’où un style d’écriture parfois familier), ce témoignage n’a pas pour but de refléter la perception de mon ex-employeur. Les propos qui y sont tenus ne s’auraient l’engager. J’ai souhaité le diffuser afin de montrer la manière dont je perçois mon travail (que je quitte aujourd’hui et pour lequel des personnes me sollicitent afin d’y postuler), afin d’apporter des éléments d’informations concrets à toutes personnes souhaitant exercer la profession de communicant. Présentez-nous la structure dans laquelle vous travaillez et votre rôle « Je suis, depuis octobre 2011, Chargé de communication de la Maison de l’Emploi et du PLIE de Bordeaux (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi). Cette association permet aux bordelais d’obtenir un emploi salarié et/ou les accompagne dans la création de leur propre entreprise. Le but des Maisons de l’Emploi, depuis leur création en 2005 sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo était d’apporter des solutions d’insertion professionnelle pour des personnes en priorité éloignées du monde du travail, tout en coordonnant et en animant de manière partenariale les initiatives des acteurs locaux de l’emploi, de la création d’entreprise, de la formation et de l’insertion professionnelle. Elles faisaient notamment suite aux émeutes ayant eu lieu quelques mois auparavant dans certaines banlieues françaises. Une Maison de l’Emploi (structure présente dans la plupart des grandes villes françaises, souvent au cœur des quartiers) met en place de manière collective des actions (salons, ateliers, projets d’ingénierie, …) rassemblant les acteurs de proximité institutionnels, associatifs et privés. Elle se concentre en particularité (du moins à ses origines) sur les publics les plus éloignées de l’emploi : faibles niveaux de qualification, personnes issues de l’immigration ou résidant dans des quartiers sensibles, travailleurs handicapés, jeunes sortis du système scolaire sans qualification, seniors, nouveaux arrivants. Ceux-ci sont ainsi individuellement suivis, dans le cadre du PLIE de Bordeaux, en vue de leur intégration professionnelle. Comparativement à Pôle emploi, la Maison de l’Emploi est moins centrée sur la collecte des offres et l’indemnisation des personnes en recherche d’emploi. Toutes nos actions sont entièrement gratuites car nous bénéficions de financements provenant principalement de la Mairie de Bordeaux, de l’Etat, de l’Union Européenne, de Bordeaux Métropole, du département de la Gironde, ... En tant que principal organisateur d’évènements liés à l’emploi sur la métropole bordelaise, nous organisons notamment chaque année le Salon du Recrutement en Alternance (plus de 5 000 personnes sur une journée pour près de 900 contrats proposés), les Rencontres Emploi Handicap (plus de 1 000 participants), le Village de la création d’entreprise (200 porteurs de projets accueillis par an), les Rencontres Territoriales de l’Emploi (pour des recrutements de proximité sur des profils majoritairement BEP / CAP) ... Nous proposons également des ateliers (maîtriser le traitement de texte, mettre à jour son CV et sa lettre de motivation, trouver un emploi grâce au web, gérer son e-réputation, réussir ses entretiens, …), ouverts à tous au sein d’un lieu d’accueil et d’information et doté d’un Cyber-Espace Emploi.
