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Cours 5
UE Master
Recherche en éducation
Analyse des pratiques et
démarches réflexives
(analyse de pratique
professionnelle)
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   Etudes de texte
n  Étude de cas : mettant en relief une forme d’entretien
formatif
n Texte à lire
n  Questions auxquelles répondre
n  Commentaire et présentation d’une démarche pour
conduire l’enseignant ou le formateur à une posture
réflexive.
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  Commentaires sur le texte
n  Thèmes abordés dans l’entretien : on peut en distinguer trois qui ont fait
l’objet d’un traitement approfondi (principalement le premier) et qui
s’inscrivent dans une perspective plus globale d’identification des obstacles
rencontrés par les élèves dans la situation d’apprentissage mises en place
par la stagiaire.
n  La notion de cohérence : cohérence d’un texte écrit en référence à des
illustrations et cohérence à l’intérieur même d’un texte.
n  La notion d’outil de référence est nécessaire pour faciliter le travail d’écriture
des élèves.
n  Les modalités d’organisation du travail de groupe en relation avec tâche
d’écriture.
n  Les critères du formateur sur lesquels semble s’ appuyer le formateur pour
conduire son entretien. De façon générale il s’agit de cibler des pistes
d’analyse peu nombreuses, mais de les traiter le plus finement possible dans
le temps imparti. On observe également un changement de critère (ou de
stratégie) entre le premier et le deuxième épisode de l'entretien.
n  Premier épisode : favoriser la prise de parole de la stagiaire en l’aidant par
des relances et des questions ouvertes à analyser sa pratique.
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  n  Deuxième épisode : expliquer, faire comprendre en ciblant sur des
moments significatifs ce qui fait obstacle à l' apprentissage des
élèves. Éclairer la pratique par des référents théoriques propres à la
didactique du français. Clarifier des référents théoriques en les
ancrant dans une pratique effective.
n  On observe aussi comme critère complémentaire le fait de souligner
des progrès par rapport à une précédente visite.
n  Que peut-on dire de la rencontre entre la demande du formateur et
celle de la stagiaire, c’est-à-dire que peut-on dire de la rencontre
entre les préoccupations du formateur et celles de la stagiaire ?
n  On peut distinguer deux types de demandes : la demande explicite
qui se traduit le plus souvent par une question et la demande
implicite que l’on peut tenter d’inférer à partir d’indices (relevant
notamment de l'énonciation, du discours ).
n  La demande explicite de la stagiaire et la façon dont elle est traitée
par le formateur : la stagiaire ne pose qu’une seule question pendant
l’entretien et elle obtient une réponse qui semble lui convenir.
n  S - Est-ce qu’il faut les inciter à avoir un écrit,un écrivain dans chaque groupe,ou est-ce
que chacun écrit ?
n  P - Ils ont des questions.Je leur ai dit : « par exemple,pour chaque image,vous pouvez
changer de scripteur ».Mais attention,le scripteur,c’est vraiment le secrétaire,il n’invente
pas à la place,donc,ils ont fait tourner quand ils le pouvaient effectivement
n  S - c’est vrai dans certains groupes…
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  n  Plusieurs types de demandes peuvent être dégagées : demande d'analyse
globale de la séance par la stagiaire, demande de précisions sur
certaines pistes d'analyses proposées par la stagiaire, demande de
recherche d’autres pistes d’analyse que celles qui ont d’abord été
évoquées par la stagiaire; demande d’explicitation de certaines paroles
prononcées pendant la séance; demande visant à vérifier que la stagiaire
a bien compris ce qui venait d'être dégagé à un moment de l’entretien.
n  On peut constater que les réponses fournies sont inégalement en
phase avec la demande du formateur et que le traitement de l'écart
entre la demande et la réponse est lui-même variable. On passe assez
vite d’une stratégie de relance ( par reformulation de la demande en
termes assez voisins de l'énoncé initial ou par des questions relativement
ouvertes ) à une procédure d’apport d’explications et de conseils lorsque
les réponses ne correspondent pas aux attentes du formateur.
n  Les demandes implicites du formateur et de la stagiaire : sur ce point,
leur identification est plus délicate, car elle s’appuie sur des indices
dont le sens n’est pas nécessairement univoque (on peut y trouver
plusieurs significations) et sur l’utilisation de référents (théoriques ou
pratiques) qui peuvent varier selon les personnes qui analysent
l’entretien. Certaines hypothèses d'interprétation peuvent toutefois être
avancées.
n  Du	
  côté	
  de	
  la	
  stagiaire,	
  une	
  demande	
  d’évalua6on	
  de	
  sa	
  performance	
  et	
  de	
  ses	
  
progrès	
  est	
  percep6ble.	
  Celle-­‐ci	
  n’est	
  toutefois	
  pas	
  formulée	
  clairement	
  et	
  
directement	
  (par	
  peur	
  de	
  n’avoir	
  pas	
  suffisamment	
  fait	
  de	
  progrès	
  peut-­‐être	
  ?)	
  .	
  Elle	
  
est	
  déplacée	
  sur	
  une	
  demande	
  d'évaluaVon	
  des	
  progrès	
  des	
  élèves	
  qui	
  intervient	
  
très	
  vite	
  dans	
  l'entreVen	
  .
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  n  S	
  	
  :	
  par	
  rapport	
  a	
  la	
  première	
  fois	
  où	
  	
  je	
  les	
  avais	
  fait	
  discuter	
  sur	
  les	
  illustra6ons,	
  j’ai	
  trouvé	
  qu’il	
  y	
  avait	
  quand	
  
même	
  plus	
  de	
  réflexion,	
  ils	
  sont	
  allés	
  chercher	
  un	
  peu	
  plus	
  loin,	
  j’ai	
  sen6,	
  moi,	
  une	
  progression	
  	
  
n  La	
  réponse	
  du	
  formateur	
  à	
  	
  ceDe	
  demande	
  n’est	
  pas	
  immédiatement,	
  elle	
  n’intervient	
  qu'après	
  un	
  moment	
  
d’analyse	
  du	
  fonc6onnement	
  global	
  de	
  la	
  séance.	
  CeDe	
  réponse	
  différée	
  est	
  accueillie	
  avec	
  sa6sfac6on	
  et	
  
soulagement	
  par	
  la	
  stagiaire	
  ce	
  qui	
  amène	
  le	
  formateur	
  à	
  formuler	
  une	
  demande	
  d’approfondissement	
  de	
  l’analyse	
  
de	
  la	
  séance.	
  
n  P	
  	
  :	
  moi,	
  j’ai	
  trouvé	
  qu’ils	
  avaient	
  effec6vement	
  progressé	
  ,	
  euh,	
  qu’ils	
  étaient	
  engagés	
  dans	
  l'Ac6vité	
  contrairement	
  
a	
  la	
  première	
  lecture	
  d’album...	
  
n  S	
  moi	
  aussi,	
  j’ai	
  été	
  agréablement	
  surprise	
  
n  P	
  oui,	
  du	
  progrès	
  ...partout,	
  je	
  dirai	
  (rires).	
  Alors,	
  justement	
  réfléchissons	
  davantage,	
  si	
  j’insistais	
  sur	
  le	
  terme	
  <<	
  
créer,	
  recréer	
  	
  »,	
  quels	
  sont	
  les	
  obstacles	
  que	
  vous	
  avez	
  rencontrés	
  qu’ils	
  ne	
  sont	
  pas	
  celui	
  du	
  temps	
  et	
  de	
  la	
  mise	
  en	
  
groupe	
  qui	
  est	
  un	
  pe6t	
  peu	
  laborieuse	
  au	
  début,	
  quels	
  sont	
  les	
  autres	
  obstacles	
  que	
  vous	
  avez	
  pu	
  rencontrer	
  ?	
  
n  Du	
  côté	
  du	
  formateur,	
  la	
  demande	
  la	
  plus	
  très	
  forte	
  semble	
  concerner	
  
l'appropria6on	
  par	
  la	
  stagiaire	
  de	
  la	
  no6on	
  de	
  cohérence.	
  Celle-­‐ci	
  consVtue	
  
une	
  sorte	
  de	
  fil	
  conducteur	
  sur	
  lequel	
  il	
  revient	
  à	
  	
  plusieurs	
  reprises	
  sous	
  des	
  
angles	
  différents.	
  Son	
  désir	
  est	
  très	
  fort,	
  semble-­‐t-­‐il,	
  de	
  faire	
  comprendre	
  à	
  
la	
  stagiaire	
  ce@e	
  no6on	
  de	
  cohérence	
  en	
  s'appuyant	
  sur	
  ce	
  qui	
  	
  s'est	
  passé	
  
(ou	
  pas	
  bien	
  passé)	
  dans	
  la	
  séance.	
  Au	
  vu	
  de	
  ses	
  tentaVves	
  réitérées	
  de	
  	
  
focaliser	
  l'entreVen	
  	
  sur	
  ce^e	
  noVon,	
  on	
  peut	
  penser	
  qu’elle	
  consVtue	
  pour	
  
le	
  formateur	
  un	
  ouVl	
  très	
  important.	
  	
  
n  À	
  ce^e	
  demande	
  forte,	
  la	
  stagiaire	
  semble	
  opposer	
  une	
  certaine	
  résistance	
  
qui	
  Vent	
  peut-­‐être	
  	
  au	
  fait	
  que	
  malgré	
  les	
  explica6ons	
  du	
  formateur	
  elle	
  ne	
  
parvient	
  ni	
  à	
  la	
  comprendre	
  précisément	
  ni	
  a	
  voir	
  quel	
  usage	
  elle	
  aurait	
  pu	
  
en	
  faire	
  pour	
  améliorer	
  le	
  foncVonnement	
  de	
  sa	
  séance.	
  	
  
n  L'hypothèse	
  d’un	
  malentendu	
  entre	
  la	
  stagiaire	
  et	
  le	
  formateur	
  sur	
  le	
  
contenu	
  et	
  l'importance	
  	
  de	
  ce^e	
  noVon	
  peut	
  donc	
  être	
  avancée.	
  