  • 2. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 2 Nous organisons également des ateliers ponctuels sur l’emploi ou la création d’entreprise, pour lesquels je suis en charge de trouver le thème, les intervenants, de gérer l’organisation et la com’. Au niveau du PLIE de Bordeaux, nous accompagnons individuellement chaque année près de 1 000 bordelais en difficultés d’insertion et concevons pour eux des projets d’ingénierie afin de favoriser leur retour à l’emploi. Nous mettons en œuvre des Clauses d’insertion pour le compte de la Mairie de Bordeaux : un dispositif de retour à l’emploi de publics souvent peu qualifiés grâce à des clauses incluses au sein de chantiers de construction et d’aménagement publics (Nouveau Stade, Cité Municipale, …) confiés à des structures privées (Vinci, Fayat, …). Nous organisons aussi des permanences pour des entrepreneurs en phase de démarrage et des diagnostics individuels pour des personnes en recherche d’emploi. A noter que la Maison de l’Emploi a également en charge la gestion de la Pépinière écocréative des Chatrons qui permet à de jeunes entreprises exerçant dans des secteurs numériques d’être hébergées et accompagnées durant leurs 3 premières années d’existence. (ce à quoi répond en partie la récente mise en place de notre charte graphique) ». En quoi consiste votre travail ? « Les semaines sont rythmées par les délais des nombreux projets sur lesquels j’interviens, jonglant de l’un à l’autre. Certaines tâches sont récurrentes : répondre le matin aux différents mails en fonction de leur degré d’urgence ou d’importance, faire de la veille sur des sujets locaux en rapport avec l’emploi, l’économie ou la création d’entreprise, puis éventuellement relayer ces infos sur les réseaux sociaux. Mon travail s’effectue les 3/5ème du temps depuis mon bureau, au moyen d’un ordinateur et par téléphone. Le reste du temps en réunion ou sur le terrain (lors d’évènements organisés par nous ou d’autres). J’utilise à peu près tous les outils à la disposition d’un chargé de communication, et essentiellement le mail (si, si !), qui reste au regard des multiples sollicitations dont nous sommes l’objet, un canal à ne pas négliger et à maîtriser minutiement. Les contacts oraux et téléphoniques sont cependant plus adaptés pour une bonne compréhension ; tandis que les mails servent ensuite de trace écrite (en guise de To do-list et de Check-list). (la Maison de l’Emploi de Bordeaux ayant vocation à renseigner tout un chacun). C’est, en partie, grâce à ma connaissance de ces outils récents mais devenu rapidement indispensables que je pense avoir décroché ce poste. J’ai aussi à administrer l’Agenda disponible sur notre site : un outil devenu une référence localement et qui a par conséquent servi à développer notre notoriété, tout en répondant largement un l’une de nos principales missions : contribuer à l’animation territoriale en permettant aux internautes de connaitre les évènements liés à l’emploi, à l’économie et à la création d’entreprise organisés sur la métropole bordelaise.
  • 3. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 3 (même si cette activité s’avère moins mesurable). Je réalise de plus en plus souvent les visuels et la mise en page de nos supports, quasi- systématiquement suivie de la phase d’impression (affiches et flyers) et de la diffusion (une tâche trop souvent négligée). Le graphisme n’est pas le domaine que je maîtrise le mieux, en comparaison avec de véritables graphistes où le talent et le savoir-faire pour ce type de travail sont davantage développés. Mais j’y prends goût et je mesure à quel point cette compétence est précieuse. En terme évènementiel, : en amont (au niveau de la mise en place du déroulé, de la communicationnels et de la logistique) et le jour J (mise en place, accueil, animation des conférences, …). Comme évoqué précédemment, il nous arrive d’organiser des ateliers ponctuels sur des thèmes propres à nos domaines d’intervention. Organisés en lien avec d’autres acteurs de l’emploi et de la création d’entreprise, ils renforcent l’identification et la notoriété de notre structure, ... et contribuent bien sûr à l’animation du territoire en apportant des réponses concrètes aux besoins de nos publics. Afin de gérer la diversité des tâches et des sujets à traiter, il est important de bâtir un plan de communication par action ou par mois (comprenant les priorités de communication, les besoins et objectifs d’une action de com’, le contexte, les cibles à toucher, le planning et les délais, …) pour gagner en visibilité et donc en sérénité par rapport au travail à effectuer. Même si dans les faits je rédige trop peu souvent ces infos … mais je les garde à l’esprit ». Quels est votre rythme de travail ? « J’ai fait adapter mes horaires pour les rendre assez souples car cela correspond à mon fonctionnement. J’ai fait mien cet adage qui tend à faire croire que, dans le domaine de la communication, l’on a davantage des délais à tenir que des horaires. Il peut, à ce titre, m’arriver de commencer plus tôt ou finir plus tard pour rendre dans les temps certains documents, respecter des délais d’impression, couvrir des évènements ou accueillir des personnes. Je suis à 37 heures/semaine. J’en effectue parfois davantage lorsque le besoin s’en fait ressentir ou par choix personnel (j’aime ce que je fais et il me semble important que la Maison de l’Emploi soit régulièrement présente sur les réseaux sociaux -ce à quoi j’ai largement contribué ces 5 dernières années- car cela correspond au rythme de connexion des internautes) et pour rester à jour dans mon travail (travailler quotidiennement m’aide à garder une régularité). . Je ne perçois absolument pas cet investissement comme un labeur dans la mesure où je n’ai pas à me forcer et où personne ne me l’impose. Le jour où cela arrivera je m’interrogerai sur ma motivation pour ce poste ! Il y a quelques rares déplacements lors des évènements que nous organisons. Parfois des réunions chez nos partenaires (Mairie de Bordeaux, Pôle emploi, …) ou nos prestataires, même si ces rendez-vous s’effectuent souvent dans nos locaux. Il nous arrive de temps en temps d’aller au-devant du public (bien que ce soit davantage eux qui viennent à nous) en tenant un stand sur certains salons, dans l’optique de nous faire connaître ».
  • 4. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 4 Avec qui êtes-vous régulièrement en contact ? « J’étais jusqu’à récemment rattaché au Pôle « développement de projet et qui était géré par mon ex-supérieure hiérarchique Anne-Laure Cuq. Cettecommunication », appartenance à ce Pôle, suite à une restructuration de nos activités en juin 2014, me permettait d’avoir une vision plus globale sur les actions en cours et à venir. Le fait de travailler en équipe [j’étais auparavant seul à gérer la com’ …et c’est à nouveau le cas depuis septembre 2015] m’a permis de bénéficier de sa capacité de recul, de planification et de sa vision globale sur les projets menés. Sa rigueur et son expérience me permirent de mieux gérer mes priorités. , pour les conseiller sur la manière de valoriser leurs actions. Il faut parfois savoir persuader sur la pertinence, ou non, d’un outil ou d’un message qu’ils veulent -ou non- faire passer. Faire preuve de pédagogie pour persuader de du sérieux et de la complexité de la fonction communication fait partie du travail, parfois plus qu’il n’y paraît car communiquer ne va pas toujours de soi pour certains ! L’avantage de cette position est d’être informé de la quasi-totalité des projets en cours, de jongler de l’un à l’autre. La contrepartie est d’être parfois assailli par un grand nombre de demande, de devoir constamment (re)juger ces priorités selon les délais et l‘importance de chaque tâche. Chaque chef de projet de la Maison de l’Emploi gère les dépenses en communication de ses actions. J’interviens pour effectuer les demandes de devis (auprès de graphistes, d’agences, d’imprimeurs, …) qu’ils valident ensuite. En tant qu’association à financements publics, nous sommes soumis au code des marchés publics. Ceci oblige à effectuer des consultations et des appels d’offres à chaque fois que nous faisons appel à un prestataire. En-dessous de 4 000€, la consultation s’effectue auprès de 3 prestataires minimum, que nous pouvons solliciter nous-même : sans rendre public le fait que nous recherchions un prestataire. Au-dessus de 4 000€, il s’agit d’un appel d’offres auquel chacun est libre de répondre. Il y a dans ce cas-là nécessité de publication de cet appel d’offres dans la presse (principalement la Revue Les Echos Girondins). Les réponses reçues (qui peuvent être très nombreuses) sont étudiées par une commission de sélections basées sur des critères précis (qualité de la réponse, tarif, compréhension de la demande, expériences, …). La charge de travail est ainsi plus conséquente dans le cadre d’un appel d’offres. Cette nécessité de recourir à des consultations et à des appels d’offres est un gage de transparence et de libre-concurrence. Elle provient du fait que l’Union européenne (l’un de nos principaux financeurs) exige la justification des dépenses, que ce soit sur les budgets dépensés mais aussi par rapport aux temps que nous passons sur chaque action. Une autre tâche récurrente (à laquelle sont soumis tous les salariés de la Maison de l’Emploi, à la demande de l’Union Européenne) consiste par conséquent à compléter quotidiennement un tableau dans lequel est précisé le temps passé sur chacune des tâches que nous avons effectuées, en l’imputant sur un projet.