PHILIPPE	
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  PHASES	
   FONCTIONS	
   PROCEDURES	
   DUREE	
  
Lancement	
   Mise	
  en	
  confiance	
  visant	
  a	
  a^énuer	
  le	
  
caractère	
  anxiogène	
  de	
  la	
  situaVon.	
  
	
  	
  
DéfiniVon	
  claire	
  du	
  cadre	
  de	
  l’entreVen.	
  
	
  	
  
Favoriser	
  l’entrée	
  en	
  communicaVon.	
  
l)	
  Mise	
  en	
  place	
  d’un	
  cadre	
  spaVo-­‐	
  temporel	
  sécurisant:	
  
-­‐	
  distance	
  suffisante	
  entre	
  les	
  2	
  interlocuteurs,	
  
-­‐	
  2	
  chaises	
  idenVques,	
  
-­‐	
  au	
  calme	
  (sans	
  bruit	
  parasite,	
  sans	
  
intervenant	
  extérieur)	
  
2)	
  ExplicitaVon	
  des	
  enjeux	
  et	
  des	
  
modalités	
  de	
  déroulement	
  de	
  
l’entreVen.	
  
3)	
  SynchronisaVon	
  posturale	
  sur	
  le	
  stagiaire	
  :	
  ne	
  pas	
  se	
  me^re	
  
en	
  surplomb	
  dans	
  son	
  aftude.	
  
10	
  mn	
  
environ	
  
Auto-­‐analyse	
   Du	
  côté	
  du	
  stagiaire:	
  	
  
-­‐	
  expression	
  du	
  ressenV,	
  
-­‐	
  première	
  prise	
  de	
  distance	
  par	
  
rapport	
  au	
  vécu.	
  
Du	
  coté	
  du	
  formateur	
  :	
  
-­‐	
  collecte	
  d’	
  informaVons	
  complétant	
  
l’observaVon,	
  
-­‐  prélèvement	
  d’	
  indices	
  sur	
  la	
  
capacité	
  du	
  stagiaire	
  	
  s’auto-­‐analyser,	
  à	
  montrer	
  
une	
  réflexivité	
  criVque.	
  
-­‐	
  préparaVon	
  de	
  la	
  phase	
  d’analyse	
  
croisée.	
  
InvitaVon	
  par	
  une	
  quesVon	
  ouverte	
  à	
  	
  
exprimer	
  le	
  ressenV,	
  à	
  décrire	
  le	
  
déroulement	
  des	
  séances.	
  
Ecoute	
  acVve,	
  neutralité	
  bienveillante.	
  
Relance	
  par	
  un	
  quesVonnement	
  
n’induisant	
  pas	
  les	
  réponses	
  a^endues.	
  
FocalisaVon	
  sur	
  certains	
  moments-­‐clé.	
  
Croisement	
  des	
  informaVons	
  avec	
  les	
  prises	
  d’indices	
  
effectuées	
  dans	
  la	
  
phase	
  d'observaVon.	
  
Mesure	
  de	
  l’écart	
  entre	
  l'analyse	
  du	
  stagiaire	
  et	
  celle	
  du	
  
formateur.	
  
15	
  mn	
  
Analyse	
  croisée	
   CentraVon	
  sur	
  deux	
  ou	
  trois	
  pistes	
  
d’analyse	
  ciblées	
  pendant	
  la	
  phase	
  
d’observaVon	
  et	
  révélatrices	
  du	
  
foncVonnement	
  global	
  du	
  stagiaire	
  au	
  regard	
  
des	
  grands	
  domaines	
  de	
  
compétences	
  du	
  référenVel.	
  
Prise	
  de	
  conscience	
  progressive	
  par	
  le	
  stagiaire	
  	
  
des	
  facteurs	
  d’explicaVon	
  des	
  
difficultés	
  et/ou	
  des	
  réussites	
  qu’il	
  a	
  
rencontrées	
  dans	
  la	
  praVque.	
  
Analyse	
  s’appuyant	
  sur	
  des	
  indicateurs	
  	
  
observables	
  les	
  plus	
  précis	
  possibles	
  
(interacVons	
  entre	
  les	
  paroles	
  
prononcées	
  par	
  le	
  stagiaire	
  et	
  celles	
  des	
  élèves,	
  
gestes,comportement)	
  
UVlisaVon	
  d’un	
  quesVonnement	
  précis	
  qui	
  recentre	
  le	
  
stagiaire	
  sur	
  sa	
  praVque	
  (où,	
  
quand,	
  à	
  quel	
  moment,comment	
  ?)	
  
Eviter	
  les	
  pronoms	
  indéfinis,	
  les	
  verbes	
  polysémiques,	
  les	
  
gestes	
  parasites	
  (Vcs	
  verbaux	
  et	
  gestuels,..	
  .)	
  
15	
  mn	
  
Conseils	
  et	
   Perme^re	
  au	
  stagiaire	
  de	
  reconstruire	
  dans	
   Valoriser	
  les	
  competences	
  et	
  les	
  acquis	
   15	
  mn	
  
Formalisationdel’entretienréflexif
+	
  PHASES	
   FONCTIONS	
   PROCEDURES	
   DUREE	
  
Lancement	
   10	
  mn	
  
environ	
  
Auto-­‐analyse	
   15	
  mn	
  
Analyse	
  croisée	
   15	
  mn	
  
Conseils	
  et	
  
reconstrucVon	
  
Perme^re	
  au	
  stagiaire	
  de	
  reconstruire	
  dans	
  
l’immédiat	
  quelques	
  éléments	
  précis	
  
de	
  sa	
  praVque.	
  
	
  	
  
Proposer	
  des	
  repères	
  et	
  des	
  ouVls	
  pour	
  
rendre	
  la	
  praVque	
  plus	
  efficace	
  à	
  plus	
  
long	
  terme.	
  
Valoriser	
  les	
  competences	
  et	
  les	
  acquis	
  
sur	
  lesquels	
  le	
  stagiaire	
  peut	
  s’appuyer	
  
pour	
  progresser.	
  
	
  	
  
Donner	
  des	
  conseils	
  immédiatement	
  
applicables	
  en	
  lien	
  avec	
  des	
  difiicultés	
  
et/ou	
  des	
  réussites	
  précisément	
  
observées.	
  
15	
  mn	
  
Synthèse	
  et	
  bilan	
  	
   ReformulaVon	
  des	
  points	
  sur	
  lesquels	
  
a	
  porté	
  l’analyse.	
  
Mise	
  en	
  évidence	
  des	
  points	
  à	
  travailler	
  en	
  
priorité	
  	
  
QuesVonner	
  pour	
  faire	
  récapituler	
  les	
  
éléments	
  clé	
  de	
  l'entreVen	
  .	
  
	
  	
  
Proposer	
  un	
  contrat	
  en	
  cas	
  de	
  visites	
  à	
  venir	
  	
  
5	
  mn	
  
environ	
  
Formalisation de l’entretien formatif
PHILIPPE	
  CLAUZARD	
  MCF	
  UNIVERSITE	
  DE	
  LA	
  REUNION	
  
ESPE	
  /	
  ICARE	
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  FEVRIER	
  MARS	
  2016	
  
+	
  
n  PRISE DE CONSCIENCE ET EXPLICITATION
n  Jean Piaget étudie dans les années 1970 le décalage entre réussite de l'action et sa
compréhension dans deux ouvrages : La Prise de conscience (1974a) et Réussir et
Comprendre ( 1974b). « Réussir, c’est comprendre en action une situation donnée à
un degré suffisant pour atteindre les buts proposés, et comprendre, c’est réussir à
dominer en pensée les mêmes situations jusqu’à pouvoir résoudre les problèmes
qu’elles posent quant au pourquoi et au comment des liaisons constatées et par
ailleurs utilisées dans l’action. » (Piaget, 1974b, p. 237.) Voir aussi exemple de la
Fronde.
n  La prise de conscience transforme le schème en concept et elle est décrite trois
paliers successifs :
n  à le premier palier est celui de l’action. Ainsi, les jeunes enfants réussissent à
construire des toits à deux cartes, des maisons à quatre cartes. Lorsqu’on des
questions en termes de « pourquoi » et de « comment », l’enfant n'est pas capable
d’expliquer le rôle des inclinaisons ou la réciprocité des appuis des deux cartes
du toit; on est dans du pur tâtonnement, du pur essai-erreur. L'enfant fait donc
quelque chose. Mais il n'a pas nécessairement compris comment il a réussi de
manière à recommencer et réussir à nouveau...
L’entreVen	
  d’explicitaVon,	
  issu	
  des	
  préoccupaVons	
  sur	
  la	
  prise	
  de	
  conscience	
  des	
  travaux	
  
piagéVens	
  des	
  années	
  1970,	
  est	
  également	
  le	
  résultat	
  d’une	
  théorisaVon	
  après	
  coup	
  à	
  
parVr	
   de	
   réussites	
   praVques.	
   Entre	
   psychologie	
   cogniVve	
   et	
   psychothérapie,	
   il	
   inspire	
  
actuellement	
  de	
  nombreuses	
  démarches	
  de	
  praVciens	
  et	
  de	
  chercheurs.	
  