  • 5. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 5 Nous faisons appel à une agence de communication sur nos 2 plus importants forum (Salon du Recrutement en Alternance et Rencontres Emploi Handicap). Il s’agit de la société O’Tempora dont la compréhension de nos besoins, la disponibilité et la qualité du travail nous satisfont pleinement). Ils interviennent à la fois pour gérer conjointement l’organisation de ces journées et la conception d’une partie des supports de communication. J’ai également instauré quelques partenariats (informels) avec des médias locaux sur lesquels nous intervenons régulièrement (Sud Ouest Emploi, Wit FM, France Bleu Gironde, …) ou auprès d’acteurs de l’emploi (privés et associatifs), pour construire avec eux : en leur fournissant de la « matière » en échange de la possibilité de s’appuyer sur leur réseau de diffusion ». Quelles compétences et qualités requises pour ce métier ? « Rigueur et organisation sont indispensables, comme dans tous autres métiers. La « To do list » quotidienne ou hebdomadaire est une précieuse pour prioriser, ne rien oublier et gérer son temps. Avoir la curiosité de se tenir au courant de l'actualité et des tendances permet de savoir ce qui se passe, de comprendre pourquoi cela se passe. Connaître ne suffit pas, il faut surtout comprendre. Comprendre pourquoi l’on mène telle action ou tel salon (pour quelles raisons la Maison de l’Emploi organise-t-elle un salon spécifique au secteur de la petite enfance ou des rencontres territoriales sur tel quartier, pourquoi le PLIE de Bordeaux monte-t-il cette action d’ingénierie, pourquoi communiquer ou non à tel moment, … ?), déterminer ce qu'attendent de moi les chefs de projets (les enjeux stratégiques) mais aussi le public destinataire de nos actions pour déterminer quels messages adresser et comment. Il est nécessaire d'avoir un bon contact humain, de mettre en place et d'entretenir de bonnes relations avec les différents interlocuteurs avec lesquels on est en rapport (ce n’est pas toujours simple !). , notamment pour intervenir sur des conférences ou ateliers ». Quelles contraintes liées à ce métier ? « La fonction de chargé de communication telle que je la conçois nécessite de rester en veille (pour capter des opportunités : d’offres d’emploi à relayer, d’évènements à annoncer, …). Même si j’estime comme tout le monde que des moments de déconnexion sont indispensables pour se vider l’esprit, mener des réflexions de fond. Certains projets demandent également de ne pas se laisser distraire par les tâches à court terme (publications sur les réseaux sociaux, réponses à des mails, …). Une autre contrainte provient du fait qu’un évènement pouvant nécessiter des mois d’organisation puisse capoter en raison de facteurs externes indépendants de notre travail (grève des transports, condition météo, évènements concurrents, maladie, …).
  • 6. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 6 Quelles évolutions de postes possibles ? « Il existe, comme dans bon nombre de métiers, plusieurs échelons dans le domaine de la communication : Assistant, Chargé de com’, Responsable com’ puis Directeur. Ces grades sont généralement définis selon le rôle attribué à la personne et les missions inhérentes à son poste / service. Même si certaines personnes possèdent selon-moi de ce titre sans avoir les tâches et responsabilités qui vont avec. À long terme, j’aimerais , ... Ces grades facilitent la mise en place d’action globale (de la définition à la supervision) et d’ampleur. A l’inverse, cela peut vous couper du terrain, être davantage facteur de stress et de temps consacré à l’administratif, à la gestion, au management quotidien. J’espère néanmoins un jour gérer une équipe pour ainsi avoir davantage de moyens (humains) pour faire mieux. Lorsque j’aurai acquis l'expérience, la maturité professionnelle et la pédagogie pour cela. Les seules personnes que je chapeaute pour l’instant sont donc les prestataires extérieurs (prioritairement l’imprimeur), auxquels je passe commande, que je briefe, avec lesquels j’assure le suivi de la prestation. Quelles évolutions envisagez-vous dans votre métier ? « . Pendant longtemps, le chargé de communication était multi-supports. Mais avec l’omniprésence des TIC dans notre quotidien, un nouvel emploi émerge actuellement : le chargé de communication numérique, dont la maîtrise et l’utilisation de ces nouveaux outils constitue un travail à plein temps, une spécialisation sur un support : le numérique. Il me semble préférable de passer aujourd’hui par un véritable cursus en communication pour exercer ce métier qui au fil des années s’est professionnalisé, théorisé et a gagné en stratégie. Un diplôme en communication était moins indispensable auparavant, bon nombre de personnes ayant eu accès à ces postes de par leur connaissance de l’entreprise et de son environnement. Il n’y toutefois pas de parcours parfait ou de voie royale et certains peuvent encore accéder à ce métier plus ou moins en tant qu’autodidacte. Pour un jeune communicant être rapidement opérationnel est une qualité clé. D’où l’intérêt d’effectuer le plus possible de stages et de bénévolat. tout en cherchant à se démarquer (éventuellement en se spécialisant). Le réseau se construit en étant membre de structures associatives ou autres, en se déplaçant à des évènements pour rencontrer du monde. Pour ma part, je m’imposais d’aller à plusieurs évènements par semaine, sachant qu’il ne suffisait pas d’y aller mais une fois sur place d’y aborder les autres personnes présentes ».