PHILIPPE	
  CLAUZARD	
  MCF	
  UNIVERSITE	
  DE	
  LA	
  REUNION	
  
ESPE	
  /	
  ICARE	
  -­‐	
  FEVRIER	
  MARS	
  2016	
  
L’entretien/questionnement d’explicitation
+	
  
àau troisième palier, le sujet devient "apte à faire varier les facteurs, en ses
expérimentations et à envisager les divers modèles possibles pour l'explication
d'un phénomène quitte à le soumettre à l'épreuve des faits" (Piaget, 1974a). Ici
l'enfant peut refaire son action gagnante, mais également faire jouer des variables,
ajouter des contraintes, modifier des conditions, mais malgré tout réussir. La
situation n’est plus abordée comme unique, mais comme représentant une classe
de situations. À ce stade, l'action où le faire de l'enfant est pensé, il y a une
réflexion qui conduit à une forme de formalisation et de généralisation.
n  II existe des conséquences importantes de ces constats de Piaget qui prouvent
l'aptitude de chacun dès le plus âge à agir et repenser à son agir, à le décomposer, à
tenter de le saisir par l'esprit . Le travail piagétien sur réussir et comprendre (avec
l'idée qu'on réussit en général d'abord et que l'on comprend après) pose des bases
théoriques fortes pour la notion de débriefing et de réflexivité. Il légitime d'un point
de vue scientifique la démarche réflexive, permettant à nombre de psychologues et
chercheurs de s'en inspirer. Les conséquences méthodologiques de ces travaux
furent très importantes.
à	
  au	
  deuxième	
  palier,	
  le	
  sujet	
  idenVfie	
  le	
  but.	
  La	
  conscience	
  du	
  but	
  permet	
  
le	
   constat	
   de	
   la	
   réussite	
   ou	
   de	
   l’échec.	
   En	
   cas	
   d’échec,	
   il	
   s’agit	
   d’établir	
  
pourquoi	
  il	
  a	
  eu	
  lieu	
  et	
  l’enfant	
  va	
  alors	
  porter	
  son	
  a^enVon	
  sur	
  les	
  moyens	
  
qu’il	
  emploie.	
  Ce^e	
  a^enVon	
  sur	
  les	
  moyens	
  conduit	
  l’enfant	
  à	
  rechercher	
  
"comment"	
  et	
  	
  "pourquoi"	
  ils	
  sont	
  mis	
  en	
  oeuvre	
  ;	
  s'intéressant	
  aux	
  moyens,	
  
l'enfant	
  se	
  pose	
  des	
  quesVons,	
  il	
  regarde	
  ce	
  qu'il	
  a	
  fait.	
  On	
  est	
  au	
  tout	
  début	
  
d'une	
  forme	
  de	
  démarche	
  réflexive.	
  
	
  
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n  Avec le QUESTIONNEMENT D’EXPLIClTATlON, il s’agit d’obtenir du sujet une
description de ses actions consécutives à l’exécution de la tâche . Pierre
Vermersch fait des propositions précises sur la nature du questionnement
qui permet de solliciter les informations et connaissances inconscientes.
n  La technique repose tout d’abord sur le rejet de questions commençant par«
pourquoi... », dont les risques sont les suivants: risques de rationalisation, de
jugements, d'énonciation d' opinions et théories naïves sur la situation…
n  Le travail du "sujet " et de l’observateur repose sur une division des rôles :
« D'une part, le sujet est la source des données d’observation, d’autre part,
l'observateur recueille des traces de l'activité du sujet et il conduit la
démarche d'analyse et d'interprétation des données. » (Vermesch, 1989)
n  Le praticien guide le sujet dans une attitude d'évocation, en ralentissant son
débit verbal, en lui posant des questions « sensorielles » telles que: " était-ce
le soir? ", " de quelle couleur était le sol? »... ; en lui posant des questions sur
le « comment » de l'action : « qu’as-tu fait quand. .. ? », « qu’a-t-il fallu pour
que tu. .. ? » (Vermersch, l990). PHILIPPE	
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•  «	
  À	
  tout	
  moment,	
  nous	
  avons	
  des	
  connaissances	
  encore	
  non	
  conscientes	
  qui	
  cependant	
  sous-­‐
tendent	
  l’organisa6on	
  des	
  ac6vités.	
  »	
  (Vermersch,	
  1991)	
  
•  «	
  Les	
  éléments	
  que	
  le	
  sujet	
  réélabore	
  vont	
  de	
  la	
  périphérie	
  vers	
  le	
  centre.	
  	
  C'est-­‐à-­‐dire	
  que	
  les	
  
éléments	
  les	
  plus	
  déterminants	
  (les	
  plus	
  centraux)	
  sont	
  ceux	
  	
  qui	
  sont	
  abstraits	
  en	
  dernier	
  ».	
  
(Vermesch,	
  1991)	
  	
  
•  On	
  peut	
  dire	
  que	
  les	
  connaissances	
  conscientes	
  ne	
  sont	
  pas	
  toutes	
  facilement	
  explicitées.	
  La	
  mise	
  
en	
   mots	
   doit	
   être	
   accompagnée	
   dans	
   un	
   disposiVf	
   d'aide	
   spécifique.	
   :	
   le	
   quesVonnement	
  
d’explicitaVon.	
   L'EntreVen	
   d'explicitaVon	
   est	
   une	
   méthode	
   de	
   recherche	
   uVlisée	
   en	
   formaVon	
  
pour	
  rendre	
  explicite,	
  le	
  non	
  réfléchi,	
  les	
  savoirs	
  d'acVon.	
  	
  
	
  
+	
  
n  Vermesch précise les critères observables de l' état d’évocation du sujet : " quand il est
en évocation, le regard du sujet quitte son interlocuteur, ses directions sont organisées
sur une autre base que celle du contact visuel avec l'interviewer, son rythme de parole
se ralentit, avec des silences plus nombreux, la structure de sa verbalisation contient
moins de généralisation, de termes abstraits, plus d'éléments descriptifs et
sensoriels." (Vermersch, I989.)
n  On peut dire que le sujet ainsi placé dans une démarche réflexive va revivre l'épisode
vécu, sa parole s'incarne complètement. Il va retrouver des souvenirs, des sensations,
des affects, des pensées... C'est ainsi l'idée de conduire la personne à reconstruire son
action passée, à expliciter des implicites en prenant le temps de la réminiscence, sans
forcer la main. Par exemple, il semble, en particulier, que les sujets interprètent les
relances de l'Interviewer comme la mise en relief de la non-exhaustivité de leur
discours ou l’expression d’une opposition ou d’un désaccord (Jacobi, Blanchet et
Grossir-Le Nouvel, 1990). Également, la simple réitération d’une assertion du sujet par
l'interviewer peut être comprise comme une question aux intentions cachées. La
« formulation écho » n'est pas forcément perçue comme neutre.
n  L’entretien d’explicitation a le statut de technique, développée sur les terrains de la
formation d’adultes et, plus récemment de la formation initiale dans le suivi des
stagiaires. C'est bien expliciter l'action , expliciter l'expérience de travail pour
apprendre des situations de travail. (Voir sur internet :www.conseil.fr/GREX/)
Le	
   psychologue	
   amène	
   la	
   personne	
   à	
   se	
   référer	
   non	
   pas	
   à	
   une	
   situaVon	
  
générale,	
  mais	
  bien	
  	
  à	
  la	
  situaVon	
  précise	
  vécue	
  par	
  le	
  sujet.	
  En	
  effet,	
  la	
  mise	
  
en	
   évocaVon	
   n’a	
   pas	
   la	
   même	
   qualité	
   s’il	
   s’agit,	
   par	
   exemple,	
   de	
   dire	
  
comment	
  on	
  change	
  une	
  roue	
  de	
  voiture	
  (classe	
  de	
  situaVon)	
  ou	
  comment	
  
j’ai	
  changé	
  la	
  roue	
  de	
  ma	
  Toyota	
  lundi	
  soir	
  à	
  21	
  heures	
  sur	
  la	
  bande	
  d'arrêt	
  
d'urgence	
  de	
  l’autoroute.	
  
+	
  
n  La nature du public n'est pas sans incidence sur le choix du
dispositif d’analyse de pratique et la manière de le gérer,
impliquant par là des logiques potentiellement différentes.
n  Selon les moments de la « professionnalisation » (formation initiale,
insertion professionnelle ou formation en cours de carrière), les
objectifs de formation poursuivis et les dispositifs privilégiés
peuvent relever davantage d'une logique de socialisation aux
normes portées par les référents d'une profession ou davantage
relever d'une logique de recherche d'intelligibilité du métier.
n  Les deux logiques peuvent aussi se croiser. De toute façon, l'objectif
est d'amener, dans ces deux logiques, le participant à appréhender
la complexité de la situation pour situer son action et décoder les
éléments qui peuvent influencer, lui permettant ainsi d'augmenter
son pouvoir d'agir.
n  Toutes deux s'inscr ivent dans une perspective de
professionnalisation.
n  Il y a une logique "former au métier" : logique de socialisation
professionnelle et "penser le métier" : une logique de
l'intelligibilité du métier.
Les2 grandes logiques d’analyse
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   Logique de socialisation professionnelle
§  Incorporer des gestes et des normes du métier,
§  Apprendre à épingler les écarts par rapport à un modèle de référence,
§  Observer les buts prioritaires du métier…
§  Apprendre à faire évoluer la relation entretenue avec la situation
professionnelle, apprendre un regard distancé sur son travail…
§  Découvrir après coup les mécanismes utilisés plus ou moins
consciemment dans l'action et les analyser, prendre conscience d'un
fonctionnement qui peut avoir émergé dans l'action pour le meilleur ou
pour le pire…
§  Réfléchir à  la mise en place de pratiques efficaces ou plus équitable
que d'autres en regard des objectifs définis comme prioritaires du
métier, à également construire en fonction de ses caractéristiques
propres
§  Contribuer à la constitution d'un répertoire de pratiques efficaces.
§  Se réapproprier son vécu en l'intégrant dans son histoire personnelle
§  Ici le dispositif d'analyse de pratique relève du débriefing : inviter à
découvrir après coup les mécanismes que les stagiaires ont utilisés  
plus ou moins consciemment dans l'action et à les analyser (réflexivité
après le feu de l’action) lorsque les autorités publiques visent à diffuser
de nouvelles réformes, un processus de socialisation peut être ainsi mis
en oeuvre.Tout comme lorsque l’entreprise modifie ses process…
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  Logique de l'intelligibilité du métier : une double entrée
q Entrée 1:
§  Développer une lecture personnelle des situations et de soi-même en situation
§  Permettre aux stagiaires de développer ses propres grilles de lecture des
situations.
§  Permettre de faire prendre conscience au stagiaire des éléments de l'histoire
personnelle et sociale qui  déterminent ces grilles.
§  Faire reconnaître que chaque situation est singulière et que chaque
professionnel doit trouver sa propre façon de s'y situer, faire définir un cadre de
valeur et de choix professionnels adéquats
§  = Construction d'un style, une singularité de l'agir professionnel, outil
d'émancipation pour le professionnel, développement d'un pouvoir d'agir
singulier et d'une compréhension des situations au travail des logiques
d'acteurs qui y sont impliqués, et des logiques institutionnelles. Pas
d’évaluation des pratiques ou de comparaison à des référentiels, mais
développement d'une conscience de soi, des autres et des interactions des
différents acteurs avec l’environnement.
q  Entrée 2:
•  Développer une lecture partagée  des situations de travail et de la place de
chacun des acteurs dans les situations de travail
•  Permettre aux stagiaires de développer des grilles de lecture communes
•  Permettre aux stagiaires de prendre conscience des éléments d'une histoire
collective du métier, d'une biographie professionnelle.
•  = Construction ou partage d'un genre commun dans l'agir professionnel,
d'un collectif de métier, d'une référence commune dans l'agir
professionnel.
>>> ici le dispositif d'analyse de pratique relève de l'auto confrontation : une
relecture du film de son action où le rôle du formateur consiste à organiser un
environnement permettant aux stagiaires d'identifier ce qui dans sa pratique
professionnelle relève de ses choix ou de ce qui relève d'un acte
automatique,de non-choix, liés aux contraintes de l'environnement, d'actes
involontaires, de compétences incorporées, de savoirs d'action (constituées
sous forme d'un inventaire qui peut constituer un objet écrit adressé au collectif
de stagiaire en situation de formation continuée  ou initiale).
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n  Développer la posture réflexive, c'est donc former l'habitude,
favoriser l'installation de schèmes réflexifs. Pour Bourdieu l'habitus
est notre système de schèmes de pensée, de perception,
d'évaluation et d'action, la grammaire génératrice de nos pratiques.
Nos actions ont une mémoire qui n'existe pas sous forme de
représentations ou de savoirs, mais de structures relativement
stables qui nous permettent de traiter une famille d'objets, de
situation ou de problème.
n  L’analyse de pratique ou d’activité professionnelle permet in fine de
travailler sur nos schèmes pour les reconnaître ou les réoorganiser.
Un schème est le squelette, l’organisation de l’action… à analyser).
n  Par exemple, boire un verre d'eau n'est pas un geste inscrit dans le
patrimoine génétique. Un nouveau-né, un bébé ne sait pas le faire.
En grandissant, il construit puis stabilise un schème qui lui permet
progressivement de boire dans toutes sortes de verre. Le schème
n'est pas spécifique à un verre en particulier, mais il ne permet pas
de boire sans accommodation notable dans une gourde, une
bouteille, une boîte de soda ou un autre récipient de forme insolite.
Un schème peut être adapté à un éventail plus large de situation. Si
cette adaptation se répète, elle se stabilise et il y a une
différenciation du schème. Nos schèmes ne cessent durant notre vie
de se développer, de se différencier, de se coordonner…
Construire une démarche réflexive,
c’est (re) construire des schèmes
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Pour	
  