  • 7. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 7 Pensez-vous qu’il y ait des opportunités à l’étranger ? « L’international n’est pas un domaine que je maîtrise, mais je sais que de plus en plus d’entreprises cherchent à s’internationaliser : c’est à dire à exporter leurs savoir-faire pour trouver de nouveaux relais de croissance. Dans une économie mondialisée, nous sommes d’ailleurs encore trop peu mobiles et tourné vers les autres. Je crois savoir que la Ville de Bordeaux fait un gros travail de marketing territorial pour démarcher à l’étranger et attirer ici de nouvelles entreprises. Les secteurs de pointe (viti-vinicole, aéronautique, numérique, santé et e-santé, ….) sur lesquels la métropole se positionne fait que de nombreuses boîtes auront à traiter, depuis Bordeaux où ailleurs, avec des personnes situées hors de nos frontières. Exercer dans un pays étranger nécessite d’en maîtriser la langue, d’en connaître les subtilités et les codes ( ) : c’est d’ailleurs ce que je vais tenter aujourd’hui en rejoignant l’agence Kap – Tactiques numériques située au Québec ». Pourquoi avoir choisi ce métier? « Car c'est un métier mouvant qui nécessite d’être à l’écoute et au service des autres. Il faut connaître et comprendre. Cela n’est pas simple et donc excitant pour qui aime apprendre et se remettre en cause (au niveau des outils à utiliser, des manières de faire passer un message … surtout d’un interlocuteur à un autre et d’une année à l’autre). . Elle compote une notion de partage, une volonté de transmettre aux autres, d’altruisme et de bienveillance. C'est un métier qui nécessite de la réflexion pour la mise en place d’actions ou de projets, un peu de stratégie et de malice pour innover, une vision marketing et commerciale pour se démarquer. Il faut être adaptable, opérationnel et polyvalent (pour parfois se retrouver à coller des affiches, faire le service lors d’un cocktail, l’accueil et des annonces-micros lors d’un salon, …). C'est un travail d'équipe qui amène à échanger avec d’autres (ce qui n’est pas toujours simple). De la manière dont je le conçois, c'est un métier qui peut être stressant (délais à respecter, injonctions contradictoires, …) mais moins soumis à la pression des résultats que, par exemple, dans des fonctions plus commerciales. C’est peut-être pour cela que la créativité y a tant sa place ». Quelles études et stages avez-vous faits ? « J’étais auparavant mauvais élève car je n’avais pas trouvé ma voie. Je n’ai pas eu mon brevet des collèges ce qui m’a conduit vers un BEP Vente qui ne m’a pas convaincu de poursuivre dans cette voie. Je me suis forcé à une introspection pour trouver ce que je voulais faire. J’ai découvert les qualités liées à ce métier de communicant, ce qui a ensuite naturellement guidé mon orientation. Cette profession demande d’être un minimum créatif, touche-à-tout, obstiné (pour recueillir l’info) et de savoir rédiger, ce qui me correspondait. Je suis parti en première d’adaptation, en BAC technique, puis dans un BTS communication des entreprises qui m’a beaucoup plu ! Et j’ai alors poursuivi en licence professionnelle « Métiers de la Publicité », croyant être fait pour le monde de la Pub.