conclure	
  
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q  Certains schèmes mobilisent des connaissances déclaratives ou
procédurales, en particulier lorsque nous avons le temps de prendre
un peu d'avance, un peu de distance, d'analyser, de raisonner. Ils sous-
tendent des mises en relation, des inférences, des ajustements à une
situation singulière, des transpositions. Bref toutes les opérations de
contextualisation et de raisonnement sans lesquelles une connaissance ne
saurait guider l'action.Pour cette seule raison, il importe de former
l'habitus, cette médiation essentielle entre les savoirs et les situations
appelant une action.
q  Une grande partie de l'action pédagogique se fait dans l'urgence,
l’improvisation, de façon intuitive, sans faire réellement appel à des
connaissances, faute de temps, ou de pertinence. Pour prendre une
décision sur le vif, les praticiens expérimentés ne peuvent mobiliser des
savoirs et aboutir à une décision informée et raisonnée par un long détour
réflexif. Il actionne plutôt un schème d'action construit au gré de
l'expérience, qu'il ajuste marginalement à la situation.
q  Il est utile de se demander à quoi servent les savoirs dans l'action, quelles
sont les médiations entre les situations. Il est important également de
percevoir que cette médiation est assurée par des schèmes, des formes
stables de l'activité issues de l'expérience.
Construire une démarche réflexive,
c’est (re) construire des schèmes
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   Compétences critiques ? Un schème surgissant
en analyse de pratique professionnelle…
n  Les compétences dites critiques sont définies comme « les
compétences acquises par un individu au cours de son expérience,
et qui font de lui quelqu’un d’irremplaçable dans certaines tâches
» (VERGNAUD G., 1998)
n  et il ajoute que « le caractère critique d’une compétence ne se
mesure pas seulement au caractère difficilement remplaçable de
l’individu qui la possède, mais aussi à la difficulté qu’il y a à
l’acquérir », ce qui explique que tous les professionnels n’en
disposent pas et tout particulièrement les professionnels novices.
n  Les compétences critiques font donc la différence entre les
individus et elles représentent un des enjeux de la
professionnalisation des individus.
n  Ailleurs; Vergnaud ajoute : «  En effet, le caractère critique des
situations reflète le caractère critique des compétences à mettre
en œuvre. »
n  http://www.17marsconseil.fr/blog/2012/09/29/votre-competence-
est-elle-critique-ou-experte/
n  http://eduscol.education.fr/cid46598/la-conceptualisation-clef-de-
voute-des-rapports-entre-pratique-et-theorie.html
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   Votre démarche générale, travail en
groupe
n Décrire les faits
n Problématiser, hypothèses
explicatives, hypothèses
élucidantes
n Analyser / choix cadre
théorique
n Théoriser : sens donné à
l’évènement, modélisation,
préconisations (cours 5)
n Réinvestissement :
suggestions en termes de
formation (cours 5)
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  T comme théoriser l'action
n  Théoriser l'action : c'est identifier  ce que l'analyse d'un
événement, d'un épisode, d' une pratique nous apprend pour
mieux comprendre les situations à venir et y répondre  plus
adéquatement à l'avenir.
n  C'est donc, pour le praticien, se créer des savoirs d'action et de
compréhension qui lui seront utiles pour orienter et gérer son
action future.
n  Sur la base de l'analyse, le professionnel anticipe le futur et
élargit son répertoire d’actions;
n  Les actions de compréhension peuvent être partagées par une
équipe professionnelle.
n  Concrètement, le professionnel, après l'analyse, dégage des
règles, des modèles de compréhension qui pourraient être utiles
s'il rencontre ultérieurement des situations ayant les mêmes
caractéristiques. Et ainsi, il généralise à des classes de situations
similaires.
n  Toutefois les situations ne sont jamais identiques: les règles
dégagées de l'une devront être  adaptées aux spécificités des
situations rencontrées ultérieurement.
n  La théorisation permet de passer du local vers une perception
plus générale ou généralisante. La personne cherche à se
construire des pistes de transfert quant à sa lecture des
événements ou quant aux modes opératoires qui ont été
mobilisés, à d’autres situations futures ou passées.
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  T comme théoriser l'action
n  Pourquoi théoriser l'action? Pour dégager des savoirs d'action et
d'intelligibilité qui aident le professionnel à diversifier son action. En effet
les savoirs ainsi construits pourront être réinvestis dans des situations à venir.
Par cette démarche, le praticien cherche à apprendre de son expérience, il se
place dans une trajectoire de développement.
n  Comment aider à théoriser l'action? Le formateur pourra favoriser la
théorisation dans deux directions : demander aux professionnels de construire
de nouveaux savoirs d'action soit par une formulation ouverte («  si tu devais
expliquer à un collègue ce que tu as appris à travers cette situation, que dirais-
tu?  »), soit en épinglant un aspect plus spécifique («  une manifestation
d'agressivité non verbale qui se manifeste par des gestes à l'encontre de
l’enseignant »). Il pourrait également demander aux professionnels de dégager
des pistes d'action qu'ils tirent de la situation pour l’avenir. Soit par une
formulation ouverte : « Quels sont selon toi les éléments auxquels tu penses qu'il
faudrait être attentif à l'avenir et pourquoi?». Soit par des sollicitations plus
spécifiques : « Pourriez-vous formuler à partir de l'analyse, des hypothèses
explicatives relativement au type de phénomènes observés ?»
n  Quand théoriser l'action? La théorisation succède nécessairement à
l’analyse et s'appuie sur elle. Elle peut nécessiter des retours vers
l'analyse, pour la compléter, la réorienter, ou tester sa pertinence pour
d'autres situations.
n  La théorisation peut-être très liée à l'étape suivante, à savoir le
réinvestissement. Et même, dans certains dispositifs, faire partie de la même
étape.
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  R comme réinvestir
n  Réinvestir dans l'action renvoie à  l'idée que le savoir construit lors
de la théorisation prend tout son sens pour le praticien lorsqu'il
peut se l'approprier en le recontextualisant par rapport aux
situations professionnelles qu'il rencontre, afin de pouvoir les
envisager autrement et utiliser les savoirs d'action dans celles-ci.
n  L'appropriation des théorisations construites lors de la phase
précédente suppose une réflexion identitaire: « Qu’est-ce que je
peux faire mien dans ce que j’ai appris étant donné ce que je suis,ce
que je sais faire,ce je voudrais faire…? Qu’est-ce qui m’est utile à
moi personnellement pour comprendre et agir? Elle suppose
également une réflexion sur les possibilités offertes par le contexte,y
compris les possibilités de changement du contexte : « Quelles
possibilités sont offertes par les changements de contextes? »
n  Pourquoi réinvestir dans l’action? Les possibilités de
réinvestissement dans l'action constituent une condition au
transfert des apprentissages. De par sa nature pragmatique et
orientée vers un futur palpable, le réinvestissement donne du sens
à l'analyse réalisée. Il n'est pas question de réfléchir pour réfléchir,
mais il est bien question de réfléchir pour enrichir ses lectures de
la situation et diversifier ses pratiques professionnelles…
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  R comme réinvestir
n  Ce réinvestissement permet d’atteindre un des objectifs des
analyses des pratiques professionnelles: développer le pouvoir
d'agir des acteurs en leur donnant davantage de prise sur leurs
situations professionnelles.
n  En cela, ces APP constituent une voie privilégiée de
développement professionnel individuel et collectif.
n  Comment aider à réinvestir dans l'action? L'animateur est
attentif au fait que les propositions sont dans un premier temps
centrées sur la personne qui a pris la parole, sur le porteur de
problématique. Dans un second temps, il est intéressant de
solliciter les autres participants sur d'autres modalités de
réinvestissement.
n  Si les séances  d'analyse de pratique se répètent  avec un même
groupe, les participants peuvent revenir sur la manière dont ils ont
concrétisé les pistes de réinvestissement évoquées.
n  Quand réinvestir dans l’action? Les phases antérieures de
l'analyse ont permis de se donner le temps de la distanciation
avec les émotions inhérentes à chaque situation. Le
réinvestissement dans l’action, quand il fait partie du dispositif,
s’organise en fin de séance.
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   Votre démarche générale,
travail en groupe
n Décrire les faits
n Problématiser, hypothèses
explicatives, hypothèses
élucidantes
n Analyser / choix cadre
théorique
n Théoriser : sens donné à
l’évènement, modélisation,
préconisations (cours 5)
n Réinvestissement :
suggestions en termes de
formation (cours 5)
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Conclusion générale, à retenir…
n  La démarche dite réflexive a donc pour objectif de favoriser la réflexion
d'autrui sur son action professionnelle, mais aussi d'aider les animateurs
de dispositifs d'analyse des pratiques à baliser ou soutenir leur propre
démarche d'analyse de leur action.
n  La visée principale est de contribuer à la professionnalisation en
formation initiale et continuée avec le concours d'outils et de dispositifs
favorables.
n  L'enjeu est double: maîtriser des gestes professionnels et développer la
capacité à analyser ses pratiques professionnelles et les situations où
elles se sont déployées.
n  Pour ce faire, des tentatives de formalisation des gestes professionnels
permettent de lire les situations professionnelles, en l’occurrence des
situations de classe, de façon à appréhender, discuter, comparer, situer
les gestes… dans la perspective de développement d’une capacité à
les analyser et les mettre en oeuvre… (via des jeux de rôles, des
expérimentations, des analyses de vidéos…)
n  L'aller-retour entre le réel et sa théorisation modélise une composante
centrale d'une pratique réflexive. Il est appelé la capacité d'aller et
venir du particulier ou général, de trouver des grilles d'interprétation
théoriques pour rendre compte d'une situation singulière, aussi bien
que d'identifier rapidement des incidents critiques ou des pratiques qui
permettent de développer ou de mettre en doute une hypothèse.
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v  Il ne s'agit pas de faire adopter les bonnes pratiques mais de poser le doute
comme option méthodologique, voire comme posture.
v  Ce qui est important, c'est de comprendre comment on construit du sens à
partir de ce qu’on vit et de ce qu'on pratique.
v  Puis de formaliser les expériences pour les réinvestir, les partager… Et in
fine de positionner ses savoirs au travail et son identité au travail
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Savoirs et identité au travail
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Philippe Clauzard
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réflexives	
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  • 1. +   Cours 5 UE Master Recherche en éducation Analyse des pratiques et démarches réflexives (analyse de pratique professionnelle) PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 2. +   Etudes de texte n  Étude de cas : mettant en relief une forme d’entretien formatif n Texte à lire n  Questions auxquelles répondre n  Commentaire et présentation d’une démarche pour conduire l’enseignant ou le formateur à une posture réflexive. 80   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 3. +  Commentaires sur le texte n  Thèmes abordés dans l’entretien : on peut en distinguer trois qui ont fait l’objet d’un traitement approfondi (principalement le premier) et qui s’inscrivent dans une perspective plus globale d’identification des obstacles rencontrés par les élèves dans la situation d’apprentissage mises en place par la stagiaire. n  La notion de cohérence : cohérence d’un texte écrit en référence à des illustrations et cohérence à l’intérieur même d’un texte. n  La notion d’outil de référence est nécessaire pour faciliter le travail d’écriture des élèves. n  Les modalités d’organisation du travail de groupe en relation avec tâche d’écriture. n  Les critères du formateur sur lesquels semble s’ appuyer le formateur pour conduire son entretien. De façon générale il s’agit de cibler des pistes d’analyse peu nombreuses, mais de les traiter le plus finement possible dans le temps imparti. On observe également un changement de critère (ou de stratégie) entre le premier et le deuxième épisode de l'entretien. n  Premier épisode : favoriser la prise de parole de la stagiaire en l’aidant par des relances et des questions ouvertes à analyser sa pratique. PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 4. +  n  Deuxième épisode : expliquer, faire comprendre en ciblant sur des moments significatifs ce qui fait obstacle à l' apprentissage des élèves. Éclairer la pratique par des référents théoriques propres à la didactique du français. Clarifier des référents théoriques en les ancrant dans une pratique effective. n  On observe aussi comme critère complémentaire le fait de souligner des progrès par rapport à une précédente visite. n  Que peut-on dire de la rencontre entre la demande du formateur et celle de la stagiaire, c’est-à-dire que peut-on dire de la rencontre entre les préoccupations du formateur et celles de la stagiaire ? n  On peut distinguer deux types de demandes : la demande explicite qui se traduit le plus souvent par une question et la demande implicite que l’on peut tenter d’inférer à partir d’indices (relevant notamment de l'énonciation, du discours ). n  La demande explicite de la stagiaire et la façon dont elle est traitée par le formateur : la stagiaire ne pose qu’une seule question pendant l’entretien et elle obtient une réponse qui semble lui convenir. n  S - Est-ce qu’il faut les inciter à avoir un écrit,un écrivain dans chaque groupe,ou est-ce que chacun écrit ? n  P - Ils ont des questions.Je leur ai dit : « par exemple,pour chaque image,vous pouvez changer de scripteur ».Mais attention,le scripteur,c’est vraiment le secrétaire,il n’invente pas à la place,donc,ils ont fait tourner quand ils le pouvaient effectivement n  S - c’est vrai dans certains groupes… PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 5. +  n  Plusieurs types de demandes peuvent être dégagées : demande d'analyse globale de la séance par la stagiaire, demande de précisions sur certaines pistes d'analyses proposées par la stagiaire, demande de recherche d’autres pistes d’analyse que celles qui ont d’abord été évoquées par la stagiaire; demande d’explicitation de certaines paroles prononcées pendant la séance; demande visant à vérifier que la stagiaire a bien compris ce qui venait d'être dégagé à un moment de l’entretien. n  On peut constater que les réponses fournies sont inégalement en phase avec la demande du formateur et que le traitement de l'écart entre la demande et la réponse est lui-même variable. On passe assez vite d’une stratégie de relance ( par reformulation de la demande en termes assez voisins de l'énoncé initial ou par des questions relativement ouvertes ) à une procédure d’apport d’explications et de conseils lorsque les réponses ne correspondent pas aux attentes du formateur. n  Les demandes implicites du formateur et de la stagiaire : sur ce point, leur identification est plus délicate, car elle s’appuie sur des indices dont le sens n’est pas nécessairement univoque (on peut y trouver plusieurs significations) et sur l’utilisation de référents (théoriques ou pratiques) qui peuvent varier selon les personnes qui analysent l’entretien. Certaines hypothèses d'interprétation peuvent toutefois être avancées. n  Du  côté  de  la  stagiaire,  une  demande  d’évalua6on  de  sa  performance  et  de  ses   progrès  est  percep6ble.  Celle-­‐ci  n’est  toutefois  pas  formulée  clairement  et   directement  (par  peur  de  n’avoir  pas  suffisamment  fait  de  progrès  peut-­‐être  ?)  .  Elle   est  déplacée  sur  une  demande  d'évaluaVon  des  progrès  des  élèves  qui  intervient   très  vite  dans  l'entreVen  . PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 6. +  n  S    :  par  rapport  a  la  première  fois  où    je  les  avais  fait  discuter  sur  les  illustra6ons,  j’ai  trouvé  qu’il  y  avait  quand   même  plus  de  réflexion,  ils  sont  allés  chercher  un  peu  plus  loin,  j’ai  sen6,  moi,  une  progression     n  La  réponse  du  formateur  à    ceDe  demande  n’est  pas  immédiatement,  elle  n’intervient  qu'après  un  moment   d’analyse  du  fonc6onnement  global  de  la  séance.  CeDe  réponse  différée  est  accueillie  avec  sa6sfac6on  et   soulagement  par  la  stagiaire  ce  qui  amène  le  formateur  à  formuler  une  demande  d’approfondissement  de  l’analyse   de  la  séance.   n  P    :  moi,  j’ai  trouvé  qu’ils  avaient  effec6vement  progressé  ,  euh,  qu’ils  étaient  engagés  dans  l'Ac6vité  contrairement   a  la  première  lecture  d’album...   n  S  moi  aussi,  j’ai  été  agréablement  surprise   n  P  oui,  du  progrès  ...partout,  je  dirai  (rires).  Alors,  justement  réfléchissons  davantage,  si  j’insistais  sur  le  terme  <<   créer,  recréer    »,  quels  sont  les  obstacles  que  vous  avez  rencontrés  qu’ils  ne  sont  pas  celui  du  temps  et  de  la  mise  en   groupe  qui  est  un  pe6t  peu  laborieuse  au  début,  quels  sont  les  autres  obstacles  que  vous  avez  pu  rencontrer  ?   n  Du  côté  du  formateur,  la  demande  la  plus  très  forte  semble  concerner   l'appropria6on  par  la  stagiaire  de  la  no6on  de  cohérence.  Celle-­‐ci  consVtue   une  sorte  de  fil  conducteur  sur  lequel  il  revient  à    plusieurs  reprises  sous  des   angles  différents.  Son  désir  est  très  fort,  semble-­‐t-­‐il,  de  faire  comprendre  à   la  stagiaire  ce@e  no6on  de  cohérence  en  s'appuyant  sur  ce  qui    s'est  passé   (ou  pas  bien  passé)  dans  la  séance.  Au  vu  de  ses  tentaVves  réitérées  de     focaliser  l'entreVen    sur  ce^e  noVon,  on  peut  penser  qu’elle  consVtue  pour   le  formateur  un  ouVl  très  important.     n  À  ce^e  demande  forte,  la  stagiaire  semble  opposer  une  certaine  résistance   qui  Vent  peut-­‐être    au  fait  que  malgré  les  explica6ons  du  formateur  elle  ne   parvient  ni  à  la  comprendre  précisément  ni  a  voir  quel  usage  elle  aurait  pu   en  faire  pour  améliorer  le  foncVonnement  de  sa  séance.     n  L'hypothèse  d’un  malentendu  entre  la  stagiaire  et  le  formateur  sur  le   contenu  et  l'importance    de  ce^e  noVon  peut  donc  être  avancée.   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 7. +  PHASES   FONCTIONS   PROCEDURES   DUREE   Lancement   Mise  en  confiance  visant  a  a^énuer  le   caractère  anxiogène  de  la  situaVon.       DéfiniVon  claire  du  cadre  de  l’entreVen.       Favoriser  l’entrée  en  communicaVon.   l)  Mise  en  place  d’un  cadre  spaVo-­‐  temporel  sécurisant:   -­‐  distance  suffisante  entre  les  2  interlocuteurs,   -­‐  2  chaises  idenVques,   -­‐  au  calme  (sans  bruit  parasite,  sans   intervenant  extérieur)   2)  ExplicitaVon  des  enjeux  et  des   modalités  de  déroulement  de   l’entreVen.   3)  SynchronisaVon  posturale  sur  le  stagiaire  :  ne  pas  se  me^re   en  surplomb  dans  son  aftude.   10  mn   environ   Auto-­‐analyse   Du  côté  du  stagiaire:     -­‐  expression  du  ressenV,   -­‐  première  prise  de  distance  par   rapport  au  vécu.   Du  coté  du  formateur  :   -­‐  collecte  d’  informaVons  complétant   l’observaVon,   -­‐  prélèvement  d’  indices  sur  la   capacité  du  stagiaire    s’auto-­‐analyser,  à  montrer   une  réflexivité  criVque.   -­‐  préparaVon  de  la  phase  d’analyse   croisée.   InvitaVon  par  une  quesVon  ouverte  à     exprimer  le  ressenV,  à  décrire  le   déroulement  des  séances.   Ecoute  acVve,  neutralité  bienveillante.   Relance  par  un  quesVonnement   n’induisant  pas  les  réponses  a^endues.   FocalisaVon  sur  certains  moments-­‐clé.   Croisement  des  informaVons  avec  les  prises  d’indices   effectuées  dans  la   phase  d'observaVon.   Mesure  de  l’écart  entre  l'analyse  du  stagiaire  et  celle  du   formateur.   15  mn   Analyse  croisée   CentraVon  sur  deux  ou  trois  pistes   d’analyse  ciblées  pendant  la  phase   d’observaVon  et  révélatrices  du   foncVonnement  global  du  stagiaire  au  regard   des  grands  domaines  de   compétences  du  référenVel.   Prise  de  conscience  progressive  par  le  stagiaire     des  facteurs  d’explicaVon  des   difficultés  et/ou  des  réussites  qu’il  a   rencontrées  dans  la  praVque.   Analyse  s’appuyant  sur  des  indicateurs     observables  les  plus  précis  possibles   (interacVons  entre  les  paroles   prononcées  par  le  stagiaire  et  celles  des  élèves,   gestes,comportement)   UVlisaVon  d’un  quesVonnement  précis  qui  recentre  le   stagiaire  sur  sa  praVque  (où,   quand,  à  quel  moment,comment  ?)   Eviter  les  pronoms  indéfinis,  les  verbes  polysémiques,  les   gestes  parasites  (Vcs  verbaux  et  gestuels,..  .)   15  mn   Conseils  et   Perme^re  au  stagiaire  de  reconstruire  dans   Valoriser  les  competences  et  les  acquis   15  mn   Formalisationdel’entretienréflexif
  • 8. +  PHASES   FONCTIONS   PROCEDURES   DUREE   Lancement   10  mn   environ   Auto-­‐analyse   15  mn   Analyse  croisée   15  mn   Conseils  et   reconstrucVon   Perme^re  au  stagiaire  de  reconstruire  dans   l’immédiat  quelques  éléments  précis   de  sa  praVque.       Proposer  des  repères  et  des  ouVls  pour   rendre  la  praVque  plus  efficace  à  plus   long  terme.   Valoriser  les  competences  et  les  acquis   sur  lesquels  le  stagiaire  peut  s’appuyer   pour  progresser.       Donner  des  conseils  immédiatement   applicables  en  lien  avec  des  difiicultés   et/ou  des  réussites  précisément   observées.   15  mn   Synthèse  et  bilan     ReformulaVon  des  points  sur  lesquels   a  porté  l’analyse.   Mise  en  évidence  des  points  à  travailler  en   priorité     QuesVonner  pour  faire  récapituler  les   éléments  clé  de  l'entreVen  .       Proposer  un  contrat  en  cas  de  visites  à  venir     5  mn   environ   Formalisation de l’entretien formatif PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 9. +   n  PRISE DE CONSCIENCE ET EXPLICITATION n  Jean Piaget étudie dans les années 1970 le décalage entre réussite de l'action et sa compréhension dans deux ouvrages : La Prise de conscience (1974a) et Réussir et Comprendre ( 1974b). « Réussir, c’est comprendre en action une situation donnée à un degré suffisant pour atteindre les buts proposés, et comprendre, c’est réussir à dominer en pensée les mêmes situations jusqu’à pouvoir résoudre les problèmes qu’elles posent quant au pourquoi et au comment des liaisons constatées et par ailleurs utilisées dans l’action. » (Piaget, 1974b, p. 237.) Voir aussi exemple de la Fronde. n  La prise de conscience transforme le schème en concept et elle est décrite trois paliers successifs : n  à le premier palier est celui de l’action. Ainsi, les jeunes enfants réussissent à construire des toits à deux cartes, des maisons à quatre cartes. Lorsqu’on des questions en termes de « pourquoi » et de « comment », l’enfant n'est pas capable d’expliquer le rôle des inclinaisons ou la réciprocité des appuis des deux cartes du toit; on est dans du pur tâtonnement, du pur essai-erreur. L'enfant fait donc quelque chose. Mais il n'a pas nécessairement compris comment il a réussi de manière à recommencer et réussir à nouveau... L’entreVen  d’explicitaVon,  issu  des  préoccupaVons  sur  la  prise  de  conscience  des  travaux   piagéVens  des  années  1970,  est  également  le  résultat  d’une  théorisaVon  après  coup  à   parVr   de   réussites   praVques.   Entre   psychologie   cogniVve   et   psychothérapie,   il   inspire   actuellement  de  nombreuses  démarches  de  praVciens  et  de  chercheurs.   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016   L’entretien/questionnement d’explicitation