  • 8. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 8 Une mauvaise expérience de stage en agence m’a fait comprendre que travailler dans le monde de la pub ne me convenait pas [J’ai volontairement choisi ici de ne pas en détailler les raisons], je me suis réorienté en Master communication des organisations à l’ISIC pour choisir de communiquer auprès d’annonceurs pour lesquels je serai en phase avec leurs valeurs. Il me semble important d’avoir une affinité avec ce sur quoi nous sommes communiquons, d’être soi-même convaincu par le produit/service que l’on promeut. Durant mes études, j’ai donc cherché à me spécialiser vers quelque chose que j’appréciai. J’avais en outre entendu qu’il y existe deux spécialisations principales dans la communication : par outil/support (le web, le print, les RP, les Relations Publiques, l’évènementiel, …) ou par secteur/domaine. Fervent partisan des transports en commun, j’axé la plupart de mes dossiers, lorsque cela était possible, sur ce domaine et notamment sur la communication dans les transports urbain, l’aménagement des espaces d’accueil, les différentes formes de signalétique, .... J’ai ainsi décroché deux stages dans la société en charge du réseau de transports de Rennes, puis un stage à celui de Bordeaux. (toutes proportions gardée !), sans pour autant me fermer d’autres portes (j’exerce aujourd’hui dans un autre secteur …mais toujours lié au Service Public. Ma connaissance du fonctionnement du rapport élus/citoyens et du fait de devoir communiquer auprès de ces 2 cibles a peut- être contribué à recrutement). A mon sens, mieux vaut donc avoir un objectif le plus précis possible pour savoir exactement ce que l’on veut atteindre (comme poste, comme entreprise, équilibre de vie, …), quitte à élargir par la suite ses recherches si celles-ci s’avèrent infructueuses tout en gardant à l’esprit que l’on sera meilleur et épanoui dans ce qui nous plaît et ce que l’on maîtrise ». Étant un ancien étudiant de l’ISIC, pensez-vous que ce cursus soit approprié pour atteindre le poste de chargé de communication ? « Difficile de comparer, mais contrairement à ce que l’on entend parfois l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs. Il me semble que l'ISIC permet d’acquérir de bonnes bases professionnelles car l’on y apprend à réfléchir et à se débrouiller (il est toujours préférable de trouver son stage par soi- même). Le niveau d’exigence y est plutôt élevé, les profs et intervenants de qualité ; malgré ce que certains élèves ont parfois – à tort- tendance à penser. Je parle là uniquement du Master car je ne connais pas la Licence Communication, parfois présentée comme trop théorique. Les formations universitaires, comme celles privées, doivent enseigner les grands concepts à condition de les accoler à des préoccupations réelles et dans le sens où elles permettent à l’étudiant de se les approprier et de les appliquer, et pas juste d’être dans le bachotage. Comme je l’ai dit auparavant, il est plus important de comprendre plutôt que de juste retenir ou d’appliquer. Mais c’est aussi à l’étudiant de faire l’effort de s’approprier ce qui lui aura été enseigné. face à des formations (en école ou à l’université) où les contenus enseignés me semblent parfois assez proches.
  • 9. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 9 La Licence Communication ne me paraît pas suffisante pour appréhender ce métier. Les Masters, notamment le Master Professionnel Communication des Organisations Stratégies & Produits que j’ai suivi, ont un but plus professionnalisant. Les évolutions de carrières me paraissent plus difficiles si vous n’avez pas suivi une formation permettant de diriger un service, de manager une équipe, ... D’où l’importance que peuvent avoir les double-cursus ». Que retenez-vous de vos cours ? Pas grand-chose, hormis le fait qu’élaborer un projet de communication bien construit suppose de se poser au préalable, consciemment ou non, plusieurs questions (on ne s’interroge que rarement, ou alors davantage mentalement que par écrit). Celle-ci prennent la forme de ce que l’on nomme un brief (une « copy stratégie » en terme publicitaire) on l’on y mentionne : quel est le problème de départ ou l’objectif que l’on veut atteindre ? La communication est-elle en mesure d’y répondre (sous-entendu le fait qu’il n’est pas nécessaire de communiquer « par plaisir » et que la com’ ne doit pas être une finalité mais un moyen ; en d’autre terme obtenir des retombées presse ou concevoir un flyers n’est pas un objectif ou une fin en soi). A qui veut-on s’adresser ? Comment être sûr de les toucher (quels canaux utiliser) ? Quel(s) message(s) leur délivrer ? Sur quelle temporalité et fréquence ? Comment mesure le résultat de son action ? Etc. Lors de l’organisation d’un évènement (c’est fréquemment le cas à la Maison de l’Emploi) : est-ce une réponse adaptée à notre besoin ? Le conçoit-on de manière mécanique (par ce que l’on a toujours fait comme cela) ou peut-on envisager de faire les choses différemment (comment faire « mieux ») ? De ce cheminement découlera les moyens à adopter pour mettre en œuvre le projet. Ce processus n'est pas assez respecté dans ce domaine : l’on a souvent tendance à se focaliser sur les moyens, alors que ce n’est pas la première étape sur laquelle s’attarder. Comme dans une recette, sauter une étape (ex : un mauvais ciblage) a des répercutions « négatives » sur celles d’après. En définitive, être capable de faire les choses c’est bien mais comprendre pourquoi et comment a tout autant d’importance. Ce temps passé au départ à cadrer un projet sera gagné du temps par la suite, plutôt que de foncer tête baissée. Dernière leçon que j’ai particulièrement retenu de mes années de cours : le fait que les objectifs d’une communication externe peuvent essentiellement se rattacher à un ou plusieurs de ces 3 points = 1. la Notoriété → dans le but de faire connaître la société, le produit, l’institution sur laquelle on communique. 2. l'Image → cela consiste davantage à faire aimer la société (non pas à ce que les gens aient entendu parler d’elle mais à ce qu’ils en aient une bonne image). 3. l’Objectif Conatif → il s’agit-là plutôt de pousser à l'action, à l’achat ou à la consommation du public ciblé. Comment êtes-vous arrivé à ce poste ? « En ayant préalablement acquis de l’expérience, en bâtissant un réseau et un projet professionnel cohérent. J’ai effectué durant mon Master 2 stages bénévoles (c’est-à-dire non- obligatoires). L’un, pour une société de conseils et formations, avait débouché sur le premier CDD qui j’ai signé, au lendemain de mon stage de fin d’études.