  • 10. +   àau troisième palier, le sujet devient "apte à faire varier les facteurs, en ses expérimentations et à envisager les divers modèles possibles pour l'explication d'un phénomène quitte à le soumettre à l'épreuve des faits" (Piaget, 1974a). Ici l'enfant peut refaire son action gagnante, mais également faire jouer des variables, ajouter des contraintes, modifier des conditions, mais malgré tout réussir. La situation n’est plus abordée comme unique, mais comme représentant une classe de situations. À ce stade, l'action où le faire de l'enfant est pensé, il y a une réflexion qui conduit à une forme de formalisation et de généralisation. n  II existe des conséquences importantes de ces constats de Piaget qui prouvent l'aptitude de chacun dès le plus âge à agir et repenser à son agir, à le décomposer, à tenter de le saisir par l'esprit . Le travail piagétien sur réussir et comprendre (avec l'idée qu'on réussit en général d'abord et que l'on comprend après) pose des bases théoriques fortes pour la notion de débriefing et de réflexivité. Il légitime d'un point de vue scientifique la démarche réflexive, permettant à nombre de psychologues et chercheurs de s'en inspirer. Les conséquences méthodologiques de ces travaux furent très importantes. à  au  deuxième  palier,  le  sujet  idenVfie  le  but.  La  conscience  du  but  permet   le   constat   de   la   réussite   ou   de   l’échec.   En   cas   d’échec,   il   s’agit   d’établir   pourquoi  il  a  eu  lieu  et  l’enfant  va  alors  porter  son  a^enVon  sur  les  moyens   qu’il  emploie.  Ce^e  a^enVon  sur  les  moyens  conduit  l’enfant  à  rechercher   "comment"  et    "pourquoi"  ils  sont  mis  en  oeuvre  ;  s'intéressant  aux  moyens,   l'enfant  se  pose  des  quesVons,  il  regarde  ce  qu'il  a  fait.  On  est  au  tout  début   d'une  forme  de  démarche  réflexive.     PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 11. +   n  Avec le QUESTIONNEMENT D’EXPLIClTATlON, il s’agit d’obtenir du sujet une description de ses actions consécutives à l’exécution de la tâche . Pierre Vermersch fait des propositions précises sur la nature du questionnement qui permet de solliciter les informations et connaissances inconscientes. n  La technique repose tout d’abord sur le rejet de questions commençant par« pourquoi... », dont les risques sont les suivants: risques de rationalisation, de jugements, d'énonciation d' opinions et théories naïves sur la situation… n  Le travail du "sujet " et de l’observateur repose sur une division des rôles : « D'une part, le sujet est la source des données d’observation, d’autre part, l'observateur recueille des traces de l'activité du sujet et il conduit la démarche d'analyse et d'interprétation des données. » (Vermesch, 1989) n  Le praticien guide le sujet dans une attitude d'évocation, en ralentissant son débit verbal, en lui posant des questions « sensorielles » telles que: " était-ce le soir? ", " de quelle couleur était le sol? »... ; en lui posant des questions sur le « comment » de l'action : « qu’as-tu fait quand. .. ? », « qu’a-t-il fallu pour que tu. .. ? » (Vermersch, l990). PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016   •  «  À  tout  moment,  nous  avons  des  connaissances  encore  non  conscientes  qui  cependant  sous-­‐ tendent  l’organisa6on  des  ac6vités.  »  (Vermersch,  1991)   •  «  Les  éléments  que  le  sujet  réélabore  vont  de  la  périphérie  vers  le  centre.    C'est-­‐à-­‐dire  que  les   éléments  les  plus  déterminants  (les  plus  centraux)  sont  ceux    qui  sont  abstraits  en  dernier  ».   (Vermesch,  1991)     •  On  peut  dire  que  les  connaissances  conscientes  ne  sont  pas  toutes  facilement  explicitées.  La  mise   en   mots   doit   être   accompagnée   dans   un   disposiVf   d'aide   spécifique.   :   le   quesVonnement   d’explicitaVon.   L'EntreVen   d'explicitaVon   est   une   méthode   de   recherche   uVlisée   en   formaVon   pour  rendre  explicite,  le  non  réfléchi,  les  savoirs  d'acVon.      
  • 12. +   n  Vermesch précise les critères observables de l' état d’évocation du sujet : " quand il est en évocation, le regard du sujet quitte son interlocuteur, ses directions sont organisées sur une autre base que celle du contact visuel avec l'interviewer, son rythme de parole se ralentit, avec des silences plus nombreux, la structure de sa verbalisation contient moins de généralisation, de termes abstraits, plus d'éléments descriptifs et sensoriels." (Vermersch, I989.) n  On peut dire que le sujet ainsi placé dans une démarche réflexive va revivre l'épisode vécu, sa parole s'incarne complètement. Il va retrouver des souvenirs, des sensations, des affects, des pensées... C'est ainsi l'idée de conduire la personne à reconstruire son action passée, à expliciter des implicites en prenant le temps de la réminiscence, sans forcer la main. Par exemple, il semble, en particulier, que les sujets interprètent les relances de l'Interviewer comme la mise en relief de la non-exhaustivité de leur discours ou l’expression d’une opposition ou d’un désaccord (Jacobi, Blanchet et Grossir-Le Nouvel, 1990). Également, la simple réitération d’une assertion du sujet par l'interviewer peut être comprise comme une question aux intentions cachées. La « formulation écho » n'est pas forcément perçue comme neutre. n  L’entretien d’explicitation a le statut de technique, développée sur les terrains de la formation d’adultes et, plus récemment de la formation initiale dans le suivi des stagiaires. C'est bien expliciter l'action , expliciter l'expérience de travail pour apprendre des situations de travail. (Voir sur internet :www.conseil.fr/GREX/) Le   psychologue   amène   la   personne   à   se   référer   non   pas   à   une   situaVon   générale,  mais  bien    à  la  situaVon  précise  vécue  par  le  sujet.  En  effet,  la  mise   en   évocaVon   n’a   pas   la   même   qualité   s’il   s’agit,   par   exemple,   de   dire   comment  on  change  une  roue  de  voiture  (classe  de  situaVon)  ou  comment   j’ai  changé  la  roue  de  ma  Toyota  lundi  soir  à  21  heures  sur  la  bande  d'arrêt   d'urgence  de  l’autoroute.  
  • 13. +   n  La nature du public n'est pas sans incidence sur le choix du dispositif d’analyse de pratique et la manière de le gérer, impliquant par là des logiques potentiellement différentes. n  Selon les moments de la « professionnalisation » (formation initiale, insertion professionnelle ou formation en cours de carrière), les objectifs de formation poursuivis et les dispositifs privilégiés peuvent relever davantage d'une logique de socialisation aux normes portées par les référents d'une profession ou davantage relever d'une logique de recherche d'intelligibilité du métier. n  Les deux logiques peuvent aussi se croiser. De toute façon, l'objectif est d'amener, dans ces deux logiques, le participant à appréhender la complexité de la situation pour situer son action et décoder les éléments qui peuvent influencer, lui permettant ainsi d'augmenter son pouvoir d'agir. n  Toutes deux s'inscr ivent dans une perspective de professionnalisation. n  Il y a une logique "former au métier" : logique de socialisation professionnelle et "penser le métier" : une logique de l'intelligibilité du métier. Les2 grandes logiques d’analyse PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 14. +   Logique de socialisation professionnelle §  Incorporer des gestes et des normes du métier, §  Apprendre à épingler les écarts par rapport à un modèle de référence, §  Observer les buts prioritaires du métier… §  Apprendre à faire évoluer la relation entretenue avec la situation professionnelle, apprendre un regard distancé sur son travail… §  Découvrir après coup les mécanismes utilisés plus ou moins consciemment dans l'action et les analyser, prendre conscience d'un fonctionnement qui peut avoir émergé dans l'action pour le meilleur ou pour le pire… §  Réfléchir à  la mise en place de pratiques efficaces ou plus équitable que d'autres en regard des objectifs définis comme prioritaires du métier, à également construire en fonction de ses caractéristiques propres §  Contribuer à la constitution d'un répertoire de pratiques efficaces. §  Se réapproprier son vécu en l'intégrant dans son histoire personnelle §  Ici le dispositif d'analyse de pratique relève du débriefing : inviter à découvrir après coup les mécanismes que les stagiaires ont utilisés   plus ou moins consciemment dans l'action et à les analyser (réflexivité après le feu de l’action) lorsque les autorités publiques visent à diffuser de nouvelles réformes, un processus de socialisation peut être ainsi mis en oeuvre.Tout comme lorsque l’entreprise modifie ses process… PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 15. +  Logique de l'intelligibilité du métier : une double entrée q Entrée 1: §  Développer une lecture personnelle des situations et de soi-même en situation §  Permettre aux stagiaires de développer ses propres grilles de lecture des situations. §  Permettre de faire prendre conscience au stagiaire des éléments de l'histoire personnelle et sociale qui  déterminent ces grilles. §  Faire reconnaître que chaque situation est singulière et que chaque professionnel doit trouver sa propre façon de s'y situer, faire définir un cadre de valeur et de choix professionnels adéquats §  = Construction d'un style, une singularité de l'agir professionnel, outil d'émancipation pour le professionnel, développement d'un pouvoir d'agir singulier et d'une compréhension des situations au travail des logiques d'acteurs qui y sont impliqués, et des logiques institutionnelles. Pas d’évaluation des pratiques ou de comparaison à des référentiels, mais développement d'une conscience de soi, des autres et des interactions des différents acteurs avec l’environnement. q  Entrée 2: •  Développer une lecture partagée  des situations de travail et de la place de chacun des acteurs dans les situations de travail •  Permettre aux stagiaires de développer des grilles de lecture communes •  Permettre aux stagiaires de prendre conscience des éléments d'une histoire collective du métier, d'une biographie professionnelle. •  = Construction ou partage d'un genre commun dans l'agir professionnel, d'un collectif de métier, d'une référence commune dans l'agir professionnel. >>> ici le dispositif d'analyse de pratique relève de l'auto confrontation : une relecture du film de son action où le rôle du formateur consiste à organiser un environnement permettant aux stagiaires d'identifier ce qui dans sa pratique professionnelle relève de ses choix ou de ce qui relève d'un acte automatique,de non-choix, liés aux contraintes de l'environnement, d'actes involontaires, de compétences incorporées, de savoirs d'action (constituées sous forme d'un inventaire qui peut constituer un objet écrit adressé au collectif de stagiaire en situation de formation continuée  ou initiale). PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 16. +   n  Développer la posture réflexive, c'est donc former l'habitude, favoriser l'installation de schèmes réflexifs. Pour Bourdieu l'habitus est notre système de schèmes de pensée, de perception, d'évaluation et d'action, la grammaire génératrice de nos pratiques. Nos actions ont une mémoire qui n'existe pas sous forme de représentations ou de savoirs, mais de structures relativement stables qui nous permettent de traiter une famille d'objets, de situation ou de problème. n  L’analyse de pratique ou d’activité professionnelle permet in fine de travailler sur nos schèmes pour les reconnaître ou les réoorganiser. Un schème est le squelette, l’organisation de l’action… à analyser). n  Par exemple, boire un verre d'eau n'est pas un geste inscrit dans le patrimoine génétique. Un nouveau-né, un bébé ne sait pas le faire. En grandissant, il construit puis stabilise un schème qui lui permet progressivement de boire dans toutes sortes de verre. Le schème n'est pas spécifique à un verre en particulier, mais il ne permet pas de boire sans accommodation notable dans une gourde, une bouteille, une boîte de soda ou un autre récipient de forme insolite. Un schème peut être adapté à un éventail plus large de situation. Si cette adaptation se répète, elle se stabilise et il y a une différenciation du schème. Nos schèmes ne cessent durant notre vie de se développer, de se différencier, de se coordonner… Construire une démarche réflexive, c’est (re) construire des schèmes PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016   Pour   conclure  
  • 17. +   q  Certains schèmes mobilisent des connaissances déclaratives ou procédurales, en particulier lorsque nous avons le temps de prendre un peu d'avance, un peu de distance, d'analyser, de raisonner. Ils sous- tendent des mises en relation, des inférences, des ajustements à une situation singulière, des transpositions. Bref toutes les opérations de contextualisation et de raisonnement sans lesquelles une connaissance ne saurait guider l'action.Pour cette seule raison, il importe de former l'habitus, cette médiation essentielle entre les savoirs et les situations appelant une action. q  Une grande partie de l'action pédagogique se fait dans l'urgence, l’improvisation, de façon intuitive, sans faire réellement appel à des connaissances, faute de temps, ou de pertinence. Pour prendre une décision sur le vif, les praticiens expérimentés ne peuvent mobiliser des savoirs et aboutir à une décision informée et raisonnée par un long détour réflexif. Il actionne plutôt un schème d'action construit au gré de l'expérience, qu'il ajuste marginalement à la situation. q  Il est utile de se demander à quoi servent les savoirs dans l'action, quelles sont les médiations entre les situations. Il est important également de percevoir que cette médiation est assurée par des schèmes, des formes stables de l'activité issues de l'expérience. Construire une démarche réflexive, c’est (re) construire des schèmes PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 18. +   Compétences critiques ? Un schème surgissant en analyse de pratique professionnelle… n  Les compétences dites critiques sont définies comme « les compétences acquises par un individu au cours de son expérience, et qui font de lui quelqu’un d’irremplaçable dans certaines tâches » (VERGNAUD G., 1998) n  et il ajoute que « le caractère critique d’une compétence ne se mesure pas seulement au caractère difficilement remplaçable de l’individu qui la possède, mais aussi à la difficulté qu’il y a à l’acquérir », ce qui explique que tous les professionnels n’en disposent pas et tout particulièrement les professionnels novices. n  Les compétences critiques font donc la différence entre les individus et elles représentent un des enjeux de la professionnalisation des individus. n  Ailleurs; Vergnaud ajoute : «  En effet, le caractère critique des situations reflète le caractère critique des compétences à mettre en œuvre. » n  http://www.17marsconseil.fr/blog/2012/09/29/votre-competence- est-elle-critique-ou-experte/ n  http://eduscol.education.fr/cid46598/la-conceptualisation-clef-de- voute-des-rapports-entre-pratique-et-theorie.html PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 19. +   Votre démarche générale, travail en groupe n Décrire les faits n Problématiser, hypothèses explicatives, hypothèses élucidantes n Analyser / choix cadre théorique n Théoriser : sens donné à l’évènement, modélisation, préconisations (cours 5) n Réinvestissement : suggestions en termes de formation (cours 5) D   P     A     T     R       PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 20. +  T comme théoriser l'action n  Théoriser l'action : c'est identifier  ce que l'analyse d'un événement, d'un épisode, d' une pratique nous apprend pour mieux comprendre les situations à venir et y répondre  plus adéquatement à l'avenir. n  C'est donc, pour le praticien, se créer des savoirs d'action et de compréhension qui lui seront utiles pour orienter et gérer son action future. n  Sur la base de l'analyse, le professionnel anticipe le futur et élargit son répertoire d’actions; n  Les actions de compréhension peuvent être partagées par une équipe professionnelle. n  Concrètement, le professionnel, après l'analyse, dégage des règles, des modèles de compréhension qui pourraient être utiles s'il rencontre ultérieurement des situations ayant les mêmes caractéristiques. Et ainsi, il généralise à des classes de situations similaires. n  Toutefois les situations ne sont jamais identiques: les règles dégagées de l'une devront être  adaptées aux spécificités des situations rencontrées ultérieurement. n  La théorisation permet de passer du local vers une perception plus générale ou généralisante. La personne cherche à se construire des pistes de transfert quant à sa lecture des événements ou quant aux modes opératoires qui ont été mobilisés, à d’autres situations futures ou passées. PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 21. +  T comme théoriser l'action n  Pourquoi théoriser l'action? Pour dégager des savoirs d'action et d'intelligibilité qui aident le professionnel à diversifier son action. En effet les savoirs ainsi construits pourront être réinvestis dans des situations à venir. Par cette démarche, le praticien cherche à apprendre de son expérience, il se place dans une trajectoire de développement. n  Comment aider à théoriser l'action? Le formateur pourra favoriser la théorisation dans deux directions : demander aux professionnels de construire de nouveaux savoirs d'action soit par une formulation ouverte («  si tu devais expliquer à un collègue ce que tu as appris à travers cette situation, que dirais- tu?  »), soit en épinglant un aspect plus spécifique («  une manifestation d'agressivité non verbale qui se manifeste par des gestes à l'encontre de l’enseignant »). Il pourrait également demander aux professionnels de dégager des pistes d'action qu'ils tirent de la situation pour l’avenir. Soit par une formulation ouverte : « Quels sont selon toi les éléments auxquels tu penses qu'il faudrait être attentif à l'avenir et pourquoi?». Soit par des sollicitations plus spécifiques : « Pourriez-vous formuler à partir de l'analyse, des hypothèses explicatives relativement au type de phénomènes observés ?» n  Quand théoriser l'action? La théorisation succède nécessairement à l’analyse et s'appuie sur elle. Elle peut nécessiter des retours vers l'analyse, pour la compléter, la réorienter, ou tester sa pertinence pour d'autres situations. n  La théorisation peut-être très liée à l'étape suivante, à savoir le réinvestissement. Et même, dans certains dispositifs, faire partie de la même étape. 99   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 22. +  R comme réinvestir n  Réinvestir dans l'action renvoie à  l'idée que le savoir construit lors de la théorisation prend tout son sens pour le praticien lorsqu'il peut se l'approprier en le recontextualisant par rapport aux situations professionnelles qu'il rencontre, afin de pouvoir les envisager autrement et utiliser les savoirs d'action dans celles-ci. n  L'appropriation des théorisations construites lors de la phase précédente suppose une réflexion identitaire: « Qu’est-ce que je peux faire mien dans ce que j’ai appris étant donné ce que je suis,ce que je sais faire,ce je voudrais faire…? Qu’est-ce qui m’est utile à moi personnellement pour comprendre et agir? Elle suppose également une réflexion sur les possibilités offertes par le contexte,y compris les possibilités de changement du contexte : « Quelles possibilités sont offertes par les changements de contextes? » n  Pourquoi réinvestir dans l’action? Les possibilités de réinvestissement dans l'action constituent une condition au transfert des apprentissages. De par sa nature pragmatique et orientée vers un futur palpable, le réinvestissement donne du sens à l'analyse réalisée. Il n'est pas question de réfléchir pour réfléchir, mais il est bien question de réfléchir pour enrichir ses lectures de la situation et diversifier ses pratiques professionnelles… PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 23. +  R comme réinvestir n  Ce réinvestissement permet d’atteindre un des objectifs des analyses des pratiques professionnelles: développer le pouvoir d'agir des acteurs en leur donnant davantage de prise sur leurs situations professionnelles. n  En cela, ces APP constituent une voie privilégiée de développement professionnel individuel et collectif. n  Comment aider à réinvestir dans l'action? L'animateur est attentif au fait que les propositions sont dans un premier temps centrées sur la personne qui a pris la parole, sur le porteur de problématique. Dans un second temps, il est intéressant de solliciter les autres participants sur d'autres modalités de réinvestissement. n  Si les séances  d'analyse de pratique se répètent  avec un même groupe, les participants peuvent revenir sur la manière dont ils ont concrétisé les pistes de réinvestissement évoquées. n  Quand réinvestir dans l’action? Les phases antérieures de l'analyse ont permis de se donner le temps de la distanciation avec les émotions inhérentes à chaque situation. Le réinvestissement dans l’action, quand il fait partie du dispositif, s’organise en fin de séance. 101   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 24. +   Votre démarche générale, travail en groupe n Décrire les faits n Problématiser, hypothèses explicatives, hypothèses élucidantes n Analyser / choix cadre théorique n Théoriser : sens donné à l’évènement, modélisation, préconisations (cours 5) n Réinvestissement : suggestions en termes de formation (cours 5) D   P     A     T     R       PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 25. +   Conclusion générale, à retenir… n  La démarche dite réflexive a donc pour objectif de favoriser la réflexion d'autrui sur son action professionnelle, mais aussi d'aider les animateurs de dispositifs d'analyse des pratiques à baliser ou soutenir leur propre démarche d'analyse de leur action. n  La visée principale est de contribuer à la professionnalisation en formation initiale et continuée avec le concours d'outils et de dispositifs favorables. n  L'enjeu est double: maîtriser des gestes professionnels et développer la capacité à analyser ses pratiques professionnelles et les situations où elles se sont déployées. n  Pour ce faire, des tentatives de formalisation des gestes professionnels permettent de lire les situations professionnelles, en l’occurrence des situations de classe, de façon à appréhender, discuter, comparer, situer les gestes… dans la perspective de développement d’une capacité à les analyser et les mettre en oeuvre… (via des jeux de rôles, des expérimentations, des analyses de vidéos…) n  L'aller-retour entre le réel et sa théorisation modélise une composante centrale d'une pratique réflexive. Il est appelé la capacité d'aller et venir du particulier ou général, de trouver des grilles d'interprétation théoriques pour rendre compte d'une situation singulière, aussi bien que d'identifier rapidement des incidents critiques ou des pratiques qui permettent de développer ou de mettre en doute une hypothèse. PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 26. +   v  Il ne s'agit pas de faire adopter les bonnes pratiques mais de poser le doute comme option méthodologique, voire comme posture. v  Ce qui est important, c'est de comprendre comment on construit du sens à partir de ce qu’on vit et de ce qu'on pratique. v  Puis de formaliser les expériences pour les réinvestir, les partager… Et in fine de positionner ses savoirs au travail et son identité au travail 104   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016   Construire une démarche réflexive
  • 27. Savoirs et identité au travail PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016  
  • 28. +   106  
  • 29. +   Philippe Clauzard MCF Université de la Réunion ESPE / ICARE UE  Master     Recherche  en  éducaVon   Analyse  des  praVques  et  démarches   réflexives  (analyse  de  praVque   professionnelle)   PHILIPPE  CLAUZARD  MCF  UNIVERSITE  DE  LA  REUNION   ESPE  /  ICARE  -­‐  FEVRIER  MARS  2016