  • 10. Interview rédigée par Jérémy Abdilla – Renseignements disponibles sur demande : jeremy.abdilla@yahoo.fr / 06.98.54.70.36 10 Alors que le patron de cet organisme de formation n’était au départ pas dans l’optique de recruter un chargé de com. L‘autre, pour le compte de l’excellente agence de communication Editoile (qui travaillait pour la Maison de l’Emploi), m’a permis d’être recommandé, 2 ans après, lorsque mon poste actuel a été créé. Cette recommandation n’a toutefois pas tout fait et il m’a fallu renvoyer plusieurs fois ma candidature et relancer mon recruteur (à des moments choisis) tout en travaillant à fond ma préparation aux entretiens d’embauches (en cherchant notamment à répondre aux questions : pourquoi je postule à ce poste ? Que puis-je y apporter ? En quoi suis-je meilleurs qu’un autre ?) ». Quels conseils donneriez-vous pour s’insérer dans ce métier ? 1) Cibler le plus précisément possible le poste et l’entreprise désirée, en se documentant notamment sur l’environnement du secteur d’activité qui nous attire. Peu de personnes sont capables de dire dans quelles entreprises elle « rêveraient » de travailler. Bien qu’il soit difficile de décrocher le job rêvé, cela montre au moins que l’on y a réfléchi et que l’on sait ce qu’on veut. 2) Avoir une sorte de plan d’action (tel un plan de com’) et de stratégie (quel interlocuteurs je désire atteindre, comment vais-je m’y prendre pour les solliciter et faire bonne impression, à quel moment …) pour décrocher un emploi car la recherche d’un job est désormais un travail un plein temps. 3) La communication, notamment à Bordeaux est un domaine archi-bouché (ce qui proviendrait en partie du manque de grands groupes et de sièges sociaux implantés ici, réduisant le nombre de structures ayant les moyens de posséder une personne en charge de la com), où les candidats sont chaque année plus nombreux que les postes à pourvoir. Il faut donc se démarquer, non-pas en écrasant, mais en essayant de faire mieux ou tout au moins différemment pour se faire remarquer. Il faut essayer de (que fais-je mieux qu’un autre ?), comme si le produit sur lequel vous devez communiquer était vous. 4) assister à des événements (Bordeaux n’en manque pas !), de forcer sa nature pour aller au-devant des gens en ayant préalablement réfléchi à la manière de se présenter (le fameux pitch !) puis de garder le contact (via les réseaux sociaux professionnels ou en relançant en sollicitant un entretien-conseil, …). 5) Ne pas négliger le régime d’auto-entrepreneur (tout comme le bénévolat ; je continue moi-même à effectuer les deux) qui permet d’effectuer des missions facturées légalement. Ceci non-pas dans le but de faire carrière comme chef d’entreprise mais davantage afin de se faire connaître, de faire ses preuves (en démarchant d’abord sous ce statut pour ensuite chercher à obtenir un contrat salarié). 6) Conserver un état d’esprit positif, sans se mentir, en n’oubliant pas que la chance sourit aux audacieux …et que la réussite arrive à ceux qui mettent toutes les chances de leur côté ». Merci à Anne-Laure Cuq pour sa bonne humeur, sa disponibilité, son oreille presque attentive et sa tolérance ; à Abdessamad Baazizi et à Gilles de Wavrechin pour m’avoir recruté et fait confiance.